Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Kiev ou Moscou ?

    ukraine-russie_drapeaux.jpg

    Analyse sommaire sur les motivations et les engagements des militants identitaires dans le conflit du Donbass. Pour des raisons de commodité et de clarté de l’exposé les tenants de la ligne kiévienne seront appelés ici « occidentalistes » et leurs adversaires de la ligne moscovite seront désignés comme « eurasistes ».

    Il est clair pour tout esprit lucide que la guerre opposant dans l’est de l’Ukraine les partisans de Kiev à ceux de Moscou depuis le printemps 2014 a provoqué, sur cette question, une profonde dissension dans le camp des identitaires 1 européens et singulièrement en France. Ainsi on a vu récemment cette ligne de fracture s’exposer dans le N° 70 de la revue Terre et Peuple 2 du néo-païen Pierre Vial ou encore plus récemment lors d’un débat organisé par le Cercle de Flore de l’Action Française et opposant les deux lignes à travers la participation d’un « pro-Russe » Nikola Mirkovic et d’un « pro-Ukrainien » Florian Lemarchand. Le débat ayant d’ailleurs clairement tourné à l’avantage de ce dernier (écouter ici le débat et lire l’analyse critique intéressante faite sur le site Agoravox).

    Si l’on poursuit l’examen rapide de la situation dans d’autres pays européens, et sans prétendre à l’exhaustivité, on peut observer en Italie par exemple une ligne de fracture identique opposant la Casa Pound ayant suivi une ligne majoritairement occidentaliste aux partisans de la Ligue du Nord, ayant suivi une option clairement eurasiste.

    Dans les milieux « identitaires » allemands (PEGIDA, Alternative für Deutschland…) et en y incluant également une assez large majorité de la CDU/CSU et même certaines factions du Parti Die Linke on peut observer un très net tropisme philo-russe et un assez faible engagement en faveur du camp occidentaliste.

    Dans la majorité des pays de l’ex-pacte de Varsovie en revanche (Pologne, pays Baltes, République tchèque, Roumanie…) et pour des raisons historiques essentiellement, la majorité des populations, et pas seulement des mouvements identitaires locaux, a pris fait et cause depuis l’éclatement de l’Union soviétique pour le camp occidental. Ce phénomène étant particulièrement marqué dans les pays baltes, et singulièrement en Lituanie, et bien évidemment en Pologne. En revanche, un pays comme la Hongrie, malgré le souvenir de l’insurrection de Budapest en 1956, a clairement manifesté un choix eurasiste dès le commencement du conflit dans le Donbass en 2014. Cela peut s’expliquer en partie par la présence d’une minorité hongroise en Transcarpatie ukrainienne pour laquelle la quasi-totalité de la classe politique hongroise, et pas seulement le Jobbik, milite pour éviter l’enrôlement de ces Hongrois de l’étranger dans la guerre de Porochenko contre les populations du Donbass.

    En Grèce, le mouvement identitaire Aube Dorée a pris fait et cause de manière tranchée pour le camp eurasiste. Cet engagement pouvant en partie s’expliquer par la politique de sanctions inouïes que l’Occident fait subir à la Grèce depuis 2008.

    En ex-Yougoslavie en revanche, les clivages sur la question ukrainienne recoupent essentiellement les divisions religieuses entre catholiques, musulmans et orthodoxes, nonobstant la couleur politique de chacun. Les Serbes orthodoxes étant naturellement, sur la question ukrainienne et tous partis politiques confondus, dans le camp eurasiste, et les catholiques croates avec leurs « alliés » musulmans restant dans le camp occidental.

    Venons-en maintenant à l’analyse des racines de cet antagonisme qui sépare de manière radicale les partisans de Kiev et ceux de Moscou. Il faut pour cela à mon avis remonter au bouillonnement intellectuel que l’on vit en Europe après l’immonde guerre civile européenne de 1914 et qui marqua entre autres des personnalités comme Bertrand de Jouvenel, Emmanuel Berl, Henri de Man ou encore Pierre Drieu la Rochelle. Même si ces intellectuels suivirent des chemins différents, ils partagèrent avec beaucoup d’autres l’horreur que fut la Première Guerre mondiale, et ils tentèrent, chacun à leur façon, d’inventer un monde où ces affrontements fratricides entre nations européennes seraient abolis.

