Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 40

  • Les prochaines Marches pour la Vie

    Lu dans L'Homme Nouveau :

    "Les prochaines Marche pour la vie en 2015 auront lieu :

    • à Brisbane (Australie) le 21 février,
    • à Prague (République tchèque) le 21 mars,
    • à Bruxelles (Belgique) le 29 mars,
    • à Palerme (Italie) le 18 avril,
    • à Rome (Italie) le 10 mai,
    • à Ottawa (États-Unis) le 14 mai,
    • à Varsovie (Pologne) le 31 mai,
    • à Dublin (Irlande) le 4 juillet,
    • à Berlin (Allemagne) le 19 septembre,
    • à Zurich (Suisse) le 19 septembre,
    • à Bratislava (Slovaquie) le 20 septembre,
    • à La Haye (Pays-Bas) le 12 décembre.

    Sont prévus également : Lima (Pérou), Stettin (Pologne), Guatemala City (République du Guatemala) et Bordeaux."

    Michel Janva

  • L’« islamofascisme » et l’« ennemi » par Claude BOURRINET

    Le site Polémia, proposant aux lecteurs, bien souvent, des réflexion de très bonne qualité, a publié, récemment, une mise au clair « iconoclaste » (bien qu’à mon sens assez rebattue) en treize points  de Guillaume Faye, datant du 2 octobre 2014, au sujet de l’islam et de l’islamisme, le premier, pour lui, étant beaucoup plus dangereux que le second, car il s’appuie sur les bataillons lourds de l’immigration de peuplement (dont on ne niera pas la nuisance).

     

    Est-il besoin de souligner combien il peut être périlleux, sinon insignifiant d’un point de vue réflexif, de se placer sur un terrain miné, en répondant à un simplisme (celui des médias) par un autre simplisme ?

     

    Prenons par exemple le terme hyperbolique « islamofascisme », tant prisé par Riposte laïque. Son emploi supposerait, au moins, que l’on sache ce qu’est l’islam. L’usage immodéré que l’on fait de quelques citations coraniques, dont on pourrait trouver la même charge d’intolérance dans des passages de la Bible, ne remplace par une étude de fond, et le mot « djihad », dont l’équivalent chrétien est le mot « croisade » (utilisé par Bush) – lisons saint Bernard, qui parle de la croisade militaire, et de la croisade individuelle, intime, contre ses propres péchés – demande quelque exégèse un peu plus approfondie.

     

    En fait, il existe plusieurs « islams ». N’existe-t-il pas plusieurs christianismes ? Comment confondre le catholicisme et l’évangélisme américains ? Il y a un abîme entre le salafisme des wahhabites, et l’islam des alaouites syriens, entre l’islam berbère, influencé par le soufisme, et la vision littérale du texte coranique, juridique et sans nuance, des takfiristes. Et ne parlons pas de la différence entre le sunnisme et le chiisme. Quelle ressemblance entre l’islam, tel qu’il est vécu dans l’Empire russe, et celui des tribus libyennes ? On n’évoquera pas non plus la dialectique vivifiante de l’exotérisme et de l’ésotérisme, de la lettre et de l’esprit, qui rend encore l’islam si riche en traditions spirituelles immémoriales, et en potentialités existentielles, quand le christianisme, du moins en Europe occidentale, donne l’impression de s’être desséché. Nuances qui échappent bizarrement à un penseur comme Guillaume Faye, pour qui l’islam est un « bloc ».

     

    Le problème se pose aussi pour le terme « fascisme ». De quel « fascisme » parlons-nous ? Du nazisme ? Du fascisme italien ? Du mysticisme nationaliste de la Garde de fer roumaine ? Du pétainisme ? Du « pinochetisme » ? Sans entrer dans les détails, ce qui demanderait de longs développements, et sans rappeler que le « fascisme » est un pur produit occidental, on se souviendra que la connotation qui s’attache à ce régime organique est le fruit de la victoire des Alliés, et que les peuples qui l’ont connu étaient loin d’y voir ce que l’on a eu l’habitude d’y accoler. Une grande partie de la population italienne, actuellement, semble éprouver quelque nostalgie pour le Duce. Toutefois, sans entrer dans des polémiques stériles, on soulignera combien le terme, appréhendé péjorativement, a pu servir de faire valoir, comme le vocable « totalitarisme », aux démocraties occidentales qui, pourtant, si on les juge objectivement, et singulièrement leur modèle, les États-Unis d’Amérique, ont été au moins aussi coupables de destruction, de meurtres de masse, de terrorisme, d’atteintes aux droits de l’homme, de perversion et de mensonges, que leurs ennemis supposés. Les exemples récents de la Libye, de la Syrie, de l’Afghanistan, montrent combien, dans le cas de la « liberté », on ne s’embarrasse pas de scrupules, et que bombes placées au bon endroit, tirs de drones, manipulations de fanatiques, instrumentalisation de l’opinion par les mass media aux ordres, bombardement « ciblés », etc., n’ont rien à envier aux « fascistes ».

     

    Il est vrai que des milliers de morts allogènes ne valent pas une goutte de sang d’un « Charlie ». Tout comme le sang juif est infiniment plus précieux que le sang palestinien. Les manifestations protestant contre le massacre de cinq cents enfants lors de la dernière opération dévastatrice de Tsahal ont provoqué des récriminations dans la presse et les milieux politiques. Bizarre. Et on aurait bien voulu que Guillaume Faye rappelât l’existence des assassinats ciblés, souvent mis sous silence par la presse et les chancelleries, quand ils ne sont pas hypocritement approuvés, et la tradition terroriste des sionistes, qui s’est illustrée, par exemple, dans l’immédiat après-guerre. Parlera-t-on de « judéo-fascisme » ? D’« occidentalo-fascisme » ? D’« américano-fascisme » ?

     

    Last but not least, Guillaume Faye, met en garde, dans un style apocalyptique, emphatique et creux (car il faudrait s’interroger longuement sur ce que les mots employés veulent vraiment dire, en dehors de leurs effets ronflants) : « Beaucoup plus terrible est la perspective au cours du XXIe siècle de la disparition de la France, de son identité millénaire, de son être. »

     

    Mais, Guillaume, la France, cela fait quelques lustres qu’elle a « disparu », la France, qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, qu’elle ne se souvient même plus de son « identité » (autre que celle, fantasmée, que des ignorants, des incultes, assènent à tour de bras dans les petites sauteries identitaires), que son autonomie lui a été confisquée, et qu’elle n’est plus qu’un protectorat américain !

