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  • Contre les « mercenaires » UMPS , le vote national!

    Nous doutons fort que  le discours indigent   de François Hollande hier  lors de sa conférence de presse  fera rentrer les Français patriotes  dans la niche du Système UMPS. Chef de l’Etat  qui n’ a pas hésité à se muer en chef de parti pour exhorter les électeurs « républicains » à voter contre l’opposition patriotique dans  la quatrième circonscription du Doubs.  Au nombre des commentaires plus ou moins pertinents et intelligents suscités par l’élimination de l’UMP de cette  législative partielle et le duel Montel(FN)-Barbier (PS) qui connaîtra  son dénouement dimanche, le politologue de gauche Thomas Guénolé a exprimé dans l’Obs un avis qui se voulait (faussement) équilibré. S’interrogeant comme ses confrères sur l’opportunité d’un front républicain, il juge en l’espèce qu’il s’agit  de s’interroger sur le fait de savoir     si « oui ou non, le Front national» est «républicain ? ». « Tout dépend affirme-t-il, du FN auquel on a affaire : le FN lepéniste, ou le FN philippiste ».  «D’un côté, le FN lepéniste est un parti raciste, antisémite, négationniste, homophobe, et islamophobe. Son principal idéologue est Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du parti. Tout ou partie de ses positions sont tenues au FN par (des) personnalités importantes : Marion Maréchal-Le Pen, Bruno Gollnisch, Aymeric Chauprade, etc. Le FN lepéniste considère qu’il y a inégalité des races (…), inégalité des cultures, notamment au désavantage des cultures d’Afrique. Il a des positions négationnistes sur l’extermination des juifs d’Europe. Il considère que l’homosexualité est une maladie mentale. Il croit que la France est menacée de grand remplacement, c’est-à-dire le remplacement progressif d’une population française de souche par une immigration essentiellement arabo-musulmane (…) ».

     A cette description d’un  Front des affreux, des infréquentables, démonstration qui s’appuie sur  deux phrases tirés de leur contexte, beaucoup d’approximations malignes et de mauvais fantasmes censés résumer quarante ans d’activités, de thématiques et de programmes frontistes, Thomas Guénolé  oppose un néo FN.  En l’espèce donc  « le FN philippiste », «  un parti souverainiste et protectionniste ». « Il propose  de sortir de l’euro, de sortir de l’Union européenne, d’appliquer la préférence nationale à tous les droits socio-économiques du pays, et de sortir du système économique de libre-échange mondialisé. Son principal idéologue est Florian Philippot, vice-président du parti. Tout ou partie de ses positions sont tenues au FN par d’autres personnalités importantes : par exemple Steeve Briois ».

     « Au sens strict, ce parti est incontestablement nationaliste. En revanche, objectivement, on ne peut pas trouver dans son message des éléments contraires au républicanisme : le FN philippiste n’est ni raciste, ni antisémite, ni homophobe, ni islamophobe.  Par exemple, il parle d’immigration avec un discours économique, reprenant d’ailleurs le concept d’armée surnuméraire de Karl Marx. Autre exemple, lorsqu’il parle d’identité nationale, c’est toujours avec un discours assimilationniste, et jamais avec un discours identitaire de type racines chrétiennes ».

     L’analyse de M. Guénolé n’est pas honnête dans  sa volonté de noircir le combat historique du Mouvement national qui, sans haine, ni violence,  a toujours œuvré  plus prosaïquement pour le maintien de nos libertés, de  l’identité et de la souveraineté françaises. Rappelons déjà à ce dernier  que la défense des évidentes racines helléno-chrétiennes de notre pays,  de notre civilisation n’est en rien antinomique avec le vœu d’une assimilation des immigrés qui souhaitent s’agréger à notre nation en en respectant les valeurs, la  nature et les fondements

     Enfin,  avant même la naissance de Marion et  l’adhésion de Florian au FN, Jean-Marie Le Pen, les dirigeants, les programme du FN  ont toujours rejeté clairement  le  « racisme », l’antisémitisme »,  les attaques contre l’islam et les diverses minorités.  Le FN a contrario, et il faut être bien partial ou bien sot pour ne pas le comprendre, s’est élevé contre les lobbies communautaires œuvrant à la désagrégation de notre unité nationale,  s’arrogeant le droit de parler au nom des individus ou des groupes dont ils s’autoproclament les  représentants,  et contre  la politique d’immigration des partis du Système, mais certainement pas  en attaquant les  immigrés !

