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  • Vintur, le dieu lumineux des montagnes provençales

    Le nom Vintur, présent uniquement en Provence, apparaît sur trois inscriptions votives datant du IIe siècle. La première a été découverte au XVIIIe siècle, à Mirabel-aux-Baronnies, dans la Drôme, sur le site de Notre-Dame de Beaulieu, par Esprit Calvet. Elle indique VENTVRI/CADIENSES/VSLM (1). La deuxième a été relevée à Apt, dans le Vaucluse, en 1700, par Joseph-François de Rémerville, qui nota : VENTVRI/VSLM/M.VIBIVUS (2). La troisième enfin, fut exhumée, également dans le Vaucluse, lors de fouilles effectuées en 1993 à la Chapelle Saint-Véran, près de Goult : seul VINTVRI restait encore lisible sur un fragment (3). Une question se pose alors : qui était ce mystérieux Vintur, honoré par ces inscriptions ?

    Apollon, le Bélénos gaulois

    L’on peut lire dans La Provence antique de J.P. Clébert : « Il y a aussi des dieux des sommets comme le fameux Ventur, dieu du vent, qui a donné son nom au mont Ventoux, et à celui de la Sainte Victoire (Vencturus) et probablement dieu Mistral » (4). De même, Patrice Arcelin, dans un article du magazineDossier Archeologia sur les « Croyances et les idées religieuses en Gaule méridionale », précise à propos des divinités associées aux montagnes : « Les sommets ont également été l’objet de dévotion. On connaît plusieurs noms de divinités qui leur sont liés : le dieu Vintur, d’après une dédicace de Mirabel (Drôme) pour le mont Ventoux : le même nom se retrouve à Buoux dans le Luberon » (5).

    Comme souvent, le recours à l’étymologie permet d’éclaircir la question. C’est ainsi que Claude Sterckx explique : « Le théonyme Vintur(os) a été très peu étudié jusqu’à présent. L’alternance Vint/Vind apparaît bien attestée par la série de théonymes certainement apparentés : Vindios/Vintios-Vindonnod/Vintoros. Ils semblent tous basés sur l’adjectif gaulois Vindos : “ blanc, brillant, clair “ ». Interrogé par nos soins, Jean Haudry nous a précisé : « La présence de formes en vind- à côté des formes en vint- me semble favoriser le rattachement à l’adjectif vindos « blanc », mais le flottement entre et est surprenant: les diverses formes qui se attachent à vindos ont toujours nd. D’autre part, jene connais pas de formes en -ur- à côté de formes en -o-. L’étymologie de vindos est incertaine : le rattachement habituel à *weyd- « savoir », « trouver » n’est pas très bon pour le sens, le rattachement à*sweyd- « briller » serait préférable de ce point de vue, mais le *s de cette racine n’est pas un *s-mobile ».

    Pour sa part, Claude Sterckx conclut : « Vintur(os) serait donc à comprendre comme “le petit blanc“, “le petit lumineux“, et donc comme une épiclèse vraisemblablement de l’Apollon gaulois dont les autres désignations (Bélénos, Vindios, Albius) ont exactement le même sens (sans la finale hypocoristique) ». Avis partagé par tous ceux qui se sont penchés sur le cas Vintur.

    Le théonyme celtique Bélénos est attesté dans l’ensemble du monde celtique continental, puisque des inscriptions ont été retrouvées en Gaule cisalpine et transalpine, en Illyrie et en Norique. Mais c’est dans le sud de la Gaule, en Provence, que son culte était prééminent. Dans son ouvrage de référence La Religion des Celtes, de Vries indique qu’il était à l’honneur surtout chez les Salyens, des Celto-ligures installés précisément en Provence. Le fait que Bélénos soit, selon l’interprétation romaine, le nom de l’Apollon gaulois, divinité « solaire », a fait comprendre cet appellatif comme « le lumineux, le brillant ». Ainsi, selon de Vries, « l’Apollon gaulois a, lui aussi, d’étroits rapports avec le soleil ; son surnom de Belenus suffirait à l’indiquer » (6). On étymologise ensuite par des racines indo-européennes imaginaires, *gwel-« briller ». En réalité, comme le démontre Xavier Delamarre dans son Dictionnaire de la langue gauloise, le théonyme Belenos vient tout simplement de *belo, *bello, « fort, puissant » (7).

    Bélénos n’en est pas moins un dieu lumineux, dont les principales fonctions étaient la médecine et les arts. Il était honoré lors de la fête de Beltaine, qui marquait une rupture dans l’année, le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse. Parmi ses surnoms plus spécifiquement gaulois, l’on remarque « Iovancocarus » (Juvent- : jeunesse), dieu rayonnant de jeunesse.

    En Irlande, Bélénos s’appelait Oengus, le Mac-Oc, c’est à dire le « dieu jeune », décrit dans les récits médiévaux comme « un jeune guerrier monté sur un cheval blanc ». Le Mac-Oc irlandais se nomme Madon au Pays de Galles : les contes gallois insistent sur son caractère solaire, car il est décrit comme « un jeune guerrier monté sur un cheval blanc ». On peut aussi assimiler Bélénos au dieu médecin de la mythologie irlandaise, Diancecht.

    Il faut aussi rapprocher Bélénos du dieu germanique Balder (vieil islandais Baldr), dieu de la jeunesse décrit dans l’Edda de Snorri Sturlusson, comme « si beau d’apparence et si clair qu’il en est lumineux ». Joseph Chérade Montbron soulignait, dès le XIXe siècle : « Il est probable que ce Balder est le même que le Belen ou Belenos qu’adoraient les Gaulois. Selon Rudbek, l’étymologie de Balder ou Belenos vient de Bella, se bien porter (…) De là Bol, Bold, Baal et Baldur, puissant, sain » (8). On retrouve là l’étymologie donnée par Xavier Delamarre.

    En outre, Bélénos est assimilé à l’Apollon du panthéon classique gréco-romain, dieu du chant, de la musique et de la poésie, mais aussi des purifications et de la guérison. Revenant chaque année au printemps du pays des hyperboréens, situé à l’extrême nord, il était le dieu de la lumière. Sa fonction éminemment solaire est confirmée par ses surnoms : « le blond », « le dieu aux cheveux d’or », « Phoibos », c’est à dire « le brillant », dont les Romains firent Phébus. A en croire l’hymne homérique, Apollon « a l’apparence d’un astre qui luit en plein jour. Des feux sans nombre jaillissent de sa personne, l’éclat en va jusqu’au ciel ». Dieu guérisseur, il était nommé, en Grèce, « Apotropaïos », « celui qui éloigne les maladies » ; à Rome, un premier temple lui fut érigé à la suite d’une épidémie, en 443 av JC et y port le nom d’Apollo Medicus (9). Dans son interprétation romaine du panthéon gaulois, César qualifiait ainsi Bélénos : « Apolinem morbos depellerre », soit « ils croient qu’Apollon chasse les maladies » (10).