     

    Ce n’est pas en invoquant Carl Schmitt (qu’on cite à tort et à travers, comme on invoquait, jadis, le dieu Marx) qu’on y verra plus clair. Il en va de lui comme de Nietzsche, ou d’Audiard : une citation ne fait pas la pensée. Certes, Schmitt a bien dit qu’il fallait désigner son ennemi, et il n’est pas nécessaire d’adopter celui que l’ennemi véritable arbore ostensiblement comme ennemi présumé. La stratégie qui consiste à susciter, par l’immigration massive, un antagoniste capital, est un leurre habituel des oligarchies. Pour moi, l’ennemi, c’est l’occidentalisme, la dégénérescence de l’Europe, sa perversion, incarnée dans les États-Unis, que Faye considère, et cela est logique, comme le « compétiteur », non l’ennemi. Tout un programme ! Faye, en tant qu’occidentaliste, soutient les U.S.A., dont la politique internationale montrerait à un aveugle même combien ils détruisent les identités, y compris celle de la France, déracinent les peuples avec leur libéralisme délirant, assassinent, massacrent, méprisent par ethnocentrisme bête et méchant, « fasciste », dirait-on. Et, justement, la stratégie des États-Unis d’Amérique est de fomenter des guerres civiles sanglantes dans les pays qu’ils veulent asservir. Guillaume Faye en étant, du reste, un héraut !

     

    Pierre Hillard, à l’inverse, note, dans des analyses un peu plus originales et riches que celles, creuses, de Faye, combien un certain islam – non celui qui est montré par les événements et la presse, largement instrumentalisé par les puissances occidentalistes – peut s’avérer être un pôle de résistance au libéralisme mondialiste, au même titre que l’Orthodoxie des pays slaves ou balkaniques.

     

    Claude Bourrinet

    http://www.europemaxima.com/?p=4172

  • Découverte d'un fragment de l'Evangile selon saint Marc ?

    Pour une fois qu'on nous annonce la découverte d'un vrai Evangile, la presse va-t-elle en parler comme quand elle s'étale sur des pseudos-évangiles ?

    "Ce texte, qui pourrait bien être la plus ancienne copie connue de l'Évangile, a été écrit sur une feuille de papyrus réutilisée pour créer le masque d'une momie égyptienne. Il s'agirait d'un fragment de l'Évangile de Marc ; et, surprise, ce fragment a été daté d'avant l'an  90 de notre ère (l'original aurait été écrit quelques années après la mort de Jésus-Christ). Une découverte considérable car, à ce jour, les plus anciennes copies de l'Évangile datent du IIe siècle.

    La découverte a été rapportée par la revue LiveScience qui s'est intéressée aux recherches effectuées par le docteur Craig Evans, professeur du Nouveau Testament à l'Université Acadia Divinity College à Wolfville (Nouvelle-Écosse, Canada) et par une équipe d'environ trois douzaines de scientifiques qui étudient des centaines de textes grâce à une technique permettant de dissoudre la colle des masques de momies sans endommager l'encre. Le texte écrit peut ainsi être lu. [...]"

    Michel Janva

  • L’Italie face aux filières maritimes d’immigration clandestine

    En 2014, par ces filières, plus de 170.000 clandestins sont arrivés sur les côtes italiennes pour venir coloniser l’Europe, en payant entre 1.000 et 5.500 dollars.

    http://fr.novopress.info/

  • Allons voir chez les Grecs… par Georges FELTIN-TRACOL

    Le 25 janvier 2015 restera à coup sûr dans l’histoire contemporaine grecque comme une rupture. Le bipartisme qui, depuis 1974, structurait la vie politique, explose et s’efface à l’avantage de nouvelles forces. Longtemps adversaires avant de former un cartel lié aux intérêts bancaires et financiers, la Nouvelle Démocratie (N.D.) conservatrice et le PASOK (Mouvement socialiste panhellénique) sont vaincus par le parti de gauche radicale Syriza. Si les conservateurs arrivent deuxième avec 27,81 % des suffrages (76 députés), le PASOK s’enfonce à 4,68 % (13 élus).

    De nombreux commentateurs ont rappelé que, sept ans plus tôt, Syriza attirait moins de 4 % des électeurs alors que ce parti atteint désormais 36,34 % et frôle la majorité absolue (151 sièges) à la Vouli (le Parlement unicaméral) avec 149 députés. Si ce triomphe incontestable est dû au ras-le-bol compréhensible du peuple grec écrasé par les mesures démentes de la Troïka (F.M.I – Commission européenne – B.C.E.), Syriza le doit aussi à son jeune tribun, le quadragénaire Alexis Tsipras. Cette victoire fait d’Athènes le centre de toutes les attentions de la part des « gauches de la gauche » européennes (portugaise, allemande, irlandaise…).

    Un réformisme révolutionnaire social-démocrate ?

    Dès l’annonce du résultat, la gauche française d’opposition – cette mouvance qui va de Besancenot aux « frondeurs » du P.S. en passant par des Verts critiques, le P.C.F., Jean-Luc Mélanchon et le Front de gauche – se prit à rêver d’une performance semblable dans l’Hexagone, ignorant que la France n’est pas la Grèce. L’exemple grec encourage dans toute l’Europe une contestation croissante. Le 31 janvier, à Madrid, le jeune mouvement protestataire de gauche radicale Podemos (« Nous pouvons ») réussissait une impressionnante démonstration de force. Serions-nous à la veille d’une révolution « rouge » sur tout le continent ? Relativisons car, plus que vraiment révolutionnaire, « le Syriza de 2009 était une force post-communiste protestataire aux forts accents “ mouvementistes ”, en réalité une confédération très hétéroclite de petites organisations de gauche. Cette confédération était peu cohérente sur le plan programmatique et parfois sectaire sur le plan idéologique. L’attitude protestataire et l’« ultra-anti-néo-libéralisme » rhétorique […] furent les deux fondements d’une radicalité politique anticapitaliste dépourvue de profondeur idéologique et programmatique. […] L’identité actuelle de Syriza est, sur le plan de l’organisation et de la composition de ses membres, caractéristique d’une partie de la nouvelle gauche radicale, alors que ses propositions de politique économique et européenne intègrent des éléments forts de réformisme social-démocrate. […] Syriza représente une sorte de social-démocratie de gauche aux accents populistes et “ mouvementistes ” (1) ».

