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La Chine en action: vers la chute du dollar
Auran Derien, enseignant
Pour un monde dé-dollarisé
Depuis le début de 2016, la Banque Centrale de Chine a mis en fonctionnement un système interbancaire de ventes et d’achats d’or. Deux institutions, filiales de la Banque Centrale, se partagent les responsabilités.
Le marché interne de l’or est sous la responsabilité de la Shanghai Gold Exchange (SGE) ; le marché interbancaire est administré par le China Foreign Exchange Trading System (CFETS). Si on sait que la Chine est le principal pays détenteur d’or dans le monde, la quantité exacte n’en est pas connue, de sorte que les nouvelles institutions vont améliorer la liquidité interbancaire de l’or tout en favorisant la création de nouveaux marchés pour le métal.
Jusqu’alors, les banques chinoises ne pouvaient négocier de l’or entre elles. Chacune avait seulement la possibilité d’acheter du métal au Shanghai Gold Exchange, institution monopolistique par laquelle passaient toutes les demandes. Désormais, dix banques vont intervenir sur deux niveaux. Quatre banques, associées au groupe Australia and New Zealand Banking group (ANZ) feront fonctionner le marché primaire. Six autres banques participeront à un marché secondaire. Il est toujours interdit d’exporter de l’or mais en même temps la Banque Centrale en achète en moyenne 20 tonnes chaque mois depuis 2015.
Fin de la confiance dans le dollar
De telles manœuvres renforcent l’analyse selon laquelle les gens civilisés de par le monde se lassent des transactions liées au dollar. Depuis 2014, les contrats entre la Chine et la Russie ont éliminé l’usage du dollar. Les Chinois ont réduit leurs énormes réserves de cette monnaie en achetant, à travers le monde, des actifs de toutes sortes. Ils se paient l’Europe, notamment les entreprises utilisant une technologie qui les intéresse, tant en France qu’en Allemagne.
De plus, en France ils cherchent à installer une tête de pont à partir de laquelle déverser leurs produits sur toute l’Europe, bénéficiant d’une part des mêmes avantages que les multinationales (pas d’impôts, etc.), d’autre part en utilisant le label “made in France” sur l’essentiel de leur production importée qu’ils revendraient dans le monde comme si elle était locale. La City de Londres, depuis octobre 2014, coopère avec la Chine pour émettre des obligations libellées enRenminbi, et de nouvelles institutions bancaires, telles la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB) vont permettre à divers pays de s’éloigner peu à peu des voyous de la Banque Mondiale.
On peut donc déduire que les Chinois veulent garder une porte de sortie au cas très probable où les bulles gigantesques construites par la finance globalitaire se dégonfleraient plus ou moins rapidement. L’or serait une base de négociation monétaire face à l’incertitude qui suivrait la chute du dollar ou de l’Euro. Les titres publics américains sont déjà considérés comme sans valeur car Janet Yellen, qui parle au nom de la Réserve Fédérale américaine prétend que les taux d’intérêt seront maintenus ou augmentés alors que chacun constate le délabrement de l’économie américaine et de l’occident en général. Tout y est faux, mensonger ; ce spectacle incarne parfaitement la révélation monothéiste : le réel n’existe pas, seule la parole doit s’imposer ici, les indices officiels trafiqués.
Dans une situation de déliquescence de l’économie occidentale et de perte de prestige des financiers transcendentaux, l’or retrouvera la fonction qu’il eut depuis l’origine du monde : être une référence, un soutien, une forme de richesse. La Chine, achetant de l’or, se sépare de dollars pourris tout en laissant se dévaluer sa monnaie car toutes les monnaies se dévaluent au temps de la création monétaire débridée imposée par la finance mondialiste. Mais le mécanisme est innovateur. Le prix de l’or est déterminé en yuans, il existe un commerce interbancaire pour le métal, de sorte que le yuan dispose d’une cotation “absolue” en or, indépendante de celle en dollar. Les changes flexibles demeurent puisqu’il n’est pas possible aujoud’hui de fixer des règles équitables pour le système monétaire international. Reste que le prix du yuan en or est un meilleur indice de la valeur du yuan que le cours du yuan en dollar.
Stimuler les exportations en changeant les flux
Cette nouvelle chinoiserie entre aussi en concurrence avec une institution dépendant des démons financiers de Londres. Le pouvoir financier a toujours voulu le monopole de l’émission de monnaie. La Chine offre une alternative : le prix de l’or en renmibi plutôt que celui fixé à Londres en dollars. Selon la logique de l’arbitrage, il pourrait en résulter assez rapidement un transfert des transactions vers la Chine qui, offrant un meilleur taux, inciterait la plupart des agents à vendre leur or contre yuans. L’expansion du yuan permettrait d’acheter plus de biens et services et donc, peu à peu, stimulerait le commerce extérieur chinois.
Le « goldman sachs » a testé sa capacité de nuisance le 16 février de cette année en attaquant le prix de l’or et en reprenant son discours éculé sur le manque d’avenir d’un métal que par ailleurs ils achètent systématiquement. Le système bancaire des « criminels en col blanc » promeut une escroquerie permanente, les certificats d’or (un bout de papier) aussi bons que l’or physique. Cette petite crapulerie touchera à sa fin si le système chinois fonctionne bien, permettant l’achat / vente d’or physique plutôt que les confettis papier de goldman sachs et cie.
La guerre monétaire fondée sur la création ex nihilo va-t-elle finalement favoriser la Chine dont la monnaie est désormais liée au cours de l’or que les démons de Londres ne seront plus les seuls à déterminer selon leurs intérêts ?
Chacun espère que la voie vers la dé-dollarisation du monde soit sans retour et que ceux qui ont créé cette arme de destruction massive cesseront peu à peu de nuire.
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L’Euro, poison de l’Europe
L’Union européenne est en crise ; c’est aujourd’hui une évidence. Les accords de Schengen sont sur le point d’être révoqués, si ce n’est dans le droit du moins dans les faits. Le désastre crée par le « marché unique » non équilibré par des capacités d’action à la mesure de ce dit marché est aujourd’hui patent. Mais, plus que tout, l’origine de cette crise trouve sa source dans l’Euro. Il agit tel un acide qui corrode les fondations économiques et sociales des pays qui l’ont adopté. Il met à mal la démocratie et suscite, peu à peu, la montée de pouvoirs tyranniques. C’est en partie la thèse du livre écrit par Lord Mervyn King, l’ancien gouverneur de la Bank of England ou Banque Centrale du Royaume-Uni (de 2003 à 2013) [1]. Il faut ici souligner la portée de cet ouvrage. C’est la première fois qu’un ancien banquier central prend de manière si claire et si directe position contre l’Euro. Il n’est pas le seul. On annonce pour le 31 mai 2016 la sortie d’un nouvel ouvrage de Joseph Stiglitz, ancien prix Nobel d’économie, entièrement consacré au risque que l’Euro fait peser sur l’économie de l’Union européenne[2]. La sortie de ces deux ouvrages est très symptomatique. Les langues se délient, et la parole se libère.
