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  • Gilets jaunes : le samedi noir – Journal du vendredi 7 décembre 2018

    Sécurité / Gilets jaunes : le samedi noir

    La capitale en état de siège. Samedi, l’acte 4 des gilets jaunes s’annonce agité… le président de la république a annoncé prendre la parole lundi, et le contenu de son discours pourrait bien dépendre de l’intensité de la mobilisation.

    Société / Lycéens, une polémique pour rien

    Immigration / Le Sénat met à mal la politique migratoire

    A quelques jours de la ratification du pacte mondial sur les migrations, le Sénat a rejeté le budget du projet de loi asile et immigration, jeudi. Un budget jugé insuffisant au vu des enjeux migratoires.

    Europe / Vox rencontre avec les nationalistes espagnols

    Avec un victoire historique en Andalousie le mouvement nationaliste espagnol Vox rejoint les nombreux partis populistes qui montent en Europe. Rencontre avec le journaliste José Javier Esparza.

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-le-samedi-noir-journal-du-vendredi-7-decembre-2018

  • Charles de Meyer : “J’irai manifester demain et ma conscience catholique sera tranquille.”

    Charles de Meyer : “J’irai manifester demain et ma conscience catholique sera tranquille.”

    Charles de Meyer écrit sur Facebook :

    J’irai manifester demain et ma conscience catholique sera tranquille.

    Nous pouvons recevoir ci et là des appels à ne pas participer aux manifestations demain. Ils viennent souvent de relais d’influence de l’Eglise.

    Cette position me semble intenablePour des raisons dont il ne s’agit pas de débattre ici, l’Eglise est identifiée par la ruralité française comme une des institutions qui l’a le plus abandonnée. Le départ du curé a précédé de beaucoup celui du bureau de poste. Est-ce vraiment être ouvert au « signe des temps » que de se ranger, encore une fois, du côté du pouvoir et de ne pas entendre le pays réel ?

    Je comprends mal l’appel au jeûne. Nous autres croyants n’avons pas que des estomacs. Nous avons aussi des bras et des jambes pour agir et manifester. Nous avons toute l’année pour jeûner et prier pour une société fraternelle mais nous devons aussi affronter le réel et force est de constater qu’il sera samedi davantage dans les mobilisations que dans les salles paroissiales. Qui peut juger de la prière du coeur de ceux qui seront dans les rues ?

    Je remarque sur cette question comme sur d’autres une tendance à ne pas vouloir avoir de parole forte et accessible sur de longues périodes puis à tenter la pirouette d’une journée de recueillement pour réagir. Je me souviens du très beau texte de monseigneur Centène pendant les Bonnets Rouges. Et de combien les Bretons furent reconnaissants de sa publication. J’ai honte quand je lis le communiqué de la CEF évoquer : « Des changements profonds qui marquent notre société, des choix politiques mal compris accentuent le sentiment d’exclusion. » Il n’y a pas de sentiment d’exclusion, il y a des pauvres qui sont sciemment abandonnés à leurs sorts. Monseigneur Aupetit le dit parfaitement dans son texte : « Comme archevêque de Paris, je comprends la peine de ceux qui manifestent pacifiquement et luttent pour conserver une vie digne »

    L’archevêque de Paris insiste alors sur la nécessite de construire un dialogue. Et il a raison. Mais avec qui dialoguer ? Faut-il ronronner des caresses du discours des Bernardins ou « oser notre risque » auprès des manifestants samedi ? Le dialogue s’établit-il prioritairement avec ceux qui crient leur souffrance ou avec ceux qui arborent leur arrogance ? Ou alors s’agit-il de nous enfermer dans notre caricature et discuter « expertise en humanité » entre nous, loin des évènements, loin des gens, loin des mobilisations politiques ?

    Je lisais dernièrement le Raison du Cleuziou sur les cathos d’aujourd’hui. Il souligne l’incompréhension entre les générations, ou plutôt les “types”, catholiques. Je crois que les appels à ne pas aller manifester en sont encore une preuve flagrante. Après trente ans de levain dans la pâte, des influenceurs dépassés nous invitent à ne pas être intégralement dans le monde, jusque dans les moments ou la justice est délicate et les choix difficiles. Alors oui, allons dialoguer, mais allons dialoguer dans le réel, et même si certains tombent dans des écarts malheureux, la majorité se sera bravement salie les mains, abîmée les poumons de lacrymo et délestée quelques neurones par coups de tonfas. Ce sera bien moins chiant qu’une intervention de patron du cac 40 sur la doctrine sociale de l’Eglise et certainement plus efficace.

    https://www.lesalonbeige.fr/charles-de-meyer-jirai-manifester-demain-et-ma-conscience-catholique-sera-tranquille/

  • La Petite Histoire – Gilets jaunes : une jacquerie moderne qui peut tout changer ?

