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  • Juppé-Sarkozy: et si le match de la primaire pour 2017 était en train de basculer?

    Ils ne doivent pas être mécontents que l'on tourne la page grecque. Car c'est peu dire que ni Alain Juppé ni Nicolas Sarkozy n'ont particulièrement brillé au cours de cette séquence ouverte par l'annonce du référendum à Athènes. Durant quinze jours, les deux rivaux potentiels pour la primaire de 2016 ont multiplié les changements de discours, ce qui a considérablement nui à la lisibilité de leur position.

    Au lendemain du "non" grec, Alain Juppé s'empresse de réagir. Sur son blog, le maire de Bordeaux estime qu'il faut aider la Grèce à sortir "sans drame" de la zone euro "si c'est son souhait", alors qu'il disait quelques jours plus tôt son espérance que "la Grèce reste avec nous". Et après la signature de l'accord à Bruxelles, il se félicite du dénouement de la crise, donnant l'impression de ne pas avoir de conviction forte.

    Si l'on attend toujours la réaction officielle de Nicolas Sarkozy à l'accord, lui non plus n'a pas été exempt de tout revirement. La semaine précédant le scrutin, il use d'un ton très dur au cours d'une interview au Monde pour dénoncer Alexis Tsipras et considérer que la Grèce s'est auto-suspendue de la zone euro. Puis après la victoire du non, il appelle à une nouvelle recherche de compromis, rejoignant ainsi la position de François Hollande et Manuel Valls. 

    Pour ne rien arranger à la situation de Nicolas Sarkozy, son parti s'est largement divisé lors du vote au Parlement français; plus de 70 députés se sont abstenus ou ont voté contre. Le sujet européen apportait une nouvelle confirmation que l'ancien chef de l'Etat ne parvenait pas à faire taire les divergences dans son propre camp; dans le même temps des critiques ont suivi son soutien à une pétition très conservatrice sur les églises de France. Résultat, il ne fait plus l'unanimité, y compris au coeur de son électorat de mai 2012.

    En duel, Juppé n'a jamais été aussi proche de Sarkozy

    Cette semaine, un nouveau sondage est venu confirmer une tendance à l'oeuvre depuis que Nicolas Sarkozy a replongé dans l'arène. Sa popularité s'érode au profit de son ancien ministre des Affaires étrangères. Dans le baromètre Ifop pour Paris Match et Sud Radio, Alain Juppé est, comme depuis longtemps, la personnalité politique préférée des Français. Il recueille 70% d'opinions positives quand l'ancien chef de l'Etat n'est qu'à 40%. "C'est le reflet de sa popularité supérieur au centre et dans une partie de l'électorat de gauche", précise au HuffPost Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop.

    Mais le principal enseignement est que l'ex-Premier ministre creuse particulièrement l'écart auprès des sympathisants Les Républicains avec 87% de bonnes opinions contre 81% à Nicolas Sarkozy. Résultat, en duel, l'écart n'a jamais été aussi maigre en faveur de l'ex-Président. Alors qu'il était largement le préféré en février (62% contre 38), le voilà désormais à 52/48. Ce résultat qui est dans la marge d'erreur démontre que Nicolas Sarkozy est désormais "challengé" dans le coeur de cible de la primaire. "Cela ne fait que confirmer que son retour est raté", raille un élu de l'opposition.

    Alexandre Boudet

    source : huffingtonpost.fr :lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFZFFkFEyUyCCsqMG.shtml

  • A LIRE : DE LA CAVALERIE AUX FORCES SPÉCIALES – L’HISTOIRE DU 13E RDP

    Observer, renseigner, transmettre, telles sont les missions imparties aux dragons parachutistes du 13e RDP, spécialisés dans la recherche en territoire hostile, « au-delà du possible ».

    Le 4  octobre 1776, en Languedoc, Charles-Louis de Chemerault, marquis de Bardezières, lève un régiment de dragons « de gentilshommes ». Nommé régiment des « dragons de Monsieur », en l’honneur du frère de Louis XVI, il devient le 13e régiment de dragons, selon le rang d’ancienneté dans l’arme, le 1er janvier 1791.

