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Nicolas Bay : « Chez Les Républicains, le problème est d’harmoniser actes et paroles ! »
Une résolution vient d’être adoptée par le Parlement européen, qui vise à un meilleur accueil des réfugiés au sein de l’Union européenne. Les Républicains, à deux exceptions près, ont voté en faveur de cette résolution.
Explications de Nicolas Bay, Secrétaire général du Front national et député français au Parlement européen.Source: Boulevard Voltaire
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Il y a cent cinquante ans, la bataille de Sadowa engageait l’Europe dans l’âge de tous les dangers
Le 3 juillet 1866, la bataille de Sadowa engageait l’Europe dans l’âge de tous les dangers
Les historiens ont souvent répété que la victoire de l’armée prussienne sur l’armée autrichienne, le 3 juillet 1866 à Sadowa, avait résonné en France, « comme un coup de tonnerre dans un ciel serein ». Mais on en pressentait les incidences plutôt qu’on ne les mesurait. Bien qu’ainsi mis en face de l’absurdité de sa politique étrangère, Napoléon III, déclarait, six mois plus tard, lors de la rentrée du Corps législatif : « Un grand peuple comme le nôtre n’a rien à craindre de l’unification de l’Allemagne. » Il est vrai que soixante-dix ans plus tard, Léon Blum, chef du gouvernement français clamait à l’envie qu’Adolf Hitler n’avait d’autre souci que la paix en Europe. Et l’acceptation, par la France, de l’éviction de l’Autriche de l’Allemagne après Sadowa ressemble furieusement à l’abandon français à Munich en 1938. Et bien que la sidération se situe souvent à la hauteur de l’imprévision, il est cependant rare en politique étrangère que les leçons de l’Histoire soient sérieusement méditées. Ainsi au moins de la France de Napoléon III comme de celle de la Troisième république.
En vérité c’est l’étonnement provoqué par Sadowa qui est étonnant. Pour au moins trois raisons.
En premier lieu, la Prusse n’était plus depuis longtemps une puissance moyenne ou secondaire, notamment sur le plan militaire : elle l’avait abondamment démontré lors de la guerre de Sept-Ans, infligeant notamment à la France de Louis XV l’humiliante défaite de Rossbach, le 5 novembre 1757 suivie, un moins plus tard, de l’écrasement de l’armée autrichienne à Leuthen. En outre, en dépit d’Iéna et de Auerstaedt, simples parenthèses durant l’intermède napoléonien, la Prusse avait, plus que tous les autres royaumes, profité de l’écroulement de celui-ci, portant dès 1814 sa frontière occidentale sur le Rhin.
En deuxième lieu, la Prusse, engagée dans une lutte contre l’Autriche pour la suprématie en Allemagne – sorte de « concours de longs capots » dirait-on de nos jours – sans véritable intérêt ni enjeu sauf à faire plaisir à des dirigeants momentanés persuadés d’inscrire ainsi leur nom dans l’Histoire, ne camouflait rien de ses ambitions continentales, Bismarck se plaisant même à les afficher publiquement et à se gausser de l’absence de réaction des grands États européens, dont la France. Le roi Guillaume n’était pas en reste, déclarant déjà en 1862, lors d’un séjour à Londres : « Quand notre armée sera assez forte, je saisirai la première occasion pour liquider notre différend avec l’Autriche, dissoudre la Confédération germanique et doter l’Allemagne de l’unité nationale sous la conduite de la Prusse. » On ne pouvait être plus clair.
Enfin, la guerre austro-prussienne, engagée le 23 juin 1866 avait rapidement démontré la supériorité militaire de la Prusse qui, après quelques échecs sans conséquences, avait remporté, en Bohême, trois victoires simultanées, à Skatlitz, Soor-Burkersdorf et Münchengrätz. Le propre de la guerre est que tout belligérant détient une chance sur deux d’être vaincu. Cette simple probabilité arithmétique devrait logiquement dissuader le perdant de regarder sa défaite comme une catastrophe inattendue. Le moyen le plus sûr de l’éviter est de ne pas faire la guerre. Mais l’optimisme guerrier des États demeurerait longtemps incorrigible.