    Ils ont de ce fait été des précurseurs dans le monde intellectuel européen de la mise en avant des idées européistes et ont accompagné ou précédé, consciemment ou inconsciemment, des personnalités telle que le fameux Richard de Coudenhove-Kalergi, agent patenté du Nouvel ordre mondial à travers notamment le concept de Paneurope qu’il inventa. De manière plus tangible, la transcription de cet idéal paneuropéen dans les milieux nationalistes français s’est concrétisée dans le tournant des années 1960 du XXe siècle. Un des hommes clé de cette évolution en a été Dominique Venner. Militant nationaliste, engagé dans le combat pour l’Algérie française, il passera dix-huit mois à la prison de la Santé en raison de son engagement dans le camp des réprouvés. C’est à sa sortie de prison en 1962 qu’il écrit le manifeste Pour une critique positive dans lequel il oppose « nationaux » et « nationalistes ». C’est dans cette filiation intellectuelle que s’est construit un nationalisme révolutionnaire européen qui se détachera de plus en plus de l’idée de la nation française. Par la suite, cette évolution naturelle conduira à l’émergence de deux courants, proches mais distincts, l’un politique et qui aboutira à la création de plusieurs mouvements nationalistes révolutionnaires, l’autre métapolitique duquel émergera le GRECE en 1968, présenté comme « nouvelle droite » par les médias au tournant des années 1980.

    Dominique Venner naquit en 1935 et a donc vécu de plain-pied dans son âme et dans sa chair, avec ceux de sa génération, toutes les défaites et les reculs que la France a connus depuis l’entre deux-guerres. Mai 1940, l’Indochine et l’Algérie enfin auront eu raison de son amour pour la mère patrie. Il n’y a qu’un amour déçu pour engendrer une haine inexpiable ou pire encore, un mépris infini. Cette France vaincue par les Allemands en 1940, puis asservie à nouveau par les vainqueurs anglo-saxons, humiliée et trahie en Indochine, et puis trahie encore par celui qui prétendait la sauver en Algérie, cette accumulation de défaites et de reculades a probablement été le principal facteur de perte de confiance dans la capacité de la nation à se régénérer.

    Dans ces années 1960, devant tant de honte et avec aussi peu d’espoir de voir surgir une alternative politique, des hommes comme Dominique Venner ont essayé d’imaginer une alternative à ce qui pouvait sembler à l’époque, pour un militant révolutionnaire, une société bloquée et sans avenir. C’est ainsi qu’a été forgée cette idéologie politique nationaliste européenne, d’abord à travers le périodique Europe-Action, puis par le prisme de multiples revues et mouvements politiques et métapolitiques.

    C’est dans cette matrice idéologique, conjuguée avec l’idée de « Fédéralisme européen » et incarnée par exemple dans la pensée de Yann Fouéré auteur de L’Europe aux cent drapeaux, que s’est constituée une idéologie supranationale destinée dans l’esprit de ses promoteurs à dépasser le cadre étroit et oppresseur de l’État-nation pour le transcender dans une construction européenne mythique.

    Dans ce projet d’abolition de la nation dans sa version jacobine, on retrouve le mythe de l’empire carolingien originel, empire qui unissait sous sa férule les peuples celtes, latins et germaniques. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui encore le mythe de cet empire européen perdu est utilisé par les chantres de l’Union européenne à travers le prix Charlemagne qu’ils décernent chaque année à une personnalité ayant œuvré pour la promotion de cette Europe coupée de ses véritables racines. C’est là, à travers cette escroquerie de la pensée que constitue l’idée européenne sous contrôle de l’idéologie anglo-saxonne, que se sont fourvoyés les militants du nationalisme révolutionnaire européen et avec eux, nombre de leurs alliés ou compagnons de route régionalistes.

