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  • L’art de faire porter un chapeau ukrainien à la Russie

    Au vu de ses conséquences économiques, l’Europe veut la levée de l’embargo russe.

    Au vu de ses conséquences économiques, l’Europe veut la levée de l’embargo russe. Cet embargo est la réponse aux sanctions européennes prises contre la Russie. L’Europe exige l’application intégrale des accords de Minsk pour lever ses sanctions et demande à Moscou de faire pression sur les autorités ukrainiennes bien que celles-ci soient en pleine hystérie russophobe.

    Le 17 février dernier, lors de la conférence de presse commune avec le Premier ministre hongrois, Vladimir Poutine a précisé la position russe.

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  • C’est nous, les gentils

    Source : Boulevard Voltaire
    Nous avons gagné la bataille des idées ; nous sommes en train de gagner celle de la morale. Restera à l’emporter dans les urnes.

    Éric Zemmour affrontait, la semaine dernière sur BFMTV, Jean-Christophe Cambadélis. Pour la première fois, l’ascendant moral était de notre côté. C’est Zemmour qui fait la leçon à un Cambadélis défait, presque honteux : « Mais de quoi parlez-vous, quand vous parlez de France fraternelle, quand des Français tuent des Français ? […] Quand, dans les écoles françaises de la Seine-Saint-Denis, il n’y a plus un seul enfant juif ? » Honteux que son vivre ensemble soit, en pratique, un mourir ensemble.

    Jusque-là, nous savions être dans le camp de la vérité, du réel, face à ceux qui le travestissent. Mais nous n’osions pas nous aventurer sur le terrain de la morale. Nous en laissions bien volontiers le monopole à nos adversaires.

    Nous étions encore intimidés par l’immuable certitude de nos adversaires d’incarner le camp du bien. Et nous doutions : et s’ils étaient, effectivement, les plus moraux ? Et si nos positions pleines de « bons sens » (cet ersatz de morale que notre camp osait s’accorder à lui-même) n’étaient pas fondamentalement immorales, antichrétiennes, relevant d’une crispation à courte vue et d’une petitesse bien inférieure à la patience et à la sagesse de ceux pour qui l’intégration et l’assimilation demandent du temps – quatre, voire cinq générations – avant de triompher ?

    En 2015, tout s’accélère. Le premier retournement s’opère en 2008-2009 : notre parole se libère, et nous le devons à des personnalités comme Zemmour et Sarkozy (quelles que soient ses arrière-pensées électoralistes). Le deuxième retournement survient en 2015 : nous le devons aux attentats du 13 novembre.
    Voilà qu’en plus d’être réalistes, nos positions sont les seules tenables sur le plan de la morale. De la « morale de responsabilité », celle qui se garde d’une générosité béate, pour mesurer toutes les conséquences d’une bienveillance excessive. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, notre fermeté sur l’invasion migratoire devrait nous prémunir de faire l’œuvre du diable.

    Mieux : en 2015, les certitudes morales de nos adversaires vacillent ; le « camp des saints » doute de lui-même : ses postures morales n’ont pas disparu, mais elles n’ont plus la conviction d’antan. Pris de vertige, il réalise que ses quarante années de croisade pour la tolérance débouchent sur un paysage de défiances et de haines, avec un horizon chargé d’orages. Et Zemmour de donner le coup de grâce : « Il y a une justice divine […] ; tout ce que vous avez fait il y a trente ans vous tombe dessus aujourd’hui. »

    Nous avons gagné la bataille des idées ; nous sommes en train de gagner celle de la morale. Restera à l’emporter dans les urnes. Car si les Français sont largement acquis à nos idées, une majorité répugne à se salir les mains en votant pour elles.
    C’est pourquoi nous ne devons avoir nulle réticence à porter le fer sur les terres de la morale : persuader que la souillure morale, c’est le vote LRPS.

    http://fr.novopress.info/

  • Responsables et coupables

    Sur fond d’actualité chargée et d’horizons menaçants, se déroulait  ouvert hier  à Amiens le 34e sommet franco-britannique. L’Ukraine, les crises syrienne et libyenne, les accords, les projets économiques et militaires étaient  au menu des discussions. Rencontre qui se déroule à quelques mois de l’anniversaire du début de la Bataille de la Somme (juillet-novembre 1916) qui mit aux prises principalement Britanniques et Allemands. François Hollande et le Premier ministre David Cameron se sont retrouvés symboliquement hier matin au cimetière-mémorial britannique de Pozières. Cette bataille-boucherie de la Somme se solda par un bien maigre gain territorial pour les alliés, et fit environ de chaque côté 1 200 000 tués et blessés; au premier jour de l’offensive 19 000 soldats britanniques furent tués entre 7h30 et 8h00… Une occasion peut être pour les deux hommes de méditer non seulement sur les conséquences dramatiques de cette guerre civile européenne, mais aussi sur les catastrophes auxquelles conduisent les décisions erronées en matière militaire comme dans le domaine politique. 

    D’une invasion l’autre, d’un entêtement l’autre, la question de l’afflux de migrants désireux de passer en Angleterre depuis Calais était au menu des discussions, alors que la pression migratoire, les tensions et les violences qu’elle génère ne faiblissent pas, de la Mer Egée à la Mer du Nord.

    Hier, clin d’œil de l’histoire, c’est une figure du lobby immigrationniste des années 80, Harlem Désir, aujourd’hui recasé comme secrétaire d’Etat aux affaires européennes, qui a annoncé que la contribution britannique à la gestion de la crise (à Calais, NDLR), actuellement «de plus de 60 millions» sera complétée par « une vingtaine de millions supplémentaires», pour «la sécurisation de la zone d’accès au tunnel et de la zone du port de Calais», ainsi que «la lutte contre les réseaux de passeurs».

    Bien évidemment, même si cela officiellement ne fait pas partie des discussions, l’éventualité duBrexit, objet du référendum prévu en juin, sera certainement évoquée, d’autant qu’Emmanuel Macron n’a pas hésité à brandir (également) la menace migratoire pour dissuader les Britanniques de s’émanciper de l’Europe bruxelloise.

    Mercredi, dans le Financial Times, le ministre de l’Economie a prévenu que «Le jour où cette relation (entre la Grande Bretagne et l’UE) sera rompue (pour cause de Brexit), les migrants ne seront plus à Calais»…et donc passeront au Royaume-Uni.  Harlem Désir a enfoncé  le clou: « Il n’y a pas de chantage, ni de menace, mais c’est vrai que nous coopérons plus facilement en étant membres de l’UE que si le Royaume Uni ne l’était plus». Ni chantage, ni menace? Cela y ressemble pourtant diablement!

