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  • Politique : Civitas présente sa stratégie, ses conseillers et son orientation

    Au cours d’une conférence de presse, Alain Escada a présenté la stratégie, le calendrier et les grandes orientations de Civitas devenu parti politique. Le président de Civitas était, pour l’occasion, entouré de plusieurs conseillers. On pouvait y reconnaître Anne Brassié, Marion Sigaut, Claude Meunier-Berthelot, Valérie Bugault, Claire Colombi, Pierre Hillard, Youssef Hindi et Jean-Michel Vernochet. Thierry Bouzard, responsable de la nouvelle Fédération Île-de-France de Civitas était également présent.

    MPI TV vous propose l’intégralité de cette conférence de presse. De quoi permettre de mieux découvrir un nouveau parti clairement catholique, pro-vie, pro-famille, patriote et anti-système. La trentaine de mesures présentées comme un avant-goût du programme du parti Civitas a de quoi décoiffer ! Politiquement incorrect garanti ! 

  • Les pieds Nickelés sortent du bois

    Le billet de Patrick Parment

    La rentrée de la classe politique est tonitruante. Et pour cause ! Emmanuel Macron a démissionné d’un gouvernement qui, selon lui, a fait les choses à moitié. C'est le moins que l'on puisse dire ! Du coup, tout est bancal à gauche. Hollande vacille, parti et piétaille retournent à leurs amours, à savoir son lot de niaiseries progressistes. Son idéologie est morte par obsolescence. Mais le sait-elle seulement ?

    A droite, c’est la guéguerre picrocholine des sous-chefs de bureau pour la primaire. Autrement dit qui sera le vizir à la place du nabot? A Sarkozy on peut opposer cet argument massu : comment croire un homme qui, en cinq ans, n’a jamais fait ce qu’il avait annoncé ? Voire fait le contraire. Sarko, c’est une grande gueule et un calbut à la Tarzan sans rien dedans.

    Voyons les autres zozos !

    Alain Juppé a toujours été un second couteau. C’est une âme de fonctionnaire d’un côté, un pur politique de l’autre qui s’adapte aux circonstances, sans imagination aucune. Tout porte à croire qu’il restera soumis au Système et à la toute puissance Etats-unienne. Peu européen, on ne l’a guère entendu à ce sujet pourtant brûlant d’actualité.

    François Fillon est un opportuniste pour qui la politique est d’abord un casse-croûte. Et je n’aime pas les mecs qui crachent dans la soupe après en avoir bien profité. Viré par Chirac, il le traite de tous les noms. Aujourd’hui, il cogne sur Sarko après avoir été, cinq années durant, son premier ministre plus que consentant. Comment faire confiance à un tel faux-cul ?

    Reste Marine Le Pen dont on sait très bien qu’elle ne passera pas la rampe. De surcroît, elle commet deux erreurs grossières : abandonner l’euro et sortir de l’Europe par référendum. Sur l’euro, il y a certainement des améliorations à apporter, car du franc à l’euro on a vu les prix flamber. La copie est à revoir. Sortir de l’Europe est purement et simplement une folie issue d’esprits médiocres. Il faut réformer le système, en faire une vraie machine de guerre face aux Américains et aux Chinois. Il faut faire de l’Europe la puissance qu’elle est réellement. Et, dans ce cadre régler le problème de l’immigration, clandestine ou pas. Revoir surtout nos relations avec la Russie. Mais se passer de l’Europe, ce serait nous affaiblir encore plus. L’Angleterre est adossée à l’Amérique et peut donc se permettre un Brexit. Pas l’Europe continentale qui n’a qu’elle même pour exister. Or, ne sommes-nous pas la première puissance mondiale et surtout la plus créative ?

    Pour l’heure, l’urgence est à la réforme de notre Etat-nation.

    Plus rien ne marche, notre société est bloquée, la parole confisquée par les absurdités droit de l’hommesque, une classe médiatique illettrée qui débite chaque jour ses idioties, des intellectuels de barrière protégeant leur tiroir-caisse, et un système politique aussi obèse que sclérosé. Les zones de non-droit s’étendent, l’islamisation de notre société en marche.

    Le peuple français est comme Diogène, il se balade dans la rue en plein jour, une lanterne à la main. Où est ton soleil Odin ?