    Je pense qu’une des origines probables du clivage qui sépare les occidentalistes partisans de Kiev des eurasistes qui soutiennent les républiques rebelles du Donbass se situe dans cette perception, en partie erronée de mon point de vue, d’une Europe mythique constituée de patries charnelles qu’il faudrait détacher des États-nations actuellement existants pour les regrouper dans une structure supra-étatique de type impérial. Quand l’Ukraine en 1991 et avec elle de nombreux peuples « soviétiques »trouvent ou retrouvent une indépendance, les partisans de l’Europe aux cent drapeaux, ayant pour nombre d’entre eux longtemps baigné dans un anticommunisme primaire, voire supérieur, épousent la cause de ces nouvelles nations ayant échappé à l’ogre russe. Mais c’est avoir une vision bien primaire et bien superficielle de la réalité pour imaginer une Ukraine unifiée sur les plans linguistique et culturel. Outre le nombre important de minorités ethniques vivant sur le territoire ukrainien (Russes, Moldaves, Roumains, Polonais, Biélorusses, Grecs, Hongrois, Ruthènes, Tatars…), la langue véhiculaire qui unit tous ces peuples, y compris les locuteurs de la langue ukrainienne, est le russe. Le meilleur exemple en étant le grand écrivain « ukrainien » Nicolas Gogol qui n’a jamais écrit que dans la langue de Pouchkine.

    Pour suivre le raisonnement plus avant, les partisans de Kiev pensent soutenir une juste cause, luttant pour une ethnie « charnelle » en butte à un oppresseur fanatique désireux d’annihiler leur singularité alors qu’ils occultent totalement le fait, objectif celui-là, que l’Ukraine, surtout depuis la révolution du Maïdan, s’est vendue corps et âme au camp occidental, livrant son peuple, ses peuples plutôt, aux vautours du FMI et à la férule de l’OTAN.

    La question des patries charnelles n’est pas à évacuer pour autant, et une réflexion devra être menée pour la sauvegarde des langues vernaculaires et des traditions culturelles de tous les peuples menacés par la mondialisation, mais aujourd’hui, et je conviens qu’il s’agit là d’un paradoxe, le meilleur rempart contre les effets délétères de la mise en place d’un gouvernement mondial dirigé par la haute finance, c’est l’État-nation, avec tous ses défauts et ses insuffisances. Ce n’est pas pour rien que le Système ne ménage pas ses efforts pour achever la mise à mort de nos institutions, de notre langue, de notre culture, de notre droit et c’est la raison impérieuse pour laquelle il faut protéger ce cadre national, aussi imparfait soit-il mais qui constitue la dernière digue avant l’effondrement total.

    Ceux qui ont choisi le camp des rebelles séparatistes du Donbass – et c’est encore un paradoxe – se sont inscrits dans cette logique. Ils considèrent que la Russie – ensemble multiculturel et multinational – représente la dernière grande force sur le territoire eurasiatique qui ne soit pas encore tombée dans les griffes des Anglo-Saxons. Il ne s’agit pas d’aimer ou de ne pas aimer Poutine, il s’agit d’un raisonnement froid et objectif : l’Europe occidentale, centrale et orientale, et avec elle l’Ukraine, est tombée tout entière dans le camp occidental et l’enjeu de ce Grand Jeu est l’achèvement de la conquête du monde que les élites anglo-saxonnes ont programmé depuis des siècles.

    J’ajouterai une réflexion sur la question de l’engagement des occidentalistes dans le camp ukrainien, à savoir qu’il existe une véritable continuité dans ce combat pro-occidental qui a commencé d’une certaine manière dès les années 1950 du siècle dernier par l’engagement français sous l’égide de l’ONU dans la guerre de Corée aux côtés des forces anglo-américaines. Les années gaulliennes verront au contraire un arrêt brutal de la collaboration entre la France et les Anglo-Saxons (cf. sortie de l’OTAN) mais en revanche, dès la chute de de Gaulle en 1969, on assistera rapidement à la reconstitution des politiques pro-occidentales, notamment en Afrique (Angola, Cabinda, Namibie…) et donc à nouveau à l’asservissement de la France aux intérêts de la City et de Wall Street.