    On entend souvent revenir, dans certains médias, le terme « jacquerie » pour qualifier la révolte des Gilets jaunes. Historiquement, une jacquerie est une révolte paysanne, et cela s’explique surtout par le fait qu’à l’époque, 95% de la population appartenait au monde paysan. Aujourd’hui, les choses ont beaucoup évolué – rarement pour le mieux – et ce schéma ne s’applique plus. Malgré tout, quelques similitudes sont à souligner, et la véritable question à se poser est la suivante : à l’instar de certaines révoltes médiévales, les Gilets jaunes peuvent-ils triompher ?

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-une-jacquerie-moderne-qui-peut-tout-changer

  • Merkel se meurt, Merkel est morte

    Angela Merkel vient elle-même programmer le clap de fin de sa carrière politique. Tirant, avec un courage rare chez les politiques, la conclusion de ses récents revers électoraux, celle qui fut l'un des hommes politiques les plus puissants de la première partie du XXIe siècle referme la page d'une vie publique bien remplie sans paraître manifester la moindre émotion. Comme trois décennies plus tôt, le 9 novembre 1989 apprenant la chute du mur de Berlin, elle était rentrée tranquillement chez elle afin d'être en forme le lendemain matin au travail.

    Merkel se meurt, Merkel est morte ! Bossuet me pardonnera ce plagiat sans lyrisme. Mais l'analyste politique ne peut que s'étonner de voir le chancelier allemand programmer son départ comme s'il ne concernait pas Angela Merkel - et quasiment écrire l’épitaphe d'une inconnue.

    Peut-être, en définitive, le grand écart des opinions, voire des idées politiques aura-t-il été trop difficile. Fille d'un pasteur de l’Allemagne de l'Est que sa proximité idéologique avec le régime avait fait surnommer « le Rouge », Angela était devenue pour l'Allemagne tout à la fois le symbole du libéralisme achevé et de la réussite politique. Une petite fille de derrière le rideau de fer tutoyant les grands de ce monde, l'image était belle !

    Une politique sans convictions

    Nombreux, pourtant, sont ceux qui lui ont reproché de n'être pas politique, de n'avoir pas même de convictions très ancrées. Et sans doute était-elle plus pragmatique qu'animée par une flamme. Et cela a payé. Mais la flamme s'est éteinte.

    Le grand écart encore ! On ne savait plus trop bien si elle se voulait chef de file de l'Union européenne ou la première des Allemands, et, dé part et d'autre, on finissait par la suspecter de n'être pas sincère. En définitive, ce pragmatisme l'a tuée. Et, depuis qu'elle a annoncé son retrait de la CDU et à terme de la politique, les candidats à sa succession se font légion. Avec d'autant plus d'avidité, sans doute, qu'elle avait également perdu son aura au sein de sa famille politique.

    Sa retraite est certes sage, qui lui évite une chute brutale. Elle n'en est pas moins risquée. Car, des difficultés actuelles, Angela Merkel pourrait sortir par le haut. N'ayant plus de perspective politique, n'étant plus candidate à quoi que ce soit, il lui est donné, en quelque sorte, d'agir enfin sans tenir compte dû qu'en dira-t-on politicien. Les Allemands, pour beaucoup, et de plus en plus, l'attendent à ce tournant.

    Il ne semble pas cependant qu'elle en ait, aujourd'hui, le courage. Tourner le dos au marasme européen, revenir sur sa politique migratoire, répondre enfin à l’appel de son peuple. Il lui faudrait sortir du chemin, somme toute bien balisé, dans lequel elle s'est enfoncée - au point sans doute de créer une ornière.

    On en est très loin ! Pour complaire à ses partenaires d'un gouvernement pourtant en déshérence, elle a renforcé, ces derniers temps, sa politique d'immigration. Elle continue, de la même manière, d'évoquer un « nouvel élan » pour une Union européenne dont les peuples ne cessent de se détourner de plus en plus visiblement.

    Comme tant d'autres de ses partenaires, Angela Merkel aura tout perdu pour avoir cru que l'on pouvait se passer des peuples. De son peuple. Celui qui - pourtant ! - vous a fait roi, et dont vous êtes le garant.

    Stérilité des idéologie

    Les grandes idées, fussent-elles généreuses, ne sauraient suffire. Car la case « élections » est toujours là. Et les électeurs veulent du concret et, pourquoi ne pas le dire ? de l'identité. Si l'on veut persister dans une voie contraire, il faudrait sans doute supprimer, à défaut des peuples, les élections.

