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  • L’Europe à construire : vers la voie impériale ? par Michel LHOMME

    Le temps est venu : ou l’Europe implosera et n’aura été qu’un rêve, ou les Européens prendront en mains leur propre avenir.

    Des question se posent. Avons-nous réellement mesuré les conséquences du Brexit et de la crise des réfugiés, celles d’une rupture entre les citoyens et leurs institutions, entre le peuple et les élites technocratiques de l’intégration européenne?

    Que s’était-il passé pendant tant d’années ? Les élites politiques nationales avaient trouvé tout simplement en l’Union européenne un moyen de s’affranchir, dans leur prise de décisions, des contraintes de la délibération parlementaire. La recherche de consensus entre États-membres, principe de fonctionnement interne de l’Union, favorisait en effet la prise de décision « behind closed doors », dans les couloirs, entre lobbys. Ainsi, seuls 3 % des textes législatifs communautaires ont fait l’objet d’un débat parlementaire en assemblée plénière entre 2009 et 2013.

    Dans le même temps, les élites nationales – au premier rang desquelles les membres des gouvernements, des cabinets ministériels et de la haute administration – ont acquis par leur participation aux négociations communautaires une légitimité qui leur a permis de concurrencer la légitimité démocratique. Cette légitimité nouvelle et surprenante ne provenait pas d’un vote du parlement mais de la recherche ardue de consensus entre les gouvernants européens. La démocratie de la délibération populaire se fondait dans celle du consensus bureaucratique.

    Or au départ, la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) ainsi que la Communauté économique européenne (CEE) ont été pensées comme un moyen de renforcer et non de supplanter l’État-nation. Par la suite, les processus d’approfondissement et d’élargissement sont apparus comme relevant des stratégies des gouvernants nationaux pour faire face à certaines de leurs difficultés – économiques notamment, mais aussi politiques. Les gouvernants des États-membres ont alors fait le choix de se soumettre, dans le domaine économique au néo-libéralisme le plus cru proposant et initiant alors un ensemble de règles communautaires qui démantelaient en fait l’agriculture et les industries nationales au profit d’une financiarisation dirigée en grande partie et paradoxalement par la City de Londres.

    Un néo-constitutionnalisme des Juges

    Nos gouvernants ont été obligés de faire primer les règles du droit sur la délibération et la décision politiques. Ils ont alors instauré un néo-constitutionnalisme des Juges. De même, l’adoubement démocratique par l’Europe des anciens pays de l’Est a clos le débat politique des années 60 et 70 : la transition vers une économie de marché ne pouvait être discutée puisqu’elle était nécessaire à l’adhésion.

    La confiance envers les élites politiques nationales s’est perdue. Dès les années 1950-1960, certains se sont opposés au projet européen, l’intégration européenne étant notamment perçue surtout par les partis communistes français et italiens comme renforçant l’influence américaine sur l’Europe de l’Ouest. À la fin des années 1980, les critiques les plus virulentes de l’UE sont venues de l’extrême droite, le communisme européen se perdant dans le no-border d’un socialisme mondialiste et non-identitaire.  À cela s’est ajouté la faible influence de l’UE sur la scène internationale incapable de défendre et de définir ses frontières (l’illimitation de l’élargissement), de proposer la dissolution de l’OTAN et de créer une vraie défense européenne. Il y avait bien un hymne européen, un drapeau européen mais personne ne demanda aux écoliers le lundi matin de le saluer ou de le chanter. De plus dans une telle Europe abstraite où la Nation était dissolue et reniée, le devoir de se battre et de risquer sa vie pour son pays ne constitue plus le socle du contrat social. Le service militaire national a été abrogé. Il n’y a pas d’armée européenne. Dès lors, comment penser développer collectivement une politique étrangère fondée sur la puissance ?

    Les attentes de la puissance

    Depuis le Brexit, on entend dire partout qu’il faut plus d’Europe sociale. Ce n’est pas si sûr.  Souhaite-t-on soviétiser l’Europe et la transformer en machines à taxes ? L’attente des Européens n’est en fait pas là. Les attentes citoyennes à l’égard de la politique européenne sont les attentes de la puissance. Plutôt que d’insister sur l’incapacité de l’UE à gérer l’économie (laissons cela à l’initiative privée), posons d’une seule voix et avec force la nécessité d’une indépendance européenne sur la scène internationale. Il est plus utile de considérer la politique étrangère de l’Union comme la contribution essentielle au développement d’une identité européenne que de vouloir la socialiser encore plus.

