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  • Entre le PS et le Front de gauche, le coeur des écologistes balance

    La perspective d'un remaniement au lendemain des élections cantonales ravive les divergences stratégiques au sein du parti écologiste, qui peine à présenter une stratégie d'alliances cohérente

    Branle-bas de combat chez les écologistes. A l'approche des élections départementales, le parti est l'objet de toutes les convoitises. Dans le giron du pouvoir, un bruit court: François Hollande songerait à un remaniement technique au lendemain des élections cantonales de mars prochain. Une occasion rêvée pour le président de faire revenir au gouvernement les écologistes afin d'élargir son assise à gauche tout en entravant la construction d'une gauche alternative que certains comme Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon tentent d'amorcer.

    En interne, la tension produite par la divergence de vues entre certains parlementaires écologistes et le reste du parti redouble d'intensité. Invitée ce vendredi matin sur France Info, la secrétaire nationale d'EELV et plutôt proche de Cécile Duflot confirme les tractations, mais souffle le chaud et le froid: «La question ce n'est pas de savoir si on a envie ou pas envie». «Si le Président a décidé de mettre l'écologie au cœur de ses politiques, je suis toujours d'accord pour discuter», affirme Emmanuelle Cosse. Avant de temporiser: «Si les écologistes ne sont pas retournés au gouvernement, c'est parce que nous n'avions plus les moyens d'agir (…) J'ai rejoint EELV parce que je crois que les questions écologiques ne sont pas encore assez prises en compte. Je veux sauver la planète très sérieusement. La question ce n'est pas de savoir ‘est ce que je veux sauver Hollande à la prochaine présidentielle'.

    Alléchés par les perspectives d'un retour des écolos aux manettes, le sénateur Jean-Vincent Placé, ou les députés François de Rugy et Barbara Pompili sont dans les «starting blocks». «Nous devons être dans le gouvernement qui va gérer la conférence climat à la fin de l'année», fait valoir le député François-Michel Lambert dans le Parisien ce vendredi. Par ailleurs le projet de construire une alternative de gauche au PS hérisse les composantes plus centristes du mouvement. «Pour les deux années qui viennent, on ne peut pas se contenter de regarder passer les trains avec Mélenchon, on doit essayer de faire évoluer la cause écolo au gouvernement», plaide le député Denis Baupin.

    Cantonales: des alliances à géométrie variable

    «Attention contrairement à ce que veut faire Manuel Valls, le mouvement n'est pas coupé en deux. Ce sont juste trois ou quatre personnalités qui lorgnent sur un poste de ministre», tempère le porte-parole EELV Julien Bayou. De son côté Cécile Duflot, elle, vise toujours 2017. Avec Emmanuelle Cosse, elle observe avec attention la dynamique de Podemos et Syriza. Les deux responsables écolos verraient bien les élections de mars prochain comme un ballon d'essai pour des convergences avec le Front de gauche. «C'est la cacophonie permanente (…) Ça devient compliqué d'avoir un groupe parlementaire en contradiction avec le parti», déplore le député EELV Sergio Coronado dans les colonnes du quotidien.

    En effet la carte des listes présentées aux cantonales s'annonce bariolée et la stratégie peu compréhensible. «Dans un tiers des départements où nous nous présentons, nous partons en autonomie. Dans près de 40% des cantons, nous sommes alliés à au moins une composante du Front de gauche les écologistes, et pour 20% seulement nous partons avec le PS», résume David Cormand, en charge des élections à EELV. «Il n'est pas sûr que ce soit très lisible et très efficace électoralement», déplore Sergio Coronado. Les débats futurs s'annoncent nourris: au lendemain de législative partielle du Doubs Jean-Vincent Placé avait jugé «irresponsable», tout rapprochement des Verts avec la gauche radicale et laissé planer la menace d'une division du parti.

    Marc de Boni

    source : Le Figaro lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EukFAFVkEpMyHpmIaP.shtml

  • Racisme anti-blanc : chronique d’une haine qui existe

    Gérald Pichon est l’auteur de « Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas », sorti il y a maintenant deux ans.

    Les dernières semaines ont livré malheureusement leurs flots d’agressions anti-blanches/anti-françaises. Aucune association antiraciste (Sos Racisme, Mrap, Licra, Ligue des Droits de l’Homme) ne s’est portée partie civile.

    En voici une liste non exhaustive, montrant l’ampleur du phénomène.