    Abrupt, ce jugement n’en est pas moins pertinent. Jusqu’en 2014, Syriza n’était qu’une simple Coalition de la gauche mondiale comprenant diverses formations d’extrême gauche dont la Gauche du renouveau écologique et communiste, le Mouvement de la gauche unifiée dans l’action, les Citoyens actifs, la Gauche ouvrière internationaliste qui s’en retira ensuite) souvent rivales, mais néanmoins réconciliées en 2004 grâce au Synaspismos (Coalition de la gauche, des mouvements et de l’écologie) d’où provient Tsipras, et qui exista entre 1993 et 2013.

    L’histoire récente de la gauche radicale grecque est très agitée. Dans un espace électoral dominé par le PASOK et où les blessures de la Guerre civile de 1946 – 1949 demeurent vives, elle se déchirait avec violence. Syriza résulte des péripéties internes du communisme hellène. En 1968, lors de l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, le P.C. grec, alors clandestin et interdit par la junte des colonels, se fracture entre les partisans de l’intervention, futurs membres du Parti communiste de l’Extérieur, pro-soviétique (l’actuel P.C., en grec le K.K.E.) et ses détracteurs. Ces derniers, pro-italiens et eurocommunistes, fondent un Parti communiste de l’Intérieur. Avec le temps, l’écart entre les deux P.C. devient irréversible en dépit d’une brève réunification au début des années 1990. Si le K.K.E. ne cache pas son aversion pour l’O.T.A.N., l’euro et l’Union (pseudo-)européenne et revendique un caractère marxiste-léniniste et néo-stalinien marqué (2), ses concurrents communistes de l’Intérieur adoptent une démarche réformiste et pro-européenne au point de participer de juillet 1989 à avril 1990 à des gouvernements d’union nationale (3).

    Une alliance détonnante

    Dès les résultats connus, Syriza pouvait s’allier au K.K.E. (15 députés, 5,47 %) et bénéficier d’une solide majorité parlementaire. Mais le K.K.E. refuse toute participation, voire tout soutien officiel, au nouveau gouvernement en raison des contentieux passés. Se doutant de la réponse, Alexis Tsipras a finalement monté en un temps record un gouvernement grâce à un accord explosif : Syriza s’entend avec les 13 députés (4,75 %) An.El. (Grecs indépendants) de Panos Kamménos. Créés en février 2012 par une dizaine de parlementaires de la N.D. exclus pour avoir voté contre le gouvernement de Papadimos, les Grecs indépendants sont un mouvement de droite souverainiste, conservatrice et populiste anti-austérité. Les médiats français les comparent volontiers à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, ce qui est approximatif. Par les thèmes défendus, ils se rapprocheraient plutôt de la « Droite populaire » de Thierry Mariani au sein de l’U.M.P. (4).

    On peut supposer que les négociations avec Alexis Tsipras commencèrent bien avant la dissolution du Parlement. Comme Syriza refusait de s’entendre avec les partis qui ont approuvé les plans d’austérité (la N.D., le PASOK), montrait de la réticence à discuter avec To Potami (« La Rivière ») de l’ancien présentateur télé, Stavros Théodorakis, dont le programme est à la fois anti-corruption, favorable à l’austérité et libéral-libertaire et ne pouvait pas envisager la moindre approche avec Aube dorée, la solution la plus simple passait par un compromis avec les Grecs indépendants. Les négociations ont dû s’accélérer quand Antonis Samaras avança la date du scrutin présidentiel à la fin du mois de décembre 2014. Malgré de fantastiques pressions et des tentatives incroyables de corruption, les élus An.El. ne soutinrent pas le candidat unique présenté par la N.D. et entraînèrent l’arrêt prématuré de la Vouli.

    Si Syriza et An.El. partagent la même hostilité à l’égard de l’organisation de Bruxelles, leurs divergences sont totales sur l’immigration, la séparation de l’État et de l’Église orthodoxe, la réforme de la nationalité et l’établissement du droit du sol, l’homoconjugalité… Les premières décisions du nouveau gouvernement indiquent que la priorité porte sur les questions économiques, sociales et financières. Alexis Tsipras a aussi montré un grand talent de tacticien politique en offrant au président des Grecs indépendants, Panos Kamménos, le ministère de la Défense. An.El dispose au total de deux ministères, de trois secrétaires d’État et de la gestion de la Macédoine et de la Thrace. Athènes maintiendra donc une position intransigeante en refusant toute adhésion macédonienne à l’O.T.A.N. tant que la République de Skopje continuera à se nommer « Macédoine », terme que les Grecs estiment leur appartenir en propre. En Thrace vivent les Pomaques, une minorité de confession musulmane protégée par le traité turco-grec de Lausanne en 1923. Certes, Panos Kamménos a à ses côtés un secrétaire d’État Syriza, le syndicaliste Kostas Issychos, et que son grand partenaire a fait élire sur ses listes trois candidats d’origine musulmane, mais la nomination de Kamménos devrait rassurer une armée grecque guère enthousiaste à l’idée d’être commandée par un admirateur du Che. Alexis Tsipras a-t-il aussi voulu ménager l’« État profond » grec ? Peut-être ? « Au cœur des institutions se cache aussi ce que les Grecs appellent le parakratos : le “ para-État ” ou l’« État souterrain », c’est-à-dire un réseau informel hérité de la guerre froide, composé de hauts fonctionnaires, de policiers, de militaires et de magistrats, prêts à tous les coups tordus pour éviter l’arrivée des “ rouges ” au pouvoir. Un tel réseau, appuyé par les services secrets américains, avait minutieusement préparé le terrain au coup d’État de la junte des colonels en 1967 (5). »

    Brève histoire du « droitisme » grec

    Ce parakratos joue-t-il en outre sur les différentes factions nationalistes grecques ? Possible. Aux dernières législatives concourraient  plusieurs formations patriotiques et nationales, y compris au sein de la Nouvelle Démocratie avec Adonis Georgiadis. Le nationalisme grec n’a jamais disparu depuis le retour de la « démocratie » en 1974. Pensons par exemple dans les années 1980 à l’Union politique nationale (E.P.En) qui eut un député européen siégeant au groupe des « Droites européennes » de Jean-Marie Le Pen. Dans la décennie 1990 se manifesta le Printemps Politique, lancé en juin 1993 par Antonis Samaras, démissionnaire de son poste de ministre des Affaires étrangères et de la N.D., parce qu’il prônait une ligne anti-macédonienne. Ce nouveau parti obtint 4,9 % aux législatives de 1993, soit une dizaine de sièges. Aux élections européennes de 1994, il parvint à envoyer deux élus à Strasbourg – Bruxelles avec 8,7 %. Puis vint le temps du déclin et un effondrement rapide si bien que Samaras réintégra bientôt le giron de la N.D.