    Le régiment se bat en France et en Belgique, avant de participer avec honneur à toutes les campagnes du premier Empire. Il se distingue particulièrement à Hohenlinden (1800), Austerlitz (1805), Iéna (1806), la Moskowa (1812). Dissous le 6 décembre 1815 après Waterloo, il est recréé le 20 décembre 1855 sous Napoléon III, comme régiment des dragons de la garde impériale et devient le 1er  janvier 1857 le régiment des dragons de l’Impératrice. Il participe aux batailles d’Italie et de la guerre franco-allemande. En 1871, il reprend son ancienne dénomination. Il s’illustre au cours de la Premiere Guerre mondiale à Ypres (1914) et Verdun (1916). Mécanisé en 1936, il participe aux campagnes de Belgique et de France en 1940. Il perd la totalité de ses chars Somua à Dunkerque. Le régiment est évacué sur l’Angleterre, puis rapatrié en France, poursuit le combat jusqu’à l’armistice. Cité à l’ordre de l’armée, il est dissous. Reconstitué le 7 octobre 1944, il est engagé sur le front de l’Atlantique (poche de Royan). Réformé en 1952 à Castres, le 13e dragons devient parachutiste. Il débarque en Algérie en 1956 pour s’installer en Grande Kabylie dans le secteur d’Azazga. Il participe à toutes les grandes opérations : Algérois, frontière tunisienne, Ouest saharien, Constantinois. Il rentre en métropole en août 1962, après 7 ans de guerre où il a perdu 55 des siens au combat dont 3 officiers, auxquels il faut ajouter 137 blessés.

    Le 13e RDP retrouve la métropole et s’installe à Castres, aux ordres du lieutenant-colonel Dunand-Henry. Il y reprend ses activités habituelles : instruction, sauts et manœuvres. A l’arrivée du lieutenant-colonel de Courson, en 1963, il reçoit sa vocation interarmes et se transforme en régiment de recherche. Le PC, l’ECS*, 2 escadrons de découverte et un escadron d’instruction font alors mouvement sur Nancy et Dieuze, où le 13e RDP prend possession des cantonnements ayant appartenus à l’armée impériale après l’annexion de la Lorraine à l’Allemagne en 1870.

    Tout est à faire car les bâtiments sont dans un délabrement avancé : la première tâche sera de rendre les lieux habitables. Pendant ce temps, l’un des deux escadrons de découverte, qui incorpore la compagnie des commandos dissoute et stationnée à Langenargen, en République Fédérale d’Allemagne, prend la dénomination de 2e escadron du 13e RDP.

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  • Les résidents étrangers doivent près de 120 millions d'euros aux hôpitaux de Paris

    Les hôpitaux de Paris ont toutes les peines du monde à se faire payer par leurs patients résidant à l'étranger et venus se faire soigner en France. Leur dette cumulée envers l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris s'élevait à près 120 millions d'euros, fin 2014, selon un document interne de l'AP-HP dont le contenu a été révélé par l'AFP, jeudi 16 juillet.
    Au 15 novembre 2014, l'AP-HP décomptait 118,6 millions d'euros de sommes non recouvrées auprès de patients, français ou non, résidant à l'étranger, ou de leurs assureurs. Un montant qui équivaut à plus du double du déficit de l'AP-HP pour ses activités de soins en 2014, soit 49 millions d'euros.
    Faire payer les patients par avance
    Parmi les pays les plus redevables, l'Algérie arrive en tête, avec 31,6 millions d'euros, suivie du Maroc (11 millions), des Etats-Unis (5,7 millions), de la Belgique (4,9 millions), de la Tunisie (4,7 millions) et de l'Italie (4,1 millions).
    De 2010 à 2014, le nombre de séjours liés à l'accueil de patients domiciliés à l'étranger a crû de 9,8%. Pour lutter contre les impayés, les hôpitaux de Paris feront payer à l'avance les patients pour les interventions programmées, à partir de septembre. Depuis 2013, l'AP-HP applique des majorations de 30% sur la plupart de ses tarifs pour les patients résidant à l'étranger, en dehors des urgences.
    source

  • « Par la plume et l’épée »


    Tel est le titre d’un recueil de poèmes signés d’Angélique Lachaume.

    A contre-courant, cette jeune Française talentueuse nous offre des vers empreints d’idéal, dédiés à la France, à sa jeunesse, à Dieu…

    Il faut remettre la poésie à l’honneur, dans notre époque de laideur, de « décivilisation », d’abandon du français…

    Par la plume et l’épée, Editions des Cimes, collection « Lettres françaises », 40 pp., 6 €, format 10 x 16 cm., disponible ici. Préface de Jean de Viguerie, introduction de Gabrielle Cluzel.

    Voici un texte extrait de l’ouvrage :

    Spiritus Leonis

    Toi qui n’as pas connu les terreuses tranchées
    Ne crois pas que ton siècle soit vierge de drames,
    Il te faudra lutter à l’école des âmes :
    Le front du vrai combat de la fidélité.

     

    Vois-tu ces idéaux répugnants et bourgeois
    Déferler sans merci, comme un souffle infernal :
    « Qu’importe la patrie ? L’heure est aux bacchanales,
    La France pour grandir n’a pas besoin de moi ».

