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Pierre Larti, Génération Identitaire : Ce sont les derniers soubresauts d’une justice idéologue à l’agonie
Source : Boulevard Voltaire
Pierre Larti est responsable de la section parisienne de Génération Identitaire. Il était ce samedi à Calais, avec 130 autres militants, pour bloquer – sans violence – les points d’accès entre la jungle et la ville. Quatorze militants ont été placés en garde à vue. Trois d’entre eux ont écopé de trois mois de prison ferme. -
JT du Vendredi 18 Mars 2016
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Mariage LGBT et polygamie : il n'y a pas de dérapage
Selon Thibaud Collin,, qui prend la défense de Marion Maréchal Le Pen, en montrant les conséquences de la loi Taubira :
"[...] Non seulement le propos de Marion Maréchal-Le Pen n’est pas un dérapage mais il exprime fort bien la logique sous-jacente aux législations redéfinissant le mariage civil. Que cette logique ne soit pas perçue ou qu’elle soit l’objet d’un déni ne change rien à son existence.
En effet, quelle était, avant la loi Taubira, la référence dont on déduisait les conditions objectives du mariage civil: différence des sexes, interdit de l’inceste, monogamie, âge des conjoints ? La transmission de la vie humaine ; celle-ci ne pouvant être assurée que par l’union d’un homme et d’une femme, ce qui fait… deux personnes et non pas trois ou quatre! Or puisque la revendication homosexuelle veut à tout prix maintenir le lien entre mariage et filiation (« sociale »), il faut trouver un substitut à cette référence. Par quoi la remplacer ? Les volontés contractuelles d’individus, quelle que soit leur orientation sexuelle.
Triomphe de la volonté
Mais si la seule volonté suffit à légitimer l’articulation entre mariage et filiation, au nom de quoi continuer à rendre obligatoires les autres conditions, elles aussi déduites de l’étayage sur la procréation naturelle ? Pourquoi, par exemple, conserver la monogamie ? Pourquoi ne pas enfin reconnaître que jusqu’à maintenant seuls les monogames ont pu se marier et qu’ainsi les polygames ont été injustement discriminés puisqu’ils n’ont pu se marier qu’en niant leur désir polygame ? A cette question, que j’ai posée lors de mon audition à la Commission des lois de l’Assemblée nationale (13 décembre 2012), il m’a été répondu, en la personne du député EELV Sergio Coronado, que le peuple français n’était pas (encore) prêt à accepter cette grande réforme sociétale. Il est donc évident que la loi Taubira reste « polyphobe » et qu’aucun argument sérieux ne peut être opposé à la revendication de l’ouverture du mariage civil aux individus voulant contracter un mariage à n partenaires. S’ils s’aiment et qu’ils veulent vivre ensemble, s’ils désirent assumer un projet parental à trois, quatre ou cinq, au nom de quoi les clercs officiant dans leur chaire médiatique pourraient-ils leur interdire le bonheur ?
Polyamour et polygamie
On pourrait m’accuser de chipotage ou d’aveuglement, car enfin comment mettre sur un pied d’égalité le « polyamour » d’habitants de Belleville ou de Montreuil vivant en « trouple » et le huis-clos sordide de femmes musulmanes contraintes de vivre avec leur potentat de mari? Outre son caractère « nauséabond », une telle différenciation des situations oublie que la revendication des droits de l’individu = x fait, par définition, abstraction des contenus de vie concrets.
Il y a donc bien une alliance objective entre les libertaires réclamant à la suite de Jacques Derrida un mariage à n partenaires et les partisans traditionnels de la polygamie. Les cris d’orfraie poussés en réaction aux propos de Marion Maréchal Le-Pen manifestent l’inconséquence des progressistes béats qui pensent que la volonté peut, à elle seule, déterminer une limite infranchissable. L’arbitraire de la volonté est potentiellement sans limite. Pour une fois, Sergio Coronado est d’accord avec Marion Maréchal-Le Pen."
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I-Média S03E07 Hallali médiatique contre le cardinal Barbarin
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Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n° 429
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Marine Le Pen fait son retour sur la scène médiatique
Migrants, polygamie, affaire Barbarin... Ce jeudi, la présidente du Front national est sortie de son silence médiatique au micro de RTL.
Marine Le Pen s'était faite très discrète dans les médias depuis janvier dernier. Ce jeudi, elle est sortie de son silence en accordant une interview à la matinale de RTL. Après avoir été interrogée par Olivier Mazerolle de 7 h 45 à 8 heures sur RTL, la présidente du Front national a répondu aux questions d'Yves Calvi et des auditeurs de 8 h 15 à 8 h 30.