    La place fut vite reprise par le parti La.O.S. (Alerte populaire orthodoxe) dont le sigle signifie aussi « Peuple » en grec. Fondé en 2000 par un journaliste, Georgios Karatzaféris, exclu de la N.D. Le succès commence en 2007 où il recueille 3,8 % et 10 sièges. En octobre 2009, le La.O.S. accroît son audience  en réalisant 5,63 %, soit 15 députés. Les journalistes et politiciens français comparent La.O.S. au F.N. Or jamais les députés européens du La.O.S. n’ont siégé avec les élus frontistes. Au Parlement européen, La.O.S. participait au groupe Europe des libertés et de la démocratie aux côtés de Philippe de Villiers. La.O.S. serait en fait l’équivalent du villiérisme. Les succès électoraux s’enchaînant tournèrent-ils la tête de Georgios Karatzaféris au point de commettre une erreur politique irréparable ? En novembre 2011, La.O.S. entre dans une coalition gouvernementale PASOK – N.D. conduite par Luka Papadimos. Hostile à un nouveau plan d’austérité,  La.O.S. s’en retire cependant quelques mois plus tard. Mais le mal était fait. Cette brève participation ministérielle provoqua un recul électoral important dès 2012, concrétisé en 2015 (1,03 %).

    La désaffection des électeurs pour La.O.S. favorisa en réaction la percée d’Aube dorée au discours nationaliste radicale. En décembre 1980 paraissait une modeste revue intitulé Aube dorée. Sa rédaction comprenait de jeunes nationaux-socialistes, d’anciens militants du Parti du 4-Août et Nikolaos Michaloliakos, alors responsable de la jeunesse de l’E.P.En. Un an plus tard, la revue constituait un mouvement politique, la Ligue populaire. Nikolaos Michaloliakos se démarqua en 1985 de cette ligue et fonda un Mouvement national populaire – Aube dorée. Comme pour tout parti groupusculaire, les tiraillements internes furent fréquents. En 2005, Aube dorée renonçait à la politique, privilégiait le culturel et adhérait à l’Alliance patriotique qui périclita. Deux ans plus tard, Aube dorée redevint un parti, relança sa revue éponyme et se présenta aux scrutins. En 2010, Nikolaos Michaloliakos recueille 5,3 % et devient conseiller municipal d’opposition. Aube dorée entra ensuite au Parlement en 2012. Outre une vision ouvertement panhellénique favorable à la « Grande Idée » (6), au soutien des Grecs de l’Épire du Nord en Albanie et de Chypre et à un ultra-nationalisme résumé par le slogan « Pour une Grèce qui appartiendra aux Grecs », Aube dorée a su couvrir les quartiers pauvres d’un solide maillage social et convivial. Les parlementaires versent une part de leur indemnité aux œuvres sociales du mouvement qui finance de cette façon distributions de vêtements et soupes populaires. Mieux encore, sur un simple appel téléphonique, les robustes gaillards de son service d’ordre accompagnent les personnes âgées qui retirent en toute quiétude leur pension à la banque, ou nettoient les zones de non-droit des trafiquants de drogue et autres immigrés clandestins qui nuisent à la tranquillité publique.

    Cette proximité auprès de la population a effrayé la caste politicienne, d’autant qu’Aube dorée franchissait les 10 % selon certaines intentions de vote. Il importait par conséquent de briser nette cette ascension électorale. En septembre 2013, la police grecque arrêta Nikolaos Michaloliakos et quatre autres députés au mépris de leur immunité parlementaire sans que cela ne suscite une quelconque indignation internationale. C’est donc derrière les barreaux que les dirigeants d’Aube dorée ont fait campagne dans des conditions guère favorables. Son maintien en tant que troisième force politique nationale est déjà en soi une belle victoire qui repose sur la fidélité d’électeurs acquis grâce à l’action sociale et caritative. Attaquée et diffamée, Aube dorée résiste ! C’est un bel exemple de courage politique européen (7).

    Par ailleurs, il serait faux de croire que Syriza incarne toute la gauche radicale. Outre le K.K.E. se présentait aux élections Ant.Ar.Sy.A ou Front de la Gauche anticapitaliste qui est passé en moins de deux ans d’environ 21 000 voix à plus de 39 000 (0,64 %). Cette coalition rassemble en mars 2009 huit formations de sensibilité trotskiste, altermondialiste et éco-socialiste (dont le Parti socialiste des travailleurs). Ce front n’est pas le seul à contester l’hégémonie de Syriza puisque s’activent hors de sa prédominance le Parti communiste marxiste-léniniste de Grèce, le Parti révolutionnaire des travailleurs, le l’Organisation communiste internationaliste de Grèce ou la Libération démocratique du peuple grec.

    Genèse d’un axe Athènes – Moscou ou Acropole – Wall Street ?

    Les premières annonces économiques du nouveau gouvernement grec témoignent d’une volonté certaine d’affronter l’aberrante politique d’austérité altanto-mondialiste. S’agit-il des gesticulations ou d’une vraie détermination ? Yanis Varoufakis, le nouveau ministre des Finances, a la double grecque et australienne. Parfait anglophone, il a travaillé pour des entreprises d’économie virtuelle et conseillé un temps le socialiste Georges Papandréou. Prévoyant la large victoire de Syriza, le Financial Times faisait preuve d’une stupéfiante neutralité et reconnaissait à demi-mot l’inanité de la cure d’austérité. Par ailleurs, Tsipras vient d’engager le financier français de gauche, Matthieu Pigasse de la banque Lazard pour qu’il restructure la dette grecque. Le gouvernement grec se ménage plusieurs solutions. Va-t-il finalement obtempérer aux injonctions de Bruxelles et de la B.C.E. ? Un assouplissement de sa position économique serait-il compensé par un durcissement diplomatique envers l’atlantisme ?