Dont celui de l’empire d’Autriche en ce début du mois de juillet. Son armée avait réussi à éviter la déroute et à conserver des positions qui lui laissent quelque espoir. Campés sur des hauteurs émergeant, ont écrit les témoins, « de champs de blés mûrs et de collines boisées », garantis par une artillerie solidement concentrée, 200 000 austro-hongrois attendaient fermement l’assaut de seulement 120 000 Prussiens. Et, comme à Waterloo pour Napoléon, le début de la bataille tourna à l’avantage des Autrichiens. Jusqu’à ce que, comme à Waterloo, arriva comme Zorro un renfort de 100 000 hommes, l’armée du prince royal de Prusse, Fréderic-Guillaume. Dès lors, la bataille bascula et se transforma en désastre pour l’Autriche, déplorant plus de 20 000 morts et blessés, autant de prisonniers, la perte de presque toute son artillerie et une retraite qui ressemblait fort à une débâcle.
Dès lors, comme l’écrirait le lucide Prévost-Paradol dans La France nouvelle (1869) « C’est depuis ce jour que la France et la Prusse ont été lancées l’une contre l’autre, comme deux trains qui, partant de points opposés et éloignés, seraient placés sur une même voie par une erreur funeste. »
Ayant su se garantir la neutralité de la Russie, encore marquée par le mauvais souvenir de la guerre de Crimée, et profitant de l’aveuglement, momentané mais encore aujourd’hui difficilement compréhensible, de l’Angleterre victorienne au temps de l’alternance entre Gladstone et Disraeli, Bismarck s’était totalement délié les mains et mettait fin, sans que personne n’osât le contester vraiment, au système d’équilibre et de concertation européenne instauré entre 1814 et 1818 à travers la sainte-Alliance et l’Alliance des « cinq grands. »
Dans l’écriture de Sadowa on pouvait non seulement relire celle de Waterloo mais aussi déjà celles de Sedan, de la Marne, de Munich et de juin 1940. Ou « de la clairvoyance des Bonaparte. »
Daniel de Montplaisir
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Journal du Vendredi 08 Juillet 2016 : International / Dallas : les policiers pris pour cible
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ÉDITORIAL de L’Action Française 2935 - BREXIT : LA BELLE INSOLENCE DES PEUPLES
Sale temps pour l’oligarchie. En huit jours à peine, voici que les Britanniques ont voté pour sortir de l’Union européenne et que son candidat à la tête de l’Autriche a vu son élection invalidée pour « irrégularités ». Si différents soient ces deux événements, ils n’en reflètent pas moins les lézardes grandissantes qui fissurent cette Europe dont les peuples ne veulent ouvertement plus ou qui ne sait plus faire élire ses thuriféraires qu’en truquant les élections.
Belle leçon de démocratie ! Fort heureusement pour les Autrichiens, leur Cour constitutionnelle n’est pas le Conseil constitutionnel français. Elle ne valide pas des élections dont le dépouillement s’est déroulé dans des conditions discutables. L’ancien président du Conseil constitutionnel Roland Dumas ne se disait-il pas, lui, « convaincu d’avoir sauvé la République » — rien que moins ! — en ayant validé, en 1995, les comptes de campagne présidentielle « manifestement irréguliers » de Jacques Chirac ? Autres pays, autres mœurs... La Cour constitutionnelle autrichienne se contente, elle, de faire son travail.
Quant au Brexit, à peine connus, les résultats étaient déjà contestés. Non pas quant à leur régularité, mais pour leur teneur même. Juncker, contre les Grecs, n’avait-il pas prévenu en 2015 qu’ « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » ? John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, auquel ce camouflet à l’ingérence d’Obama dans les affaires britanniques n’a manifestement pas servi de leçon, s’est aussitôt empressé de déclarer qu’ « il existe des moyens » pour que le Brexit ne se réalise jamais. Une intervention armée, comme en Irak ?... ou une pétition demandant un second vote, dont Marion Maréchal-Le Pen démontrait aussitôt l’imposture ...en la signant elle-même, mais relayée le plus sérieusement du monde par nos médias officiels, les bobos cosmopolites de Londres ne supportant pas que le peuple ait voté différemment d’eux.
