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  • Le cadeau de Noël du gouvernement aux internautes : un décret sur la surveillance du web

    C’est un cadeau de Noël dont les internautes et les opérateurs français se seraient bien passés. Le gouvernement a publié mercredi 24 décembre, à la faveur des fêtes de Noël, le décret d’application du très contesté article 20 de la loi de programmation militaire (LPM). Ce texte prévoit un accès très vaste des services de l’État aux télécommunications (téléphone, SMS, Internet, etc.) des Français, et à toutes les informations qui transitent par les réseaux nationaux

    La loi de programmation militaire a mis en place un outil de surveillance de la population française qui aurait fait pâlir d’envie les pires dictateurs de l’histoire. Si nous sommes très loin d’un régime totalitaire en France, il n’est pas exclu que des leaders extrémistes disent demain merci au gouvernement Valls pour leur avoir fourni un tel outil clé en main. 

    Trois ministères sont habilités à émettre des demandes : ministère de l’Intérieur ministère de la Défense, ministère des Finances et des Comptes. Le décret détaille le nombre impressionnant de services pour lesquels les vannes du Web français sont ouvertes.

    La mesure de surveillance, pudiquement nommée « accès administratif aux données de connexion », avait été votée fin 2013 et entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Dénichées par notre excellent confrère Next INpact, qui évoque « un décret qui sent le sapin », ce sont les modalités de sa mise en oeuvre, tout aussi importantes, qui ont été dévoilées pour Noël.

    Comme dans de nombreuses démocraties, le spectre terroriste permet au gouvernement de faire passer des mesures très floues et de tirer pleinement parti des systèmes d’information de plus en plus performants afin de surveiller la population. [...]

    Sans surprise, le décret se réfère à l’article 20 de la LPM, sans vraiment le préciser. Peuvent donc être interceptés les « informations ou documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques, y compris les données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, au recensement de l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne désignée, à la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants, la durée et la date des communications ». On notera l’utilisation de la formule « y compris », qui n’est aucunement exhaustive : difficile de faire plus vaste. [...]

    Face aux critiques sur l’intrusion dans la vie privée, le gouvernement invoque la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), un organe très joli sur le papier mais qui n’a jusqu’à présent pas été doté d’un réel pouvoir. Cette commission « dispose d’un accès permanent aux traitements automatisés », et « l’autorité ayant approuvé une demande de recueil d’informations ou de documents fournit à la commission tous les éclaircissements que celle-ci sollicite », promet le décret, plein de bons sentiments.

    Néanmoins, la CNCIS n’a toujours pas le pouvoir de sanction et ne peut même pas alerter la justice en cas de manquement sur un dossier couvert par le secret de la défense nationale. Habile …

    La mesure de surveillance, pudiquement nommée « accès administratif aux données de connexion », avait été votée fin 2013 et entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Dénichées par notre excellent confrère Next INpact, qui évoque « un décret qui sent le sapin », ce sont les modalités de sa mise en oeuvre, tout aussi importantes, qui ont été dévoilées pour Noël.

    Comme dans de nombreuses démocraties, le spectre terroriste permet au gouvernement de faire passer des mesures très floues et de tirer pleinement parti des systèmes d’information de plus en plus performants afin de surveiller la population. [...]

    source Le Point via Fdesouche :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuEAyEyVluqCqDJCMZ.shtml

  • Kosovo-en-France ?

    La France se refuse à toutes données à caractères ethnique et religieux. Mais il n’y a pas que les indicateurs statistiques pour se forger un jugement.

    « Le cas du Kosovo est particulièrement intéressant car il montre bien comment les évolutions démographiques peuvent avoir des conséquences géopolitiques majeures, quand deux populations vivant sur un même territoire ont des dynamiques démographiques différentes. En l’occurrence, pour reprendre la terminologie du géographe Gérard-François Dumont, les populations albanaises répondent à la loi de la stimulation alors que les populations serbes répondent aux lois de la langueur et du repoussement, conduisant à l’application de la loi du différentiel. Le groupe politiquement dominé par la Serbie depuis sa reconquête du Kosovo sur l’Empire ottoman a fini par prendre un poids démographique tel qu’il a renversé à son profit la primauté politique. » Ainsi concluait le géographe Laurent Chalard dans un article de la revue Géostratégiques paru en 2011.

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  • Le Qatar fait son entrée dans le capital de vente-privée.com

     

    La nouvelle vient d'ici (le site) : 

    "Le Qatar, via son fonds souverain Qatar Investment Authority, a fait son entrée au capital du site de déstockage en ligne vente-privée.com, dont il est désormais un "actionnaire minoritaire de poids", indique le site dans un communiqué.

    Dans cette publication parue sur le site internet du déstockeur, Jacques-Antoine Granjon indique qu'il a également "renforcé sa position à la direction de vente-privee.com et sa participation au sein du capital de la société" qu'il a fondée en 2001.

    "Je garde le contrôle total de l'entreprise avec mes associés historiques", a déclaré Granjon au Monde.

    La structure du nouvel actionnariat et le niveau des participation du Qatar et de Granjon ne sont pas détaillées.

    L'arrivée des Qataris, qui ont déjà investi dans plusieurs hôtels de luxe et détiennent de nombreuses participations dans des grandes entreprises françaises, pourrait notamment permettre à vente-privee.com "d'entretenir des relations privilégiées" avec les marques, notamment de luxe, dans lesquelles l'émirat a déjà investi". 

    Le Salon Beige

     

  • Une révolution colorée imminente en Russie

    La manipulation coordonnée des prix de l’énergie, sous l’égide de l’OTAN en Europe de l’est, et le retour des actions terroristes dans le sud Caucase apparaissent comme les éléments d’un scénario d’un événement plus large qui vise un renversement de pouvoir en Russie sur le modèle d’un « Maïdan russe ».

    Les composantes nécessaires d’une action occidentale pour renverser l’ordre politique russe incluent un front politique de protestation dans les grandes villes du pays, aussi bien qu’une guerre économique globale destinée à mettre la population sous pression, le soutien à la dissidence aussi bien que l’organisation de manifestations par Washington et Wall Street dans les rues de la Russie. Une autre composante inclus l’armement des « opposants pacifiques » dans le but d’entraîner une escalade des manifestations, d’empêcher les forces de sécurité de rétablir l’ordre, afin de mener à bien leur renversement physique.