L’Euro, cet acide puissant de l’idée européenne
L’Euro, on le sait, provoque des dysfonctionnements de plus en plus importants dans les économies des pays qui l’ont adopté, sauf peut-être l’Allemagne. La Zone Euro se heurte en fait à la nécessité de l’existence de taux d’inflation différents selon les pays, quand leur démographie et leur situation structurelle sont trop différentes. C’est d’ailleurs là l’un des arguments de King. J’avais développé ce même argument dans mon livre Faut-il sortir de l’Euro publié en 2012[3]. L’Union Monétaire implique que la même politique monétaire sera conduite sur l’ensemble des pays de la zone, ce qui implique qu’elle sera soit trop restrictive soit trop accommodante suivant les différents pays. Il ne faut donc pas s’étonner que la monnaie unique soit à l’origine de crises répétées.
Ces crises ont des conséquences sociales importantes, directes avec la montée du chômage et en particulier du chômage des jeunes dans les pays d’Europe du Sud ou indirectes avec les politiques budgétaires adoptées pour « sauver l’Euro ». Il provoque des crises à répétition entre les pays, les dresse les uns contre les autres, et menace la nécessaire coopération européenne. L’Euro constitue donc une menace pour directe pour l’état d’esprit européen, tel qu’il s’était développé depuis le traité franco-allemand de 1963 et jusqu’à la chute du mur de Berlin. Mais il y a plus. L’existence de l’Euro implique le sacrifice de la souveraineté, et ce sacrifice entraine la fin de la démocratie. Un des grand lecteurs de Jean Bodin, Pierre Mesnard, l’a écrit de manière très claire : « Posons la souveraineté, nous instaurons la République »[4]. Nous en avons la démonstration par l’absurde ; la suppression de la souveraineté entraîne la crise du projet républicain. Cela se traduit par la rébellion démocratique des peuples de l’Europe du Sud auxquels les institutions de l’Union Européenne et celles de la zone Euro cherchent sans cesse à arracher plus de richesse au profit de l’Allemagne et de ses satellites. Mervyn King prédit alors, une crise tant économique que politique si les pays membres de la zone Euro s’obstinent dans la voie folle et suicidaire de la monnaie unique, et on peut montrer que cet « oubli » du problème de la souveraineté est à la base de la crise politique qui monte[5].
Ce constat est partagé par de nombreux économistes, dont plusieurs prix Nobel, mais aussi par des hommes politiques de premier plan comme Oskar Lafontaine (ex dirigeant du SPD er fondateur du parti de la gauche radicale allemande Die Linke)[6], Stefano Fassina, ancien ministre du gouvernement de centre-gauche en Italie[7], ainsi que bien d’autres. Pourtant, il n’a pas conduit – du moins dans notre pays – à une remise en cause de l’Euro. Une remise en cause qui aujourd’hui s’impose pourtant. Et cela aboutit à poser la question : pourquoi donc l’Euro a-t-il été mis en place ?
Pourquoi l’Euro?
Le projet est ancien. On peut dater le début d’une réflexion sur une monnaie unique européenne de la fin des années 1960, et en particulier du rapport Werner[8]. Mais, les obstacles étaient, eux aussi, bien connus. En 1977, le président de la Commission européenne, le Britannique Roy Jenkins, proposa la création d’une monnaie unique pour les pays qui composaient alors la Communauté économique européenne. Mais il liait sa proposition à un budget communautaire se montant à 10 % du produit intérieur brut (PIB) des pays membres. Cette idée était techniquement logique, mais fut politiquement rejetée par la totalité des pays concernés. Elle l’est toujours aujourd’hui où le budget de l’Union européenne ne dépasse pas les 1,25% du PIB. Or, sans budget fédéral, il était clair que l’Euro ne pourrait fonctionner. Pourtant, on a fait l’Euro et on l’a fait sans se donner les moyens de la faire fonctionner. Cela demande explication.
Depuis la fin des années 1980 s’est affirmé un projet politique : celui de mettre en place des institutions fédérales. Or, ces institutions avaient été, et sont toujours, refusées par les peuples européens chaque fois que l’on consent à leur demander leur avis. Il fallait donc ruser. Les dirigeants européens ont donc consciemment construits des institutions incomplètes, dont l’Euro est le meilleur exemple, en espérant que les crises naissant de cette incomplétude amèneraient les peuples à consentir dans l’urgence à ce à quoi ils s’étaient refusés de manière raisonnée. Mais, cette ruse a failli. Les crises se sont multipliées, les unes après les autres. Pourtant, aucune n’a engendrée ce dépassement fédéral que les pères de l’Euro appelaient de leurs vœux. Le gouvernement français est bien seul, aujourd’hui, à porter le projet fédéral. Même le gouvernement allemand, qui fut longtemps son meilleur allié, se détourne désormais d’une logique politique qui ferait peser sur les épaules de la seule Allemagne le fardeau de la mise en place de ce fédéralisme et se contente de défendre un statuquo qui l’avantage à l’évidence.
Nous sommes dans une impasse. Ne pouvant aller au-delà, et n’osant pas retourner en deçà, nous sommes condamnés à la crise. Et les crises se multiplient dans la zone Euro, que ce soit la crise de la Grèce, à laquelle aucune solution n’a été apportée, la crise des banques (et de l’économie) italienne, celle de l’Espagne et du Portugal, mais aussi la crise qui couve au sein de l’une des plus importantes banques d’Allemagne, la Deutsche Bank. Au-delà, l’Euro détruit lentement les vieilles nations au sein desquelles s’était construite et consolidé la démocratie. Avec le traité sur la coopération et la gouvernance, le TSCG que François Hollande fit ratifier en septembre 2012, c’est le budget qui est en passe d’être retiré aux élus de la Nation. Les politiciens ont ainsi organisé leur propre impuissance pour fuir leurs responsabilités et, quand ils l’ont fait, ils sont partis pantoufler à Bruxelles, comme on le vit pour Pierre Moscovici.
Le saut du réel au religieux
De fait, le débat sur l’Euro est sorti du domaine de la raison et il est entré dans l’espace du religieux. Si vous vous opposez à l’Euro, on ne cherchera pas à débattre ou à argumenter, mais à vous déconsidérer, à vous excommunier. Les arguments renvoient alors à dogme : l’Euro protège. Mais, de quoi, et comment, cela n’est jamais dit, et pour cause. L’Euro favorise la croissance est un autre point du crédo, que démentent pourtant les faits les plus évidents. Attaquez l’Euro sur un point et, si l’on consent à vous répondre, ce sera sur tout autre chose. Nous sommes donc sortis du débat rationnel, et il y a une raison à cela : c’est que l’Euro n’est pas – et ne peut pas être – un objet économique. Il n’est même pas un objet politique. Il est devenu un fantasme, celui qui dévoile en réalité ce grand désir de nombreux responsables et dirigeants politiques de se fondre dans une masse indifférenciée pour échapper à leurs responsabilités, à courir en toute impunité vers l’enrichissement personnel. Mais il s’agit d’un fantasme inconscient. Car nul ne peut objectivement avouer de telles pulsions. Il faut les enjoliver sous une forme où elles auront les habits de la décence. Et cela explique bien la violence des réactions que provoque toute critique de l’Euro.
