Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • La fin des Néandertaliens pourrait s’expliquer par une baisse de la fécondité, causée par le partage de ressources avec Homo Sapiens

    […]
    Des chercheurs du CNRS ont développé un modèle mathématique simple pour simuler des scénarios capables de mener à la disparition des humains néandertaliens en 10.000 ans ou moins, ce qui est la durée pendant laquelle les scientifiques pensent que le déclin s’est produit.

    En faisant varier les paramètres et en intégrant le peu de choses qu’on sait sur ces anciens humains, les auteurs concluent que certaines hypothèses ne sont pas vraisemblables: par exemple, une augmentation de la mortalité infantile ou adulte liée à des conflits ou des épidémies: « Cela porte à une disparition trop rapide de la population néandertalienne! » écrit à l’AFP Silvana Condemi, anthropologue à l’université d’Aix Marseille et coauteure de l’étude.

    « En revanche, une très légère baisse de fertilité mais exclusivement pour les femmes les plus jeunes (moins de 20 ans) permet d’obtenir la disparition de la population dans les temps connus », poursuit-elle. « Cette baisse de la fertilité est très faible mais elle est suffisante sur un temps long pour faire disparaître Neandertal. »

    Peut-être que l’arrivée d’Homo sapiens a conduit à une très progressive pression sur la nourriture disponible pour les néandertaliens. « Une réduction de la nourriture, donc de calories, est préjudiciable pour les grossesses », dit Silvana Condemi.
    […]

    MSN Actualité

    http://www.fdesouche.com/1215167-la-fin-des-neandertaliens-pourrait-sexpliquer-par-une-baisse-de-la-fecondite-causee-par-le-partage-de-ressources-avec-homo-sapiens

  • Sébastien Chenu: "Avec Emmanuel Macron, les libertés publiques reculent, le chaos est constant"

    Le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu, invité d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC ce jeudi, a considéré qu'"avec Emmanuel Macron, les libertés publiques reculent, le chaos est constant depuis deux ans". 
    "Il a mis les Français dans la rue les uns contre les autres, de par ses politiques', a-t-il déclaré.


     


    Sur le même thème lire aussi:
    ➜ Sébastien Chenu: «Emmanuel Macron doit des excuses aux Français»
    ➜ Pour Sébastien Chenu (RN), Emmanuel Macron a fait "un bras d'honneur aux gilets jaunes"

    https://www.peupledefrance.com/2019/08/sebastien-chenu-macron-libertes-publiques-reculent-chaos.html

  • L’IGPN : la machine à mentir du ministère de l’Intérieur

    L’IGPN : la machine à mentir du ministère de l’Intérieur

    L’inspection générale de la police nationale (IGPN) est le service à compétence nationale chargé du contrôle des directions et des services de la direction générale de la police nationale et de la préfecture de police. C’est ce que l’on appelle communément “la police des polices”.

    Le dernier rapport de l’IGPN, sur le décès de Steve, noyé dans la Loire suite à une manifestation à Nantes, suscite l’ire et l’ironie des réseaux sociaux. La publication du rapport de l’IGPN juste après l’authentification du corps montre une volonté politique de se dédouaner immédiatement de toute faute. Christophe Castaner est sur la sellette.

    Lire la suite

  • Allemagne : Selon Friedrich Merz, figure de premier plan des chrétiens-démocrates, l’extrême droite gagnerait du terrain dans les forces de l’ordre

    Alors que l’Allemagne fait face à une résurgence de la droite nationaliste, Friedrich Merz, figure de premier plan des chrétiens-démocrates, s’inquiète de la situation dans l’armée et la police, qui selon lui se tournent de plus en plus vers l’extrême droite. Des propos qui font polémique dans le pays.

    Et les députés de la commission [du ministère de l’Intérieur] disent que nous sommes en train de perdre une partie des forces de police, au profit de l’AfD” affirme Friedrich Merz dans une interview ce dimanche au Bild. Selon lui, il est nécessaire d’agir pour stopper cet effritement électoral qui profite à la droite nationaliste. Mais aussi pour éviter que ces idées ne s’ancrent trop fortement au sein de ces institutions. Et l’ancien député conservateur de poursuivre : “J’ai beaucoup d’amis et de proches qui travaillent pour l’armée et la police. Ils me racontent l’ambiance là-bas, combien les gens se sentent abandonnés par leurs supérieurs.” […]

    Courrier International

    http://www.fdesouche.com/1244059-allemagne-selon-friedrich-merz-figure-de-premier-plan-des-chretiens-democrates-lextreme-droite-gagnerait-du-terrain-dans-les-forces-de-lordre

  • Immigration : soyons réalistes !

    guigue.jpg

    2823528833.jpgEléments n° 179  cliquez ici

    Le dernier numéro de la revue  Eléments est, comme ses précédents, riche par la diversité de ses thèmes abordés et, mieux encore, par leur pertinence. Si le thème central est un regard acerbe sur Emmanuel Macron, il nous a paru opportun d’en extraire une partie de l’entretien avec Bruno Guigue* sur l’immigration. Selon notre homme, énarque et normalien, les nationaux instrumentalisent trop ce thème.

