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  • Entretien - Arnaud Imatz à L’Action Française : « Le clivage droite-gauche est devenu une prothèse artificielle. »

    31akky092tl._sl500_-35b2e.jpgArnaud Imatz, historien et politologue, né à Bayonne en 1948, est docteur d’État en sciences politiques, diplômé en droit et sciences économiques. Ancien fonctionnaire international à l’O.C.D.E. puis administrateur d’entreprise, il a notamment publié Jose Antonio, la Phalange et le national-syndicalisme (voir sa conférence au cercle Henri Lagrange), La guerre d’Espagne revisitée et Par-delà droite et gauche. 

    Auteur de nombreux articles parus en Europe et en Amérique, il a contribué à faire redécouvrir en France l’œuvre de José Ortega y Gasset et de Juan Donoso Cortés. Son livre Droite / Gauche : pour sortir de l’équivoque. Histoire des idées et des valeurs non conformistes du XIXe au XXIe siècle, a paru récemment aux Éditions Pierre-Guillaume de Roux.

    L’ENTRETIEN CI-DESSOUS EST LA VERSION LONGUE DE CELUI QU’ARNAUD IMATZ A ACCORDÉ À L’ACTION FRANÇAISE 2944

    L’ACTION FRANÇAISE : La division droite / gauche s’est transformée en « un mythe incapacitant » écrivez-vous : sans parler d’essence éternelle, la droite et la gauche n’auraient-elles aucune identité ?

    ARNAUD IMATZ : J’ai en effet écrit dans Droite / Gauche : pour sortir de l’équivoque que le clivage droite-gauche « horizon indépassable de la pensée démocratique », selon le refrain bien connu de nos médias, est devenu une prothèse artificielle habilement perpétrée par la caste politique. Je crois qu’il s’agit désormais d’un mythe incapacitant destiné à brider la résistance populaire ; une mystification antidémocratique dont l’effet est d’entretenir la rupture peuple / élite. Cela dit, je ne fais pas ce constat catégorique sans avoir mené au préalable une longue et minutieuse enquête historique. Je précise que ce livre a significativement pour sous-titre : Histoire des idées et des valeurs non conformistes du XIXe au XXIe siècle. Autant dire qu’il ne s’agit pas d’un essai de circonstance et que je n’ai pas de préoccupation électoraliste.

    Pour vous répondre convenablement, il me faudrait d’abord définir la droite et la gauche. C’est une tâche qui est loin d’être simple. J’ai consacré à cette question plus de 300 pages. Dans l’opinion publique, le grand conflit cyclique entre la droite éternelle et la gauche immortelle a à peine un peu plus d’un siècle. Disons que le sens le plus conventionnel et le plus réducteur assimile la droite à la stabilité, l’autorité, l’ordre, la hiérarchie, le conservatisme, l’éloge de la famille et la défense de la propriété privée. La gauche incarnerait l’insatisfaction, la revendication, le mouvement ; mieux, elle représenterait rien moins que « la Justice sociale, le Progrès, l’Égalité, la Raison, la Science, l’Humanisme, etc. »... Selon ce schéma réducteur, la droite et la gauche seraient les acteurs de l’éternel conflit entre les riches et les pauvres, les oppresseurs et les opprimés. Exit donc, ici, toute allusion à la collusion entre ploutocrates et révolutionnaires…

    A vrai dire, par delà la multiplicité des définitions de la droite et de la gauche (pessimisme versus optimisme, transcendance / immanence, chute initiale / perfectibilité indéfinie, ordre naturel / raison universelle, organicisme / mécanicisme, holisme / individualisme, aristocratisme / égalitarisme, spiritualisme / matérialisme, unité / division, anciens / modernes, etc.), deux démarches contradictoires s’affrontent. L’une est philosophique, métaphysique, ontologique et théorique. Elle cherche à définir l’essence, la nature intime des deux phénomènes. L’autre est historique, empirique et réaliste. Elle nie qu’il s’agisse d’absolus isolés, indépendants de situations contingentes.

    Sur le plan historique, il faut souligner que la droite et la gauche ont toujours été diverses et plurielles. Il n’y a d’ailleurs aucun consensus entre les auteurs qui ont essayé de définir leur meilleure ligne de partage. Selon les « spécialistes », il y aurait 3 droites et 3 gauches, ou 2 droites et 2 gauches, voire une seule droite et 4 gauches, et même pour d’autres une bonne douzaine de tendances.

    Est-ce l’antagonisme droite-gauche qui est devenu « équivoque » (comme disait Raymond Aron) ou celui des partis politiques prétendant l’incarner ? Je dirai à la fois l’un et l’autre. Souvenez-vous : il n’y a pas si longtemps les sondages indiquaient que pour l’écrasante majorité de français (73%) il n’y a plus vraiment de différence entre la droite et la gauche sur les grands problèmes nationaux. N’oubliez pas que dans l’hémicycle européen les partis du centre droit et le groupe socialiste votent à 90% dans le même sens… Il est tout aussi révélateur que lors des primaires de droite les électeurs aient été conviés à adhérer à une « Charte de l’alternance », vague, imprécise et fumeuse, qui se garde de définir ce qu’est la droite : « Je partage, y lit-on, les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ». On devine l’embarras des rédacteurs.

    Mais quelles sont donc ces valeurs républicaines de droite ? On ne sait ! Il s’agit vraisemblablement de principes généraux et généreux, plus ou moins sous-entendus, tels le respect des droits de l’homme et des minorités, la non discrimination, la tolérance, la justice, la liberté, la solidarité, l’égalité entre les hommes et les femmes, l’état de droit, etc. Des idées somme toute acceptables pour toutes les sensibilités dites de droite … comme de gauche. L’organisation de ces primaires et l’attachement récent des néolibéraux et conservateurs au concept de « droite » (concept qu’ils ignoraient et fuyaient comme la peste dans les années 1970) sont une nouvelle illustration de la loi d’airain de l’oligarchie. La tendance oligarchique est consubstantielle aux partis ; elle est parfaitement décrite et analysée par la sociologie réaliste : seule une minorité ridiculement exiguë participe aux décisions ; les élus dominent les électeurs et les mandataires dominent les mandants. La rétroaction négative des gouvernés est toujours possible mais elle est rarement dangereuse.