Mais, l’Euro ne s’est pas contenté d’être un fantasme. Il est une réalité tragique. Il faut comprendre son œuvre mortifère et comment il détruit et la France et l’Europe. Tous ceux qui veulent défendre l’idée européenne devraient s’en convaincre. L’Euro est aujourd’hui non un atout mais un obstacle à la construction européenne. Et, la tentative de vouloir à tout prix l’imposer est en train de provoquer l’éclatement de l’Union européenne.Jacques Sapir
Russeurope :: lien
[1] King, Mervyn A., The End Of Alchemy: Money, Banking And The Future Of The Global Economy, Londres, Little, Brown (à paraître)
[2] Stiglitz Joseph E., The Euro: And its Threat to the Future of Europe, New Yok, Allen Lane, 31 mai 2016, (à paraître)
[3] Sapir J., Faut-il sortir de l’Euro ?, Paris, Le Seuil, 2012.
[4] Pierre Mesnard, (1952) L’essor de la philosophie politique au XVIième siècle, Paris, Vrin, p. 494.
[5] Sapir J., Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Michalon, Paris, janvier 2016
[6] La déclaration se trouve dans le journal Neues Deutschland: http://www.neues-deutschland.de/artikel/820333.wirbrauchen-wieder-ein-europaeisches-waehrungssystem.html ainsi que sur le blog d’Oskar Lafontaine :http://www.oskar-lafontaine.de/linkswirkt/details/f/1/t/wir-brauchen-wieder-ein-europaeischeswaehrungssystem/
[7] Fassina S., « For an alliance of national liberation fronts », article publié sur le blog de Yanis Varoufakis par Stefano Fassina, membre du Parlement (PD), le 27 juillet 2015, http://yanisvaroufakis.eu/2015/07/27/foran-alliance-of-national-liberation-fronts-by-stefano-fassina-mp/
[8] Aris M. et N. M. Healey, « The European Monetary System », in N. M. Healey, The Economics of the New Europe, Londres-New York, Routledge, 1995, p. 45-67. -
Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n° 427
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La grande muette frappe fort
Trois généraux ont adressé une lettre au président de la République sur sa « responsabilité » face à la « zone de non-droit » de Calais.
La grande muette retrouverait-elle une partie de sa voix ?
On peut le croire quand on lit la lettre adressée par trois généraux au président de la République. Nous connaissions déjà l’aventure de Christian Piquemal, interpellé le 6 février par les forces de l’ordre alors qu’il manifestait, presque par hasard en écoutant ses dires, aux côtés du mouvement PEGIDA France. Placé en garde à vue immédiatement (normal, il n’est pas « No Border »), il est dans l’attente de son procès le 12 mai. Devant le silence de ses frères d’armes adorateurs de Ponce Pilate, notamment les présidents de l’UNP (Union nationale parachutiste) et de l’Amicale légionnaire, on pensait que l’affaire s’arrêterait là.
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(3) Les Rois de France - Charles Martel et Pépin le Bref
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Julius Evola : « La doctrine aryenne du combat et de la victoire » deuxième partie
D’après l’enseignement des anciens, le principe est une force supra-individuelle, supérieure donc à la naissance et à la mort. Le second, le principe individualisé, conscience conditionné par le corps et le monde extérieur, est destiné selon la voie normale, à la dissolution ou à la survivance éphémère propre aux ombres. Dans la tradition nordique l’image des walkyries a plus ou moins la même signification que le démon. Elle se confond dans de nombreux textes avec celle de la fylgia (littéralement : l’accompagnatrice), entité spirituelle, agent de l’homme à laquelle est soumis son destin. Comme la kynfylgia, la Walkyrie est ─ semblable aux Lares romains ─ la force mystique du sang. Il en est de même pour les fravashi de la tradition aryano-iranienne. La fravashi, explique un éminent orientaliste, « est la force intérieure de tout être humain et ce qui le soutient et préside à sa naissance et à sa vie ». Comme les Lares romains, les fravashi sont en contact avec les forces primordiales d’une lignée et ─ comme les Walkyries ─ elles sont les déesses terrifiantes de la guerre qui concèdent fortune et victoire.
Voici la première connexion que nous devons découvrir. qu’y a-t-il de commum entre cette force mystérieuse qui représente l’âme profonde de la race et le transcendantal dans l’individu, et les déesses de la guerre ? Pour bien comprendre ce point, il faut rappeler que les antiques indo-germains avaient une conception, en quelque sorte, aristocratique et différenciée de l’immortalité. Tous n’échappent pas à l’auto-dissolution, à la survivance lémurique dont l’Hadès et le Nifflheim étaient les images symboliques. L’immortalité est le privilège de quelques-uns et, selon la conception aryenne, un privilège avant tout héroïque. La survivance ─ non comme ombre, mais comme demi-dieu ─ n’est réservée qu’à ceux qu’une action spirituelle particulière a élevé d’une nature à l’autre. Ici, malheureusement, il ne nous est pas possible de fournir toutes les preuves à l’appui de l’affirmation qui va suivre : techniquement, cette action spirituelle consistait à transformer le moi individuel de la conscience normale ─ circonscrite et individualisée ─ en une force profonde, supra-individuelle, force individualisante supérieure à la naissance et à la mort, à laquelle, avons-nous dit, correspondait l’idée de « démon ».
Mais même le démon est au-delà de toutes les formes finies où il se manifeste, non seulement parce qu’il représente la force primordiale de toute une lignée, mais aussi en raison de son intensité. Le brusque passage de la conscience ordinaire à la force, symbolisée par le démon, provoquait donc une crise destructrice, semblable à une décharge de tension trop haute de potentiel dans le circuit humain. Prenons le cas, où, à la suite de conditions tout à fait exceptionnelles, le démon pénètre dans l’individu et lui fait éprouver une transcendance destructrice : il provoquerait comme expérience active de la mort; d’où l’évidence de la seconde connexion, c’est-à-dire la confusion de l’image du double ou du démon, dans les mythes de l’antiquité, avec la divinité de la mort. Dans la tradition nordique, le guerrier voit sa Walkyrie, au moment de la mort ou d’un danger mortel.
Allons plus loin. Dans l’ascèse religieuse, mortification, renoncement au propre Soi, tension dans l’abandon à Dieu, sont les moyens préférés pour essayer de provoquer la crise en question et la dépasser d’une manière positive. Nul n’ignore des expressions comme : « mort mystique » ou « l’obscure nuit de l’âme », etc. qui indiquent ces états. Par contre, dans le cadre de la tradition héroïque, la voie pour atteindre ce but est représentée par la tension active, la libération dionysiaque de l’action. Au plus bas degré de la correspondance phénoménologique, nous trouverons par exemple la danse comme technique sacrée pour évoquer et induire, à travers l’extase de l’âme, les forces latentes dans les profondeurs. Dans la vie de l’individu, libérée par le rythme dionysiaque, s’insère une autre vie, comme si en affleurait le principe. « Horde sauvage », Furies, Erinnyes et autres entités spirituelles analogues dramatisent cette force en termes symboliques. Elles correspondent donc à une manifestation du démon dans sa transcendance terrifiante et active. A un degré plus élevé, nous trouvons les jeux guerriers sacrés. Plus haut encore : la guerre. Nous nous trouvons ainsi ramenés à la conception aryenne primordiale du combat et de l’ascèse guerrière.