    De manière inattendue, des sévères frictions sont apparues entre Athènes et Bruxelles au sujet de sanctions renforcées contre la Russie. Quelques heures après sa nomination, Alexis Tsipras désapprouvait le communiqué anti-russe de l’U.E. et recevait pour l’occasion l’approbation du K.K.E. et d’Aube dorée… La vraie surprise vient en fait des Grecs indépendants dont le député européen siège dans le groupe C.R.E. (Conservateurs et réformateurs européens) animé par les tories britanniques, les nationaux-conservateurs polonais de Droit et Justice, des eurosceptiques tchèques, des Vrais Finlandais, l’A.f.D. allemande ou les nationaux-centristes flamands de la N.V.A. La charte constitutive de ce groupe affirme clairement l’engagement du Vieux Continent à ce leurre mortifère qu’est l’O.T.A.N. Comme la quasi-totalité des États européens (hormis la Russie, le Bélarus et, à la rigueur, le Liechtenstein), la Grèce est en fait un pays à souveraineté très limitée. Cette souveraineté restreinte est ancienne et perdure depuis la naissance de la Grèce moderne placée dans la zone d’influence anglo-saxonne (d’abord de la perfide Albion, puis de l’Oncle Sam).

    En 1916 – 1917, la Grèce connut son « Schisme national ». En 1915, le Premier ministre Vénizélos, favorable à l’Entente, démissionne, car le roi Constantin Ier défend une stricte neutralité. En 1916, appuyé par Paris et Londres, Vénizélos établit à Salonique un gouvernement rebelle qui dépose en 1917 le roi : la Grèce entre en guerre contre les Empires centraux. En 1947, Londres et Washington aident massivement l’année royale grecque contre l’Armée démocratique de la Grèce du communiste Markos. Le 21 avril 1967, le putsch des colonels est en partie fomenté par la C.I.A. Mais, en novembre 1973, le général Dimitris Ioanidis renversa la junte de Georges Papadopoulos et tenta l’Enossis, l’union de la Grèce à Chypre, ce qui déclencha l’intervention militaire turque et la chute du régime militaire. Pour Georges Prévélakis, « en 1973, Papadopoulos aurait été renversé par Ioannidis manipulé par la C.I.A. à cause de son refus d’accorder aux Américains l’utilisation de l’espace aérien grec pour soutenir Israël (pendant la guerre du Kippour). Beaucoup d’officiers qui soutenaient Georges Papadopoulos étaient très influencés par le colonel Kadhafi (8) ». Mais  ce qui est possible à Bruxelles ne l’est pas sous le ciel athénien…

    L’arrivée de Nikos Kotzias à la tête du ministère des Affaires étrangères n’a guère ravi tant à l’intérieur de Syriza que dans les ambassades occidentales. Ancien du K.K.E. rallié à Syriza, cet universitaire francophone est aussi russophile. Il y a deux ans, il invita à son université Alexandre Douguine. « En septembre 2013, un autre membre de Syriza, Dimitris Konstantakopoulos, a quémandé auprès de Douguine le soutien du pouvoir russe à son parti (9). » Isabelle Lasserre rapporte aussi qu’« il suffirait donc que la Grèce abatte son veto pour faire imploser la politique européenne de sanctions envers la Russie. Le ministre grec des Affaires étrangères a brandi la menace jeudi : “ Quiconque pense qu’en raison de sa dette, la Grèce va renoncer à sa souveraineté et à une participation active dans le processus européen de décision politique commet une erreur ” (10) ».

    Comment le gouvernement grec peut-il peser sur les pourparlers face à un gouvernement allemand plus que jamais atlantiste, arrogant et psychorigide ? Angela Merkel, cette grosse calamité politique, a, dernièrement, critiqué avec une rare violence les manifestants de P.E.G.I.D.A. hostiles à l’islamisation de notre Europe. De nombreux Teutons bien lobotomisés par sept décennies de rééducation psychologique made in U.S.A., contre-manifestèrent en faveur d’une mirifique ouverture à l’Autre. Que ces petits-bourgeois d’outre-Rhin, décérébrés, mettent leurs intentions en conformité avec leurs actes, cessent leur pingrerie et ouvrent largement leur portefeuille aux Grecs. L’euro faible, le rachat par les banques centrales nationales des dettes nationales et le nouveau contexte politique grec font que les Allemands paieront sinon, plutôt que la sortie de la Grèce de la Zone euro et/ou de la pseudo-U.E., il devient envisageable que Berlin abandonne une fois pour toutes l’actuelle armature européenne et s’aventure à reconstituer un Zollverein américano-germanique mitteleuropéen, un club Mickey pour retraités nantis.

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : Gerassimos Moschonas, « Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, reste le leader d’un parti démagogique », dans Le Monde, le 30 janvier 2015.

    2 : Seul le Parti communiste de Bohème – Moravie (P.C.B.M.) en République tchèque conserve un positionnement politique identique.

    3 : Le nouveau vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, participa ainsi au gouvernement d’union nationale du gouverneur de la Banque de Grèce, Xénophon Zolotas (novembre 1989 – avril 1990).

    4 : Une fois encore, il importe de consulter régulièrement l’excellent blogue de Lionel Baland qui traite souvent de la situation politique grecque.

    5 : Thierry Vincent, « Un espoir tempéré, la crainte des coups tordus », dans Le Monde diplomatique, février 2015.

    6 : Sur la « Grande Idée » et la Mégali Hellade (Grande Grèce), cf. Georges Prévélakis, Géopolitique de la Grèce, Complexe, coll. « Géopolitique des États dans le monde », Bruxelles, 1997, p. 50.

    7 : D’autres mouvements nationalistes se présentaient tels un Front solidaire orthodoxe radical, un Mouvement national de résistance, voire un Mouvement blanc grec pour une idéologie actuelle à l’éloquente dénomination.

    8 : Georges Prévélakis, op. cit., p. 127.

    9 : Isabelle Lasserre, « La Grèce veut se rapprocher de la Russie pour mieux peser sur l’Europe », dans Le Figaro, le 30 janvier 2015.

    10 : Idem.

    http://www.europemaxima.com/?p=4181

  • La croissance, un modèle qui arrive à ses limites

    La croissance économique vigoureuse est chose du passé dans les pays industrialisés. Les sociétés devront apprendre à vivre avec des taux de croissance anémiques qui les forceront à faire des choix. La croissance du PIB à tout prix a-t-elle fait son temps? Et si la décroissance était une voie d’avenir ?

    C’est fou tout ce qu’on peut faire pour soutenir la croissance économique! On l’encourage à coups de subventions et de baisses d’impôt. On la stimule par le marketing et la publicité. Et on la dope avec le crédit facile et l’endettement. Avec bien peu de résultats, est-on forcés de constater depuis 30 ans.