    :::: Terrorisme ::::

    Un aspect des frères Kouachi a été peu abordé par les médias, c’est celui de leur haine du Blanc/du Français de souche. Plusieurs témoignages le montrent :
    « Saïd et Chérif disent : “Nous, les Algériens.” (…) Les frères Kouachi, “rebeus”revendiqués“n’aimaient pas beaucoup les Français en théorie. Ils ne portaient pas les Blancs dans leur coeur, ça, c’est sûr”. » (Le Monde du 10 février 2015)

    « enchaîne les aventures sexuelles avec les filles du foyer, déteste “les Gaulois”(les Français de souche) et le fait savoir en affichant un dédain silencieux vis-à-vis des éducateurs qui tentent de l’aider malgré lui. (…) “il ne portait pas trop les blancs dans son cœur non plus”, se souvient Pierre. » (Le Matin)

    :::: Meurtres ::::

    Marseille : La communauté arménienne dénonce l’assassinat raciste de Mickaël Asaturyan, 16 ans. « Il est mort, victime de l’hostilité qui règne dans les quartiers difficiles. Mickaël était un jeune chrétien. Il était scout apostolique arménien. Il avait une vie exemplaire, il défendait certaines valeurs (…) vous êtes vu d’un mauvais oeil par les jeunes qui se livrent aux trafics en tous genres. » (Minute 21 janvier 2015)

    minute-meutre-armenien

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  • Le coût du capital, frein à l’activité

    Auteurs d’une étude remarquée sur le coût du capital, les économistes Laurent Cordonnier, Thomas Dallery, Vincent Duwicquet, Jordan Melmiès et Franck Van de Velde reviennent pour Mediapart sur la nécessité d’envisager un retournement du rapport de force aujourd’hui favorables aux actionnaires. Car l’utilisation qui est faite des profits des entreprises menace à moyen terme leur formation même.

    Le capital a un sens équivoque pour les économistes : il peut s’agir du capital productif (ensemble des machines, bâtiments, brevets, logiciels…) qui se situe à l’actif du bilan des sociétés non financières, ou il peut s’agir du capital financier (dettes et fonds propres) que l’on trouve au passif de ce même bilan. Le coût du capital est donc lui aussi l’objet d’interprétations ambivalentes. Sans même évoquer ici sa signification dans la théorie financière standard, on peut repérer deux sens à l’expression “ coût du capital ”: il y a d’une part le coût du capital au sens économique, représenté par la dépense annuelle des sociétés non financières pour se doter de capital productif ; et d’autre part le coût du capital financier, formé des dépenses annuelles en intérêts et en dividendes.

     

    Pour saisir la charge que représente ce capital financier pour l’entreprise, nous avons construit un indicateur rapportant ce coût du capital financier au coût économique du capital productif (la FBCF). Au-delà des niveaux auquel on aboutit par ce genre de calcul (entre 20 et 50% ces dernières années, selon la méthode retenue), ce qui frappe le plus est l’évolution de ce ratio puisque, quelle que soit la mesure retenue, la charge des revenus financiers nets a plus que triplé entre la période 1960-1980 et la dernière décennie.

    Les marchés financiers sont souvent présentés comme un instrument au service de l’allocation optimale des ressources (l’épargne canalisée vers les projets les plus efficaces). C’est ce dont on peut vraiment douter. Au bout du compte, le résultat essentiel de la financiarisation de ces trois dernières décennies aura été la détérioration du rapport qualité-prix du capital. Les entreprises paient davantage (en intérêts et dividendes) pour une moindre accumulation de capital productif (baisse du rythme de croissance de la FBCF).

    Dans cette ère du capitalisme dominé par la finance, les entreprises ont appliqué assez systématiquement la maxime « downsize and distribute ». Exposées au renforcement des exigences actionnariales de rentabilité, les entreprises ont été sommées de sélectionner drastiquement leurs projets d’investissement, pour ne retenir que les plus rentables (ceux produisant les fameux 15% de rentabilité financière, quitte à délaisser des projets rentables, mais ne rapportant pas ces 15%). Elles ont réduit la voilure, en écrémant les projets d’accumulation au filtre de cette surperformance imposée. En plus de ce « downsize », les entreprises ont subi le second commandement de la gouvernance actionnariale, puisqu’elles ont été poussées à distribuer sous la forme de dividendes les profits qui n’étaient plus nécessaires pour financer les projets d’investissement jugés insuffisamment rentables.

    La combinaison de ces deux injonctions a induit une modification profonde de l’utilisation des profits des entreprises. Alors qu’en 1979, pour tout euro d’investissement net, celles-ci distribuaient 50 centimes en dividendes nets, elles reversent aujourd’hui 2€ aux actionnaires. Le quart de l’excédent net d’exploitation était distribuée sous forme de dividendes nets à la fin des années 1970, contre plus des deux tiers aujourd’hui.

    Tous nos chiffres sont basés sur des dividendes nets (versés moins reçus), c’est-à-dire qu’ils ne trahissent pas l’envolée de la distribution de dividendes consécutives aux restructurations en groupes des sociétés, multipliant les remontées des dividendes depuis les filiales vers les maisons-mères.

