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  • La France subit-elle une immigration de peuplement ?

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    Par Paul Tormenen, juriste ♦ La politique d’immigration de la France peut-elle être qualifiée de peuplement ? Les termes habituellement utilisés sont issus des catégories administratives : regroupement familial, études, asile, travail, etc. Pourtant, selon Paul Tormenen, différentes caractéristiques d’une véritable politique de peuplement par l’immigration seraient bien présentes dans notre pays.

    La politique d’immigration de peuplement est déclinée en une série de mesures et d’actions administrées par le pouvoir politique. Elle s’applique tant dans la gestion des entrées sur le territoire national que dans la gestion des migrants légaux et clandestins présents en France. Des mesures récentes ne viennent que renforcer cette tendance.

    La politique de peuplement en matière d’arrivées d’étrangers

    Les entrées illégales : La maîtrise des frontières est une dimension essentielle de ce qui « fait nation ». La France a abdiqué cette prérogative en signant l’accord de Schengen en 1985. Cet accord permet cependant dans certaines circonstances une suspension temporaire de la libre circulation entre pays européens. Compte tenu de la pression migratoire et de la menace terroriste, le contrôle des frontières nationales a été rétabli jusqu’en avril 2019. Mais comme l’indique une note des autorités françaises adressée au Conseil de l’Union Européenne (1), « il ne s’agit pas de contrôles systématiques mais d’une possibilité de procéder à des vérifications d’identité aux frontières, par dérogation aux règles de la libre-circulation dans l’espace Schengen ».

    Les conséquences de la politique de contrôle aléatoire et non systématique des entrées sur le territoire sont tangibles. Par exemple dans la ville de Bayonne, près la frontière franco-espagnole, une centaine de clandestins arrivent chaque jour, souvent en taxi, comme le relate la presse quotidienne régionale (2). Plus globalement, le Pôle national d’analyse migratoire estime que le nombre de clandestins qui entrent annuellement en France est passé de 26 000 en 2014 à 79 500 en 2017 (3).

    Le gouvernement a délibérément décidé de ne pas procéder, à tous les points de passage aux frontières, à des contrôles systématiques et continus. La frontière franco-espagnole est ainsi devenue la nouvelle porte d’entrée des clandestins dans notre pays (4). L’immigration de peuplement est donc favorisée dans le cas des entrées illégales par le laxisme du pouvoir politique dans sa gestion des frontières.

    Les entrées légales : L’immigration de peuplement est également organisée par l’octroi de titres de séjour toujours plus nombreux. Des spécialistes de la question (5) en soulignent l’ampleur depuis plusieurs années, ainsi que les transformations que ce phénomène implique dans la société française. Les chiffres de l’INSEE montrent une envolée depuis 2012 des premiers titres de séjour délivrés à des immigrés extra-européens (6), ceci bien que notre pays ne brille pas par sa cohésion sociale et le dynamisme de son économie. 262 000 nouveaux titres de séjour ont ainsi été délivrés en 2017. Le fait que l’immigration de travail soit très minoritaire dans le nombre de premiers titres de séjour délivrés illustre la volonté d’organiser une immigration de peuplement. C’est-à-dire une action délibérée visant à accroitre la population du pays avec des étrangers.

    La politique de peuplement passe par la répartition administrée des mineurs étrangers et des demandeurs d’asile

    La politique de peuplement passe également par l’accueil inconditionnel des mineurs étrangers et des demandeurs d’asile et leur répartition sur le territoire.

    Les jeunes étrangers sont de plus en plus nombreux à se prévaloir de leur minorité pour demander une prise en charge au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Ils seraient selon les chiffres officiels 40 000 en ce début d’année (7). Le phénomène a pris une telle ampleur que de nombreux départements connaissent une saturation de leurs capacités d’accueil. Pour « résoudre » ce problème, ou à tout le moins en réduire les effets, le gouvernement a décidé par Décret ministériel pris en 2016 d’appliquer une clef de répartition des orientations des mineurs étrangers. L’objectif est de « répartir de manière proportionnée les mineurs entre les départements » (8). Il en résulte que des départements qui étaient jusqu’à maintenant à l’écart des flux d’immigration se voient imposer de fait la création de structures d’accueil pour les jeunes étrangers et/ou de les loger à l’hôtel (9). On commence à assister à des arrivées en nombre de jeunes étrangers dans les chefs-lieux et autres communes de départements, à la recherche d’une prise en charge impliquant hébergement, nourriture, loisirs, formation et recherche d’emploi.