Quand le danger du combat héroïque atteint son maximum il y a la possibilité d’une expérience supranormale. Déjà l’expression latine « ludere » ─ jouer, combattre, semble contenir l’idée de résoudre car c’est l’une des nombreuses propriétés inhérentes au combat que de libérer des limitations individuelles et de faire surgir des libres forces cachées dans les profondeurs. Il en découle le principe de la troisième assimilation : les démons, les lares, le soi individualisant, non seulement sont identiques aux Furies, Erinnyes et natures dionysiaques déchaînées qui, par ailleurs offrent de nombreux traits communs avec les déesses de la mort, mais ils assument aussi une signification identique à celle des vierges qui mènent à l’assaut dans les batailles, aux Walkyries et aux fravashi. Les fravashi sont présentées, dans les textes, comme « les terrifiantes, les toutes puissantes », « celles qui écoutent et qui concèdent la victoire à qui les invoque » ─ ou, plus exactement, à qui les évoque en soi-même.
De là à la dernière similitude, il n’y a qu’un pas. Enfin, dans les traditions aryennes, ces entités guerrières prennent les traits des déesses de la victoire, métamorphose qui caractérise l’heureux accomplissement des expériences intérieures. De même que le démon ou le double signifient un pouvoir profond et supraindividuel à l’état latent par rapport à la conscience ordinaire, de même les Furies et les Erynnies sont le reflet d’une manifestation particulière de déchaînement et d’irruptions démoniaques ─ et les déesses de la mort, les Walkyries, les fravashi, etc., président à des situations analogues quand elles se vérifient à travers un combat héroïque ─ ainsi la déesse de la Victoire est-elle l’expression du triomphe du Soi sur cette puissance. C’est la marque d’une tension victorieuse vers une condition située au-delà du danger inhérent à l’extase et aux formes de destruction subpersonnelles. Danger qui existe toujours dans la frénésie de l’action dionysiaque et même héroïque. L’attraction d’un état spirituel, réellement suprapersonnel, qui rend libre, immortel, intérieurement indestructible, le « devenir un des deux » (les deux éléments de l’essence humaine) s’exprime par cette représentation de la conscience mythique.
Passons maintenant à la signification dominante des traditions héroïques primordiales, à la conception mystique de la victoire. Fondamentalement, c’est la conception d’une correspondance efficace entre physique et métaphysique, visible et invisible là où les actions de l’esprit manifestent des traits supra-individuels et s’expriment à travers des opérations et des faits réels. C’est sur ces bases que fut pressentie une réalisation spirituelle comme l’âme secrète de certaines actions authentiquement guerrières dont le couronnement était la victoire effective. Les aspects matériels de la victoire militaire deviennent alors l’expression d’une action spirituelle qui a provoqué la victoire, au point où extérieur et intérieur se rejoignent. La victoire apparaît comme le signe tangible d’une consécration de renaissance mystique réalisée dans ce point précis. Les Furies et la Mort, matériellement affrontées par le guerrier sur le champ de bataille, l’affrontent également sur le plan intérieur et spirituel sous forme de la menaçante irruption des forces primordiales dans son être. Dans la mesure où il triomphe d’elles, il obtient la victoire.
C’est ce qui explique, dans un monde soumis à la tradition, pourquoi toute victoire avait une signification sacrée. ainsi le dux (le général de l’armée) acclamé sur le champ de bataille témoignait de l’expérience et de la présence de cette force mystique qui le transformait. On comprend alors la signification profonde du caractère ultraterrestre attaché à la gloire et à la « divinité » du vainqueur, et que l’antique célébration romaine du triomphe ait pu assumer un caractère beaucoup plus sacré que militaire. Dans les anciennes traditions aryennes primordiales le symbolisme des Victoires, Walkyries et entités analogues guidant l’âme du guerrier vers le « ciel » ─ comme le mythe du héros victorieux, l’Héraklès dorien qui reçoit de Niké, la déesse de la victoire, la couronne qui lui confère l’indestructibilité olympienne ─ ce symbolisme se manifeste maintenant sous une lumière bien différente. De même qu’il devient qu’à ne vouloir considérer ces choses seulement comme « poésie », rhétorique et fable, est une manière de voir aussi déformée que superficielle.
La théologie mystique enseigne que dans la gloire se réalise la transfiguration spirituelle sanctifiante ; et l’iconographie chrétienne nimbe la tête des saints et des martyrs de l’auréole de la gloire. C’est la trace de l’héritage, même affaibli, de nos traditions héroïques les plus hautes. La tradition aryano-iranienne connaissait déjà le feu céleste entendu comme gloire ─ hvarenô ─ qui descend sur les rois et sur les condottieri, les rend immortels et les témoigne par la victoire. C’est l’antique couronne royale rayonnante qui symbolisait la goire comme feu solaire et céleste. Lumière, splendeur solaire, gloire, victoire, divinité royale sont les images qui, dans le monde aryen, sont en étroite connexion, non comme abstractions ou inventions de l’homme mais comme forces et pouvoirs représente pour nous le sommet lumineux de notre conception commune de l’action, au sens traditionnel.
Nous pouvons, encore aujourd’hui, comprendre cette conception traditionnelle à condition de faire abstraction de ses manifestations extérieures et conditionnées par les temps. Si nous voulons aujourd’hui dépasser la spiritualité usée, anémique, fondée sur des spéculations abstraites ou des sentiments pitoyables, si nous voulons dépasser la dégénérescence, au sens matérialiste du mot, de l’action, où pourrait-on trouver de meilleurs points de repère que dans les idéaux de l’homme aryen primordial ?
Mais ce n’est pas tout. Les tensions matérielles et spirituelles se sont, ces derniers temps, comprimées à un tel point en Occident qu’elles ne peuvent plus se résoudre que par le combat. Avec la guerre actuelle, une époque va au-devant de sa propre fin, et voici que déferlent des forces qui ne peuvent plus être dominées et transformées dans la dynamique d’une nouvelle civilisation d’idées abstraites, de prémisses « universalisantes » ou de mythes irrationnellement conçus. Aujourd’hui, c’est une action bien plus profonde et essentielle qui s’impose, car, au-delà des ruines d’un monde bouleversé et condamné, commence pour l’Europe une ère nouvelle.
Or, dans cette perspective tout dépendra de la forme que l’individu pourra donner à l’expérience du combat ; s’il sera en mesure d’assumer héroïsme et sacrifice comme une purification (catharsis), comme un moyen de libération et de réveil intérieur. C’est dans le combat lui-même qu’il convient de réveiller et de tremper cette force qui, au-delà des tempêtes du sang et des misères, favorisera, avec une nouvelle splendeur et une paix puissante, une nouvelle création.