    On pourrait objecter que l’inflation des dividendes distribués ne serait que la conséquence d’une modification de la structure de financement des sociétés non-financières, laquelle reposerait aujourd’hui moins sur l’emprunt (bancaire et obligataire) et davantage sur l’émission d’actions. Or, s’il y a bien eu un effet ciseau entre versement d’intérêts et versement de dividendes, la baisse du montant d’intérêts nets versés par les sociétés, intervenue dès le milieu des années 1990, n’est pas imputable à un moindre financement par endettement, mais reflète essentiellement une diminution des taux d’intérêt réels, suite à l’assouplissement de la politique monétaire, une fois liquidée l’inflation des années 70-80. Dans la comptabilité nationale, les comptes financiers de l’Insee ne montrent pas d’augmentation claire du poids des actions au passif du bilan des sociétés non-financières. En conséquence, le versement de dividendes grimpe bien sous l’effet d’une ponction accrue de la part des actionnaires sur les profits des entreprises, ponction elle-même favorisée par un rapport de force à l’avantage des actionnaires.

    Un capitalisme « raisonnable », si c’est une chose encore imaginable, supposerait que le versement de dividendes n’augmente qu’à due proportion de l’augmentation du montant des profits, et non par captation d’une part croissante des profits réalisés, ceci au détriment de l’investissement productif.

    Au niveau macroéconomique, ce changement dans l’utilisation des profits des entreprises menace à moyen terme la formation même des profits. Pour qu’il y ait profit, il faut en effet qu’il y ait ventes. Or, la contrainte actionnariale prive la demande macroéconomique de deux de ses moteurs traditionnels, en ralentissant la dépense d’investissement et en poussant à la hausse les marges de profit.

    Le redressement des taux de marge dans les années 1980 n’est que l’autre face de la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée, laquelle freine la consommation d’origine salariale. La dynamique macroéconomique chancelante des pays confrontés à la pression actionnariale s’est alors mise en quête d’expédients pour trouver des moteurs auxiliaires à la formation de la demande. Selon les lieux et les époques, il s’est agi de stimuler la consommation sur la base d’effets richesse (liées à l’appréciation des actifs financiers et/ou immobiliers), de compter sur une dépense de consommation assise sur les profits distribués, d’encourager l’endettement des ménages (en faveur d’une consommation à crédit ou de la constitution d’un patrimoine immobilier… pouvant ensuite servir de collatéral dans un nouveau prêt à la consommation), de se reposer sur l’endettement public pour stimuler l’activité des entreprises, ou enfin de stimuler la production domestique en tentant de capter la demande des pays voisins par des stratégies néo-mercantilistes d’excédent commercial.

    Par rapport aux pays anglo-saxons, la France n’a pas connu une montée comparable de l’endettement des ménages ; elle n’a pas pu compter beaucoup sur les effets richesse ou la consommation des profits, et cela d’autant moins que les dividendes versés par les entreprises françaises ont été perçus par des actionnaires non-résidents, dont les éventuelles dépenses de consommation ne sont pas venues soutenir la formation de la demande et des profits des entreprises françaises.

    L’appréciation de l’euro, la modération salariale allemande et le moindre investissement en recherche et développement ont pesé sur les performances du commerce extérieur français et les marges de profit des entreprises dans les années 2000. La médiocrité des performances macroéconomiques françaises vient de ce qu’au moment où les dépenses d’investissement et la consommation salariale étaient mises sous l’éteignoir, les moteurs auxiliaires qui ont pu tirer, de manière temporaire et déséquilibrée, la croissance et les profits dans d’autres pays ne se sont pas enclenchés.

    L’élévation du coût du capital a donc pesé sur la santé de l’économie française et de ses entreprises. Un gouvernement se souciant résolument de l’entreprise devrait se poser la question de la réorientation des profits, des dividendes vers l’investissement. Cela peut passer par une réforme de la fiscalité sur l’investissement, mais aussi par une réforme de la gouvernance des entreprises.

    Plutôt que d’envier les politiques d’austérité menées en Allemagne, la France serait peut-être mieux inspirée d’en importer le modèle de cogestion, en instaurant une représentation plus grande des salariés dans les conseils d’administration. Plus globalement, c’est la question de « l’investisseur » qui est posée. Derrière l’entreprise, il y a la figure d’un investisseur, mais l’investissement en capital productif n’est pas la même chose que l’investissement financier. L’investissement financier est un placement qui ne contribue à financer un investissement productif que s’il s’agit d’une émission primaire de titres. Les marchés secondaires de titres (les marchés boursiers) ne servent qu’à assurer la liquidité des placements entrepris par les détenteurs d’un patrimoine financier, liquidité qui s’accompagne souvent d’une grande volatilité des cours des titres en question, générant un risque de perte en capital (financier) contre lequel ces détenteurs veulent « s’assurer » en exigeant des versements de dividendes importants. La liquidité des marchés financiers, qui rend un service aux détenteurs d’actifs financiers (celui de pouvoir vendre à tout moment), est aussi ce qui permet à ces derniers d’exiger le versement d’une sorte de « taxe d’instabilité » par les entreprises, alors que cette instabilité à court terme est elle-même provoquée par leur souhait de bénéficier de marchés liquides. Ce que les investisseurs financiers se font payer par l’entreprise, c’est en somme le prix de leur propre fébrilité ! D’autant que le risque en capital qui provient de variabilité des cours ne se réalise pas en moyenne (les actionnaires qui vendent au point bas du cycle financier ont bien dû trouver une contrepartie qui achète bon marché), et qu’à long terme le cours des actions suit bon an mal an un trend haussier.