    Eléments : vous vous en prenez à une partie du camp national qui prétend combattre l’explosion migratoire, mais ne fait rien pour rompre avec l’OTAN et mettre fin aux ingérences occidentales, autant de causes dont l’immigration de masse est la conséquence. N’est-ce pas un faux procès à un électeur qui n’a pas les moyens d’intervenir sur la politique étrangère ?

    Bruno Guigue : Ses adversaires présentent  l’immigration comme la source de tous les maux qui frappent les sociétés européennes. Or, le déclin de l’Occident n’a rien à voir avec l’immigration, mais avec la désindustrialisation, l’abandon de la souveraineté, le recul des valeurs collectives et la régression intellectuelle généralisée. Franchement, qui croit à la théorie du « Grand remplacement » ? Les Occidentaux se remplacent eux-mêmes et n’ont pas besoin des migrants pour le faire ! Chaque jour qui passe, ils se dissolvent dans l’individualisme, le consumérisme et le laxisme. Sur le plan politique, j’observe que les partis nationalistes européens jouent les durs face aux migrants, mais se montrent beaucoup moins hardis devant Israël, les USA et les multinationales. Le préférerais l’inverse !  Qui, parmi ces « nationalistes », exige que son pays sorte de l’OTAN et soutient le droit à l’autodétermination du peuple palestinien ? Personne.

    Et sur la Chine

    Eléments : Les succès économiques et sociaux de la Chine doivent être interprétés selon vous comme un discrédit des recettes du capitalisme. Or, certains analystes vous répondraient que ces progrès sont justement à mettre sur le compte d’une forme de capitalisme aux caractéristiques chinoises…

    Bruno Guigue : Le capitalisme à la chinoises fait partie de l’équation, bien sûr. Les mécanismes de marché jouent un rôle très important depuis les réformes de Deng Xiaoping en 1978. Mais le capitalisme chinois est sous tutelle, et les marchés financiers ne font pas la pluie et le beau temps. La Chine a adopté un système d’économie mixte où l’Etat est aux commandes, sous la houlette d’un Parti communiste de 90 millions d’adhérents. Le secteur public représente 40 % des actifs industriels et ce taux s’élève à 80% dans les secteurs clés. Les banques sont contrôlées par l’Etat, au même titre que les mastodontes publics qui se taillent la part du lion sur les marchés mondiaux. Il y a des capitalistes en Chine, mais ce n’est pas un pays capitaliste. Ils n’exercent pas le pouvoir, contrairement à ce qui se passe dans les pseudo-démocraties occidentales. Lors des négociations commerciales, Washington a exigé que Pékin abandonne ce modèle. Peine perdue. Les Chinois ne vont pas renoncer à un système qui fonctionne au profit d’un système qui déraille. Depuis 2009, la Chine a connu un taux de croissance de 139 %, les USA de 34 % et l’Europe de -2 % . Cherchez l’erreur ! Le socialisme à la chinoise a clairement démontré sa supériorité sur le capitalisme à l’occidentale. Que les Occidentaux refusent de l’admettre n’y changera rien. Ils ont déjà perdu la partie.

    (*) La fable du libéralisme qui sauve le monde, Delga, 15 €.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Politique & Eco N° 225 : Anticiper l’effondrement monétaire avec Charles Sannat

    Olivier Pichon et Pierre Bergerault reçoivent Charles Sannat, animateur du Blog : insolentiae.com

    1) L’économie mondiale en soin palliatifs monétaires

    – Les crédits des particuliers seront-ils dus en cas de faillite de la banque ?

    – Ces dettes sont des actifs susceptibles d’être rachetés et donc dus

    – La Deutsche Bank en question, Bad Bank pour les actifs pourris

    – Socialisation des pertes, privatisations des gains, une très vieille histoire

    – Genèse de la dette mondiale, un phénomène observable au japon en Europe et aux Etats-Unis

    – La planche à billets pour soutenir la croissance

    – Un problème de ressources énergétiques, la recherche effrénée de l’énergie peu chère

    – Non pas un problème de ressources mais un problème d’avidité

    – 2030 : l’Arabie Saoudite n’a plus de pétrole

    – Les banques centrales,  le QE pour masquer la non croissance

    – Les systèmes de retraite et les taux zéro

    – La monnaie n’est plus que de la dette sans l’étalon or

    – Les USA examinent de près les chiffres de la croissance et de l’emploi

    – Financer la guerre : Irak 5 000 Milliards de dollars, analogie avec le Vietnam

    2) Géopolitique de la crise monétaire

    – Hausse et baisse des taux de la FED aux USA

    – Petits mensonges statistiques

    – La pauvreté aux USA les Food Stamps : 36 millions de bénéficiaires de bons alimentaires (+ de 11% des Américains)

    – Une illusion de croissance : deux points de croissance pour trois de dette. L’expérience courte d’octobre 2018 sur la remontée des taux vite abandonnée

    – Le prix du pétrole trop bas, les types de pétrole et de sites pétroliers

    – Après l’Irak, la  Libye, l’Iran, le Venezuela ?