Affaire Barbarin : « aucune complaisance »
En plein coeur d'un scandale pédophile qui ébranle l'Église catholique française, Marine Le Pen a estimé nécessaire de « faire toute la lumière sur cette affaire qui est absolument épouvantable ». La présidente du FN a ensuite ajouté : « Dans bien d'autres endroits sévissent des pédophiles, manifestement dans une forme d'impunité. Il y a quelques semaines, c'était un professeur qui avait déjà été condamné pour pédophilie en Grande-Bretagne et qui, pourtant, a été embauché et mis en contact avec des élèves. Je suis extrêmement sévère et je n'ai aucune complaisance. Je pense que la justice doit être impitoyable avec ce type d'acte. »
Changement de nom du FN
Marine Le Pen n'a pas exclu un changement de nom du Front national, affirmant qu'elle n'y est « pas a priori défavorable », mais a refusé que ce soit uniquement « une opération publicitaire ou cosmétique ». « C'est vrai que, dans les adhérents du Front national, il y a un débat, il y a ceux qui sont attachés au nom, il y a ceux qui souhaitent en changer », a reconnu la présidente du FN, interrogée par un auditeur sur l'opportunité d'un changement de nom. « Je n'y suis pas a priori défavorable, je veux juste que ça corresponde à une réalité et pas uniquement à une opération publicitaire ou cosmétique », a-t-elle souligné. « Je pense que le Front national a vocation à être un pôle de rassemblement, à vocation majoritaire, que demain il va être rejoint dans le cadre de la politique d'ouverture qu'il met en oeuvre depuis un certain nombre d'années et que je porte, et le jour où véritablement ce rassemblement se fera, eh bien peut-être faudra-t-il envisager ce changement de nom pour qu'à cette nouvelle structure corresponde un nouveau nom », a-t-elle développé.
Hauts-de-France
La présidente du parti frontiste a par ailleurs déploré le changement de nom de la région dans laquelle elle était candidate aux dernières élections régionales : « C'est une indication qui n'est même pas géographique parce qu'à ce moment-là il fallait mettre Nord de France », a-t-elle déclaré. « Je pleure la disparition des Picards, parce que, du coup, les Picards disparaissent, nous sommes rayés de la carte. Tout ça est absolument injuste. Pour se soumettre à une forme de modernité, on déracine les Français qui n'ont vraiment pas besoin de ça en ce moment. Donc Picardie Nord Pas-de-Calais, croyez-moi, c'était bien plus appréciable. Après tout, quand il n'est pas utile de changer, il est utile de ne pas changer. »
Retour à une souveraineté monétaire
Interrogée sur la position du Front national sur la monnaie unique, Marine Le Pen s'est exprimée en faveur d'un référendum : « Je n'aime pas cette expression retour au franc parce qu'on a l'impression qu'on va revenir au franc avec toutes les divisions (…), ce n'est pas du tout ça, c'est le retour à une souveraineté monétaire : nous voulons avoir notre monnaie. Moi, ce que je vois, c'est que la Grande-Bretagne est en train de mettre en œuvre ce que j'ai proposé en 2011, à savoir la mise en œuvre d'une négociation avec l'Union européenne sur des points qui sont essentiels à la maîtrise de notre économie et au retour de la croissance et, à l'issue de ces négociations, un référendum. » Avant d'ajouter : « Je pense qu'il est utile d'avoir une monnaie nationale (…) pour récupérer une très grande compétitivité avec l'Allemagne. (…) Deuxièmement, ce sera un instrument pour financer les PME et les TPE. Troisièmement, ça permet de faire l'équivalent du quantitative easing (la création de monétaire) pour l'économie réelle en France (…), ça permet d'éviter le danger de la déflation. »
Angela Merkel et les migrants
Marine Le Pen a critiqué jeudi la politique européenne en matière migratoire et le rôle dominant joué par Angela Merkel, qu'elle a qualifiée de « catastrophe pour l'Union européenne », et a dénoncé un « chantage » de la Turquie à l'égard de l'UE. « Nous nous sommes tellement affaiblis en réduisant nos frontières que nous nous sommes soumis en réalité au chantage de la Turquie », a déclaré Marine Le Pen au sujet de l'accord migratoire conclu entre la Turquie et l'UE. Au sujet de la montée du parti populiste allemand AfD et du souhait de ce parti d'un retour au mark, la présidente du FN a affirmé ne pas être « choquée de voir les Allemands défendre les intérêts allemands ». « Là où je suis choquée, c'est quand les gouvernements français défendent les intérêts allemands et ne défendent pas les intérêts français », a-t-elle poursuivi.