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Marine Le Pen a osé poser la question qui fâche : « De quoi l’Europe nous protège-t-elle ? »

  • Chronique du totalitarisme : lutte gouvernementale contre les sites de soutien aux mères

    Le ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol,a déclaré ce matin qu'elle allait agir contre les sites internet soutenant les mères en détresse, abandonnées par leur conjoint et la société qui ne leur propose que de broyer leur enfant à naître :

    "Le 28 septembre, je ferai une annonce pour expliquer comment nous allons faire reculer ces sites manipulateurs ; des mesures seront prises pour faire cesser ces sites qui trompent les femmes".

    "Il faut en parler, sinon on ne peut pas dénoncer la duplicité ; c'est jeune, c'est moderne... c'est une manière très pernicieuse de dénoncer les difficultés". "Il faut dénoncer la duplicité et la pointer ; de mon point de vue c'est un délit d'entrave numérique(...). Être hostile à l'IVG, c'est la liberté d'opinion, mais tromper des jeunes filles, c'est un délit".

    Et voilà le délit d'entrave numérique. C'est de la graine robespierriste.

    En 1993 a été institué le délit d’entrave à l’avortement, qui permet de poursuivre quiconque dirait le chapelet devant un avortoir. En 2014, le délit d’entrave a été étendu de façon à pouvoir poursuivre ceux qui tentent d’empêcher de « s’informer » sur l’avortement. 

    Selon Yves Daoudal, le premier site à devoir tomber pour crime de non-conformité à la culture de mort obligatoire est semble-t-il celui qui s’intitule «Afterbaize.com ». Un site qui parle comme les jeunes, et qui évoque tous les aspects de la sexualité, de façon décontractée, sans se focaliser spécialement sur l’avortement, et sans considérations religieuses ou morales, mais sans cacher que l’avortement tue un bébé.

    La mère à sa fille enceinte :

    — Je ne te laisserai pas faire la même erreur que moi.

    La fille :

    — C’est moi l’erreur ?

    Michel Janva

  • Le Vicomte de Bonald et la Tradition bafouée

    Ex: http://www.dedefensa.org

    Le vicomte de Bonald est certainement plus que Maurras le fondateur de la révolution conservatrice en France, le théoricien de la restauration intelligente. Point compromis par les excès verbaux du journalisme, il n’a pas non plus le fondamentalisme un peu vain de Joseph de Maistre, beaucoup plus à la mode. Il lui a manqué sans doute un vulgarisateur reconnu pour déplier les recoins de sa vaste et encyclopédique pensée, et en dérouler les fils de la subtile simplicité.,archive.org m’a permis de lire ou de relire les dix-sept volumes de ses œuvres complètes. Je me contente de donner à mes lecteurs un avant-goût de son style et de son esprit car ce théoricien présumé obscur et peu frondeur est un régal pour les sens et la sensibilité. J’en laisse juges mes lecteurs en les invitant à partager les réflexions de ce grand esprit toujours ignoré et jamais oublié.

    Et pour écrire comme Céline, je lui trouve un succulent génie libertarien pour le coup moi au vicomte. Mécanisation, bureaucratie, fiscalité, sans oublier les beaux esprits. Futur et Fin de ce monde.

    Voyez cette première phrase qui résume en deux lignes de concision efficiente toute l’entropie de ce monde dit moderne :

    380891315.jpg« En France, on a substitué moralité à morale, en Allemagne, religiosité à religion; partout, honnêteté à vertu. C’est à peu près la même chose que le crédit substitué à la propriété. »

    « ... Ceci nous ramène à la constitution de l’Angleterre, où il n’y a pas de corps de noblesse destinée à servir le pouvoir, mais un patriciat destiné à l’exercer. »

    « Que s’est-il donc passé dans la société, qu’on ne puisse plus faire aller qu’à force de bras une machine démontée qui allait autrefois toute seule, sans bruit et sans effort ? »

    « Ils deviennent crédules en cessant d’être croyants, comme ils deviennent esclaves dès qu’ils cessent d’être sujets. »

    « Il y a des hommes qui, par leurs sentiments, appartiennent au temps passé, et par leurs pensées à l’avenir. Ceux-là trouvent difficilement leur place dans le présent. »