    – Guerre pour la démocratie ou la ressource énergétique ?

    3) Pourquoi il n’y pas (encore) effondrement ?

    – Séquençage de la crise à venir : phase d’accélération

    – Deux explications au non effondrement : la planche à billet et le vol de l’énergie à ceux qui la détiennent

    – Les contradictions du discours officiel

    – La fabrique du méchant

    – Une fenêtre de tir dans le détroit d’Ormuz ?

    – La Turquie  fait bande à part dans l’Otan

    – Poutine : Iran versus Ukraine

    – Chine : une croissance stationnaire

    – La dédolarisation en question ?

    – Privilèges d’extraterritorialité du dollar

    – Europe : Lagarde va continuer à faire des bulles (monétaires)

    – Les cryptomonnaies, le bitcoin : peu de choses

    – Levée de boucliers contre LIBRA (Facebook), vers les cryptomonnaies publiques ?

    – Vers un changement de paradigme monétaire et économique

    https://www.tvlibertes.com/politique-eco-n-225-anticiper-leffondrement-monetaire-avec-charles-sannat

  • Le camouflet infligé par le Brésil à la France : l’instant populiste et capillaire à la fois !

    bolsonaro-coiffeur.png

    Les chefs d’État populistes paraissent avoir décidément deux problèmes récurrents : le respect le plus élémentaire des traditionnels usages diplomatiques et quelque chose qui pourrait bien ressembler à une sorte d’angoisse capillaire existentielle, tel qu’en témoignent les flamboyantes coupes de cheveux d’un Donald Trump, d’un Boris Johnson ; voire même d’un Kim Jong-un, que l’on peut, sans prendre grand risque de se tromper, ranger dans la catégorie des sanguins extravertis.

    Ainsi, Jaïr Bolsonaro, le tout nouveau président brésilien, vient-il de contrevenir aux usages internationaux plus haut évoqués en annulant un rendez-vous avec Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères français en visite en Amérique du Sud. Lequel s’interrogeait, non sans quelques bonnes raisons, sur cet acharnement des autorités locales à raser une forêt amazonienne, accessoirement poumon de notre commune planète. Motif de ce lapin grossièrement posé ? Jaïr Bolsonaro était occupé par un autre rendez-vous, pris avec son coiffeur. Explications officielles : « Le président commence à travailler à quatre heures du matin et termine à minuit. » Fort bien. « Il faut bien qu’il trouve le temps de se couper les cheveux entre quatre heures du matin et minuit. » Certes.

    Au-delà de ces excuses qu’on pourrait qualifier de tirées par les cheveux – vingt heures de travail acharné laissent tout de même un peu de temps pour se faire rafraîchir la raie sur le côté –, il est un fait que la France paye aujourd’hui une sorte de mépris hautain, au passage doublé de crasse incurie en matière de politique étrangère.

    Autrefois, le général de Gaulle proposait au Mexique de marcher « la main dans la main » ou au Québec de devenir enfin « libre ». À l’époque, nous étions encore en position d’incarner une sorte de « troisième voie » entre blocs d’Est et d’Ouest. La preuve en est que nous pouvions, « en même temps », défendre les USA durant la crise des missiles cubains de 1962 tout en entretenant les meilleurs rapports avec l’URSS et en reconnaissant officiellement la Chine communiste. Le Quai d’Orsay d’alors savait voir loin.

    Cette prestance française, qui relevait plus de la coopération que de l’injonction, n’est plus. Et c’est ainsi bardés de certitudes forgées dans des ONG ne devant leur légitimité qu’à de puissants sponsors internationaux que nous sommes devenus arrogants, donneurs de leçons que nous n’avons plus, depuis belle lurette, pouvoir de faire appliquer.

    Tout cela, Jaïr Bolsonaro en est parfaitement conscient. Logique, car fidèle à son viatique – catholique ayant renié la religion de ses pères pour embrasser celle de l’évangélisme –, il connaît les véritables patrons de la région et a depuis longtemps fait son deuil de toute velléité d’indépendance du continent latin. En son temps, son prédécesseur Luiz Inácio Lula avait tenté de sortir le Brésil de sa torpeur et de reprendre un début d’indépendance vis-à-vis du très envahissant voisin du nord. Ce temps n’est plus.