    Car c'est bien l’élection qui a sonné l’hallali pour Angela Merkel. Elle a eu l'intelligence de le comprendre sans attendre que d’autres résultats viennent aggraver sa situation. Mais elle part en laissant là les gravats. Pire ! Elle a passé la surmultipliée avant d'annoncer abandonner les rênes. C'est un triste pari sur l'avenir

    Il y a pire, peut-être, sur le plan strictement politique. En prenant, au fil des années, le contre-pied des positions de la droite qu’elle était censée incarner, Angela Merkel a noyé les lignes de partage, rendu flou le paysage. Il n'y a plus guère aujourd'hui de différence réelle, sur le plan social notamment, d'un bout à l'autre de l'échiquier politique. Ce n'est certes pas le cas de la seule Allemagne, bien au contraire. Mais c'est sans doute plus marquant à Berlin où le poids de l'histoire contemporaine avait pesé longtemps. La droite avait mis des décennies a s'affirmer, à faire admettre qu’elle ne portait pas, sous le fallacieux prétexte qu'il s'affirmait national, l'héritage d'un socialisme honteux.

    En allant à Bruxelles, comme ses prédécesseurs allaient à Canossa, Angela Merkel a permis que l'on pointe du doigt cette revendication d'identité. Pour faire plaisir aux nouveaux maîtres, pour suivre leur mouvement, elle a cherché à la noyer sous les flots des migrants. Les électeurs ne s'en sont pas laissés conter pour autant. Ils ont redressé la tête, et Angela a perdu la sienne.

    Hugues Dalric monde&vie 15 novembre 2018

  • Après nous le déluge ? Nous y sommes.

    gilets-jaunes-champs-elysees-300x171.jpgFrance Inter dans toute sa splendeur: le sociologue et homme  de gauche Alain Touraine était l’invité hier de  l’émission Le téléphone sonne, chargé de répondre et de commenter  les questions et analyses d’auditeurs… soigneusement triés par le standard. Admirons le tour de force,   jamais pendant cette heure de débat les mots  Europe  ou immigration n’ont été prononcés ( sauf une fois par M. Touraine  pour préciser  qu’il s’agissait bien sûr de continuer à accueillir des immigrés) alors que notre soumission aux dogmes euromondialistes sont au cœur du déclin français, de la  crise sociale, économique, identitaire qui frappe la France depuis des décennies.

    Même indécence de la part des ministres et  élus macronistes  qui  manient   l’inversion accusatoire pour mettre  en garde l’opposition et les gilets jaunes les plus désespérés  sur leurs  responsabilités  supposées  dans les violences (passées et à venir), alors  qu’elles ne sont que le fruit des politiques menées par une Caste persuadée que les Français étaient des veaux taillables et corvéables à merci, que la  France en tant  que nation  libre et souveraine devait sortir de l’histoire. Certes, Emmanuel Macron paye aujourd’hui  l’addition pour tous ses prédécesseursMitterrand le Maastrichtien précipitant  après le libéralisme giscardien le déclassement de la France;  les deux septennats pour rien  du  calamiteux et petit faiseu  social-démocrate   Chirac qui avait agité  le thème de  la fracture sociale mais sans avoir le courage, la lucidité  de   la soigner;  Sarkozy l’américain  qui a imposé avec le complicité du PS  la constitution  européenne rejetée en 2005  par les Français , et qui a laissé grandes ouvertes les vannes de l’immigration; et Hollande,  synthèse toutes les lâchetés de tous les immobilismes, de tous les mensonges d’une coterie prête à tout pour se maintenir en place. Après nous le déluge ? Nous y sommes. 

    Ce samedi sera peut-être  déterminant  pour l’avenir de ce gouvernement,  dans l’attente d’une nouvelle  manifestation des gilets jaunes,  décrite par avance comme factieuse, antirépublicaine, émeutière par essence.  Autrement  plus préoccupante  pour l’avenir de notre pays, est selon nous  la capacité des Français à comprendre ce nouveau coup d’accélérateur à l’immigration massive qu’entendent donner les lobbies cosmopolites et antinationaux. Nous voulons parler bien sûr à ce pacte de l’Onu sur les migrations, dit pacte de Marrakech, que nous évoquions mercredi, objet d’une conférence de presse de Marine en début de semaine,  sur lequel le RN a été le premier grande formation politique à alerter nos compatriotes. Emmanuel Macron n’a pas renoncé, contrairement à  de nombreux autres pays, à engager  la signature de la France en avalisant ce pacte. Tout juste vient-il de décider de ne pas se rendre à Marrakech la semaine prochaine mais d’y envoyer un représentant pour accomplir cette forfaiture…