     

    Dans les pays industrialisés, la croissance économique ralentit lentement et inexorablement depuis 30 ans. «Ce modèle de croissance à tout prix arrive à ses limites, affirme Yves-Marie Abraham, professeur au département de management de HEC Montréal. Il n’arrive plus à générer de croissance et il n’est pas réformable. Il faut rompre avec ce modèle.»

    Yves-Marie Abraham est un oiseau rare. Prôner la décroissance au sein de la très orthodoxe HEC Montréal n’est certainement pas une position aisée, mais le fait que ce discours puisse s’exprimer maintenant dans nos universités est un signe qu’il n’est plus réservé aux granos et aux écolos.

    Penser autrement

    La décroissance comme voie d’avenir n’a rien à voir avec la baisse du produit intérieur brut (PIB) ou une récession qu’on subit comme une maladie. «C’est une décroissance volontaire et décidée, qui suppose un vrai virage», explique Yves-Marie Abraham.

    Cela repose sur l’idée que malgré tous ses bienfaits, la croissance économique fait maintenant plus de tort que de bien à l’homme et à la planète. La surproduction et la surconsommation épuisent les ressources et mènent directement vers un mur.

    La solution de rechange ? Penser autrement. «On arrête de croire que quand le PIB va, tout va, dit le professeur Abraham. On arrête de se préoccuper de la croissance pour se donner d’autres objectifs.»

    L’augmentation du revenu générée par la croissance économique est un élément important du bien-être d’une société, reconnaît Yves-Marie Abraham. «Mais à partir d’un certain niveau du PIB, il n’y a plus de corrélation entre le bien-être et la croissance économique», souligne-t-il.

    L’argent, on le sait bien, ne fait pas le bonheur. Le Québec illustre bien cet adage. Alors que son PIB par habitant n’est pas parmi les plus élevés du monde, la province se hisse dans le peloton de tête des sociétés les plus heureuses dans les classements internationaux commeVivre mieux, publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

    Selon Yves-Marie Abraham, les sociétés occidentales ont dépassé depuis longtemps un niveau de revenu qui assure la satisfaction de leurs besoins. Elles peuvent se donner d’autres objectifs, comme s’assurer que tous aient de quoi manger et une vie agréable.

    «Il faut arrêter de courir après des choses sans intérêt», résume-t-il. Utopique? «Penser qu’on peut continuer à croître indéfiniment, c’est encore plus utopique.»

    Développement durable

    La machine économique a réagi aux signaux d’alerte que donne la planète en mettant de l’avant le développement durable, plus soucieux des dommages collatéraux de la croissance, comme la pollution de l’air et de l’eau.

    Quand des signaux de pénurie apparaissent, comme ç’a été le cas avec le pétrole, des solutions apparaissent, comme la voiture électrique qui pourrait permettre de s’en passer un jour.

    «Je suis totalement contre l’automobile. L’auto électrique peut être une solution transitoire, mais ce n’est pas un vrai virage. La solution, c’est moins de transport. Il faut relocaliser nos modes de vie pour ne plus avoir besoin de déplacer des humains et des marchandises sur des milliers de kilomètres.»

    Le discours du développement durable n’a rien donné du tout, estime Yves-Marie Abraham. «C’est polluer moins pour pouvoir polluer plus longtemps et repousser le problème à plus tard», tranche-t-il.

    Éric Pineault, économiste et professeur à l’UQAM, n’est pas loin de penser la même chose. «Le développement durable envoie un faux signal, celui que la croissance infinie dans notre monde fini est possible», avance-t-il.

    La décroissance, selon lui, est un signal d’alarme qui veut nous conduire à une prise de conscience, chacun individuellement.

    «Les surconsommateurs que nous sommes devenus trouvent normal que les biens qu’ils achètent ne durent pas et ne soient pas réparables. Ils valorisent la nouveauté et le changement, et donc le gaspillage. Ils acceptent que des machines remplacent le travail humain partout, y compris pour se nourrir avec des surgelés.»

    Il faut se poser des questions. Se demander, par exemple, si on doit continuer à manger des oranges transportées sur des milliers de kilomètres et qui, une fois rendues à destination, ne goûtent plus rien. S’interroger sur la nécessité de mettre du marbre venu d’Italie dans notre salle de bains. Bref, faire «un reset» pour se remettre sur une trajectoire plus viable, estime Éric Pineault.

    «C’est un travail personnel, poursuit-il. Ça ne se légifère pas.» Les gouvernements auront ensuite un rôle à jouer pour réorienter l’économie vers de nouveaux objectifs. Ce pourrait être de sortir le Québec du pétrole sur une période de 50 ans, illustre-t-il.

    L’action des gouvernements est essentielle et comme leurs moyens dépendent des taxes et impôts qu’ils prélèvent, la croissance économique est une nécessité. C’est vrai, dit Éric Pineault.

    «C’est ce que je dis toujours. Il faut de la croissance pour faire de la décroissance. Appelons ça le paradoxe de Pineault.»

    DES IMPACTS NEGATIFS DE LA CROISSANCE

    Dans nos sociétés accros à la croissance de leur produit intérieur brut (¨PIB), remettre en cause l’expansion économique est un sacrilège. N’est-ce pas grâce à la croissance économique mondiale que nous vivons mieux, plus vieux et en meilleure santé ? Sans remettre en question ces acquis, les tenants de la décroissance estiment que les impacts négatifs de la croissance économique surpassent maintenant les bienfaits qui peuvent y être associés.

    Les bienfaits de la croissance

    1) Augmentation de l’espérance de vie

    On vit de plus en plus vieux. Entre 1990 et 2012, l’espérance de vie a augmenté de six ans dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé. Au Canada, pendant la même période, l’espérance de vie est passée de 81 ans à 84 ans pour les femmes et de 74 ans à 80 ans pour les hommes.

    2) Amélioration de la santé

    La plus grande longévité des populations est le résultat des progrès considérables dans le traitement de plusieurs maladies autrefois mortelles, comme la pneumonie.

    3) Augmentation du niveau d’éducation

    De plus en plus de gens ont accès à l’éducation. Au Canada, la part de la population sans aucun diplôme était de 37,8% en 1990 et de 19,2% en 2012. La part de la population titulaire d’un diplôme universitaire a augmenté de 10,9% à 22,2% pendant la même période.

    4) L’émancipation des femmes

    Dans la plupart des pays industrialisés, les femmes ne sont plus confinées à leur rôle traditionnel de mère. Le taux d’activité des femmes est maintenant de 75% au Québec, comparativement à 81% pour les hommes. Les écarts salariaux entre les hommes et les femmes se sont réduits.