Marine Le Pen a enfoncé le clou contre la chancelière allemande, qu'elle a qualifiée de « véritable catastrophe pour l'Union européenne ». « L'Allemagne fait n'importe quoi », tacle-t-elle. « Elle a fait n'importe quoi en matière économique, elle a fait n'importe quoi en matière d'immigration. Et Nicolas Sarkozy et François Hollande suivent aveuglément Angela Merkel. (...) L'intérêt de l'Allemagne, c'est d'avoir un euro fort. Ce n'est pas l'intérêt de la France. Aujourd'hui, c'est le chaos. Aujourd'hui, c'est la guerre. Aujourd'hui, c'est le conflit entre les nations. Aujourd'hui, les nations s'insultent. Je crois que ceux qui nous ont vendu l'Europe c'est la paix se sont lourdement trompés. L'Union européenne aujourd'hui, c'est la guerre économique, c'est la guerre des postures. »
Polygamie et mariage pour tous
La présidente du Front national Marine Le Pen a pris implicitement jeudi ses distances avec sa nièce Marion Maréchal-Le Pen qui a dit craindre que la reconnaissance du mariage homosexuel ouvre la voie à la polygamie, affirmant qu'« on est très, très loin » en France de « la reconnaissance de la polygamie ». « Vous mettez sur le même plan une analyse politique et une analyse juridique », a indiqué la présidente du FN. « Juridiquement, l'ouverture du mariage aux homosexuels permet d'envisager que d'autres revendications puissent s'exprimer. Politiquement, je pense que nous en sommes extrêmement éloignés, parce que les Français, évidemment, à mon avis, à 99 % seraient tout à fait opposés à envisager, ne serait-ce qu'une seconde, que la polygamie soit autorisée dans notre pays, même si, en réalité, elle l'est déjà un peu puisque les services sociaux la prennent en compte. Puisque, dans les HLM, on accorde sur le même palier des appartements mitoyens pour permettre aux familles polygames de vivre en toute sérénité ensemble. Sujets qui ne font jamais, hélas, la une de la presse, car ça, ce sont de véritables scandales. » -
Les électorats des partis de droite partagent un même désir de retour de l’autorité
Le CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences-Po) s’est penché sur le besoin d’autorité des Français, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017. Les résultats sont pour le moins surprenants.
Qu’entendre exactement par ce besoin d’autorité ?
Celui-ci peut recouvrir plusieurs formes. Du renforcement du pouvoir exécutif à l’augmentation des moyens de la police et de la sévérité des juges, il semble investir tous les domaines de la vie des Français.
Il faut dire que les circonstances s’y prêtent, entre la faillite d’une Union européenne et d’un l’État français dans la lutte contre le terrorisme, contre l’immigration incontrôlée et contre le chômage. C’est ainsi que le CEVIPOF a pu constater une triple augmentation de la demande d’autorité régalienne, sécuritaire et identitaire.Sur le plan politique, cela traduit-il la nostalgie de la monarchie gaullienne ?
On peut d’ores et déjà présumer que la campagne électorale sera centrée sur l’autorité. C’est par conséquent la droite, qui l’incarne traditionnellement, qui va devoir relever le défi et trancher la question libérale. D’autant qu’une campagne axée sur ces thèmes peut se révéler stratégiquement payante. En effet, le besoin d’autorité transcende les classes sociales. L’écart entre les catégories professionnelles supérieures et défavorisées est minime selon l’étude. Ainsi, « la demande d’autorité moyenne n’oppose pas les professions en fonction de leur rang social », même si la demande identitaire est plus forte pour les classes sociales les plus pauvres.L’étude semble contredire l’effacement apparent du clivage droite-gauche
l’Étude montre un continuum entre les différents électorats de droite sur la question de l’autorité. Si le Front National est le parti avec les sympathisants qui réclament le plus d’autorité, l’électorat LR/UDI ou DLF en est très proche. La distinction est nette avec les électorats des divers partis de gauche. L’existence d’une différence de degré et non de nature entre les électeurs du Modem et du FN laisse la porte ouverte à de nombreuses reconfigurations électorales. -
Géopolitique du libre-échange
Valérie Bugault est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique
Introduction
Le libre-échange est la déclinaison du principe plus vaste de liberté du commerce. Il s’agit donc d’un concept commercial mis en pratique par des entreprises de type capitalistiques.