    Non, vraiment, les « investisseurs » au sens financier du terme ne sont pas les investisseurs au sens de l’entreprise. On peut même dire qu’ils s’en méfient et que – pour détourner une formule en vogue –  “ ils n’aiment pas l’entreprise ”.  Et c’est bien de là que vient leur pouvoir de réclamer une rente.

    Mediapart

    http://fortune.fdesouche.com/370701-le-cout-du-capital-frein-lactivite

  • Marine Le Pen envoie du lourd dans « Der Spiegel »

    Dans un entretien au quotidien Allemand Der Spiegel Marine Le Pen a dit quelques vérités sur l’Allemagne mais aussi sur l’UE et la crise Ukrainienne.

    Je ne suis pas un propagandiste du Front National et reste très sceptique sur la sincérité de son programme politique comme sur les orientations idéologiques de sa base militante et électorale, mais lorsque des paroles vraies sont prononcées il faut le souligner.

    Madame Le Pen a ainsi le courage de dire certaines choses, courage qui fait malheureusement défaut aux deux partis de gouvernement PS et UMP. Elle a ainsi remis l’Allemagne à sa place en affirmant dans son entretien au Spiegel que la politique économique Allemande était « nuisible pour tous les autres pays », ce que tout le monde admet depuis plusieurs années,y compris le FMI, à savoir que les excédents commerciaux Allemands fondés sur la compression de la demande interne et la déflation salariale, nuisent à l’ensemble de l’économie européenne et creusent les déficits commerciaux de ses partenaires.

    La présidente du Front National a également souligné que les politiques d’austérité imposées par l’Allemagne et son orthodoxie budgétaire, allaient « conduire à l’explosion de l’Union Européenne. »

    Enfin, il faut souligner la prise de position courageuse sur la crise Ukrainienne qui va à contre courant de la pensée unique médiatique et du bloc impérialiste américain. Marine Le Pen a ainsi affirmé avec justesse que l’Europe était « responsable de la crise en Ukraine », se démarquant de toute la propagande de l’OTAN, mais aussi que :

    L’Europe marche à la houlette des Etats-Unis en présentant la Russie sous un faux jour

    Elle a également appelé l’Europe à « se forger sa propre opinion au lieu de voir le monde avec les yeux des Etats-Unis », qui ne cherchent qu’à  « élargir leur sphère d’influence dans le monde, surtout en Europe ; ils défendent leurs intérêts à eux et pas les nôtres. »

    Ah, si seulement Madame Le Pen pouvait prêter sa paire de c….. à la serpillère qui nous sert de président…

    http://lesmoutonsenrages.fr/2014/06/02/marine-le-pen-envoie-du-lourd-dans-der-spiegel/

  • Deux ou trois choses à propos des plurivers de Jean-François Gautier

    Pierre Le Vigan, urbaniste, essayiste, auteur de nombreux écrits qui portent sur l’histoire des idées et la philosophie.

    « Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première ».

    L’article documenté de Jean-François Gautier sur le thème du plurivers paru dans le numéro janvier-mars 2015 d’Eléments pose plusieurs questions. Il ne s’agit ici que d’amorcer une réflexion sur celles-ci. J-F Gautier y reprend des thèses développées par lui depuis plusieurs décennies. Le plurivers s’oppose à l’univers. Ce dernier terme évoque bien entendu le fait d’être « uni-vers » quelque chose. L’Un ? Dieu ? L’Idée ? (En tout cas, certainement pas « le Tout ». On n’est pas « uni vers un Tout ». On fait, éventuellement, partie d’un Tout).

    D’une manière générale, la vision du monde qui développe l’hypothèse d’un plurivers, ou de plusieurs univers, plutôt que d’un univers, se rattache à la critique du monothéisme, de la téléologie, d’une vision du monde conçu comme fondamentalement Un. Au-delà des débats scientifiques, cette vision peut séduire. Mais n’est-elle pas courte ? Peut-on mettre de côté un des problèmes majeurs de la philosophie dès l’Antiquité ?

    Qu’il y ait plusieurs univers, et donc un plurivers n’est pas une idée nouvelle. L’idée de l’univers comme étoffe, comportant de multiples envers de l’endroit est une idée ou plutôt une métaphore très présente dans l’astrophysique contemporaine. Trous noirs et trous blancs peuvent aussi être considérés comme des univers symétriques donc un plurivers. Ce sont des dimensions et des vues possibles de la réalité astrophysique, à la fois vraies et relatives car ce ne sont que des vues, qui n’excluent jamais d’autres vues. De même qu’une photo d’une femme de face est une vraie photo d’une vraie femme, mais qui ne suffit à la décrire entièrement. Moins encore à la comprendre. Mais qui pourtant en donne une idée, et même, osons le dire, une juste idée.