    Cela dit, où voyez-vous aujourd’hui la droite de conviction qui ne serait pas la droite d’intérêt ? En dehors de petits groupes, il n’y a plus de véritable droite, au sens métaphysique, contrerévolutionnaire ou traditionaliste, conforme aux critères et définitions essentialistes. C’est un fantasme de naïfs ou de démagogues. La droite ontologique s’est volatilisée, elle est introuvable. De nombreux journalistes et hommes politiques prétendent la voir resurgir régulièrement chez de rares responsables politiques proches de la démocratie-chrétienne (dont le poids électoral est faible sinon insignifiant), mais il s’agit là d’ignorants ou plus souvent d’aigrefins et de manipulateurs d’opinion. Le comble du ridicule a été atteint ces jours-ci par Alain Juppé lorsqu’il a évoqué la vision « extrêmement traditionaliste » (sic) de François Fillon… Encore un mot détourné de son sens ! Je doute il est vrai que le maire de Bordeaux ait jamais lu Maistre, Bonald ou Donoso Cortès.

    Marcel Gauchet disait justement il y a quelques années : « La gauche, qui était matérialiste, devient idéaliste et se réclame des “valeurs”, alors que la droite, qui se voulait morale et religieuse, ne jure que par l’économie […]. La droite ce n’est plus la nation et la tradition. La gauche ce n’est plus la révolution […]. La faiblesse de la droite est d’être devenue cynique. Celle de la gauche, d’être terriblement angélique. Or dans cet affrontement, chacun d’entre nous sent bien qu’il est à la fois de gauche et de droite ». Ce point de vue, qui se situe clairement par delà droite et gauche, ne saurait étonner les lecteurs du premier Maurras. Le Martégal n’était-il pas le fondateur avec Georges Sorel, Georges Valois et Henri Lagrange du Cercle Proudhon, en 1911 ? Dans la même ligne de pensée, pour vous si familière, permettez-moi de mentionner les nombreux écrivains et doctrinaires qui, à un moment donné de leur vie intellectuelle et politique, se sont positionnés comme « simultanément de droite et de gauche ». Je veux parler ici de Dimier, Maulnier, Roy, Maritain, Bernanos, Boutang et de tant d’autres.

    N’est-il pas surprenant que la droite parlementaire, notamment avec Sarkozy et Fillon, ait repris ce clivage au moment ou les tenants du libéralisme économique rejoignent ceux du libéralisme sociétal, dans un orléanisme de gauche qu’incarnerait un Alain Juppé ou un Emmanuel Macron ? Cela ne signifie-t-il pas que ce clivage est toujours doté d’un fort imaginaire dans l’électorat ? Je le redis. Ce clivage est aujourd’hui un masque. Il sert à dissimuler un autre clivage, hier latent et occulté, désormais déterminant : celui qui oppose les partisans de l’enracinement aux adeptes et aux vecteurs du déracinement ; celui qui dresse les partisans de la souveraineté, de l’identité et de la cohésion nationale face aux défenseurs du multiculturalisme et de la gouvernance mondiale. Un clivage qui oppose l’oligarchie, l’hyperclasse mondiale, aux peuples indépendants et à leurs représentants.

    Contrairement à ce que veulent nous faire croire les classes supérieures, les classes populaires et les nouveaux pauvres ne se résument pas aux seuls immigrés des banlieues. Désormais, les ouvriers, les employés, les agriculteurs, les chômeurs, les classes moyennes, toutes les classes populaires ont une perception commune des effets délétères de la mondialisation. Tous s’opposent frontalement à ceux qui ne les protègent pas, tous rejettent les catégories dominantes qui ont perdu le sens du bien commun. Ce nouveau clivage n’oppose plus la gauche et la droite ; il est transversal, il affecte les partis de gauche comme de droite. Quant au néolibéralisme de Juppé, Macron, etc., il n’est qu’une resucée de la prétendue troisième voie de Schröder, Blair et Clinton, celle des adeptes irréalistes « de la nation et de la démocratie cosmopolites », celle des champions de la politique spectacle.

    Ne pourrait-on pas penser que ce clivage, même s’il n’est plus représenté au plan des partis, correspond à une vraie opposition de philosophie politique entre, pour simplifier, les tenants des sociétés naturelles et ceux du contractualisme ? C’est une vieille antienne. Il y a plus d’un demi-siècle Jean Jaëlic défendait un point de vue semblable. Vingt cinq ans plus tard, Jacques Anisson du Perron, voyait lui aussi deux conceptions du monde et de la vie, deux morales et deux psychologies qui s’affrontent. Pour ma part, j’ai étudié une vingtaine de mouvements de pensée importants, non conformistes ou dissidents, qui infirment cette opinion. Ces mouvements ont pour dénominateur commun une double préoccupation : d’une part, la défense des valeurs spirituelles et nationales ou communautaires et, d’autre part, la préoccupation pour les questions sociales (et non pas sociétales). Pour ne citer que quelques exemples, je vous renvoie ici au légitimisme social, au boulangisme, au syndicalisme révolutionnaire, à la première AF, au distributionisme et au personnalisme chrétien des années 1930 ou encore au gaullisme des années 1960. Je crois, en outre, avoir montré, à partir de l’étude d’une cinquantaine de concepts et d’idées, que les valeurs de droite et de gauche ne sont pas immuables et que les chassés-croisés des idées sont au contraire constants. Au fond, on peut dire que la droite et la gauche ne sont que des boîtes vides qui sont remplies de manière opportuniste selon les lieux, les époques et les circonstances.