    Sous le nom de Vintur, qui n’est qu’une épiclèse, c’est à dire une épithète par laquelle nos ancêtres désignaient le dieu dont le nom devait rester occulté, se cache donc le Bélénos gaulois, le Diancecht des Irlandais, l’Apollon des Grecs, l’Apollo Medicus des Romains.

    Le Mont-Ventoux

    J. Whatmough, dans The dialects of Ancient Gaul, suggère un apparentement entre le nom de Vintur et celui du Mont-Ventoux (11). Il est vrai qu’en Occitan provençal, Mont-Ventoux se dit Mont Ventor selon la norme classique ou Mount Ventour selon la norme mistralienne.

    Dès 1904, dans les Annales de la société d’Etudes Provençales, C.M. Clerc écrivait : « Le vrai nom du Mont Ventoux, sur les cartes du XVIIIe s est, non pas Ventoux, mais Ventour. Ce nom dérive indubitablement du nom d’une divinité, Venturius, à laquelle sont dédiées deux inscriptions romaines tracées, l’une à Mirabel, près de Vaison, l’autre à Buoux, au nord du Luberon. Il n’est pas impossible que cette divinité ait été non seulement celle du Ventoux, mais la divinité générale des montagnes de toute la région provençale, divinité d’origine celte ou plutôt ligure. Ce nom dérive, sans doute d’une racine analogue au latin Ventus ».

    Si le Ventoux doit bien son appellation à Vintur, celui-ci est nullement le dieu du vent ou du Mistral, ni un dieu local. En effet, il n’existe pas de divinités topiques dans la religion gauloise. Les Gaulois ne divinisaient pas leurs forêts, leurs fleuves ou leurs montagnes. Si le nom de Sequona est associé à la Seine, Matrona à la Marne ou Vosegos aux Vosges, c’est uniquement que ces lieux étaient consacrés à ces divinités et portaient leur nom…

    Le sommet du Mont-Ventoux, enneigé tout au long de l’hiver, et recouvert de pierres blanches le reste de l’année, a été consacré à Vintur, le dieu solaire, « le blanc », « le brillant », « le lumineux », en raison de sa blancheur persistance. Quant à la célèbre source du Groseau, au pied du Ventoux, elle a été considérée comme salutaire car protégée par le dieu guérisseur Vintur.

    La Sainte-Victoire

    De nombreux érudits ont rapproché la toponymie du Mont-Ventoux avec celle d’un autre géant de Provence, tout aussi fameux : la Sainte-Victoire.

    Passons rapidement sur la légende qui rattache l’appellation de la montagne à la victoire de Marius sur les Teutons, en 102 av JC. Elle remonte au XIXe s, et fut forgée de toutes pièces par quelques écrivains et journalistes locaux. Walter Scott, qui situe à la Sainte-Victoire un chapitre de son roman Charles Le Téméraire ou Anne de Geierstein, écrit en 1829, donne l’explication (?) suivante : « Le nom de la Montagne, écrit-il, avait été donné par suite d’une grande victoire qu’un général romain nommé Caio Mario avait remporté sur deux grandes armées de Sarrasins portant des noms ultramontains, probablement les Teutons et les Cimbres. En reconnaissance de cette victoire Caio Mario fit vœu de bâtir un monastère sur cette montagne et de le dédier à la Vierge Marie, en l’honneur de laquelle il avait été baptisé ». Défense de rire !

    Pour redevenir sérieux, notons que le nom de Sainte-Victoire est inconnu dans les documents avant le XVIIe s.  Le terme de « Victoire » est mentionné pour la première fois en 1653, quand un bourgeois d’Aix-en-Provence, Honoré Lambert, fait le vœu, au cours d’une grave maladie, de restaurer la chapelle et l’ermitage situés au sommet de la montagne, sous le nom de « Notre-dame de la Victoire », et de s’y retirer pour se consacrer à une vie de prière et de contemplation. On ne sait pas si, avec un tel nom, il s’agit de commémorer la victoire de Louis XIII sur les Protestants, ou la bataille victorieuse de Lépante contre les Turcs, même si la première hypothèse semble la plus plausible.

    Dans la période précédente, le nom de la montagne est « Venture » ou, sous une forme chrétienne, « Sainte-Venture » ou « Sainte-Adventure », cette appellation figurant encore sur des cartes du début du XVIIIe s, et il n’est question dans les textes que d’un chemin menant à Sainte Adventure (Itinere sancte Adventuro) en 1390, ou à Sainte-Venturie (Sancte Venturie) en 1345.

    D’où l’hypothèse émise par Camille Jullian, en 1899, dans les colonnes de la Revue d’Etudes Anciennes : « Sainte-Victoire vient d’un mot celtique, ou ligure, comme Venturi, Venturius ou quelque chose d’approchant. Le nom même de la montagne n’a jamais été Victoria. Lorsqu’on trouve son nom sous sa vraie forme locale et provençale, elle s’appelle Venturi, du latin Ventur et Venturius comme le vrai nom et le nom primitif de Sainte-Victoire. Venturi, Ventoux, c’est tout un. Et dans le passé la distance entre ces deux mots diminue encore. Le Ventoux s’appelle dans les chartes Venturius, et à l’époque romaine, Vintur. Sainte-Victoire et le Ventoux ont donc porté, à l’origine, le même nom celtique ou ligure, nom fort approprié à des sommets d’où semblent partir nuages et vent ». Comme Camille jullian, Charles Rostaing et de nombreux érudits n’ont eu de cesse de rapprocher la toponymie de la montagne Sainte-Victoire de celle d’un autre sommet tout aussi célèbre : le Mont-Ventoux.

    Par ailleurs, l’on retrouve en Provence d’autres toponymes dérivant du théonyme gaulois Vintur. Charles Rostaing cite l’exemple du village de Venterol, dans les Alpes de Haute Provence, dont le nom dérive, selon lui, du dieu gaulois. Hypothèse confirmée par le site de construction de l’ancien village : un piton à 1185 mètres d’altitude (12).