     Florian Philippot a relevé sur i-télé que cette saillie de M. Macron sonnait comme un « aveu. Cela veut donc dire que si la France les retient aujourd’hui c’est à cause de l’Union européenne. C’est donc à cause des règles de l’Union européenne que la France connaît la jungle de Calais. (…) Merci M. Macron pour cet aveu. Nous l’avons toujours dit, l’Union européenne est un facteur de vulnérabilité pour notre pays.»

    Vulnérabilité qui frappe tout l’édifice bruxellois qui tremble sur ses bases sous les coups de boutoir de l’immigration-invasion. Au moment ou des milliers d’ immigrés  sont toujours bloqués à la frontière de la Grèce avec la Macédoine, poussés en avant par le flux continu qui débarque sans cesse dans leur dos, le président du Conseil européen, Donald Tusk,  en est réduit à lancer des vœux pieux et à constater les dégâts.

    Présent hier jeudi à Athènes, au moment ou l’UE vient de promettre de débloquer 700 millions d’euros d’aide humanitaire d’urgence aux pays envahis par les migrants -dont environ 500 millions devraient tomber dans l’escarcelle du gouvernement Grec- M. Tusk s’est adressé aux immigrés: «Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien», «Ni la Grèce, ni aucun autre pays européen ne pourront continuer à être des pays de transit. (…) Les réglementations de Schengen seront à nouveau appliquées», a-t-il encore déclaré.

    Un langage d’apparente fermeté qui ne l’a pas empêché de sermonner les pays qui, désireux de reprendre (un peu) leur situation en main, ont imposé des quotas à l’entrée de leurs territoires. «Des décisions unilatérales sans une coordination préalable, même si elles sont compréhensibles dans un contexte national, portent atteinte à l’esprit européen de solidarité», a affirmé le dirigeant européiste…Mais croit-il vraiment qu’il est encore audible et crédible alors que 130 000 migrants (chiffre officiel) ont d’ores et déjà déferlé sur l’Europe depuis le début de l’année?

    Dans un tout récent  entretien accordé à Breizh-Info, dans le cadre de la sortie de son livre«Immigration, la catastrophe – que faire ? », Jean-Yves Le Gallou citait le géopoliticien Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand qui «en juin 2015 lorsque l’invasion de l’Europe a commencé depuis les côtes libyennes avait déclaré:  Un jour le recours à la force sera inévitable ».

    Pourtant indique encore M. Le Gallou, les peuples européens sont victimes «des oligarchies européennes – à Bruxelles, Berlin ou Paris – sont à la remorque des oligarchies financières et médiatiques : elles sacrifient leur peuple à l’idéologie dominante, le mondialisme immigrationniste marchand, le MIM». Pourtant, «la responsabilité du politique est  de décider de mesures exceptionnelles face à des circonstances exceptionnelles. Or l’invasion que nous subissons nécessite des mesures exceptionnelles. Ne pas les prendre aujourd’hui, c’est préparer le chaos de demain. Agir sans faiblesse aujourd’hui est la seule manière d’éviter de grands malheurs demain !»

    Jean-Yves Le Gallou n’épargne pas le FN qu’il juge trop en retrait sur cette thématique (ce qui est peu ou prou aussi l’avis du maire de Béziers Robert Ménard) : «Il est assez étonnant de voir les dirigeants du FN s’embourber dedans les questions économiques, en vérité secondaires (par rapport à l’invasion migratoire, NDLR). Ceux qui discutent à perte de vue de l’euro me font penser à ces byzantins qui débattaient du sexe des anges quand les Turcs étaient aux portes. Ceci étant, quoi que pensent et disent ses principaux dirigeants, le FN reste de loin la meilleure offre électorale pour quiconque combat l’immigration. En politique, est ce qui paraît. Et c’est ainsi que le FN est perçu par les électeurs et les médias. Ainsi, dans la semaine qui a suivi les attentats de Paris, les intentions de vote pour le FN aux élections régionales ont progressé mécaniquement de 3 points ( de 25% à 28%). Florian Philippot et Marine Le Pen recueillent les rentes électorales de la ligne anti immigration constamment suivie par Jean-Pierre Stirbois, Bruno Megret, Bruno Gollnisch et bien sur Jean-Marie Le Pen.»

    Ce qui est en tout cas certain ajouterons-nous,  c’est que ce constat lucide sur les dangers de l’immigration non contrôlée est partagé par beaucoup, y compris par certain de nos adversaires, y compris dans les rouages du pouvoir.

    Héros de la Grande Guerre, engagé notamment dans la bataille de la Somme, grand écrivain allemand, grand européen francophile, Ersnt Jünger le notait: Le savoir aggrave la faute et avec elle la responsabilité. Mais tétanisés par le politiquement correct, la peur, la démission morale,politiciens, spécialistes et personnalités sont nombreux à se taire, à mentir, à détourner les yeux, à s’accrocher à des prébendes, des places, des  chimères. Responsables et coupables,  ils seront sévèrement jugés par l’histoire.

    http://gollnisch.com/2016/03/04/responsables-coupables-2/

  • Cette révolte qui vient... (partie 2) Les impasses à éviter.

    A lire la presse ces jours derniers, l'on pourrait croire que la contestation de la loi El Khomry est une exclusivité de la Gauche radicale ou frondeuse socialiste, et les articles sur les contestataires ne valorisent que les syndicats étudiants ou lycéens qui se vantent d'être de Gauche, de l'UNEF à la FIDL, proches pourtant des socialistes et pépinière des cabinets ministériels du PS... Les communistes cherchent aussi à mobiliser la jeunesse tout comme les trotskistes du NPA, tandis que des groupes improbables d'extrême-gauche en appellent à la « révolution » sans vraiment préparer autre chose qu'une révolte sans lendemain, faute de prospective viable. En regardant les forums et les réseaux sociaux qui s'enflamment, je suis frappé par le mélange de bêtise et d'intelligence, de naïveté et de sincérité (l'une n'excluant pas forcément l'autre), d'idéalisme et de machiavélisme, et par l'affirmation d'une certaine « impolitisation », à bien y regarder, des discours, ce qui ne signifie pas « dépolitisation » mais plutôt une méfiance à l'égard des partis ou des groupes déjà constitués et, plus largement, de l'engagement et de la réflexion politiques traditionnels : cela me rappelle l'époque, dans les années 1980-2000, des «coordinations » qui voulaient dépasser les partis habituels et leurs jeux classiques, avec parfois un certain succès, mais vite récupérées par les forces du « pays légal », seules susceptibles, disait-on, de leur assurer une « postérité » improbable...