    Contrairement à ce qu’on entend un peu partout, l’UE n’est pas la cause de la rupture entre les citoyens et leurs élites mais elle constitue en fait le paravent derrière lequel les gouvernants nationaux se cachent pour éluder le fait qu’ils en sont responsables et qu’ils sont irresponsables. Il ne s’agit surtout pas de « démanteler » l’UE qui pourtant risque fortement de l’être. Démanteler l’UE ne suffira pas à revigorer la vie démocratique nationale.

    Les problèmes de la démocratie en Europe ne proviennent pas de l’UE mais d’une classe politique qui s’est défaussée certes par paresse et arrivisme matériel mais qui aussi parce que totalement américanisée, elle sert délibérément et sciemment d’autres intérêts. Il ne faudrait donc surtout pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il ne s’agit surtout pas d’abandonner l’idée d’Europe, ni même l’UE comme institution. Il s’agit de refondre l’Europe en un nouveau projet.

    En quoi donc le démantèlement de l’UE pourra-t-il permettre de redynamiser la vie démocratique des États qui la composent  ? Le débat est peu développé en France alors qu’il a opposé ces dernières années Jürgen Habermas, pour qui l’intégration de l’Europe doit être poussée plus avant afin que s’établisse une véritable démocratie supranationale avec des dirigeants élus au niveau européen, à Wolfgang Streeck, qui prône la fin de la Zone euro pour revigorer le lien démocratique au niveau national et établir une primauté du politique sur l’économie. Habermas propose une fuite en avant mondialiste sur fond d’éthique communicationnelle, une dépolitisation en réalité du citoyen par l’idéologie de la communication et l’archéo-cosmopolitisme du gouvernement mondial. Streeck propose de renationaliser ce qui a été dissous et digéré. Engageons-nous plutôt dans la dynamique en gestation de l’Intermarium (axe Baltique-Mer noire-Mer Adriatique) et avançons dans une recomposition de l’Europe.

    Voyons plus loin, continuons l’Union européenne et proposons la voie impériale, une voie impériale du XXIe siècle qui ne sera ni napoléonienne, ni celle des Habsbourg.

    Michel Lhomme

    • D’abord mis en ligne sur Metamag, le 26 octobre 2016.

    http://www.europemaxima.com/leurope-a-construire-vers-la-voie-imperiale-par-michel-lhomme/

  • Allemagne : interdire la burka pour limiter les viols ?

    p1-pour-une.jpgA première vue on aurait tendance à penser que pour faire cesser la vague de viols par des « migrants », il faudrait imposer la burka à toutes les femmes résidant en Allemagne, ou alors mettre tout ce beau monde dehors. Mais ne souhaitant expulser qu’une partie des personnes qu’elle avait malencontreusement invitées à immigrer illégalement en Allemagne, Angela Merkel a au contraire annoncé devant les membres de son parti CDU rassemblés ce week-end à Iéna, en ex-RDA, qu’elle voudrait désormais interdire le port du voile intégral dans les lieux publics, suivant ainsi l’exemple de la France, la Belgique et les Pays-Bas (depuis la fin novembre). Cela suffira-t-il à faire taire les critiques ? On peut en douter. Y compris au sein de son parti où les reproches, les huées et les sifflets à l’intention de la chancelière n’ont paraît-il pas manqué à la toute dernière convention de la CDU.

    Pire encore, après le viol et le meurtre à la mi-octobre de Maria Ladenburger, jeune étudiante en médecine de 19 ans, fille d’un haut fonctionnaire de l’UE, par un Afghan de 17 ans dont on apprenait mercredi qu’il avait avoué son crime, Rainer Wendt, le chef du deuxième plus gros syndicat de policiers en Allemagne rendait la politique d’immigration de masse de Merkel directement coupable de ce qui était arrivé :

    « Il n’y aurait pas eu cette victime ni beaucoup d’autres si notre pays avait été préparé aux dangers qui accompagnent toujours l’immigration de masse », a déclaré le policier cité par le journal Die Welt.