    Guillaume Bernard pense au contraire que nous assistons à un mouvement dextrogyre, destiné à allumer « la guerre à droite ». Qu’en pensez-vous ? Je ne crois pas du tout à l’émergence d’un mouvement que l’on pourrait qualifier durablement et de manière univoque de droite (depuis l’arrivée de Thatcher et Reagan, en 1979-1981, la chute du mur de Berlin, en 1989, la crise financière internationale, en 2008, le Brexit ou l’élection de Trump, en 2016), d’autant moins que les valeurs dont on prétend le créditer sont loin d’être exclusivement de droite. Pour tout dire, c’est un leurre. Il est d’ailleurs vain de croire que l’on peut lutter efficacement pour l’identité et la souveraineté sans dénoncer résolument les turpitudes inhérentes à l’hypercapitalisme postbourgeois.

    J’ajouterai seulement quelques mots en me situant sur un plan strictement éthique. Le philosophe espagnol, José Ortega y Gasset, un libéral qui avait d’abord été socialiste, disait de manière suggestive : « Être de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile : toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale ». Je ne vois pas pourquoi nous devrions exclure de l’âme la moitié de ce qu’elle doit ressentir.

    Propos recueillis par François Marcilhac - L’ACTION FRANÇAISE 2944

    Arnaud Imatz, Droite / gauche : pour sortir de l’équivoque : Histoire des idées et des valeurs non conformistes du XIXe au XXe siècle, éditions Pierre Guillaume de Roux - En vente à la Librairie de Flore

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-Arnaud-Imatz-a-L-Action

  • Le PS instaure le droit de vote des étrangers aux Primaires citoyennes !

    C’est un vieux rêve du Parti socialiste qui se concrétise : accorder aux étrangers le droit de vote. Si le PS n’est pas parvenu à l’imposer pour les scrutins nationaux, faute de majorité des deux tiers au Parlement, son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, l’a instauré sans rencontrer d’opposition pour les Primaires citoyennes, le nom donné à la primaire de la gauche socialiste qui aura lieu les 22 et 29 janvier prochain.

    Tous les étrangers pourront désigner le candidat du PS à l’élection présidentielle, à la seule condition… qu’ils soient de gauche ! Le règlement des Primaires citoyennes prévoit en effet que peuvent voter les étrangers, qu’ils soient ou non issus des pays de l’Union européenne, dès lors qu’ils sont « adhérents aux partis ou organisations de jeunesse des partis organisateurs »,c’est-à-dire membres du Parti socialiste ou de ses satellites.

    Le Grand Remplacement de l’électorat disparu du Parti socialiste, c’est maintenant !

    http://fr.novopress.info/

  • Les femmes deviennent indésirables dans les lieux publics... islamisés

    Ces terrasses de café et ces rues ont un point commun : les femmes semblent effacées. Nous ne sommes pas au Moyen-Orient mais en France à Sevran. Dans un bar, il n'y a que des hommes peu accueillants. Le patron n'a pas envie de discuter et d'autres hommes sont choqués de voir ces femmes. "Dans ce café, il n’y a pas de mixité", assure sèchement un homme. 

    Pas d'amalgame : ils sont tous modérés.


    Société : quand les femmes sont indésirables dans les lieux publics

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les leçons des primaires de la droite