    Et pourtant ! La contestation de la loi El Khomry, loi en définitive entièrement portée et revendiquée par le Premier ministre, ne se limite pas à la gauche de la Gauche, ni même aux syndicats de salariés, tous (mêmes ceux qui se trouvent qualifiés de « réformistes » par les médias, selon une définition qui n'est pas la plus crédible) ayant des critiques plus ou moins virulentes à formuler à l'égard de ce qui n'est, pour l'heure, qu'un projet inachevé ou encore amendable.

    Ce dernier n'est rien d'autre, en somme, que la mise en conformité du Droit du travail français avec la logique libérale de l'Union européenne, comme le rappelait ce dimanche sur France-Info l'ancien conseiller aux affaires sociales de Nicolas Sarkozy, M. Raymond Soubie, sans langue de bois et avec une honnêteté louable même si le fond du propos est, lui, plus critiquable. Que la France soit « le dernier pays » à, dit-on, refuser la vulgate libérale, pour de bonnes ou de mauvaises raisons d'ailleurs, n'est pas, à mon avis, un argument recevable car il fait peu de cas des abus et des principes mêmes de ce libéralisme plus anglo-saxon que véritablement ou historiquement européen, et il oublie l'autre tradition économique, non pas celle de l’État-providence (plutôt tardif au regard de l'histoire sociale française) mais celle, éminemment sociale à défaut d'être socialiste, qui plonge ses racines dans le désir et l'attachement à la justice sociale, et, plus profondément et moins visiblement désormais, dans la doctrine sociale de l’Église et ses déclinaisons d'une Gauche qui, pour anticléricale qu'elle se prétendait, n'en restait pas moins marquée (même sans le savoir et encore moins le vouloir) parl'héritage du christianisme, entre partage et charité rebaptisés solidarité, entre colère contre les marchands du temple et amour du prochain rebaptisé fraternité...

    Le ralliement de la Droite libérale au projet de loi El Khomry n'est pas la marque d'un dépassement des clivages mais bien au contraire de la profonde identité de vue entre les deux versants du libéralisme européen (voire européiste) : cela marque aussi la fin (provisoire ?) d'un héritage de la Droite sociale historique, d'ailleurs repris en son temps par de Gaulle avec l'idée de participation, qui se voulait plus politique et sociale que seulement économiste et gestionnaire. Nous voilà effectivement, avec MM. Juppé ou Le Maire, bien loin des formules gaulliennes, de « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille », qui marquait le refus de voir la finance diriger le pays et son État, et qui reprenait la vieille antienne du duc d'Orléans (prétendant au trône des années 1890-1920) contre « la fortune anonyme et vagabonde », ou encore de cette remarque cinglante du fondateur de la Cinquième République déclarant « l'intendance suivra » rappelant, dans une logique toute capétienne et maurrassienne que, dans l'ordre des moyens, c'était (et cela devrait être encore...) « Politique d'abord » pour permettre une bonne économie et la pratique efficace de la justice sociale.

    Ainsi, nous allons assister au spectacle d'une Droite libérale qui vantera les mérites d'une loi qu'en ses temps de Pouvoir, elle n'aurait pas osé défendre, et d'une gauche de la Gauche qui, éternelle faire-valoir de la Gauche de gouvernement (et parfois sa mercenaire « face aux droites »), manifestera une colère, en soi légitime, qui permettra aussi, si l'on n'y prend garde, de détourner les coups les plus rudes qui devraient pourtant être portés au système politicien du pays légal, simple véhicule législatif des nouvelles féodalités financières et actionnaires. Pourtant, comme le disait un syndicaliste du début du XXe siècle : « Quand vous aurez sauvé la République, qu'aurez-vous fait pour le peuple ? » La question, iconoclaste sans doute, mérite néanmoins d'être à nouveau posée, et des réponses, concrètes et éminemment politiques, doivent y être apportées...

    (à suivre : pourquoi le 9 mars peut être une heureuse occasion politique ; le « Que faire » des royalistes en ce mois de mars 2016 ; les propositions royalistes pour le monde du travail ; le « tiers-pouvoir lycéen et étudiant » ; etc.)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1294:cette-revolte-qui-vient-partie-2-les-impasses-a-eviter-&catid=50:2016&Itemid=61

  • Après le ministère des familles, celui des justices, des cultes, des éducations, des santés ?

    Bernard Antony communique :

    6a00d83451619c69e201b7c81f33f7970b-800wi.gif"Étant donné, selon lui, la diversité des formes familiales, François Hollande, qui en effet s’y connaît sur la question, vient de réaliser encore une de ces grandes réformes sociétales par lesquelles il demeurera dans l’histoire : le ministère de la famille est désormais devenu le ministère des familles.

    On se demande pourquoi il n’a pas, dans la foulée, pluralisé tous les autres intitulés ministériels demeurant archaïquement au singulier. Cela nous donnerait selon le même argument des ministères des justices, des cultes, des agricultures, des éducations nationales, des santés…

    Tous ces domaines ne recouvrent-ils pas aussi des réalités plurielles ?

    Cette dernière trouvaille d’un gouvernement à l’agonie s’inscrit dans la continuité d’une gauche souvent appuyée par une droite gauchie, incapable de mener d’authentiques réformes sociales pour le bien commun.

    Faisant alors fi du « social » qu’elle abandonne désormais totalement au courant national, elle fait du « sociétal » ou plus exactement, selon le vocabulaire du néo-totalitarisme nihiliste, de la « déconstruction sociétale ».

    Tout doit y passer :

    Contre le respect de la vie innocente, la légalisation-promotion de l’avortement et l’instruction de l’euthanasie.

    Contre le respect de l’écologie humaine, les manipulations génétiques et l’introduction de l’idéologie du genre dans les programmes scolaires.

    Contre la défense de la famille, cellule de base de la société, le pseudo-mariage homosexuel.

    Contre le sentiment d’appartenance à la patrie française, communauté historique de destin, la « déconstruction » de l’enseignement chronologique et cohérent de l’histoire et de nos racines de civilisation.