    Jean-François Delfini, Grande Provence, hiver 2010, n°2.

    NOTES

    (1)  CIL 12, 1341.

    (2)  CIL 12, 1104.

    (3)  ILN 04, 143.

    (4)  J.P. Clébert, La Provence antique, II, Robert Laffont, 1966.

    (5)  Dossier Archeologia, juin 1979, n°35.

    (6)  De Vries, La Religion des Celtes, Payot, 1962, 45.

    (7)  X. Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2001, p. 62.

    (8)  J. Chérade Montbron, Les Scandinaves : poëme, Maradan, 1801, p. 522.

    (9) Tite-Live, IV, 25.3 ; XL, 51.6.

    (10) Jules César, De bello gallico, 6,7.2.

    (11)  J. Whatmough, The dialects of Ancient Gaul, Cambridge, 1970, p. 117.

    (12)  C. Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Laffitte reprints, Marseille, 1973, p. 295.

    http://www.grandeprovence.fr/

    http://vouloir.hautetfort.com/index-1.html

  • Le Salafisme, une maladie de l’Islam ?

    Deux universitaires, Jean-François Mignot et Céline Goffette, viennent de rendre une étude sur l’islamophobie supposée de Charlie Hebdo dans le monde du 24 février. Ils font le constat que la thématique phare de l’hebdomadaire est la politique, comme on pouvait s’en douter (près de deux couvertures sur trois),tandis que la religion, elle, n’apparaît en une qu’à 38 reprises, soit dans seulement 7% des cas. Autrement dit, elle n’est en couverture qu’une fois tous les trois mois et demi.

    Et qui est la cible religieuse préférée de Charlie Hebdo ? L’Eglise catholique bien sûr.

    Parmi ces 38 unes se moquant des religions, seules sept sont consacrées à l’islam, quand 21 se moquent de la religion catholique. Concrètement, observent les chercheurs, cela signifie qu’au total, "entre 2005 et 2015, seulement 1,3% des unes se sont moquées principalement des musulmans".

    Quid de la religion juive ? Le rapport n’en fait pas mention semble t’il.

    Conclusion des deux universitaires : "Ce qu’il faut expliquer, ce n’est donc pas pourquoi Charlie Hebdo était islamophobe, mais pourquoi, de nos jours, seuls des extrémistes se revendiquant de l’islam cherchent à museler un journal qui se moque – entre beaucoup d’autres choses – de leur religion." Qu’en termes choisis… Car en fait de vouloir museler un journal, on a quand même abattu à bout portant des dessinateurs, des policiers et des clients d’un magasin Casher.

    Et si bien sûr, tous les musulmans ne sont pas des assassins, c’est toujours des musulmans, ou du moins des gens qui se proclament comme tel qu’on trouve du mauvais côté (si on peut dire) de la kalachnikov.

    Nos universitaires n’en parlent pas, mais le salafisme, maladie de l’Islam fort ancienne au demeurant, s’il reste minoritaire, est quand même assez répandu dans nos banlieues, poussé par nos amis d’Arabie Saoudite et du Qatar.

    Nos élites au pouvoir, si peu patriotes ne semblent pas troublées par ce paradoxe, le pétro dollar n’a pas d’odeur.

    Le fait que ce phénomène frappe cruellement le christianisme dans à peu près toutes les régions où la Charria est à l’œuvre, montre que malgré les horreurs du mois de janvier, et compte tenu des attaques sordides de l’hebdo satyrique contre l’Eglise, il reste une convergence entre Charlie et ses assassins : leur cible !

    Le détournement délibéré de l’esprit de la liberté de la presse pour injurier un être ou une religion est déjà une violence formelle.

    Du reste, quelque part, les salafistes ont gagné cette bataille de la surenchère, car, maintenant que les armes à feu ont parlé, il est probable que les caricaturistes hésiteront désormais à risquer leur peau.

    C’est le même salafisme qui dépeuple aujourd’hui une partie de l’Afrique et du proche Orient, comme l’indiquait le délégué permanent de la Syrie auprès de Nations Unies le Dr Bachar al-Jaafari à l’ONU le 20 février dernier : La question est : Qui les amènent en Syrie ? Ne viennent-ils pas pour répondre à l’appel du wahhabisme salafiste et takfiri, désormais surnommé Daech ? Leur structure mentale est d’origine saoudienne, fondée sur les enseignements et la pensée du wahhabisme saoudien. On nous dit qu’ils coupent les têtes, flagellent les hommes et lapident les femmes. N’est-ce pas là des pratiques saoudiennes toujours d’actualité ? Alors, comment en vouloir à Roger Cukierman, le président du CRIFd’avoir opéré un rapprochement entre la montée de l’antisémitisme et le fait musulman ?

    Cependant, je suis surpris d’entendre parfois de braves gens dire que l’Islam n’est pas compatible avec l’Occident. S’agissant du salafisme qui empoisonne de plus en plus l’atmosphère, je crois qu’il n’est tout simplement pas compatible avec l’homme, que dis-je, avec la vie dans son ensemble. En toute logique, il appartiendrait aux musulmans eux-mêmes de déclencher leur petite « réaction thermidorienne » et mettre fin au massacre. Mais, c’est comme partout, les majorités silencieuses, s’ils elles existent bien, ont précisément le défaut d’être silencieuses. On le voit bien chez nous avec les pseudos élites au pouvoir et les lobbies ultra –minoritaires qui mènent la danse.

    Si le général Sissi en Egypte n’a pas subi la même condamnation unanime des grands de l’Occident que Bachar El Assad, c’est surtout une question de « timing ». Quand Obama et ses vassaux d’Europe ont décidé de faire tomber le pouvoir Syrien, comme ils l’ont fait en Lybie, ils ne pensaient pas que la bande de chiens affamés qu’ils avaient lancés sur lui, allait se mettre à mordre tout le monde et occuper les puits de pétrole. Sissi qui n’a rien à envier à Bachar pour ses méthodes expéditives, est arrivé au moment ou le Califat devenait très gênant et il a su y mettre fin très brutalement dans un des plus puissants pays de la région.Il demeure un allier précieux pour tous les géo stratèges américains, fussent ils néo-cons. Il en sera de même avec l’Iran , quoiqu’en pense Israël : Tout deviendra bon que l’on pourra balancer en travers de la machine infernale que l’on a pourtant bien fabriquée , mais dont on a perdu le mode d’emploi.