    Dans l’hypothèse d’un plurivers il n’y aurait pas de naissance unique du monde. Cela ne résout pas le mystère de la naissance de ces univers ou plurivers. Ce mystère c’est souvent ce qui est symbolisé par le mur de Planck. Qu’est-ce qui est « derrière » ce mur ? Un mystère, nous le verrons. Et d’abord qu’est-ce que le mur de Planck ? Situé (si on ose dire) 10-43 seconde après la naissance de l’univers pour l’ère de Planck communément appelé mur de Planck, c’est l’instant zéro du monde tel que nous pouvons le décrire. Le 10-31que cite J-F Gautier renvoie à la constante de Planck, souvent fixée plutôt à 10-35 mais qu’importe ici le chiffre précis (à ce stade, c’est la naissance des quarks, l’univers est alors de la taille d’une orange).

    La question qui compte est que le mur de Planck continue d’être une barrière en terme de compréhension des premiers moments des univers (ou du plurivers). Ce mur renvoie aux limites de notre compréhension plus qu’à un mur physique ? Bien sûr. L’astrophysique est un pour soi de l’homme. Pas un en soi. C’est le cosmos qui est un en soi. La thèse du plurivers n’élimine en tout cas aucunement les questions posées par le mur de Planck. Quelles lois physiques régissaient les univers quand les lois que nous avons identifiées ne s’appliquaient plus, ou pas, ou pas encore ?

    La thèse du plurivers n’élimine pas non plus la question de l’Un. Un plurivers pose toujours une même question : qu’est-ce qui établit le lien entre les univers ? Disons : entre « les plurivers » ? Croit-on avancer ? On n’échappe pas à la question : et le lien entre ces plurivers ? N’y aurait-il pas de lien ? Entendons-nous : il ne s’agit pas de trouver une forme englobante. Il ne s’agit pas de trouver un plurivers qui engloberait les univers, mais il y a une logique de système qui concerne, ensemble, les univers (ou les plurivers). Laquelle ? La question reste, que l’on dise univers ou plurivers. « Je ne te demande qu’une seule vertu, et tu m’en donnes un essaim tout entier ». dit Socrate dans Ménon. Il est question d’univers, on nous parle de plurivers. Dans plurivers, il y a vers. Tendu vers ? Mais vers quoi ?

    Dès qu’il y a plus d’une chose, il y a un système qui les relie. Ces choses interagissent. Le plurivers comme l’univers sont de toute façon vus de l’homme, qui est Un. Le problème de l’Un n’est pas un parasitisme intellectuel des monothéismes, ni de Plotin, ni même de Platon (on a bien compris que ce sont les cibles de J-F Gautier). On peut toujours refuser de parler du chien, pour parler des chiens ou d’un des chiens, il faudra au final expliquer ce qu’est un chien.

    Mais J-F Gautier ne récuse pas seulement la question de l’Un, il récuse celle du Tout. Or, la totalité des choses, cela existe (« la société n’existe pas » disait Thatcher, et elle avait tort). Ce n’est peut-être pas (surement pas) un ensemble fini, ni un ensemble totalement défini. Mais penser le tout (même sans majuscule !) c’est penser ce qui se déploie, ce qui évolue en système. Un tout est moins une enveloppe qu’une articulation des choses. C’est un lien systémique entre les choses. (Ce n’est pas l’origine des choses, ni la boite qui contient les choses). Ne pas vouloir penser le tout, et pourquoi pas le tout des plurivers, c’est se condamner à chercher l’atome initial, la molécule de base, la brique première. Pour le coup, on retourne, et même avec excès, dans une métaphysique de l’Un.

    Enfin, une dernière chose : je comprends mal la caricature faite d’Hubert Reeves. Il a fait une belle carrière ? Et alors ? Où a-t-il caché les difficultés théoriques des hypothèses autour du big bang ? L’article de Gautier est très stimulant mais il amène encore à une remarque : le temps n’est plus aux polémiques contre Georges Lemaitre, accusé de ramener la théorie du big bang à sa foi en Dieu.

    Pierre Le Vigan, 8/02/2015

    http://www.polemia.com/deux-ou-trois-choses-a-propos-des-plurivers-de-jean-francois-gautier/

  • Yalta ou l'éviction des Européens 2/7

    En ce 70e anniversaire de la conférence de Yalta, et à une semaine de distance, la phrase capitularde de Hollande, de la manière où elle fut prononcée par lui, le 5 février : "Sans compromis, un scénario : la guerre" – prend une résonance terrible. Le "soulagement" avoué ce 12 février fait donc frémir. De la sorte, l'Europe institutionnelle actuelle, telle qu'elle a été mal bâtie en trop grande partie par les technocrates parisiens, patauge dans deux dossiers, celui de la dette de l'État grec au comme celui de la guerre entretenue contre l'État ukrainien.