    Contre la langue française, élément premier d’identité culturelle et nationale et premier moyen d’assimilation, la dévaluation-destruction de l’enseignement du vocabulaire et de la grammaire.

    On se prendrait quelquefois à éprouver de la commisération pour François Hollande devant les affligeants lieux communs qu’il déverse avec sa manière reniflarde et pleurnicharde en un français hasardeux.

    On est affligé pour lui, indécent chef de l’État, lorsqu’il donne les preuves de son idéal féministe en racontant  combien jadis il était un bon compagnon de Ségolène en faisant le marché et en changeant les couches des enfants.

    On imagine ce que pensent de pareilles confidences les Poutine, Erdogan et Xi-Jinping.

    Mais l’homme ne mérite hélas aucunement de l’indulgence. Ne s’illustrant que dans la déconstruction sociétale, c’est-à-dire la destruction sociale, il aura sa triste part de responsabilité dans l’entreprise de génocide français."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La décroissance dans un seul pays par Georges FELTIN-TRACOL

    Interrogé au printemps 2013 par l’organe de presse trostko-bancaire Libération, un certain Vincent Liegey qui se revendique décroissant, déclarait : « Nous voulons une relocalisation ouverte. Il faut produire localement – cela a un sens écologique et humain -, mais garder les frontières ouvertes pour les biens et surtout pour les personnes : voyages et rencontres favorisent le bien-être et la culture (1). » Cette assertion est typique de la mentalité hyper-moderne, nomade et fluide de l’Occidental globalitaire. Son auteur croît s’opposer à la mondialisation en prônant une relocalisation ouverte. Il réalise une chimère, le glocal, et ne comprend pas que le tourisme intercontinental et l’immigration de peuplement empêchent de facto toute véritable relocalisation des activités, des productions, des biens, des investissements et des personnes. Grand naïf politique, le dénommé Liegey ne mentionne pas en plus l’impact écologique désastreux des transports touristiques de masse sur les écosystèmes. Si ses voyages s’effectuaient à pied, en vélo, en train ou à marine à voile, il serait cohérent. En revanche, s’il prend avions et bagnoles, la schizophrénie le guette ! 

    Fort heureusement, et n’en déplaise à ce décroissant du samedi soir, les grands flux touristiques internationaux commencent à se tarir  comme le signale le géographe Christophe Guilluy : « Rappelons que le tourisme international, qui n’a cessé de se développer et qui est une ressource économique importante pour bon nombre de pays, ne profite en réalité qu’à la marge aux populations autochtones. Notons par ailleurs que ce secteur économique peut avoir des conséquences particulièrement négatives sur l’environnement (dégradation des milieux naturels, empreinte écologique liée au transport…) et déstructurer les cultures et identités du plus grand nombre, notamment des plus modestes. On le voit, la mobilité des individus atteint aujourd’hui ses limites physiques et écologiques, mais aussi culturelles avec le déplacement de catégories moyennes et supérieures dans des zones souvent précarisées (2). » Dans une courte et charmante nouvelle, le journaliste Marc Dem envisageait la fin du monde moderne. « D’une trentaine d’accidents d’avions de ligne par an, on passa à soixante en un mois. Les appareils privés et les avions militaires furent atteints du même mal. On finit par interdire les vols, et la terre devint plus grande (3). » Limiter les trajets intercontinentaux, surtout s’ils sont commerciaux et touristiques, scandalise à coup sûr les « progressistes » de l’écologie de marché, mais absolument pas le principal théoricien de la décroissance, Serge Latouche, qui annonce une « autre réduction nécessaire : le tourisme de masse. L’âge d’or du consumérisme kilométrique est derrière nous (4) ». Cet universitaire venu du tiers-mondisme rejoint le catholique de tradition Marc Dem, puisqu’il ajoute : « Pour cause de pénurie de pétrole et de dérèglement climatique, voici ce que l’avenir nous promet : toujours moins loin, toujours moins souvent, toujours moins vite et toujours plus cher. À vrai dire, cela ne devient dramatique qu’en raison du vide et du désenchantement qui nous font vivre de plus en plus virtuellement alors que nous voyageons réellement aux dépens de la planète. Il nous faut réapprendre la sagesse des âges passés : goûter la lenteur, apprécier notre territoire (5). » 

    Il y a par conséquent une béance profonde fondamentale entre un soi-disant décroissant et le père de la décroissance en France. Serge Latouche prévient que « le “ bougisme ”, la manie de se déplacer toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus souvent (et pour toujours moins cher), ce besoin largement artificiel créé par la vie “ surmoderne ”, exacerbé par les médias, sollicité par les agences de voyages, les voyagistes et les tour-opérateurs, doit être revu à la baisse (6) ». 

    En revanche, ces deux catégories de décroissants s’accordent volontiers sur une conception irénique de la décroissance. Serge Latouche garde toujours un réel attachement à la sensibilité progressiste des Lumières. N’affirme-t-il pas que « la décroissance […] entend reprendre à frais nouveaux le programme d’émancipation politique de la modernité en affrontant les difficultés que pose sa réalisation (7) » ? Il confirme que pour lui, « la décroissance reprend de manière renouvelé […] le projet de l’émancipation de l’humanité des Lumières (8) ». Il modère son projet de société décroissante qui « implique certes une remise en question de l’individualisme exacerbé et la reconnaissance de l’héritage du passé, mais pas un retour à des féodalités et à des organisations hiérarchiques (9) ». Comme la très grande majorité des écologistes, il évacue tout concept de puissance et paraît ignorer l’essence du politique qui, selon Julien Freund, s’organise autour des polarités privé – public, commandement – obéissance et ami – ennemi (10). 

    Cette méconnaissance (voire ignorance) fâcheuse se retrouve chez des « écologistes intégraux » d’inspiration chrétienne pour qui « prôner l’écologie humaine, c’est promouvoir une “ éthique de la non-puissance ” (Jacques Ellul) (11) ». L’affirmation prouve une parfaite impolitique qui condamne à moyen terme la pérennité de toute collectivité humaine. Directeur de la thèse de Julien Freund en 1965, Raymond Aron rappelait qu’« il est facile de penser la politique, mais à une condition : en discerner les règles et s’y soumettre (12) », ce que ne font pas les écologistes. 