    « Tandis que les proches portent le deuil et les victimes traversent des souffrances indescriptibles, les représentants de la “culture de l’accueil” restent silencieux », a ajouté Rainer Wendt, « pas un mot de compassion, pas une once de doute, uniquement une arrogante persistance dans leur noble attitude ». Maria travaillait comme bénévole dans un centre d’accueil pour « migrants ».

    On apprenait par ailleurs mardi l’arrestation d’un Irakien accusé d’avoir violé deux femmes dans le quartier universitaire de la ville de Bochum. L’homme, âgé de 31 ans, était arrivé en Allemagne avec sa femme et ses deux enfants en décembre 2015.

    Comme à son habitude, la caste politique allemande mettait en garde cette semaine la population contre les amalgames. Ainsi, le chef du SPD, le parti de gauche membre de la grande coalition dirigée par Angela Merkel, a appelé à empêcher toute exploitation de ces abominables crimes par les opposants à l’immigration de masse.

    Olivier Bault

    Article paru dans le quotidien Présent

    http://fr.novopress.info/

  • Épouvantable

    Alep outragé, Alep martyrisé, mais Alep Libéré? L’armée de la République Arabe Syrienne, appuyée par l’aviation russe, des formations chiites libanaises et iraniennes (Téhéran a également enrôlé dans ce conflit des chiites étrangers installés en Iran, afghans notamment), est en passe de reprendre cette cité réduite à l’état de ruine. La vieille-ville, au patrimoine remarquable systématiquement saccagé par les milices djihadistes, est désormais contrôlée par les forces loyalistes. Le président syrien Bachar el-Assad a certes exprimé l’avis de tous les observateurs en affirmant, dans un entretien accordé au quotidien (syrien) Al Watan, que la défaite  des  fous d’Allah  à Alep  était un tournant dans le conflit, mais que le terrorisme n’était pas encore vaincu. Réjouissons-nous déjà de la fin annoncée du calvaire  enduré par les 200000 habitants d’Alep, victimes collatérales, mais bien réelles hélas, des bombardements, mais aussi utilisés comme boucliers humains par les djihadistes et les rebelles qualifiés de «modérés» selon la légende dorée officielle. Sergueï Lavrov le ministre russe des Affaires étrangères a confirmé hier une interruption des combats pour faciliter l’évacuation de 8000 civils.

    Dans Le Figaro, Caroline Galactéros, «docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, (dirigeante du)  cabinet d’intelligence stratégique Planeting» soulignait hier que «l’exfiltration réussie de plusieurs dizaines de milliers de civils vers l’ouest de la ville prive les djihadistes de leurs boucliers humains… et les adversaires occidentaux du régime d’un argument médiatique lourd contre l’implication militaire de Moscou à ses côtés…». «La rivalité Washington-Moscou» indique-t-elle encore, «restera vive, au moins jusqu’à l’entrée en fonction de Donald Trump fin janvier prochain. De ce point de vue, la réduction de l’insurrection djihadiste à Alep n’est donc pas décisive, et l’administration Obama poursuivra sans doute son soutien au moins indirect aux groupes radicaux (notamment via la Turquie) pour pourrir au maximum le jeu russe et plus encore celui du nouveau Président, qui a déjà entrepris un dialogue avec Moscou pour sortir l’Amérique de ce bourbier (…). La guerre ne va donc pas s’arrêter avec l’éventuelle reprise d’Alep».

    Invité de Ruth Elkrief sur BFM TV le 29 novembre, l’ex-ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a joué le rôle nocif que l’on sait dans ce conflit, assénait les éléments de langage de l’axe euro-atlantiste repris obstinément par son successeur Jean-Marc Ayrault. Il expliquait que la libération d’Alep qui se dessinait déjà franchement il y a quinze jours était «un drame épouvantable», «un échec terrible (pour) la Communauté internationale». Les dizaines de milliers de civils qui ont d’ores est déjà échappé aux griffes des extrémistes fondamentalistes ne sont certainement pas de l’avis de M.  Fabius. Pour ne rien dire, constate Bruno Gollnisch, des chrétiens d’orient  protégés par l’État laïque syrien qui, en cette période de Noël, voient aussi dans cette défaite  des  mercenaires fondamentalistes un motif d’espoir pour l’avenir de leurs enfants sur la terre de leurs ancêtres.