    Les demandeurs d’asile sont également de plus en plus nombreux dans notre pays (10). Près de 120 000 ont fait cette démarche en 2017. A l’arrivée, seule une minorité se verra reconnaitre le statut de réfugié. Il est vrai que le « benchmarking » (comparaison entre pays) tourne souvent à « l’avantage » de la France (11). Les règles françaises permettent à des ressortissants de pays sûrs de demander l’asile et de s’inscrire dans le processus d’assistance sociale (demande d’asile, prise en charge, allocations, etc.). Ainsi, les ressortissants d’Albanie et d’Haïti figurent parmi les pays en tête du nombre des demandes d’asile en France (12). Des pays que l’on ne peut pas considérer comme des « zones de conflit ». Le phénomène a atteint une telle ampleur que la Cour des comptes parlerait de l’asile en France comme d’une nouvelle filière d’immigration clandestine (13).

    Comme pour les mineurs étrangers, les structures d’accueil, essentiellement présentes dans les métropoles, sont arrivées à saturation. A tel point que les centres d’hébergement d’urgence prévus pour les SDF logent des demandeurs d’asile et que des campements sauvages émergent dans différentes villes. L’étude d’impact de la Loi asile et immigration (14) fait le constat en février 2018 que « les flux de demandeurs d’asile sont en constante progression dans certains territoires. Les régions de l’Île-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes, des Hauts-de-France et du Grand-Est sont principalement concernées ».

    Sous l’impulsion du Président de la République qui a fait en septembre 2017 de la « mise à l’abri » des migrants, indistinctement légaux et clandestins, une priorité (15), des centres d’accueil et d’hébergement voient le jour dans de nombreux points du territoire. La Cimade, une association d’aide aux migrants, en dresse une cartographie impressionnante (16). Des crédits toujours plus importants sont alloués pour créer de nouvelles structures (17).

    Pour y établir les migrants, une répartition administrée a également été mise en place avec la Loi asile et immigration promulguée en 2018 (article 13) (18). Cette répartition des demandeurs d’asile est organisée selon un schéma national d’accueil. « Le projet de loi entend équilibrer la répartition de ces flux sur le territoire national » et « mettre en place un mécanisme d’orientation directive des demandeurs d’asile vers une région déterminée dans certaines conditions », peut-on lire dans l’étude d’impact du projet de Loi. Si les demandeurs d’asile ayant obtenu une réponse positive auront le choix de s’établir où bon leur semble, ils auront été préalablement répartis de façon administrée et installés en différents points du territoire. Comme le relate l’Observatoire du journalisme, la presse quotidienne régionale annonce les ouvertures de nouvelles structures d’accueil pour les demandeurs d’asile et mineurs étrangers en province comme autant de bonnes nouvelles (19).

    On le voit, la politique du gouvernement aboutit à accueillir un nombre toujours croissant d’étrangers en France. L’immigration de peuplement est rendue possible par :

    • l’absence de maîtrise des frontières nationales,
    • un nombre croissant et élevé de titres de séjour délivrés,
    • l’accueil inconditionnel des mineurs étrangers et demandeurs d’asile,
    • le nombre dérisoire de reconduites à la frontière ou dans le pays d’origine,
    • la répartition administrée sur le territoire des mineurs étrangers et des demandeurs d’asile.