    Tandis que par chez nous, l’inévitable cinquième colonne est là, au vu et au su de tout un chacun et s’apprête à frapper à nouveau : Un flic, une synagogue, une Eglise ?

    En effet, par la volonté des oligarques qui ne nous voient même pas et nous ignorent superbement, nous continuons à accueillir chaque année sur notre sol de nombreux musulmans à qui on ne peut proposer que chômage et précarité sociale, lesquels, sans faire d’amalgame, viennent avec leurs minorités actives et nerveuses bien décidées à faire le Jihad chez nous.

    Mais gardons le moral, nous avons une réplique redoutable : « Nous sommes Charlie ».

    Olivier Perceval

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Salafisme-une-maladie-de-l

  • Les bons copains

    Ils vont se réunir le 4 mars prochain à Saint-Denis lors d’un meeting pour lutter, sans rire,  contre l’islamophobie et le climat sécuritaire en France. Qui sont ce ils  ?

    Des conglomérats musulmans, bien sûr, mais aussi de nombreux syndicats, associations, partis d’extrême-gauche : association culturelle les Oranges, association Falsafa (Angers), ARLDFM (Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), ATTAC, Beur FM, Capab (Collectif Antifasciste Paris Banlieues), CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France), CGT Educ’action Créteil,  CEAL Collectif enseignant pour l’abrogation de la loi de 2004, Cedetim, CFPE (Collectif Féministes Pour l’Egalité), Compagnie Erinna – Grèce/Résistances !, Droit Solidarité, Ensemble (FdG), EELV (Europe Ecologie Les Verts), FCP (Force Citoyenne Populaire), Femmes Plurielles, FFR (Filles et Fils de la République) Créteil, Fondation Frantz Fanon, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives), FUIQP (Front Uni des Quartiers Populaires), IJAN (International Jewish anti-Zionist Network), Les Indivisibles, MTE (Mamans Toutes Egales), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) (“sur la base de l’appel contre l’union sacrée”), Oumma.com, PCF (Parti Communiste Français), PIR (Parti des Indigènes de la République), PSM (Présence et Spiritualité Musulmane), Revue Z, Sortir du Colonialisme, Stop le  Contrôle au Faciès, Sud Education Créteil, UJFP (Union Juive Française pour la Paix), UOIF (Union des Organisations Islamiques de France).

    Dans leur plus grand dénominateur commun qui est la haine de l’identité française jusque leur plus petit dénominateur commun qui est une politique internationaliste d’inféodation, ces alliés à la base improbable (les uns détestent l’athéisme, les autres Dieu) se sont trouvés.

    Reste le motif de cette réunion qui est à la limite de la farce à une heure où la justice Taubira a anéanti la sanction des crimes et délits, où les médias ne passent pas une journée sans parler de lutte contre l’islamophobie.

    Ces groupes religieux comme politiques sont aussi à l’aise avec leurs mensonges qu’ils le sont avec les subventions, fruits du travail d’une bonne partie de la population qu’ils s’évertuent pourtant à haïr.

    http://fr.novopress.info/

  • 10 mars : Sentinelles pour réclamer des Etats généraux sur la fin de vie

    Les Sentinelles appellent à veiller devant le Palais Bourbon, mardi 10 mars à partir de 19h30, pour réclamer des Etats généraux sur la fin de vie, en appui àun manifeste publié début février :

    (...) Citoyens pour la dignité en fin de vie, nous voulons réaffirmer que l’euthanasie et le suicide assisté ne peuvent être les réponses d’une société démocratique et solidaire à des personnes vulnérables en fin de vie.

    L’accompagnement de la fin de vie doit assurer à chacun sa dignité, quel que soit son état, sa fragilité ou son degré de dépendance. (...)

    Nous appelons tous les Français à prendre part au débat et souligner l'importance fondamentale de l'accompagnement des patients et des familles.(...)"

    Louise Tudy

  • Les « républicains » contre le FN « qui comprend les gens »…logique ?

    Invité exceptionnel  d’Europe1 le 19 février, Nicolas Sarkozy a répondu comme cela est d’usage aux messages des auditeurs. Interpellé   par  un ex électeur écœuré passé désormais  au Front National, il  a rétorqué : « Il a peut-être été déçu par moi. Qu’il me réessaye !», implorant, un brin pathétique,  qu’on lui laisse  « une seconde chance ». Soucieux de ne pas braquer les électeurs marinistes  qui seuls pouvaient lui permettre de battre Hollande au second tour de la présidentielle, M. Sarkozy déclarait en 2012 que Marine était « compatible avec la République ». Changement de braquet ces dernières semaines, notamment depuis la partielle du Doubs.  Le président de l’UMP hurle désormais avec MM. Cambadélis, Juppé  et Mélenchon pour fustiger l’antirépublicanisme  du  FN  et prévient qu’il fera appel à « tous les républicains» pour battre la candidate du FN  dans l’hypothèse d’un duel les opposant lors du second tour de la présidentielle de  2017. Dans un long entretien accordé  au Figaro et mis en ligne hier soir, le président-conférencier bling-bling de l’UMP dévoile un certain nombre d’annonces générales   pour « une politique alternative »…qu’il n’a pas voulu ou su mettre en place pendant les cinq ans passés à l’Elysée. Il prône ainsi la  lutte contre les corporatismes syndicaux, la réduction très conséquente du nombre de fonctionnaires, la réforme du code du travail,  la suppression de l’ISF, la retraite à 63 ans, une baisse drastique du nombre des fonctionnaires, une refonte de  la politique du logement et de la formation professionnelle pour lutter contre les déficits…

     Nicolas Sarkozy  réaffirme également  son souhait de transformer  au printemps  l’UMP en un nouveau parti ouvert au «centre». Il envisage pour ce faire  d’en changer le nom,  sigle en effet   « grillé », associé dans l’esprit de  beaucoup de nos compatriotes  aux  haines internes, aux  échecs,  malversations, mensonges et autres carambouilles que l’on sait.