    « J’aime, dans un Etat, une constitution qui se soutienne toute seule, et qu’il ne faille pas toujours défendre et toujours conserver. »

    « La société finit, elle n’a plus d’avenir à attendre, parce qu’elle n’a plus de passé à rappeler, et que l’avenir ne doit être que la combinaison du passé et du présent. »

    « Rome : quand la démocratie eut pris le dessus, cette société chercha un chef, comme elles le cherchent toutes, et ne rencontra que des tyrans. Ce peuple, admirable dans ses premiers temps, fait pitié sous ses tribuns, horreur sous ses triumvirs, et, soumis à ses empereurs, n’excite plus que mépris et dégoût. »

    « Le tutoiement s’est retranché dans la famille ; et après avoir tutoyé tout le monde, on ne tutoie plus que ses père et mère. Cet usage met toute la maison à l’aise : il dispense les parents d’autorité et les enfants de respect. »

    « L’Etat qui prend trop sur les hommes et les propriétés de la famille, est un dissipateur qui dévore ses capitaux. »

    « Je crois qu’il ne faudrait pas aujourd’hui d’impôt foncier chez un peuple agricole, mais seulement des impôts indirects. L’Etat qui impose la terre, prend sur son capital ; quand il impose les consommations, il vit de son revenu. »

    « Partout où il y a beaucoup de machines pour remplacer les hommes, il y aura beaucoup d’hommes qui ne seront que des machines. »

    « La disposition à inventer des machines qui exécutent le plus de travail possible avec le moins de dépense d’intelligence de la part de l’ouvrier, s’est étendue aux choses morales. »

    « Le juge lui-même, au criminel, est une machine qui ouvre un livre, et marque du doigt la même peine pour des crimes souvent fort inégaux ; et les bureaux ne sont aussi que des machines d’administration. »

    « L’école de Bonaparte a pu former quelques administrateurs, mais elle ne pouvait pas faire des hommes d’Etat. »

    « Bonaparte avait été obligé d’employer une force excessive dans son administration, parce qu’il n’y en avait aucune dans sa constitution. »

    « Les sauvages ne détruiront que la récolte d’une année, les beaux esprits m’enlèvent la propriété même du fonds. Les uns insultent mon cadavre, les autres poursuivent ma mémoire ; je ne vois de progrès que dans les moyens de nuire, et le plus sauvage est celui qui fait le plus de mal. »

    « Toute la science de la politique se réduit aujourd’hui à la statistique : c’est le triomphe et le chef-d’oeuvre du petit esprit. On sait au juste (et j’en ai vu faire la question officielle) combien dans un pays les poules font d’oeufs, et l’on connaît à fonds la matière imposable. Ce qu’on connaît le moins sont les hommes ; et ce qu’on a tout à fait perdu de vue, sont les principes qui fondent et maintiennent les sociétés. »

    « L’art de l’administration a tué la science du gouvernement. »

    2497942298.png« Les philosophes qui se sont élevés avec tant d’amertume contre ce qu’ils ont appelé des préjugés, auraient dû commencer par se défaire de la langue elle-même dans laquelle ils écrivaient ; car elle est le premier de nos préjugés, et il renferme tous les autres. »

    « Ce n’est pas le peuple occupé qui réclame la souveraineté, c’est le peuple oisif qui veut faire le peuple occupé souverain malgré lui, pour gouverner sous son nom et vivre à ses dépens. »

    « Dans le dernier âge, où les intérêts sont plus compliqués, les passions plus artificieuses et les esprits plus raffinés, le crime est un art et presque une profession, et la fonction de le découvrir et de le juger doit être une étude. »

    « Toute passion qui n’est pas celle de l’argent des honneurs ou des plaisirs, s’appelle aujourd’hui fanatisme et exagération. »

    « L’excès des impôts transporte chez les peuples chrétiens l’esclavage tel qu’il existait chez les anciens ; car l’esclavage n’est, à le bien prendre, que le travail fait tout entier au profit d’un autre. »

    « Les petits talents comme les petites tailles se haussent pour paraître grands ; ils sont taquins et susceptibles, et craignent toujours de n’être pas aperçus. »

    Nicolas Bonnal

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/09/16/le-vicomte-de-bonald-et-la-tradition-bafouee.html

  • La mondialisation malheureuse ou le règne de l'oligarchie

    A l'occasion de la sortie de son essai « La Mondialisation malheureuse », le politologue Thomas Guénolé a accordé un entretien au FigaroVox [14.09] pour éclairer les rouages d'un système planétaire selon lui moins libéral qu'oligarchique.  
    1078070062.jpgLe titre de votre nouveau livre, La Mondialisation malheureuse, sonne comme une réponse à La Mondialisation heureuse d'Alain Minc. Est-ce le cas ?

