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  • « Dans un sondage, le choix des mots change la donne ! »

    Ludovine de La Rochère répond à Charlotte d'Ornellas, au sujet du sondage manipulé :


    Ludovine de la Rochère : "Dans un sondage, le... par bvoltaire

    Michel Janva

  • Ce malaise d’Hillary Clinton qui peut tout changer

    Hillary Clinton sera-t-elle prête et en grande forme à temps ? Les médias et les démocrates américains réalisent soudainement que sa candidature à la présidence n’a plus rien d’une marche triomphante vers la victoire.

    Il a suffi d’un « léger malaise » de la candidate démocrate lors des cérémonies de commémoration du 11 septembre pour que la santé d’Hillary Clinton revienne sur le devant de la scène. L’épisode, filmé par plusieurs journalistes selon des angles différents, fut diffusé sur la toile suffisamment vite pour qu’il ne soit plus possible de nier.

    Quant à la légèreté du malaise, jugez-en par vous-même :

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  • L'équipe de Marine Le Pen prend forme : vers une campagne à droite ?

    6a00d83451619c69e201b7c8935930970b-320wi.jpgDe plus en plus de facteurs montrent que la campagne électorale va se jouer à droite. Ainsi, c'est Nicolas Bay qui dirigera la campagne des législatives, c'est officiel. Le secrétaire général du FN, catholique pratiquant et ancien fidèle de Bruno Mégret au sein du MNR, est plutôt considéré comme un véritable homme de droite et souvent dénoncé par les médias à ce titre. 

    Pour la campagne des présidentielles, même si il sera très présent, Florian Philippot n'assurera pas la fonction de directeur de campagne contrairement à 2012. Il est très probable qu'il s'agisse de David Rachline, plus jeune sénateur de France à seulement 28 ans et militant depuis l'âge de 15. Cette nomination pourrait être annoncée ce week-end à Fréjus justement. Malgré sa jeunesse, il est désormais considéré comme un historique au sein du FN. Il conserve beaucoup d'admiration pour Jean-Marie Le Pen et s'était déclaré contre son exclusion. Marion Maréchal-Le Pen devrait également, selon Europe 1, jouer un rôle particulier dans cette campagne. Les fondamentaux du FN devraient donc être maintenus en avant :

    6a00d83451619c69e201bb0936cf32970d-320wi.jpg"Marine Le Pen s’apprête à donner une démonstration de force ce week-end à Fréjus. La présidente du Front national tient dans la cité du Var son université de rentrée, et près de 2.000 militants sont attendus. Fréjus n’a pas été choisie au hasard, car son sénateur-marie, David Rachline, va tenir un rôle majeur dans sa campagne présidentielle. Selon les informations d’Europe 1, il va être officiellement nommé, samedi ou dimanche, directeur de campagne (...)

    Mais la candidate compte aussi sur sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen. Qu’importe la liberté de parole de la députée du Vaucluse. Marine Le Pen le reconnaît, elle a besoin de cette diversité de profils pour rassembler un maximum d’électeurs."

    Côté dédiabolisation et ouverture vers les électeurs plutôt réticents à voter FN et issus de l'électorat de François Hollande comme l'explique cette étude, la tâche de les convaincre de voter "Marine" sera confiée à des transfuges récents :

    "Marine Le Pen ne nommera aucun porte-parole, mais mettra en avant ses nouvelles recrues : un ancien fidèle d’Olivier Besancenot, Aurélien Legrand, un ex-cadre de l’UMP, Sébastien Chenu, un étudiant de Seine-Saint-Denis, Jordan Bardella."

    Cela devrait rassurer Jean-Marie Le Pen, dont l'association Cotelec va continuer à financer le FN, mais cela pourrait aussi rassurer certains responsables FN qui ont fait le choix de rejoindre récemment le SIEL au détriment du FN, pour respecter l'interdiction de double appartenance, comme dans le Drôme ou enBourgogne-Franche Comté...

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Rentrée scolaire : « la » Ministre est contente. D'elle ...

    Avez-vous écouté la conférence de rentrée de notre Ministre de la (dés) Education nationale ?  Morceau bien préparé de « désinformation incantatoire » - pour reprendre l'expression juste employée par SOS-Education, elle s'est félicitée de l’achèvement de sa soi-disant « refondation de l’école ».

    La réalité, évidemment, est toute autre.

    Les horaires de mathématiques et de français ont été rabotés, au profit d’un fatras pédagogiste interdisciplinaire, et cela nous est annoncé comme « un renforcement des enseignements disciplinaires » ! ...