C’est pour cela qu’aujourd’hui il faudrait réapprendre, sur le champ de bataille, l’action pure, non seulement comme ascèse virile, mais aussi comme purification et voie vers des formes supérieures de vie, valables en elles-mêmes, ce qui, implique évidemment, un certain retour à la tradition primordiale aryano-occidentale. Et le mot d’ordre des temps révolus résonne encore : « La vie comme arc; l’âme comme une flèche; l’esprit absolu comme cible à atteindre ». Celui qui, encore aujourd’hui, vit le combat dans cette reconnaissance, restera debout, là où les autres tomberont ─ et il sera une force invincible. Cet homme nouveau vaincra en soi tout drame, toute obscurité, tout chaos, et dans l’avènement des nouveaux temps, il représentera le principe d’un nouveau développement. Selon la tradition aryenne primordiale l’héroïsme des meilleurs peut réellement assumer une fonction évocatrice, c’est à dire être susceptible de rétablir le contact, perdu depuis des siècles, entre ce monde et celui de l’au-delà. alors le combat ne sera plus une horrible boucherie, n’aura plus la signification d’un destin désolé, conditionné par la volonté de puissance, mais sera la preuve du droit et de la mission d’un peuple. alors la paix ne signifiera plus un nouvel enlisement dans la grisaille bourgeoise quotidienne, ni le relâchement de la tension opérante dans la bataille, mais sera, au contraire, son accomplissement.
C’est pour cela que nous voulons aujourd’hui refaire nôtre la profession de foi des anciens qui s’exprime en ces mots : « Le sang des héros est plus sacré que l’encre des érudits et que la prière des dévots » et qui encore à la base de la conception traditionnelle, selon laquelle, dans la « guerre sainte », bien plus que les individus, agissent les forces mystiques primordiales de la race. Ces forces des origines créent des empires mondiaux et donnent à l’homme « la paix victorieuse ».
Julius Evola
Symboles et « mythes » de la Tradition Occidentale (recueil de 1977)
Appendice : La doctrine aryenne du combat et de la victoire (publié pour la première fois vers 1940-41)
Édition Archè Milano, 1980, p. 173-182.
Source : Front de la Contre-Subversion
https://la-dissidence.org/2016/01/04/julius-evola-la-doctrine-aryenne-du-combat-et-de-la-victoire/
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Julius Evola : « La doctrine aryenne du combat et de la victoire » première partie
« Le déclin de l’Occident », selon la conception de son auteur, est reconnaissable à deux caractéristiques importantes : en premier lieu, le développement pathologique de tout ce qui est activisme ; en second lieu le mépris des valeurs de la connaissance intérieure et de la contemplation.
Par connaissance, ce critique n’entend pas rationalisme, intellectualisme ou jeux prétentieux de lettrés ; par contemplation, il n’entend pas séparation du monde, renoncement ou détachement monacal mal compris. Bien au contraire, connaissance intérieure et contemplation représentent les formes les plus normales et les mieux appropriés de la participation de l’homme à la réalité supranaturelle, suprahumaine et suprarationnelle. En dépit de cet éclaircissement, à la base de cette conception, il y a une prémisse inacceptable pour nous. Car il est tacitement sous-entendu que toute action dans le domaine matériel est limitante et que la plus haute spiritualité n’est accessible que par des voies autres que l’action.
Ce point de vue est influencé par une conception de la vie, essentiellement étrangère à l’esprit aryen, pourtant si profondément enraciné dans le mode de penser de l’Occident christianisé qu’on le retrouve jusque dans la conception impériale dantesque. L’opposition entre action et contemplation était totalement inconnue des anciens Aryens. Action et contemplation n’étaient pas conçues comme les deux termes d’une opposition. Elles désignaient seulement deux voies distinctes pour la même réalisation spirituelle. En d’autres mots, on pensait que l’homme pouvait dépasser le conditionnement individuel et participer à la réalité supranaturelle non seulement à travers la contemplation, mais aussi à travers l’action.
Si nous partons de ce point de vue, il faut évaluer d’une manière différente le caractère de progressive déchéance de la civilisation occidentale. La tradition de l’action, typique des races ariano-occidentales, a cependant progressivement déviée. Ainsi l’Occident moderne en est-il arrivé à ne plus connaître ni considérer qu’une action sécularisée et matérialisée, sans aucun point de contact transcendantal ─ une action désacralisée qui devait fatalement dégénérer en agitation et passion pour se résoudre dans l’action pour l’action ; ou bien une action uniquement liée à des effets conditionnés par le temps. Certes, une action conçue dans ces termes ne peut avoir pour pendant, dans le monde moderne, les valeurs ascétiques et authentiquement conteplatives, mais seulement une culture fumeuse et un credo terne et conventionnel. Tel est notre point de repère pour aborder la situation.
Si seulement le mot d’ordre de tout mouvement de renouveau est : « revenir aux sources », alors il est indispensable de reprendre conscience de la conception aryenne primordiale de l’action. Cette conception doit « agir », transformer et évoquer dans l’homme nouveau de bonne race des forces vitales. Et c’est justement dans la pensée du monde aryen primordial que nous voulons, aujourd’hui, faire un bref excursus, afin de remettre en lumière certains éléments fondamentaux de notre tradition commune, et en particulier le sens du combat, de la guerre et de la victoire.
Bien entendu pour l’antique guerrier aryen la guerre correspondait à une lutte éternelle entre les forces métaphysiques. D’un côté il y avait le principe olympien de la lumière, la réalité ouranienne et solaire ; de l’autre, la violence brute, l’élément titanico-tellurique, barbare au sens classique, féminin-démoniaque. Le thème de ce combat métaphysique revient sous mille formes dans toutes les traditions d’origine aryenne. Tout combat, au sens matériel, était toujours vécu avec la conscience plus ou moins grande qu’il n’était qu’un épisode de cette antithèse. Or, de même que l’aryanité se considérait comme la milice du principe olympien, de même les anciens Aryens éprouvaient le besoin de ramener à ce point de vue la légitimation ou la consécration suprême du droit au pouvoir et de la conception impériale, mettant ainsi en évidence leur caractère antiséculier.
Dans l’image du monde traditionnel toute réalité devenait symbole. C’était valable pour la guerre, même du point de vue subjectif et intérieur. Ainsi guerre et voie du divin pouvaient se fondre en une seule et même entité.
Nul n’ignore les témoignages significatifs que nous offrent les traditions nordico-germaniques. Toutefois il convient de signaler que ces traditions, telles qu’elles nous sont parvenues, sont fragmentaires et mélangés, ou ne représentent que la matérialisation des plus hautes traditions aryennes primordiales, rabaissées souvent au niveau de superstitions populaires Ce qui ne nous empêchera pas d’en fixer certains motifs.