     Ce qui permettrait aussi dans l’esprit du mari de Carla Bruni, d’en  finir avec l’appellation d’UMPS qui s’est popularisée,  ce qui l’irrite au plus haut point, et qu’il essaye de resservir au FN dans ce même entretien en affirmant que  « voter pour le FN au premier tour (des élections départementales), c’est faire gagner la gauche au second. C’est le FNPS! Voter pour l’UMP n’a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c’est le FNPS ».  La  seule  réalité, bien  perçue par les Français, c’est déjà que le FN est désormais en capacité de battre la gauche en devançant l’UMP dans les urnes.  C’est ensuite, cela  s’est hélas vérifiée ces dernières décennies, qu’il existe uniquement une différence de degrés mais non de nature entre  les Etats-majors de l’UMP et du PS,  deux formations  atlanto-bruxelloises  et immigrationnistes.

     Aussi  n’est-il pas étonnant que le dernier sondage Viavoice paru aujourd’hui dans Libération  fasse apparaître que d’ores et déjà,  pour un Français sur quatre  (24), le FN est décrit la formation politique qui « comprend le mieux les gens», loin devant  l’UMP  (19%), le PS (14%) le MoDem (12%),  le Front de Gauche et l’UDI (11%). A la question « à quels partis politiques faites-vous le plus confiance pour apporter des solutions pertinentes pour votre vie quotidienne? », le FN se classe cette fois trois points  derrière l’UMP avec 20% des réponses,  mais devant le PS (17%), le Modem (10%), les autres partis ne dépassant pas la seuil des 10%.

     Il est à relever que  plus d’un sondé sur quatre (27%)  « ne se prononce pas » sur  ces deux questions.  Autant de Français qui détiennent  peut être   la clé des futurs scrutins et surtout de  la présidentielle,   que  l’opposition nationale tentera de  tirer de leur léthargie, de leur désespoir, de leur dégout de la chose politique.

     Cette même enquête indique encore que 57% des personnes interrogées jugeraient  que Marine ferait une mauvaise présidente de la République, ce pourcentage, en baisse constante,  est en recul de deux points par rapport à la précédente enquête.  Certes, nous l’avons dit  ici, les effets de décennies de propagande antinationale, martelée quotidiennement par tous les gros médias et les partis du Système,  mettent forcément  du temps à se  dissiper, même si le choc du réel rend chaque jour  davantage perceptible la justesse des analyses frontistes. C’est pourquoi le FN  doit poursuivre ses efforts pour apparaître pleinement en capacité demain, dans deux ans, d’assumer la responsabilité du pouvoir pour y conduire la politique alternative  que, plus ou moins consciemment,  les Français attendent et espèrent.

     Autre enseignement de ce sondage, une très courte majorité ( 51%) estimerait que le FN  « incarne mal les valeurs de la République », mais  36% des sondés jugent a contrario  que le FN incarne «bien», voire «très bien», lesdites valeurs,  et même  46,7% des 18-24 ans.

     Il faut certes s’entendre sur les mots  et celui de République est bien galvaudé et souvent employé à toutes  les (mauvaises) sauces.  Bruno Gollnisch  rappelait dans une récente vidéo qu’il n’a pas le fétichisme de la forme de l’Etat et qu’il s’attachait avant tout à la défense de la France, de son peuple,  plus qu’à celle de la République qui est  contingente, accessoire, secondaire.

     «Modéré  en tout», Bruno est donc  «modérément républicain» et nous le rappelions aussi, il est tout sauf anodin qu’à la célébration de la « France » se substitue dans la bouche de la Caste   celle  de la  « République ». Or  la   France  «n’est pas réductible aux valeurs républicaines, à l’idéologie des droits de l’homme, n’est pas née en 1789,    elle est une réalité charnelle et spirituelle ».

     L’identité républicaine défendue par les adversaires du FN  est   bien souvent  le masque d’une volonté,  poursuivie opiniâtrement,  de déracinement, d’éradication de notre identité française, de  dénationalisation de  la France. Bref,  leur célébration  de la   « République »,   n’est qu’une simple étape tactique sur le chemin de  la gouvernance mondiale. Est-ce que cet avenir là à l’approbation de nos compatriotes, de celles et ceux attachés sincèrement à la « République Française » ? Nous ne le croyons pas.

    http://gollnisch.com/2015/03/02/les-republicains-contre-le-fn-qui-comprend-les-genslogique/

  • « Si tout le monde peut être Français, le communautarisme est inévitable »

    Le mot « Français » est souvent complété d’une appartenance communautaire… Que veut-il dire ?

    Il existe deux sens très différents au mot « Français » aujourd’hui.

    Un sens administratif, d’abord : être Français, c’est avoir une carte d’identité française.

    Un sens historique et culturel, ensuite, pour les Français de civilisation européenne et d’expression française.

    De ces deux définitions découlent une série de confusions devenues récemment caricaturales avec l’expression « djihadistes français ». Cette appellation est juridiquement vraie mais elle n’a aucun sens si l’on considère la définition culturelle et historique du mot « Français ».

    Quelle évolution du Code de la nationalité a permis un tel fossé entre différents « Français » ?


    Depuis 1803 (Première République !), la base de la nationalité est la filiation et, donc, le droit du sang : un expatrié a, par exemple, des enfants français.

    Mais cette règle a été progressivement déviée par l’ajout d’éléments de droit du sol : un enfant né en France de parents étrangers peut devenir automatiquement français entre 13 et 18 ans, et un enfant né en France de parents eux-mêmes nés en France est automatiquement français… S’ajoutent à cela des naturalisations de masse sans sélection. Résultat : on fabrique chaque année autour de 150.000 « Français » dont beaucoup ne sont absolument pas assimilés.

    Il y avait eu un grand débat en 1986 autour de la suppression de ces éléments de droit du sol. Le slogan du FN était : « Être Français, cela s’hérite ou se mérite », mais ce point de vue était aussi défendu par le RPR et l’UDF !

    Malheureusement, cette même année, de nombreuses manifestations étaient organisées contre la loi Devaquet qui voulait réformer l’Université et, à cette occasion, un jeune manifestant d’origine immigrée, Malik Oussekine, était mort… Victime d’une campagne de sidération médiatique, le gouvernement Chirac avait alors abandonné sa loi sur l’Université et la réforme de la nationalité.

    Il créait à la place la Commission de la nationalité qui a théorisé la conception « citoyenne » de la nationalité contre la volonté du peuple qui avait soutenu à 55 % des partis opposés à celle-ci.

    Comment en est-on arrivé à parler de « Français de souche » ?

    En 1987, la conception de la nationalité française dite « citoyenne » est donc adoptée.