    Le CAPES (Certificat d'Aptitude au professorat du Second degré) n'attire plus assez de jeunes, le « plus beau métier du monde » étant très largement dévalorisé aux yeux des élèves comme des parents, et du public en général.  Pourtant, dans certaines Académies, on l'a bradé à 7/20, et même à 4/20, certaines copies de philo « se disqualifiant d'elles-mêmes, dit un rapport digne de foi, hélas. Qu'à cela ne tienne : « la » Ministre a réponse à tout, et elle a appelé ce double naufrage « une inédite appétence des enseignants à aller enseigner dans les endroits considérés comme les plus difficiles ».Comme dirait Molière : « Ah ! Qu'en termes galants ces choses-là sont dites ! »

    D'ailleurs, pour « la » Ministre, tout va forcément bien puisque, assène-t-elle, « le monde d'hier (c'était) le monde de l'injustice et de l'indécence ».

    On ne parlait pas différemment dans la patrie des Soviets, au temps du « génial petit père des peuples », ou dans l'Allemagne qui promettait « le Reich pour mille ans ».

    Et dire que, ce « discours », c'est celui de la personne en charge de ... l'instruction des enfants !  

    « Un rapport digne de foi »

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Journal du Jeudi 15 septembre 2016 - Baroud d’honneur contre la loi travail

  • Sauver l'usine Alstom de Belfort et ses emplois, c'est possible.

    L’affaire Alstom risque bien de devenir un nouveau cauchemar social et politique pour le président-candidat Hollande, mais il en est d’abord et déjà un, aujourd’hui, pour les travailleurs de l’usine de Belfort à qui la direction a annoncé, de façon légère et presque insouciante, la fin de leur emploi belfortain pour 2018. Bien sûr, les arguments économiques sont avancés pour justifier cette fermeture et nombre de commentateurs haussent les épaules devant le désarroi des salariés ; j’en ai même entendu un à la radio expliquer que ces derniers devraient désormais être « plus mobiles », comme si vouloir rester dans la ville de son enfance ou de sa maturité familiale, là où l’on a fait sa vie, était une absurdité ou une incongruité en ces temps de mondialisation et de néonomadisme…

    Il faudrait tout de même que ces dirigeants d’entreprise qui décident du haut de leur bureau climatisé ou de leur avion pensent un peu plus aux conséquences sociales de leurs décisions et que les actionnaires réfléchissent en terme de Bien commun plutôt que dans le seul souci de gagner encore plus d’argent. Je ne dis pas qu’il faut renoncer à l’idée et à l’espoir de tout profit, celui-ci pouvant être à la base des investissements futurs et d’une consommation parfois utile, mais il me semble qu’il faut y adjoindre les notions de partage et d’entraide, dans la mesure où cela ne nuit pas à la vie normale de l’entreprise, et penser les stratégies industrielles et économiques sans méconnaître les intérêts sociaux et régionaux, voire nationaux.

    Dans le cas d’Alstom, dont la direction semble se moquer des velléités de l’Etat et des pouvoirs politiques locaux de préserver l’emploi à Belfort, sans doute faudrait-il être plus ferme et plus directif, au moins pour un temps : il ne s’agit pas de tomber dans l’étatisme, qui ne résout rien et déresponsabilise les acteurs sociaux au lieu de les pousser à réfléchir et agir, mais d’impulser de nouvelles initiatives dans le cadre d’une stratégie à moyen et à long terme pour maintenir l’activité dans la durée sur le site aujourd’hui menacé par la délocalisation, certes à quelques heures de route pour l’instant, mais qui pourrait s’en aller beaucoup plus loin d’ici cinq ans si l’on suit la logique de la direction actuelle de l’entreprise. 

    Oui, l’Etat doit prendre ses responsabilités dans ce dossier, et non se contenter de gesticulations hypocrites et surtout pré-électorales, à huit mois de l’élection présidentielle. D’autant plus que, au-delà des 20 % des droits de vote au conseil d’administration qu’il possède, l’Etat est l’autorité politique supérieure qui peut, qui doit intervenir, agir pour l’intérêt des citoyens et des travailleurs de la nation… Ou, alors, il ne sert plus à rien, au sens éminemment politique du terme, et il doit disparaître, ce que souhaitent les plus ardents libéraux et les libertariens, partisans de la mondialisation et de la gouvernance mondiale ! Cette dernière solution n’est pas souhaitable.