    Cette continuité aux services des intérêts anglo-saxons s’incarne parfaitement dans le personnage de Gaston Besson que j’avais croisé à Paris au début des années 2000. Nous ne nous étions pas vraiment entendus ni compris : quelques années plus tôt, lui avait choisi le camp croate et donc occidental, et moi le camp serbe et donc anti-occidental. De son propre aveu il avait participé comme mercenaire à toutes les guerres sales au service des intérêts du Système : Birmanie, Laos, Cambodge, Colombie, Croatie, Bosnie. Son engagement pour l’Ukraine en 2014 est dans la droite ligne de ses guerres au service des intérêts anglo-saxons. Est-il seulement conscient de servir la cause de nos ennemis mortels ? Je ne le pense pas ! Il est seulement dans une logique de réseaux, probablement passablement infiltrés par les services et il doit se voir comme une espèce de condottière mettant sa vie en jeu dans un engagement dont ne sont pas capables les bourgeois, ce qui n’est pas faux. Le seul problème est que son combat est mis au service de la plus mauvaise des causes qui soit.

    Ceux qui comme lui ont choisi le camp du bataillon Azov parce que les symboles utilisés par ces militants sont fortement inspirés des runes scandinaves qu’affectionnait la SS se trompent de combat une fois de plus et sont utilisés à nouveau comme chair à canon comme leurs ancêtres les Galiciens et les Allemands l’ont été au siècle dernier et pour le même combat contre le dernier grand peuple libre du continent eurasiatique.

    En ce qui me concerne, je ne suis pas de ceux qui se réjouiront de la présence à Kiev le Jeudi 24 août 2017 de James Mattis, secrétaire à la Défense des États-Unis, pour assister à la fête nationale ukrainienne. Je m’en réjouirai d’autant moins qu’il sera accompagné par le vice-ministre Britannique de la Défense. Les assassins reviennent toujours sur les lieux de leur crime.

    Le 24 août, en ce qui me concerne, je serai en route une nouvelle fois pour Donetsk afin d’apporter mon soutien aux populations martyres du Donbass en lutte contre l’Occident, ses Gay Prides et ses idiots utiles qui croient lutter pour la libération des peuples.

    Урра ! Победа ! Les initiés et les locuteurs de russe comprendront.

    L’auteur collabore à la revue « Sans Frontières », la revue officielle de l’Institut franco-russe de Donetsk et du département français des sciences et techniques de l’Université nationale technique de Donetsk qui pour but premier le partage des cultures russe et française et le développement du Donbass.

    https://voxnr.com/48905/kiev-ou-moscou

  • VIDEO. Envoyé spécial. Logés depuis cinq ans à l'hôtel, pour 5 300 euros par mois

    Une famille de neuf réfugiés roumains vit depuis plus de cinq ans dans une résidence hôtelière : 5 300 euros par mois payés par le Samu social, donc le contribuable. Au plus grand bénéfice du propriétaire. Extrait d’"Envoyé spécial" du 25 février.

    Voir la suite et la video

  • Partie II : L’éclat du Lys, une puissance insoumise éternelle

    La genèse du royaume de France est longue et ancienne. Ce dernier succède au royaume franc, né lors du baptême de Clovis en 498. La période franque s’arrêtera en 987 lorsque les Capétiens arriveront au pouvoir. La légitimité du grand pouvoir des rois de France est bel et bien issue de cette genèse qui a façonné le royaume et sa position par rapport aux grandes puissances. Grâce à ce passé, le roi de France peut réaffirmer son entière indépendance vis-à-vis des pouvoirs extérieurs. Ainsi dans un premier temps il convient de remarquer à quel point la religion chrétienne a permis l’édification sans précédent d’un royaume sur les bases de la foi. Puis dans un temps second il convient de voir comment le roi souhaite justifier la liberté du royaume de France face aux autres puissances.