    En matière de flux, les entrées en France, tous motifs confondus, ne font qu’augmenter. Les jeunes étrangers et demandeurs d’asile présents sur le territoire sont répartis en différents points du pays en application de ratios, les départements les moins pourvus étant sommés de rattraper rapidement un retard sans doute considéré comme insupportable. Nous sommes donc en présence d’une politique gouvernementale visant à organiser un peuplement sur l’ensemble du pays. Quant à l’avis de la population, c’est un autre problème…

    Paul Tormenen 05/01/2018

    (1) « Les contrôles aux frontières prolongés jusqu’en avril 2019 ». Le Figaro. 5 octobre 2018.

    (2) « Afflux de clandestins à la frontière franco-espagnole : un problème de prise en charge pour les médias ». OJIM. 12 novembre 2018

    (3) « Les frontières avec l’Italie et l’Espagne sous pression ». Le Figaro. 19 mars 2018

    (4) « Pourquoi l’Espagne est devenue la nouvelle route des migrants ». Le Progrès. 22 octobre 2018.

    (5) « Immigration, la catastrophe, que faire ? ». Jean-Yves Le Gallou. 2016. « Une guerre sans fin ». Pierre Lellouche. 2017. Les ouvrages de la démographe Michèle Tribalat et de Jean-Paul Gourévitch.

    (6) « Les chiffres de l’immigration en France ». Le Figaro. 20 juin 2018.

    (7) « Congrès de l’ADF-Départements, l’amorce d’un dégel ? ». Assemblée des Départements de France. 18 novembre 2018

    (8) Décret 2016-840 du 24 juin 2016. Legifrance. JO 26 juin 2016. Décision du 26 avril 2018 fixant pour l’année 2018 les objectifs de répartition proportionnée de l’accueil des mineurs. JO 10 mai 2018.

    (9) « Montpellier, la situation complexe de ces mineurs étrangers protégés ». Le Midi Libre. 2 novembre 2018.

    (10) « La France débordée par les demandes d’asile ». Le Figaro. 29 août 2018.

    (11) « Oui, les migrants font du benchmarking ». Le Figaro. 1er juin 2018.

    (12) Chiffres clefs. Demandes d’asile. Ministère de l’intérieur. 12 juin 2018.

    (13) « Ce que révèle le rapport confidentiel de la Cour des comptes sur le droit d’asile ». 20 minutes. 13 avril 2015.

    (14) Etude d’impact. Projet de Loi asile et immigration. Assemblée nationale. 20 février 2018.

    (15) « Emmanuel Macron veut « une réorganisation en profondeur » de la politique d’asile et d’immigration ». La Gazette des communes. 6 septembre 2017.

    (16) Dispositif d’accueil des demandeurs d’asile, état des lieux. Cimade. 18 novembre 2018.

    (17) Rapport sur le projet de Loi de finances. Assemblée nationale. 11 octobre 2018.

    (18) Loi n° 2018-778 du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée. Article 13. JO 11 septembre 2018.

    (19) « L’accueil des migrants en maisons de retraite vu par la PQR : un filet d’eau tiède ». OJIM. 13 mai 2018.

    https://www.polemia.com/france-subit-immigration-peuplement/

  • Un leader des “gilets jaunes” appelle à retirer l'argent des banques

    distributeur-billets.jpgSur Facebook, le “gilet jaune” Maxime Nicolle, alias “Fly Rider”, appelle chaque manifestant à retirer l’argent des banques, pour créer un phénomène de “panique bancaire”.
    Toutes les méthodes sont bonnes pour atteindre ses objectifs. Le « gilet jaune » Maxime Nicolle a lancé un appel sur Facebook, lundi 7 janvier, rapporte Capital. Celui de retirer son argent de la banque pour déstabiliser le système. 
    « Nous allons faire peur à l’Etat » 
    « On va retourner aux urnes mais en passant par le distributeur », annonce sur Facebook celui qui est devenu un des leaders du mouvement des « gilets jaunes ». L’opération, nommée le « référendum des percepteurs », consiste à retirer simultanément le maximum d’argent aux distributeurs de billets. « Beaucoup de gens vont retirer leur argent des banques. Beaucoup, beaucoup, beaucoup », prévient-il. Avec un simple objectif : créer ce qu’on appelle un « bank run » ou « panique bancaire ». L’initiative a, en fait, été lancée la veille par un autre « gilet jaune » : « Pour l’Acte IX, nous allons faire peur à cet Etat en toute légalité et sans la moindre violence », annonce un certain Tahz San sur Facebook. « Nous savons tous que les pouvoirs du pays ne sont pas entre les mains du gouvernement mais dans celles des banques. Si les banques faiblissent, l’Etat faiblit aussitôt. […] Samedi nous allons tous voter en retirant notre argent pour lui imposer le RIC en urgence », poursuit-il.
    [...]
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  • Gillets Jaunes: La colère s'explique!

  • Depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, le PDG de Renault Carlos Ghosn n’est plus résident fiscal en France

    Selon les informations recueillies par franceinfo, Carlos Ghosn est locataire, depuis 2002, d’un appartement à Amsterdam. Cette adresse servirait avant tout de résidence fiscale à Carlos Ghosn qui a souhaité quitter la France en 2012 avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Bercy refuse de confirmer.

    […]

    Un appartement à 8 000 euros par mois à Amsterdam

    Selon les informations recueillies par franceinfo, Carlos Ghosn est locataire, depuis 2002, d’un appartement à Amsterdam. Un appartement – avec vue sur un parc, dont le loyer de 8 000 euros est payé par Nissan -, dans lequel Carlos Ghosn s’installe quand il assiste aux réunions de l’alliance.

    Mais selon une source proche du dossier contactée par franceinfo, cette adresse sert avant tout de résidence fiscale à Carlos Ghosn qui a souhaité quitter la France en 2012 avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande.

    […]

    France Info

    http://www.fdesouche.com/1138821-depuis-2012-le-pdg-de-renault-carlos-ghosn-nest-plus-resident-fiscal-en-france

  • « Les principes libéraux sont en train de voler en éclats » [2]

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    Cet article (Figarovox, 31.12) est long, raison pour laquelle nous l'avons publié en deux parties, hier et aujourd'hui. Mais il est capital, surtout dans ses conclusions qui démontrent le grand retour du politique, sa reprise en mains de l'économique, la fin prévisible du néolibéralisme et du multilatéralisme mondialistes. A lire dans sa totalité.  LFAR     

    La mort du multilatéralisme 

    Tensions commerciales, fin du cycle de croissance américain, contexte international déprimé, division au sein de l'administration américaine sur les politiques budgétaires et monétaires… On le voit, cette fin d'année 2018 n'incite guère à l'optimisme pour 2019. Aussi, la question que se posent aujourd'hui la plupart des économistes n'est pas de savoir s'il y aura ou non une récession l'année prochaine (celle-ci semble acquise) mais si cette récession était à l’image de 2001, de courte durée, ou si elle s’accompagnerait d'un effondrement plus brutal comme ce fut le cas en 2008. 

    En réalité, ce ne sera certainement ni 2001, ni 2008. Ce qui se passe aux États-Unis et plus largement dans le monde relève d'une logique nouvelle et d'un profond tournant dans la gouvernance économique. 

    Premier bouleversement : la politique de Trump acte la mort du multilatéralisme. Cette fin touche de nombreuses organisations internationales, en premier lieu l'ONU et ses agences, dont l'Organisation internationale du travail (OIT) qui n'est plus depuis longtemps un lieu de de développement du droit social. Mais c'est surtout l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui connait la crise existentielle la plus grave. Depuis l'échec du cycle de Doha, acté en 2006, les accords commerciaux se négocient et se signent de manière bilatérale, sans l'aval de l'OMC, à l'initiative des pays riches. Des accords qui excluent presque systématiquement les pays les moins avancés. Plus grave, l'Organe de règlement des différends (ORD), chargé de résoudre les contentieux commerciaux entre pays ne fonctionne plus qu'au ralenti et pourrait définitivement cesser toute activité en décembre 2019. En effet, les États-Unis bloquent le renouvellement des juges. Alors qu'ils devraient être sept pour un fonctionnement optimal, il n'en reste plus que trois, dont deux titulaires d'un mandat qui s'achève fin 2019. 