     Last but not least, et nous l’évoquions déjà sur ce blogue en commentant  des propos plus anciens mais  du même tonneau de M. Guénolé, le  discours  souverainiste, social, économique, la dénonciation  de la politique d’immigration sous l’angle de son utilisation-instrumentalisation comme armée de réserve  au service  d’un certain patronat  antinational, de  l’Europe bruxelloise,  des ravages de l’ultra-libre échangisme  sont  présents, mis en avant   et développés au FN depuis 25 ans ! Ce discours là, c’est non  seulement le talent de Marine mais aussi  l’aggravation de la   crise qui le rend plus audible en en faisant apparaitre pleinement la pertinence.

     Loin de s’opposer, les anciens et nouveaux frontistes sont  donc unis sur l’essentiel.  M. Guénolé ne perçoit peut être pas ( ?) que dans la très grande majorité des cas, pour un électeur frontiste, de longue ou de fraiche date, les notions d’identité, de sécurité, de protectionnisme  et de souveraineté ne sont pas séparables…Même pour d’anciens sympathisants de l’UMP, du PS, du PC  qui votent désormais Marine, FN-RBM,  justement parce qu’ils créditent l’opposition   nationale d’une vision globale, cohérente,  que n’ont pas  ses adversaires, même « eurosceptiques »,  de « droite » ou de « gauche ».

    La vision des élites dites républicaines mais en fait euromondialistes  du devenir de notre pays, a été  réaffirmée par MM. Valls et Hollande  dans leur souhait de poursuivre une politique d’immigration de peuplement  (260 000 entrées par an selon les dernières statistiques !)  tout en la dispersant de force sur l’ensemble du territoire. Une France appréhendée comme un hôtel (hors les « immortels principes »,  du passé faisons table rase), ouverte à tous,  un peu dans l’esprit qui a présidé, dans un  pays largement artificiel comme le  Qatar, à la constitution de son équipe de  handball.

     Or, il en va des équipes nationales  comme des flux migratoires,  il ne suffit pas de  faire venir des mercenaires du monde entier pour créer un sentiment  d’appartenance  à une nation, pour  créer une âme nationale.  Ce n’est que justice que  le Qatar ait été  vaincu  dimanche dernier par notre extraordinaire  équipe nationale en finale de la coupe du monde handball à Doha.  L’entraineur de l’équipe de France,  Claude Onesta l’a dit à sa manière commentant cette victoire : « je ne dis pas que l’honneur est sauf, mais que peut être effectivement pour la symbolique, c’était mieux que ce soit nous qui gagnions ».

     Pour la symbolique, pour enraciner encore plus le FN, pour  la France note Bruno Gollnisch,  il serait tout  aussi légitime que notre candidate Sophie Montel l’emporte ce dimanche contre les mercenaires de l’UMPS ! Aux urnes citoyens !

    http://gollnisch.com/2015/02/06/contre-les-mercenaires-umps-le-vote-national/

  • L’Afrique Réelle N°62 - Février 2015

    Sommaire

    Actualité 
    - Algérie : L’effondrement du prix du pétrole menace la paix sociale 
    - Le Nigeria et le Niger face à Boko Haram 
    - Burkina Faso : De Thomas Sankara à Blaise Compaoré

    Histoire Le premier conflit mondial en Afrique du Nord

    Afrique du Sud Quand Mgr Lafont louvoie entre niaiserie, aveuglement et déni de réalité

     

    Editorial de Bernard Lugan :

    Par leurs provocations irresponsables, les « Charlie » réussiront-ils à paralyser la lutte anti-jihadiste au Sahel ?

    1) Parlons vrai : que cela plaise ou non, pour une grande partie de l’Afrique, l’odieux assassinat des journalistes de Charlie Hebdo est vu comme la « juste punition de blasphémateurs ». Quant aux imprudents responsables africains qui furent littéralement convoqués à la marche parisienne des « Charlie », notamment les présidents Ibrahim Boubacar Keita du Mali et Mahamadou Issoufou du Niger, les voilà désignés comme des ennemis de l’islam. Ils sont donc politiquement affaiblis et cela alors qu’ils sont en première ligne contre le jihadisme.

    Les conséquences géopolitiques qui vont découler de cette situation ne peuvent encore être mesurées. Notamment au Niger où Boko Haram qui, jusqu’à présent ne s’était pas manifesté, a pris le prétexte de la livraison du numéro spécial de Charlie Hebdo publié après les assassinats, pour lancer des foules fanatisées contre les intérêts français à Zinder et à Niamey. Au même moment, nos postes militaires avancés veillent aux frontières du pays pour empêcher le Niger de passer sous le contrôle des jihadistes...