Sous couvert de liberté du commerce, le libre-échange a pour conséquence la mise en concurrence, au niveau international, de toutes les entreprises du monde. Il en résulte, de façon inéluctable, la disparition des petites et moyennes entreprises au profit des multinationales économiquement plus performantes, en raison non pas de leur efficacité de fonctionnement, mais de leur poids sur les différents marchés. En d’autres termes, le libre-échange favorise concrètement sur toute la planète la prédation économique des agents les plus faibles par les plus gros d’entre eux, c’est-à-dire la concentration des capitaux. En raison de l’extrême prévisibilité de cette conséquence du libre-échange, on peut en déduire qu’elle est, en réalité, l’objectif inavoué du principe en question.
Ainsi, la liberté du commerce via le libre-échange n’a pas pour vocation de servir mais au contraire d’asservir – la concurrence faussée et débridée aidant – les petits commerçants. La liberté du commerce au moyen du libre-échange n’a pas non plus pour vocation de servir les intérêts du citoyen en occasionnant une baisse générale des prix puisque la concentration des capitaux, qui lui est consubstantielle, s’y oppose fondamentalement. La liberté du commerce par le libre-échange ne sert finalement les intérêts que d’un seul maître : la petite caste qui détient les principaux capitaux du monde. Caste qui a consciencieusement organisé, à la faveur de sa mainmise sur l’organisation bancaire – permettant l’organisation et l’entretien de crises bancaires et financières 1 – et commerciales du monde, l’accaparement de la majeure partie des biens matériels de cette planète.
Nous analyserons l’historique du mouvement de libre-échange (I) avant d’examiner en quoi il s’analyse en une négation du concept d’État (II) et quelle méthodologie il suit (III).
I) Historique du libre-échange
Au niveau français :
Le pilier fondateur du libre-échange, qui est aussi le premier acte de son avènement mondial, se situe formellement en 1791 en France, année qui a vu naître à la fois le décret d’Allarde (des 2 et 17 mars 1791) et la loi Le Chapelier (14 juin 1791).
Le décret d’Allarde, officiellement paré des vertus de la liberté, a supprimé les corporations, qui n’étaient rien d’autres que des associations réglementant dans chaque ville les personnes exerçant le même métier. Il s’agissait déjà de la suppression des barrières non tarifaires, c’est-à-dire réglementaires, mais à l’intérieur du territoire français.
La loi Le Chapelier, elle aussi parée des merveilleuses vertus de la liberté, a interdit les organisations ouvrières, notamment les corporations de métiers mais aussi les rassemblements paysans et ouvriers ainsi que le compagnonnage ; elle ne visait en revanche ni les clubs patronaux, ni les trusts et ententes monopolistiques qui ne furent jamais inquiétés.
Les deux nouveautés législatives que sont le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier, au tout premier plan des avancées révolutionnaires, sont en réalité le premier pas vers ce que nous appelons aujourd’hui le libre-échange.
Au niveau européen :
S’agissant des institutions européennes, l’idéologie du libre-échange se déroule selon la chronologie suivante :
Le traité de Rome du 25 mars 1957 instituant la CEE : la libre circulation des capitaux, formellement inscrite, n’est pas encore effective.
La directive du Conseil européen dite Delors-Lamy de 1988 prévoit la libéralisation complète du marché des capitaux pour 1990.
Le Traité de Maastricht (1992) puis les articles 32, 45, 49 à 55 et 63 du TFUE 2 (liberté de circulation des marchandises, des travailleurs, liberté d’établissement et liberté de circulation des capitaux), issus du traité de Lisbonne – ratifié par la France moyennant une forfaiture politique – terminent au niveau européen le travail commencé en France en 1791 en imposant la liberté totale pour les groupes étrangers de s’installer sans limite sur des territoires européens qui ne protègent plus leurs ressortissants.
Il faut ici remarquer que l’institution européenne, qui a historiquement débuté en 1952 par la création d’un vaste marché du charbon et de l’acier (CECA), se termine par l’avènement d’institutions (Union européenne) à la solde des multinationales et par la disparition corrélative de la notion d’État en tant qu’entité politique – en raison de la disparition de toute souveraineté étatique; l’État est remplacé par des institutions supra-nationales fondamentalement indépendantes des peuples.