    Ces éléments ont tous pu être observés dans l’Ukraine voisine – une nation dans laquelle les ingérences de l’OTAN et de l’Amérique constituent un sujet d’étude de longue date. Le journal The Guardian l’admettait dans un article de 2004 : « La campagne américaine derrière les tourments à Kiev », l’article ajoutait également :

    « Alors que les avancées obtenues par la « révolution orange » sont ukrainiennes, la campagne est une création américaine,un exercice brillant et sophistiqué conçu par les agences de communication et de marketing occidentales, qui ont été utilisées en quatre ans dans quatre pays pour manipuler des élections truquées et renverser des régimes peu recommandables.

    Fondé et organisé par le gouvernement US, utilisant des consultants US, des sondeurs et des diplomates, les deux grands partis politiques américains et des organisations non gouvernementales, ce type de campagne a d’abord été utilisée en Europe à Belgrade pour provoquer la défaite électorale de Slobodan Milosevic.

    Richard Miles, l’ambassadeur américain à Belgrade, a joué un rôle clé. Et l’année dernière, en tant qu’ambassadeur à Tbilissi, il a répété l’opération en Géorgie, en aidant Mikhail Saakashvili à faire tomber Eduard Shevardnadze.

    Dix mois après le succès de Belgrade, l’ambassadeur américain à Minsk, Michael Kozak, qui avait déjà conduit des opérations similaires en Amérique Centrale, notamment au Nicaragua, a organisé une campagne identique pour faire tomber l’homme fort de la Biélorussie, Alexander Lukashenko.

    Cette opération échoua. « Il n’y aura pas de Kostunica en Biélorussie » déclara la président biélorusse en se référant au changement de régime à Belgrade.

    Mais l’expérience accumulée lors des opérations en Serbie, Géorgie et Biélorussie, a été inestimable dans la tentative de renverser le régime de Léonid Kuchma à Kiev.

    L’opération, de l’ingénierie démocratique passant par des scrutins électoraux et la désobéissance civile, est maintenant parfaitement au point et la méthode fait figure de modèle pour gagner n’importe quelle élection. »

    Comme le révèlent d’autres sources du Guardian, ce n’est pas seulement l’Ukraine qui a souffert ces dernières années de la déstabilisation américaine, de ces changements de régime, des manipulations et subversions, mais toute l’Europe de l’est. Lorsqu’on considère ces faits documentés, de telles manœuvres de Wall Street et Washington contre la Russie n’apparaissent plus seulement comme un fait envisageable, elles ont déjà eu lieu par le passé, et sont inévitables à l’avenir.

    Il y a déjà une manipulation coordonnée des prix du pétrole. La chute des cours du pétrole révèle que l’industrie pétrolière entière est manipulée non pas par les forces du marché mais par l’agenda US et ses partenaires au Moyen-Orient et particulièrement la dictature saoudienne. Bien que toute nation possède les capacités de supporter de telles mesures économiques sur le long terme comme l’ont prouvé l’Iran et Cuba, sur le court terme, l’instabilité économique est un signe avant-coureur de la subversion politique et les manifestations de mécontentement peuvent être imputées par ceux qui perçoivent cette instabilité comme relevant de la responsabilité du gouvernement en place plutôt que comme la conséquence des attaques économiques étrangères.

    Le front politique russe

    Le front politique qui aura la charge de descendre dans les rues de Russie a été identifié depuis longtemps. Il inclut les mêmes branches de nationalistes extrémistes et les groupuscules d’extrême droite qui ont détruit l’ordre politique ukrainien. Cela inclut des néo-nazis. L’une des figures à la solde des états-unis et régnant sur l’ultra-droite russe s’appelle Alexey Navalny, présenté par l’occident comme un « activiste anti-corruption ». Il s’agit en réalité d’un néo-fasciste qui opère ouvertement pour le compte de Wall Street. Navalny est membre du programme YaleWordfellows (NDT : il s’agit d’un programme de séminaires développé par l’université de Yale et destiné aux jeunes leaders étrangers dans le but de « créer un réseau de partenaires ayant les mêmes opinions ». On retrouve parmi les sponsors du programme l’Open Society de Georges Soros…)

    Voici sa présentation telle qu’elle apparaît sur son profil :

    « Navalny est le fer de lance des actions juridiques menées au nom des actionnaires minoritaires dans les grandes entreprises russes, incluant Gazprom, BankVTB, Sberbank, Rosneft, Transneft, et Surgutneftegaz, à travers l’Union des Actionnaires Minoritaires. Il a forcé avec succès des entreprises à communiquer davantage d’information à leurs actionnaires minoritaires et a poursuivi plusieurs cadres de grandes entreprises pour des pratiques alléguées de corruption. Navalny est également le cofondateur du mouvement pour l’Alternative Démocratique et a été vice-président de la branche moscovite du parti Yabloko. Il a lancé RosPil, un projet public financé par une campagne d’appel de fonds sans précédent. En 2011, Nvalny a lancé RosYama, qui combat la fraude dans le secteur de la construction routière. »

    L’Alternative démocratique, DA!, est financée par la Natinoal Endowment for Démocratie, NED, qui dépend du département d’état, ce qui implique qu’Alexey Navalny est un agent de sédition US. Le département d’état mentionne lui même DA! parmi la liste des mouvements de la jeunesse qu’il soutient en Russie.

    « DA! : Mariya Gaydar, la fille de l’ancien premier ministre Yegor Gaydar, dirige DA!. Elle est un ardent promoteur de la démocratie mais réaliste quant aux obstacles auxquels elle doit faire face. Gaydar affirme que DA! mène des activités non partisanes conçues pour sensibiliser le monde politique. Elle a reçu des financements de la NED, un fait dont elle ne souhaite pas faire la publicité pour ne pas paraître compromise avec les états-unis. »

    Le fait que ce financement n’apparaisse nulle part sur le site web de la NED indique qu’il ne s’agit pas d’une opération transparente et que la NED est engagée dans un financement clandestin.

    Navalny a été directement impliqué dans la création d’un mouvement financé par le département d’état et à ce jour les mêmes personnes qui ont fondé DA! le défendent à travers les médias occidentaux. La mention du co-fondateur Mariya Gaydar est également révélatrice, du fait qu’elle ait collaboré depuis longtemps, et occasionnellement été arrêtée avec Ilia Yashin, un autre leader d’un groupe d’opposition russe financé par la NED.