    Un officier supérieur égyptien pourtant peu suspect de sympathies islamistes me disait récemment : « Quand Charlie Hebdo représentait le pape Benoît XVI sodomisant un enfant de choeur, ses journalistes passaient pour de facétieux potaches et les catholiques protestaient par la prière. Mais quand ils insultent le prophète Mahomet, ils le paient de leur vie. Il est désolant de devoir constater que ce sont les malades mentaux salafistes qui, par l’assassinat, rappellent vos journalistes à la décence ».

    Cruelle réflexion ! Les irresponsables de Charlie Hebdo ont-ils conscience des dégâts que leur jusqu’au-boutisme a provoqué en Afrique ? Peuvent-ils comprendre qu’ils ont mis en danger la vie de Français expatriés ? Peuvent-ils imaginer qu’ils fournissent des armes aux jihadistes tout en paralysant nos soldats engagés dans de difficiles combats pour les réduire ? [...]

    La suite sur le blog officiel de Bernard Lugan

    Pour vous abonner.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Afrique-Reelle-No62-Fevrier-2015

  • Diana Johnstone: Hillary Clinton, une va-t-en guerre en course pour la Maison Blanche.

    Entretien réalisé par l’ agence info libre avec la journaliste Diana Johnstone, à propos de l’implication d’Hillary Clinton dans la guerre de Libye, le soutien financier qu’elle reçoit de l’oligarchie américaine et du lobby pro-israélien pour sa course à la Maison Blanche, le système « démocratique » américain…

    Suite de l’entretien avec Diana Johnstone, avec comme thématiques abordées l’influence américaine sur les pays européens via des fausses ONG comme la Nation Endorsment for Democracy ou encore la construction de l’Union Européenne, le chaos régnant en Libye depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi, le soutien d’Israël à des factions djihadistes se battant contre la Syrie de Bachar Al-Assad…

    Source: Agence Info Libre

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • UMP/PS/FN : un fauteuil pour trois

    Pour Guillaume Bernard, la législative partielle du Doubs témoigne de la nouvelle organisation tripartite de la vie politique française.

    Derrière le dilemme des consignes de vote pour une élection dont un parti est éliminé du second tour, se profile un enjeu national crucial: avec qui cette formation est-elle potentiellement prête à gouverner? En effet, les élections redessinent depuis 2012 le paysage politique français; il devient tripolaire: gauches et écologistes, centre et droite modérée, droite radicale. L'ambition des deux actuels partis de gouvernement (PS et UMP) est donc d'être présents au second tour de la prochaine présidentielle contre le FN. Ils partent du principe que cela leur assurera automatiquement la victoire. Vraisemblable, ce scénario n'est pour autant pas certain. En outre, il élude commodément l'étape suivante: les législatives. Si un président nouvellement élu a toujours obtenu, sous la Ve République, une majorité parlementaire, la chose devient plus aléatoire avec la transformation du système partisan. 

    Car si aucun des trois camps n'obtenait de majorité stable à l'Assemblée nationale, il faudra constituer un gouvernement de coalition. En supposant que la droite modérée gagne la présidentielle, acceptera-t-elle de gouverner avec certaines composantes de la gauche? C'est ce qu'anticipent des dirigeants de l'UMP en préconisant toujours le «Front républicain» contre le FN. Quant à ceux qui avancent la thèse du «ni-ni», leur position confine au nihilisme. Serait-ce l'aveu de leur incapacité à déterminer ceux dont ils sont -bien que ne s'accordant pas sur tout- les moins éloignés? C'est en tout cas le témoignage sinon du vide du moins de l'écartèlement idéologique interne.

    Le spectre politique fonctionne par interactions. La progression du FN (due en partie à l'abandon de l'espace idéologique de droite) est telle qu'il n'est pas certain que l'UMP demeure le parti dominant à droite. Cela l'oblige à clarifier ses positions sur des sujets comme le multiculturalisme, le protectionnisme ou encore la fédéralisation européenne. De ces précisions découleront naturellement ses stratégies électorales et alliances gouvernementales, mais également l'endiguement ou l'hémorragie de son électorat de plus en plus séduit par le FN ou à défaut par des alliances avec lui.