    Comment rétablir la paix dans cette Syrie  exsangue après quatre ans de  guerre plus de 200000 morts, 11 millions de personnes déplacées selon la Croix Rouge? une République arabe syrienne qui est devenue le champ de  bataille ou s’affronte les grandes puissances. Et qui paye au prix fort, c’est une des raisons principales de la déstabilisation de ce pays, le refus de son président de plier devant les exigences de l’axe Washington-Bruxelles-Ankara-Ryad-Doha sur l’exploitation gazière et le trajet des oléoducs, contraires aux intérêts de la coalition Moscou-Damas-Téhéran-Pékin.

    Une fois n’est pas coutume, le service public, via France 2, avait évoqué cette réalité-là dans un excellent reportage de Samah Soula pour l’émission Un œil sur la planète Syrie : le grand aveuglement»)diffusé en février dernier, au moment de la démission de M. Fabius. Le même mois, Le salon beige avait relayé un article paru dans le magazine américain Politico dans lequel l’avocat Robert Kennedy junior, neveu de l’ancien président américain John F. Kennedy, notait  que la décision américaine d’organiser une campagne contre Bachar el-Assad avait commencé  dés «2009, lorsque le Qatar a offert de construire un pipeline qui traverserait l’Arabie saoudite, la Jordanie, la Syrie et la Turquie.»

    «Ce projet aurait veillé à ce que les pays arabes du Golfe aient un avantage décisif sur les marchés mondiaux de gaz et aurait renforcé le Qatar, un proche allié de Washington dans la région». Or, «el-Assad avait commencé à “négocier avec l’Iran pour construire un autre gazoduc qui transporterait le gaz de l’Iran vers le Liban et le pays perse serait devenu un des plus grands fournisseurs de gaz vers l’Europe”). Immédiatement “les agences de renseignement américaines, le Qatar, l’Arabie Saoudite et le régime israélien ont commencé à financer la soi-disant opposition syrienne et à préparer une révolte pour renverser le gouvernement syrien.”

    Une réalité qui est un des paramètres expliquant l’aide plus ou moins indirecte apportée au djihadistes là-bas par ceux qui font profession de les combattre ici. Mme Galactéros, citée plus haut, affirme que cette guerre “cessera lorsque les puissances sunnites, les États-Unis, mais aussi la France accepteront leur échec et chercheront sérieusement un compromis politique soutenable pour la Russie et l’Iran. Il faut pour cela que Ryad, Doha, Ankara, Londres et Washington admettent qu’il y a plus à gagner à négocier qu’à combattre, et sans doute aussi que Paris cesse de prendre des initiatives diplomatiques (du type de la conférence envisagée des pays refusant la guerre totale…) à contretemps et contre-emploi.” Là aussi, l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et d’un gouvernement convaincu de l’intérêt de la France de retrouver une politique étrangère indépendante, œuvrant à l’émergence d’un monde multipolaire, et notamment à des  relations pacifiées avec la Russie, ne peut être que bénéfique.

    http://gollnisch.com/2016/12/09/epouvantable/

  • Vote FN chez des Français d’origine immigrée : faut-il s’en étonner ?

    Dans une émission de France Info, le 29 novembre 2016, Aziz Senni, un entrepreneur, répond à Philippe Caubère, un comédien exaspéré par le vote FN : « On n’a jamais analysé le vote FN dans les quartiers. Y a pas un Blanc ! Comment vous expliquez que, dans certains quartiers, ça monte à 15-18 % ? Donc, c’est pas que des fachos. C’est des gens qui sont aussi énervés. Énervés contre le système. » Le comédien venait de déclarer que les électeurs FN sont « des gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ».

    Quel mépris pour le vote populaire ! Que dirait-il des intellectuels qui ont quelque sympathie pour ce parti ? Les accuserait-il de crétinisme ? On a tout à fait le droit de rejeter les orientations du Front national : encore faut-il les combattre par des arguments et non par des anathèmes ou des insultes. Cherchons donc, le plus objectivement possible, les causes de ce vote dans des quartiers où les Français d’origine immigrée sont majoritaires.