    Prenons aussi la mesure du prétendu retour du couple franco-allemand. Depuis la déclaration Schuman de 1950 et le trio formé alors avec Adenauer et De Gasperi, depuis De Gaulle-Adenauer version 1962, depuis Giscard-Schmidt, depuis Mitterrand-Kohl, observons quand même que beaucoup d'eau a coulé sous les ponts de Kehl.

    Nous n'en sommes donc plus là. Et M. Poutine le sait qui avait convoqué les deux partenaires, souhaitant sans doute les dissocier, lors même que l'Union européenne dispose d'un président en la personne de Donald Tusk. Les commentateurs parisiens agréés devraient en comprendre la signification.

    Aujourd'hui la frontière de l'Europe ne correspond plus à celle de l'ancienne Allemagne de l'ouest : elle court, en effet, depuis la Finlande et les pays baltes et, précisément, jusqu'à l'Ukraine.

    On peut souhaiter, à plus long terme, lui associer l'immense espace russe : il se trouve lui-même menacé par la Chine, et aux premières loges de la pression islamique, dans le Caucase, en Asie centrale etc. Mais la concrétisation de ce vœu supposerait, d'abord, que la Russie elle-même se soit définitivement libérée de ses démons et/ou de ses possédés, dont Dostoïevski prophétisait l'avènement dès 1871.

    Opposer cette aspiration lointaine à l'urgence actuelle d'un élargissement et d'un soutien à un peuple frère relève de la perversion utopiste bien connue : une telle démarche refuse et sabote toujours l'amélioration concrète d'aujourd'hui sous prétexte de l'avenir radieux d'après-demain.

    Une telle diversion caractérisera constamment l'Utopie. Elle prend à notre époque un tour d'autant plus obscène que précisément, depuis Yalta, l'absence de l'Europe caractérise les grandes décisions. En 1945 on a programmé l'avenir de notre continent, et on a redessiné ses frontières intérieures sans qu'un seul pays concerné participe à la négociation. Ainsi avait procédé la conférence de Londres des six principales puissances de l'époque. Ainsi, dessinait-on, en 1912, les frontières du sud est européen à l'époque des guerres balkaniques, sans que soit consulté un seul des belligérants.

    Yalta marqua, d'autre part, le commencement de la fin pour l'Empire britannique. C'est d'ailleurs en cette funeste occasion, par le mémorandum d'Alger Hiss, que fut lancé le processus de décolonisation.

    Bientôt certes Churchill prononcera son discours de Zurich du 19 septembre 1946 complétant son discours de Fulton du 5 mars 1946. La logique annoncée alors semble claire : il reviendra à une Europe unifiée de répondre au défi du rideau de fer abattu par les Soviétiques.

    Churchill dès 1946 parle de la conférence de l'année précédente dans les termes suivants : "L'accord conclu à Yalta, avec ma participation, a été extrêmement favorable à la Russie soviétique, mais il a été conclu à un moment où personne ne pouvait dire que la guerre contre l'Allemagne ne risquait pas de se prolonger tout au long de l'été et de l'automne de 1945 et où l'on s'attendait à ce que la guerre contre le Japon se poursuive encore pendant 18 mois après la fin de la guerre contre l'Allemagne."

    Ses responsabilités personnelles, évidemment, sont ici éludées. D'autre part, le Vieux Lion réaffirme sa préférence pour le Grand Large par rapport au Vieux Continent. On se souviendra au besoin que cet attachement préférentiel remonte à Canning, inspirateur de la doctrine dite de Monroe, en rupture avec la politique de son prédécesseur Castlereagh. Mort en 1822, celui-ci avait inspiré la Quadruple alliance – conclue en novembre 1815 pour compléter la Sainte-Alliance, – ayant été lui-même probablement le dernier homme politique britannique véritablement attaché à l'Europe.

    Ceci permet de souligner que ni la présence de Churchill à Yalta, ni l'arrivée de Bevin à Potsdam en août après la défaite des conservateurs aux élections de 1945, ne signifiait une participation européenne.

    Une observation de Churchill, datant de 1946, mérite d'être relevée, aujourd'hui encore : "Ce que j'ai pu voir chez nos amis et alliés russes pendant la guerre, m'a convaincu qu'il n'y a rien qu'ils admirent autant que la force et rien qu'ils respectent moins que la faiblesse, surtout la faiblesse militaire."

    (à suivre)

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2015/02/yalta-ou-labsence-des-europ%C3%A9ens.html

    Apostilles

    Conférence du 19 avril "Revisiter Yalta" 
    → télécharger l'invitation
    → télécharger le plan d'accès. 