    Plutôt que de chérir une vie trop mesquine
    Dans les vieux entresols des mornes décadences,
    Embrase ta jeunesse au mépris des souffrances,
    Vis ! Sois celui que la seule mort assassine !

    Façonne de tes mains, forge au feu de ton âme,
    Pour la rédemption de ta mère patrie,
    Ce bonheur qui sera tout l’honneur de ta vie ;
    Dût-elle être bien pauvre, qu’elle soit de flamme !

    http://www.contre-info.com/par-la-plume-et-lepee#more-38798

  • Grand remplacement : le Parlement adopte la réforme du droit d’asile

    Alors que la tension migratoire est à son comble, la réforme du droit d’asile a été définitivement adoptée mercredi à l’Assemblée nationale, rendant encore plus attirant ce qui constitue l’un de principaux réservoirs d’immigration clandestine, sans pour autant donner les moyens de mieux traiter les vrais demandeurs d’asile.

    Sur le papier, le texte prévoit de raccourcir les délais du traitement des dossiers des demandeurs d’asile et d’optimiser leur répartition en désengorgeant l’Île-de-France. Les députés PS, PRG et UDI, malgré des bémols, ont approuvé le projet de loi, traduction d’une promesse de campagne de François Hollande. À l’inverse, les élus LR (UMP) et FN ont voté contre « une occasion manquée », notamment par l’absence d’« organisation systématique et rapide du retour des déboutés », et jugé que le texte allait « encourager des dizaines de milliers de demandeurs supplémentaires ». Front de Gauche et écologistes ont jugé la réforme trop peu ambitieuse.
    Pour le gouvernement, le projet de loi visait à « sauver un système à bout de souffle » et mettra la France en conformité avec la législation européenne, alors que les demandes d’asile ont augmenté de 83 % depuis 2007.

    Dans les faits, elle vise avant tout à rendre plus acceptable le Grand Remplacement, en dispersant les demandeurs sur tout le territoire. 
    ● Aujourd’hui, 50 % des dossiers sont déposés en Ile-de-France. Pour éviter les concentrations territoriales, le texte prévoit des directives strictes de répartition des migrants dans les centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA).
    ● Pour améliorer les conditions d’accueil, les migrants seront contraints d’accepter la place qui leur sera attribuée dans un CADA où qu’il soit situé pour percevoir une allocation. De 5.200 en 2001, les places en centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) sont passées à près de 25.000 en 2014.
    Par ailleurs, l’accès au marché du travail et à la formation professionnelle sera autorisé au demandeur d’asile lorsque l’Ofpra n’aura pas statué sur sa demande dans les délais, bref, il sera régularisé de facto.

    Un rapport de la Cour des comptes révélait que malgré l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui leur est notifiée, seul 1 % des déboutés sont effectivement éloignés. La plupart d’entre eux restent sur le territoire français, grâce à d’autres procédures telles qu’“étranger malade” afin d’obtenir un titre de séjour.

    Rien n’est prévu dans le texte pour remédier à cet état de fait, qui dévoie le droit d’asile et le transforme en pompe aspirante à immigration économique. Le gouvernement promet d’agir dans une deuxième loi sur le droit des étrangers, loi qui n’est même pas en préparation. Bref, nous sommes en parfaite cohérence avec l’attitude de M. Cazeneuve, qui encourage les clandestins de Calais de demander asile en France ou qui accueille d’autres clandestins à Paris comme des VIP…