    En clair, tout le monde peut être français s’il réside en France et adhère à un minimum de « valeurs » républicaines (ce qui n’est même pas vérifié ni réellement défini). Une coquille vide, conception très abstraite, cache-sexe d’une communautarisation du pays. On s’est mis alors à parler de Français juifs, de Français noirs, de Français musulmans… Et le Français « moins », c’est-à-dire le Français tout court, s’est alors retrouvé dans l’expression de « Français de souche », résultat d’une conscientisation qui a débuté dans les années 2000 grâce au site François Desouche.

    Le Français de souche, c’est un Français blanc, de civilisation européenne et de religion ou d’héritage chrétien.

    Le problème, c’est que les Français « plus » sont particulièrement protégés : interdiction de les « stigmatiser », et des associations soi-disant représentatives (CRIF, CRAN, CFCM) font valoir leurs exigences. À partir du moment où l’on refuse toute spécificité d’origine, de culture, d’histoire, de civilisation au concept de Français, il ne reste plus rien et les revendications identitaires de toutes sortes divisent la France. Parler de « vivre ensemble » dans cette situation est totalement hors-sol : il n’existe nulle part, ni dans les habitudes alimentaires, ni dans le choix du lieu de vie, de l’établissement scolaire ou des références culturelles. Il est le cache-sexe d’une société éclatée puisqu’il ne peut y avoir de communauté nationale sans communauté de civilisation. Le problème n’est pas nouveau, Aristote le disait déjà !

    Qui pourrait représenter les Français de souche ?

    Pour les Français de souche, le vote FN est la voie politique la plus évidente pour exprimer leur « cri de douleur ». Mais les dirigeants du FN entendent, eux, s’adresser aux « Français de toutes origines » – ce qui peut se comprendre – et ne sont pas loin d’adhérer à la conception citoyenne de la nationalité…

    Il y a, là encore, un fossé qui se creuse : les deux principaux dirigeants rejoignent cette conception citoyenne de la nationalité alors que les militants, les adhérents et une très grande partie des cadres et des élus défendent une conception civilisationnelle de la nationalité. Les Français de souche sont encore en grande majorité, mais ils sont les véritables orphelins de la République.

    On ne parle plus que de « République ». Où est passée la France ?


    Le mot République est effectivement devenu un mot-valise pour désigner tout ce qui est politiquement correct : il a remplacé les mots « nations » et « identité ».

    On ne parle plus de France mais de République. Rappelons-nous pourtant que si la guerre de 1914 a été conduite par des « nationaux républicains » (Poincaré, Clemenceau, les généraux), les soldats, eux, sont morts pour la France ! On meurt pour quelque chose de charnel, pas pour une idée abstraite.

    Quelles solutions ?

    Même si l’expression « Français de souche » est sortie de la bouche du président Hollande dans un contexte ultra-stigmatisant puisqu’il s’agissait de qualifier le profanateur du cimetière juif de Sarre-Union (qui, par ailleurs, est d’extrême gauche), il s’est imposé quand même. C’est une première victoire sémantique pour tous ceux qui développent une volonté de réappropriation de leur identité.

    Ce combat trouve désormais un relai intellectuel chez Zemmour, Juvin, Finkielkraut, Camus, Millet mais également dans LMPT, les Veilleurs ou les propos de Béatrice Bourges.

    Ces discours permettent une conscientisation des origines de la France. Il y a donc une demande populaire et une expression intellectuelle : les Français de souche sont encore très largement majoritaires, l’enjeu est donc désormais de tenter un renversement politique malgré la dictature médiatique. Il faut enfin s’affranchir de la culpabilisation imposée dans la sphère publique : ce système communautaire qui détruit la France ne tient plus que grâce à une propagande intense qu’il faut contrer. Et à laquelle, surtout, il ne faut pas céder !

    Entretien avec Jean-Yves Le Gallou réalisé par Charlotte d’Ornellas

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukVkApAkltAafAxMi.shtml

  • 50 % des Français seraient favorables à un rétablissement de la peine de mort

    Je ne méconnais pas que l'atmosphère tragique du mois de janvier, ce climat de sang et de mort qui a bouleversé la France n'ont sans doute pas été pour rien dans cette résurgence significative.

    L’alternative est simple et il n’y a aucun mystère.

    Quand l’État est faible, la société a besoin d’une force. Même dans ses attentes, dans ses espérances.

    Quand l’autorité de l’État est défaillante, la société se révolte parce qu’elle a besoin de combler ce vide qui l’angoisse.

    Quand l’État ne rassure ni ne tranquillise, la société laisse resurgir ses démons et ses obscurités.

    Un récent sondage CEVIPOF sur la psychologie collective des Français présente, sur un certain plan, des résultats aujourd’hui à la fois préoccupants et inévitables (Le Monde, Le Parisien, Figaro Vox).

    L’opinion aspire à un homme providentiel qui saurait susciter la confiance par l’alliage si rare, si précieux entre humanité, exemplarité, fiabilité et fermeté. Il est clair qu’aussi estimable que soit François Hollande, celui-ci est loin, toutefois, de cette image rêvée.

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  • Le FN continue de crever le plafond avec 7 points en plus largement en tête pour les départementales

    Sondage

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    Exceptionnelle poussée du FN dans le rapport de force national aux prochaines élections départementales : avec 33% le FN est plus que jamais favori pour le premier tour. L’effet 11 janvier n’a pas fait long feu. 

    Avec 33% des intentions de vote, le FN serait très largement en tête à l’issue des premiers tours des élections départementales dans trois semaines. Il devancerait désormais largement (6 points) l’alliance UMP-UDI, alors qu’il était encore derrière cet ensemble lors de nos deux précédentes intentions de vote (à l’époque UMP et UDI étaient comptés séparément, le FN étant déjà 1er devant l’UMP). Loin derrière le FN avec 27%, les candidats de droite parlementaire seraient toutefois en bonne position pour les seconds tours. Ce n’est pas le cas du PS et de ses alliés, relégués à une lointaine troisième place non qualificative avec 19% des voix. Après le reflux du FN observé en janvier et la légère remontée du PS, dans la foulée des événements du 11 janvier, c’est plus qu’un rattrapage ou un effacement de l’effet 11 janvier auquel nous assistons. Ces mesures « moyennes » cachent en outre d’incroyables disparités sociologiques et générationnelles. Parmi les jeunes de 25 à 34 ans et les ouvriers qui se déplaceront pour aller voter – et qui seront minoritaires – le FN recueillerait près d’un suffrage sur deux : 48% des 25-34 ans et 45% des ouvriers et employés qui comptent voter disent qu’ils voteront FN au 1er tour. 24% des électeurs qui avaient voté Sarkozy en 2012, voteraient désormais Front national. Le plus gros des voix proviendraient néanmoins des abstentionnistes de 2012. Parmi eux 52% se disent prêt cette fois-ci à voter FN.