  • Copenhague: tirs vers un bâtiment où se tenait un débat sur l'islam

    Lu ici :

    "Copenhague: tirs vers un bâtiment où se tenait un débat sur l'islamisme avec l'ambassadeur de France, un policier blessé."

    Addendum : 1 mort et 3 blessés. Les deux assaillants présumés sont en fuite. Armés d'armes automatiques, ils ont ouvert le feu sur les participants d'une réunion sur le blasphème, à laquelle participaient notamment l'ambassadeur de France, Francois Zimeray, et le dessinateur suédois Lars Vilk, qui avait, en 2007, caricaturé Mahomet. Plus d'une trentaine de balles ont été tirées sur la vitrine du café. Un homme d'une quarantaine d'années a été tué, et trois policiers blessés. 

    Michel Janva

  • Que reste-t-il de l’UMP ?

    Il y a un décalage spectaculaire entre la configuration du personnel dirigeant de l’UMP et les préférences d’électeurs bien décidés à ne tenir aucun compte des consignes de vote.

    Huit jours après le deuxième tour de l’élection législative du Doubs, tout se passe comme si les médias, qui ont de fait d’autres chats à fouetter, et les états-majors des deux formations qui alternent depuis plus d’un demi-siècle au gouvernement, en avaient, si je puis dire, pris leur parti. En réalité, à cinq semaines des élections départementales, les uns et les autres ont fait leur la célèbre formule de Gambetta à propos de l’Alsace-Lorraine : y penser toujours, n’en parler jamais. En réalité, ils en sont tout simplement obsédés, voire paniqués, tant les résultats de cette consultation locale, qui confirme les précédents scrutins du même type et l’évolution de l’opinion, ont de quoi les préoccuper et sont gros de conséquences, en particulier pour le second parti d’opposition, ex-premier, qu’est apparemment devenu l’UMP.

    Une première leçon de cette partielle, du reste attendue, est la confirmation de la droitisation de l’électorat français. Mais à l’intérieur de cette tendance lourde, une deuxième leçon se dégage, et c’est la droitisation de l’électorat UMP, telle que la met en évidence une analyse fine des glissements constatés entre le premier et le second tour.

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  • Un jour, un texte! Les Français dans la guerre, les colonnes infernales par Reynald SEYCHER (15)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c’est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d’entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.

    Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l’ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s’agit plus d’envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple françaisles valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique sur la guerre a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d’actualité, elle est un peu modifiée pour montrer : les Français dans la guerre: Les colonnes infernales par Reynald SEYCHER(15)

    Il s’est trouvé des officiers  pour rompre avec les traditions de chevalerie. A la « guerre européenne » décrite par Joseph de Maistre dans le texte précédent, succède la guerre révolutionnaire, idéologique, inaugurée, hélas !  par  l’armée française. 
    C’est la haine qui devient le moteur du combat et déchaîne les instincts les plus bas.

    « Ce n’est que le 8 février 1794 que le Comité de Salut public envoie à Turreau son accord par l’intermédiaire de Carnot :

    « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures mais, éloigné du théâtre d’opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir... »

    Dès le 11 février Turreau accuse réception : « J’ai reçu avec plaisir l’approbation que vous avez donnée aux mesures que j’ai prises... », et au représentant Bourbotte, il confie, le 15 février :

    « Tu sais que sans aucune autorisation j’ai pris et mis à exécution les mesures les plus rigoureuses pour terminer cette guerre affreuse. Le Comité de Salut public a bien voulu y donner sa sanction, mais j’étais tranquille, je me reposais, qu’il me soit permis de le dire, sur la pureté de mes intentions. »

    Ce même jour, le Comité écrit au représentant Dembarrère :

    « Tuez les brigands au lieu de brûler les fermes, faites punir les fuyards et les lâches et écrasez totalement cette horrible Vendée... Combine avec le général Turreau les moyens les plus assurés de tout exterminer dans cette race de brigands... »

    On peut voir à la lecture de cette proclamation à quel point la responsabilité du Comité de Salut public est entière.

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  • Oser dire non au nouveau Yalta 1/7

    Préparant une conférence-débat que l'Institut d'Histoire sociale de Nanterre organise pour ce 19 février, et où j'aurai l'honneur de "plancher", préparant aussi une proche réédition - nécessairement augmentée à 34 ans de distance ! – de mon livre "Yalta et la naissance des blocs", je me permettrai ici pendant quelques jours de partager le questionnement dans lequel s'inscrira ce double propos.

    On cite parfois mais on ne développe pas assez souvent la définition de Paul Valéry évoquant l'histoire comme la science des faits qui ne se répètent pas. Contrairement aux principes de la méthode expérimentale en effet, la chaîne des événements propres aux sociétés humaines, qu'il s'agisse des nations ou des continents, ne saurait se reproduire à l'identique. En revanche leurs enseignements existent et ils s'imposent à nous.