UNE VAGUE DE MÉPRIS SOCIAL ET ETHNIQUE
C’est une vague de mépris, à la fois social et ethnique, qui a subitement déferlé sur les patriotes anglais. Être un Anglais de souche et un travailleur est devenu une tare irrémissible. Encore, au XIXe siècle, la bourgeoisie ne reprochait-elle aux classes laborieuses que leur « dangerosité » sociale, les privant sous ce prétexte du droit de vote... Mais notre époque a fait des progrès. C’est leur enracinement qui leur est maintenant reproché, c’est-à-dire leur appartenance au pays réel et non à une hyperclasse mondiale friquée et hors sol. Bernard-Henri Lévy, qui appelle à un second vote, n’a pas hésité à écrire : « C’est la victoire des casseurs et des gauchistes débiles, des fachos et hooligans avinés et embiérés, des rebelles analphabètes et des néonationalistes à sueurs froides et front de bœuf. » Tout y est, dans cette prose nauséabonde : la disqualification non seulement sociale et économique, mais aussi intellectuelle et physique de l’homme du peuple, ramené à une bestialité phantasmée qui, évidemment, est faite pour déshumaniser le tenant du Brexit, décrit comme un sous-homme, et donc disqualifier son choix. Et de poursuivre sur plusieurs paragraphes cette prose aux relents putrides qui rappellent les heures les plus sombres de notre histoire. Car c’est le 25 juin dernier dans Le Monde qu’est paru ce texte, non dansGringoire entre les deux guerres. Tel est le discours de haine des tenants du mondialisme. Mais plus que leur arrogance, il traduit leur panique de voir le principe de réalité des nations resurgir dans une tranquille affirmation de soi.
Ah ! La belle insolence des peuples. Partout en Europe, ils rappellent, par leur vote, leur droit à exister. Le mensonge européen fait de moins en moins illusion, à l’exemple du mensonge soviétique dans les années 70, lorsque Soljenitsyne écrivait sa célèbre Lettre aux dirigeants de l’Union soviétique. Oui, c’est vraiment un sale temps pour la nomenklatura mondialiste ! Et elle a beau, avec la complicité d’une presse dont les titres mangent tous au même râtelier, en rajouter sur le catastrophisme ou la volonté de punir les Britanniques de leur sacrilège, chacun sait que ces prophéties ou ces menaces que d’aucuns voudraient autoréalisatrices ne visent qu’à faire peur et à dissuader d’autres peuples d’imiter la perfide Albion. Quelle leçon pour les Vingt-Sept restants, si jamais le Royaume de Sa Gracieuse Majesté s’effondrait sur lui-même ! N’a-t-on pas ressasser que ce vote des losers de la mondialisation volerait son avenir à la jeunesse britannique ? Laquelle a surtout montré son désintérêt pour la question en s’abstenant à 70%.
PRAGMATISME CONTRE IDÉOLOGIE
Certes, Bruxelles trouvera dans le pays légal britannique ses meilleurs alliés pour voler leur vote aux Anglais, comme elle les a trouvés dans le pays légal français pour annuler notre non au traité constitutionnel. Avec une différence de taille : contrairement au pays légal français qui a fait le deuil de la France, le britannique choisira ce qu’il pensera être le meilleur pour les Anglais. C’est l’avantage du pragmatisme sur l’idéologie. A l’heure où nous écrivons, tout est encore ouvert. Et bien malin serait le commentateur qui projetterait en ce début de juillet 2016 l’avenir de l’Union européenne sur la comète du Brexit. N’oublions pas, en effet, le statut très particulier que le Royaume-Uni a(vait) dans l’Union, à la fois dedans et dehors, en raison des multiples exceptions (Schengen, l’euro, notamment) dont il a agrémenté son adhésion.