    par Thomas Ferrier

    Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

    La fin de l’ère Sarkozy.
    Nicolas Sarkozy, ex-chiraquien devenu balladurien en 1995, ce que Chirac ne lui a jamais pardonné, avait su se rendre indispensable à droite. Devenu président en 2007 en asséchant les voix du FN d’un Jean-Marie Le Pen sur le déclin, après avoir suscité un réel espoir de changement, il doucha tous ses partisans par des politiques contradictoires et par un style que beaucoup finirent par considérer comme inadapté à sa fonction. Il remplaça le discours identitaire et sécuritaire sur lequel il avait su convaincre pour ouvrir à gauche, recrutant des ministres parmi le parti adverse, et pour céder aux sirènes du mondialisme dont il n’avait jamais été en réalité opposé. Tout comme Giscard en 1981, il capitalisa contre lui la coalition des déçus et des mécontents, même si son bilan politique en définitive n’était pas mauvais. Sarkozy « l’américain » fut le seul capable de négocier habilement avec Vladimir Poutine. Jamais il n’aurait remis en cause la vente des Mistral à la Russie, une faute que fit François Hollande à peine élu.
    Empêtré dans des affaires judiciaires où ses proches tombaient un après l’autre, soumis au diktat idéologique de gauche de sa nouvelle épouse, dont il eut le tort d’écouter les conseils peu judicieux, et dont le livre de Patrick Buisson a montré qu’elle témoignait d’un réel mépris pour les citoyens « de souche », l’électorat de droite de Nicolas Sarkozy, qui était pourtant sensible à sa force de caractère, dans le cadre d’une campagne des primaires où il tint un discours plébéien à des électeurs bourgeois, commettant ainsi une erreur stratégique décisive, a eu le sentiment qu’il ne pouvait pas gagner au second tour des primaires face à Alain Juppé.
    Alors que les derniers sondages témoignaient d’une progression significative de  François Fillon, un phénomène de vote utile s’est enclenché en sa défaveur. Le duel attendu Juppé/Sarkozy pouvant amener à l’élection du « meilleur d’entre nous » (surnom donné à Alain Juppé par Jacques Chirac), les électeurs de droite n’ont pas pris le risque. Ils ont donc voté massivement pour François Fillon, Sarkozy perdant du même coup un bon tiers de ses électeurs, les petits candidats étant quant à eux littéralement laminés.
    La « menace Juppé » étant forte, Sarkozy tomba à 20,7% des voix alors qu’une semaine avant encore il était crédité de 29%. Bruno Le Maire s’effondra à 2,4%. La ligne bobo-gaucho de Kosciusko-Morizet, très implantée à Paris, résista avec 2,6% des voix. Poisson ne fit qu’1,4% des voix, alors qu’il avait su capitaliser sur son nom la droite catholique qui venait de le découvrir dans les media. Et Copé réalisa le score dérisoire de 0,3% des voix.
    Il n’est pas exact que Sarkozy fut victime d’un rejet de sa personne à droite, malgré ses erreurs de campagne, s’adressant à un électorat populaire qui resta chez lui. Il fut victime de l’idée qu’il ne pouvait pas gagner, une idée en soi irrationnelle mais qui fit son œuvre. En réalité, le candidat chouchou des media était très surestimé. Plus il parlait, plus il baissait. Les 15% d’électeurs de gauche venus voter à la primaire de droite ne firent que limiter la casse. Avec un peu plus de jugement de la part des électeurs, Fillon et Sarkozy éliminaient Juppé dès le premier tour.
    A l’issue d’un discours digne, Nicolas Sarkozy a pour la seconde fois quitté la politique. Il est peu vraisemblable qu’il y revienne parce que l’humiliation est forte. Mais tout comme Giscard avant lui, il ne disparaîtra pas. Il a en tout cas démontré une fois de plus qu’il était impossible à un ancien président battu de le redevenir. Son départ a certainement anticipé celui de François Hollande, qui a finalement renoncé cette semaine à être candidat à sa propre succession. Une ère s’achève.
    La bulle crevée de Juppé.
    Alain Juppé a été artificiellement encensé par les media. Ce technocrate méprisant, prématurément vieilli, au discours inconsistant sur un « vivre ensemble » imaginaire et une « identité heureuse » digne de la « France apaisée » d’une Marine Le Pen en campagne à contre temps, n’a jamais représenté le peuple de droite. L’idole est donc naturellement tombée de son piédestal. Cela démontre une fois de plus le caractère inopérant des sondages de popularité. On s’imaginait à lire la presse Alain Juppé élu dès le premier tour avec 51% des voix. Il n’obtint en réalité que 28,6% des voix et ce encore grâce au concours de la gauche.
    Au second tour évidemment, Alain Juppé reçut le soutien de tous ceux qui insupportent l’électeur de droite. Il capitalisa sur son nom les vieux couteaux du centrisme et des loges. Bien sûr, « NKM » lui apporta son soutien et de manière plus surprenante Copé. Raffarin se mit en avant pour défendre son poulain. La gauche médiatique commença à diaboliser l’ultra-libéral Fillon, inquiétant les minorités communautarisées, ethniques ou sexuelles. Dans cette primaire de la droite et du centre, Juppé était devenu le candidat du PS. Seul Macron avait intérêt à la chute de Juppé, alors que Bayrou de manière très discrète laissait entendre qu’il se présenterait en 2017 si Juppé n’était pas choisi comme candidat.
    La punition du second tour fut sévère. Il faut dire que le soutien apporté par Nicolas Sarkozy à son ancien premier ministre François Fillon fut décisif autant que surprenant. Valérie Pécresse, fort peu inspirée, se rangea dans le camp de Juppé. Elle s’en est mordu les doigts. Comme un oiseau de mauvais augure, elle annonça le temps sombre de la défaite en rase campagne. Juppé obtint donc 33,5% contre 66,5% pour François Fillon (1/3 vs 2/3). Toute la droite affairiste n’y put rien. Elle était battue. Le centre fut déserté. Sa légère progression s’explique uniquement par un léger report de voix (NKM) et parce que certains électeurs sarkozystes ont refusé de se mobiliser pour Fillon.
    Exit Sarkozy. Exit Juppé. François Fillon est devenu le candidat de la droite et du centre.
    Ce que la victoire de Fillon veut dire.
    Le programme de Fillon n’a aucune importance. Nous sommes en France et il est un homme politique. Il ne le respectera donc pas. Son ultra-libéralisme sera rapidement nuancé puis affaibli par ses nouveaux alliés. Il a bien sûr procédé à l’ouverture à ses anciens adversaires, créant un comité de campagne où on retrouve des sarkozystes et des juppéistes, dont l’arrogante NKM visiblement insubmersible. Cette idée de remettre en selle, pour mieux les surveiller et les neutraliser, ceux que l’on vient de battre, se retrouve dans la stratégie de Trump. Mieux vaut les avoir à côté de soi que contre soi.
    Il a désormais un boulevard en se plaçant sur un positionnement bien ancré à droite, mais ni radicalisé comme Sarkozy en donnait l’impression, ni ramolli selon la ligne Juppé. Il a été identifié par la droite classique comme un candidat à son image donc son score de premier tour de 44,1% puis de second tour de 66,5% est finalement assez naturel.
    Sa victoire est-elle une bonne nouvelle pour ses adversaires ? Macron a déjà lancé un appel aux électeurs de Juppé pour qu’ils viennent le soutenir. Montebourg souhaite que la droite aille voter aux primaires de gauche en sa faveur. L’éviction d’Hollande, probablement remplacé dans ce rôle par Manuel Valls, rend cette hypothèse difficile. Seul le « Hollande Bashing » pouvait amener des électeurs de droite à voter à une primaire de gauche.
    C’est surtout Marine Le Pen qui est la grande perdante pour le moment de la victoire de François Fillon aux primaires. Sa mauvaise campagne, décalée à gauche sous l’influence de l’ex-chevènementiste Florian Philippot, éloignée des thèmes identitaires et de la « manif pour tous », la rend très fragile face à Fillon. Celui-ci n’a pas hésité à tenir un discours aux accents identitaires prononcés et à envoyer un message aux milieux catholiques que Marine Le Pen dédaigne depuis des mois. Les sondages d’après primaires montrent un net tassement et une progression très significative de Fillon. Le siphonage « Sarkozy » de 2007 pourrait se reproduire.
    Marine Le Pen peut se ressaisir si elle arrête d’aller parler à des électeurs qui ne voteront jamais pour elles, comme dans les DOM et les banlieues, et qui même risquent par les appels qu’elle leur lance de faire fuir certains électeurs naturels du FN, qui attendent autre chose. Elle le peut si elle cesse son étatisme forcené, à grands coups de démagogies socialisantes et de dépenses publiques. Elle le peut si elle comprend que le thème européen est en réalité porteur et que prôner l’unité de ceux qui ont un destin commun, les Européens, est salutaire. Norbert Hofer (FPÖ) l’a compris. Il dit défendre l’Union Européenne et vouloir conserver l’euro. Il souhaite que l’UE affirme les valeurs européennes que défend le hongrois Orban et qu’elle se dote de vraies frontières pour se protéger contre l’immigration. Il sera probablement le prochain président autrichien ce soir.
    Sinon, si elle reste sur sa ligne de gauche, si elle abandonne le seul thème identitaire qui explique le succès de son parti, la « problématique migratoire » au sens large, alors il est possible qu’elle ne passe même pas le premier tour des présidentielles.
    Ainsi François Fillon a toutes les chances d’être le prochain président de la république. Mais il sera attendu au tournant. Le peuple n’a plus aucune patience. Les premières semaines à l’Elysée seront décisives. S’il procède comme Sarkozy, en tenant un discours de gauche au pouvoir alors qu’il aura été élu sur un discours de droite, il sera balayé par le vent de l’histoire.
    Le contexte international avec le succès de Trump aux USA et son amitié avec Poutine peuvent le préserver de dérives nocives. Mais il sera confronté à une situation périlleuse, la France sortant de cinq ans de Hollande à genoux. Le pays n’a jamais été aussi fracturé. Le nouveau président devra faire preuve d’une audace exceptionnelle et d’une dureté maîtrisée. Il devra tenter d’annuler les mesures prises par la gauche, et notamment le « mariage pour tous ». Il devra envoyer un signal très ferme à l’endroit des migrants qui seraient tentés de venir s’installer chez nous. Je doute qu’il en soit capable.
    Il décevra nécessairement. Mais une Marine Le Pen élue décevrait également terriblement puisqu’elle serait élue sur un contre-sens, élue par une vague identitaire avec un programme social-démocrate. Ses électeurs lui prêtent un programme caché (crypto-programme) remigrationniste. Il n’est qu’une vue de l’esprit. En diabolisant le nouveau FN, Philippot ayant été traité de « fasciste » devant Sciences Po, les media maintiennent cette illusion d’une MLP radicalement identitaire. Le masque tomberait dès qu’elle ferait le premier pas à l’Elysée.
    En 2017, la France aura un nouveau président, et elle est quasi assurée d’échapper à une nouvelle présidente. Il ne sera pas à la hauteur des enjeux. Mais un tel contexte libérera peut-être des forces cachées qui annonceront une nouvelle aube européenne sur la ruine d’un monde ancien.

    Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • POURQUOI IL FAUT ELIMINER LA VERMINE DE MAI 68’…

    Pieter Kerstens

    Parce que la chienlit qui, en Mai 1968 dévastait nos rues et cassait par plaisir a aujourd’hui infiltré tous les rouages de nos institutions. Plus grave : elle a aussi engendré des rejetons bobos, ayant le prêt-à-penser franc-maçon et un comportement pastèque (vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur).

    Pour les rares dirigeants clairvoyants qui résistent encore en Europe, la situation actuelle dans les domaines sociaux, culturels, financiers, industriels ou politiques est catastrophique, mais pas encore désespérée. Le délabrement et la décomposition de l’Europe ne sont pas les conséquences directes de Mai 68, mais l’accélération d’une fin de civilisation entamée depuis de longues décennies.

    Une intelligentsia judéo-bolchevique qui fêtera le Cinquantenaire de la Révolution étudiante.

    Lors des diverses commémorations des révoltes étudiantes de 68 (25e ou 40e anniversaire), on a systématiquement entendu le pédophile Cohn-Bendit, mais les médias ne se sont pas suffisamment intéressés aux manipulateurs et aux responsables des organisations qui ont joué un rôle primordial durant cette période. La plupart d’entre eux ont accédé à des postes clés de notre Société, notamment Lionel Jospin-trotskyste patenté- devenu premier ministre en France.

    Et jetons un regard sur les groupements gauchistes et leurs dirigeants :

    *Ligue Communiste (ex-JCR) : P. Franck, A. Krivine, B. Ben Saïd, H.Weber, P. Abramovici, S. Rabehl, J. Stein, S. Niemetz, A.Bethel.

    *Lutte Ouvrière (Ex-Voix Ouvrière) : M. Schroeot, O.Kaldy, L. Stean, V.Goria, C.Jung.

    *Alliance Marxiste Révolutionnaire (Ex-GMR) : N. Baby, M. Najmann, B. Schalsha, L. Weisberg, S. Mandel, D. Rothenstein, L. Rosenblatt.

    *Alliance des Jeunes pour le Socialisme (ex-FER) : P. Boussel (alias Lambert), Ch. Stobnicer (alias Berg), G. Bloch, G. Rousselot. Ce mouvement possédait un Service d’ordre dirigé par un transfuge d’Occident, Rémy. Nous les retrouverons face à nous au Palais des Sports, le 9 mars 1971, lors d’un meeting d’Ordre nouveau.

    *Parti Communiste Révolutionnaire : M. Mestri.

    *La Voie : Blumenthal et Spitzer.

    Comme on peut s’en rendre compte, les responsables de tous les mouvements gauchistes des années 1965-1972 appartiennent en grande majorité au « Peuple sûr de lui et dominateur ».