    Ainsi les négociations prévues à Minsk ce 11 février, pour se dérouler 70 ans jours pour jour après l'adoption par Roosevelt, Staline et Churchill, de la "Déclaration sur l'Europe libérée" du 11 février 1945, différeront sensiblement, par la forme et le fond, de ce qu'on appelait à cette époque la conférence de Crimée.

    Ainsi, bien que ce soit à Munich que, quelques jours auparavant, on se soit réunis le 7 février, pour ne pas s'accorder vraiment, entre Américains, Européens et Russes, sur la sécurité de notre continent, la sempiternelle comparaison avec l'arbitrage de 1938, imaginé par Mussolini, n'aurait guère de sens, n'en déplaise aux gens vivant dans la réminiscence.

    Si l'on peut tenter, tant soit peu, d'établir un parallèle plus pertinent, avec ce que la Mémoire exècre comme un paradigme de la capitulation, on devrait plutôt chercher du côté de l'étrange rendez-vous de Moscou du 7 février.

    Ce jour-là M. Poutine était bel et bien demandeur, en fait. Il cherche à échanger un retrait ou une accalmie dans l'est de l'Ukraine, rebaptisé "Nouvelle Russie", contre un allégement des sanctions économiques qui le plombent et risquent fort de le mettre en difficulté vis-à-vis des oligarques qu'il représente. (1)⇓

     

    Or, la veille, M. Hollande dont la position intérieure ne bénéficie certes plus, à un mois de distance, du prétendu "effet 11 janvier" a commis une faute. Une de plus dira-t-on : dans sa conférence de presse du 5 février, il s'est révélé résolu à éviter de s'engager, fût-ce par des livraisons de matériels, fût-ce par une intégration dans l'OTAN souhaitée par le gouvernement de Kiev, sur le véritable terrain de son interlocuteur.

    Avant même de se rendre à Moscou il méritait donc bien, quoiqu'à son détriment, la comparaison avec son prédécesseur l'inconsistant radical-socialiste Daladier.

    La grande devise des radicaux de la IIIe consistait à dire "appuyons-nous fortement sur les principes, ils finiront par céder".

    M. Hollande a donc fait part de ses propres craintes, au nom des 28 pays d'une Europe, qui ne lui a donné aucun mandat, et dont il ne représente visiblement que le maillon faible. On ne l'ignore pas à Moscou.

    De la sorte, sous la Ve déclinante, on capitule dans les faits, on ne bataille que sur les mots. On en distord le sens. Le pouvoir se sert des médias, pour en polluer la vérité.

    On parle ainsi, vu de Paris, d'une "menace" de guerre. Mais le nombre de morts quotidiens, 47 victimes pour la seule journée du 10 février ! suffit à établir que ce conflit est déjà une guerre.

    On a pris l'habitude de parler de "séparatistes pro-russes". Mais en toute objectivité, dans cette partie orientale de l'Ukraine, ne s'agit-il pas plutôt, tout simplement, de "rattachistes russes". Qu'ont-ils fait d'autre en Crimée ?

    M. Poutine fait mine d'y voir une "guerre civile entre Ukrainiens". Mais alors pourquoi parler de "Russophones" ?

    En vérité tout le monde sait bien qu'il s'agit d'un conflit décidé à Moscou, attisé par ses services et qui pourrait être arrêté du jour au lendemain lorsque le Kremlin en décidera. L'éviction des plus extrêmes et des plus délirants bellicistes dans les semaines écoulées en a bien marqué la possibilité.

    Se prêter à ce faux-semblant, ce n'est pas "faire la paix avec les Russes", ce que toute personne sensée pourrait souhaiter, – sur des bases saines, pour faire face par exemple à l'islamo-terrorisme, –c'est au contraire encourager l'aggravation du conflit, se préparer à une nouvelle capitulation de l'Europe qu'on croyait libérée de l'hypothèque soviétique, avec ce qu'on appelle "la chute du Mur".

    Cette menace permanente avait été installée à Yalta. (2)⇓

    Elle a parfaitement fonctionné de 1945 à 1989. Il ne faut pas qu'elle réapparaisse.

     

    (à suivre)

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2015/02/oser-dire-non-au-nouveau-yalta.html

    Apostilles

    Conférence du 19 avril "Revisiter Yalta" 
    → télécharger l'invitation
    → télécharger le plan d'accès.

    1.  À cet égard, on se reportera au besoin aux analyses, inhabituellement critiques vis-à-vis du pouvoir moscovite, formulées même par un Alexandre Adler le 6 au cours de l'émission C dans l'air. On remarquera aussi que le porte-parole habituel des milieux de défense a clairement reconsidéré une position jusqu'ici fort ambiguë.
    2.  En attendant la nouvelle édition de "Yalta" vous pouvez commander le livre sur "L'Alliance Staline Hitler 1939-1941" dans lequel est publiée la carte si rarement divulguée des conquêtes soviétiques effectuées dans le cadre du pacte de 1939, et entièrement avalisées en 1945, à Yalta.