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  • La militarisation de la haute administration américaine

    De Thomas Flichy de La Neuville dans Le Figarovox :

    Donald Trump a désormais nommé trois généraux afin d'occuper les plus hautes fonctions de l'Etat américain: Michael Flynn sera Conseiller à la sécurité nationale, James Mattis, secrétaire à la Défense, et John Kelly, secrétaire à la sécurité intérieure. Cette militarisation de la haute administration ne doit pas nous étonner. Elle est inhérente aux temps de renaissance consécutifs à une crise impériale très grave. Souvenons nous à cet égard du IVe siècle romain, ou bien du sursaut opéré par la dynastie des Héraclides à Byzance, au cours de laquelle les structures administratives furent militarisées afin de sauver l'Empire. Les élites civiles en décomposition étant à l'origine d'une éclipse de l'intelligence, l'Empereur doit s'appuyer sur la seule élite de substitution en phase avec les réalités: celle des militaires.

    Nous nous y trompons pas: la militarisation de l'administration américaine ne signifie en aucun cas une quelconque prise de pouvoir de l'Etat par les soldats. Le trait psychologique commun aux trois officiers généraux qui viennent d'être nommés est en effet leur gravité. Tous trois vivent en effet depuis plusieurs décennies au contact d'une étrange compagne: la mort. John Kelly a perdu de nombreux soldats. Parmi eux, son fils, tué en Afghanistan en 2010. Les responsabilités écrasantes que ces hommes ont exercées au contact direct de l'ennemi les ont façonnés. La souffrance est inscrite sur leur visage. Leur sens du devoir est exceptionnel. Donald Trump pourra compter sur leur fidélité absolue et leur franc parler en toutes circonstances. Tous trois savent commander. James Mattis n'a t'il pas hésité à relever un colonel de ses fonctions en pleine campagne d'Irak? Donald Trump, qui est naturellement attiré par la légèreté, va puiser dans la gravité de ces généraux. Ils seront les confesseurs du président.

    Ces trois généraux ont également leurs points faibles: Michael Flynn est le plus cassant des trois. Son management parfois brutal lui a valu de nombreux ennemis. Sur ce point, James Mattis est plus habile et capable d'esquiver une question - comme en témoignent ses échanges avec les Sénateurs. Pourtant, malgré ses lectures abondantes, Mattis est capable d'émettre des contre-sens absolus sur le Moyen-Orient. D'un point de vue politique, Flynn et Mattis illustrent parfaitement les deux tendances géopolitiques distinctes qui cohabitent au sein de l'environnement de Trump: Flynn - malgré ses liens avec Michael Ledeen - se rapproche plutôt de la vieille droite pro-russe et modérée sur la question syrienne, tandis que Mattis a davantage de points communs avec les néo-conservateurs. Le général Kelly de son côté, n'a pas eu l'occasion d'effectuer de déclarations sur le positionnement géopolitique des Etats-Unis. Aucun de ces généraux n'est porteur d'une vision du monde apte à modifier celle du président. Trump ne sera pas stimulé par leurs idées. Il sera en revanche soutenu de façon déterminante par leur force morale. C'est vers eux qu'il se tournera quand tout ira mal."

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Retour au XIXe siècle.

    Conflits_0011-1-600x849.jpgDepuis longtemps je pense que le XXIe siècle ne sera pas la prolongation du XXe, mais un retour au XIXe. Deux guerres et une crise mondiales ont ouvert une parenthèse dans laquelle le communisme s’est engouffré. Là où il s’est imposé il a gelé des problèmes qui resurgiront plus tard, voyez les rivalités nationales en Europe orientale. Dans le monde, il a généré une géopolitique simpliste, l’opposition de deux blocs dotés de l’arme atomique et, pour l’essentiel, le gel des positions acquises.