    Oui. Plus largement, mon livre déconstruit brique par brique l'argumentation destinée à nous vendre la mondialisation actuelle comme étant « heureuse », le meilleur système possible ; alors qu'elle est objectivement malheureuse, c'est-à-dire inéquitable et inhumaine.

    Prenons un exemple. On nous dit que la mondialisation a toujours existé, ou au minimum qu'elle est vieille de plusieurs siècles. Donc, critiquer la mondialisation, cela reviendrait à critiquer le cours naturel de l'humanité. C'est faux : la grande interconnexion planétaire des hommes, des économies et des cultures progresse effectivement, malgré des cassures et des stagnations, depuis des siècles ; mais la mondialisation actuelle, que j'appelle malheureuse, ce n'est qu'une façon possible parmi d'autres d'organiser cette grande interconnexion. Du reste, les avocats de la mondialisation malheureuse ont beaucoup tendance à transformer « il n'y a pas d'alternative aujourd'hui » - ce qui est vrai - en « il ne peut pas y avoir d'alternative », ce qui est faux.

    Prenons un autre exemple. On nous dit que la mondialisation sous sa forme actuelle est le meilleur système possible pour faire reculer la pauvreté : c'est l'argument du « bilan globalement positif ». Or, cette théorie est indéfendable en raison des 36 millions de victimes de l'esclavage « moderne » ; notamment pour confectionner nos vêtements à prix cassés.

    Ceci, sans même parler des 3 millions d'enfants de moins de 5 ans qui meurent de la faim chaque année, alors qu'il y a encore plus de nourriture que ce dont nous avons besoin pour nourrir toute la population mondiale. C'est donc un problème de prédation et de gaspillage ; et non pas un problème de manque de nourriture.

    Vous soutenez que la mondialisation actuelle n'est ni libérale, ni néolibérale. Pourquoi ?

    D'une part, les politiques économiques que la mondialisation actuelle impose aux pays qu'elle touche consistent surtout à démanteler l'Etat-providence et à déposséder l'Etat-actionnaire. Puisque c'est donc un grand bond en arrière de la place de l'Etat dans l'économie et le social, le préfixe « néo- » est inapproprié. D'autre part, le vrai libéralisme économique est résolument hostile à toute rente de situation, à tout privilège, et à toute entente entre une poignée de grands groupes pour contrôler un marché. Prétendre que cette mondialisation est libérale alors qu'elle fabrique partout de grands oligopoles, c'est donc une usurpation.

    En réalité, puisque quelle que soit l'échelle retenue, son modèle économique et social consiste systématiquement à privilégier une minorité en précarisant une majorité, la mondialisation malheureuse est « oligarchiste » ; quant à ses grands bénéficiaires, les 0.1%, ce sont des « oligarques ». Par parenthèse, laisser les oligarchistes usurper le masque trompeur du libéralisme, c'est une énorme erreur : car cela leur permet de se prétendre mensongèrement les défenseurs de la liberté dans l'économie, alors qu'ils sont juste des défenseurs des intérêts des oligarques et des classes supérieures.

    Un défenseur de cette mondialisation vous objecterait qu'en laissant les très riches s'enrichir, on fait baisser la pauvreté…

    C'est l'argument de la « théorie du ruissellement ». Problème : il est faux. Dans ce livre, j'ai calculé le coefficient de détermination entre l'évolution des inégalités et celle de la pauvreté, pour une sélection de pays des cinq continents. Si l'aggravation des inégalités au profit des 0.1% était la cause de la baisse mondiale de la pauvreté, ce coefficient devrait être élevé, proche de 1. Or, au contraire, il est quasi-nul. CQFD: cette fameuse «théorie du ruissellement» est erronée.

    Vous appelez « pyramide globale » la société fabriquée par la mondialisation. Que trouve-t-on à ses différents étages ?