Au niveau international :
Au niveau international, l’année 1947 constitue le second acte, le second pilier fondateur, de la progression technique du libre-échange. Les accords internationaux du GATT mettent en place dès 1947 la matrice d’un commerce international fondé sur le libre-échange. Il aura néanmoins fallu attendre les accords de Marrakech de 1994 pour voir arriver l’OMC, qui instaure véritablement un ordre du libre-échange au niveau international. Il faut noter que la création de ce nouvel ordre international arrive presque en catimini car il résulte d’une simple annexe à l’acte final du Cycle de l’Uruguay.
La mise en œuvre de l’organisation économique mondiale autour du libre-échange avait initialement prévu d’être intégrée aux accords de Bretton Woods 3. Cependant, des désaccords ayant engendré un contre-temps, ce projet commercial de grande ampleur ne vit réellement le jour qu’à l’occasion de la création de l’OMC.
Une fois l’organisation mondiale du commerce (OMC) en place, les accords de libre-échange se sont mis à fleurir un peu partout sur la planète.
Les grands marchés transpacifique et transatlantique :
La réalisation et l’unification des grands marchés transatlantique – dont les négociations vont bon train – et trans-pacifique – signé le 4 février 2016 4 – constituera l’ultime étape de l’avènement du commerce comme ordre sociétal supérieur mondial.
Le grand marché transatlantique est matérialisé par divers accords de libre-échanges (TTIP/TAFTA, CETA/AECG, TISA) qui, ajoutés au grand marché trans-pacifique, seront, si la méthode appliquée à la création de l’Union européenne est suivie – ce qui est plus que probable compte tenu du succès rencontré –, le marchepied à l’avènement d’un traité plus vaste instaurant des institutions chargées de réguler le monde.
Du point de vue de la méthode, l’oligarchie prédatrice aura alors, pas à pas, amené les différents pays du monde au Nouvel Ordre Mondial (NOM) tant attendu. La technique utilisée par les partisans et auteurs du mondialisme est toujours la même : faire en sorte que la marche suivante soit rendue nécessaire par celle qui la précède. Il semble superfétatoire de préciser que le NOM est attendu, non pas par les peuples, mais bien par l’oligarchie transnationale d’origine anglo-saxonne 5, oligarchie qui a pris le pouvoir politique en Occident en utilisant méthodiquement la monnaie et le commerce 6, dont le libre échange est la composante essentielle, comme armes de domination politique. L’ordre militaire étatique, les milices privées et les guerres restent soit des moyens de secours, lorsque la domination politique par l’économie a échoué, soit des moyens pour imposer la domination économique à des dirigeants politiques récalcitrants.
Le contexte politique du marché transatlantique : les pouvoirs exécutifs européens contre leurs citoyens
Le Congrès américain avait voté, en juin 2015, des pouvoirs accrus au président Obama afin de lui permettre de conclure rapidement des accords commerciaux avec la région Asie-Pacifique et l’Union européenne ; mission aujourd’hui pleinement accomplie par ce président docile pour ce qui concerne l’Asie-Pacifique.
Concernant le marché transatlantique, les dirigeants français 7 et allemand 8 se déclarent très pressés de mettre un terme aux négociations en cours qui n’ont, de leur point de vue, que trop retardé la signature de ce marché. Les dirigeants occidentaux – gouvernements et commission européenne 9 – s’avèrent en effet extrêmement motivés pour arriver le plus tôt possible à l’étape de la signature ; leur objectif ultime 10 étant d’arriver à faire entrer en vigueur ce grand marché sans passer par l’accord des parlements, nationaux et européen, considérés comme trop lents et peu fiables. Signalons en effet qu’en raison d’une mobilisation citoyenne sans précédent, le Parlement européen a déjà reporté son vote sur ce sujet. Jamais la signature d’accords internationaux n’aura autant mobilisé un public très majoritairement hostile à ces traités 11.
II) Le libre-échange est une négation du concept d’État
Attardons-nous un instant sur le contenu modèle des traités de libre-échange instituant ces grands marchés.
Les barrières tarifaires – c’est-à-dire les droits de douane – et non tarifaires – c’est-à-dire toutes les réglementations protectrices des consommateurs et des citoyens – devront céder face à la sacro-sainte loi de l’investissement et des marchés.
