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  • Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [3]

    De Gaule, conférence de presse du 27 novembre 1967

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Cassin et de Gaulle : la rupture 

    En germe depuis la marginalisation de Cassin par de Gaulle au temps de l’exil londonien, la tension entre les deux hommes éclata au grand jour au moment de la guerre opposant Israël à l’Egypte de Nasser, en 1967. Celle-ci eut un effet retentissant dans la perception qu’avait la « communauté internationale »[1]de l’action du Général, au pouvoir depuis 1958 : « Ne jugeant pas les citoyens d’après leur religion, voyant en Israël ʽʽun État comme les autresʼʼ, le Général de Gaulle fut souvent perçu – à partir de 1967 – comme un adversaire déclaré du peuple juif. »[2] Alors que, contrairement à une légende abondamment diffusée, il n’y avait pas particulièrement de tropisme pro-arabe chez de Gaulle, comme en attestent ces lignes écrites de sa main : « Les Arabes ce n’est rien. Jamais on n’a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines. Ce sont d’habiles politiques ; ils sont habiles comme des mendiants. »[3] 

    Dans un article publié le 3 juin 1967 par le journal Le Monde et intitulé « Qu’est-ce que l’agression ? », René Cassin s’en prend à de Gaulle, lui reprochant de considérer Israël comme l’agresseur alors qu’à ses yeux Israël est la victime. À cause de la guerre des Six-Jours, il devient un opposant virulent à la politique, et plus que cela, à la personne du général de Gaulle.

    U Thant, secrétaire général de l’ONU, décide au printemps 1967 de retirer les troupes de maintien de la paix qui s’interposent entre Israël et l’Egypte. Cet acte renforce la possibilité de l’éclatement d’une guerre entre les deux États. Le 22 mai, Nasser impose un blocus aux Israéliens dans le détroit de Tiran, ce qui isole le port dʼEilat, le privant de tout contact possible avec le trafic maritime mondial.

    Pour de Gaulle, ce blocus nʼest pas un casus belli. Le 24 mai puis le 2 mai il enjoint Israël à la retenue. Comme Israël choisit dʼignorer ses conseils en lançant lʼoffensive contre lʼÉgypte, de Gaulle condamne les agissements de lʼÉtat hébreu, se rapprochant de fait de Nasser. « Cette réorientation de la politique française envers Israël et le monde arabe fut le toile de fond sur laquelle sʼinscrivit une confrontation encore plus directe entre Cassin et de Gaulle. »[4] 

    Les circonstances amènent ce dernier à commenter le conflit israélo-arabe de 1967 lors d’une conférence de presse qui a lieu le 27 novembre 1967, ce qui le conduit à disserter sur la question juive : « Certains même redoutaient que les juifs, jusquʼalors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles. » Et, le moins que l’on puisse dire, ses propos ne passent pas inaperçus : « Les retombées de cette conférence de presse furent très lourdes. »[5] En vérité, elle provoqua un véritable tollé. 

    Du point de vue de Cassin, « de Gaulle était allé trop loin. Sa position était aussi injustifiée qu’immorale. Il avait grossièrement sous-estimé la menace pour l’existence de l’Etat d’Israël qu’impliquait la décision de Nasser. Il avait confondu l’agression avec la légitime défense, et ajouté l’insulte à l’injure en puisant dans le cloaque des stéréotypes antisémites pour caractériser ce qui relevait du débat politique et diplomatique. »[6] Au moment où l’Eglise elle-même, suite « au concile Vatican II et au retrait des termes ʽʽperfideʼʼ et ʽʽinfidèleʼʼ dans la prière pour les juifs de l’office du Vendredi saint »[7], renonçait à son antijudaïsme ancestral, il était pour lui inacceptable, quelques années seulement après les persécutions qu’avaient subis les juifs face à la barbarie nazie, qu’un chef d’Etat puisse se permettre d’adopter un tel langage.

    « Dans son discours de réception du Nobel, Cassin salua le pape comme son frère dans la défense des droits de lʼHomme et l’action pour faire passer le droit international avant la souveraineté des États. »[8] Le « vieux » Charles n’eut pas droit aux mêmes égards de la part de celui qui a été le « premier civil à répondre à l’appel du général de Gaulle »[9].