    La disparition de l’URSS fait naître le XXIe siècle et revenir le XIXe. La mondialisation reprend son cours. Comme autrefois la seconde révolution industrielle, la troisième fait naître des entreprises qui apportent la fortune à leurs créateurs. Les mouvements de capitaux retrouvent leur maximum (en pour cent du PIB). Les droits de l’homme et le devoir d’ingérence légitiment les interventions de type néocolonial comme autrefois la civilisation et le fardeau des « peuples supérieurs ». L’idéologie et les politiques libérales s’imposent presque partout. Les États-Unis qui les incarnent redeviennent la grande nation progressiste et la Russie la puissance conservatrice à l’est de l’Europe. Avec le Brexit le Royaume-Uni renoue le fil de son « splendide isolement » envers l’Europe, mais pas envers le monde. La France redécouvre les mêmes inquiétudes qu’autrefois face à une Allemagne réunifiée que deux défaites catastrophiques n’ont pas empêchée d’être le plus important État européen…

    Ce schéma est bien sûr simplifié. La Chine et l’Inde ont émergé – mais les journaux anglo-saxons et l’empereur Guillaume II agitaient déjà la menace du « péril jaune ». Les nations européennes ne dominent plus le monde – mais l’économie américaine s’était installée à la première place mondiale dès 1880-1890. Reste surtout l’essor du mondialisme et du libéralisme qui caractérise la fin du XIXe comme le début du XXIe.

    Pour l’essentiel, nous reprenons donc le cours de l’histoire là où il avait bifurqué au moment de la Première Guerre mondiale. Parfois nous remontons plus loin, jusqu’aux années 1830, avant que le mouvement démocratique prenne son essor. Alors le vote était réservé aux plus riches auxquels se joignaient ceux que l’on appelait les « talents », nos professions intellectuelles et diplômées : le suffrage était réservé à une minorité qui se disait éclairée, à l’abri des préjugés et des emportements qui caractérisaient les masses.

    Ce bon vieux temps n’est plus, mais certains le regrettent. Il n’est que de voir la façon dont les résultats du Brexit ont été accueillis. Les électeurs favorables au Leave avaient tous les défauts des masses d’autrefois, mal éduquées et fermées au monde : pour James Traub, c’était les « élites » contre les « ignorants », « la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués » précisait Alain Minc ; et Cohn-Bendit de conclure : « Il faut arrêter de dire que le peuple a toujours raison.» Le suffrage universel doit passer par la médiation de représentants éclairés qui décideront à la place du peuple sur des sujets qui le dépassent. Pour son bien et pour le leur, comme le lâche avec naïveté (ou cynisme ?) Bernard Attali dans sa condamnation du référendum du Brexit : « Il est risqué de demander à la dinde ce qu’elle a pensé du dîner de Noël. » De là à traiter les électeurs de « dindons »…

    Ce qui étonne c’est la bonne conscience retrouvée des dirigeants de nos pays, qu’il s’agisse de l’élite politique, économique ou médiatique : dans leur majorité ils ne doutent pas de leur supériorité intellectuelle et morale, ils trouvent légitime qu’elle soit récompensée par des revenus de plus en plus élevés. Pendant près d’un siècle, ils avaient craint la montée des totalitarismes et, poussés par la nécessité, ils avaient admis le partage du pouvoir et des richesses. Ils n’ont plus peur, ils n’ont plus de raison de faire de telles concessions ; revient le temps de « l’arrogance intellectuelle, sinon sociale », selon la formule de Dominique Moïsi. Comme aux plus beaux temps du XIXe.

    Pascal Gauchon dans Conflits

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/retour-au-xixe-siecle_173884.html#more-173884

  • FILLON, UNE CHANCE À SAISIR POUR LE FRONT NATIONAL

    Point de vue intéressant sur l'élection présidentielle à venir

    Je suis un gars qui vapote, et le seul contact que j’ai dans la semaine avec les médias mainstrean, c’est lorsque je vais acheter ma fiole de liquide au bureau de tabac du coin.
    C’est donc là que j’ai pu me rendre compte du delirium tremens qui a saisi notre grand ministère de la propagande républicaine (l’ensemble de la presse subventionnée, c’est-à-dire :toute la presse française, à l’exception de journaux nationalistes comme Rivarol) : si on les écoute, François Fillon est un vrai mec de droite, avec les épaulettes, la cravate bleue et la raie à droite. Catholique, de surcroît, voir même « réactionnaire »….