    Ilia Yashin dirige la branche moscovite du Parti pour la Liberté du Peuple et est un des leaders de la campagne « Stratégie 31 » dont les rangs sont infiltrés par des activistes entraînés et coordonnés par des ONG financées par la NED. La référence au financement de « Stratégie 31 » a été supprimée du site web officiel de la NED :

    « Groupe d’assistance de Moscou pour la mise en place des accords d’Helsinki : 50000$

    Pour focaliser davantage l’attention sur les résultats de l’Assemblée de la Liberté en Russie et le mouvement « Stratégie 31 »qui cherche à protéger ce droit fondamental. L’organisation va promouvoir un réseau d’activistes régionaux et coordonner leurs activités à travers des mini séminaires et des visites sur le terrain et conduire une campagne d’information par des conférences de presse, des posters, et des documents éducatifs relatifs à l’Assemblée de la Liberté distribués au grand public par des partenaires régionaux. »

    Egalement supprimé, « Democraty Digest », un article intitulé « Stratégie 31 : un signe de résilience de la société civile ». A l’intérieur, le « groupe de Moscou-Helsinki » est explicitement déclaré comme l’initiateur des marches de Stratégie 31 et comme un « bénéficiaire de longue date de la NED ».

    Les multiples suppressions concernant les connexions de la NED avec les activistes russes, leur financement massif et leur téléguidage, sont également un autre signe de subversion imminente. Ce nettoyage a été effectué dans l’espoir que les liens avec les activistes ne pourront pas être établis aussi vite que l’agitation se déroulera et qu’ils ne pourront pas saper la légitimité d’une nouvelle subversion pilotée par les états-unis.

    Le Parti de la Liberté du Peuple de Yashin est lié non seulement avec les financements de la NED pour la « jeunesse » mais également avec des politiciens de carrière et des businessmen oeuvrant pour des intérêts étrangers. Parmi eux on trouve Vladimir Ryzkhov, un membre du Mouvement Mondial pour la Démocratie, financé par la NED et basé à Washington (dont le profil a été également supprimé récemment). Il y a aussi Boris Nemtsov dont le conseiller, Vladimir Kara-Murza (de Solidarnost) a participé à un événement sponsorisé par la NED le 14 septembre 2011 intitulé « Les élections en Russie : votes et perspectives ».

    Il s’agit d’un front politique entièrement créé par le département d’état US et qui se positionne comme le porteur des aspirations du peuple russe alors qu’il s’agit en réalité de la création et de la perpétuation des aspirations de Wall Street et Washington.

    Sous l’agitation créée par ce front se trouve un autre front armé constitué de l’ultra-droite et de néo-nazis, sur le modèle ukrainien, mais également des terroristes armés chapeautés par l’Arabie Saoudite.

    Un petit aperçu du manuel de « sédition » américain

    L’usage d’éléments armés pour assister les tentatives de subversion politique US n’est pas une invention. Au contraire, il s’agit d’une stratégie documentée incluse dans les plans établis pour saper et renverser les gouvernements étrangers. Dans un document de politique US de 2009 intitulé « Quel chemin pour l’Iran ? » publié par la Brookings Institution et qui concerne le changement de régime en Iran il est spécifiquement mentionné :

    « Une méthode qui pourrait avoir des chances de succès consisterait à augmenter les actions par procuration visant à un changement de régime dans l’espoir que Téhéran conduise des représailles ouvertes ou semi-ouvertes qui pourraient être ensuite présentées comme des agressions iraniennes infondées. »

    Les stratèges US conspirent ici ouvertement pour organiser une provocation envers une nation étrangère par la subversion politique. L’ « acte d’agression » qui doit en résulter sera présenté comme sans rapport avec la politique étrangère US exactement comme l’a été l’implication de la Russie vis à vis de l’Ukraine ainsi que toutes les actions entreprises par Moscou depuis que les états-unis et l’OTAN ont décidé de déclencher une confrontation militaire.

    Le document aborde également ouvertement les conditions pour fomenter des troubles politiques. Dans une section intitulée littéralement « Trouver les bonnes procurations », on peut lire :

    « L’un des points les plus ardus pour fomenter une révolution, ou seulement des troubles, consiste à trouver les bons partenaires locaux. »

    Après avoir admis ouvertement l’objectif de « fomenter une révolution »ou des « troubles » le document détaille quels soutiens apporter à ces partenaires locaux :

    « … les étudiants et les autres groupes ont besoin d’un support officieux pour leurs manifestations. Ils ont besoin de fax. Ils ont besoin d’accès Internet, de financements pour photocopier des documents, et de financements pour rester vigilants quant à leur sécurité. Au delà de ça, les médias sous notre influence peuvent mettre en lumière les lacunes du régime et donner de l’importance aux critiques du régime. Les états-unis pilotent déjà des satellites de télévision en langue iranienne (La Voix de l’Amérique) et des radios (Radio Farda) qui donnent des informations non filtrées aux iraniens (ces dernières années ces médias ont absorbé la majeur partie des fonds américains pour promouvoir la démocratie en Iran). La pression économique US (et peut-être également militaire) peut discréditer le régime et rendre la population désireuse d’un changement politique. »

    Le rapport mentionne finalement les groupes armés en soutien de la subversion américaine :

    « Ceux qui souhaitent fomenter un changement de régime en Iran mettent en avant le fait qu’il est utopique d’espérer une révolution de velours. A l’inverse, ils estiment que les états-unis devraient se tourner vers les groupes d’opposition qui existent déjà, qui ont déjà montré leur volonté de combattre le régime et qui semblent disposés à accepter l’assistance américaine. Cette stratégie fait le pari que ces groupes d’opposition hétéroclites pourront se transformer en un puissant mouvement qui pourrait être capable de renverser le régime. »

    Ce qui est troublant à propos de ce rapport de 2009, c’est que chaque conspiration qu’il contient est non seulement confirmée par ces auteurs comme devant être utilisée contre l’Iran, mais qu’il est maintenant clair que des stratégies similaires ont été utilisées contre la Syrie, la Chine, et la Russie elle-même. Le « printemps arabe » était un peu plus complexe que ce mode opératoire utilisé à l’échelle régionale, mais ce qui a été fait en Syrie et en Ukraine est presque un Verbatim tiré des pages de ce manuel.

    Concernant la campagne menée contre Moscou, c’est probablement le même manuel qui sera employé une fois encore. Exposer la criminalité insidieuse des géostratèges US qui conspirent ouvertement sur la manière de provoquer les autres nations et de les entraîner dans des conflits, qui manipulent la perception de l’opinion publique afin de maintenir leur primauté morale, constitue une première étape afin d’éviter la déstabilisation et l’ébranlement de la Russie et de toutes les autres nations qui se trouvent dans le collimateur de Wall Street et Washington.