    Le marxisme est toujours puissant et sera présent pour le centenaire de la guerre 1914-1918.

    Enfant mongolien d’un Socialisme qui, en 1968, se voulait « à visage humain », le marxisme a entamé une mutation, à tel point que 48 ans plus tard, la « société citoyenne » a remplacé la lutte des classes. En décryptant la phraséologie et le vocabulaire utilisés par les médias, on se retrouve plongé dans la dialectique la plus stalinienne, où la novlangue a remplacé la langue de bois. La terreur rouge a émasculé des dizaines de millions d’élèves et d’étudiants ; son emprise s’étend à la Culture et à la Communication, à l’Economie et aux Finances, à la Justice, la Police et la Gendarmerie…

    Alors tous ceux qui ont participé aux « Manif pour Tous » ou aux défilés pour la Vie et la Famille, devraient quand même se poser certaines questions.

    QUI a voté pour les députés qui se pavanent à l’Assemblée ?

    QUI a désigné les responsables des partis au Pouvoir ?

    QUI soutient les partis de Droite cosmopolite et ceux de la Gauche caviar ?

    QUI se taisait quand ses enfants lui expliquaient que la drogue était vendue aux portes des Collèges et des Lycées par des maghrébins clandestins ?

    QUI ricanait quand il apprenait que dans le même établissement certains adultes pervers profitaient de leur fonction pour assouvir leur pédérastie ?

    Le constat : en quelques décennies, le Socialolaxisme a pourri l’esprit de la majorité de nos compatriotes, leur retirant même le courage de penser !

    Et ne parlons pas de la volonté d’agir, face au fléau de l’immigration/invasion, de la hausse permanente des crimes et délits, ni de la colonisation de nos quartiers, de nos rues, de nos commerces et de nos piscines par le « vivr’ensemble », le « padamalgam » et le monopole du Hallal !

    Œil pour œil, dent pour dent !

    Le sabotage insidieux de toutes nos institutions n’a été possible que grâce à la complicité abjecte de ce que d’aucuns dénomment la Droite. Afin de préserver certains acquis et privilèges financiers et économiques, les prétendus « libéraux » ont laissé gangréner nos Règles et nos Valeurs ancestrales par les théories « avant-gardistes » et humanistes.

    La Foi est devenue une notion ringarde.

    La Conviction et l’Idéal, seraient des valeurs démodées.

    La Famille est présentée comme une entrave à la liberté sexuelle des pédérastes et des lesbiennes.

    Les enfants, avenir de la Nation, et fruits d’un Amour réciproque, sont considérés comme une entrave au sacro-saint niveau de vie.

    Le Travail et la Conscience professionnelle, sont maintenant des sujets hors de propos.

    Par confort intellectuel et facilité économique, le peuple s’est embourgeoisé et au lieu d’opposer une légitime résistance à la décadence générale, il a préféré la carte de crédit et les loisirs tarifés, collé à l’écran de sa TV ou de son PC, zombie moderne relié à son I-Phone comme un grabataire en phase terminale ne survit que grâce au goutte-à-goutte.

    L’hédonisme règne en maître et l’Europe glisse vers l’abîme aussi sûrement que le soleil se lève à l’Est.

    La fin de l’Empire Romain s’est effectuée sur plusieurs siècles, mais s’est brusquement accélérée quand les métèques ont acquis le droit de cité. En accordant le droit de vote aux barbares établis en Europe, nous acceptons le génocide de la race blanche.

    Le métissage n’est pas un enrichissement : l’état d’Israël l’a bien compris !

    Comment Faire Face à l’héritage de Mai 68 :

    • En clamant à haute et intelligible voix votre refus du Nouvel Ordre Mondial, de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et de l’Euro, monnaie d’escrocs, au service d’un lobby : la Banque Centrale Européenne (BCE).
    • En écrivant aux médias qu’ils ne détiennent pas la Vérité Absolue, que l’information n’est pas leur monopole et que vous avez un avis différent.
    • En exigeant des maires, des députés et sénateurs qu’ils appliquent le principe de Préférence Nationale dans tous les domaines et qu’ils cessent de gaspiller nos impôts au profit de parasites sociaux.
    • En déposant plainte, avec constitution de partie civile pour chaque agression dont vous êtes la victime.
    • En contactant les syndicats, les centrales d’achats et les supermarchés pour réclamer l’arrêt des importations de produits étrangers, que nous sommes capables de produire nous-mêmes et mieux : c’est votre emploi qui est en jeu et plus tard celui de vos enfants !
    • En infligeant un vote sanction à la mafia socialaud-libéro-écolo-capitaliste ; d’abord pour les présidentielles d’avril et mai 2017 et ensuite pour les législatives du mois de juin.

    C’est maintenant qu’il faut éradiquer la pègre rouge !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Journal du Vendredi 09 Décembre 2016 : Immigration / Nouveau campement sauvage à Saint-Denis

  • Fronts du Donbass et de Syrie : deux théâtres d’une même guerre

    Dans plusieurs articles et dans deux conférences données pour les Journées eurasistes, patronnées par Laurent James à Bruxelles puis à Bordeaux, j’ai eu l’occasion de dire et de répéter que ces deux théâtres de guerre sont liés sur le plan stratégique. Je le répéterai ici car la prise de conscience de ces tragiques faits d’actualité peut contribuer à redonner aux Européens (et aux Russes) la conscience d’un destin commun : celui d’une civilisation bicéphale, ottonienne et rurikide en ses premiers fondements, non plus triomphante mais assiégée, martyre, conspuée comme un Heliand non reconnu par les homme triviaux, sans foi ni loi.