    http://fr.novopress.info/190738/parlement-adopte-reforme-du-droit-dasile/

  • Chevauchée d'Arthur

    La chevauchée littéraire, devenue mythique d’Artus
    Nous avons longtemps hésité avant de classer l'article d'Hervé Glot, issu d'une contribution au magazine des Amis de l'écrivain normando-breton, Jean Mabire . Il avait sa place dans notre rubrique "émotion/réflexion", car l'histoire du magazine Artus relève d'abord de la littérature, de la poésie, de l'image et de l'imaginaire. Mais par la vocation ambitieuse qu'elle s'assignait, au service de la large culture celte, toujours vivante et ardente, par l'enthousiasme  qu'elle a suscité auprès d'artistes, d'intellectuels, du public, par l'impulsion enfin qui continue de nourrir rêves et convictions, elle relève finalement de la rubrique "communautés vivantes". 
    Guilhem Kieffer
    "Difficile de prendre individuellement la parole au sujet d’une aventure qui fut avant tout collective, d’autant que les années ont en partie gommé le contexte qui vit la naissance et l’évolution de la revue Artus, puis, par la suite, des éditions du même nom. Mais soit, je tenterai d’être le chroniqueur concis et néanmoins fidèle d’une chevauchée qui s’est étalée dans le temps et bien sûr, comme tout corps vivant, a initié ou subi ses propres métamorphoses.
    L’affaire est ancienne, puisque c’est en 1979 que fut fondée l’association éditrice de la revue, avec pour dessein d’explorer les voies de la culture celtique d’hier, et d’en faire entendre les voix d’aujourd’hui. Cette association naissait en Bretagne, à Nantes capitale du duché, et Jean-Louis Pressensé en était le directeur et le premier rédacteur. Artus : le nom avait, bien sûr, été choisi en référence au roi de la Table Ronde, dont le royaume légendaire s’étendait sur les deux rives de la Manche. 
    Il élargissait considérablement le réduit breton auquel nous étions certes attachés… mais à condition d’exercer toute liberté dans les instants où il nous siérait de larguer les amarres, comme en témoignait le sous-titre "pays celtiques et monde nordique". L’association était née d’une réaction contre une certaine vision en vogue dans les années 70, celle d’une Bretagne étroite, suffisante et, pour finir, morte d’un trop plein "de légitimes revendications et de droits imprescriptibles"…
    Sources et survivances d’un imaginaire celtique
    Nous souhaitions rechercher, au sein d’un univers plus large, les sources et les survivances d’un imaginaire celtique. Et nous nous interrogions: « Segalen est-il moins celte quand il compose Les Immémoriaux, Kenneth White quand il décrit Hong-Kong, Michel Mohrt quand il rédige "L’ours des Adirondacks ?" »
    Dès lors se posait le problème du contenu que nous entendions donner au terme « celtique ». Pour ma part, très sensible à l’enseignement que prodiguait (parfois dans la douleur) Christian-J. Guyonvarc’h, l’Irlande, avec sa mythologie miraculeusement transmise, était un des conservatoires et l’un des foyers où aller chercher les brandons encore vivants du grand récit. Des brandons à raviver parce que, sans cette lueur venue de ses franges "barbares’", l’Europe, qui cherchait à s’inventer, faisait l’impasse sur une partie de son âme (elle a fait mieux depuis !). De notre point de vue, c’était pour les artistes, les créateurs, se priver d’une source d’inspiration dont des écrivains majeurs, comme Yeats ou Joyce (bon gré, mal gré), avaient fait le suc de leur œuvre, et dont le cinéma s’emparait désormais avec gourmandise. J’aime toujours rappeler que l’Irlande, un tout petit pays, peut se flatter d’avoir porté, bien au-delà de son nombril, la lumière de ses écrivains et que l’imaginaire est une pensée vivante, une flamme que l’on ravive au contact de la diversité du monde. 
    Pourtant, la volée de bois vert ne vint pas des Bretons pur beurre : il apparut rapidement que l’usage que nous faisions des termes celte ou celtique, et ce que nous affirmions comme un héritage mésestimé étaient, pour certains, des vocables strictement interdits, des territoires de la pensée absolument prohibés. Passons sur ces polémiques, elles n’en méritent pas davantage.
    Un sentiment géographique et quasi climatique  
    Nous cherchions à faire partager un sentiment géographique et quasi climatique : cette Europe du nord-ouest, atlantique et baltique, est (de toute évidence) un mélange de terre et d’eau, un espace terraqué aux limites indécises, aux lumières parfois incertaines et aux origines parfois contradictoires. Nous souhaitions faire naître peu à peu, par les textes des chercheurs, ceux des écrivains et des poètes, les œuvres des photographes, des peintres ou des graveurs, etc, une esthétique, un esprit, qui donneraient à la revue une couleur que j’espérais singulière. 