Sous l’empire du libre-échange, aucune législation de juste prévention ou de simple précaution ne pourra plus voir le jour car elle constituera un obstacle aux investissements – plus ou moins audacieux – des grands cartels de l’agro-alimentaire et de l’industrie pharmaco-chimique. Concrètement, place doit être au faite au tout transgénique, aux élevages inhumains et intensifs d’animaux mal nourris et gavés d’antibiotiques (farines animales à des ruminants etc.), aux conditions de conservation douteuse des viandes et poissons (poulets chlorés), aux terres agricoles asphyxiées par les engrais et autres pesticides (dont le fameux round-up descendant direct du défoliant agent orange abondamment répandu au Vietnam par les Américains), à l’utilisation d’huiles impropres à la consommation dans la restauration et l’alimentation humaine etc.
Le libre-échange conduit à faire renoncer les États à une partie substantielle de leurs ressources fiscales – et donc de leur capacité budgétaire – ainsi qu’à leur prérogative régalienne d’édicter des règles générales – puisqu’il leur devient interdit d’édicter toute réglementation protectrice de leurs ressortissants. Ce programme est réalisé par les États dans l’objectif de favoriser, sur leurs territoires, l’implantation de multinationales détenues par quelques personnes.
Dans ce contexte, le libre-échange organise le sabordement, par l’État lui-même, du principe politique étatique. L’objectif du libre-échange est, ni plus ni moins, de voir les États supprimer eux-mêmes leur utilité publique ; ultime raffinement de l’oligarchie qui organise le suicide des États par l’anéantissement de leurs prérogatives régaliennes. En effet, une fois acquise la disparition de la fonction protectrice de l’État, son rôle et sa fonction en viennent tout naturellement à pouvoir être mis en cause – en premier lieu par ceux-là même qui ont organisé son affaiblissement. Une expression française reflète parfaitement cette stratégie politique : «Qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage.»
Par ailleurs et pour s’assurer du respect des principes proclamés, le modèle des traités de libre-échange organise une clause, dite de règlement des différends, qui sanctionne la non-application par les États desdits principes.
La clause de règlement des différends incluse dans le modèle des traités de libre-échange donne aux multinationales le droit d’attaquer en justice les États qui auront eu l’audace d’édicter des réglementations protectrices dont l’effet secondaire serait de réduire ou annuler l’espoir de gain résultant d’un investissement fait par des multinationales.
A propos de cette clause particulière incluse dans le TTIP : pour faire bonne figure devant la levée de boucliers populaires, Cecilia Malmström, la négociatrice pour l’Union Européenne – commissaire européenne en charge du commerce –, envisage de transformer la cour d’arbitrage initialement prévue pour le règlement des différends en tribunal public. Un tribunal public permanent, payé par les con-tribuables européens, serait donc chargé de punir les États qui auront adopté des réglementations protectrices de leurs ressortissants dont l’effet aura été de réduire l’espoir de gain suscité par un investissement. Voilà l’avancée démocratique proposée par l’UE : remplacer une Cour d’arbitrage rémunérée par les parties en cause – entreprise et État – par un «tribunal d’investissement public» intégralement payé sur financement public – c’est-à-dire intégralement payé par les con-tribuables – pour protéger les investissements privés des multinationales. Belle rhétorique des mondialistes !
Le libre-échange est synonyme de «point de droit autre que celui de faire commerce illimité et sans condition de tout et partout» – produits et organes du corps humain inclus – permettant de facto, en raison de la disparition des contre-pouvoirs, l’empoisonnement de l’air, des sols et des aliments par les pesticides et autres productions du très puissant conglomérat pharmaco-chimique.
Le commerce et le libre-échange ne peuvent exister que débarrassés des barrières chargées de réguler le commerce et d’éviter l’accaparement. Dans ce contexte, les nations et leurs institutions apparaissent comme de potentiels freins à l’expansion du commerce tout azimut. Les États et leurs institutions, derniers remparts des peuples, ont – par la loi du libre-échange – vocation à disparaître du paysage politique qui deviendra vierge de tout corps constitué autre que par et pour servir l’oligarchie, laquelle est déjà officieusement au pouvoir.
La finalité du libre-échange est d’être fatal à la démocratie, à la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la liberté individuelle et à la propriété privée pour tous. C’est l’oligarchie à la manœuvre qui profitera, à la faveur de l’illusion, savamment entretenue, de la liberté du commerce pour tous – les mondialistes sont d’incontestables maîtres en rhétorique – de la disparition des contre-pouvoirs étatiques.