C’est pourquoi, réclamer dès aujourd’hui un référendum en France sur le même sujet ou le promettre en cas de victoire aux présidentielle et législatives prochaines est plus qu’imprudent. La France, pays fondateur de l’Union, n’est pas le Royaume-Uni, qui ne s’y est rattaché que pour le seul enjeu économique. La chape morale d’une Europe facteur de paix n’a guère de prise sur la conscience britannique, contrairement aux Français qui ont subi, depuis des décennies, un véritable matraquage d’Etat sur le sujet, que toutes les institutions, école et media compris, ont relayé, en vue de faire de l’Europe un réflexe conditionné. L’aliénation est la pire des servitudes. Ne pas tenir compte de l’état moral du pays et jouer son avenir à la roulette référendaire serait évidemment le plus mauvais service à lui rendre car, en cas d’échec, la légitimité de notre appartenance à ce monstre froid en sortirait renforcée. A moins que faire cette proposition anxiogène ne soit la meilleure façon de ne pas être élu parce qu’on ne se sent pas prêt. C’est tout d’abord de l’intérieur, en aggravant ses contradictions internes, qu’un gouvernement patriote devra s’employer à détruire l’Europe.
QUELLE « DÉRIVE TECHNOCRATIQUE » ?
Pour Jean-Pierre Chevènement, patriote de gauche, le Brexit peut-être « une deuxième chance donnée à l’idée européenne : celle d’une refondation démocratique qui articulerait la démocratie qui vit dans les nations avec une démocratie européenne qui reste à construire. » Son communiqué a inspiré l’appel de vingt intellectuels eurocritiques, paru dans Le Figaro, dont Michel Onfray, Natacha Polony ou Jacques Sapir qui, pourtant, dans notre dernier numéro, rappelait qu’un projet « démocratique » européen suppose l’existence d’un peuple européen, qui ne se décrète pas. Ce volontarisme consubstantiel à la gauche oublie qu’il n’y a jamais eu de « dérive technocratique » de l’Europe, comme le prétendent les auteurs de l’appel : le technocratisme est à la source du projet des « pères fondateurs », contre les souverainetés nationales et populaires. Contre la politique et la liberté des nations. Contre l’histoire. Dissipons les nuées d’une autre Europe pour mieux préparer un avenir de liberté et de paix reposant sur le dialogue d’Etats souverains.
François Marcilhac - L’ACTION FRANÇAISE 2936
http://www.actionfrancaise.net/craf/?EDITORIAL-de-L-Action-Francaise,10768
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Opération « Sentinelle » : un jeune para est mort, qui s’en soucie ?
Nos gouvernants ont pris une fois de plus une décision ruineuse pour nos finances (un million d’euros par jour) et pour le moral de l’armée.
Un ami journaliste vient de me faire suivre la lettre d’un colonel effaré, dit-il, par le silence des autorités militaires et politiques après la mort d’un parachutiste. Je ne sais pas si ce colonel existe vraiment, mais le corps du jeune parachutiste a bel et bien été retrouvé, le 24 juin dernier, dans un local réservé aux soldats de l’opération Sentinelle dans les sous-sols des Galeries Lafayette à Paris. Ce soldat se serait suicidé avec son arme.
Dans cette lettre diffusée sur les réseaux sociaux, le colonel s’étonne que « ce soldat, jeune parachutiste, soit tombé “en opération” dans l’indifférence générale, seul, solitaire et sous une balle française ». Il poursuit : « À n’en pas douter, ce jeune soldat avait dû s’engager pour SERVIR dans l’enthousiasme de ses vingt ans, conforté par les perspectives prometteuses vendues par les clips de recrutement si parfaits de la DICoD et du SIRPA. »
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L’Amérique nous montre le chemin?
Incarnation chez les progressistes du camp du bien, la calamiteuse Hillary Clinton, candidate des médias, voit «probablement la fin d’un long cauchemar» se réjouissait Le Monde cette semaine puisque «le FBI a recommandé de ne pas poursuivre la candidate démocrate pour avoir utilisé sa messagerie personnelle quand elle était secrétaire d’Etat entre 2009 et 2013.» Son rival Donald Trump, a dénoncé un système « totalement truqué». Il a ironisé sur le fait que Bernie Sanders, le challenger démocrate malheureux de Mme Clinton avait « perdu les primaires du FBI » et s’est ému de ce que Bill Clinton ait été récemment aperçu en plein entretien sur le tarmac d’un aéroport avec Loretta Lynch, la secrétaire à la Justice, dont le ministère chapeautait l’enquête du FBI sur sa femme… Ce que ne rapporte pas Le Monde mais que souligne le site de RTL c’est que le directeur du FBI , James Comey, a été aussi très cinglant en affirmant que Mme Clinton et «ses collaborateurs» ont fait preuve d’une «négligence extrême» et que «toute personne sensée occupant la fonction de Mme Clinton (…) aurait dû savoir» qu’un serveur non protégé ne pouvait accueillir des informations classées secret défense. Les informations contenues dans les emails, elles, étaient «classées secrètes par la communauté américaine du renseignement au moment où elles étaient échangées.»