    Il est une piste que l’Etat pourrait creuser, s’il en avait la volonté : c’est de promouvoir le ferroutage et de pousser la SNCF et les régions à investir dans l’achat de locomotives (produites par Alstom) pour celui-ci qui, aujourd’hui, n’est pas assez développé dans notre pays alors même que l’Etat ne cesse de parler de transition énergétique et qu’il est urgent de lutter contre une pollution liée aux transports, pollution homicide par les rejets de gaz à effet de serre et de particules fines dans l’atmosphère. C’est d’ailleurs la proposition évoquée par les représentants de la CFDT d’Alstom et rapportée par Le Figaro en ses pages économiques ce mardi 13 septembre : selon le délégué syndical CFDT d’Alstom, « Le gouvernement avait un projet ambitieux de ferroutage européen, le transport sur rail du transport de marchandises. (…) Une liaison Amsterdam, Paris, Marseille, Barcelone aurait permis de décongestionner les routes, ce qui a du sens au lendemain de la COP21. » Et le journal de préciser : « Ce projet aurait nécessité la commande de 50 locomotives et de wagons », ce qui permettrait une pérennisation du site pour la décennie à venir, et le maintien des emplois à Belfort, ville qui aura du mal à supporter, sans cela, un nouveau choc social et ses conséquences pour le commerce local, mais aussi pour le nombre d’élèves scolarisés et donc le maintien de certaines classes, les travailleurs d’Alstom étant souvent parents d’élèves…

    L’Etat doit, pour imposer une politique de maintien de l’emploi à Belfort et une nouvelle stratégie industrielle plus sociale, reprendre ses pouvoirs face aux féodalités économiques et savoir s’imposer, quitte à frapper du poing sur la table et à, provisoirement, placer l’entreprise sous une certaine tutelle de l’Etat. Nationalisation provisoire ?Pourquoi pas, mais dans une logique denéocolbertisme et pour quelques années seulement, si cela doit advenir. Et il ne faudra pas que le bras séculier de l’Etat tremble face aux menaces de la Commission européenne qui y verra une « entorse » aux principes de « libre concurrence non faussée » et dénoncera une « aide d’Etat déguisée », ni face aux oukases des multinationales qui, de plus en plus, prennent la forme d’une « fortune anonyme et vagabonde » sans foi ni loi !

    La République peut-elle remplir ce rôle politique d’autorité suprême ? J’en doute fortement, et les épisodes récents de Florange et maintenant deBelfort, après ceux de Gandrange, de Villemur-sur-Tarn ou de Clairoix, prouvent à l’envi cetteimpuissance de la République

    Raison(s) de plus pour promouvoir l’idée d’instauration d’une Monarchie politique éminemment sociale !

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1337:sauver-lusine-alstom-de-belfort-et-ses-emplois-cest-possible&catid=50:2016&Itemid=61

  • Si la "droite" se dégonfle sur la loi Taubira, elle se dégonflera sur tout

    Agrégé d'histoire, normalien et énarque, Roland Hureaux écrit dans Le Figarovox:

    6a00d83451619c69e201bb0936d5b8970d-800wi.jpg"[...] C'est un fait que, la propagande LGBT aidant,l'hostilité à la loi Taubira est devenue à droite plus compromettante encore que le refus de l'immigration ou celui de l'euro.

    Elle n'est pourtant pas seulement un marqueur d'extrémisme.

    On ne saurait oublier en effet que cette loi a provoqué la plus grande mobilisation du quinquennat et même de l'histoire de France (exception faite de celle, plus éphémère, qui a suivi l'attentat contre Charlie ) ; celle de la CGT contre la loi Travail n'est rien en comparaison.

    Renoncer à y toucher est pour les candidats de droite au moins aussi risqué que s'y engager.

    Car il faut bien le dire: pour une partie de l'opinion, le refus de remettre en cause la loi Taubira, compte tenu de tout ce qui a été dit par l'opposition au moment de son vote, porte avec lui un message subliminal: «je me dégonfle».

    Et ce message ne concerne pas que cette loi: il est probable que la réaction de beaucoup d'électeurs qui n'y attachent pas forcément une grande importance, sera de dire que si la droite dite «républicaine» se dégonfle sur ce sujet, elle risque bien de se dégonfler sur tous les autres et qu'en définitive, si la droite revient au pouvoir, il ne se passera rien. Car sur bien d'autres sujets, en matière économique et sociale, en matière d'école, de justice, d'immigration, la droite, si elle veut aller tant soit peu à la rencontre des attentes populaires, devra aussi se faire politiquement incorrecte. Comment croire qu'elle en aura l'audace si elle a déjà capitulé sur le mariage homosexuel? Qui prendra au sérieux des expressions comme la «droite forte» ou la «droite décomplexée» dont on se gargarise dans l'opposition?