Avant tout, il ne faut pas oublier que le Walhalla est le siège de l’immortalité céleste, réservé principalement aux héros morts sur le champ de bataille. Le seigneur de ces lieux, Odin-Wotan, est présenté dans la Ynglingasaga comme celui qui, par son sacrifice symbolique à l’Arbre cosmique Ygdrasil, a indiqué la voie aux guerriers, voie qui conduit au lieu divin où fleurit la vie immortelle. Car, selon cette traduction, nul sacrifice ou culte n’est aussi agréable au dieu suprême, nul ne reçoit de plus riches récompenses dans l’autre monde, que celui qui s’offre en mourant sur le champ de bataille. Mais il y a plus : derrière l’obscure représentation populaire du Wildes Heer se cache cette signification : grâce aux guerriers, qui tombant offrent un sacrifice à Odin, s’augmente la troupe de ceux dont ce dieu a besoin pour l’ultime combat contre le ragna-rökkr, le fatal « obscurcissement du divin », qui depuis les temps les plus reculés pèse, menaçant, sur le monde. Jusqu’ici le motif aryen de la lutte métaphysique est clairement mis en lumière. Dans l’Edda d’ailleurs il est dit : « Pour aussi grand que puisse être le nombre des héros rassemblés dans le Walhalla, il n’y en aura jamais assez quand le Loup se précipitera ». Le Loup représente ici l’image des forces obscures et sauvages qu’Odin, dans le monde des Ases, avait réussi à enchaîner et à soumettre.
La conception aryano-iranienne de Mithra, le « guerrier sans sommeil » qui, à la tête des Fravashi et de ses fidèles, livre bataille aux ennemis du Dieu aryen de la lumière, est tout à fait analogue. Nous parlerons un peu plus loin des Fravashi et comparerons leur ressemblance avec les Walkyries de la tradition nordique. D’autre part, nous voudrions encore éclairer le sens de « guerre sainte », à travers d’autres témoignages concordants.
Il ne faudra pas s’étonner si nous nous référons surtout à la tradition islamique. La tradition islamique est ici à la place de la tradition aryano-iranienne. L’idée de « guerre sainte » ─ du moins en ce qui concerne les éléments que nous examinons ici ─ fut transmise aux tribus arabes par la civilisation perse : elle était donc la renaissance tardive d’un héritage aryen primordial, et, à ce point de vue, on peut l’utiliser.
Ceci dit, on distingue dans cette tradition, deux « guerres saintes » : la « grande » et la « petite guerre sainte ». Cette distinction se fonde sur un hadîth du Prophète qui au retour d’une expédition guerrière affirma : « Nous sommes revenus de la petite guerre sainte à la grande guerre sainte ». Dans un tel contexte la grande guerre sainte appartient à l’ordre spirituel. La petite guerre sainte n’est que le combat physique, matériel, la guerre faite dans le monde extérieur. La grande guerre sainte est la lutte de l’homme contre les ennemis qu’il porte en soi-même. Et pour être plus précis, c’est la lutte dans l’homme de l’élément supranaturel contre tout ce qui est instinct, lié à la passion, chaotique, sujet aux forces de la nature. C’est également l’idée qui apparaît dans l’antique traité de la sagesse guerrière, la Bhagavad Gîtâ : « L’ayant donc reconnu comme étant plus grand que la Raison et ayant harmonisé le Soi par le Soi Divin, ô puissamment armé, tue l’ennemi dans la forme du désir, difficile à surmonter ». Car pour accomplir l’œuvre intérieure de libération, la condition indispensable est d’anéantir l’ennemi, et définitivement.
Dans le cadre d’une tradition héroïque, la petite guerre sainte ─ la guerre en tant que lutte extérieure ─ n’est que la voie qui permet, précisément, de réaliser la grande guerre sainte. C’est pour cette raison que « guerre sainte » et « voie de Dieu » sont souvent synonymes. « Que ceux qui sacrifient la vie du monde à la vie future se rangent sous les étendards du Seigneur, et soit qu’ils succombent en combattant ─ c’est-à-dire pour la guerre sainte ─ soit qu’ils sortent victorieux du combat, ils recevront une récompense glorieuse ». Plus loin dans la sourate du Combat : « … La récompense de ceux qui mourront en combattant pour la foi ne périra point. Dieu sera leur guide ; il rectifiera leur intention. Il les introduira dans le jardin de délices dont il leur a fait la peinture ». Il est question ici de la mort physique pendant la guerre ; la mors triumphalis (la « mort victorieuse ») qui trouve une correspondance parfaite dans les traditions classiques. Cette doctrine peut aussi recevoir une interprétation symbolique. Celui qui a su vivre dans la « petite guerre » une « grande guerre sainte » a créé en soi une force qui lui permet d’affronter la crise de la mort. Mais, même sans avoir connu la mort physique, il est possible, à travers l’ascèse de l’action et de la lutte, d’expérimenter la mort, d’être intérieurement victorieux et de réaliser un « plus-que-la-vie ». En effet, ésotériquement, « Paradis », « Royaume des Cieux » et autres expressions analogues ne sont que des symboles et des représentations, forgés pour le peuple, d’états transcendants d’illuminations sur un plan plus élevé de vie ou de mort.
A partir de ces considérations nous chercherons les mêmes significations que nous allons trouver sous le manteau du christianisme dont la tradition héroïco-occidentale fut obligée de couvrir les croisades pour se manifester extérieurement. Car, beaucoup plus qu’on ne le croit en général, dans l’idéologie des croisades, la libération du Temple, la conquête de la « Terre sainte » avaient des points communs avec la tradition nordico-aryenne qui se réfère à la cité mystique d’Asgard, à la lointaine terre des Ases et des héros où la mort n’a aucun pouvoir sur les habitants qui y jouissent d’une vie immortelle et d’une paix supranaturelle. La guerre sainte se présentait comme une guerre totalement spirituelle, au point que les prédicateurs pouvaient, à la lettre, la comparer à une « purification comme le feu du purgatoire avant la mort elle-même ». « Quelle gloire plus grande pour vous que de sortir couronné des lauriers de la bataille. Mais combien est plus grande la gloire de conquérir sur le champ de bataille une couronne immortelle », affirmait Bernard de Clairvaux aux Templiers. La « gloire absolue » ─ identique à celle que les théologiens attribuent à Dieu dans les cieux (in excelsis deo) ─ était également ordonné au croisé. Sur ce fond, s’élevait la « Jérusalem sainte » : ville de la terre et cité céleste, et la croisade devenait une élévation qui conduisait réellement à l’immortalité.
Les hauts et les bas militaires des croisades provoquèrent d’abord émerveillement, confusion et firent même vaciller la foi, mais par la suite elles n’eurent d’autres effets que de purifier de tout résidu matérialiste l’idée de la guerre sainte. Le résultat désastreux d’une croisade fut comparé à la vertu persécutée par l’infortune dont la valeur ne peut être jugée et récompensée qu’en fonction d’une vie non-terrestre.