    5) La liberté politique

    Avec la fin des empires coloniaux et la disparition de plusieurs régimes totalitaires, la démocratie a fait des progrès dans le monde. On estime que 50% des pays du monde sont maintenant gouvernés de façon démocratique, un record de tous les temps.

    6) Réduction des inégalités

    Pendant plusieurs décennies, la croissance économique a permis de diminuer les inégalités de revenus et entre les pays et à l’intérieur des pays. Depuis le début des années 80, par contre, les écarts de revenus se sont accrus.

    Les dérives de la croissance effrénée

    1) L’obsolescence programmée

    Mieux vaut jeter que réparer. Nous sommes tous à même de constater que la durée de vie utile des biens est de plus en plus courte. Les effets de la mode et du marketing, les coûts élevés de réparation ou l’impossibilité de réparer, dans le cas de certains produits électroniques, encouragent la consommation.

    2) La surconsommation

    Dans la plupart des pays industrialisés, la croissance économique repose sur la consommation des ménages. Aux États-Unis, par exemple, c’est 70% de l’économie qui est tributaire des consommateurs.

    3) L’endettement

    Pour alimenter la croissance économique, le crédit s’est répandu et les ménages ont été encouragés à s’endetter pour s’acheter une maison, une voiture et des biens de consommation courante. Aujourd’hui, le taux d’endettement des ménages au Canada atteint plus de 160% de leurs revenus après impôt et paiements d’intérêts.

    4) La congestion routière

    En plus de son impact sur la qualité de l’air, la congestion routière causée par les citoyens qui se rendent au travail tous les jours cause des pertes de temps et de productivité qui sont en augmentation exponentielle. À Montréal, ces coûts ont été estimés à 3 milliards par année.

    5) La pollution de l’air et de l’eau

    Même s’ils sont indispensables à la vie, l’eau et l’air sont des ressources accessibles gratuitement ou à peu de frais dans la plupart des sociétés industrielles. Leur qualité se dégrade partout dans le monde et menace la planète.

    6) Les maladies comme le stress et l’épuisement

    Des maladies nouvelles se sont déclarées avec les modes de vie modernes axés sur la croissance de la productivité. C’est le cas du stress et du burnout, et de certains types de cancers associés à l’utilisation de produits chimiques.

    UN MOYEN, PAS UNE FIN

    Souhaitée ou pas, la faible croissance économique est installée pour rester dans les pays industrialisés. Bonne nouvelle ou calamité? L’économiste Marcelin Joanis, professeur et Fellow du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations, répond à nos questions.

    Est-ce que la décroissance peut être une bonne chose pour les économies modernes?

    La croissance peut avoir des conséquences négatives, notamment sur l’environnement. De là à dire qu’on doit viser la décroissance, je ne crois pas. Je pense qu’on peut viser la croissance économique en prenant les bonnes décisions. Je constate que la croissance ralentit et je ne vois pas ça d’un mauvais oeil. Ça peut être salutaire. Ça nous force à investir dans les technologies vertes, à faire des choix plus intelligents que par le passé.

    La croissance à tout prix a-t-elle atteint ses limites?

    La croissance économique n’est pas un objectif en soi, mais un moyen de satisfaire les besoins de la population. L’important est de trouver les meilleurs moyens de satisfaire ces besoins.

    À partir d’un certain niveau de revenu, toute augmentation supplémentaire ne produit pas une amélioration du bien-être des populations. Pourquoi continuer à courir après la croissance?

    Il y a encore de la pauvreté et pour beaucoup de gens, on est encore loin d’un niveau de vie acceptable. Par ailleurs, les sociétés les plus heureuses ne sont pas les plus riches en termes de PIB (produit intérieur brut) par habitant, mais ce sont celles où l’État joue un rôle important pour redistribuer la richesse et atténuer les inégalités.

    Ça prend de la croissance pour faire ça. Les gouvernements ont besoin de la croissance, qui leur donne des revenus et des moyens d’agir.

    LA PRESSE.CA

    http://fortune.fdesouche.com/373451-la-croissance-un-modele-qui-arrive-ses-limites#more-373451

  • Un jour, un texte! Les Français dans la guerre, la guerre européenne par Joseph de MAISTRE (13)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c’est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d’entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.

    Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l’ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s’agit plus d’envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple françaisles valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique sur la guerre a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d’actualité, elle est un peu modifiée pour montrer : les Français dans la guerre,La guerre européenne par Joseph de MAISTRE (13)

    Joseph de Maistre commente la conduite de la guerre par les princes chrétiens sous l’Ancien Régime.

    « Rappelez-vous le grand siècle de la France. Alors, la religion, la valeur et la science s’étaient mises, pour ainsi dire, en équilibre ; il en résulta ce beau caractère que tous les peuples saluèrent par une acclamation unanime, comme le modèle du caractère européen. Séparez-en le premier élément, l’ensemble, c’est-à-dire toute la beauté, disparaît. On ne remarque point assez combien cet élément est nécessaire à tout, et le rôle qu’il joue là-même où des observateurs légers pourraient le croire étranger. L’esprit divin, qui s’était particulièrement reposé sur l’Europe, adoucissait jusqu’aux fléaux de la justice éternelle, et la guerre européenne marquera toujours dans les annales de l’univers. On se tuait, sans doute, on brûlait, on ravageait, on commettait même, si vous voulez, mille et mille crimes inutiles, mais, cependant, on commençait la guerre au mois de mai, on la terminait au mois de décembre ; on dormait sous la toile ; le soldat seul combattait le soldat. Jamais les nations n’étaient en guerre, et tout ce qui est faible était sacré à travers les scènes lugubres de ce fléau dévastateur.