Stéphane Montabert sur le blogue Contreproints.org, relève que «malgré les dénégations (du directeur du FBI) , c’est évidemment un verdict politique (qui a été rendu au profit de Mme Clinton), le seul qui puisse épargner la candidate démocrate dans sa campagne électorale. Mais Hillary Clinton n’en sort pas indemne. Le grand public américain est bien plus au courant des tenants et aboutissants de cette affaire, et la décision du FBI suscite une indignation légitime.»
«Beaucoup de gens ont le sentiment qu’il y a une justice pour le bas peuple et une autre justice, infiniment bienveillante, pour les puissants ; difficile de les contredire. Lorsque Donald Trump qualifie continuellement Clinton de crooked Hillary (crooked pour malhonnête, véreuse, tordue…) sur Twitter, il n’est que l’écho du sentiment de nombreux Américains. Mme Clinton s’en sort peut-être indemne légalement, mais elle aura fort à faire jusqu’aux élections pour changer son image de politicienne corrompue, hypocrite et au-dessus des lois.»
Frédéric Autran, correspondant de Libération à New York, qui décrit M. Trump comme «un dingue», estime, comme la plupart des observateurs, que l’appui de Barack Obama pourrait dans ce contexte se révéler déterminant pour la démocrate car «avec à peine 40% d’opinions favorables, l’ancienne secrétaire d’Etat continue d’inspirer de la défiance à une majorité d’Américains (…). Le camp républicain (…) ne cesse de dénoncer le manque de droiture et d’honnêteté d’Hillary Clinton. Signe que ce sentiment est profondément ancré au sein de l’électorat, un récent sondage NBC News/Wall Street Journal donne un large avantage à Donald Trump (41% contre 25%) en matière d’honnêteté et de fiabilité.»
Cela n’empêche pas Barack Obama de s’engager activement en faveur d’Hillary Clinton, notamment mardi lors d’un meeting commun à Charlotte (Caroline du Nord), «tous deux ont débarqué de Washington à bord d’Air Force One, l’avion présidentiel» indiquait Le Monde. «Pourquoi Barack Obama est-il autorisé à utiliser Air Force One pour les déplacements de campagne avec la malhonnête Hillary ? Elle vole avec lui, mais qui paye pour cela ?» s’est interrogé M. Trump.
Pas de quoi entamer les certitudes de M. Obama: « Je suis prêt à passer le relais, et je sais qu’Hillary Clinton peut gagner la course ! , a lancé le président, qui s’est livré à un panégyrique de la candidate, louant sa force et son leadership: Hillary a ce qu’il faut pour devenir commandant en chef (…) jamais il n’y a eu un homme ou une femme aussi qualifié pour ce poste.»
«Les traces que l’âpreté de la primaire démocrate de l’élection de 2008 avait pu laisser entre les deux rivaux semblent définitivement effacées.» En effet l’équipe de M. Obama, fut à l’époque contrainte de se séparer d’une conseillère qui avait déclaré que Mme Clinton était « un monstre prêt à toutes les bassesses». Dans le camp d’en face, Geraldine Ferraro, trésorière de la campagne d’Hillary Clinton, avait affirmé que «si Barack Obama était blanc, il ne serait pas dans cette position. Ni s’il était une femme. Il a beaucoup de chance d’être ce qu’il est.» Mme Clinton avait mollement condamné ce jugement, tout comme elle avait laissé planer le doute sur la confession musulmane de M. Obama.
Dans son livre-enquête très fouillé, «Obama vs Clinton, la guerre des clans», Edward Klein, journaliste au NY Times, décrit en détail la haine entre les deux coteries, et cite cette phrase pleine de mépris de Bill Clinton: «Obama ? À une époque, il nous aurait servi notre café ».