    Le roi de France Philippe le bel cherche à contester les prétentions du Saint empire romain germanique en prônant que le royaume de France au regard de Dieu, a davantage de légitimité que l’Empire. En effet il écrit « le Très Haut Jésus Christ, trouvant que ce royaume [de France] était, de préférence à tous les autres pays du monde, le fondement stable de la foi et de la sainte religion, considérant le grand dévouement de ce royaume à Lui-même (…) ». Le roi de France, par ces mots, cherche à exprimer au nouvel empereur Henri V, que contrairement au Saint empire, bien qu’ayant une caractéristique propre à son existence, à savoir le caractère chrétien de l’empire, le royaume de France lui a directement été choisi par le Christ pour diffuser à travers le monde la sainte religion. La France joue un rôle très important dans l’avènement de l’Eglise en Europe. Le baptême de Clovis sera le premier d’une longue série. Le baptême des Rois puis leurs sacres à Reims deviendront en effet une tradition dans le royaume de France. Cette tradition est pleine de symbolisme biblique puisque les différentes étapes du sacre sont directement inspirées du livre de Samuel de l’Ancien testament. Le roi est présenté comme l’envoyé de Dieu à l’image de David qui remporte la victoire contre le géant Goliath. Une pratique qui serait propre à la France dans toute la chrétienté. Le culte chrétien français est tellement ancré dans la royauté qu’il sera impossible de dissocier le roi de l’image divine qu’il véhicule. Il est en quelque sorte le lieutenant du Christ sur Terre. La terre de ce lieutenant de Dieu c’est le royaume de France. Le sacre du roi est très ambigu car le souverain devient « rex et sacerdose ». Autrement dit, « roi et prêtre ». En effet, le roi étant l’envoyé du christ, celui-ci possède quelques pouvoirs propres à sa fonction de roi prêtre. Tout d’abord, la fonction thaumaturgique du roi, il touchera les malades pour les guérir. Il prononce alors « le roi te touche et Dieu te guérit ». Cela montre bien que le roi est le réel intermédiaire entre l’éternel et le temporel. Ce « pouvoir » donne au roi une popularité considérable à travers toute l’Europe. Le roi sacré sera même par principe considéré comme inviolable puisque représentant de Dieu. Cela reflète la réalité d’une théocratie royale où le roi devient un véritable pape temporel. En effet, le roi intervient dans l’investiture des évêques, des archevêques parfois et même des abbés pourtant très indépendants.

    La France devient un modèle inédit jusque-là, l’Etat-Nation et sa primauté dans la chrétienté en fait la première puissance d’Europe pendant longtemps. Cette « fille aînée de l’Eglise » est alors inviolable, intouchable et cet argumentaire sera repris dans toute l’Histoire du royaume français. La France est le seul royaume qui, à ce titre presque sacré, ne sera pas envahi ou dirigé par un autre royaume. La stabilité du socle culturel de la France lui permettra donc de s’assurer cette primauté en Europe. Il est intéressant de remarquer que Philippe le bel rappelle que cette légitimité christique provient des événements passés. En réalité le roi cherche à montrer que cette légitimité christique n’est pas une chimère développée pour lutter contre l’empereur mais qu’elle provient d’un héritage historique qui a façonné le royaume de France tel qu’il est exposé. Il a souhaité affirmer la supériorité du royaume de France à l’empereur par la grâce de Dieu, adressée aux rois qui l’ont précédé. Car selon lui, le royaume de France a été directement choisi par Dieu. Ce choix a été expressément confirmé par le baptême de Clovis qui a permis la naissance du royaume franc. Clovis est l’époux de la princesse Clothilde qui est, elle, chrétienne, ce qui le préparera à sa conversion. L’épisode de Soissons sera l’événement déclencheur qui le poussera à se faire baptiser. En effet, en combattant les Alamans en 496, Clovis est dépassé par l’ennemi et il invoquera alors le nom du Dieu Chrétien. Une flèche viendra tuer le chef des Alamans et les Francs seront victorieux. Clovis s’inclinera alors devant ce Dieu qui l’a aidé à vaincre ses ennemis. Il sera donc reçu par l’évêque de Reims, le 25 décembre, qui le baptisera avec toute sa noblesse et 3000 de ses guerriers. Ce récit montre que Dieu a choisi le roi des francs pour être son représentant sur terre en jugeant qu’il était digne de s’enquérir de cette tâche. Ce regard que l’on porte au roi s’est perpétué. En effet le Pape loue le roi de France, c’est l’exemple du pape Grégoire IX qui louait Louis IX le futur saint Louis.  Le royaume Franc puis de France sera dès lors « la fille aîné de l’Eglise », ce qui rend bien compte de la place que le Christianisme occupe au sein du royaume.  C’est grâce à cela que le royaume de France aura une place privilégiée.