Un enseignement identique se trouve dans le célèbre texte indo-aryen ─ la Bhagavad-Gîtâ ─ mais élevé à des hauteurs métaphysiques. La compassion et les sentiments humanitaires qui paralysent le guerrier Arjuna et l’empêchent d’attaquer l’ennemi, sont jugés par le Dieu « honteux découragement indigne d’un Aryen et fermant les portes du ciel ». Le Dieu ajoute : « Tué, tu obtiendras le ciel ; victorieux, tu jouiras de la terre. Relève-toi donc, ô fils de Kunti, résolu à combattre ». La disposition intérieure qui peut transmuter la petite guerre en grande guerre est clairement décrite par le dieu : « Me consacrant toutes les actions, et concentrant toutes les pensées sur le Soi suprême, libre de tout espoir et d’égoïsme, guéri de la fièvre de la fièvre mentale, jette-toi dans le combat. » Quant à la pureté de cette action, elle aussi est mise en valeur : elle doit être désirée pour elle-même, au-delà de toute fin matérielle, de toute passion, de toute impulsion humaine : « Ayant reconnu comme égaux le plaisir et la souffrance, le gain et la perte, la victoire et la défaite, prépare-toi pour le combat ; ainsi tu ne commetras pas de péché ».
Base métaphysique que le dieu éclaire par la différence qui existe entre spiritualité absolue ─ et comme telle indestructible ─ et élément corporel et humain n’ayant qu’une existence illusoire. D’une part il y a la révélation du caractère d’irréalité métaphysique de ce que l’on peut perdre comme vie et corps mortel, ou dont la perte peut-être conditionnante pour les autres, de l’autre Arjuna est conduit à l’expérience de la manifestation du divin, puissance bouleversante dans un absolu irrésistible. Devant la grandeur de cette force, toute forme conditionnée d’existence apparaît comme une négation. Là où cette négation est activement niée, c’est-à-dire, où toute forme conditionnée d’existence est prise d’assaut ou détruite, cette force atteint des manifestations terrifiantes. On peut ainsi saisir l’énergie capable de réaliser la transformation héroïque de l’individu. Dans la mesure où le guerrier peut agir dans la pureté et l’absolu, il brise les chaînes de l’humain, évoque le divin en tant que force métaphysique, attire cette force active sur lui, trouve en elle illumination et libération. Dans un autre texte, de la même tradition, il est dit : « La vie comme un arc ; l’âme comme une flèche ; l’esprit absolu comme cible à atteindre. S’unir à cet esprit, comme la flèche décochée se plante dans la cible ».
Si nous savons découvrir ici la forme la plus haute de la réalisation spirituelle du combat et de l’héroïsme, alors il est significatif qu’un tel enseignement soit offert par la Bahgavad-Gîtâ, en tant qu’héritage aryano-solaire primordial. En effet, il fut donné par le « Soleil » au premier législateur des Aryens, Manou, et conservé par une dynastie de rois sacrés. Perdu au cours des siècles, cet enseignement fut à nouveau révélé par la divinité, non à un sacerdote, mais à un représentant de la noblesse guerrière, Arjuna.
Ceci nous permet de comprendre la signification la plus profonde d’un autre groupe de traditions classiques et nordiques. Il ne faut pas oublier que, dans ces traditions, certaines images symboliques précises reviennent fréquemment. Ce sont les images de l’âme comme démon, double, génie et analogues ; l’image des présences dionysiaques et de la déesse de la mort, enfin celle d’une déesse de la victoire qui se confond souvent avec une déesse de la guerre.
Pour bien saisir ces rapports, il faut avant tout préciser la conception de l’âme comme démon, génie ou double. C’est une force latente dans les profondeurs qui est, pour ainsi dire, la vie de la vie, dans la mesure où elle guide généralement les évènements corporels et spirituels où la conscience normale n’entre pas et qui conditionnent cependant au maximum l’existence contingente et le destin de l’individu. Entre cette entité et les forces mystiques de la race et du sang, il existe un lien très étroit. Ainsi, par exemple, le démon apparaît sous de nombreux aspects semblables aux Lares, les entités mystiques d’une race ou d’une lignée, dont Macrobe disait : « …que les Pénates sont les dieux par lesquels nous respirons, par lesquels nous avons un corps, par lesquels nous possédons la raison ». On peut dire qu’il existe entre le démon et la conscience normale un rapport comparable à celui qui existe entre principe individualisant et individualisé.
À suivre
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La crise migratoire en Europe, étude de cas
Pour bien comprendre ce qui est en train de se jouer aujourd'hui en Europe, voici une étude de cas, réalisée par nos soins, sur l'arrivée dans un petit village français de 26 migrants.
C'est une étude documentée qui contient l'ensemble des données nécessaires à la démonstration de l'absurdité du discours dominant sur la crise migratoire que nous traversons.
Bonne lecture !
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La Voix du Jura dresse le portrait des migrants arrivés récemment dans la commune de Lons-le-Saunier. (1)
La composition du groupe est la suivante : un Pakistanais, un Iranien et 24 Afghans, aucune femme ou enfant. De quoi surprendre l'ingénu lecteur du Monde ou des Inrocks qui s'étonnera de n'y trouver que des hommes, qui plus est étrangers au conflit syrien. Et quelle étrange surreprésentation afghane...
Tentative de décryptage et conclusions générales sur la question de la crise migratoire
Selon les statistiques officielles de l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) concernant l'année 2015 (2), 209 367 Afghans sont entrés en Europe de manière illégale l'an dernier.
Sur les 1 015 078 migrants arrivés - officiellement - en Europe en 2015, cela représente 20,6 %. De quoi expliquer ce nombre étonnant d'Afghans arrivant dans ce petit village jurassien.
Pour comparaison, en 2014, il y a eu 216 054 entrées de migrants en Europe et 59 421 en 2013.
Les premières données pour 2016 (3) montrent que, si les entrées ont logiquement baissé par rapport au pic de l'été 2015, l'hiver n'a pas tari le flux de réfugiés qui reste conséquent (plus de 100 000 à date du 22 février). On note d'ailleurs une augmentation de la proportion - officielle - d'Afghans (27 %).
J'insiste beaucoup sur le terme de proportion "officielle". En effet, il est avéré que de très nombreux migrants se font passer pour des Syriens afin de bénéficier de meilleurs conditions d'accueil. (4) De plus, le chiffre d'environ 1 million d'arrivée est critiqué, même par Bild. (5)
Sur la surreprésentation masculine, cet extrait d'un édito du Point(http://www.lepoint.fr/editos-du-point/michel-colomes/migrants-la-possible-bombe-demographique-08-01-2016-2007993_55.php) explique tout :D'après les statistiques de l'Organisation internationale pour les migrations établies pour les onze premiers mois de 2015 sur l'ensemble des migrants, toutes provenances confondues, plus de 69 % sont des hommes, contre 13 % de femmes et 18 % de mineurs. Parmi ces derniers, la moitié sont sans famille connue. Enfin, dans cette même population, 90 % sont de jeunes hommes.
En clair : 85,2 % des migrants sont de sexe masculin.
Deux éléments d'analyse à propos de cette surreprésentation des Afghans dans le flux de réfugiés :
1/ Une majorité des migrants ne vient pas de Syrie (officiellement 47,9 % de Syriens en 2015) mais de pays où règnent la misère et/ou la violence. Or, si on accueille les migrants venant de pays répondant à cette description, le nombre potentiel de personnes à loger, nourrir, vêtir, former et éduquer dépasse sans doute 2 milliards d'individus.