    En m'inspirant des travaux de Robert Reich, j'ai observé que la mondialisation malheureuse nous fait graduellement évoluer vers le retour des sociétés de castes. J'en compte neuf.

    Les oligarques sont ces 0.1% qui accumulent une fortune titanesque à force de prédations : par exemple, celle de l'oligarque espagnol Amancio Ortega, propriétaire de Zara, pèse 16 millions de fois la somme annuelle avec laquelle les quelque 3 millions d'Espagnols pauvres doivent survivre. Les ploutocrates sont les 10% les plus riches des différents pays : ils font partie des riches, mais ils sont aux oligarques ce que la petite Mars est à l'immense Jupiter. Les apparatchiks sortent d'un très petit nombre d'écoles véhiculant l'idéologie de la mondialisation malheureuse : ils sont tantôt cadres dirigeants de grandes firmes mondialisées, tantôt hauts fonctionnaires, et naviguent couramment d'un univers à l'autre. C'est par exemple Mario Draghi, tantôt vice-président de Goldman Sachs pour l'Europe, tantôt président de la Banque centrale européenne.

    Les prêcheurs essayent quant à eux de faire passer l'idéologie de la mondialisation malheureuse, comme naguère leurs équivalents médiévaux, pour l'expression de la Vérité révélée. Ce sont surtout des économistes, qui tendent d'ailleurs à marginaliser dans le système universitaire les économistes qui ne pensent pas comme eux, comme jadis on pratiquait l'excommunication. C'est par exemple l'économiste Jean Tirole : d'un côté il prêche la précarisation des salariés en invoquant le libre jeu de la concurrence ; mais de l'autre côté, il a exigé du gouvernement que soit empêchée la création d'une seconde section d'économie dans l'université française, qui aurait fait concurrence à la sienne.

    Les nomades sont les héritiers de ceux que l'écrivain Upton Sinclair appelait les « cols blancs » dans les années 30. Ils sont très diplômés, ils font des tâches de « manipulateurs de symboles », ils ne risquent guère le chômage, ils parlent couramment le « globish », ils vivent au cœur des grandes mégapoles, et l'expatriation leur est familière. Les précaires sont les héritiers, eux, des « cols bleus ». Ils appartiennent à la couche sociale que le sociologue Guy Standing appelle le « précariat »: ils sont chômeurs ou travailleurs pauvres, ils ont des contrats fragiles et incertains, ils ont des débuts de mois difficiles, et leur visibilité sur leur avenir est quasi-nulle.

    Les fonctionnaires sont une caste hybride : certains sont « manipulateurs de symboles » comme les nomades, d'autres sont plus proches des « cols bleus », mais tous sont protégés et sédentaires. Les laissés-pour-compte sont, dans les pays du Nord, les jeunes « NEET » - ni emploi ni éducation ni formation - éjectés très tôt de l'économie ; et dans les pays du Sud, surtout des paysans sans terres. Enfin, la neuvième caste, tout en bas, celle dont on ne parle jamais, ce sont les esclaves. Par exemple, les usines de la firme chinoise Foxconn, qui produit 40% des biens électroniques du monde pour Apple, pour Nokia et pour d'autres, sont qualifiées de camps de travail par des universitaires chinois eux-mêmes.

    Vous décrivez dans votre livre une mécanique de pillage des Etats et des populations par la mondialisation, mécanique dont la matrice est selon vous le système financier globalisé. Pouvez-vous nous restituer les grands traits de cette mécanique ?

    Dans les années 1930, pour faire face au Grand Krach de 1929, le président états-unien Franklin D. Roosevelt a imposé des réformes draconiennes afin d'enfermer la finance-casino dans une camisole de fer. Pour que les cours des monnaies ne déstabilisent pas l'économie, il a inspiré la mise en place, peu après sa mort, d'un système rénové de taux de change fixes. Pour que l'écroulement des banques qui jouent en bourse ne puisse plus contaminer l'économie réelle, il a séparé les activités des banques d'affaires et des banques de détail. Pour que l'économie réelle ne soit plus essorée par les dynamiques prédatrices de grandes firmes, que ce soit envers les richesses ou envers les habitants, il a érigé une économie mixte public-privé où l'Etat est puissant, ainsi que de solides protections des droits des salariés.