    Alors que l’Ouest continue à présenter la Russie comme l’agresseur, selon le script de la politique étrangère américaine, on peut voir que ces accusations constituent seulement une petite partie d’un plan gigantesque, insidieux et trompeur. Dépeindre la Russie comme l’agresseur permet de justifier de nouvelles mesures destinées à engager des actions de subversion politique contre cette dernière.

    Cela vise également à justifier les liens directs avec les groupes d’opposition lorsque ceux-ci sont finalement révélés, mais aussi les interventions extraordinairement agressives de supplétifs armés et des forces de l’OTAN elles-mêmes destinées à soutenir les groupes d’opposition.

    Les « invasions » spectaculaires telles que nous les imaginons, comme le blitzkrieg nazi en Europe de l’Ouest, appartiennent au passé. Les invasions au sein de la guerre de quatrième génération utilisent des faux groupes d’opposition, des soutiens militaires agissant sous couverture, et une guerre économique, politique et informationnelle à large spectre. La Russie a construit des défenses contre ce type de guerre, confondant l’occident, mais en définitive la morale et tous les avantages qui en découlent ne peuvent être l’apanage que d’un seul camp. Peut-être qu’en exposant la vérité, les procédés et l’agenda de l’occident, la Russie pourra sortir victorieuse, sinon l’Ouest continuera ses manœuvres de déstabilisation et dans ce cas elle sera laminée.

    Tony Cartalucci

    notes

    Traduction Ender : http://landdestroyer.blogspot.fr/2014/12/the-impending-russian-maidan.html

    source

    Euro-synergies lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EuEAuElZFVqBmLAueH.shtml

  • Origines et traditions de Noël (par Philippe Conrad)

    Chaque année, la célébration de la Nativité s'accompagne de pratiques qui semblent réglées par une coutume immuable. Et pourtant, nombre d'entre elles nous viennent de la haute Antiquité, ou de différents pays. Pour mieux comprendre leurs richesses, suivons les explications de l'historien et rédacteur en chef de la Nouvelle Revue d'Histoire Philippe Conrad.

    Les serviteurs s'en allaient, pour « poser la bûche au feu » dans leur pays et dans leur maison. Au Mas ne demeuraient que les quelques pauvres hères qui n'avaient pas de famille ; et parfois des parents, quelque vieux garçon par exemple, arrivaient à la nuit en disant : « Bonne fête ! Nous venons poser, cousins, la bûche au feu avec vous autres ». Tous ensemble nous allions joyeusement chercher la « bûche de Noël » qui – c'était de tradition – devait être un arbre fruitier. Nous l'apportions dans le Mas, tous à la file, le plus âgé la tenant d'un bout, moi, le dernier-né, de l'autre ; trois fois nous lui faisions faire le tour de la cuisine ; puis, arrivés devant la dalle du foyer, mon père, solennellement, répandait sur la bûche un verre de vin cuit en disant : « Allégresse ! Allégresse ; mes beaux enfants, que Dieu nous comble d'allégresse ! Avec Noël tout bien vient. Dieu nous fasse la grâce de voir l'année prochaine. Et, sinon plus nombreux, puissions-nous n'y pas être moins. » Et nous écriant tous « Allégresse, allégresse, allégresse ! », on posait l'arbre sur les landiers et, dès que s'élançait le premier jet de flamme : « À la bûche boutefeu ! » disait mon père en se signant. Et tous nous nous mettions à table. Oh ! La sainte tablée, sainte réellement, avec, tout à l'entour, la famille complète, pacifique et heureuse. Trois chandeliers brillaient sur la table et si, parfois, la mèche tournait devers quelqu'un, c'était de mauvais augure. À chaque bout, dans une assiette, verdoyait du blé en herbe, qu'on avait mis à germer dans l'eau le jour de la Sainte-Barbe. Sur la triple nappe blanche tour à tour apparaissaient les plats sacramentels : les escargots, qu'avec un long clou chacun tirait de la coquille ; la morue fine et le muge aux olives, le cardon, le scolyme, le céleri à la poivrade, suivis d'un tas de friandises réservées pour ce jour-là, comme : fouace à l'huile, raisins secs, nougat d'amandes, pommes de paradis ; puis au-dessus de tout, le grand pain calendal, que l'on n'entamait jamais qu'après en avoir donné, religieusement, un quart au premier pauvre qui passait. La veillée, en attendant la messe de minuit, était longue ce jour-là ; et longuement, autour du feu, on y parlait des ancêtres et on louait leurs actions…

     Cette évocation des Noëls de son enfance que nous a laissée le grand écrivain provençal Frédéric Mistral résume parfaitement ce que fut cette fête dans l'Europe traditionnelle. Fête de la famille et de la mémoire, fête de l'enfance dont le déroulement mêle, diversement selon les régions, des pratiques immémoriales liées à l'arbre et au foyer, les rituels de la table, l'affirmation des solidarités communautaires et la piété chrétienne. Moment privilégié de la manifestation du sacré, l'anniversaire de la naissance du Christ, confondu avec le moment des nuits les plus longues, annonce l'éternel retour de la vie. Instant « merveilleux » qui voit se confondre le temps cyclique des saisons et celui d'une histoire sacrée porteuse de la rédemption du monde, la fête de Noël demeure le moment du recueillement et de la joie, du retour sur soi et de la générosité, de la communion avec Dieu et des lumières de l'espérance. Profondément ancrée dans la longue mémoire européenne et chrétienne, la célébration de Noël, quelles que soient les dérives marchandes qu'elle engendre aujourd'hui, demeure l'occasion – dans le monde cruellement désenchanté du début du XXIe siècle – de renouer les fils du temps, de reconstituer, à travers le regard illuminé d'un enfant ou dans la chaleur d'une famille réunie, les liens puissants qui permettent aux hommes d'échapper aux désespérances contemporaines.

    Le 25 décembre a été reconnu fort tardivement comme le jour anniversaire de la naissance de Jésus

    Le christianisme primitif ignore cette célébration et, dans la première moitié du IIIe siècle, le philosophe alexandrin Origène refuse encore que soit posée la question de la date de naissance du Christ, comme s'il s'agissait d'un quelconque souverain ou pharaon. Reprenant une prophétie de Michée, les évangélistes Mathieu et Jean situent la Nativité à Bethléem mais ne donnent aucune indication quant à sa date, et les bergers veillant la nuit, en plein air, sur leurs troupeaux qu'évoque saint Luc laissent penser à une journée printanière. Plusieurs dates correspondant à la naissance de Jésus sont pourtant proposées à partir de la fin du IIe siècle.