    Revenons aux deux fronts de la guerre en cours : il serait sot d’imaginer que la situation en Syrie n’a rien à voir avec celle, bloquée, qui afflige les régions de l’Est de l’Ukraine. L’histoire nous enseigne que les deux régions sont des “régions-portails”, des gateway regions sur les “rimlands” entourant le “heartland”, la terre du milieu, dominée par la Russie. La notion géopolitique de gateway région ou “région-portail” a été mise en exergue par le stratégiste américain Saul B. Cohen dans plusieurs de ses essais et ouvrages. L’importance d’immobiliser, de détruire ou de bloquer les régions-portail est cruciale pour la stratégie globale actuelle et passée des États-Unis puisque celle-ci a toujours consisté à interdire le déploiement de synergies continentales sur la masse territoriale eurasiatique, dans le Vieux Monde ou sur l’Île-monde du géopolitologue britannique Halford John Mackinder. Cette stratégie globale implique d’empêcher toute coopération sur le long terme entre l’Europe centrale et la Russie. La pratique consiste dès lors à créer artificiellement des conflits dans les régions-portail afin qu’elles ne puissent plus jouer leur rôle d’interface entre grandes régions d’Eurasie. On y créera des turbulences permanentes ou des guerres de longue durée en appuyant indirectement des intermédiaires, des “proxies”, dont l’idéologie est toujours farfelue, délirante, criminelle et fanatique. Pendant des décennies, les régions-portail seront inutilisables, ne pourront plus servir à joindre des énergies constructives.

    La partie de l’Ukraine située à l’Est de la Crimée a relié jadis l’Europe (représentée par les comptoirs génois et partiellement vénitiens) au reste de l’Asie aux temps de Marco Polo, des grands khans mongols et plus tard encore, bien que dans une moindre mesure. La côte syrienne était la porte d’entrée des longues routes terrestres vers l’Inde et la Chine. La nécessité vitale de contrôler cette voie d’accès a amené l’Europe occidentale à lancer huit croisades durant notre Moyen-Âge (Spengler nous expliquait toutefois que la notion de “moyen-âge” n’est valide que pour nous).

    Les réalités géographiques sont stables et permanentes. Elles seules sont significatives, au-delà des régimes ou des personnalités politiques, des idéologies ou même des religions. Tous les oripeaux idéalistes, utilisés pour susciter des guerres inutiles ou, pour être plus exact et précis, des guerres retardatrices (Carl Schmitt), sont autant de dérivatifs lourds et parasitaires pour aveugler les naïfs. Mackinder a voulu nous l’expliquer dans son livre magistral et plus ou moins oublié aujourd’hui, Democratic Ideals and Realities, qui a connu plusieurs éditions, chaque fois remaniées, entre 1919 et 1947.

    Aujourd’hui, si les deux régions-portail en ébullition étaient pacifiées, les puissances économiques situées à l’Est et à l’Ouest de celles-ci, pourraient permettre l’acheminement de biens et de matières premières par voies terrestres, oléoducs et gazoducs, chemins de fer entre l’Asie orientale, l’Iran et l’Europe (dans le cas de la Syrie) et entre la Chine, la Russie et l’Allemagne (dans le cas de l’Ukraine). Ce qui est important aujourd’hui, et donc ne pourrait subir d’entraves artificielles, ce sont les projets postmarxistes et “listiens” de la Chine : elle les a imaginés et a commencé à les mettre en œuvre grâce aux surplus qu’elle a pu engendrer en devenant le principal atelier du monde. Elle envisage de les réaliser dans le cadre des BRICS et/ou du Groupe de Shanghai, avec l’assentiment de la Russie et du Kazakhstan.

    Je parle ici très spécifiquement de projets “listiens” dans le cadre de cette grande organisation continentale car Friedrich List fut le principal théoricien du développement dans l’histoire du monde. Il demeure un classique de la pensée politique concrète et reste d’une grande actualité. Il ne faut jamais oublier que List impulsa le développement des chemins de fer dans l’Allemagne non encore industrialisée de la première moitié du XIXe siècle, initiative qui a permis l’unification territoriale des États allemands (du Zollverein à la proclamation du IIe Reich à Versailles en 1871) et leur industrialisation fulgurante. Sans List, personne n’aurait jamais parlé d’une puissance allemande, politique et économique. Ce fut aussi List qui dressa les plans du creusement de canaux économico-stratégiques aux États-Unis (il fut fait citoyen américain), de façon à relier les régions des Grands Lacs aux ports de la côte est. En Allemagne encore, il propose aux cercles d’avant-garde politique, qui ne souhaitaient pas végéter dans l’aimable désordre de la Kleinstaaterei, de relier par canaux les bassins fluviaux de la Vistule à la Meuse dans la plaine nord-européenne alors dominée par la Prusse. Sans le génie de List, personne n’aurait jamais pu parler de la puissance agricole globale des États-Unis : en effet, l’État américain n’aurait jamais pu exploiter correctement le wheat belt, la “ceinture de blé”, du Middle West sans l’existence précoce d’un moyen de transport de masse vers les ports de l’Atlantique. De plus, l’approvisionnement aisé des grandes villes de la côte atlantique a permis d’attirer une immigration de grande ampleur venue d’Europe. Le ravitaillement était assuré.

    Selon List, qui songeait en termes de multipolarité continentale et favorisait les projets d’unification pacifiques sous l’égide du développement technologique, le rôle de l’État est justement de soutenir et de subventionner les moyens de communication pour susciter le développement de forces créatrices, industrielles, techniques et privées, appelées à croître. En ce sens, Joseph Schumpeter est son disciple. List appartient donc à une école libérale constructive, non handicapée par un fatras de notions idéologiques nauséeuses, présentées comme eudémonistes. Il est la figure de proue d’une école pragmatique efficace et non stupidement conservatrice de statu quo handicapants, qui a pu, dans le cadre des Lumières actives et non des Lumières bavardes, rejeter les aspects négatifs de l’idéologie libérale vulgaire qui oblitère l’Europe et l’eurocratisme aujourd’hui.