    A partir des années 1970 en revanche, ce « système rooseveltien » a été méthodiquement détruit, sous l'influence d'idéologies anti-Etat et anti-protections sociales, pour revenir aux règles, ou plutôt au manque de règles, de l'avant-1929. Les monnaies sont devenues cotées en bourse, avec toute l'instabilité qui en découle. La séparation des banques a été progressivement abolie, faisant ressurgir des mastodontes dans la banque et l'assurance. Il s'est ensuivi l'accumulation des krachs financiers et économiques, par exemple en 1979, jusqu'à la grande catastrophe de 2007-2009. A cet égard, à l'origine des printemps arabes il y a les émeutes de la faim ; à l'origine des émeutes il y a l'explosion des prix des denrées alimentaires de base ; et à l'origine de cette explosion des prix, il y a la libre spéculation des grandes firmes bancaires sur les cotations boursières de ces denrées.

    Nos basculements récurrents dans la récession ou la stagnation ne sont que la gueule de bois de ces ivresses répétées, monumentales, d'un système financier se comportant tel un noceur qui ne sait pas boire. Et pourtant, contre toute logique, la réponse politique à ces catastrophes consiste systématiquement à vendre à la découpe nos biens collectifs et nos entreprises publiques, tout en rabotant sans cesse les protections des populations. Un peu comme si, pris en flagrant délit d'ivresse sur la voie publique, un noceur réagissait en dépouillant et le gendarme, et le passant, au motif qu'en réalité ce serait de leur faute…

    Vous faites beaucoup de préconisations dans votre livre: des taxes anti-dumping protectionnistes ; une relance écologique de l'économie par des grands travaux d'Etat et des petits travaux des ménages ; le revenu de base pour résorber la grande pauvreté ; des campagnes de «name and shame » contre les grandes marques qui pratiquent l'esclavage ; la redistribution des terres dans les pays du Sud… Sur le plan de l'orientation politique, diriez-vous que votre livre est plutôt de gauche, de droite, ou ‘‘autre'' ?

    Le système de la mondialisation malheureuse est condamné à l'effondrement économique, parce que les oligarques et leurs grandes firmes, en particulier financières, sont incapables d'autorégulation. Ils provoquent donc des catastrophes de plus en plus graves au fil de leurs ivresses immaîtrisables. Il est aussi condamné à l'effondrement politique, parce qu'il sape lui-même son socle sociologique de soutien en précarisant de plus en plus les «cols blancs», qui donc rejoignent de plus en plus les électorats contestataires : le Brexit est un bon exemple. Et il est condamné à l'effondrement écologique, parce qu'à force d'accélérer le détraquement de l'écosystème, il met en danger la survie de l'espèce humaine.

    Vouloir changer ce système n'est donc pas une position particulièrement de droite, de gauche, écologiste, du centre, d'extrême droite ou d'extrême gauche : c'est simplement de la légitime défense. Autrement dit c'est un enjeu transpartisan. La très large majorité de l'humanité étant perdante dans ce système, elle doit s'organiser, à la fois par l'engagement politique, syndical et associatif, pour le remplacer par un système conforme à l'intérêt du plus grand nombre et à la préservation de l'équilibre écosystémique. J'appelle cela: préparer « l'altersystème ».

    Pensez-vous vraiment que le passage de la «mondialisation malheureuse» à « l'altersystème » soit possible ? Si oui, peut-il être proche ?

    A l'issue de mes recherches pour ce livre, je suis convaincu que le basculement de la mondialisation malheureuse à l'altersystème est à la fois possible, souhaitable, et relativement proche. Le point de rupture en sera, je pense, le basculement d'une grande puissance dans l'altersystème, servant d'avant-garde et de point d'appui. Ma seule véritable interrogation est de savoir si l'écroulement du système de la mondialisation malheureuse inclura une transition violente ; par exemple une grande guerre. 

    « Le système de la mondialisation malheureuse est condamné à l'effondrement économique, parce que les oligarques sont incapables d'autorégulation. »

    Thomas Guénolé est politologue, maître de conférences à Sciences Po et docteur en Science politique (CEVIPOF). Il est l'auteur de Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants ? (Édition le bord de l'eau, 2015) et vient de publier La mondialisation malheureuse chez First. 