    Clément d'Alexandrie avance le 18 novembre, mais les auteurs ultérieurs tiennent pour une date située entre mars et mai. Certains gnostiques choisissent celle du 6 janvier, qui présente l'intérêt de correspondre aux épiphanies de Dionysos et d'Osiris – deux divinités de la végétation qui, comme le Christ, meurent et ressuscitent – et à la sortie du soleil dans la constellation de la Vierge, moment important pour les astrologues de l'Antiquité. La date du 6 janvier fut également retenue pour célébrer l'anniversaire du baptême du Christ dans le Jourdain et le miracle réalisé lors des noces de Cana qui virent Jésus transformer l'eau en vin. Aux IIIe et IVe siècles, c'est donc le 6 janvier, qui voit « l'épiphanie », c'est-à-dire la « manifestation » du Christ, que l'Orient chrétien célèbre sa naissance.

    À l'inverse, l'Occident se rallie rapidement à la date du 25 décembre. L'importance accordée aux anciennes fêtes du solstice d'hiver, le souvenir des saturnales romaines (célébrées du 17 au 25 décembre) et la place considérable qu'avait acquise dans l'empire le culte de Mithra – dieu solaire et sauveur d'origine iranienne – expliquent pour une bonne part ce choix. Correspondant à la nuit la plus longue de l'année, qui précède immédiatement la « remontée » du soleil dans le ciel, le solstice d'hiver était un moment chargé d'une forte sacralité pour les anciennes sociétés européennes, et l'assimilation du Christ sauveur au Soleil victorieux des ténèbres devait fatalement rapprocher les deux traditions. La célébration de la renaissance annuelle de Mithra et la fête du Sol invictus, dont Aurélien avait tenté d'imposer le culte dans l'ensemble de l'empire, intervenaient toutes deux le 25 décembre, et Macrobe nous rapporte que, ce jour-là, on sortait d'un sanctuaire une divinité solaire figurée comme un enfant nouveau-né.

    Ces pratiques ne pouvaient que préparer le subtil syncrétisme mis en œuvre par les chrétiens pour assimiler la naissance de Jésus au retour de l'astre solaire. Au milieu du IVe siècle, le 25 décembre est déjà retenu à Rome comme la fête de la Nativité du Christ. Au début du siècle suivant, la fête de Noël est placée sur un pied d'égalité avec celles de Pâques et de l'Épiphanie, laquelle commémore désormais la venue des Rois mages. En 440, l'Église décide officiellement de célébrer la naissance du Christ le 25 décembre, et Noël devient une fête d'obligation au début du VIe siècle, à peu près au moment où Denys le Petit fixe arbitrairement la naissance du Christ en l'an 754 de la fondation de Rome. L'Occident resta longtemps réticent pour se rallier à une date, le 25 décembre, qui correspondait, pour les croyants coptes ou arméniens, à des célébrations païennes exécrées. Il semble en effet que les tenants de la foi nouvelle venue d'Orient, de même qu'ils « christianiseront » la fête celtique des morts du début novembre, ont « récupéré » la puissante sacralité qui accompagnait traditionnellement les fêtes du solstice pour en faire le moment de la naissance du Sauveur. Dans l'ouvrage qu'il a consacré aux Survivances païennes dans le monde chrétien, Arthur Weigall constate que « ce choix semble avoir été imposé aux chrétiens par l'impossibilité dans laquelle ils se trouvaient, soit de supprimer une coutume aussi ancienne, soit d'empêcher le peuple d'identifier la naissance de Jésus à celle du Soleil. » Conscient des difficultés rencontrées par les évangélisateurs des peuples barbares du Nord, le pape Grégoire Ier n'hésitera pas à recommander à Augustin, l'apôtre des îles Britanniques, d'interpréter dans un sens chrétien les rites et les croyances auxquels demeuraient attachés les Anglo-Saxons du début du VIIe siècle.

    Des noms divers désignent la grande fête célébrée au cœur de l'hiver

    On écarte aujourd'hui l'étymologie, jugée simpliste, qui fait de Noël le neo Hélios, le « nouveau Soleil », et c'est au latin natalis (origine de l'italien natale) que l'on rattache le « Noël » français. Les « messes du Christ » dites par les évangélisateurs de l'Angleterre au cours du mois de décembre sont devenues le Chritsmas des Anglais, alors que le terme le plus courant en allemand est celui de Weihnacht, la « Nuit sainte ». Le mot Jul (qui désigne, selon les hypothèses, la « roue du temps » ou la « fête ») est celui qui a été retenu dans les langues scandinaves. Quelles que soient ses diverses dénominations, la fête qui intervient dans les derniers jours de décembre combine les antiques croyances liées à la nuit hivernale à l'espoir de renouveau dont sera porteur le nouveau soleil, une lumière que les peuples, au fil des générations, assimileront à l'Enfant-Dieu né dans la superbe pauvreté de la grotte ou de l'étable de Bethléem.

    Issu du mot latin adventus qui désigne « l'arrivée », la naissance du Christ, l'Avent correspond à la période de quatre semaines précédant le 25 décembre mais pouvant débuter, en certaines régions d'Allemagne, avec la Saint-Martin (11 novembre). Dans les campagnes de l'ancienne Europe, cette période, marquée par les progrès de la nuit, était perçue comme inquiétante dans la mesure où les âmes des damnés accompagnaient « chasses sauvages » et autres « mesnies Hellequin », ces chevauchées imaginaires de démons et de sorcières, nés de ces jours sombres de novembre, qui voyaient les morts se rappeler au souvenir des vivants. Plus rassurante, la tradition de la couronne d'Avent – faite de branches de sapin tressées et ornée de quatre bougies qui symbolisent les quatre saisons de l'année – est née assez tardivement dans les régions protestantes du nord de l'Allemagne avant de se répandre en Scandinavie, puis aux États-Unis.