    1968 fut une année faste pour René Cassin : non seulement il fut récompensé du prix le prestigieux au monde – le Nobel de la Paix a la singularité d’être une distinction morale et pas seulement technique –, mais aussi son vœu formulé face à de Gaulle au tout début de l’année fut exaucé. Au printemps ce dernier avait vu son trône vaciller sous la pression d’une vaste foule en colère. Ce qui dut mettre Cassin en joie, une joie au moins égale à celle qu’il dut ressentir ce jour d’automne où il se vit décerner le prix Nobel de la Paix.   (Dossier à suivre) •  

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 383. 

    [2]  Daniel Amson, op. cit., p. 9. 

    [3]  Cité par Samy Cohen, De Gaulle, les gaullistes et Israël, Paris, Alain Moreau, 1974, p. 73. 

    [4]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 390. 

    [5]  Ibid., p. 391. 

    [6]  Ibid., p. 392. 

    [7]  Ibid., p. 401. 

    [8]  Idem. 

    [9]  Information juive, n° 186, octobre 1968.

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    Dossier spécial Mai 68

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/04/dossier-special-mai-68-ce-menacant-monsieur-cassin-3-6048744.html

  • Le directeur général de Facebook France est Laurent Solly, ancien directeur adjoint de la campagne de Sarkozy

    6a00d83451619c69e20223c848b912200c-250wi.pngDe Jean-Yves Le Gallou sur Polémia, à propos de l’opération de communication réussie de Génération Identitaire dans les Alpes et de la censure totalitaire de la page Facebook de Génération Identitaire. Une censure demandée par l’extrême-gauche et les identitaires africains, main dans la main avec la Licra et la Dilcrah, et appliquée par un ancien sarkozyste :

    "L’Etat français souhaite la censure des identitaires

    « Contre les messages racistes et homophobes postés sur internet, vous travaillez directement avec les plateformes comme Google, Facebook… ?
    – Oui. On est passé d’une situation de déni des opérateurs […] à une prise de responsabilité assez nette. La difficulté, c’est qu’entre l’océan de haine qui se déverse et nos moyens, la réponse n’est pas à la hauteur. Il faut qu’on passe de l’artisanat à la phase industrielle. »

    Cette réponse de Frédéric Potier – préfet, délégué de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) – à un journaliste de Libération le 5 février dernier était un avertissement prémonitoire. Face à ce que la gauche appelle « les discours de haine », la réponse de l’Etat et des grands réseaux sociaux allaient s’avérer déterminée. Alors, quand Facebook a désactivé la page de Génération Identitaire et la page de Defend Europe, Frédéric Potier jubilait, avouant à demi-mot avoir contribué à cette censure. Un quasi-aveu et un clin d’œil adressés à la Licra qui considérait que cette censure était comme « Noël avant la date ». Ce message d’un préfet démontre clairement que l’Etat français n’a pas peur de censurer les citoyens qui considèrent que défendre ses frontières et stopper l’immigration est une bonne chose. C’est extrêmement grave et inquiétant.

    C’est d’autant plus préoccupant que l’opération des Identitaires n’avait été entachée d’aucune illégalité et d’aucune violence ! Le Parquet n’avait d’ailleurs rien pu leur reprocher, au grand dam de l’immense majorité des journalistes français qui, tout d’un coup, se révélaient comme des défenseurs d’une justice sévère et expéditive…

    Laurent Solly, de sarkozyste à censeur soumis au politiquement correct

    Le directeur général de Facebook France est Laurent Solly [photo]. Ce haut fonctionnaire et préfet est un sarkozyste pur et dur. Il a d’abord été conseiller technique de l’ancien président, avant d’être son chef de cabinet au ministère de l’Économie. Il est même directeur adjoint de la campagne de 2007 de Sarkozy. Une campagne au cours de laquelle il déclare : « La réalité n’a aucune importance, il n’y a que la perception qui compte. » Après sa période de haut-fonctionnaire et homme politique, il entre au groupe TF1en 2007 puis chez Facebook en 2013. C’est donc cet ancien représentant de la droite « dure » qui a cédé à la pression de la Dilcrah pour censurer la page d’une structure souhaitant la défense des frontières françaises.