    Alexandre Devecchio   

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/      

  • Le crétinisme réflexe ou les résidus de stupidité marxiste

    Bernard Plouvier

    C’est un phénomène bien connu en médecine : une grave maladie peut laisser de lourdes séquelles. Il est évident que l’infection marxiste a profondément lésé le cerveau de ses adeptes.

    En 1936, en 1945-46, en 1981, les victoires électorales des marxistes mous (les socialistes) ou réputés « durs » alors qu’ils n’étaient que les hommes et femmes-liges de Moscou, puis de Pékin ou de La Havane, furent l’occasion d’une orgie de nationalisations d’entreprises privées. Pour les historiens modernes, c’est même devenu – crétinisme universitaire oblige – le critère d’un « gouvernement socialiste ».

    La nationalisation n’est, en réalité, que le meilleur moyen de ruiner à terme une entreprise, ce dont on s’aperçoit lorsque l’État, ruiné ou accablé de dépenses sociales, ne peut plus faire face au « gouffre à fric » que sont devenues ces sociétés, saturées de personnel inutile, inefficace, improductif, engagé pour complaire aux amis des partis qu’un vote a gratifié de l’apparence temporaire du Pouvoir et aux affiliés des syndicats les plus démagogiques, dont on redoute la capacité de nuisance.

    Les vieux réflexes reviennent en période de démagogie électorale. La société Alstom a des problèmes (comme en rencontrent presque toutes les grandes sociétés européennes, victimes de la concurrence acharnée nord-américaine et asiatique), aussitôt le pseudo-gauche dure, dirigée par un millionnaire en euros, trouve le « remède miracle » : il faut nationaliser !

    On aperçoit alors le vide intellectuel régnant chez les populistes. Eux savent – du moins en principe, s’ils ont étudié l’histoire européenne du XVIIe au XXe siècles – que le meilleur moyen de stimuler l’économie est d’encourager l’initiative privée, en fermant les portes aux importations et en aidant par tous les moyens les exportations, le but étant de préserver au maximum l’emploi des nationaux.

    Que, pour cela, il faille passer des accords d’État à État en se débarrassant du carcan globalo-mondialiste imposé à la soi-disant Europe Unie par les multinationales, ainsi qu’être maître de sa monnaie comme de ses règlements de fabrication et de commercialisation, c’est une évidence. Pour éviter des pertes d’emploi, que l’on ait même recours au dumping va de soi : les USA, le Japon, la Chine l’ont fait et le font encore.

    Que pour rendre à la Nation française sa puissance, il faille stimuler l’emploi des autochtones et renvoyer dans leurs continents d’origine les millions de parasites sans travail ou qui peuplent prisons et camps de réfugiés, c’est également une évidence. C’était d’ailleurs le discours des Léon Blum et Roger Salengro lors du Front populaire… il serait temps que nos brillants universitaires rappellent quelques vérités occultées par la pseudo-gauche friquée globalo-mondialiste.  

    Pour redresser la France, il faut d’abord rééduquer les Français, non pas à coup de mensonges ou de réflexes grotesques, mais en rappelant l’expérience réelle du passé. Et l’on comprend mieux pourquoi nos maîtres cassent l’enseignement de l’histoire.

    Hélas ! Qui va faire connaître ces vérités ? Étymologiquement, la propagande, c’est l’art de dire ce qui est utile à la Nation et non ce que veulent faire croire de pitoyables représentants de commerce des chapelles religieuses ou politiques. Il est évident que, pour eux, tout se résume à répandre des bobards pour conquérir les postes publics si agréables aux bons à rien, les sinécures si nombreuses et si juteuses de notre Ripoublique.

    Un jour, peut-être, les populistes de France cesseront leur expérience de centre-droit et redeviendront ce qu’ils doivent être : des hérauts de l’honnêteté et de l’efficacité pour que notre Nation retrouve son rang en Europe.

    On peut, pour l’heure, laisser le reste du monde aux requins de New York, Washington, Tokyo et Pékin. Les Européens reviendront civiliser les continents meurtris et ruinés, une fois passé le cyclone de l’économie globale.  

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/09/16/le-cretinisme-reflexe-ou-les-residus-de-stupidite-marxiste-5848462.html