Il sert aujourd’hui la soupe à la très inquiétante Mme Clinton dont Marine vient de rappeler dans l’entretien qu’elle a accordé à Valeurs Actuelles que contrairement à Donald Trump, («un homme libre»), «elle incarne tout ce que les Etats-Unis ont pu construire et exporter de néfaste dans le monde en termes de modèle économique, de choix internationaux.»
Candidate démocrate avec laquelle M.Trump, qui entend aussi séduire les Américains sensibles au discours de Bernie Sanders sur les effets pervers de l’ultra libre échangisme et de la mondialisation, a très sensiblement réduit son écart dans les intentions de vote. Seuls cinq points séparent aujourd’hui selon les sondages les deux adversaires contre onze points il y a deux mois
Pour autant, «selon le dernier baromètre du site Real Clear Politics, 87% des électeurs démocrates approuvent l’action de Barack Obama. Un soutien quasi-unanime dont la candidate démocrate espère récolter les bénéfices. Si le Président parvient à galvaniser la fameuse coalition qui l’a élu puis réélu à la Maison Blanche, notamment les jeunes (davantage séduits par Bernie Sanders) et l’électorat noir» souligne Libération.
En novembre 2012, Adèle Smith dans un article du Figaro consacré à la réélection de M. Obama («Barack Obama élu grâce aux minorités») constatait que son adversaire républicain, Mitt Romney,avait remporté «une part plus importante du vote blanc que n’importe quel autre candidat républicain depuis Ronald Reagan en 1984 (59 %),» mais avait chuté devant «l’Amérique bigarrée et rajeunie d’aujourd’hui (…). La part de l’électorat de couleur a été multipliée par trois ces quatre dernières décennies et représente 27 % du total aujourd’hui. Les femmes représentent environ 53 % de l’électorat.»
«Ainsi, alors que la part de l’électorat blanc a légèrement baissé depuis 2008 pour s’établir à 72 % mardi, celle des minorités a légèrement augmenté. Celle des Hispaniques par exemple est passée de 9 % à 10 % et Barack Obama a remporté autour de 71 % de leur vote (…). Le premier président de couleur a remporté 93 % du vote des Afro-Américains, majoritairement démocrates et anxieux à l’idée de perdre le premier président de leur race», a su séduire également «les femmes célibataires et celles issues des minorités», «un électorat largement progressiste sur les questions de société» de par son soutien, «quoi qu’un peu forcé», au mariage homosexuel.
Américains qui, progressistes ou pas, constatent la permanence de tensions ethniques et/ou d’une violence sociale qui divisent profondément un pays né de l’immigration lequel, malgré les promesses de l’avènement d’une société post-raciale symbolisée par l’élection d’Obama, reste divisé sur une base communautaire… comme le sont toutes les sociétés multiraciales.
Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes des Etats-Unis ces dernières heures pour protester contre la mort de deux hommes noirs tués par les forces de l’ordre, l’un en Louisiane, l’autre dans le Minnesota. Barack Obama a tenu à réagir à l’émotion suscitée par ces deux affaires. Il a affirmé «que ces fusillades meurtrières ne sont pas des incidents isolés» mais «symptomatiques de défis plus larges au sein de notre système judiciaire» et «des disparités raciales qui apparaissent dans le système année après année et le manque de confiance qui en résulte entre les forces de l’ordre et de trop nombreuses communautés». Un manque de confiance qui a aussi coûté la vie à quatre policiers, tués par des tirs hier pendant un rassemblement à Dallas (Texas)contre le racisme (réel ou supposé) de la police. Il faut savoir aussi si l’on entend racialiser ce débat, comme le fait le président Obama, qu’il y beaucoup plus de blancs tués chaque année aux Etats-Unis par des Afro-américains que l’inverse.
Utiliser la carte des minorités, profiter (susciter parfois) des antagonismes entre communautés, ou à tout le moins jouer la carte des clientélismes ethnico-religieux, est une pratique que certains entendent acclimater en France. Les sociaux-démocrates de cette deuxième gauche favorable a mondialisation sans frein, à la financiarisation, ralliée à l’euro-atlantisme qui animent le laboratoire d’idée (Think tank) Terra Nova (son conseil scientifique était présidé par Michel Rocard), avaient théorisé ce que le PS n’ose pas formuler clairement. A savoir la nécessité pour se maintenir au pouvoir d’utiliser l’atomisation (encouragée) du corps social, de susciter, de mobiliser des coalitions de minorités, afin de damer le pion à une classe ouvrière qui réclame un État-nation fort, protecteur, défendant notre identité et notre souveraineté nationales. Bref des catégories populaires constate Bruno Gollnisch, et de manière croissante des classes moyennes, qui ne partagent plus les valeurs la gauche mais celles du Front National. Un clivage, deux visions du monde bien présents des deux côtés de l’Atlantique et qui seront au cœur des déterminantes échéances électorales à venir.