    La privatisation de la censure d’Etat

    Le mécanisme de cette censure inique est également frappant. Il inaugure ce qui semble devenir la future norme dans en post démocratie française : l’Etat, via la Dilcrah, décide d’une censure contre une structure ou une personne et l’entreprise exécute. Les victimes sont privées de toute garantie judiciaire. Voilà le nouveau monde de Macron, voilà ce que la patrie du libre-débat est devenue sous les assauts de politiquement correct : une Corée de l’Ouest."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • 1er mai : Face à la gauche radicale, les syndicats ne font plus le poids

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    Ce qui s'est passé à Paris le 1er mai - un terrorisme en action en plein centre-ville - ne nous renseigne pas seulement sur la virulence de l'ultragauche mais aussi sur la déchéance syndicale.

    On se paye de mots, en effet, avec le syndicalisme français qui n'a de représentativité que celle qu'on lui reconnaît par habitude, facilité et lâcheté. (5% d'adhérents dans le secteur privé, 7% dans le secteur public !). 

    Les troupes ont fondu, vieilli, les militants sont partis au Front National ou chez Mélenchon, les ex-gros bras de la CGT d'antan sont de vieux messieurs démotivés. Comme le PCF somme toute, qui n'a pour ainsi dire plus d'électeurs ni d'organisations militantes dignes de ce nom. Et encore moins de capacité révolutionnaire comme jadis. Tout cela ce sont des souvenirs. Ne restent plus que des bureaux, des apparatchiks à hauts salaires et des services comptables pour gérer les subventions et les aides diverses. Des coquilles vides. Le décompte des manifestants des grandes démonstrations de force se faisait jadis pour Paris et quelques grandes villes. Pour produire des chiffres de participation un peu moins ridicules, les syndicats, la police et les médias donnent désormais des résultats nationaux. 250 000 ? 140 000 ? Pour toute la France, cela ne fait plus grand chose. Le mythe révolutionnaire du Grand soir a fait long feu et le syndicalisme français, divisé, discrédité et exsangue, est une immense faillite, même s'il conserve, par le jeu de quelques minorités, un pouvoir de nuisance résiduel dont Emmanuel Macron fait en ce moment l'expérience. 

    Place donc dans la rue aux terroristes de la gauche radicale face à laquelle, désormais, les appareils syndicaux ne font plus le poids. Finis, en effet, les grands services d'ordre musclés de la C.G.T. ou du P.C.F. qui, il fut un temps pas si lointain, les auraient expulsés sans coup férir, ce premier mai.

    Nous n’avons plus affaire aujourd’hui à la révolution prolétarienne mais à la violence pure, aveugle et nihiliste.   

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Dossier spécial Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [2]

    René Cassin devant le Haut Tribunal Rabbinique

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafautearousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Face au nazisme, l’appel de Londres 

    L’avancée des troupes allemandes l’oblige à quitter la France. Le 23 juin 1940 il s’enfuit vers le Royaume-Uni où il reçoit « du consul de Grande-Bretagne à Paris un document lui donnant le statut d’agent officiel du gouvernement de Sa Majesté. »[1] Le 29 juin il rencontre de Gaulle qui la veille a été reconnu chef des Français libres par Churchill ; il est chargé de préparer un projet d’accord entre les deux hommes qui permettra « de donner un statut juridique aux troupes qui reconnaissent l’autorité du Général, tout en leur assurant un financement britannique. »[2] Ce gouvernement républicain en exil au Royaume-Uni prend le nom de Comité français de libération nationale (CFLN). Si Cassin est rapidement mis au placard par de Gaulle, qui le marginalise « en le cantonnant à son administration »[3], il devient en revanche « l’une des figures majeures du camp allié. »[4] 

    Ardent partisan du cosmopolitisme, l’exil à Londres est l’occasion pour René Cassin d’apporter une « contribution capitale (…) à la pensée des droits de l’homme »[5] et de dessiner les contours des futures Nations unies : « Avec d’autres exilés londoniens, il commença à examiner les buts de guerre alliés afin de faire sortir du conflit un ʽʽnouvel ordre internationalʼʼ démocratique. »[6]