    Pour autant, se félicite Bruno Gollnisch,  la gravité de la menace est bien perçue par de nombreux Français et bien évidemment par beaucoup de  gilets jaunes. Invitée de LCI  le 4 décembre,  Laétitia Dewalle, une des porte-paroles de  cette mobilisation populaire,  a posé franchement la question : «Notre pouvoir d’achat est en difficulté. Avons-nous la capacités économiques et financières de pouvoir les (migrants, NDLR) intégrer ?» Le site de l’hebdomadaire Valeurs actuelles l’a signalé, «Malgré des appels à l’apaisement de la part de certains collectifs de  gilets jaunes  depuis l’annonce de l’Élysée de suspendre d’un an la taxe carbone, l’acte IV de la mobilisation (de ce) samedi devrait se révéler tout aussi impressionnant. Pour cause : nombreux sont les manifestants à redouter la signature par le chef de l’État d’un pacte de l’ONU sur les migrations les 10 et 11 décembre à Marrakech, au Maroc (…). D’heure en heure, publications sur internet et appels à la pétition pullulent. Celui de Maxime Nicolle, une des figures les plus identifiées du mouvement, a récolté depuis sa mise en ligne mardi près de 38 000 signatures. Sur Twitter, une vidéo de Damien Rieu, ancien porte-parole de Génération identitaire, appelant à la mobilisation contre le document onusien, a cumulé plus de 36 000 vues (…). Dans une vidéo  (…) Virginie Vota, autre  gilet jaune, met en garde contre une  vaste stratégie de manipulation de l’opinion publique  au service de l’immigration, à grand renfort de surveillance des médias, des  propos journalistiques  et de  traque de tous les discours relevant des ‘effets négatifs de l’immigration’Une méfiance que partage en tout cas Marine Le Pen, qui s’est indignée sur Twitter de l’éducation des médias  que promouvrait ce pacte»

    Ce sont des jours, des semaines, des mois, des  années décisives qui attendent nos compatriotes,  les peuples des  nations européennes. Ce sera le sursaut salvateur ou la marche accélérée vers la dissolution, la submersion, la nuit mondialiste. Encore une fois, comme souvent au cours de  notre longue  histoire, le peuple français montre le chemin de la renaissance, de la résistance face à l’oppression. Quoi qu’il advienne il y aura un avant et un après cette fronde des gilets jaunes. Signalons  pour conclure notre propos  à l’adresse de nos lecteurs, cette pertinente analyse de M.  Eric Juillot sur le blogue Les crises  qui  replace cette mobilisation dans sa profondeur et sa   perspective historiques. Haut les cœurs!

    https://gollnisch.com/2018/12/07/apres-nous-le-deluge-nous-y-sommes/

  • BHL s’étouffe : Véronique Lévy pour les Gilets Jaunes et contre le Pacte mondial pour les migrations

    Véronique Lévy, sœur de Bernard-Henri Lévy, convertie au catholicisme et adepte d’un certain politiquement incorrect, vient encore d’afficher des prises de position qui vont faire s’étouffer son mondialiste de frère.

    Sur le Pacte mondial pour les migrations :

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    https://www.medias-presse.info/bhl-setouffe-veronique-levy-pour-les-gilets-jaunes-et-contre-le-pacte-mondial-pour-les-migrations/102046/

  • Le Pacte de Marrakech n’engage pas la France : intox

    Le Pacte de Marrakech n’engage pas la France : intox

    Depuis 48h on nous explique que le Pacte de Marrakech n’engage pas la France. Il y a dans ce texte (à lire ici) 48 fois (sur 41 pages) la formulation “nous nous engageons”…

    Soit ce pacte est inoffensif, mais alors pourquoi signer un texte inutile et controversé, soit, bien que non contraignant, il servira de moyen de pression sur les Etats, et alors il faut refuser de le signer…

    https://www.lesalonbeige.fr/le-pacte-de-marrakech-nengage-pas-la-france-intox/

  • Les maires, piégés par l'impôt...

    L’exonération totale progressive de la taxe d’habitation voulue par Macron ne fait pas que des heureux. À commencer par les élus locaux, au premier rang desquels les maire.   