    Jean-Louis Pressensé avait, au tout début de l’aventure, suggéré cet en-dehors des territoires trop arrimés, en évoquant l’Artusien en devenir : « Etre enfant du granit, de la houle, des forêts et du vent, être pétri de fidélité, de folie et de rêves…» Et, effectivement, les filiations furent de cœur, de consanguinité spirituelle, de générosité, jamais fondées sur l’intérêt ou le conformisme idéologique. 
    La revue fut, pour bien des rédacteurs, une école pratique et un centre de formation intellectuelle. Nous approfondissions nos compétences techniques, passant de la terrible composphère, fleuron de chez IBM, à l’ordinateur, et la table de la salle à manger, qui servait de table de montage, conserve les ineffaçables stigmates du cutter de mise en page : à ces moments-là, il fallait penser avec les mains, non sans avoir affirmé, quelques instants auparavant, après Rimbaud, que la main à plume valait bien la main à charrue.
    Nous allions vers les artistes ou les chercheurs par inclination personnelle, aussi bien que par curiosité pour qui nous intriguait. Ainsi, la revue développait son contenu, tandis que les numéros sortaient avec la régularité qu’autorisaient nos occupations professionnelles. Artus a fédéré des énergies, confronté des individualités et surtout nous a conforté dans le sentiment que l’équilibre, le nôtre en tout cas, se trouve où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes.
    Un équilibre où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes
    Peu à peu, nous avons orienté notre publication vers des thèmes plus précis. Parurent ainsi "Le Graal", "A chacun ses Irlande", "Au nord du monde", "Harmonique pour la terre", "L’Amour en mémoire", "Ecosse blanches terres", "Mégalithes", "Archipels, vents et amers", autant de titres qui signaient des affinités électives, des rencontres insolites ou prévisibles. Avec le recul, cette formule éditoriale a eu le grand avantage d’ouvrir un espace accueillant et de permettre la constitution d’un noyau de collaborateurs, qui auront trouvé dans le rythme revuiste, à la fois souplesse, diversité et régularité. 
    Les universitaires Jacques Briard pour l’archéologie, Christian-J. Guyonvac’h pour le domaine celtique, Léon Fleuriot pour les origines de la Bretagne, Philippe Walter pour la littérature arthurienne, Régis Boyer pour le monde nordique, Gilbert Durand pour le vaste champ de l’imaginaire, furent parmi d’autres, nos guides et nos interlocuteurs. Patrick Grainville et Kenneth White nous donnèrent de sérieux coups de main. Philippe Le Guillou a été le compagnon de nos rêveries scoto-hiberniennes. Michel Le Bris a bercé nos songes romantiques au rythme des puissances de la fiction; quant à Pierre Dubois, il a été pour nous tous l’empêcheur de raisonner en rond, le Darby O’Gill des raths et des moors.
    La revue a permis, en outre, de créer un lectorat qui est naturellement resté fidèle lors du glissement -amorcé en douceur au milieu des années 80- de la revue vers la maison d’édition, ayant ainsi, pour effet, de résoudre partiellement le problème de la diffusion.
    Après s’être essayé à la publication de textes relativement courts : "Enez Eussa" de Gilles Fournel, "Marna" d’Yvon Le Menn, "la Main à plume" de Philippe Le Guillou, suivront une vingtaine de livres dont "Ys dans la rumeur des vagues" de Michel Le Bris, ou "Les Guerriers de Finn" de Michel Cazenave. Des albums sont consacrés à des peintres, des sculpteurs, des graveurs, des photographes (Yvon Boëlle, Jean Hervoche, Carmelo de la Pinta, Bernard Louedin, Sophie Busson, Jean Lemonnier, Geneviève Gourivaud).  
    Avec Pierre Joannon, nous éditerons un gros album, "L’Irlande ou les musiques de l’âme", une somme menant de la protohistoire à la genèse de l’Irlande contemporaine, que reprendront les éditions Ouest-France. Toujours à l’affut des méandres de la création, sous la direction de Jacqueline Genêt, de l’université de Caen, nous avons publié les variations des écrivains de la renaissance culturelle irlandaise, autour de la légende de Deirdre. 
    Depuis ces temps de fondation, d’autres livres bien sûr sont parus, parfois en coédition avec Hoëbeke ou Siloë. Citons "Arrée, l’archange et le dragon", "Des Bretagne très intérieures", "Une Rhapsodie irlandaise", plus récemment "Lanval" et ,dernier en date, "Les îles au nord du monde", un texte de Marc Nagels illustré par Didier Graffet, avec des photographies de Vincent Munier.