    Le roi de France reste néanmoins réaliste. Il sait que l’empereur ne sera pas en accord avec ses positions sur la qualité du royaume de France. Le roi cherche sans cesse à avertir l’empereur des conséquences du nihilisme que celui-ci pourrait exprimer en dépit de l’évidence de la légitimité christique du royaume de France. Philippe le bel a toujours mis en garde l’empereur durant la correspondance qu’il entretenait avec lui, si jamais celui-ci avait des appétits tournés vers le royaume de France. Il souhaite réaffirmer le principe de liberté qu’incarne le royaume des francs en rappelant les traditions guerrières de ce peuple qui a perpétuellement œuvré à conserver son indépendance et sa liberté. En effet, d’un point de vue étymologique le mot « franc » peut être rapproché du mot libre. En effet les francs sont des hommes libres qui sont les conquérants de la « francié ». Ainsi il semble que la liberté de ce peuple soit due à la conquête militaire. Finalement ce combat pour la liberté que l’on retrouve dans le royaume franc est un héritage du peuple franc. Ce même peuple a su en 451 repousser Attila le huns afin de préserver la liberté, avec à sa tête Mérovée et Aetius. Encore une fois il y a une référence aux guerres passées qui ont vu la remise en cause du pouvoir du roi en son royaume. En effet le royaume de France s’est longtemps illustré comme une puissance qui protège sa liberté et son territoire. Le territoire du royaume de France ne se modifie que très peu durant toute l’histoire, cela traduit la volonté de le conserver dans son intégralité. Le royaume livra de nombreuses guerres aux puissances cherchant à ébranler son autorité. Ce fut le cas en 1214 lors de la bataille de Bouvines qui eut comme conséquence d’affirmer le pouvoir royal. En effet le roi de France a montré pour la première fois qu’il ne sera pas soumis à l’autorité du Saint empire germanique. Cette bataille est bien plus qu’une simple victoire militaire puisque le roi montre que la France est un royaume libre et capable de se défendre, si cette liberté se voyait menacée. Le résultat de cette bataille a été notamment la chute de l’empereur Otton IV qui perd les insignes impériaux. Il est donc dépossédé de son titre à cause du royaume de France. Ceci montre bien que celui qui souhaite causer un tort au royaume de France a beaucoup à perdre. Le royaume de France a su par le passé montrer la faiblesse de cet empire, qui n’a pas su préserver sa tête couronnée en dépit de la défaite subie. Le roi de France tire donc du passé la puissance guerrière de la France. Cependant, suite à cela, le Saint empire et la France seront en perpétuelle concurrence et se retrouveront bien souvent ennemis lors de conflits. Philippe le bel menace en quelque sorte l’empereur, mais cette menace se dissipera. La concurrence entre la France et le Saint empire se perpétuera jusqu'à la révolution française lorsque les troupes autrichiennes seront aux portes de Paris. Ce sera finalement la France de l’empereur Napoléon Ier qui causera la chute du Saint empire en 1806, sous le règne de François II de Habsbourg. La France a enfin réussi à vaincre son ancien rival définitivement.

    Michel du Hamel de Gélis

    (Photo du prince Louis de Bourbon en  2014 pour les commémorations des 800 ans de Bouvines)

    http://vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/2592-partie-ii-l-eclat-du-lys-une-puissance-insoumise-eternelle

  • Attentat de New York : L’immigration (encore) en cause, par Franck Delétraz

    attentat_newyork.jpg

    9007-20171213.jpgInterpellé lundi peu après avoir commis un attentat à New York, le principal suspect, Akayed Ullah, présente une fois de plus le même profil que d’autres djihadistes : celui d’un immigré musulman, accueilli récemment par les Etats-Unis, auxquels il a choisi d’exprimer sa « reconnaissance » en les frappant.