    En principe, chaque collectivité territoriale dispose de sa propre fiscalité pour mettre en œuvre sa politique et ses décisions, ce qui la rend responsable devant ses électeurs qui sont aussi ses contribuables. Or, un phénomène prend de l’ampleur : Le remplacement des recettes fiscales locales par des compensations de l'État, le législateur ayant pris l'habitude ces dernières années de voter des mesures conduisant soit à redistribuer le bénéfice des impôts locaux, soit à offrir aux contribuables un certain nombre d'allégements, exonérations, abattements ou dégrèvements. Décidés au niveau national et non local, ces dispositifs ne peuvent que contrarier les politiques budgétaires mises en œuvre par chaque collectivité. Pour rétablir, il est donc normalement prévu que chaque mesure; législative diminuant les recettes locales soit compensée par l'État.

    Très vite est cependant apparu l’effet néfaste du système non seulement la compensation n’est que partielle mais en plus elle contribue à une ingérence, qui plus est irresponsable, toujours plus grande de l'État dans les affaires locales. Les élus locaux sortent échaudés des précédentes expériences, notamment la pseudo-disparition en 2010 de la taxe professionnelle (remplacée par une contribution économique territoriale qui rapporte finalement autant…) accompagnée d'une redistribution de la fiscalité locale des ménages, les communes récupérant à cette occasion toute la taxe d'habitation au détriment des départements qui recevaient en contrepartie la partie régionale de la taxe foncière. La réforme était censée se faire à recettes fiscales constantes pour les collectivités, l'État compensant à l'euro près leurs pertes fiscales éventuelles. Or, les élus constatent aujourd'hui que l'État ne finance par, exemple que 39 % des exonérations législatives et que si les compensations d'exonérations représentent encore 5,8 Mds€ en 2018, c'est 1,2 Mds€ de moins qu'il y a 6 ans.

    Cette « idée nouvelle » a un air de déjà vu

    Au vu de cela, on imagine aisément combien l’affaire de la taxe d'habitation donne aujourd'hui des sueurs froides aux maires, uniques destinataires de la taxe d'habitation, puisque ce sont cette fois-ci plus de 20 Mds€ qui sont concernés (en ne retenant que la taxe afférente à la résidence principale, seule à bénéficier pour l'instant de la mesure d'exonération).

    Les édiles craignent que sa disparition ne provoque pour leurs communes un véritable séisme fiscal. Sur environ 62 Mds€ de recettes fiscales des communes, 22 Mds€ proviennent de la taxe d'habitation, 20 Mds€ de la taxe foncière, 7 Mds€ de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et 13 Mds d'autres impôts votés au niveau national souvent sans marge de manœuvre locale. Sans taxe d'habitation, les communes resteront donc maîtres de moins de la moitié de leurs recettes (taxe foncière et TEOM), et courront ainsi le risque de voir leur budget mis pour ainsi dire sous tutelle. D'autant que l'État réitère sa méthode traditionnelle d'une prise en charge seulement provisoire des allégements fiscaux, en les figeant au taux existant à l’entrée en vigueur de la mesure. La commune doit ainsi savoir que si elle veut augmenter ses taux, elle réintroduira une taxe d'habitation à la charge de ses administrés, au risque de se livrer elle-même à la vindicte populaire.

    Or, dans le même temps, le législateur ne cesse de charger de nouvelles dépenses la barque des collectivités locales, qui doivent alors trouver de nouvelles recettes pendant qu on leur interdit le recours aux anciennes. Ce qui est d autant plus périlleux pour elles que, à la différence de l'État, elles n’ont pas le droit de présenter un budget en déséquilibre ni d'emprunter pour financer leur fonctionnement. Le combat n’est donc pas égal et le gouvernement a beau jeu d'utiliser la fiscalité locale pour ses manœuvres politiques. Les collectivités sont ainsi progressivement devenues dépendantes du bon vouloir fiscal de l'État, comme le montre ce seul chiffre 105 Mds€ de transferts financiers de l'État vers les collectivités territoriales, pour un budget total de 233 Mds€. Tout cela à coups de dotation, allocation, compensation et transfert de recettes fiscales (TVA, droits d’enregistrement, électricité etc.) savamment maîtrisés grâce aux nouvelles "variables d’ajustement" et autres mécanismes complexes de péréquation permettant à l'État de ne finalement jamais perdre au change, ainsi qu'en témoigne l’évolution des précédents dégrèvements ou allégements.

    La disparition annoncée de la taxe d'habitation est donc un projet gagnant pour le seul gouvernement qui fait faire tout le travail par les collectivités locales, affiche une baisse d'impôt sans relâchement effectif de la pression fiscale (notons d'ailleurs la multiplication de petites taxes annexes GEMAPI, aménagement etc.) et renforce son contrôle sur les collectivités, notamment sur le maire qui a sans doute le grave défaut de demeurer, pour le citoyen, le dernier interlocuteur politique de chair et de sang.   

    Manuel Calambra monde&vie  15 novembre 2018