    Guillaume Bernard 

    Guillaume Bernard est maître de conférence à l'Institut catholique d'études supérieures. Il a également enseigné à Sciences Po, ainsi qu'à l'Institut catholique de Paris et à l'IPC.

    Source : Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EukFuypAlkQeQpHkaj.shtml

  • Nomination de Pécresse : Guaino dénonce la politique politicienne de l'UMP

    Henri Guaino regrette la désignation de Valérie Pécresse comme tête de liste pour les régionales en Ile-de-France, par la Commission nationale d’investiture de l’UMP, jeudi 5 février, rapporte Le Monde  :

    Images-4« J’avais posé ma candidature en demandant qu’il y ait une primaire, c’est-à-dire que les adhérents, les militants, soient consultés. J’en ai assez de ces petites combinaisons entre amis, où les notables se réunissent, font leurs petites affaires. (…) La règle, c’est on t’aime bien, mais laisse-nous faire nos petites affaires entre nous. »

    « Quand vous voyez que vous êtes entourés par des personnes quise battent ni pour des convictions ni pour des idées, ça vous fait réfléchir. Donc, oui, je me suis posé la question [de quitter l’UMP] et je me la pose toujours. Et je pense que je vais me la poser encore. » 

    « Si on ne pratiquait pas la politique politicienne dans notre parti et dans tous les partis, les Français seraient peut-être moins dégoûtés, on s’occuperait un peu plus des affaires du pays ».

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Législatives dans le Doubs. Le candidat du système l’emporte mais de justesse face au FN

     

    Le socialiste Frédéric Barbier a remporté du justesse ce dimanche l’élection législative partielle dans le Doubs face à Sophie Montel du FN, avec un score compris “entre 51 et 52%” des voix.

    Le nouveau député du PS a tenu à remercier, tout particulièrment, Alain Juppé et NKM : “Je serai le député de l’ensemble de la population de la 4e circonscription”, a déclaré Frédéric Barbier qui a remercié les électeurs et les responsables de l’UDI, l’UMP et le MoDem. Et de saluer “Alain Juppé, Nathalie Kosciuszko-Morizet, Gérard Larcher qui se sont affranchis des consignes de leurs partis”.

    Florian Philippot, vice-président du FN, y voit “un excellent score” de la candidate du Front national : “C’est un excellent score car nous étions face au PS + l’UMP + le Front de Gauche + le centre + les Verts”.

    Pour Sophie Montel, le Front National reste – malgré la défaite – le grand vainqueur de ce scrutin, tout en ajoutant :

    Le Parti socialiste n’a pas à fanfaronner. Nous avons fait voler en éclat le tripartisme. Nous sommes dans un bipartisme avec la caste d’un côté et le FN de l’autre

     

    Certains voix à gauche ont toutefois fait part de leurs vives inquiétudes devant cette courte victoire du PS.

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  • Alain Juppé a été à plusieurs reprises hué lors du conseil national de l'UMP

    C'est la deuxième fois en quelques mois qu'Alain Juppé est sifflé par des militants UMP. La gauchisation de l'UMP ne plaît donc pas aux militants qui le font savoir.

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’Union européenne à l’heure des choix (article paru dans L’Action Française 2000, 5 février 2015)

    L’euro « est sauvé, l’Europe continue ». Ces mots, prononcés il y a à peine un an, sont d’Herman Van Rompuy. En ce début d’année (période des vœux ?), Angela Merkel jugeait « quasiment inévitable » que la Grèce sorte de la zone euro, elle qui, en 2012, prônait le maintien à tout prix de son « intégrité » – non pas tant par amitié pour la Grèce que pour sauver ses banques, fortement investies en Grèce.