    L'autre inconvénient de cette position est de polariser le programme de la droite sur des sujets comme l'ISF, les 35 heures, l'âge de la retraite ou le code du travail sur lesquels elle apparaîtra, en accomplissant des réformes libérales, également réactionnaire, mais en un autre sens: le parti des gros contre les petits. La gauche d'aujourd'hui l'est aussi, certes, mais avec plus de subtilité. La brutalité des mesures économiques et sociales projetées par la droite aidant, la gauche reviendra très vite en grâce. Il n'est pas sûr que l'opposition ait intérêt à abandonner le champ sociétal pour présenter un programme de remise en cause des acquis sociaux à l'état nu et rien que cela.

    Enfin, le refus de la remise en cause est, qu'on le veuille ou non, une caution apportée à la gauche, dont on reconnaît a posteriori la lucidité et le progressisme. Si une telle réforme était irréversible, c'est la preuve que la gauche seule était dans le sens de l'histoire. La résistance de la droite n'était que vaines criailleries, baroud d'honneur inutile. Mais comment dès lors expliquer que la gauche n'avait par contre pas raison sur les autres sujets? Expliquer par exemple que la réforme du collège, malgré la levée de boucliers qu'elle a suscitée, n'était pas, au fond, une réforme progressiste?

    [...] L'échec retentissant aux élections locales des candidats LR qui avaient été les plus favorables à la loi Taubira: Fabienne Keller à Strasbourg, Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris , Dominique Reynié en Midi-Pyrénées devrait pourtant servir de leçon. Il n'est pas sûr que, sur la question de l'effet électoral, sinon direct, du moins indirect, du refus de remettre en cause la loi Taubira, les candidats de la droite classique doivent trop écouter leurs conseillers en communication."

    Michel Janva

  • LOUIS XVI : L’enfer des bonnes intentions

    Deux cent dix-huit ans après sa mort, Louis XVI demeure présent dans nos mémoires. Les interrogations persistent : comment un roi vertueux et "bienfaisant" a-t-il pu perdre la monarchie ? Éléments de réponse…

    Aujourd'hui regardée comme un fait divers, minime comparé aux scandales à répétition de la république, l'Affaire du collier prit, en 1785, une dimension qui dépassait, de loin, celle d'une banale escroquerie. Elle constitua la vengeance de parlementaires qui, rappelés par Louis XVI en 1774, - erreur fatale... -, le détestaient de ne pas se plier à leurs exigences, quand ils se posaient, sans droits, en défenseurs du peuple et des libertés. Les ressorts de ce désastre, cependant, demeurent curieusement obscurs, comme le souligne Évelyne Lever.

    Rohan était-il un parfait pigeon ?

    Certes, chacun en connaît les grandes lignes : une parure de diamants d'un million six cents mille livres, œuvre des joailliers Böhmer et Bassenge, conçue dans l'espoir de séduire la reine, procédé courant parmi les artisans du luxe, lui parut trop chère ; elle la refusa. Un an plus tard, Böhmer se représentait, réclamant son argent, prétendant lui avoir vendu le bijou par l'intermédiaire du cardinal de Rohan, grand aumônier de France. Or, de notoriété publique, la reine haïssait le cardinal...

    Depuis, deux versions s'affrontent : la reine ignorait tout et Rohan, parfait pigeon, avait été dupe d'un couple de malfrats ; Marie-Antoinette, qui n'en était pas à sa première imprudence, avait pu s'acoquiner avec le cardinal et Mme de La Motte, comptant éponger ses dettes. Thèses pareillement insatisfaisantes, Rohan n'étant pas aussi stupide qu'on le prétendît, et la police ayant tardé à interpeller Mme de La Motte, qui ne sut pas en profiter, comme si on redoutait ses révélations. Son évasion en 1787 renforça les soupçons.

    Évelyne Lever ne tranche pas. Quoique spécialiste de Marie-Antoinette, elle ne l'estime guère, et il lui manque le sens de la mystique royale qui interdit de soupçonner la reine, si frivole fût-elle alors, de certains actes et certaines pensées. Peut-être faudrait-il poser d'autres questions : quel rôle joua Cagliostro, charlatan et maçon de haut rang ? L'Angleterre, qui accueillit Mme de La Motte et diffusa ses libelles ? Les parlementaires "éclairés", jubilant de traîner dans la boue l'Église et le Roi ? Ce qui apparaît, c'est le poids d'une opinion prête à croire aux horreurs concernant la reine, d'une justice qui fit le procès de Marie-Antoinette, des forces conjurées pour saper l‘édifice capétien. Et l'insigne, la désespérante maladresse du roi dont l'autorité malvenue fut ici plus tragique que la faiblesse.