    Les convictions politiques de Cassin s’avèrent en pleine adéquation avec celles de l’élite britannique. Notamment il « admirait l’institut royal pour les affaires internationales de Chatham House ; il appréciait la revue de presse étrangère qu’il lui fournissait. C’était […] un groupe d’experts indépendants investis dans des recherches et débats sur des questions qui intéressaient le Foreign Office. »[7] Ce think tank est la plus ancienne coterie mondialiste, l’ancêtre des plus connus Groupe Bilderberg, Council on Foreign Relations et Commission Trilatérale. 

    En plus de son poste de commissaire national à la justice et à l’instruction auprès du gouvernement en exil dirigé par de Gaulle, René Cassin devient président de l’Alliance israélite universelle (AIU), fondée au XIXe siècle par Isaac-Adolphe Crémieux. Il « se voit chargé par de Gaulle de reprendre les rênes d’une institution grâce à laquelle ʽʽtous les Juifs d’Orient parlent le français et ont adopté notre culture comme la leurʼʼ. »[8] Sa défense du judaïsme va de pair avec son combat pour les droits de l’homme : « Cassin était tout désigné pour […] parler au nom de la France libre sur les droits de lʼHomme. Depuis 1940, comme ferme défenseur de la SDN, il avait prôné de nouvelles initiatives sur ce projet, et après la création des Nations unies, le 1er janvier 1942, il avait appelé à fonder cette organisation sur une affirmation des droits de lʼHomme plus ferme et plus ample que celle sur laquelle avait reposé la SDN. »[9] 

    Alors que le 31 juillet 1945, Cassin est nommé vice-président du Conseil d’État, il est également chargé après-guerre de rédiger l’architecture philosophique de l’ONU. Cette mission aboutit à la présentation, le 10 décembre 1948 à Paris, de la DUDH devant l’assemblée générale de l’ONU. Pour Cassin l’enjeu est de « limiter la souveraineté de l’État et faire avancer le droit de recours des individus contre la violation de leurs droits, par les États où ils vivent »[10]. Il entend que soit inaugurée l’ère de la justice universelle. Cet idéal qui l’anime résulte de la congruence qui existe entre la pensée républicaine issue de 1789 et le judaïsme moderne. 

    Un chef de sa communauté 

    Les premières responsabilités qu’a eues Cassin dans l’engagement auprès de ses coreligionnaires étaient celles d’administrer lʼAIU : il « se rendit en Palestine où il resta du 15 janvier au 18 janvier 1942. Il s’y présenta lui-même comme le champion des liens entre Français et Britanniques au Moyen-Orient. Il vit aussi que les Arabes aussi bien que les juifs répondaient positivement à de Gaulle et à la France libre. Il fut particulièrement frappé, là comme au Liban, par le succès de lʼAIU qui faisait flotter le drapeau de la langue française et des valeurs républicaines. Il en serait le président l’année suivante (son engagement actif dans lʼAIU remontait à cette mission). »[11] 

    Chef de lʼAIU à partir de 1943, Cassin le restera trente années durant, devenant « l’une des premières personnalités juives »[12] du monde. L’« universaliste juif laïque »[13] qu’il est « joue le rôle d’une sorte de ministre des Affaires étrangères de la communauté juive francophone »[14]. Ce statut important, il lʼacquiert dans le contexte des affres de la Seconde Guerre mondiale : « Après 1943, il a une sorte de circonscription à représenter : un monde juif, et il sʼy emploie à Paris, à Casablanca, à New York et à Jérusalem. La guerre a quasiment fait de lui un homme dʼÉtat juif. »[15] Dès le milieu des années 1940 il devient ainsi un homme puissant, fort dʼun vaste réseau dont la dimension est internationale. Dans la famille Cassin, il nʼest pas le seul à occuper une fonction importante à lʼintérieur de sa communauté : « Son frère Fédia joua un rôle dirigeant dans la communauté juive de Marseille : il présidait le consistoire et le Bʼnai Bʼrith. »[16] 