    Il manque encore à la décroissance tout une dimension politique et stratégique. De nombreux décroissants raisonnent toujours à l’échelle de leur potager dans le « village global » interconnecté alors que la raréfaction croissante des ressources inciterait à envisager au contraire une société fermée, qu’elle soit nationale ou bien continentale dans le cadre de l’« Europe cuirassée » chère à Maurice Bardèche. En effet, « c’est […] bien une société de rupture qu’il faut ambitionner, annonce l’anarcho-royaliste français Rodolphe Crevelle, quitte à mépriser tous les clivages politiques antérieurs, quitte à paraître donquichottesque ou ridicule, ou rêveur, ou utopique… (13) ». Nourris par les traductions anglaises des écrits de l’écologiste radical finlandais Pentti Linkola dans lesquels se conjuguent écologie, décroissance et puissance militaire, Rodolphe Crevelle et son équipe du Lys Noir soutiennent une vision singulière de l’« écolo-décroissance ». « La préservation de l’Homme ancien “ dans un seul pays d’abord ”, ouvre la perspective d’un isolat forteresse assiégé parce que celui-ci constituera le mauvais exemple, le mouton noir du monde, un démenti à la “ fête ” globale planétaire (14). » Certes, « il faut […] convenir que l’autarcie est une question d’échelle. Elle est particulièrement difficile à instaurer dans un petit pays sans diversité économique, elle est plus facile à supporter dans une grande économie diversifiée. Et on peut même affirmer que l’autarcie à l’échelle d’un continent riche peut compter aujourd’hui sur quelques défenseurs (15) ». Ils estiment non sans raison que « la France possède tous les moyens technologiques et humains de l’autarcie. Elle est même pratiquement un des seuls pays au monde à pouvoir organiser volontairement son propre embargo ! (16) ». « L’écologie extrême […] est notre dernière chance de discipline collective et d’argumentation des interdits, insiste Rodolphe Crevelle (17) ».

    Avec des frontières réhabilitées, sans la moindre porosité et grâce à des gardiens vigilants, dénués de remords, la société fermée décroissante adopterait vite la notion de puissance afin de tenir à distance un voisinage plus qu’avide de s’emparer de ses terres et de ses biens. Elle pratiquerait une nécessaire auto-suffisance tant alimentaire qu’énergétique. Mais cette voie vers l’autarcie salutaire risque de ne pas aboutir si la population n’entreprend pas d’elle-même une révolution culturelle et un renversement complet des consciences. « Outre l’autarcie économique européenne, il faudrait mieux encore parler d’autarcie technique, d’auto-isolement sanitaire; d’un refus de courir plus loin et plus vite vers le précipice, vers le monde de “ science-fiction contemporaine ” qui s’est installé sur toute la planète dans la plus parfaite soumission des gauchistes et des conservateurs (18). » L’auto-subsistance vivrière deviendra un atout considérable en périodes de troubles politiques et socio-économiques. « Tant que la perspective d’un soulèvement populaire signifiera pénurie certaine de soins, de nourriture ou d’énergie, il n’y aura pas de mouvement de masse décidé, prévient le Comité invisible. En d’autres termes : il nous faut reprendre un travail méticuleux d’enquête. Il nous faut aller à la rencontre, dans tous les secteurs, sur tous les territoires où nous habitons, de ceux qui disposent des savoirs techniques stratégiques (19). » 

    « L’autarcie est en effet le seul moyen envisageable pour brider doucement le capitalisme chez soi quand celui-ci devient trop ravageur, trop destructeur de cultures remarquables et de sociabilités anciennes (20). » Pour sa part, Serge Latouche explique que « la société de décroissance implique un solide protectionnisme contre les concurrences sauvages et déloyales, mais aussi une large ouverture sur les “ espaces ” qui adopteront des mesures comparables. Si, comme le disait déjà Michel Torga en 1954, “ l’universel, c’est le local moins les murs ”, on peut réciproquement déduire que le local c’est l’universel avec des frontières, des limites, des zones tampon, des passeurs, des interprètes et des traducteurs (21) ». 

    Provocateur à souhait, Le Lys Noir aime saluer le modèle ruraliste autoritaire des Khmers Rouges. Or, mieux que l’ancien Kampuchéa démocratique, la conciliation réussie d’une relative décroissance à une exigence élevée de puissance politique, militaire et stratégique correspond parfaitement aux principes coréens du nord du Juche et du Songun. Surmont un embargo international draconien, la République démocratique et populaire de Corée s’est invitée d’office aux clubs très fermés des États détenteurs de la force nucléaire et des puissances spatiales (22). 

    Au risque de choquer encore plus les rédacteurs bien-pensants du mensuel La Décroissance, ces rêveurs d’un monde ouvert aux quatre vents, la décroissance n’est-elle pas finalement populiste, voire horresco referens poujadiste ? Admirateur du papetier de Saint-Céré, Rodolphe Crevelle pense qu’« aujourd’hui, Poujade serait peut-être décroissant; il plaiderait une honnête frugalité, la relocalisation, le commerce de proximité, l’agriculture biologique, le bio-carburant, la dénonciation des perversions de la grande distribution, le maintien des services publics en zone rurale, le “ small is beautiful ”, les gîtes ruraux, les maisons de pays et de terroir, la vente directe… (23) ». Nouvelle exagération de sa part ? Pas du tout, surtout si on comprend que « la décroissance est […] simplement une bannière derrière laquelle se regroupent ceux qui ont précédé à une critique radicale du développement et veulent dessiner les contours d’un projet alternatif pour une politique de l’après-développement. Son but est une société où l’on vivra mieux en travaillant et en consommant moins (24) ». 