    L'achat du collier eût été sans conséquence ; Louis XVI l'avait proposé à sa femme, qu‘il préférait occupée de coquetterie plutôt que de politique. Ce choix explique l'importance conférée à Mlle Bertin. On a vu en Marie-Jeanne Bertin, dite Rose, Abbevilloise établie marchande de modes à Paris, l'inventrice de la haute couture française. Il suffit pour assurer sa fortune et sa gloire d'une robe de mariée confectionnée pour Mlle de Penthièvre qui épousait le duc de Chartres. Toute la cour, la reine la première, ne jura plus que par elle ; sa boutique du Palais Royal, le Grand Moghol, fut bientôt plus courue que les monuments de la capitale.

    Haute couture

    Le génie de Bertin fut de faire bouger la mode, non chaque saison, mais chaque semaine, obligeant sa clientèle à suivre, quitte à se ruiner. Si l'on considère le nombre d'artisans et producteurs que ce commerce de luxe faisait vivre, la nécessité de représentation de la Cour, ces achats somptuaires n'étaient évidemment pas dénués d'utilité. Là où Mlle Bertin s'avéra dangereuse, c'est, contre toute attente, en participant au besoin de changement ambiant. Marie-Antoinette voulait en finir avec les robes à la française, monuments de splendeur et gêne intolérable pour celles qui les portaient. Bertin fit des vêtements faciles à vivre, élégants, mais qui ramenaient la Reine au rang du commun des mortelles. Marie-Antoinette lui accorda des attentions qu'elle refusait à de très grandes dames, dont la fureur se déchaîna en attaques sordides. Ces bagatelles pesèrent plus lourds que les mémoires de la couturière dans le discrédit jeté sur la souveraine. Michelle Sapori offre la première biographie de cette femme d'affaires avisée, à la clientèle internationale, au talent remarquable, bizarrement oubliée des historiens. Un peu de légèreté dans le propos eût toutefois rendu le livre plus plaisant.

    Étrange folie

    Ce ne sont pas les chiffons de la reine, ni ses bijoux, ni Trianon et Fontainebleau qui creusèrent le déficit de l‘État, insignifiant comparé au nôtre, mais la guerre d'Amérique. Pourtant, c'est sur ces détails que focalisa la malveillance publique, sur eux que se concentrent les reproches de Malesherbes dans ses Mémoires au Roi. On eût voulu sacrifier les grandes écuries et voir le souverain courir la poste... Malesherbes était trop intelligent pour croire que ces économies-là éviteraient la banqueroute. Il avait compris, en revanche, qu'il fallait satisfaire le monstre de l'opinion en semblant céder à ses caprices. Publiés pour la première fois, ces Avertissements de Cassandre vinrent trop tard, couronnant l'extraordinaire aveuglement d'un magistrat intègre, d'une loyauté à son roi si parfaite qu'elle le conduisit avec les siens à l'échafaud. À le lire, on mesure l'étrange folie de ces parlementaires qui sapèrent leur univers avec la certitude d'œuvrer au bien commun et les ravages opérés dans les consciences par l'esprit des Lumières.

    Le premier atteint...

    Faut-il l'avouer ? Louis XVI était le premier atteint et Fénelon lui avait fait un mal irréparable. Jean de Viguerie l'a admirablement expliqué dans sa biographie du « roi bienfaisant » ; Gérard Bedel le dit à son tour de manière plus concise en publiant le texte d'une remarquable conférence prononcée l'an dernier à l'occasion du 21 janvier, Louis XVI ou la tragédie de la vertu. S'appuyant sur un inédit de Bainville, lequel affirmait qu'il fallait être un bien grand prince et l'avoir fait exprès pour défaire en quinze ans l'œuvre de quinze cents années, il décrypte les erreurs commises, les fautes, fruits d'un défaut de formation, et de caractère, liés, qui interdirent au roi, capable de penser clair, de prendre les décisions qui s'imposaient. Hanté par l'exemple de Charles I er, qui n'avait pas voulu céder à la Révolution, le malheureux Louis XVI crut bon d'opter pour le parti contraire. Nous savons, hélas, où ce mauvais choix le conduisit, et la France, et nous, en même temps...