    Un numéro spécial avait marqué un tournant dans l’histoire d’Artus. Ce n’était déjà plus le fascicule habituel, mais un véritable album titré "Brocéliande ou l’obscur des forêts". Il allait nous conduire vers une autre direction : une heureuse conjonction permit à Claudine de créer et d’asseoir" au château de Comper" le Centre de l’Imaginaire Arthurien. Mais cela est une autre histoire, et je ne voudrais pas m’approprier abusivement ce qui appartient à une fraternité sûrement plus vaste que la mienne, sinon en rappelant ce que pourrait être… une errance arthurienne.
    Vagabondage dans l’espace arthurien
    Histoire des hommes et de leur imaginaire, rêves, foi, mythes, voilà un terrain de pérégrinations assez inépuisable, au milieu duquel l’héritage celtique et la légende arthurienne brillent, aujourd’hui, d’un éclat particulier, avec leur cortège de prouesses et d’enchantements, dont le moindre n’est pas la promesse de la quête.
    Le roman arthurien n’a pas inventé la quête, mais il lui a donné une couleur et une dimension renouvelées. La quête chevaleresque n’est ni la descente aux Enfers d’Orphée ou de Virgile, la fuite d’Énée ou la dérive involontaire d’Ulysse. À travers d’innombrables épreuves, dont on ne sait dans quelle réalité elles se déroulent, elle unit, à un voyage qui porte ordre et lumière là où règne le chaos, un cheminement intérieur, recherche de perfection ou d’absolu.
    Au centre de la cour arthurienne, la Table Ronde rassemble les meilleurs chevaliers, venus du monde entier briguer l’honneur de servir. Alors, commencent les expéditions, entreprises sur un signe, une requête, un récit marqué d'étrangeté. Lorsqu’il prend la route, chaque chevalier devient, à lui seul, l’honneur de la Table Ronde et la gloire du roi. Il forme l'essence même de la chevalerie arthurienne, affirmant la nécessité de l'errance, le dédain des communes terreurs, la solitude, qui ne s’accompagne que d’un cheval et d’une épée. Il ne sait ni le chemin à suivre, ni les épreuves qui l'attendent. Un seule règle, absolue, lui dicte de « prendre les aventures comme elles arrivent, bonnes ou mauvaises ». Il ne se perd pas, tant qu’il suit la droite voie, celle de l'honneur, du code la chevalerie.
    La nécessité de la Quête est partie intégrante du monde arthurien. Au hasard de sa route, le chevalier vient à bout des forces hostiles. Il fait naître l’harmonie, l’âge d’or de la paix arthurienne dans son permanent va et vient entre ce monde-ci et l’Autre Monde, car l’aventure, où il éprouve sa valeur, ne vaut que si elle croise le chemin des merveilles. Sinon elle n’est qu’exploit guerrier, bravoure utilitaire. Seul, le monde surnaturel, qui attend derrière le voile du réel, l’attire, et lui seul est qualifiant.
    Les poètes recueillent la Matière de Bretagne vers le XIIe siècle, de la bouche même des bardes gallois et, sans doute, bretons. Malgré le prestige du monde antique et des romans qu’il inspire et qui ne manquent pas de prodiges, la société cultivée découvre, fascinée, les légendes des Bretons (aujourd’hui nous parlerions des Celtes), un univers culturel perçu comme tout autre, d’une étrangeté absolue. Le roman, cette forme nouvelle nourrie de mythes anciens, donne naissance à des mythes nouveaux, la Table Ronde, le Graal, l’amour de Tristan pour Iseult, Merlin… Parmi les référents culturels de l’Europe, en train de naître, elle s’impose en quelques dizaines d’années, du Portugal à l’Islande, de la Sicile à l’Écosse.
    La légende celtique, mêlée d’influences romanes ou germaniques, constitue une composante fondamentale pour l’Europe en quête d’une identité qui transcende les nécessités économiques et politiques. Mais le thème de la quête représente, plus fondamentalement croyons-nous, un itinéraire proprement spirituel, initiatique ou mystique même, pour certains. Elle manifeste, aussi, un besoin d’enracinement, la recherche de valeurs anciennes, prouesse, courtoisie, fidélité, largesse, l’aspiration à l’image idéale de ce que nous pourrions être.
    Une fois de plus, le roi Arthur revient : non pas la figure royale, mais l’univers de liberté et d’imaginaire qu’il convoie. A qui s’interroge sur cette postérité tenace, sur ces résurrections insistantes, on peut trouver des raisons, dans le désordre, culturelles, patrimoniales, psychanalytique, politiques, artistiques. Pour nous, nous dirons, simplement et très partialement, qu’il s’agit de la plus belle histoire du monde, et qu’il suffit de revenir au récit, à ces mots qui voyagent vers nous, depuis plus de huit siècles, pour comprendre que les enchantements de Bretagne ne sont pas près de prendre fin."
    Hervé Glot 