    La période de l'Avent est riche en célébrations significatives. Divers saints importants sont honorés à ce moment. Outre Saint-Martin le 11 novembre, il faut évoquer Sainte-Catherine le 25, Saint-Éloi le 1er décembre, Sainte-Barbe le 4, Saint-Nicolas le 6, Sainte-Lucie le 13. La Saint-Martin marquait l'entrée dans la période froide de l'année ; évêque de Tours et patron des Gaules, le saint était associé à l'oie, animal sacré depuis la plus haute Antiquité que l'on mangeait rituellement en cette période de l'année où sa fête était l'occasion de joyeuses ripailles. Protecteur des chevaux et patron des orfèvres, le « bon saint Éloi » jouit longtemps d'un immense prestige dans l'imaginaire populaire. Martyrisée au moyen d'une roue demeurée son emblème, sainte Catherine avait la réputation de déposer, le jour de sa fête, des cadeaux destinés aux enfants. Sainte Barbe, célébrée le 4 décembre, jouait un rôle dans le cycle de la végétation, comme le rappelle le texte de Mistral cité plus haut quand il évoque les grains de blé que l'on mettait à germer le 4 décembre, jour de sa fête – tradition également présente en de nombreuses autres régions d'Europe, notamment en Allemagne et en Alsace. Sainte Barbe est souvent associée à saint Nicolas, fêté deux jours plus tard, quand celui-ci distribue des cadeaux aux enfants. Martyrisée à Syracuse sous Dioclétien, sainte Lucie – dont le nom évoque évidemment la lumière – est particulièrement honorée en Europe du Nord, à la faveur des très longues nuits d'hiver : le 13 décembre, les jeunes filles vêtues d'une longue chemise de nuit blanche et coiffées d'une couronne ornée de plusieurs bougies allumées font le tour du foyer et offrent des gâteaux aux membres de leur famille. La même période précédant Noël correspondait également aux quêtes que les enfants effectuaient au cours des tournées qui les conduisaient dans les différentes maisons du village. Analogues au « pâqueret » des enfants de chœur, elles garantissaient aux donateurs les plus généreux une année prospère, alors que les récalcitrants se voyaient promis aux affres des mauvais sorts.

    Symbole fort de la fête anniversaire de la Nativité, l'arbre de Noël

    Un sapin toujours vert témoigne de la persistance de la vie, tout comme le lierre et le houx, demeurés verts au cours de la saison froide, annonçaient le retour de Dionysos, dieu grec de la végétation toujours renaissante. C'est en Alsace, au XVIe siècle, que l'on trouve, à l'époque moderne, les premières mentions des sapins de Noël et, en 1604, l'érudit Johann Konrad Dannhauer déplore que « pour Noël, il soit d'usage à Strasbourg d'élever des sapins dans les maisons. On y attache des roses en papier de diverses couleurs, des friandises ou des pommes… » Dès le XIe siècle, un évêque de Worms interdisait à ses ouailles de décorer leur maison « avec de la verdure prise sur les arbres », ce qui sous-entend qu'une telle pratique était répandue dès cette époque. Auteur de la célèbre Nef des fous qui inspira à Jérôme Bosch le tableau conservé au Louvre, Sébastien Brant signale, à la fin du XVe siècle, l'habitude qu'ont prise les gens de décorer leur maison de feuillages divers au moment de Noël. La tradition chrétienne tentera de s'approprier le culte ainsi rendu au « sapin de Noël » en rapportant que saint Boniface, l'apôtre de la Germanie, aurait consacré au Christ un arbre auquel s'attachaient antérieurement des superstitions païennes. Le culte des arbres et le mystère des forêts jouaient un rôle important dans l'ancienne religiosité européenne, et il est clair que l'Église chrétienne a pris soin de « récupérer » ces croyances ; l'arbre de la Connaissance était présent sur le parvis des églises quand on y jouait, au soir de Noël, certains drames liturgiques, ce qui impliquait – pour disposer d'un arbre vert à ce moment de l'année – d'utiliser un sapin. Très répandu en Alsace, l'arbre de Noël gagne dès le XVIIIe siècle le reste de l'Allemagne. En 1795, un livre publié à Nuremberg signale la mise en place d'unChristkindleinbaum, un « arbre de l'Enfant Jésus » décoré de bougies. La Bavière et l'Autriche adoptent cette coutume dans les premières années du XIXe siècle, mais les peuples placés sous l'autorité de la monarchie Habsbourg demeureront un temps réticents face à cette pratique dans la mesure où, issue de l'Allemagne protestante, elle est a priori suspecte. Les troupes allemandes du roi d'Angleterre introduisent cette coutume en Pennsylvanie dès l'époque de la guerre d'Indépendance, et ce sont ensuite des Germano-Américains installés dans le New Jersey et l'Ohio qui l'acclimatent définitivement outre-Atlantique où, dès 1890, le président Harrison fait installer un sapin de Noël à la Maison-Blanche. En Angleterre, c'est une suivante de la reine Caroline de Brunswick, épouse allemande du roi George IV, qui introduit à la cour le premier arbre de Noël en 1821, et la coutume se généralise sous le règne de la reine Victoria, elle-même mariée à un prince allemand, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. À Paris, c'est également une princesse allemande, Hélène-Louise de Mecklembourg-Schwerin, épouse du duc d'Orléans, fils aîné de Louis-Philippe, qui fait dresser aux Tuileries, en 1837, le premier sapin de Noël ; mais il faut attendre les lendemains de la guerre de 1870 et l'extraordinaire popularité de tout ce qui rappelle l'Alsace perdue pour que la coutume se généralise. L'Italie et l'Espagne, terres de forte tradition catholique, demeureront longtemps rétives au sapin de Noël, assimilé à une pratique étrangère, née dans les pays protestants de l'Europe germanique et rapidement adoptée par les Anglo-Saxons et les Scandinaves. Très tôt, l'arbre de Noël est couvert de décorations diverses et équipé de bougies qui permettront de l'illuminer quand viendra la nuit sainte, pour le plus grand émerveillement des enfants. Tannenbaum (sapin) en Westphalie, dans le Schlesvig ou le Mecklembourg, Weinachtsbaum (arbre de Noël) en Poméranie et dans le Brandebourg, Christbaum (arbre du Christ) en Autriche, Souabe ou Franconie,Lichterbaum (arbre illuminé) dans le Harz, les sapins sont devenus, au cours des deux derniers siècles, un élément essentiel des célébrations de Noël.