    Le FN serait donc prés à battre ses performances des Européennes. Selon les sondeurs, l’UMPS & Cie n’a plus qu’à souhaiter que les abstentions dépassent les 60%, afin de limiter l’effet Bérézina annoncée. En effet, nous dit le sondeur, les meilleurs scores FN sont enregistrés auprès des jeunes, des catégories populaires et des abstentionnistes, qui sont, dit-il, les catégories les plus abstentionnistes (sic!) lors d’élections telles que les départementales (ex-cantonales).  Le sondeur part néanmoins du principe que les seconds tours « promettent généralement la défaite du FN au second tour ».

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    http://www.medias-presse.info/le-fn-continue-de-crever-le-plafond-avec-7-points-en-plus-largement-en-tete-pour-les-departementales/26824

  • Jihad : Une guerre, une stratégie, des références

    Les différentes déclinaisons du « jihad » diffusent aujourd’hui une avalanche d’images — photos et vidéos extrêmement choquantes, qu’il s’agisse des conséquences d’un bombardement sur une population, de corps disloqués d’ennemis tués au combat qu’on enterre par bennes dans des fosses communes, de gens qu’on décapite, brûle vifs, lapide, précipite du haut d’immeubles…

    La guerre est quelque chose qui relève de l’entendement — un outil destiné à atteindre des buts politiques par usage de la violence. Elle est également animée par des ressorts de nature passionnelle — le déchaînement de violence sans passion, est-ce bien envisageable… ?

    Maîtriser l’art de la guerre pourrait d’ailleurs bien relever d’une exploitation habile et équilibrée de ses ressorts passionnels et rationnels. Or, ceci a été théorisé au profit du jihad. Un certain Abu Bakr Naji(1), Égyptien tué dans les zones tribales Pakistanaises en 2008 et membre du réseau Al Qaeda, a en effet publié sur Internet en 2004, en langue arabe, un livre intituléle Management de la Sauvagerie : l’étape la plus critique que franchira l’Oumma. (2)

    L’ouvrage a été traduit en anglais par William Mc Cants au profit de l’institut d’études stratégiques John M. Olin de l’université de Harvard. C’est sur cette traduction qu’est fondé le présent billet. On a parfois l’impression d’y lire les enseignements de l’implantation de Jabhat al Nusra en Syrie, à ceci près qu’il a été écrit avant… Et l’on y découvre des théories auxquelles ont donné corps des gens comme Abu Mussab al Zarqaoui, ou les actuels décideurs de l’organisation État Islamique.

    La « sauvagerie » qu’il est ici question de manager n’est absolument pas celle qui consiste à brûler des prisonniers ou à leur couper la tête. Dès sa préface, et au fil de son ouvrage, Abu Bakr Naji définit la « sauvagerie » en question comme étant la situation qui prévaut après qu’un régime politique s’est effondré et qu’aucune forme d’autorité institutionnelle d’influence équivalente ne s’y est substituée pour faire régner l’état de droit.

    Une sorte de loi de la jungle, en somme. Avec un pragmatisme remarquable, ce djihadiste convaincu, dont l’ouvrage est méthodiquement constellé de références à la Sunna (3), considère la « sauvagerie » comme une ressource, un état à partir duquel on peut modeler une société pour en faire ce sur quoi reposera un califat islamique dont la loi soit la Charia.

    Le management de la sauvagerie est un recueil stratégique qui théorise finement l’exploitation coordonnée de ressorts cognitifs et émotionnels au profit d’un but politique d’essence religieuse. Sa lecture marginalise les commentaires qui tendraient à faire passer les acteurs du jihad pour des aliénés mentaux ou des êtres primaires incapables de comprendre les subtilités propres à l’être humain.

    Elle souligne à quel point la compréhension d’un belligérant est tronquée quand on ne condescend pas à jeter un coup d’œil dans sa littérature de référence. Car les mécanismes du jihad tel qu’il est livré aujourd’hui sont bel et bien contenus dans une littérature stratégique dédiée. Le présent billet va vous en présenter certaines grandes lignes. Je vous invite, à terme, à prendre le temps de lire l’ouvrage pour en appréhender tous les ressorts (lien fourni en bas de page).

    LE PARADIGME FONDATEUR DE L’OUVRAGE (4)

    La préface expose longuement la vision de l’ordre mondial qui fonde la suite du raisonnement. Le Moyen-Orient post-accords Sykes-Picot (5) voit l’ancien califat morcelé, dans une mosaïque d’États indépendants fondant leur pouvoir sur la force armée. Ces États ont, après la Deuxième Guerre mondiale, adhéré aux Nations-Unies et à ce qu’Abu Bakr Naji décrit comme l’essence des Nations-Unies à l’époque : un monde bipolaire organisé autour de la rivalité entre les superpuissances américaine et soviétique.

    Les États nés du morcellement du califat sont donc devenus satellites, les uns des États-Unis, les autres de l’URSS. Ils fonctionnent au seul profit de leurs classes dirigeantes, tout occupées à piller et gaspiller, au profit de leurs bienfaiteurs américains ou soviétiques, les ressources des pays et des peuples qu’elles gouvernent. Ces classes dirigeantes s’opposent à l’Aqîda (6), qu’elles jugent susceptible de fédérer les peuples contre elles.

    Que les croyants vertueux que comptent le peuple et l’armée parviennent à s’unir pour renverser l’État et établir un gouvernement islamique, et les Nations Unies infligent au nouvel Etat des sanctions, puis financent des groupes armés intérieurs et extérieurs pour le combattre jusqu’à son anéantissement. (7) En résultent le découragement et le fatalisme parmi les plus vertueux, qui en sont conduits à considérer qu’il n’y a pas d’alternative aux Etats corrompus.

    Le décor étant campé, Abu Bakr Naji analyse la puissance des États-Unis et de l’URSS, ou plutôt l’illusion de leur puissance, et leur centralité. Selon lui, ces superpuissances campent au milieu de leurs satellites. Mais leur puissance réelle s’estompe au fur et à mesure que l’on s’éloigne géographiquement du centre, et elle nécessite, pour s’exercer dans les endroits les plus reculés:

    1. que les gouvernements des satellites lui fassent écho ;
    2. qu’un tissu médiatique mondial qualifié de « trompeur » entretienne l’illusion de leur toute-puissance mais aussi de leur empathique et universelle bienveillance.