  • Marie Cherrier – Complotiste

    Que voulez-vous je suis sceptique
    se pourrait-il que ma chanson
    passe pour trouble à l’ordre public
    et demain me mène en prison ?
    Que voulez-vous j’suis complotiste
    et de le chanter devant vous
    j’pourrais passer pour prosélyte
    mais faut-il ne rien dire du tout ?

    Difficile pour l’esprit tranquille
    réussir flotter tout le long
    à chaque vers risquer l’exil
    le venin des qu’en-dira t’on

    Heureusement j’suis malhabile
    avec les moutons de Panurge
    je jette un d’leur jugement facile
    par dessus bord et c’est le déluge

    Des indulgences, des bien-pensances
    de toutes les superstitions
    pour expier mon irrévérence
    ou lui accorder rémission

    Que voulez-vous je suis sceptique
    se pourrait-il que pour un « non »
    j’passe pour trouble à l’ordre public
    et demain jetée en prison ?
    Que voulez-vous j’suis complotiste
    à force de botter en touche
    j’pourrais passer pour terroriste
    moi qui n’f’rais pas d’mal à une mouche ?

    Conscience heureuse et clandestine
    j’y ai croisé quelques soiffards
    quelques paumés, quelques débiles
    mais à distance des salopards

    J’espère seulement que ça n’est pas
    par seul esprit d’contradiction
    quand je vois la gueule des rois
    rassurée j’en conclue que non !

    Pas fatiguée, pas résignée
    sous un coin d’ombre, une limonade
    j’vais rester d’bout ça s’ra parfait
    et chanter à la cantonade

    Que voulez-vous je suis sceptique
    se pourrait-il que ma chanson
    passe pour trouble à l’ordre public
    et demain me mène en prison ?
    Que voulez-vous j’suis complotiste
    et de le chanter devant vous
    j’pourrais passer pour prosélyte
    mais faut-il ne rien dire du tout ?

    J’suis la cata dans la courbette
    (en toute modestie j’espère)
    j’ai tendance à rel’ver la tête
    (si ça n’gêne personne derrière)

    Quand ce n’sont pas les crosses en l’air
    ni les gendarmes ni les bâtons
    la morale est publicitaire
    et la milice dans nos maisons

    Pour chanter mes doutes à qui veux
    j’vais pas m’planquer dans les broussailles
    c’est pas confort les épineux
    j’salue les copains sur la paille

    Que voulez-vous je suis sceptique
    se pourrait-il que pour un « non »
    j’passe pour trouble à l’ordre public
    et demain jetée en prison ?
    Que voulez-vous j’suis complotiste
    à force de botter en touche
    j’pourrais passer pour terroriste
    moi qui n’f’rais pas d’mal à une mouche ?

    Dans quelques temps, la fin du film
    les va-t’en-guerre et les banquiers
    les journaleux, les pédophiles
    tout le pouvoir sera parfait

    Les bonnes gens, en cons zélés
    assis les mains sur les genoux
    au premier rang pour balancer
    pourront surveiller à leur goût

    Nous tous les gueux, tous les sceptiques
    pas chauds des choix d’la production
    on s’ra taxés de complotistes
    on s’souhait’ra « bienv’nu » en prison !

    Que voulez-vous je suis sceptique
    se pourrait-il que ma chanson
    passe pour trouble à l’ordre public
    et demain me mène en prison ?
    Que voulez-vous j’suis complotiste
    et de le chanter devant vous
    j’pourrais passer pour prosélyte
    mais faut-il ne rien dire du tout ?

    Que voulez-vous je suis sceptique
    se pourrait-il que pour un « non »
    j’passe pour trouble à l’ordre public
    et demain jetée en prison ?
    Que voulez-vous j’suis complotiste
    à force de botter en touche
    j’pourrais passer pour terroriste
    moi qui n’f’rais pas d’mal à une mouche ?

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/marie-cherrier-complotiste_139023.html#more-139023

  • La Russie refuse la primauté des verdicts des Cours internationales: l’oligarchie Khodorkovski n’empochera pas les milliards promis …

    Une  centaine de députés russes avaient saisi la Cour constitutionnelle afin qu’elle examine si la Russie, qui a signé la Convention européenne des droits de l’Homme en 1996, était obligée d’appliquer toute décision de la CEDH, même en cas de contradiction avec la Constitution russe. La Cour Constitutionnelle de Russie vient de répondre à cette interrogation en affirmant la primauté des décisions de justice ou de lois russes, sur les décisions de justice ou les lois internationales, ce qui en fait élargi le champ d’application au-delà de la seule CEDH:

    « La Cour de Strasbourg a le droit d’indiquer aux pays les erreurs constatées dans leurs lois, mais si les décisions de la CEDH vont à l’encontre de la Constitution de la Russie, cette dernière doit agir compte tenu de ses intérêts nationaux », avait estimé le président de la Cour constitutionnelle Valeri Zorkine dans un article paru en octobre 2010 dans le quotidien Rossiïskaïa Gazeta.

    « La CEDH n’est pas une instance supérieure aux juridictions nationales. Un arrêt de la CEDH ne peut donc pas annuler une décision judiciaire rendue sur le territoire d’un Etat signataire de la Convention européenne des droits de l’Homme », a indiqué Dmitri Viatkine, représentant de la Douma (chambre basse du parlement russe) à la Cour constitutionnelle.