    Cela m’a rappelé l’époque où je fumais des blondes et où cette même meute de fonctionnaires (ça en est, en fin de compte…) nous présentait Nicolas Sirconcis comme un dur à cuir, la terreur même des banlieues, et le partisan farouche d’une immigration choisie. Cette grande farce « hongroise » d’un ministère de l’identité nationale eut ensuite l’épilogue attendu ; Carla et Mickey se marièrent à Euro Disney, fiston premier s’en alla étudier le talmud avec l’héritière Darty, et fiston second se met depuis au garde à vous dès qu’il croise un drapeau américain.

    Ce qui se passe avec Fillon aujourd’hui relève de la même arnaque : avec une extrême droite très forte dans le pays, il s’agit pour la Droite d’enfiler le temps d’une campagne ses thèmes et son verbe, tandis que la Gauche, complice, jouera les vierges effarouchées. Ils se disent que si eux font semblant d’y croire, peut-être que par ricochet les français y croiront… et l’on se retrouvera avec rien de moins qu’un « libéral » de plus au pouvoir…
    Et le libéralisme, mes amis fafounets, c’est une idéologie complète.

    Il n’y a pas d’une part un libéralisme économique qui serait de Droite (libre circulation des biens et des personnes, concurrence libre et parfaite, dumping social par l’immigration…) et un libéralisme sociétale qui serait de Gauche (émancipation de la femme, mariage pour tous, multiculturalisme joyeux…) ; ce sont les deux faces d’une même pièce mondialiste : l’objectif, in fine, est la réalisation très républicaine de l’homme nouveau, l’homo-économicus déraciné, débarrassé de son passif ignominieux de catholique, qui n’est rien de moins qu’une entrave au « progrès ». C’est la réalisation de l’idéologie des Lumières par les forces républicaines. Gauche ou Droite, la matrice dissolvante reste intacte : on reste dans l’union européenne, le grand remplacement est poursuivi, et on inscrit la Saint Mohammed dans le calendrier.
    Les seuls points de divergences Gauche/Droite fondamentaux demeurent, si j’ai bien suivi les débats, le niveau d’augmentation de la TVA (Un point ? Deux ? On s’en branle ?) et le nombre de suppressions de postes dans la fonction publique (100 000 ? 500 000 ?) On vous laisse le choix. Ça s’appelle la démocratie. Une Grande Politique de civilisation, avec de telles alternatives, est en marche, n’est-ce pas ?

    Mais je suis pourtant plus optimiste aujourd’hui qu’hier sur les chances réelles du Front National. La baudruche François me semble plus aisée à dézinguer que le Nicolas de l’époque. Un peu de pédagogie, de rappels à la mémoire des Français du bon parcours de collabo européiste et immigrationiste de l’élu des médias,-patron un temps de Kouchner et de Frédéric Mitterrand-, et il y a de fortes chances que notre bon gros gâteau plein de beurre gonflé par l’euphorie des primaires, se transforme rapidement en crêpe. 
    Ou bien les français sont masochistes.

    Cocus en 2007 par la mère maquerelle des Républicains, ils repartiraient en 2017 au bras de sa petite suceuse soumise et complice ? Le procédé me semble un brin grossier et rébarbatif…

    Le français serait alors plus con qu’une truite ; parce que cette dernière, lorsqu’elle s’est faite prendre une fois par un leurre, se laisse rarement y reprendre une seconde fois… et je ne vous parle même pas d’une truite sauvage, d’une fario, mais juste de cette sous espèce d’élevage, la truite arc-en-ciel, avec sa robe bleu, blanc et rouge…

    Claude Marion

    http://suavelos.eu/fillon-une-chance-a-saisir-pour-le-front-national

  • Désétatiser le modèle social

    En écartant Alain Juppé et en désignant très majoritairement François Fillon comme candidat présidentiel les 4 millions d'électeurs, chiffre record, ayant participé aux primaires de la droite et du centre, ont confirmé, et même renforcé, la détermination de desserrer l'étreinte étatiste de la société française.