    La Grèce rebat les cartes

    L’histoire s’accélère. La victoire du parti Syriza, et plus encore son alliance avec le parti de la droite souverainiste grecque, signe le retour de la question de la souveraineté, par-delà les clivages habituels, et le possible défaut volontaire de la Grèce vis-à-vis de certaines dettes. Aussi l’UE a-t-elle prévenu : elle est ouverte à un ré-étalement de la dette, pas à une annulation. Ce contexte particulier n’est pas anodin dans la décision de rachat massif de dettes par la BCE, annoncé par Mario Draghi tout juste quarante-huit heures avant les législatives grecques, ce qui n’est certainement pas un hasard. Ce “quantitative easing” (QE) prévoit une enveloppe de 1 100 milliards d’euros au total, à raison de 60 milliards par mois jusqu’en septembre 2016, soit 50 de plus que dans le plan déjà en œuvre. Objectif : éviter la déflation qui empêcherait le retour tant attendu de la croissance. Par quel miracle ? Racheter des dettes auprès des institutions financières revient à injecter des liquidités sur le marché ; la faiblesse des taux d’intérêt étant censée être suffisamment dissuasive pour inciter les banques à injecter cet argent dans le circuit économique réel (prêts aux entreprises et aux particuliers) au lieu de le placer sans risque, et donc relancer la croissance. Ce faisant, la BCE admet que le critère de stabilité des prix, pourtant l’un des critères de convergence, est un facteur négatif pour la croissance. Mais au-delà de cette contradiction, des réserves plus importantes sont à émettre. D’abord, le marché interbancaire, contrairement à 2008, ne manque pas de liquidités. Cette réinjection risque donc d’être superfétatoire (en termes d’investissements dans l’économie réelle). Ensuite, et c’est un corollaire, nul ne peut aujourd’hui présumer de l’utilisation qui sera faite de ces liquidités, qui dépend aussi des anticipations des agents économiques et de leur propension à solliciter du crédit. La présence massive de liquidités, si elle est un préliminaire à la relance économique attendue, n’en est donc pas un facteur mécanique. D’ailleurs, si les banques sont très critiquées lorsqu’elles ne prêtent pas, elles sont aussi critiquées quand elles prêtent, car elles prennent des risques. Il faut donc admettre que leur marge de manœuvre est limitée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une grande partie de ces liquidités risquent de se retrouver investies sur les marchés financiers ou dans l’immobilier, ce qui aura un effet beaucoup moins important pour la croissance. Seule certitude, cela va faire plaisir au “marché” (malgré l’élection grecque, la bourse se maintient à son plus haut niveau depuis plus de six ans…), mais aussi assainir le bilan des banques qui portent aujourd’hui ces créances, au détriment, si l’on peut dire, de la BCE, qui va porter le risque à leur place. Mais est-ce vraiment le cas ? En réalité, loin s’en faut. Le programme de rachat de la BCE se fait dans des conditions très particulières, qui répondent peu ou prou aux réticences allemandes quant à la mutualisation des dettes. Même si la BCE semble être allée contre les positions de l’Allemagne, techniquement, ses exigences sont quasiment respectées. Le risque de défaut sur les dettes rachetées par la BCE sera, en effet, supporté par l’institution européenne pour 20 % seulement, et pour 80 % par les banques centrales des États membres (il faut ici préciser que les dettes des pays à risque comme Chypre ou la Grèce sont exclues du mécanisme). Le risque mutualisé par la BCE sera donc limité, d’autant que parmi les 20 % pris en charge par la BCE, 60 % sont des dettes déjà mutualisées. Le reste du risque est donc d’ores et déjà couvert par le fonds de réserve de la BCE.

    Une inflexion majeure

    Il n’empêche, cela revient, en principe du moins, à confier la politique monétaire aux banques centrales nationales. La Cour de justice européenne validera-t-elle le mécanisme ? Si oui, cela constituerait une inflexion majeure dans la stratégie de construction européenne, ce que l’économiste Jacques Sapir analyse comme une « action désespérée » de la BCE (elle achète du temps, pourrait-on traduire), ce qui démontrerait la gravité de la situation financière de la zone euro. Sapir y voit ainsi une reconnaissance de l’impossibilité d’une Europe fédérale et un premier pas, qu’il juge involontaire, vers une renationalisation des politiques monétaires. On peut l’espérer. En attendant, l’emploi de la planche à billets se traduira par une baisse du cours de la monnaie unique, ce qui bénéficiera aux pays qui exportent hors zone euro. Un bol d’air appréciable pour nombre d’entreprises françaises qui, combiné au cours actuel des prix du pétrole, devrait se traduire par des résultats très positifs. On peut voir enfin dans ce mécanisme un moyen de prévenir les futures velléités de pays comme l’Irlande ou le Portugal face au risque jurisprudentiel du cas grec, le QE devant les préserver de la tentation du défaut volontaire. En tout cas, elle n’empêchera pas la propagation de l’opposition des peuples à l’UE et le réveil souverainiste des nations. L’histoire accélère, et les institutions et élites européennes ont peur. Le programme de rachat de dettes lancé par Mario Draghi pourrait bien être ce que l’on appelle le “sursaut du condamné” ; en attendant l’heure des vrais choix.

    Pierre Marchand Action Française 2000