    L'ORD apparaît surtout totalement dépassé par les conflits commerciaux qui ne cessent de se développer. La gestion unilatérale du commerce international par l'administration Trump crée en retour des représailles tout aussi unilatérales de la part de ses partenaires commerciaux. Impossible d'instruire judiciairement ces conflits alors qu'ils ne cessent de se multiplier. À force, les nouvelles relations commerciales à la sauce Trump menacent de rendre caduc tous les traités commerciaux multilatéraux négociés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Donald Trump n'est pourtant pas le seul responsable de l'affaiblissement du multilatéralisme économique. De fait, la manière dont les États-Unis tentent de s'accorder de nouveaux privilèges commerciaux n'est pas sans rappeler la manière dont l'administration Obama a fait plier le secret bancaire suisse en imposant aux banques du monde entier l'extraterritorialité de son droit national… ou, pour remonter plus loin encore, la manière dont Nixon mit subitement fin au système monétaire de Bretton Woods en renonçant (de manière là aussi unilatérale) à assurer la convertibilité en or du dollar. 

    Une reprise en main du politique sur l'économie 

    Le mythe d'une économie mondiale qui serait organisée autour de règles décidées en commun a vécu. La gestion contemporaine de l'économie en revient à un ordre mondial originel, bien éloigné de celui anticipé par George Bush senior en 1990. Ainsi, le nouvel ordre mondial qui émerge n'est pas celui de la règle mais celui d'un ordre fondé sur la logique des rapports de force, qui pousse chaque pays à mettre ses armes économiques au service de ses seuls intérêts. Ce passage d'une gestion par la règle à une gestion par la force suppose le retour du pouvoir politique et de sa capacité à agir de manière discrétionnaire. 

    3447786819.2.jpgVoilà qui permet de mieux comprendre les tensions actuelles entre Donal Trump et la Fed. En effet, derrière le conflit relatif au niveau des taux d'intérêt se trouve une question bien plus fondamentale : une banque centrale doit-elle être indépendante du pouvoir politique ? Lorsque vendredi 21 décembre, Bloomberg annonce que le président américain a demandé à ses conseillers s'il était possible de démettre Powell (photo) de ses fonctions, la presse américaine et la plupart des économistes ont crié à l'hérésie. Interrogé par le Washington Post, le Sénateur démocrate Mark Warner, membre de la Commission bancaire sénatoriale, a parfaitement résumé le sentiment général : « Ce que le Président ne comprend pas, c'est que la politique monétaire doit être séparée de la politique. Toute mesure prise pour démanteler l'indépendance de la Fed serait non seulement inappropriée, mais menacerait les institutions qui protègent notre État de droit.» 

    Mais dans un monde où les règles s'affaiblissent et où les rapports de force deviennent prédominants, ne serait-ce pas Trump qui aurait raison ? La doctrine selon laquelle la banque centrale doit être strictement indépendante du pouvoir politique repose sur l'idée qu'il faut à tout prix éviter l'interférence du politique sur l'économie. C'est une doctrine d'obédience libérale qui consiste à mettre la politique monétaire sur une sorte de pilotage automatique confié à un comité d'experts chargés de créer un cadre favorable à l'épanouissement des marchés. 

    Mais dans un monde où l'incertitude domine et où la gestion économique est un important levier d'action, on ne peut plus gérer la politique monétaire en s'extrayant de toute considération politique. Prenons la crise des pays émergents. Le principal problème de pays tels que l'Argentine ou la Turquie c'est que leurs entreprises ont profité des taux faibles pour emprunter en devises étrangères, notamment en dollars. La hausse des taux américains met ces entreprises en difficulté et l'effondrement de leurs monnaies les rend insolvables. Ces pays auraient donc besoin d'un dollar plus faible et d'une politique monétaire qui ne restreigne pas trop vite l'accès à la liquidité. Or, une gestion purement administrative de la politique monétaire américaine par la Fed est incapable de prendre ces questions en considération. 