Le libre-échange suppose conceptuellement une prise de pouvoir définitive des corps économiques constitués sur les institutions politiques contrôlées par les citoyens. Il est, en réalité, la mise en œuvre, par les élites capitalistiques, d’un objectif géopolitique de domination politique globale. Autrement dit, le libre-échange, élevé au rang de religion, est utilisé par l’oligarchie comme une arme, redoutablement efficace, de destruction des États, des nations, des peuples et des individus. Il sert en réalité les intérêts de la caste des acteurs dominant l’économie mondiale, dont l’ambition ouverte est d’instaurer une ploutocratie mondiale.
Le pouvoir sans contre-pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir absolu, est l’essence même du libre-échange, c’est aussi la définition de la dictature 12. Il en résulte que l’avènement du nouvel ordre mondial (NOM) ne sera rien d’autre que la résurgence au niveau mondial du système féodal : un nouveau système de dépendance et d’asservissement fondé sur la domination monétaire et commerciale, c’est-à-dire le contrôle du monde par les quelques acteurs qui dominent l’économie mondiale.
La liberté révolutionnaire du commerce, faussement proclamée pour tous, a été, est et sera en définitive le plus sûr moyen de tuer la liberté politique, civile et patrimoniale du plus grand nombre.
Une fois la finalité du libre-échange clairement précisée, intéressons-nous à la raison qui a permis l’émergence d’un principe aussi ouvertement scélérat.
III) L’opacité et la corruption comme méthodologie du libre-échange
Le libre-échange est indéfectiblement lié à une utilisation massive, voire institutionnelle de la corruption ; il s’accompagne de la suppression des débats publics et d’une corruption de grande ampleur des décideurs politiques.
Un exemple canadien, bien qu’ancien, est à cet égard parfaitement instructif. Il laisse apparaître sans aucun doute possible que le libre-échange s’accompagne en coulisse, derrière les beaux et lénifiants discours officiels sur la liberté, d’une volonté puissante de domination et d’une corruption généralisée des élites politiques.
L’anecdote particulièrement significative des objectifs réels du libre-échange, a été rapportée par David Orchard dans son ouvrage Hors des griffes de l’aigle. Quatre siècles de résistance canadienne à l’expansionnisme américain, concernant les visées américaines sur l’État canadien.
Dans cet ouvrage, l’auteur cite le rapport au département d’État américain fait le 13 mai 1854 par un certain Isaac Andrews, agent secret des États-Unis d’Amérique : «Dans le but d’aider les mouvements partisans de l’annexion et du libre-échange au Canada, j’ai versé 5 000 dollars à un rédacteur de journal, 5 000 dollars à un procureur général, 5 000 dollars à un inspecteur général et 15 000 dollars à un député de l’assemblée du Nouveau-Brunswick. J’ai pris par conséquent les mesures qu’exigeait la situation au Nouveau-Brunswick afin de modérer l’opposition et de tranquilliser l’opinion publique. J’ai réussi à me rendre à […] avant la fin de la session de l’assemblée législative du Nouveau-Brunswick et ainsi éviter tout débat sur la proposition de traité de libre-échange à l’étude ou sur toute autre mesure législative néfaste. J’ai déversé plus de 100 000 dollars pour convaincre d’éminentes personnalités d’appuyer l’annexion du Canada par les États-Unis ou, sinon, le libre-échange avec les États-Unis. Mais cette somme n’est rien en comparaison des privilèges qui vont être obtenus de façon permanente et du pouvoir et de l’influence que cela donnera à jamais à notre Confédération.»
Le fonctionnement de l’Union européenne, institution fondée par et pour le libre-échange, est une autre illustration de l’utilisation massive, institutionnellement admise, de la corruption des décideurs publics par les firmes multinationales ; cette corruption porte le doux nom anglais de lobbying. En Union européenne, le pouvoir législatif est entre les mains de décideurs non élus, les commissaires européens, adoubés par les pouvoirs exécutifs européens et d’autres institutions comme le CFR – qui promeut la consolidation économique du monde en blocs régionaux. La Commission européenne est, par construction, toute acquise à la cause oligarchique.
Plus récemment, les conditions de secret qui entourent la gestation du grand marché transatlantique est une autre manifestation de la vaste entreprise d’opacité, visant à court-circuiter les institutions politiques des États, qui accompagne de façon structurelle le libre-échange. Les élus d’Europe n’ont qu’un accès tardif et réduit aux négociations du grand marché transatlantique, qui ne supportent aucun réel débat public. L’accès aux documents de travail des élus n’est possible que dans des conditions extrêmement surveillées 13. Les parlementaires allemands ayant, sans surprise, davantage accès auxdits documents que les parlementaires des autres États, tout en ayant une interdiction formelle de les photocopier 14.