    Pour une question d’efficacité, une économie élaborée sur des mesures décroissantes ne peut être que d’échelle nationale ou continentale en étroit lien organique avec les niveaux (bio)régional et local. Il ne faut pas omettre que « le local n’est pas un microcosme fermé, mais un nœud dans un réseau de relations transversales vertueuses et solidaires, en vue d’expérimenter des pratiques de renforcement démocratique (dont les budgets participatifs) qui permettent de résister à la domination libérale (25) ». On réactualise une pratique politique traditionnelle : « L’autorité en haut, les libertés en bas ». Faut-il pour autant valoriser lelocal ? Non, répond le Comité invisible pour qui le local « est une contraction du global (26) ». Pourquoi cette surprenante défiance ? Par crainte de l’enracinement barrésien ? Par indécrottable altermondialisme ? « Il y a tout à perdre à revendiquer le local contre le global, soutient l’auteur (collectif ?) d’À nos amis. Le local n’est pas la rassurante alternative à la globalisation, mais son produit universel : avant que le monde ne soit globalisé, le lieu où j’habite était seulement mon territoire familier, je ne le connaissais pas comme “ local ”, le local n’est que l’envers du global, son résidu, sa sécrétion, et non ce qui peut le faire éclater (27). » 

    Associée à la crise économique et à l’occupation bankstériste, l’immigration de peuplement de masse en cours va de plus en plus perturber nos vieilles sociétés européennes. « La sombre invasion, constate Crevelle, est bien notre unique et dernière occasion de mouvement collectif brutal… Notre dernière chance de solidification des peuples contre l’État et les marchés… (28) ». Une décroissance identitaire et autarcique comme vecteur de révolution des identités ancestrales enracinées d’Europe, voilà une belle idée explosive !

    Georges Feltin-Tracol 

    Notes 

    1 : dans Libération, le 23 avril 2013. 

    2 : Christophe Guilluy, La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion, 2014, pp. 118 – 119. 

    3 : Marc Dem, « La fin des haricots », dans 70 contes rapides, Les éditions Choc, 1989, p. 52. 

    4 : Serge Latouche, Petit traité de la décroissance sereine, Éditions Mille et Une Nuits, coll. « Les Petits Libres », n° 70, 2010, p. 64. 

    5 : Idem, p. 65.

    6 : Id., p. 65. 

    7 : Serge Latouche, Vers une société d’abondance frugale. Contresens et controverses sur la décroissance, Éditions Mille et Une Nuits, coll. « Les Petits Libres », n° 76, 2011, p. 72. 

    8 : Idem, p. 82. 

    9 : Id., p. 82. 

    10 : cf. Julien Freund, L’essence du politique, Dalloz, 2004. On a déjà fait part de ces critiques politologiques dans Georges Feltin-Tracol, « Une revue quelque peu limitée », mis en ligne sur Europe Maxima, le 1er novembre 2015, et Georges Feltin-Tracol, « Petit traité de bioconservatisme », mis en ligne sur Europe Maxima, le 28 février 2016. 

    11 : Gaultier Bès (avec Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam), Nos limites. Pour une écologie intégrale, Le Centurion, 2014, pp. 107 – 108. 

    12 : Raymond Aron, Mémoires, Julliard, 1983, p. 136. 

    13 : Rodolphe Crevelle, Mon cher entre-soi. Écrits politiques d’un activiste, Éditions des Lys noirs, 2014, p. 448. 

    14 : Idem, p. 439. 

    15 : Id., p. 486. 

    16 : Id., p. 489. 

    17 : Id., p. 98. 

    18 : Id.,  p. 453. 

    19 : Comité invisible, À nos amis, La Fabrique, 2014, p. 96. 

    20 : Rodolphe Crevelle, op. cit., p. 485. 

    21 : Serge Latouche, Petit traité de la décroissance sereine, op. cit., p. 76. 

    22 : cf. Georges Feltin-Tracol, « La Corée du Nord au-delà des  clichés », mis en ligne sur Europe Maxima, le 24 janvier 2016. 

    23 : Rodolphe Crevelle, op. cit., p. 16. 

    24 : Serge Latouche, Petit traité de la décroissance sereine, op. cit., p. 22. 

    25 : Idem, p. 77. 

    26 : Comité invisible, op. cit., p. 191. 

    27 : Idem, pp. 190 – 191.

    28 : Rodolphe Crevelle, op. cit., p. 335.

    http://www.europemaxima.com/

  • La Lettre d’Allemagne N°8

    Quos vult perdere Jupiter dementat prius

    Dimanche dernier, la chancelière est apparue une nouvelle fois sur un plateau de télévision. Une fois encore, elle a choisi l’émission d’Anne Will, celle-là même d’où elle avait lancé son historique « Wir schaffen das ! » il y a quelques mois. Pendant une heure elle a prêché « l’impératif humanitaire », montrant la voie lumineuse et dure, celle qu’elle a tracée pour le pays, pour l’Europe, pour le monde.

    Elle a également marqué la frontière, dressé un mur d’enceinte : certes pas pour protéger l’Allemagne des migrants, mais bien de ses propres démons, de ses forces obscures, de ses mécréants. Enfin, elle a invité ses fidèles à avoir la foi : foi en elle, foi en sa politique, foi en un avenir radieux…

    La route est fermée, et les Macédoniens la gardent

    C’était sans compter avec son voisin social-démocrate du Sud : le chancelier autrichien, visiblement peu impressionné et mécréant au cœur endurci, a tracé, quant à lui, la nouvelle frontière extérieure de l’Union européenne dans les Balkans, suscitant l’ire des organisations « humanitaires », le silence réprobateur et assourdissant de la Commission et de Mr Juncker, et recevant visiblement l’approbation massive des Autrichiens, Hongrois, Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes et autres Slaves du Sud. Ce qu’il a reçu, c’est aussi le soutien, tout en discrétion et en retenue, des partis de gouvernement allemands, qui voient à juste titre l’impact positif que pourrait avoir la fermeture de la route des Balkans sur l’issue de certaines élections…

    Nos amis du Maghreb et d’Afghanistan

    En attendant, le ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Maizière, s’emploie activement à organiser le retour au pays des Marocains, Algériens et Tunisiens qui se trouvent plus ou moins indûment sur le sol allemand, et dont un certain nombre est en délicatesse avec les autorités en charge de l’ordre et de la paix civile. La presse s’est largement fait l’écho de son périple au Maghreb, et des succès qu’il semble y avoir obtenus. Malheureusement pour le gouvernement allemand, il s’agit, là encore, de dispositions pour le retour et l’expulsion : le « deutscher Michel » attend toujours des mesures concrètes pour assécher le flot des entrées. Que de telles mesures aient été prises en Allemagne-même, en réalité, peu en doutent : si le chancelier Faymann a pris les devants en faisant fermer la frontière gréco-macédonienne, c’est bien parce qu’il craignait, à juste titre, de vivre à Schärding ou à Salzburg ce qui arrive aujourd’hui à Idomeni. Mais ces mesures ne peuvent être évoquées, car elles contreviennent à la doxa. L’Autriche n’a pas ces pudeurs, qui, non contente de fermer la frontière, lance une campagne d’information en Afghanistan, sur le thème « Les passeurs vous mentent ». Ils ne sont pas les seuls.