    L'ère de la gouvernance économique illibérale

    Du point de vue de Trump au contraire, les négociations commerciales difficiles dans lesquels il est plongé impliqueraient des alliés et donc une capacité à utiliser la politique monétaire comme une arme de négociation vis-à-vis de pays tiers. Hérésie économique ? Ce qui est sûr c'est que l'affaiblissement des règles et le retour de la souveraineté politique sur les marchés impliquent de reconsidérer l'ensemble des vérités établies auxquelles nous nous sommes habitués. Car c'est une véritable gouvernance économique illibérale qui est en train d'émerger aux États-Unis, mais également en Chine et en Russie. 

    C'est la raison pour laquelle le prochain retournement économique n'aura rien à voir avec ceux de 2001 et de 2008. Les principes libéraux qui ont tracé les grandes lignes de l'économie mondiale au cours des dernières décennies sont en train de voler en éclat. La politique qui avait été mise à distance de la sphère économique et des marchés au nom d'une gouvernance d'experts d'inspiration libérale est en train de faire son grand retour. Aussi, si une crise économique apparaît aux États-Unis en 2019 elle ne manquera pas d'ouvrir une nouvelle ère dont la gestion marquera le grand retour des politiques économiques souveraines. C'est une ère à laquelle l'Union européenne, avec son système institutionnel extrêmement rigide, figé dans l'idéologie des années 80 et 90, n'est absolument pas préparée. (FIN)    

    David Cayla est économiste, maître de conférences à l'université d'Angers. Il a notamment publié L'Économie du réel (De Boeck Supérieur, 2018) et a contribué à l'ouvrage collectif, coordonné par Henri Sterdyniak, Macron, un mauvais tournant (Les liens qui libèrent, 2018).

    David Cayla

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Un axe Rome-Varsovie pour un « nouveau printemps européen »

    Un axe Rome-Varsovie pour un « nouveau printemps européen »

    Matteo Salvini a déclaré mercredi à Varsovie que l’Italie et la Pologne seraient les « protagonistes du nouveau printemps européen » qu’il appelle de ses voeux pour réformer l’Union européenne.

    « l’Europe s’est habituée pendant des années à parler de l’axe franco-allemand, nous nous préparons à avoir un nouvel équilibre et une nouvelle énergie en Europe ».

    « La Pologne et l’Italie seront, absolument, les protagonistes de ce nouveau printemps européen, de cette renaissance des vraies valeurs européennes avec moins de finances, moins de bureaucratie et plus de travail, plus de famille et surtout plus de sécurité ».

    « La sécurité ne s’obtient pas en aidant les contrebandiers, les trafiquants et les ONG complices, mais en défendant le droit de chaque pays à protéger ses frontières. Celui qui cède au chantage de Bruxelles ou des ONG rend un mauvais service non seulement aux Italiens, mais à tous les Européens ».

    https://www.lesalonbeige.fr/un-axe-rome-varsovie-pour-un-nouveau-printemps-europeen/

  • Yves Cochet propose de limiter les naissances en France pour mieux accueillir les migrants chez nous

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    “Limiter nos naissances nous permettrait de mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes”. C’est le projet pour sauver la planète décrit par Yves Cochet, membre d’Europe Ecologie Les Verts, dans un entretien au Nouvel Observateur. Considérant que les pays occidentaux polluent le plus, ce militant remplaciste souhaite qu’ils cessent d’enfanter. Il s’agirait, selon cet ancien ministre de Lionel Jospin, du premier geste écologique.

    Pour inciter les peuples blancs à disparaître pour laisser la place aux immigrés, Yves Cochet propose de supprimer les allocations familiales à partir du troisième enfant. Un projet de Grand Remplacement écologique qualifié par l’essayiste Laurent Alexandre de « masochisme suicidaire ».