    Confrontés au désastre que provoqua l'incertitude royale, les raidissements tardifs succédant aux complaisances trop grandes envers les idées du temps, il est difficile, quelle que soit la pitié et le respect suscités par la tragédie du 21 janvier, de ne pas éprouver quelque rancune envers le roi. Marguerite Castillon du Perron a choisi de revisiter ce drame à la lumière divine, et, pour ambitieux que soit ce projet, il aboutit à une œuvre théâtrale, Le Sang du Roi, d'une hauteur, d'une profondeur, d'une grandeur oubliées depuis Bernanos et le Dialogue des Carmélites. Mme Castillon du Perron fut, il y a cinquante ans, la biographe du jeune Louis-Philippe et s'intéressa à ce titre à son père. Réhabiliter Philippe Égalité est un exercice auquel on s'est rarement attaqué, la cause paraissant perdue. À tort, comme le démontre l'historienne devenue dramaturge.

    Repentir au théâtre

    Nous sommes le 6 novembre 1793. Transféré de Marseille à Paris, le duc d'Orléans vient, incrédule, de s'entendre condamner à mort. On lui envoie un prêtre, assermenté mais honnête homme qui regrette de n'être plus en règle avec Dieu et Rome. Cet abbé Lothringer témoignera que son pénitent était mort réconcilié avec le Ciel et plein d'un repentir sincère. Comment, en quelques instants, la grâce a-t-elle pu opérer dans l'âme du Prince et le ramener à la foi de son enfance, effaçant tout par le sacrement et le supplice ?

    Un à un vont défiler sur la scène, et dans le souvenir du duc d'Orléans, ceux qui jouèrent un rôle dans ses choix et ses errements : le vieux domestique fervent et fidèle, Mme de Buffon, sa maîtresse, Grace Elliot, l'Anglaise qui chercha à le retenir sur la mauvaise pente, Choderlos de Loclos, qui prend là une dimension quasi démoniaque. Il va se confronter à eux, au mal qu'il fit. Mais Philippe refuse obstinément d'affronter l'ombre de son cousin, envers lequel il se croit toujours empli de haine et de jalousie. Seul un miracle pourrait jeter une ultime clarté dans cette âme orgueilleuse et tourmentée.

    Il est impossible de résumer une oeuvre conçue pour être jouée, et qui ne le sera sans doute jamais, certains sentiments n'étant pas accessibles à ceux qui font désormais l'opinion. Il faut la lire, s'en pénétrer, la méditer. Et remettre, une fois pour toutes, nos querelles, nos rancoeurs, nos sottises, nos incompréhensions dans cette Lumière-là, la seule qui vaille, qui transcende tout, au cœur de laquelle cet impensable, ce monstrueux gâchis que furent la révolution et ses suites sanglantes, revêt, ne devrions-nous le comprendre que de l'Autre Côté, un sens, et même une valeur, humainement inimaginables.

    Anne Bernet L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 20 janvier au 2 février 2011

    Évelyne Lever : L'Affaire du collier, Fayard, 435 p., 24 €.

    Michelle Sapori : Rose Bertin, couturière de Marie-Antoinette, Perrin, 175 p., 19,90 €.

    Chrétien-Guillaume de Malesherbes : À Louis XVI ou les avertissements de Cassandre, Tallandier, 300 p., 19,90 €.

    Gérard Bedel : Louis XVI ou la tragédie de la vertu, Via Romana, 90 p., 10 €.

    Marguerite Castillon du Perron : Le Sang du Roi, François-Xavier de Guibert, 150 p., 16 €.

  • Le PCF, la fête de L'Huma et la ligne du parti

    Cette année encore à La Courneuve, les 10 et 11 septembre, la Fête de L'Humanité a pu rassembler des dizaines de milliers de visiteurs. Difficile, certes, d'avaliser ici le chiffre incontrôlable, énorme, de 600 000 personnes, annoncé par les organisateurs pour cette 81e édition. Il s'agissait en tout état de cause de rappeler, à ceux qui voudraient l'oublier, la force du parti communiste relativement aux autres composantes de la gauche.

    Sans doute dans l'absolu on nous rappellera que ce parti "n'est plus ce qu'il était". Mais on doit comparer son déclin relativement à celui des autres forces politiques.