    Lʼhorreur de cette guerre face au nazisme convainc Cassin de la pertinence de lʼidéologie sioniste : il « était une personnalité officielle française au sionisme, du moins après 1945. »[17] Pas au point, cependant, de faire son alyah en Israël après sa création, en mai 1948 : « Cassin était un sioniste de la diaspora, un homme convaincu que les Juifs qui souhaitaient vivre une vie collective en Palestine devaient être libres de le faire. »[18] En tant que président de lʼAIU, Cassin a fait pression pour accélérer la naissance de lʼÉtat hébreu et faciliter la migration des Juifs en Eretz Israël : « lʼAlliance faisait tout ce quʼelle pouvait pour promouvoir la partition de la Palestine et la création de lʼÉtat dʼIsraël. Le 9 juin 1947, Cassin lui-même signa et envoya au secrétaire général de lʼONU, Trygue Lie, un ʽʽMémorandum de lʼAIU sur le problème palestinienʼʼ, qui plaidait sans équivoque la cause de la création dʼun État. Après la Shoah, faciliter lʼimmigration juive en Palestine ʽʽest le premier devoir de la communauté internationaleʼʼ. »[19] 

    Sans conteste il « était un sioniste dévoué au sens où sa loyauté envers Israël était très profonde, et de plus en plus au fur et à mesure que passaient les années »[20]. Cet attachement sincère et fort explique pourquoi il « fit adhérer lʼAIU au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), fondé en 1944 pour coordonner la restauration de la communauté juive »[21] vivant en France. Mais les convictions de Cassin se heurtèrent avec la politique menée par le général de Gaulle, qui, selon les termes de Pierre Bloch, « nʼétait ni antisémite, ni prosémite. Il ignorait le problème. Il nʼy avait pour lui que des Français. »[22]  (A suivre)  • 

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 140.

    [2]  Ibid., p. 148.

    [3]  Ibid., p. 146.

    [4]  Idem.

    [5]  Idem.

    [6]  Idem.

    [7]  Ibid., p. 202.

    [8]  Catherine Nicault, La France et le sionisme. 1897-1948. Une rencontre manquée ?, Paris, Calmann-Lévy, 1992, p. 203.

    [9]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 208.

    [10]  Ibid., p. 270.

    [11]  Ibid., p. 195.

    [12]  Ibid., p. 368.

    [13]  Ibid., p. 378.

    [14]  Idem.

    [15]  Ibid., p. 379.

    [16]  Ibid., p. 399.

    [17]  Ibid., p. 381.

    [18]  Ibid., p. 386.

    [19]  Ibid., p. 383.

    [20]  Ibid., p. 396.

    [21]  Ibid., p. 399.

    [22]  Cité par Daniel Amson, op. cit., p. 8

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    Dossier spécial Mai 68

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Mais quand va-t-on se débarrasser de Zemmour ?, par Caroline Parmentier

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    9106-20180505.jpgIls repartent à la charge. Les chiens de garde du camp du bien, la grande meute bobo n’est jamais parvenue à se débarrasser complètement d’Eric Zemmour qui continue inlassablement à rentrer dans le lard des vaches sacrées du système et à marcher à rebours de l’idéologie dominante.

    Le CSA a adressé une mise en demeure à Europe 1 à la suite des propos tenus sur son antenne par Eric Zemmour le 17 octobre dernier dans l’émission « Village médias », présentée par Philippe Vandel. L’éditorialiste du Figaro a en outre été condamné jeudi pour « provocation à la haine religieuse » pour des « propos islamophobes ».

    Dans l’affaire d’Europe 1, Zemmour répondait à l’époque aux diffamations et à l’appel au boycott d’Omar Sy qui demandait que le journaliste soit chassé de la télé : « Il ne faut plus qu’Eric Zemmour soit invité parce que c’est un criminel. Il a été condamné pour incitation à la haine raciale », avait déclaré l’acteur sur la même radio.