    Lundi matin, à l’heure où des milliers de New Yorkais se rendaient à leur travail, l’islamo-terroriste, muni d’un engin explosif rudimentaire attaché au corps avec des bandes Velcro, faisait exploser sa charge dans un tunnel du métro reliant Times Square à la gare routière de Port Authority, ne faisant par miracle que quatre blessés légers. En effet, selon le chef de la police James O’Neil, qui a visionné les images enregistrées par les caméras de surveillance, la veste rudimentaire que portait le djihadiste « aurait explosé prématurément » et « partiellement », expliquant ainsi le faible nombre de victimes à cette heure d’affluence.

    Lui-même blessé par l’explosion, le suspect a été rapidement interpellé et identifié, avant d’être hospitalisé avec des blessures et des brûlures au corps.

    Son profil est bien sûr sans surprise. Disant agir au nom de l’Etat islamique par vengeance contre les bombardements américains visant les pays musulmans et avoir choisi tout spécialement de frapper ce quartier à cause des affiches de Noël, Akayed Ullah, âgé de 27 ans, n’est autre qu’un immigré originaire du Bangladesh, arrivé aux Etats-Unis en 2010 avec un visa F-4, réservé au rapprochement familial. Un temps chauffeur de taxi, il était installé dans le quartier de Brooklyn.

    Bref, un profil de djihadiste (hélas) tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Similaire à celui de Sayfullo Saipov, cet immigré ouzbek qui, aux commandes d’un camion-bélier, a fait huit morts et douze blessés à Manhattan le 31 octobre dernier, et à tous ceux qui ont frappé les Etats-Unis et l’Europe, qui les avaient pourtant si généreusement accueillis.

    « Mettre fin aux migrations en chaîne »

    Une générosité tellement suicidaire et inconcevable en ces temps de guerre avec l’islamo-terrorisme que Donald Trump, qui a déjà interdit l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays essentiellement musulmans (mais dont le Bangladesh ne fait pas partie), a immédiatement rappelé lundi soir « l’urgente nécessité pour le Congrès de voter des réformes législatives pour protéger les Américains ».

    En effet, a insisté le président Trump en faisant référence au visa de regroupement familial qui a permis à Akayed Ullah de venir aux Etats-Unis, « le Congrès doit mettre fin aux migrations en chaîne ». Avant de réaffirmer, comme il l’avait judicieusement fait en octobre, que les auteurs d’actes terroristes méritent « les peines les plus lourdes », y compris la peine de mort.

    Franck Delétraz

    Article paru dans Présent daté du 13 décembre 2017

    https://fr.novopress.info/208834/attentat-de-new-york-limmigration-encore-en-cause-par-franck-deletraz/

  • DEUX NOUVEAUX "BOUQUINS DE SYNTHÈSE NATIONALE" POUR NOËL ET LES FÊTES DE FIN D'ANNÉE

    2017 12 autopsie pub.jpg

    La série d'élections, Présidentielle puis législatives, qui s'est déroulée au printemps 2017 a vu l'éffondrement du Néo-Front concocté par Marine Le Pen depuis son accession à la Présidence du Front national en 2011.

    Afin de se donner une image lisse, le Néo FN a renié les fondamentaux et sacrifié les fondateurs, au premier rang desquels Jean-Marie Le Pen. En quelques années, il a voulu devenir un "parti comme les autres". Mais le FN n'était pas fait pour être un parti comme les autres. Surtout au moment où une partie grandissante de la droite française se "radicalisait". Résultat : il a raté son rendez-vous avec le peuple de France. La "dédiabolisation" n'aura donc servi à rien...

    C'est cette chute qu'analyse dans ce livre d'actualité Hubert de Mesmay, cadre historique du FN et ancien conseiller régional de PACA.

    Néanmoins, un revers peut servir de leçon. Une bonne raison de le lire...