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Les élections départementales sont à refaire dans le canton d’Orange
A Orange, dans le Vaucluse, la ville dirigée par Jacques Bompard, les élections départementales sont à refaire : ainsi en a décidé hier le Conseil d’Etat. Le 29 mars 2015, Yann Bompard et Marie-Thérèse Galmard (ci-contre) avaient été élus conseillers départementaux du Vaucluse, sous les couleurs de la Ligue du Sud, avec 50,03 % contre 49,97 % pour Jean-François Mattei et Brigitte Vigne, les candidats du Front national. Sur 8 972 suffrages exprimés, les vainqueurs ne l’avaient emporté que de six voix !
Saisi par le binôme du Front national, le tribunal administratif avait annulé le scrutin en octobre dernier, ayant constaté une différence entre le nombre de votants enregistré par les machines à voter et celui constaté sur les listes d’émargement.
Mais les candidats de la Ligue du Sud avait alors saisi le Conseil d’Etat,contestant plusieurs point dont l’annulation totale du scrutin, premier tour inclus.C’est au nom de la notion d’« indivisibilité du scrutin » que le Conseil d’Etat a confirmé hier que « l’annulation des opérations du second tour de scrutin doit, pour l’élection des conseillers départementaux, entraîner d’office l’annulation de l’ensemble des opérations électorales du premier et du second tour ».
On revotera donc dans le canton d’Orange, où, pour mémoire, le premier tour de mars 2015 avait placé en tête le binôme du Front national (31,61 %), suivi de celui de la Ligue du Sud (26,98 %). Les candidats de l’UMP (18,58 %) et ceux de l’Union de la gauche (16,04 %) avaient été laminés.
Quel que soit le résultat de ce nouveau scrutin, dont la date n’est pas encore fixée, il ne devrait pas entraîner de changement de majorité au conseil départemental, où gauche et droite sont à égalité avec douze sièges chacun – la présidence n’était revenue à Maurice Chabert (LR) qu’au bénéfice de l’âge. L’enjeu est celui du rapport de forces entre le Front national, qui dispose de six élus(Hervé de Lépinau et Marie Thomas de Maleville, élus à Carpentras, Joris Hébrard et Danielle Brun, élus au Pontet, et Antonia Dufour et Rémi Rayé, élus à Monteux), et la Ligue du Sud, qui jusqu’à hier disposait de quatre représentants et n’en a donc plus que deux, Marie-Claude Bompard et Xavier Fruleux, élus sur le canton de Bollène. Un enjeu majeur dans la perspective des élections législatives de l’an prochain.
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Paris et plusieurs villes de France à l'heure du Grand rembarquement ?
Vu dans le XVe arrondissement
Depuis quelques jours, des équipes d'Amis de Synthèse nationale contribuent activement à la promotion du nouveau livre d'Emmanuel Albach "Le Grand rembarquement"cliquez ici. Ainsi, à Paris et dans une dizaine de grandes villes françaises apparaissent sur les murs des affiches annonçant la parution de ce roman-choc qui redonnera, nous n'en doutons pas, l'espérance à ses lecteurs....
Avant de se rendre au boulot en métro, le Parisien peut lire nos affiches
Emmanuel Albach et Roland Hélie près du Trocadéro lundi dernier...
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Référendum en Hongrie: Viktor Orban veut envoyer un non à Bruxelles en signe d’avertissement
« Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois?«
C’est la question qui sera posée aux citoyens hongrois le 2 octobre prochain. Le gouvernement, qui est contre l’instauration de quotas décidés par l’Union Européenne, a déjà installé des pancartes dans les rues, sur lesquelles on peut lire: « envoyons un message à Bruxelles, pour que ce soit clair pour eux aussi« .