    Et pendant ce temps…

    L’AfD poursuit son ascension, lente et sûre, dans les sondages, en attendant, dimanche 13 mars, le premier verdict des urnes. Elle est désormais donnée à 17/19% en Saxe-Anhalt – contre 5 à 6% à l’été 2015 – à 11/13% en Bade-Wurtemberg et à 9/10% en Rhénanie-Palatinat – 3% l’été dernier dans ces deux derniers Länder. Angela va devoir prononcer quelques anathèmes – cette activité, il faut le craindre, va accaparer dans les mois qui viennent une part croissante de son temps.

    François Stecher 4/03/2016

    Revue de presse

    • Merkel et les réfugiés

    Welt – 29.02.16 – Anne Will
    Merkel mise sur la foi qui déplace les montagnes
    Chez Anne Will, la chancelière fédérale s’est montrée inflexible sur sa politique des réfugiés. En faisant ainsi, cependant, elle brûle ses vaisseaux.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152748126/Merkel-setzt-auf-den-Glauben-der-Berge-versetzt.html

    Die Welt – 01.03.16 – Sommet UE-Turquie
    « Si l’Allemagne est méchante, de nouveaux réfugiés viendront »
    Dangereuse et irréaliste, c’est ainsi que l’économiste vedette Hans-Werner Sinn juge la stratégie de Merkel dans la crise des réfugiés. La Grèce ? Un Etat failli. Un partenariat avec la Turquie ? Désastreux.

    http://www.welt.de/wirtschaft/article152815808/Ist-Deutschland-unartig-kommen-neue-Fluechtlinge.html

    FAZ – 01.03.16 – Politique des réfugiés
    Les faiblesses de la formule de Merkel
    Dans la crise des réfugiés, la chancelière poursuit imperturbablement la mise en œuvre de son plan. Elle néglige, ce faisant, en Allemagne comme en Europe, des facteurs décisifs.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingspolitik-die-schwachstellen-in-merkels-formel-14097709.html

    FAZ – 29.02.16 – La chancelière chez Anne Will
    La Garde des sceaux de l‘Europe
    Pas de panique, mais d’autant plus de prévoyance : chez Anne Will, Angela Merkel se présente comme une femme politique nullement découragée, qui, inlassablement, travaille à accomplir sa mission de chancelière par excellence : sauver l’idée européenne. Une analyse.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/angela-merkel-praesentiert-sich-praesidial-bei-anne-will-14096404.html

    Focus online – 01.03.16 – Liturgie chez Anne Will
    Comment Angela Merkel est devenue le premier prédicateur du pays
    Chez Anne Will, la chancelière Angela Merkel s’est présentée comme un prédicateur. L’interview s’est muée en liturgie. Ainsi s’est exprimé ce qu’il y a de pire dans le protestantisme politique. Une analyse de la parole et du style.

    http://www.focus.de/politik/deutschland/kisslers-konter/liturgie-bei-anne-will-wie-merkel-zur-ersten-predigerin-des-landes-wurde_id_5326303.html

    Die Welt – 03.03.16 – Economiste vedette Sinn
    « C’est le devoir de la chancelière de protéger le territoire national »
    Selon le patron de l’institut Ifo, Hans-Werner Sinn, Angela Merkel a pris des décisions mauvaises et fatales. D’abord lors de la crise de l’euro, ensuite dans la crise des réfugiés. Dans les deux cas, au détriment de ses propres concitoyens.

    http://www.welt.de/wirtschaft/article152864656/Es-ist-Aufgabe-der-Kanzlerin-Staatsgebiet-zu-schuetzen.html

    Die Welt – 03.03.16 – Crise des réfugiés
    Merkel n’a plus qu’à espérer que ceux qui la critiquent aient raison
    La stratégie de Merkel dans la crise des réfugiés a échoué. Désormais nous parviennent, depuis la nouvelle frontière extérieure de l’Europe, des images terrifiantes. Y aura-t-il à partir de maintenant moins de réfugiés ? Même la chancelière doit l’espérer.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152863317/Merkel-muss-hoffen-dass-ihre-Kritiker-recht-behalten.html >

    • Les Allemands et les réfugiés

    Die Welt – 29.02.16 – Frank-Jürgen Weise
    Le gestionnaire des réfugiés en Allemagne est-il en train d‘échouer à cause d’une surcharge de travail ?
    Frank-Jürgen Weise est la plus importante des personnes qui, en Allemagne, aident les réfugiés. A côté de l’Office fédéral des réfugiés, il dirige aussi l’Agence fédérale du travail et la Fondation Hertie. Est-ce seulement possible ?

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152764290/Scheitert-Deutschlands-Fluechtlingsmanager-an-Ueberlast.html

    FAZ – 29.02.16 – Sondage
    Les Allemands croient à l’intégration des réfugiés
    Une solution européenne à la crise des réfugiés n’est toujours pas en vue – pourtant, les Allemands sont optimistes. Selon un sondage, une grande majorité d’entre eux pense que l’intégration des réfugiés en Allemagne va réussir.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/umfrage-deutsche-glauben-an-integration-der-fluechtlinge-14096993.html

    Die Welt – 29.02.16 – Sondage sur les réfugiés
    Un tiers des sondés tient l’intégration pour impossible
    Alors que la chancelière Merkel conjure à nouveau l’Allemagne de maintenir le cap avec les réfugiés, un nouveau sondage dessine un tableau qui prête à réfléchir. Selon celui-ci, un tiers des sondés doute que l’intégration soit possible.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152753192/Jeder-Dritte-haelt-Integration-fuer-unmoeglich.html

    Spiegel Online – 29.02.16 – Sondage sur les réfugiés
    Plus de la moitié croit à l’intégration – à une condition
    Vis-à-vis de la crise des réfugiés, beaucoup d’Allemands sont très inquiets, effrayés ou pleins de doutes. Seulement 11% de nos concitoyens veulent continuer à accueillir des réfugiés sans limitation, selon un sondage.

    http://www.spiegel.de/politik/deutschland/fluechtlinge-ueber-die-haelfte-deutschen-glaubt-an-integration-unter-bedingungen-a-1079748.html