    En somme, les États-Unis et l’URSS se seraient fait passer pour Dieu aux yeux du monde entier. Abu Bakr Naji allègue même que les deux superpuissances ont fini par croire elles-mêmes au message de leurs « médias trompeurs », et donc par se croire douées de toute-puissance à l’échelle globale. A se prendre pour Dieu, en somme.

    Guerre contre l’URSS en Afghanistan : la rupture stratégique.

    Ainsi l’URSS est-elle venue, confiante en son écrasante puissance, imposer sa volonté en Afghanistan. De longues années plus tard, elle en partait vaincue, démoralisée et sur le point d’exploser. Abu Bakr Naji décrit la guerre soviétique en Afghanistan comme l’évènement fondateur du jihad victorieux moderne, et comme l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de l’explosion de l’empire soviétique.

    Il y voit le conflit précurseur qui donna corps à la défaite morale de combattants matérialistes attachés à la vie terrestre et aux biens d’ici-bas face à des hommes de foi qui n’avaient rien à perdre puisqu’ils étaient en route pour le paradis. La victoire de la vertu contre la corruption, la catastrophe financière que fut cette guerre pour l’URSS, et, élément essentiel, l’irréparable perte de prestige qu’elle eut à y subir : le mythe de son invincibilité s’effondrait.

    Ce dernier aspect est interprété par Abu Bakr Naji comme fondamental dans la chute d’un empire soviétique décrédibilisé aux yeux du monde, et dans la naissance de mouvements djihadistes au sein même de certaines républiques d’ex-URSS. On note que l’impact destructeur qu’a eu sur l’économie soviétique la course Est-Ouest à l’armement est tout simplement éludé par Abu Bakr Naji…

    Les États-Unis ont pris le relai de l’URSS, assumant seuls le rôle de superpuissance. Pour les tenants du califat, désormais forts d’un précédent, quelles sont les conséquences ? Une formidable opportunité, car selon Abu Bakr Naji, les armées US et celles de leurs alliés sont bien moins rustiques que celles de l’ex-URSS, et affligées d’un degré d’ « effémination » (sic) que seul dissimule un halo médiatique trompeur.

    Leur infliger le dixième des pertes soviétiques en Afghanistan et russes en Tchétchénie ruinerait leur volonté de combattre (8). De plus, l’éloignement géographique des États-Unis rend l’expression de leur puissance sur les théâtres du Jihad fort coûteuse. Il faut donc amener les États-Unis à faire la même erreur que l’URSS: les conduire autant que possible à intervenir directement plutôt que par des intermédiaires, afin de les vaincre sur le terrain et de ruiner leur image de toute-puissance selon un processus du même ordre que celui supposé être venu à bout de l’URSS.

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  • Manifestation pour les chrétiens d'Orient à Sarcelles

    Communiqué de Karim Ouchikh, Président du SIEL :

    "Répondant en ce dimanche 1er mars à l’appel du Comité de Soutien aux Chrétiens d’Irak, nous étions plusieurs centaines de personnes à défiler silencieusement à Sarcelles pour soutenir la cause des chrétiens d’Orient, dans un département, le Val d’Oise, qui abrite la communauté Assyro-Chaldéenne la plus importante de France.

    Une foule compacte communiait avec ferveur à la pensée de ces chrétiens innombrables du Moyen-Orient, aujourd’hui persécutés, pourchassés, décimés, martyrisés.

    Leurs assassins sont connus : les barbares de l’Etat islamique qui opèrent en toute impunité aux confins de l’Irak, de la Syrie ou de la Libye. Leurs méthodes sont radicales : user de moyens toujours plus sanguinaires et spectaculaires avec une rage et une détermination qui font froid dans le dos. Leur but de guerre est évident : éradiquer toute présence chrétienne dans une vaste aire géographique qui a pourtant vu naître la religion du Christ, deux mille ans plus tôt. En Syrie, des centaines de chrétiens, de tous âges et de toutes conditions, sont déplacés ces jours-ci, déportés en zones inconnues, promis à un sort terrible que chacun pressent avec effroi au souvenir du martyr subi voici peu en terre libyenne par les 21 coptes égyptiens.

    Quoique soutenue par la Conférence des évêques de France, la manifestation de solidarité ne fut guère relayée par les médias et peu de personnalités nationales s’y sont pressées, à l’exception notable de Mgr Lalanne, évêque de Pontoise, de  François Pupponi (PS) et Jérôme Chartier (UMP), respectivement députés maires de Sarcelles et de Domont.

    En ce jour de recueillement, il ne fut pas question de rechercher la moindre responsabilité politique à ce drame historique : les apprentis sorciers qui, aux Etats-Unis comme en France, ont armé sans états d’âme les terroristes islamistes ou qui soutiennent toujours ces pétromonarchies qui financent inlassablement le djihad dans le monde, devront tôt ou tard répondre de leurs actes insensés. 

    Nul n’a davantage songé, à cet instant précis, à promouvoir quelque issue concrète que ce soit à cette tragédie inédite : les puissances historiques qui peuvent encore influer sur le cours des évènements, de la Russie aux Etats-Unis, de la France au Royaume-Uni, sans oublier les acteurs régionaux, de l’Egypte à la Turquie, auront tôt fait à se gendarmer effectivement, sans pouvoir éternellement se dérober à leurs responsabilités diplomatiques et militaires.

    Un seul mot d’ordre occupait alors les esprits en cette matinée du 1er mars : résister. Résister dans la prière et le recueillement.

    Résister à la barbarie islamiste qui dévaste des contrées entières, avec une violence inouïe, en emportant tout sur son passage, églises, villages et vies humaines. Résister à une idéologie totalitaire qui veut tout abolir, y compris l’empreinte culturelle du passé, en saccageant musées, bibliothèques et mausolées. Résister à une entreprise de nature génocidaire qui voudrait éradiquer les particularismes locaux et les minorités religieuses, au premier rang desquelles les communautés chrétiennes dont la présence vénérable, entre le Tigre et l’Euphrate, à Kobané comme à Mossoul, se confond avec une terre biblique qui fut rien moins que le berceau sacré de l’humanité.

    Résister pour éviter que les chrétiens d’Orient ne sortent définitivement de l’Histoire."

    Michel Janva