    “Les organes judiciaires suprêmes de pays européens comme l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche ou la Grande-Bretagne respectent également le principe de la primauté de leurs lois fondamentales dans l’application des décisions de la CEDH”, a affirmé la Cour.

    “En effet, tous les pays ne reconnaissent pas la juridiction des institutions internationales des droits de l’Homme”, a déclaré Sergueï Pachine membre du Conseil pour les droits de l’Homme auprès du Kremlin.

    “La Russie paye régulièrement de petites compensations de quelques milliers d’euros”, auxquelles elle est souvent condamnée par la CEDH suite à des plaintes de particuliers, rappelle M. Pachine.

    “Mais quand il s’agit de sommes importantes comme dans le cas de Ioukos”, le nouveau principe  [de la primauté russe] “peut être appliqué”, explique-t-il.

    Le ministère russe de la Justice a déjà déclaré mardi qu’il agirait “conformément à la décision de la Cour constitutionnelle de Russie” dans le règlement de l’affaire des ex-actionnaires de Ioukos.

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  • Vous reprendrez bien un peu de foie de foetus ?

    Plusieurs médias veulent étouffer le débat éthique suscité par la vidéo montrant une haute responsable du Planning familial américain expliquer comment elle fournit des organes de bébés avortés à des laboratoires. Leur argument ? Le planning familial américain affirme, pour sa défense, que la pratique est légale. Réponse de Koz, dans une tribune publiée sur le Figaro Vox :

    "[...] admettons pour les besoins du raisonnement que la pratique soit légale. Je noterais toutefois deux choses: d'une part que le Dr Nucatola, dans la video, laisse elle-même clairement entendre qu'il faut solliciter quelque peu l'interprétation des textes pour s'y juger conforme et, d'autre part, que le fait qu'une pratique soit légale n'a jamais épuisé le débat moral. (...) Il y a donc cette info: le planning familial reconnaît fournir des organes de fœtus avortés à des laboratoires. Notez que je ne dis rien là que de très factuel: c'est leur communiqué de presse, c'est leur défense, c'est admis.

    Rien que cela devrait déjà susciter pour le moins un peu d'interrogation.

    Mais si l'on creuse un peu, que nous dit-elle et qu'apprend-on?

    1) Que le Planning Familial US bénéficie d'une intégration verticale exemplaire, depuis le conseil aux femmes enceintes jusqu'à la valorisation des déchets… mais que cette intégration verticale n'est pas, par elle-même, sujette à quelque interrogation éthique que ce soit ;

    2) Quele Planning Familial US s'organise en amont avec des laboratoires pour assurer l'approvisionnement en organes.Il s'enquiert des besoins des laboratoires et se fait fort de leur fournir les organes convoités. Nous parlons bien d'organes: manifestement, il est malséant d'employer ce terme et l'on préférera le mot «tissus», qui est plus joli et nous ferait presque penser à de la soierie. En l'occurrence, il s'agit bien d'extraire des bouts de fœtus: des bras, des jambes, des cœurs, des foies…

    3)Qu'il ne s'agit même pas de faire avec le résultat de l'avortement, mais d'organiser l'avortement à cette fin ;

    4)Qu'il conviendrait d'analyser la pratique comme un don d'organes. Excusez ma brusquerie,(...) mais il me semble que c'est le seul cas dans lequel on tue le donneur. Sans vouloir être excessivement tatillon, pouvons-nous convenir que cela peut mériter un questionnement éthique?

    5)Que le consentement de la mère est suffisant: au stade où nous en sommes, puisqu'on en a déjà dénié l'humanité du fœtus, pourquoi en effet ne pas considérer que ce que la mère donne, ce sont ses propres organes?Même si c'est aberrant et contraire à la réalité. Même si, il m'a semblé comprendre, avec mon peu de connaissance en la matière, qu'elle garde bien tous les siens propres. Bref, le consentement de la partie concernée n'est absolument pas requis ;

    6)Que des médecins ont orienté leur savoir-faire non pas pour l'intérêt de la mère (et ne parlons pas de l'enfant: restons convenables) mais dans l'intérêt des laboratoires. Ils apprennent ainsi à réaliser des avortements sous échographie pour, nous dit-on, savoir où poser les forceps et ne pas risquer d'abîmer les organes recherchés;

    7)Que ces médecins, lorsque cela est nécessaire, incitent le fœtus à changer de position pour se présenter de manière plus convenable pour son démembrement.Parce qu'il vaut mieux qu'il se présente par le siège si l'on veut en extraire les jambes ou les organes inférieurs, ou par la tête, si ce sont les organes supérieurs que l'on convoite.

    Mais ceci est conforme aux plus hauts standards éthiques du Planning Familial US."

    Louise Tudy

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html