    C’était cependant un magnifique spectacle que celui de voir tous les souverains d’Europe, retenus par je ne sais quelle modération impérieuse, ne demander jamais à leurs peuples, même dans le moment d’un grand péril, tout ce qu’il était possible d’en obtenir. Ils se servaient doucement de l’homme, et tous, conduits par une force invisible, évitaient de frapper sur la souveraineté ennemie aucun de ces coups qui peuvent rejaillir. Gloire, honneur, louange éternelle à la loi d’amour proclamée sans cesse au centre de l’Europe ! Aucune nation ne triomphait de l’autre ; la guerre antique n’existait plus que dans les livres ou chez les peuples assis dans l’ombre de la mort ; une province, une ville, souvent même quelques villages, terminaient, en changeant de maître, des guerres acharnées. Les égards mutuels, la politesse la plus recherchée, savaient se montrer au milieu du fracas des armes. La bombe, dans les airs évitait les palais des rois ; des danses, des spectacles, servaient plus d’une fois d’intermèdes aux combats. L’officier ennemi, invité à ces fêtes, venait y parler en riant de la bataille qu’on devait donner le lendemain ; et dans les horreurs mêmes de la plus sanglante mêlée, l’oreille du mourant pouvait entendre l’accent de la pitié et les formules de la courtoisie. Au premier signal des combats, de vastes hôpitaux s’élevaient de toutes parts : la médecine, la chirurgie, la pharmacie, amenaient leurs nombreux adeptes. Au milieu d’eux, s’élevait le génie de saint Jean de Dieu, de saint Vincent de Paul, plus grand, plus fort que l’homme, constant comme la foi, actif comme l’espérance, habile comme l’amour. Toutes les victimes vivantes étaient recueillies, traitées, consolées ; toute plaie était touchée par la main de la science et par celle de la charité… »

    Joseph de Maistre

    Extrait de : « Les soirées de Saint-Pétersbourg », 7e entretien.

    Cité par Louis Veuillot dans « La guerre et l’homme de guerre ».

    Ed. Société générale de Librairie catholique – Paris – 1878.

    Lois Spalwer http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Accords UMP-FN : Nicolas Sarkozy menace de nouveau ses cadres

    Pour que le chef de la principale formation de l’opposition prenne ainsi sa base à rebrousse-poil, il faut surtout que la source du pouvoir ne soit pas dans le peuple souverain...

    Interrogé dans les colonnes du Figaro, jeudi 12 février, Nicolas Sarkozy a rappelé qu’en tant que président de l’UMP, il ne transigerait jamais et qu’il n’y aurait « pas d’alliance avec le Front national », ajoutant que si des élus enfreignent la consigne à l’occasion des élections départementales du mois de mars prochain, « on virera les gens, c’est tout ! » L’ancien chef de l’État ne fait là que répéter publiquement les menaces qu’il avait adressées aux cadres de l’UMP au lendemain de son accession à la présidence du parti le 13 décembre 2014 : « Je n’accepterai jamais aucun accord avec le FN, ni local, ni régional, ni national. Ceux qui se laisseraient aller à de tels accords, ils devront quitter le parti, ou on les en fera partir. »

    Lire la suite

  • Le Coran d’abord ! (Présent 8293)

    Alors que responsables politiques et religieux, largement relayés par les médias, nous répètent inlassablement depuis des mois qu’il faut à tout prix se garder de faire l’amalgame et que les islamistes ne sont pas représentatifs de la communauté musulmane, le Berlin Social Science Center vient de rendre publique une étude assez édifiante, aux termes de laquelle il apparaît que, pour une majorité écrasante de musulmans français, non seulement il n’existe qu’une seule interprétation du Coran, mais qu’en outre celle-ci doit primer sur la loi française.

    Le Coran d’abord ! (Présent 8293)La France en tête ?

    Lors de cette enquête, le Berlin Social Science Center a demandé à quelque 9 000 musulmans et chrétiens dans six pays de l’Union européenne (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, France, Suède et Autriche) de répondre par « oui » ou par « non » aux trois affirmations suivantes :
    1/ Les musulmans doivent retourner vers les racines de la foi;
    2/ Il n’y a qu’une seule interprétation du Coran. Chaque musulman doit s’y tenir ;
    3/ Les règles religieuses sont plus importantes que les lois.

    Et les résultats, publiés récemment par le Journal of Ethnic and Migration Studies, sont pour le moins édifiants. Ainsi, à la première affirmation, 61,4% des musulmans français ont répondu par « oui », contre 66,1% des Belges, 65% des Autrichiens, 54,5% des Néerlandais, 49,9% des Allemands et 43,4% des Suédois.

    Mais plus révélatrices encore sont les réponses apportées aux deux autres affirmations : pas moins de 81,7% des musulmans français ont en effet estimé qu’il n’y avait qu’une seule interprétation du Coran et que chaque musulman doit s’y tenir (contre 82,2% des Belges, 79,1% des Autrichiens, 74,3% des Néerlandais, 67,4% des Suédois et 57,1% des Allemands). Quant à savoir si les règles religieuses sont plus importantes que les lois, les musulmans français arrivent en tête avec 73,2% de réponses positives, contre 73,1% chez les Autrichiens, 70% chez les Néerlandais, 69,6% chez les Belges, 52,1% chez les Suédois et 45,1% chez les Allemands.

     

    Regard positif envers l’EI

    Des résultats qui mettent sérieusement à mal le discours officiel selon lequel les islamistes seraient ultra minoritaires et non représentatifs des musulmans. Des résultats à rapprocher aussi de ce sondage qui avait été réalisé en juillet dernier par ICM Research pour l’agence de nouvelles russe Rossiya Segodnya parmi 1 000 personnes âgées de plus de 15 ans dans plusieurs pays européens, et enregistrait « jusqu’à 15% » de Français affirmant avoir un regard positif envers l’Etat islamique. Là encore, ce soutien français était le plus élevé parmi tous les pays interrogés dans le cadre de ce sondage, les Anglais étant 7% à approuver les actions de l’Etat islamique et les Allemands seulement 2%. Pire encore : ce sondage soulignait que chez les jeunes Français de 18-24 ans et 25-34 ans, le soutien à l’EI atteignait respectivement 27% et 22% !

    Soumission

    L’Union des démocrates musulmans français (UDMF) présentera des candidats dans 8 cantons (sur 2000) lors des élections cantonales de mars prochain : Bobigny (Seine-Saint-Denis) Bagneux (Hauts-de-Seine), Les Mureaux (Yvelines), Marseille, Lyon, Nice et Strasbourg. Elle possède déjà un premier élu à Bobigny après que le parti ait apporté son soutien à la liste de l’actuel maire UDI Stéphane de Paoli. Najib Azergui, d’origine marocaine, se défend de vouloir «islamiser la société» ou de vouloir «installer la charia en France».
    L’UDMF préconise le développement de l’industrie alimentaire Halal pour relancer l’emploi et le recours à la finance islamique pour assainir l’économie. Le parti veut autoriser le port du voile dans les établissements scolaires.

    Franck Delétraz

    http://fr.novopress.info/182405/coran-dabord-present-8293/