    Une telle volonté prolongeait l'effort trop timide de la RGPP. Cette Révision générale des politiques publiques avait permis par exemple, entre 2005 et 2011, de ramener de 700 à 373 le nombre des corps et administrations de l’État. On ne doit donc pas trop s'étonner de voir combien cela irritait les profiteurs et les idéologues héritiers du jacobinisme, qui se sont employés à liquider la RGPP après 2012.

    On doit bien mesurer, d'abord, que le statut de la fonction publique dans notre pays a été organisé par deux ministres communistes : Thorez en 1946, Le Pors en 1983. On comprend dès lors que l'enjeu reste une fois de plus la non-repentance, au sein de la gauche française dans son ensemble, de ce marqueur idéologique qui semble toujours l'imprégner comme la tache indélébile de Lady Macbeth. Si cela ne s'appelle pratiquement plus communisme, cela reste marxiste et s'affirme égalitaire, ce qui revient au même.

    Or, c'est déjà sous la Troisième république que l'on a commencé à se préoccuper en France de la fonctionnarisation de la société et de l'économie. On se plaignait de la fiscalité subséquente. De la protestation contre les abus, et l'inquisition fiscale, résultant de l'impôt sur le revenu, voté en juillet 1914, naquit une première Ligue des contribuables. On n'avait certes, pourtant, encore rien vu mais on ne faisait que constater l'application d'une loi parfaitement universelle.

    On attribue ainsi à la fois à Courteline et à Clemenceau la remarque bien significative sur "la France ce curieux pays où l'on sème des fonctionnaires et où l'on récolte des impôts". Est-ce pourtant curieux ? Non. Rien n'est, en fait, plus conforme à la raison la plus mathématique : le recours à l'emprunt n'étant qu'un expédient, toute dépense publique se résout, tôt ou tard, en impôts. Et le propre des emplois publics consiste à se trouver rémunéré sur les budgets de l'État ou des collectivités locales.

    Le caractère curieux de cette situation ne résulte pas de l'enchaînement logique ainsi décrit, mais au contraire de l'état d'un secteur de l'opinion, de plus en plus minoritaire, qui ne comprend pas la pente fatale sur laquelle est entraîné le char démagogique de l'État.

    Au stade actuel de la maladie, le thermomètre indique un taux de 57 % de la richesse nationale absorbée par la dépense publique. Et, corrélativement l'effectif global de 5,6 millions d'emplois public dépasse de toute évidence la cote d'alerte.

    Dans la campagne présidentielle qui va se développer pendant 5 mois, l'aveuglement devant la nocivité d'une dépense publique excessive va probablement être mobilisé au service des campagnes de gauche, – ou, ce qui revient au même, en affluent d'une propagande qui assimile joyeusement le fonctionnariat au prétendu "modèle social français", et qui s'en satisfait.

    La proposition de la droite de diminuer en 5 ans de 500 000 postes le nombre des emplois publics en France, en jouant sur les départs à la retraite fait donc naturellement bondir les tenants de la gauche étatiste.

    On doit comprendre aussi que, depuis la réforme de 1983 conçue par le communiste Anicet Le Pors, le terme de fonction publique recouvre des réalités juridiquement fort différentes, ne bénéficiant pas des mêmes avantages, selon qu'il s'agit d'agents de l'État, des collectivités territoriales ou des divers personnels hospitaliers. C'est ensemble que ces trois catégories employaient  (1)⇓ fin 2014, 5,64 millions d'agents (5,43 hors contrats aidés), sur une population active estimée à 28,8 millions de personnes.

    Il n'est donc pas seulement urgent de répondre aux gens qui accusent la droite de vouloir "supprimer 500 000 fonctionnaires", comme s'il s'agissait d'un projet d'assassinat collectif de type soviétique.

    Il faut se mobiliser, et tenir bon, autour de l'objectif d'intérêt national de désétatiser le modèle social. Il en va du redressement de la France et de la cause de la Liberté.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. La fonction publique de l'État comptait, en 2014, 2,47 millions d'agents (43,87 %), la "fonction publique territoriale" 1,98 million (35,17 %) et les divers personnels travaillant dans les hôpitaux publics 1,18 million (20,96 %). Ces chiffres n'englobent pas les "Organismes privés à financement public prédominant", les "Entreprises publiques", les "Organismes publics hors fonction publique" et les "Emplois aidés de la fonction publique".

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