    Zemmour avait alors répliqué : « Je voudrais simplement lui signaler qu’un criminel, c’est quelqu’un qui commet un crime. » Avant d’ajouter : « Je sais bien qu’entre Trappes et Hollywood, il n’a pas eu le temps de maîtriser la langue française. »

    Pour cette dernière phrase du polémiste, le CSA a estimé que Philippe Vandel « avait fait preuve d’une insuffisante maîtrise de l’antenne alors qu’étaient tenus des propos véhiculant des stéréotypes stigmatisants à l’égard des habitants de certaines villes » (sic). Sans préciser si la saillie était plus méprisante pour Trappes ou pour Hollywood.

    Le gendarme de l’audiovisuel a donc mis en demeure la société Lagardère Active Broadcast, éditrice de la radio Europe 1, de se conformer à ses obligations « en vertu desquelles elle est tenue de promouvoir les valeurs d’intégration et de solidarité, de contribuer aux actions en faveur de la cohésion sociale et de lutter contre les discriminations, et, d’autre part, de conserver la maîtrise de son antenne ». Quelle belle mission de rééducation des esprits aux valeurs de la diversité, du vivre-ensemble et de la dilution dans le communautarisme, que celle du CSA ! On le savait mais là c’est du noir sur blanc (si l’on ose dire).

    Islamophobe toujours

    Zemmour a également été condamné par la cour d’appel de Paris à 5 000 euros d’amende pour « provocation à la haine religieuse » pour avoir déclaré en 2016 dans l’émission « C à vous », sur France 5, qu’il fallait donner aux musulmans « le choix entre l’islam et la France ». Il avait rappelé la stricte vérité à savoir que la France vivait « depuis trente ans une invasion » et que « dans les innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées » se jouait une « lutte pour islamiser un territoire », « un djihad ». La cour d’appel a estimé que ces deux passages « visaient les musulmans dans leur globalité et constituaient une exhortation implicite à la discrimination ».

    En revanche, la cour n’a pas retenu trois autres passages pour lesquels Eric Zemmour avait été condamné en première instance. Il avait ainsi affirmé que « tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas », considéraient les djihadistes comme de « bons musulmans ». En plus de l’amende, le journaliste a été condamné à verser un euro de dommages et intérêts à l’association CAPJPO-EuroPalestine qui le poursuivait et 3 000 euros pour les frais de justice.

    Dans le viseur du CSA depuis plusieurs mois, RTL, où Eric Zemmour tient une chronique matinale, a déjà été mise en demeure en décembre. En cas de « récidive », le CSA peut décider de sanctions, comme la suppression d’une tranche de publicité, la lecture d’un communiqué d’excuses lors d’un journal télévisé ou une amende qui peut aller jusqu’à 3 % du chiffre d’affaires.

    Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du 4 mai 2018

    https://fr.novopress.info/

  • CHRISTIANE TAUBIRA, LA MADONE DES MIGRANTS, EST DE RETOUR…

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    Il y avait longtemps que Christiane Taubira ne nous avait gratifiés de son auguste et délicieuse personne. Était-ce pour envoyer à ses bien-aimés compatriotes un virtuel joli bouquet de muguet qu’elle s’est exprimée, le 30 avril 2018 ? En fait de muguet, ce sont plutôt des chardons par charrettes entières que l’ancien garde des Sceaux a déversés sur les Français !

    Regard dur, voix tranchante, ton qui enfle au fur et à mesure de sa diatribe savamment étudiée, Taubira table sur l’émotion et la culpabilisation, jamais sur la raison. Comment, « nous sommes 67 millions et nous sommes terriblement effrayés à l’idée d’accueillir 24.000 personnes » ? ironise-t-elle. Cela dirait même « des choses terribles sur nous », poursuit « l’icône » nationale. « Nous » ? Ah, pardon, Christiane n’est pas de ceux-là.

    Madame Taubira pleure ainsi sur cette bagatelle de 24.000 personnes, « notamment les femmes, les jeunes filles, les enfants éperdus » – représentant pourtant, selon nombre d’autorités et organismes associatifs, une écrasante minorité parmi les migrants – qui « [risqueraient] tout ça juste pour pouvoir s’inscrire aux allocations familiales » ? Allons donc ! Christiane Taubira dénonce « des imbécillités aussi énormes, aussi énormes » [deux fois, NDLA], aussi incompréhensibles, aussi absurdes ».