    Les pionniers chinois du développement de l’Empire du Milieu se réclamaient de List, à la fin de l’ère impériale moribonde à la fin des années 1890 et aux débuts du défi lancé par les Républicains nationalistes de Sun Yatsen (qui réussit sa révolution en 1911). List a eu beaucoup de disciples chinois. Après les crises subies par la Chine au cours de la première moitié du XXe siècle, les guerres civiles, les troubles provoqués par les “warlords” en lutte les uns contre les autres, l’occupation japonaise, l’ère communiste et la révolution culturelle, la Chine a décidé de se débarrasser tacitement du marxisme de l’époque maoïste, sans faire trop de tapage pour ne pas ameuter les masses auparavant conditionnées et les membres du parti. Cette “dé-marxisation” silencieuse est en fait une redécouverte de List et de ses disciples actuels, des plans qu’ils ont pensés et qui ressemblent à ceux que le maître initial avait forgés pour l’Allemagne ou pour les États-Unis.

    Ces plans ont donné la puissance économique, industrielle et agricole à ces deux pays. Les divagations idéologiques actuelles créent la confusion et font émerger des conflits empêchant l’éclosion et la mise en œuvre de développements utiles dans le domaine des communications, dont l’humanité toute entière pourrait bénéficier. C’est une politique belliciste et retardatrice (Carl Schmitt) qui a provoqué les guerres horribles et inutiles de Syrie et du Donbass. Et ces conflits pourraient, on l’imagine bien, être rapidement étendu au Caucase (Tchétchénie, Daghestan, Ossétie), aux provinces de l’Est de la Turquie (les Kurdes contre l’établissement turc), bloquant pour de longues décennies toute possibilité d’étendre les voies de communication ferroviaires, les oléoducs et gazoducs et les routes terrestres.

    ► Robert Steuckers, 4 juillet 2016.

    [article mis en ligne sur le site de RS et sur celui d’Euro-Synergies]

    http://www.archiveseroe.eu/recent/4

  • Médias contre réinfosphère : les politiques pris entre deux feux

    Source : Boulevard Voltaire – « Médias contre réinfosphère : les politiques pris entre deux feux « 

    Il faut s’attendre à d’autres accidents industriels. « Ali » Juppé pourrait être le premier d’une longue série !

    Avant, la politique, c’était facile !

    Pour réussir, la recette était simple : des clins d’œil aux minorités (ethniques, religieuses, sexuelles, idéologiques) et de bons éléments de langage pour les médias. « Soyez politiquement correct – ou, à défaut, lissez vos propos – et tout vous réussira. » Telle était la règle.

    Alain Juppé a connu ce parcours exemplaire. Attaché à l’identité nationale comme président du Club 89, il a viré sa cuti à la fin des années 1980. Depuis, sa rectitude politiquement correcte a été admirable. Il en a été récompensé en étant promu par les médias comme le futur président de la République. Mais « Ali » Juppé a fait trébucher Alain Juppé. Les liens du maire de Bordeaux avec l’imam UOIF Tareq Oubrou ont été remarquablement décrits sur l’Observatoire de l’islamisation. Ce qui a valu au maire de Bordeaux le surnom d’« Ali » Juppé. Un sobriquet qui a fait le tour du Web. Bye bye, Juppé : médiasphère 0 ; réinfosphère 1.

    Juppé est la première victime de la réinfosphère ; ce ne sera pas la dernière ! Les hommes politiques vont devoir apprendre à se garder sur leur droite.

    À peine porté sur le pavois par les adversaires d’« Ali » Juppé, Fillon découvre à son tour les charmes de l’information alternative. Son porte-parole, Jérôme Chartier, va chez Elkabbach pleurnicher à propos des attaques dont il se dit victime de la part de la « fachosphère ». La raison ? L’invitation, aux Entretiens de Royaumont qu’il préside, de… l’imam UOIF Tareq Oubrou. Une présence évidemment rapportée sur la réinfosphère.
    Fillon n’est pas davantage ménagé : son inauguration – à côté d’une fillette de 8 ans voilée – de la grande mosquée d’Argenteuil a beaucoup circulé sur le Net. Tout comme sa rencontre avec l’imam radical de la mosquée – désormais fermée – de Stains. Voilà un candidat qui va aussi devoir apprendre à se garder du politiquement correct !

    La leçon vaut aussi pour le FN officiel. Se rapprocher de la gauche sociétale – la gauche Macron – plaît dans les médias. Soutenir la philosophie de backroom de la campagne gouvernementale sur le VIH comme l’a fait Philippot a sans doute séduit Europe 1 mais a produit un buzz négatif sur les réseaux. Et la mise en cause de Marion Maréchal-Le Pen par le même Philippot a valu à la députée du Vaucluse un puissant soutien sur la Toile.

    Allons plus loin : « Moi, je crois que oui [l’islam est compatible avec la République]. Un islam tel que nous l’avons connu, laïcisé par les Lumières comme les autres religions. » Cette affirmation de Marine Le Pen n’a pas seulement surpris les historiens, elle a aussi semé le trouble sur la Toile. Sur Twitter, Pierre S. (François Desouche) écrit : « Quand MLP dit que l’islam est compatible avec la République, elle fait une erreur stratégique et ment. » Car si le parti, c’est « Tais toi ou prends la porte », le réseau, c’est la liberté de parole.

    Bref, les hommes politiques devraient changer de logiciels. S’émanciper de la doxa médiatique. Et prendre en compte l’opinion des réseaux. Sinon, il faut s’attendre à d’autres accidents industriels. « Ali » Juppé pourrait être le premier d’une longue série !

    Jean-Yves Le Gallou

    http://fr.novopress.info/202287/medias-contre-reinfosphere-les-politiques-pris-entre-deux-feux/