    Son quotidien l'Humanité éprouve par exemple les plus grandes difficultés à survivre. Maurice Ullrich indiqua ainsi que, pour couvrir la crise politique brésilienne il n'avait pas les moyens de faire voyager un envoyé spécial. Évidemment, le PCF "soutient" Dilma Rousseff et, à défaut de présence physique, le site de L'Humanité diffuse une petite vidéo de la présidente déchue…

    Mais si l'on veut comparer le PCF aux autres forces politiques de ce pays on doit, aussi, se demander où en est la presse du parti socialiste, celle des radicaux, celle des écolos, celle de l'UDI, celle du FN, celle des Républicains ?

    De même, en termes de locaux, de permanents, d'associations, de syndicats, de comités d'entreprises, de manifestants etc.

    Un renfort plus que symbolique, exceptionnel, était venu cette année de la centrale syndicale Force Ouvrière : son secrétaire national était présent pour la première fois depuis la scission de 1947 en la personne de Jean-Claude Mailly.

    Dans une optique démocratique, on préfère s'en tenir au nombre d'élus, d'électeurs, voire en pourcentages virtuels d'intentions de vote ou de popularité du leader dans les sondages.

    Le parti communiste, qui conserve son appellation contre vents et marées, ne l'entend pas de la sorte. Dans l'attente de jours meilleurs, les militants communistes, du PCF, de la CGT ou de la FSU demeurent une force de blocage, incontournable à gauche.

    Or, l'un des objectifs proclamés était l'union de la gauche.

    L'éditorial de L'Huma de ce 12 septembre, signé de Patrick Appel-Muller donnait le ton, celui d'une " quête de rassemblement" : "une ligne de force dit-il parcourait le rendez-vous de La Courneuve, la recherche de rassemblements plus larges et plus efficaces pour reprendre la marche vers plus de progrès social."

    Le débat avec Philippe Martinez, Jean-Claude Mailly et les cinq autres syndicats hostiles à la loi El Khomri était empreint de cette quête d'unité.

    L'écoute attentive des discours tenus, d'une part par les candidats de la "gauche critique", déjà déclarés contre Hollande et Valls, en vue de l'élection présidentielle, et, d'autre part des propos de Pierre Laurent permet d'attester cette affirmation de la recherche d'un nécessaire "rassemblement pour que soit démenti le scénario annoncé, un sinistre tête-à-tête entre la droite extrémisée et l'extrême droite."

    La vedette de ce combat se situait d'ailleurs sur le terrain social et syndical. "On se rue sur les téléphones portables (…) pour se prendre en photo avec Philippe Martinez, celui qui a incarné la résistance contre la loi El Khomri."

    L'élément central reste Pierre Laurent. En page V de L'Huma, figurait une longue colonne de personnalités, tant communistes que compagnons d'une route de fin de semaine, sous la rubrique "ils ont fait la fête"

    Citons donc les plus connus de ces "fêtards" d'un genre un peu particulier : Alain Bocquet, André Chassaigne, Régis Debray, Caroline de Hass, Cécile Duflot, Aurélie Filipetti, Gérard Filoche, Benoît Hamon, Didier Le Reste, Marie-Noêlle Lienemann, Jean-Claude Mailly, Philippe Martinez, Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Christian Paul, Évelyne Sire-Marin, Christiane Taubira, Bernard Thibault…

    Acte manqué du maquettiste ou intention délibérée ?, seul le chef du parti, manque à l'appel. Il ne fait pas "la fête", lui … il va au charbon…

    Pierre Laurent, secrétaire national, réaffirme son rôle à sa manière. Dans un entretien avec Yves Calvi sur LCI le 12 septembre au soir, il soulignera "qu'aucun candidat de gauche ne peut être élu sans les voix du parti communiste."

    D'autre part, dans toute sa démarche pour aboutir à une forme de "candidat unique" il rappelle constamment une donnée. Celle-ci le sépare des positions fluctuantes de ses partenaires "socialistes frondeurs". Sans privilégier l'hypothèse d'une candidature de son secrétaire nationale le PCF écarte toute idée d'un ralliement à François Hollande ou à Manuel Valls, impardonnables d'avoir touché au "modèle social français" par la Loi El Khomri.