    Mais de quel côté se situe le « sens de la réalité très dilué », pour reprendre les mots de Mme Taubira, de ces sans-cœur de Français, alors qu’Emmanuel Macron lui-même affirmait, devant des étudiants américains, le 25 avril, que « 90 % des gens venant d’Afrique viennent pour des raisons économiques » ? De quel côté se trouve le « sens de la réalité très altéré » quand, à ces 24.000 passages en force, s’ajoute une immigration légale en constante augmentation ? Ah, mais elle a raison, Christiane Taubira, on ne va quand même pas mégoter pour 24.000 migrants alors qu’on a délivré 205.000 titres de séjour en 2015, 227.550 en 2016 et 262.000 en 2017 !

    Alors, est-ce réaliste de continuer, n’en déplaise à Taubira, quand depuis des années l’on constate que le vivre ensemble dont se gargarisent les immigrationnistes a engendré tout l’inverse, avec des communautarismes de plus en plus exacerbés ?

    Dans quel monde vit l’ex-indépendantiste guyanaise qui déplorait pourtant que les Guyanais finissent par être dépossédés de leur terre, pour se focaliser sur « 24.000 personnes en détresse » au sein desquelles se glisseront fort possiblement quelques terroristes islamistes, et occulter celle de millions de Français qui ne peuvent plus se soigner, qui subissent un environnement terriblement dégradé, à qui l’État impose de s’adapter à des coutumes rétrogrades et qui pleurent encore leurs morts assassinés ?

    Sur Brut, Christiane Taubira nous a donc fait sa grosse colère. Peut-être qu’elle se languit, depuis qu’elle est à la retraite. Alors, elle hausse le ton, l’autoritaire Christiane Taubira pour qui ces dizaines de milliers de clandestins supplémentaires pleins de vigueur sont loin de représenter « toute la misère du monde ».

    Il manque une « parole politique forte » pour dénoncer « ces imbécillités énormes, incompréhensibles, absurdes » que répandent ces idiots de Français insensibles à la détresse du monde entier ? Christiane se verrait bien y remédier ? Non merci, la démocrate Taubira ne nous manque pas.

    http://www.bvoltaire.fr/christiane-taubira-madone-migrants-de-retour/

  • Presse à scandales : pour quelle réalité ?

    Le Point vient de publier un long article à charge contre la communauté de Riaumont, qui serait impliquée dans un vaste scandale de pédophilie. Il semble assez complexe de démêler le vrai du faux, l'article se nourrissant du scandale pour pratiquer l'amalgame. On peut estimer en effet que celui qui a écrit ce qui suit maîtrise mal le sujet :

    "Cette dernière [la Congrégation pour la doctrine de la foi] a pour objectif de réintégrer au sein de l'Église les traditionalistes et partisans du rite tridentin, qui consiste notamment à faire la messe en latin [sic]."

    On y lit aussi, à la fin de l'article, que l'abbé Régis Spinoza est

    "un ancien de Riaumont mis en cause dans une affaire de maltraitance dans une enquête ouverte par le parquet de Bourges".

    Il est facile de pratiquer l'amalgame, puisque l'on se souvient en effet que l'Institution l'Angélus, près de Bourges, a été fermée l'an dernier, notamment sur la base d'accusations d'abus sexuels. Or, un an après, sans nouvelle donnée par la presse qui s'était pourtant repue du scandale, il semble que ces accusations ne reposent en fait sur rien. Nous avons interrogé Me Alexandre Varaut, avocat de l'abbé Spinoza, afin de savoir comment évolue l'affaire de l'Angélus :

    Où en est l'affaire de l'Angélus, démarrée en juin 2017 ?

    Cette affaire a démarré en fanfare avec une perquisition menée simultanément par la gendarmerie, l’URSSAF, la répression des fraudes, etc…

    Dans les jours qui ont suivi, le procureur de la République a donné deux conférences de presse évoquant notamment de possibles accusations d’agressions sexuelles qui ont mis le feu aux poudres.