    POUR LE COMMANDER EN LIGNE CLIQUEZ ICI

    BULLETIN DE COMMANDE CLIQUEZ LÀ

    2017 12  LIV CL PUB.jpg

    Dans ce livre-entretien* qu’il a réalisé avec Jean-François Touzé, Carl Lang, Président du Parti de la France, expose le sens de son engagement et sa volonté de faire renaître une véritable Droite nationale, sociale, populaire, identitaire et européenne capable de défendre notre nation et de sauver notre civilisation…

    POUR LE COMMANDER EN LIGNE CLIQUEZ ICI

    BULLETIN DE COMMANDE CLIQUEZ LÀ

    * La parution de ce livre très attendu de Carl Lang, plusieurs fois différée, est imminente. Nous remercions les lecteurs qui l'ont commandé pour leur compréhension et leur patience.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2017/12/13/deux-nouveaux-bouquins-de-synthese-nationale-pour-noel-et-le-6007944.html

  • Le peuple, pièce manquante de la politique, par Ivan Rioufol

    Et le gagnant est… l’abstention. En Corse, 47,4% des électeurs ont boudé le scrutin territorial, qui a donné dimanche la majorité absolue (56,5%) à la liste nationaliste. Chez les Républicains, Laurent Wauquiez a été élu, hier, dès le premier tour avec 74,64% des suffrages. Mais les 235.000 militants se sont abstenus à 57,54%. Cette désaffection révèle la crise qui affecte les partis. En Corse, La République en marche, qui prétend renouveler l’offre, n’a récolté que 12,7% des voix. L’attentisme de l’électorat, en quête d’une expression qui lui ressemble, est partout palpable. Samedi, à Paris, cette France populaire et oubliée s’est manifestée dans sa puissance (un million de personnes) à l’occasion des obsèques de Johnny Hallyday.

    C’est une foule culturellement homogène, rassemblée partout aux alentours de l’Eglise de la Madeleine, qui a sifflé et hué quelques secondes Emmanuel Macron, à peine avait-il prononcé, sur le parvis : “Mes chers compatriotes (…)”. C’est pour avoir demandé au public, à l’issue de son discours, d’applaudir Johnny Hallyday que le chef de l’Etat a pu s’éviter une sortie peut-être plus hasardeuse. Mais cette tentative de récupération politique, qui a conduit la famille du chanteur à déclarer Marine Le Pen indésirable à la cérémonie alors qu’une partie de son électorat était dans les rues voisines et sur la place de la Concorde, n’a eu pour effet que de montrer l’attachement de cette France invisible, recueillie durant toute la cérémonie religieuse, aux racines chrétiennes de la nation. Ironie de l’histoire : jamais la croix n’a été si présente dans l’espace public qu’en ce 9 décembre, journée anniversaire de la loi de 1905.

    C’est vers cette France populaire, que François Fillon n’avait su approcher, que Wauquiez doit aller s’il veut consolider sa frêle assise. L’échec cinglant de Maël de Calan (9,5%), parrainé par Alain Juppé, a démontré une fois de plus que les militants républicains ne voulaient plus entendre parler de la droite centriste et molle, qui persiste à ne rien comprendre des souffrances de la société. Cette partie-là de la droite ressemble trop au centrisme macronien pour ne pas le rejoindre.

    Le gros des abstentions vient de la nation périphérique : une classe moyenne qui a disparu depuis longtemps des radars des formations politiques traditionnelles. La prolophobie, qui habite la droite bien peignée, est un non-sens. Rien n’était plus sympathique et émouvant que la France populaire rassemblée pour Johnny. Difficile d’ailleurs de ne pas remarquer l’absence de la France de la “diversité” dans ce recueillement collectif, qui devrait être une source d’inspiration pour Wauquiez. Il ne pourra non plus faire l’économie d’un sérieux travail intellectuel pour redonner une doctrine à son parti. “Nous devons reconstruire la pensée de la droite”, a-t-il déclaré. Il ne reste plus qu’à espérer que la réflexion conduise à cette évidence d’une union de toutes les droites, comme la gauche sut le faire dès les années soixante-dix. Que la Macronie hurle devant cette perspective, rien de plus normal : c’est sa survie qui serait en jeu. Que la droite pavlovienne en fasse autant est stupide.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 11 décembre et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/208825/le-peuple-piece-manquante-de-la-politique-par-ivan-rioufol/

  • Le CNI, entre LR et FN

    Lu dans Minute :

    C

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html