Peut-être y a-t-il possibilité de réfléchir à cela ?
Pour rappel : Notre article "L'ouverture des frontières détruit l'emploi"
2/ L’Afghanistan est un pays régi par un Islam rigoriste qui permet ce genre de scène (attention, vidéo extrêmement violente) :http://www.nytimes.com/video/world/asia/100000004108808/the-killing-of-farkhunda.html
La différence culturelle entre les Afghans et les Européens est immense.
Peut-on prendre le risque d'importer sur notre continent, jusque dans nos villages, des centaines de milliers de personnes ne partageant aucun trait civilisationnel commun avec nous ? Risque-t-on de nouveaux épisodes de violences comme celles ayant eu lieu à Cologne ?
Ce qui implique par ailleurs de réfléchir à notre identité. Qu'est-ce qu'être Européen ? Qu'est-ce qu'être Français ? Tout le monde peut-il le devenir sans condition ?
Pour rappel : Notre article "Défendre son identité n'est pas un crime" sur les prises de positions de Claude Lévi-Strauss.
Plus largement, l'accueil des migrants doit interpeller tout citoyen sur deux éléments essentiels :
1/ Cet accueil a un coût
Extrait de l'article de la Voix du Jura (1) : "Les migrants sont installés dans les locaux de l’Afpa à Lons, et bénéficient d’un accompagnement social associatif géré par l’association Saint-Michel-le-Haut. Ils disposent de 6,80 euros par jour pour se nourrir. Les frais de logement et l’accompagnement social sont pris en charge par l’État."
Si l'on multiplie ces frais par le nombre de migrants en France, on arrive très vite à des montants astronomiques. À ces sommes, il faut évidemment rajouter divers postes comme l'AME, la mobilisation des forces de Police, etc.
Tout cela payé par la collectivité, évidemment.
2/ Parmi les migrants, de nombreux combattants de l'État Islamique
Annoncée par beaucoup depuis des mois, largement niée - et même moquée - par les médias et les hommes politiques, la présence de djihadistes au sein de la foule de migrants est aujourd'hui admise par tous. (6)
La gestion calamiteuse de la crise migratoire aura donc aussi des répercussions gravissimes sur la sécurité publique.
N'oublions pas également que, sans parler de combattants islamiques, l'essentiel des migrants sont des musulmans et que leur importation massive ne sera pas sans retombée.
3/ Cet accueil a des conséquences significatives sur l'identité de l'Europe.
Le regroupement familial, automatique une fois qu'ils seront Français, permettra à ces Afghans, Iraniens et Irakiens de faire venir leur famille. Par le biais de cet outil, le million de migrant arrivé en 2015 se multipliera, compte tenu des réalités démographiques de ces pays (7), par 4 ou 5.
A court terme, il s'agit d'une modification profonde du substrat européen (déjà transformé par l'immigration massive des dernières décennies).
Et l'avis du peuple dans tout ça ?
Les conséquences financières, culturelles et démographiques de ce déversement du Proche-Orient et de l'Afrique sur l'Europe sont supportées par les peuples européens.
Pourtant, jamais le peuple français - ni aucun autre d'ailleurs - n'a eu le droit de s'exprimer sur cette crise migratoire dont les conséquences sont énormes.
Toute la caste culturo-politico-médiatique s'est quasiment unanimement mobilisée en faveur de l'accueil des migrants.
Seuls quelques hommes politiques LR et FN ont osé critiquer publiquement l'accueil des migrants.
Seules quelques publications de droite ont tenté d'apporter la contradiction à une presse militant à 95 % pour l'ouverture des frontières et le devoir d'humanité.
Seules quelques personnalités publique se sont indignées de l'absence totale de vision à long terme de nos gouvernants.
Peut-être faudrait-il s'étonner de cette application de la caste dirigeante à éviter au maximum le débat d'idée et l'inclusion des citoyens dans le processus de décision...
Une chose est certaine. Si le processus d'immigration massive poursuit son cours, la France dans laquelle grandiront nos enfants ne sera pas celle dans laquelle nous avons, nous, grandi.
Sources :
(1) http://www.voixdujura.fr/ils-sont-arrives-en-france-pour-fuir-la-terreur_17010/
Lons-le-Saunier, 18 000 habitants, la France profonde :https://www.google.fr/maps/place/Lons-le-Saunier/@46.6756777,5.5224216,9z/data=!4m2!3m1!1s0x478cd7ebb0af71b7:0x137ecc2793602023
(2) Lien vers un fichier Excel récapitulatif :http://data.unhcr.org/mediterranean/download.php?id=490
Site internet général : http://data.unhcr.org/
(3) http://data.unhcr.org/mediterranean/regional.php
(4) "Beaucoup" de migrants prétendent être syriens afin de se faire passer pour des réfugiés. https://www.washingtonpost.com/world/europe/migrants-are-disguising-themselves-as-syrians-to-gain-entry-to-europe/2015/09/22/827c6026-5bd8-11e5-8475-781cc9851652_story.html?tid=sm_tw
"De nombreux migrants prétendent venir de Syrie mais ne parlent pas un mot d'arabe."
http://www.lefigaro.fr/international/2015/10/05/01003-20151005ARTFIG00374-en-allemagneun-tiers-de-faux-demandeurs-d-asile-syriens.php
(5) http://www.courrierinternational.com/article/migrants-15-million-de-refugies-en-2015-lallemagne-depasse-les-limites
(6) http://www.dailymail.co.uk/news/article-3455254/There-5-000-ISIS-trained-jihadists-roaming-large-European-Union-warns-head-Interpol.html
et http://www.lexpress.fr/actualite/societe/attentats-de-paris-sur-la-piste-d-autres-terroristes-travestis-en-migrants_1763428.html
(7) http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.DYN.TFRT.IN -
Éric Zemmour : « Manuel Valls n’attend même pas que les jeunes soient dans la rue pour être foutu… »
Sur RTL, Éric Zemmour livre son analyse sur la manifestation prévue le 9 mars à laquelle sont invités les jeunes.
La loi sur la réforme du marché du travail a été précipitamment retirée par le gouvernement. L’appel à manifester lancé par les syndicats aurait-il fait peur à Manuel Valls ?
Éric Zemmour livre une critique sans concession du gouvernement :
Chirac est foutu, les jeunes sont dans la rue, Rocard est foutu, les jeunes sont dans la rue, Baladur est foutu, les jeunes sont dans la rue, Villepin est foutu, les jeunes sont dans la rue. La rime était riche, mais un brin répétitive. Elle avait besoin d’être renouvelée. On attendait beaucoup de ce nouveau gouvernement, on n’a pas été déçus”
Pour l’éditorialiste, Manuel Valls « se prend pour Clemenceau, mais on surnommait Clemenceau “le Tigre”. Valls est un tigre de papier. Il n’attend même pas que les jeunes soient dans la rue pour être foutu. Avant, nos dirigeants se couchaient dès qu’ils apercevaient plus de trois boutons d’acné boulevard Saint-Germain. »