    En point d'orgue de cette fête de L'Huma on a pu entendre un discours interminable, lyrique et creux, du directeur du journal et député européen, Patrick Le Hyaric s'employait à galvaniser les militants. L'orateur était flanqué de Pierre Laurent ce qui ne l'empêchait pas de proclamer dans sa péroraison : "Ici on rêve"… 

    "Ici, rassemblés, psalmodia Le Hyaric, nous sommes la force qui refuse que nous nous jetions les uns contre les autres… Nous n’en pouvons plus d’une société qui maltraite, qui méprise ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre. Nous n’en pouvons plus d’une démocratie vidée de son sens, des décisions prises dans le dos du peuple et contre lui, comme cette loi de précarisation du travail adoptée contre le peuple et contre l’Assemblée nationale Nous voulons être respectés et nous sommes des millions à le vouloir dans ce pays que nous aimons tant (...) Le visage que nous offrons, que vous offrez aujourd’hui, c'est celui d’une France rayonnante, solide, prête à affronter les défis. D’ici, nous crions : 'Un État palestinien maintenant ! Liberté pour les prisonniers politiques palestiniens ! Liberté pour Marwan Barghouti !' (…) C’est l’aspiration au progrès social, à vivre mieux, à être entendu, que tente de balayer la clique d’oligarques qui s’acharnent à renverser tous les gouvernements progressistes en Amérique latine, en s’essuyant les pieds sur le suffrage universel et la démocratie. Oui, de cette Fête de l’Humanité, nous affirmons notre soutien au peuple brésilien, à sa présidente Dilma Rousseff et à notre ami Lula !"

    Ce samedi 10 septembre, à La Courneuve les candidats de gauche avaient défilé, égrenant des opinions largement convergentes, ne révélant que de bien petites divergences, sauf sur la question essentielle pour chacun d'entre eux, de leurs ego respectifs. Jean-Luc Mélenchon déclina ses belles formules "le plus grand dénominateur commun, c’est l’insoumission"… "L’enjeu de la lutte des classes, ce n’est pas la richesse, c’est la conscience" … car "produire en France, ce n’est pas du nationalisme, c’est de l’écologie". Arnaud Montebourg, lui aussi défenseur du "made in France", a argumenté que la France devait "passer commande en France, notamment sur la question du rail." Benoît Hamon, plus sobre, parle d'abroger la loi travail. Et puis, il faut rompre avec le culte de la croissance, dont "le coût écologique et social est insoutenable". Christiane Taubira pas [pas encore ?] candidate a twitté de la fête : "Moment privilégié de rencontre avec les militants et les visiteurs de la fête de l'Humanité"

    En regard et en réponse, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, posait ainsi le problème : "Nous ne voulons pas cinq mais un candidat car nous voulons la victoire en 2017 sur la droite et l’extrême droite".

    Or, il considère que "la majorité sociale existe dans le pays".

    C'est cette conception, héritière du prétendu "mouvement social" de l'automne 1995, qui s'est développée dans le contexte des grèves et manifs contre la Loi El Khomri, qu'il faudra observer avec vigilance car il peut se révéler gros de menaces pour les institutions et les libertés. Le chef du PCF appelle en effet à "regarder cette fête dans le peuple qui la traverse" et où "il existe une majorité sociale de progrès à transformer en majorité politique en 2017".

    Le rappel des sept organisations syndicales rassemblées à la Fête et qui militent "contre l'horizon sans fin de la précarité que promet la loi El Khomri" déclenche dans le public un "tous ensemble !"

    La veille, après avoir écouté les 5 candidats annoncés, le secrétaire national du PCF était intervenu dans une salle de 200 personnalités politiques et associatives, invitées du parti. Il avait donné un son de cloche supposé constructif sinon optimiste, celui d'une "visée à long terme". Pierre Laurent n'a donc pas hésité à proclamer, 99 ans après le coup d'État du 7 novembre 1917 : "L'heure est à la révolution politique"

    "Les jours de la Ve république sont comptés, ce temps est inexorable", dit-il. Prétendant tenir "un discours de vérité", exprimant son dégoût "des discours démagogiques sur la République", il affirme : "Nous avons une haute définition de ce que doit être la vie", avant de donner une définition renouvelée de cette nouvelle république qu'il appelle de ses vœux, elle sera "sans 49-3, démocratique, élargissant le droit de vote aux résidents étrangers, limitant le cumul des mandats, défendant une laïcité qui n'exclut pas". Sa république sociale visera "la réduction des inégalités, le développement des services publics et l'avancée des droits".

    La suite des événements pourrait bien s'articuler autour de la consultation citoyenne "que demande le peuple ?". Ce questionnaire visera à démontrer qu'un "socle majoritaire populaire existe pour mener une véritable politique de gauche." Aux 40 000 formulaires remplis s'ajouteront ceux recueillis lors de la fête avant leur restitution le 8 octobre. La synthèse, certainement très objective, permettra sans doute aux communistes de présenter le programme que leurs dirigeants auront rédigé en petit comité comme "la volonté du peuple" et celle de sa prétendue "majorité sociale".

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