    La crèche, figuration de la Nativité

    Symbole des récoltes passées et à venir, la « paille de Noël » permet de confectionner étoiles, animaux ou figures destinés à la décoration de l'arbre. À côté de celui-ci, la crèche maintient le souvenir de la Nativité du Christ. Cette tradition a surtout connu de brillants développements dans les pays de l'Europe latine et catholique comme l'Italie, l'Espagne et le Portugal, mais l'Allemagne du Sud et la France y sont également attachées. Le mot vient du provençal crepcha, et l'on sait l'importance que revêt cette tradition dans les Noëls provençaux. Dès le haut Moyen Âge, des crèches sont installées dans les églises et des jeux liturgiques, dits « jeux de la Nativité », y sont organisés au soir de Noël. Vers 1223, saint François d'Assise aurait célébré la messe dans une grotte où aurait été figurée la scène de la Nativité. Apparue en Italie, la crèche de Noël franchit les Alpes vers le milieu du XIIIe siècle, et ce sont les franciscains qui répandent cette coutume en Provence. En autorisant la figuration d'autres personnages que ceux traditionnellement représentés dans les nativités médiévales, le concile de Trente va considérablement enrichir les crèches réalisées dans l'Europe catholique, envahies désormais par tout un petit peuple de fidèles, celui des paroissiens du temps. À Naples ou dans le Tyrol, les crèches baroques des XVIIe et XVIIIe siècles deviennent de véritables œuvres d'art, riches de dizaines de personnages réalisés en bois, en terre cuite ou en faïence. Installée dans une grotte ou dans une modeste étable, la crèche traditionnelle s'est répandue dans les familles de fidèles où elle ne rassemble plus modestement que les personnages de l'Enfant Jésus, de Marie, de Joseph, des bergers et de Rois mages, sans oublier l'âne et le bœuf, omniprésents dans toute l'iconographie traditionnelle de la Nativité mais absents des textes évangéliques évoquant la naissance du Christ. C'est à la fin du XVIIIe siècle que le Marseillais Jean-Louis Lagnel invente les « santons de Provence », c'est-à-dire les représentants de tout le petit peuple du Midi, assimilés aux santi boni, aux « bons saints » devenus les santoni italiens et lessantouns provençaux. Le succès de ces petits personnages et la popularité, aux XIXe et XXe siècles, de la Provence de Mistral, de Daudet et de Pagnol contribuèrent à maintenir très vivante la tradition des crèches et des Noëls provençaux.

    Des traditions de l'ancienne civilisation rurale…

    Outre le gui et le houx qui contribuent largement aux décorations de Noël, la tradition de la « bûche », aujourd'hui réduite à la consommation de la célèbre pâtisserie, confirme le lien étroit qui unit cette fête de l'hiver à la végétation. À l'origine, on faisait brûler dans la cheminée une véritable bûche, et son embrasement constituait l'un des moments forts de la veillée de Noël. Bénie par le chef de famille, arrosée d'eau-de-vie ou de vin, elle était décorée de rubans et de feuillages, et ses tisons soigneusement conservés étaient censés protéger de la foudre. En Sicile, on la brûlait solennellement devant la crèche figurant la Nativité. Chêne, frêne, tilleul ou olivier, l'arbre utilisé varie selon les régions. Noël est également l'occasion d'un repas exceptionnel, jadis marqué par la consommation de viande de porc, largement remplacée aujourd'hui par la dinde dont la tradition nous vient d'Angleterre, puisque ce serait le roi Henri VIII qui l'aurait mise à l'honneur dans le second quart du XVIe siècle. Un peu partout, la veillée de Noël a donné naissance à des traditions culinaires originales. Il en est ainsi des fameux « treize desserts » provençaux que détaille goulûment Marcel Pagnol dans La Gloire de mon père : la fougasse à l'huile et à la fleur d'oranger, le nougat blanc et le nougat noir, les « quatre mendiants » – figues sèches, raisins secs, amandes, noisettes –, les noix, les dattes, les pruneaux, les mandarines, les poires et les pommes, le tout accompagné des « sept vins de Noël ». Dans tous les pays d'Europe, une multitude de gâteaux traditionnels aujourd'hui le plus souvent disparus témoignaient de la persistance de traditions demeurées très vivaces jusqu'à l'extinction de l'ancienne civilisation rurale. Noël a également inspiré de superbes chants populaires dont certains – Stille NachtHeilige Nacht ou O Tannenbaum – ont rencontré un succès qui a largement dépassé les frontières du monde germanique, et les Noëls qui accompagnaient traditionnellement les messes de minuit constituent un répertoire d'une infinie richesse.

    … à celle, plus récente, du père Noël

    Le père Noël, ce distributeur de cadeaux dont les petits enfants attendent impatiemment la venue… Lors des saturnales, les anciens Romains s'offraient mutuellement des cadeaux, ces strenae qui sont devenues nos « étrennes » et, que ce soit à l'occasion de la Saint-Nicolas, de Noël, du jour de l'An ou de l'Épiphanie, cette coutume de la remise de cadeaux a perduré. Le père Noël que nous connaissons actuellement, avec sa barbe blanche et sa houppelande rouge, est apparu récemment dans le folklore français en provenance des pays anglo-saxons, mais il semble bien qu'il ait eu chez nous quelques ancêtres significatifs. Le père Chalande savoyard, le père Janvier bourguignon ou l'Olenzaro basque étaient des distributeurs de cadeaux très appréciés des petits ; mais c'est surtout saint Nicolas qui semble avoir fourni le modèle principal. En Allemagne, en Suisse, en Belgique et dans le nord et l'est de la France, c'est lui qui descend dans les maisons par le tuyau de la cheminée pour laisser à chaque enfant un témoignage de satisfaction – jouets ou friandises – ou de mécontentement – morceaux de charbon. Les enfants déposaient leurs souliers auprès de l'âtre, ainsi que du foin ou une carotte destinés à l'âne que le saint utilisait comme monture. En Italie, c'est la fée Befana qui distribue – le 6 janvier, jour de la fête de l'Épiphanie – les cadeaux destinés aux enfants, et c'est au même moment que les petits Espagnols reçoivent les présents que déposent pour eux les Rois mages…

    La richesse et la diversité des traditions qui s'y rattachent témoignent de la place qu'occupe la fête de Noël dans l'imaginaire européen et chrétien. Héritier des plus anciennes croyances et moment privilégié de la venue du Sauveur, le temps sacré de Noël apparaît aux sociétés matérialistes contemporaines – qui ressentent confusément la nostalgie de leur foi oubliée – comme l'instant magique où s'opère déjà, au cœur de la nuit, l'inéluctable réenchantement du monde.

    Philippe Conrad
     
    Sources: Institut Iliade et Clio.
  • Noël et croix interdits

    Cela se passe en Chine :

    "Le gouvernement de Wenzhou, dans l’est de la Chine, a interdit tout événement lié à la fête de Noël 2014 (...). Une note diffusée dans tous les établissements de la ville par le responsable de l’éducation du gouvernement local estime en effet que les écoles doivent fêter les célébrations traditionnelles chinoises, comme le solstice d’hiver, et non Noël, qui s’apparente selon ce texte à une « tradition occidentale ». (...)