    Hamburger Morgenpost – 29.02.16 – Initiative populaire et AfD
    « Hambourg pour une bonne intégration » met en garde contre une opération de recueil de signatures
    L‘initiative populaire « Hambourg pour une bonne intégration » refuse l’aide que prétend lui apporter l’AfD pour recueillir des signatures : « Les signatures que nous pourrons attribuer à l’action de l’AfD ou d’organisations similaires seront immédiatement détruites ».

    http://www.mopo.de/hamburg/volks-ini-vs–afd–hamburg-fuer-gute-integration–warnt-vor-unterschriftenaktion-23641152

    Die Welt – 01.03.16 – Appartements pour réfugiés
    « Ce n’est plus l‘Eppendorf que je connaissais »
    2400 réfugiés doivent emménager dans le quartier huppé d’Eppendorf, à Hambourg. A l’occasion d’une réunion d’information, les habitants du quartier expriment leur mauvaise humeur devant les plans de l’arrondissement. Cependant, ceux qui soutiennent ce projet ont fait une offre à leurs adversaires.

    http://www.welt.de/regionales/hamburg/article152815203/Das-ist-nicht-mehr-das-Eppendorf-das-ich-kenne.html

    Die Welt – 03.03.16 – Distribution de nourriture
    Les Tafeln [organisation caritative] rationnent la nourriture à cause de l‘arrivée massive de réfugiés
    Les Tafeln en Allemagne observent une demande en forte croissance de la part de réfugiés qui viennent chercher chez eux de la nourriture gratuite. Du coup, les nécessiteux autochtones se demandent qui est prioritaire.

    http://www.welt.de/wirtschaft/article152868583/Tafeln-rationieren-Essen-wegen-Fluechtlingsandrang.html

    Die Welt – 03.03.16 – Politique d‘immigration
    Faire la différence entre migrants économiques et réfugiés
    Depuis de nombreuses années, l’Allemagne est un pays d’immigration. Pourtant, un pilotage délibéré de ce phénomène fait défaut. Le ministre du Travail, Andrea Nahles, lance un projet expérimental. Ce signal est très bienvenu.

    http://www.welt.de/debatte/kommentare/article152856118/Zwischen-Arbeitsmigranten-und-Fluechtlingen-unterscheiden.html

    • L’OTAN et les réfugiés

    Die Welt – 02.03.16 – Nato-General Breedlove
    Les réfugiés, « une arme contre l’Ouest » ?
    Pour le général de l‘OTAN Philip Breedlove, l’afflux massif de réfugiés en provenance de Syrie a un effet déstabilisant sur l’Europe. C’est l’effet recherché par Moscou.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152833966/Fluechtlinge-als-Waffe-gegen-den-Westen.html >

    Spiegel Online – 02.03.16 – Réfugiés
    L’engagement de l’OTAN contre les passeurs prend du retard
    Les bâtiments de combat de l’OTAN doivent venir en aide à la Turquie dans sa lutte contre les passeurs en mer Egée. Mais, visiblement, le gouvernement turc s’y oppose. Berlin, en particulier, met la pression pour que l’arrivée des réfugiés en Grèce soit réduite de manière drastique.

    http://www.spiegel.de/politik/ausland/nato-einsatz-in-der-aegaeis-verzoegert-sich-a-1080251.html

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  • Référendum : le choix du peuple (article paru dans L’Action Française n°2927 du 03 mars 2016)

    La démocratie directe est d’un usage délicat. Elle pose la question de la définition du peuple concerné, et force donc la République à se poser celle des communautés, démarche réaliste mais anti-égalitaire. 

    En proposant un référendum pour décider du sort de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes [1], François Hollande ranime un moribond : la démocratie directe. Il le fait évidemment en dépit du bon sens : le dossier de l’aéroport est instruit depuis… 1963. Comme le rappelle le blog Vududroit, « près de cent cinquante décisions juridictionnelles ont été rendues confirmant la régularité des procédures ». Autrement dit, si on avait eu envie de convoquer un référendum, on aurait pu se lancer il y a longtemps. D’autant plus qu’il existe une difficulté de taille : qui peut être consulté ? Les collectivités locales et leurs populations ? Ce n’est (curieusement) pas de leur compétence légale. La nation ? Un référendum national ne peut concerner que « tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent »... Un projet d’aéroport ne rentre pas dans ce cadre. Bref, on consultera, mais ça n’aura pas de valeur légale.

    Esquive présidentielle

    François a donc lâché sa bombinette et s’est esquivé, genre "l’intendance suivra". L’intendance, ce sont Ségolène Royal et Jean-Marc Ayrault, la première proposant que tous les départements limitrophes de la Loire-Atlantique soient associés, le second expliquant que le bon sens (!) exige que seul « le périmètre le plus proche du territoire impacté » soit concerné, oubliant visiblement que l’aéroport est censé être un hub régional. On voit que la démocratie directe est d’un usage délicat. Car elle pose la question de la définition du peuple concerné, et force donc la République à se poser la question des communautés, démarche réaliste mais anti-égalitaire. À cet égard, l’une des propositions de la loi El Khomri, reprenant en partie le rapport Combrexelle, est très intéressante : le référendum d’entreprise a tout de la bonne idée puisqu’il permet de circonscrire l’exercice de la démocratie à un périmètre naturel et légitime, en passant outre les instances représentatives qui ne représentent plus rien. C’est là que le bât blesse, en fait : le référendum n’a de sens qu’à condition de définir une population et de renoncer à la représentation. D’un côté, on abandonne donc la fiction d’un citoyen purement légal et théoriquement interchangeable (le Breton valant le Normand, le chômeur le travailleur, l’horloger l’épicier, le capitaliste le salarié, etc.) ; de l’autre, on abandonne l’idée qu’un représentant du peuple sait mieux que le peuple ce qui est bon pour le peuple. La grande peur des bien-pensants à l’approche du référendum anglais, l’ahurissant tir de barrage contre le référendum écossais, l’injustice criante réservée au référendum grec, tout démontre que ces deux abandons correspondent, dans l’esprit des élites, à un double procès en compétence et en légitimité. Les tenants de la démocratie directe font valoir que le peuple n’a plus aucune confiance dans les élites – à juste titre au vu des résultats de leurs politiques éclairées – ; les adversaires agitent l’horreur du référendum de 1851 qui vit s’installer Napoléon III, ou celui de 2005 qui nous a presque privés du bonheur d’être Européens. [.....]

    Philippe Mesnard

    Pour lire la suite, achetez le dernier numéro de l’Action Française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Referendum-le-choix-du-peuple