    Malheureusement, de telles accusations contre un prêtre catholique dirigeant une école privée hors contrat rencontrent toujours leur public …

    Il faut bien reconnaître que le procureur de Bourges a très rapidement rectifié  cette erreur initiale et s’est refusé à des poursuites injustifiées contre l’abbé Spinoza sur ces questions de nature sexuelles. Près d’un an après ce sont des accusations abandonnées.

    Quelles charges sont retenues contre l'abbé Spinoza, directeur de cette institution ?

    L’abbé est aujourd’hui poursuivi pour deux raisons.

    La première relève de la qualification de violence sur quelques enfants. Il s’agit en réalité de simples gifles.

    Il faut bien comprendre que nous sommes dans le cadre d’un internat et que l’abbé Spinoza n’est pas simplement un directeur mais aussi un éducateur par délégation des parents. Il doit donc agir parfois comme les parents l’auraient fait et cela a pu aller dans certaines circonstances exceptionnelles jusqu’à une gifle, ce qui n’a jamais entrainé la moindre blessure physique. Il est vrai que l’époque admet de moins en moins ces corrections, même lorsqu’elles sont données par les parents.

    Il est par ailleurs reproché à l’abbé Spinoza d’avoir utilisé des bénévoles de manière excessive et en place de travailleurs salariés. C’est une accusation qui est factuellement contestée. Elle montre aussi combien le bénévolat est mal accepté et suspecté.

    Quelles sont les prochaines étapes juridiques ?

    L’abbé Spinoza a été mis en examen il y a près d’un an pour ces faits de travail dissimulé et de violence et il espère toujours être entendu par les juges d’instruction pour s’en expliquer. Il y a eu durant ces derniers mois un nombre incroyable d’actes d’instruction comme s’il s’agissait d’une grave affaire criminelle et bien évidemment aucun n’est venu corroborer la moindre accusation, bien au contraire.

    Nous sommes donc bien sereins pour la suite des évènements même si nous savons que nous aurons à lutter contre beaucoup de préjugés hostiles à l’enseignement catholique privé et malheureusement à quelques règlements de compte de la part d’anciens amis pas toujours très glorieux…

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • BANQUET CAMELOTS LE DIMANCHE 17 JUIN 2018 :

    Outre le fait que l’occasion soit un repas, l’événement dépasse la simple table des gourmets, car au sein du Groupe d’Action royaliste ce rendez-vous est une sorte d’agora pour nous retrouver, n’ayant pas de locaux et n’en désirant pas. Cet événement permet d’entendre des orateurs et partager quelques idées dans une bonne ambiance de rires et de chants. Nous y apprenons à nous connaître, organiser actions diverses et groupes d’études comme à préparer objectifs et stratégies. une table de presse permet d’acquérir livres et revues, objets divers et outils pour répandre nos idées. Les nouveaux venus sont accueillis et intègrent parfois nos rangs et rares sont ceux qui ne reviennent pas…

    INSCRIVEZ-VOUS : contact@actionroyaliste.com

    http://www.actionroyaliste.com/

  • L’Union européenne fait semblant de lutter contre l’évasion fiscale

    Le Conseil pour les affaires économiques et financières (ECOFIN), rassemblant les ministres de l’économie et des finances de l’Union européenne, s’est réuni en décembre dernier à Bruxelles pour discuter notamment des politiques de lutte contre l’évasion fiscale. Alors que les révélations des « Paradise Papers » rappelaient l’ampleur du phénomène, les décisions issues de cette réunion ne sont pas à la hauteur des enjeux. La liste noire de paradis fiscaux tant attendue a été considérablement réduite, excluant notamment tout pays de l’Union européenne, et n’est pas accompagnée de sanctions coordonnées. De leur côté, les propositions de réformes de la taxation des multinationales comportent des failles majeures.

    Après avoir étudié la situation de 92 pays en matière de lutte contre l’évasion fiscale, l’Union européenne n’en retient donc que 17 sur sa liste noire des paradis fiscaux. Parmi ces États dits « non-coopératifs » on trouve, entre autres, le Panama, la Tunisie, les Emirats arabes unis, Trinité et Tobago. Mais comme pour les précédentes listes, établies notamment par l’OCDE, l’impact de celle-ci risque d’être nul et masque mal l’absence de détermination politique à en finir avec l’évasion fiscale.

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