    Curieusement, Yves Cochet omet de remarquer que l’immigration vers l’Europe conduit à augmenter l’empreinte carbone des immigrants venant de pays moins développés. Une mesure écologique serait donc d’arrêter cette immigration massive !

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  • Taxer les classes moyennes plutôt que les « riches » : le honteux rétropédalage du pouvoir sur la taxe d’habitation

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    La politique du gouvernement d’Emmanuel Macron devient de plus en plus choquante et injuste. Le mépris des classes moyennes et la morgue du Président sont à l’origine du mouvement des gilets jaunes, mais le locataire de l’Élysée n’a rien appris et continue dans la même veine : pressurer les soi-disant « nantis » qui gagnent plus de 3.600 euros par mois.

    Le gouvernement avait promis, à la mi-2018, de supprimer la taxe d’habitation pour tous en 2021. Cette générosité générerait un trou de 23,8 milliards dans le budget car, en principe, cette taxe aurait dû être compensée, à l’euro près, par l’État, les collectivités locales ne pouvant se passer de cette manne. Or, vu la façon désastreuse dont nos comptes sont tenus, cet effort apparaît comme insupportable pour nos finances exsangues. Le gouvernement a, un moment, agité l’idée d’augmenter la CSG ou la TVA, des impôts intéressants pour des « serial taxeurs », car ils s’appliquent à tous, pauvres comme riches, et, de ce fait, rapportent beaucoup. Faire passer de 20 à 21,5 % le taux de la TVA aurait suffi à compenser le déficit. Mais vu la fronde des gilets jaunes, le pouvoir n’a sans doute pas eu le courage d’affronter la colère populaire qui n’aurait pas manqué d’éclater.

    Il se rabat donc sans honte vers une autre solution : revenir sur l’exonération totale et obliger les 20 % des plus « aisés » à payer la taxe d’habitation. Le gain attendu sera de huit milliards, presque autant que ce qui vient d’être concédé en décembre par M. Macron. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a sans vergogne écarté l’idée de réintroduire l’impôt sur la fortune, qui ne rapporterait que trois milliards. Seront donc spoliés, non les millionnaires, mais, par exemple, les couples sans enfant qui touchent ensemble 4.150 euros par mois, soit 2.075 euros chacun. Est-on riche si on perçoit un peu plus que le salaire moyen ? Bien sûr que non, on continue à faire partie des classes modestes ! Mais le pouvoir n’en a cure. Pour préserver le pouvoir d’achat des 1 % les plus riches, il pressure ceux qui ont un salaire à peine convenable. Et, comble de l’hypocrisie, il prétend s’appuyer derrière une demande des gilets jaunes, alors que jamais cette question n’a été mise en avant par le mouvement. Seul l’ISF est réclamé à cor et à cri.

    Ce maintien va faire très mal. L’État ne va compenser qu’en partie l’abandon de la taxe d’habitation. Tous les prétextes seront bons pour ne donner que la moitié ou les deux tiers des sommes promises, et ces fonds ne seront concédés qu’en culpabilisant les collectivités locales, décrites par le pouvoir comme dépensières alors qu’au sommet de l’État, on gaspille les deniers publics. Il manquera de six à dix milliards par an aux communes et elles les trouveront en augmentant l’impôt foncier et la taxe d’habitation pour ceux qui la payent encore : une catastrophe pour les classes moyennes dites supérieures.

    Seul espoir : du côté du Conseil constitutionnel qui avait montré les dents, il y a quelques mois, au sujet de cette suppression de la taxe d’habitation pour tous… sauf pour certains. Le principe d’égalité devant l’impôt avait été rappelé. Le gouvernement avait, alors, annoncé la suppression totale avant d’envisager, aujourd’hui, de revenir en arrière. L’entreprise de bricolage fonctionne à plein.

    http://www.bvoltaire.fr/taxer-les-classes-moyennes-plutot-que-les-riches-le-honteux-retropedalage-du-pouvoir-sur-la-taxe-dhabitation/

  • Papacito sur le boxeur de CRS et la poursuite du mouvement des Gilets Jaunes à Sud Radio