    Dans d’autres parties du pays, comme à l’université de Xi’an, capitale de la province du Shaanxi (centre du pays), les étudiants sont contraints, depuis plusieurs années, de regarder un documentaire sur Confucius le soir de Noël. Tout étudiant quittant la salle est sanctionné.

    Par ailleurs, une campagne de démolition de croix et d’églises, menée par le pouvoir chinois dans la province du Zhejiang, au sud-est du pays, s’étend. Plusieurs centaines de croix ont déjà été détruites.

    Selon l’ONG « China Aid Association », les destructions se répandent à présent dans d’autres provinces du pays. Dans le seul Zhejiang, 426 croix chrétiennes ont été démontées en novembre, rapporte l’agence d’information catholique Asianews.

    À Dingqiao, des heurts ont eu lieu entre des représentants du Bureau des affaires religieuses, des ouvriers chargés du démantèlement de la croix et des fidèles locaux qui ont essayé de les empêcher d’agir. Des paroissiens ont été blessés dans les échauffourées, et certains ont été hospitalisés. (...)

    Dans la province du Henan, la destruction d’une croix, le 18 décembre, a été le théâtre d’une lutte acharnée. Les autorités locales ont saisi le terrain appartenant à l’église et au pasteur. Ce dernier a été condamné à 12 ans de prison."

    Louise Tudy

  • L’agriculture biologique, plus productive qu’on ne le pense

    En dépit de ses vertus en matière de respect de l’environnement et de préservation de la biodiversité, l’agriculture biologique est souvent reléguée au rang d’alternative marginale, définitivement incapable de nourrir les plus de neuf milliards d’humains que comptera la planète en 2050, dont un quart sur le continent africain.

    Il est vrai que, fin 2011, elle n’occupait que 37,2 millions d’hectares dans le monde, soit seulement 0,9 % de la surface agricole totale, même si, entre 2000 et 2010, son emprise territoriale a été multipliée par 2,4. Mais ses détracteurs lui reprochent surtout ses piètres rendements, comparés à ceux de l’agriculture conventionnelle.

    Or, une « méta-étude » américaine, publiée, mardi 9 décembre, dans les Proceedings of the Royal Society (l’équivalent britannique de l’Académie des sciences française), redore quelque peu le blason de ce mode de culture qui proscrit les intrants chimiques, engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires. Elle conclut que le déficit de productivité des méthodes biologiques par rapport à l’agriculture intensive, ou industrielle, est moins important que ne l’affirmaient de précédents travaux. Et, surtout, qu’il est possible de réduire cet écart.

    Meilleurs rendements avec la polyculture

    Les dernières grandes études internationales sur le sujet, conduites l’une par le Néerlandais Tomek de Pontil’autre par la Canadienne Verena Seufert, et publiées toutes deux en 2012, convergeaient pour indiquer que les rendements moyens des productions végétales sont, en mode biologique, de 20 % à 25 % inférieurs à ceux des pratiques traditionnelles.

    Les signataires de la nouvelle publication, dirigés par Claire Kremen, professeur de sciences de l’environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l’Université de Californie, disent avoir passé au crible trois fois plus de données que leurs prédécesseurs. Ils ont ainsi dépouillé 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant trente-cinq années.

    Les signataires de la nouvelle publication, dirigés par Claire Kremen, professeur de sciences de l’environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l’Université de Californie, disent avoir passé au crible trois fois plus de données que leurs prédécesseurs. Ils ont ainsi dépouillé 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant trente-cinq années.

    Résultat de cette analyse panoramique : la différence de productivité entre bio et traditionnel est ramenée à 19,2 %. En outre, contrairement aux travaux antérieurs, les auteurs ne trouvent pas de différence entre pays développés et pays en développement, pour ce qui est des performances respectives des deux modes de culture.

    Mais l’enseignement principal est que le différentiel est beaucoup plus faible lorsque les exploitations biologiques ont recours soit à la polyculture (plusieurs plantes cultivées sur la même parcelle), soit aux rotations : il tombe alors à respectivement 9 % et 8 %. « Ces résultats prometteurs, estiment les auteurs, suggèrent qu’un investissement approprié dans la recherche agronomique pour améliorer la gestion des cultures biologiques pourrait fortement réduire ou même éliminer l’écart [avec l'agriculture traditionnelle] pour certaines cultures ou régions. »

    Accès à la nourriture

    « Les méta-analyses de ce type ont l’intérêt de compiler un très grand nombre de données, même si, dans ce travail comme dans les précédents, les informations sur les milieux agronomiques étudiés et sur leur fertilité font défaut, commente Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint chargé de l’agriculture à l’Institut national de la recherche agronomique.Son apport essentiel est de confirmer qu’en agriculture biologique, la diversification est essentielle pour améliorer la performance. »

    Il ajoute toutefois : « Le temps où l’on cherchait à opposer agriculture biologique et agriculture conventionnelle est révolu. Il existe entre les deux toute une gamme de pratiques agricoles, qui doivent être cohérentes avec les milieux et les besoins locaux. »

    Reste que le bio n’est évidemment pas la panacée susceptible de couvrir les besoins alimentaires de l’humanité. « Notre système agricole actuel produit beaucoup plus de nourriture qu’il n’en est nécessaire pour subvenir aux besoins de la planète, rappelle Claire Kremen. Eradiquer la faim dans le monde exige d’améliorer l’accès des populations à la nourriture, pas simplement d’accroître la production. » Mais aussi de mettre fin au gaspillage alimentaire, qui représente près du tiers de la production mondiale de nourriture.

    Pour autant, plaide la chercheuse, « augmenter la part de l’agriculture faisant appel à des pratiques durables n’est pas un choix, mais une nécessité : nous ne pouvons tout simplement pas continuer à produire de la nourriture sans prendre soin des sols, de l’eau et de la biodiversité. »

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/368145-lagriculture-biologique-plus-productive-quon-ne-le-pense

  • À la recherche du Hobbit (4/5) : L’or perdu du Rhin

    Dans cet épisode, John Howe, illustrateur et directeur artistique des deux trilogies de Peter Jackson, nous fait découvrir les châteaux de la vallée du Rhin et les nombreuses légendes qui leur sont attachées, comme celle de Siegfried, qui a pu inspirer Tolkien dans l’élaboration de son œuvre.

    Réalisé par Olivier Simonnet (Arte 21/12/2014)

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