Conclusion : de la liberté du commerce à la disparition de la civilisation
Le libre-échange organise au niveau mondial un pur schéma de prédation économique qui a tôt fait de se transformer en prédation politique, géopolitique et civilisationnelle. Cette prédation ultime est une conséquence mécanique de la prédation économique qui génère spontanément une énorme concentration de capitaux. Les très grandes entreprises, dirigées par leurs actionnaires majoritaires, prennent le contrôle institutionnel des États au moyen du libre-échange.
Le champ d’action de la liberté totale du commerce, compris comme la domination géopolitique de la caste des grands capitalistes, n’est plus, aujourd’hui, limitée que par les seules connaissances techniques et scientifiques ; elle se développe et progresse à mesure que progressent ces dernières. Ainsi, alors que la société commerciale permet de faire commerce de tout type de biens, licites ou illicites, elle permet aujourd’hui d’intégrer au commerce non seulement le corps humain mais aussi et surtout les produits et parties de celui-ci, remettant fondamentalement en cause la notion d’intégrité du corps humain. L’objectif à peine inavoué des principaux capitalistes à l’œuvre paraît bien être la possession de l’éternité, qui justifie les énormes capitaux investis – notamment par une entreprise comme Google – dans le projet transhumaniste.
Au-delà de la destruction des États, la liberté totale du commerce a pour conséquence sociologique d’engendrer une déstructuration profonde des sociétés humaines traditionnellement fondées sur un ancrage géographique et sur l’affection filiale et intergénérationnelle. Elle a également pour effet – à moins que ce ne soit un objectif ? – de détruire l’intégrité du corps humains, ravalant l’Homme au rang de bien matériel. Le libre-échange préfigure un monde dans lequel les classes financièrement inférieures seront reléguées au rang de fournisseur de pièces de rechange corporelles pour les plus riches.
Au bout du chemin du libre-échange il y a non seulement la disparition des États nations mais encore, et surtout, l’asservissement généralisé, voire même, un pas plus loin – si l’on en croit les indications du Georgia Guidestones – la disparition d’une bonne partie des populations vivant sur terre.
Cette voie, toute tracée pour nous par l’oligarchie à la manœuvre, n’est pas inéluctable. Nous verrons plus tard 15 que ce projet de domination planétaire, entièrement fondé sur la notion d’entreprise, peut être stoppé par une simple appropriation juridique par les États du concept d’entreprise. En d’autres termes, la survie – de la liberté et de l’humanité – suppose que l’entreprise de type capitalistique réintègre le corps social, dont elle a – grosso modo depuis la Révolution française – émergé comme une tumeur cancéreuse sur un organe sain. Un tel retournement des choses aurait pour effet de remettre le fait économique dans le giron du fait politique et de rendre à la notion d’État ses lettres de noblesses. Quel État, quel chef d’État, en sera capable ?
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/03/16/geopolitique-du-libre-echange.html
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Aix-Marseille: Le retour des royalistes de l'Action française
Une conception « exigeante » du militantisme :« On se voit trois à quatre fois par semaine. Tous nos adhérents sont vraiment militants ».... Rejoins nous !
Des manifestants du mouvement royaliste Action française à Paris (photo d’illustration). - Miguel Medina/AFP
Une trentaine d’associations et de partis politiques de gauche (ATTAC, FSU, PS, PCF…) appellent à manifester samedi dans le centre-ville d’Aix-en-Provence « contre les violences de l’extrême-droite ». Le rassemblement vise en particulier l’Action française, un groupuscule monarchiste de plus en plus remuant à Aix-en-Provence et Marseille.
En septembre, ces activistes, qui se revendiquent du Martégal Charles Maurras, participent à une manifestation devant le conseil régional contre une exposition, qu’aucun d’entre eux n’avait vu, à la Friche de la Belle de Mai. Trois mois plus tard, derrière une banderole « Socialistes assassins », ils interrompent une conférence organisée à Sciences-Po Aix sur le Front national en PACA.
En janvier, c’est au tour du Premier secrétaire fédéral du PS, Jean-David Ciot, d’être pris pour cible. Lors de sa cérémonie des vœux, des royalistes tentent d’entrer dans le théâtre en réclamant à tue-tête sa démission – le socialiste vient d’être relaxé dans l’affaire de son licenciement du conseil départemental. Enfin, en février, c’est la section marseillaise qui perturbe une réunion publique, au siège local des Républicains. [....
La suite sur 20 minutes
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Aix-Marseille-Le-retour-des