    Emmanuel Macron ne campe finalement pas sur des lignes de front totalement différentes, puisque renouant avec une certaine tradition issue de la IVe République voulant que Paris ne puisse avoir pour seule vocation que d’être l’obéissant chien-chien de sa mémère américaine.

    Il n’empêche que la voix de la France aurait aujourd’hui plus de poids quant à l’éradication conjointe de la forêt amazonienne et de ces nations indiennes, devenues étrangères en leurs propres terres ancestrales, si nous n’étions pas devenus simple relais d’une Europe construite au détriment de nations lui ayant naguère donné substance et identité et vassaux de Washington ; capitale, et c’est là le comble, depuis passée, avec armes et bagages, dans le camp de ce populisme honni.

    Ou de l’art, pour Emmanuel Macron, de se trouver le cul entre deux chaises. Et encore, c’est dit poliment.

    https://www.bvoltaire.fr/le-camouflet-inflige-par-le-bresil-a-la-france-linstant-populiste-et-capillaire-a-la-fois/

  • Vincent Lapierre s’intéresse au Bilderberg…

    Que penser du Bilderberg ? Vincent Lapierre tend son micro à quelques personnes…

  • Entretien avec Pierre de Meuse : La Contre-Révolution loin des idées reçues

    6802264780_f1ef41f362_b-300x200.jpgLongtemps caricaturées comme l’expression d’une réaction aveugle condamnée par l’Histoire, les idées de la Contre-Révolution n’ont jamais disparu retrouvent même aujourd’hui un incontestable actualité.

    Homme d’une immense culture, Pierre de Meuse a enseigné la Philosophie à l’Institut Catholique de Toulouse. Royaliste d’Action Française, il propose un lecture particulièrement stimulante du courant Contre-Révolutionnaire dans son dernier livre.

    R/ Comment définir le phénomène multiforme de la « Contre-Révolution » idees-et-doctrine-de-la-contre-revolution-1.jpg?

    Le mot « Contre-Révolution » désigne plusieurs choses différentes : c’est le nom sous lequel les révolutionnaires désignent leurs ennemis, même et surtout s’ils partagent l’essentiel de leurs idées. C’est aussi la désignation collective des hommes, qui, de 1792 à 1899, combattent les gouvernements de la Révolution française. Je me suis attaché à une définition plus précise sur le plan de la pensée. Les doctrinaires de la Contre-révolution sont tous ceux qui dès l’émergence des Lumières, vont remettre en cause leurs postulats, que la Révolution va transformer en dogmes jusqu’à aujourd’hui.

    R/ Quels sont les principaux reproches de cette école de pensée envers la Révolution Française ?

    Essentiellement, c’est l’idée que l’homme peut décider, par sa seule volonté, de connaître les secrets de son être, et choisir à chaque génération de le changer. Pardonnez-moi cette définition quelque peu radicale, mais elle permet d’englober en quelques mots toute la question.

    Henri-de-la-rochejacquelein-1.jpg

    Le chef vendéen Henri de La Rochejaquelein au combat.
    La Contre-Révolution fût aussi un combat militaire.

    R/ Les auteurs contre-révolutionnaires font-ils tous un « bilan globalement positif » de l’Ancien Régime ?

    Il est vrai que certains auteurs de la Contre-révolution parlent de l’Ancien Régime comme d’un paradis perdu. Cela dit, cette période, qui va de 1600 à 1789 n’est pas un système figé, c’est le théâtre de conflits, de projets et d’intérêts quelquefois soutenus avec violence, avec deux problèmes capitaux et connexes, la Représentation et la fiscalité. D’une manière générale, les contre-révolutionnaires français (car ils ne le sont pas tous, loin de là) adoptent à l’égard de l’Ancien Régime une attitude de déploration que l’on n’ait pu adapter et réparer la « Constitution de l’Ancienne France », et en même temps la conviction qu’il serait vain de restaurer l’Ancien Régime, et qu’il faut s’attacher seulement à en remettre en vigueur les principes en les appliquant à la situation actuelle.

    R/ En poursuivant la réflexion de Taine, ne pouvons nous pas dire que la Monarchie absolue a préparé la voie à l’Etat central républicain ?

    La filiation entre la monarchie absolue et l’Etat républicain, soutenue par Taine et Tocqueville est exacte, mais doit être nuancée. Il est vrai que la monarchie cherche, dans un but d’efficacité, à mettre au pas les résistances des corps, pour aboutir à ce que l’on a appelé la « monarchie administrative ». Cela dit, il y a dans la monarchie des mécanismes essentiels (omniprésence de la famille, fidélités statutaires, légitimité des patrimoines, vénération des héritages, pouvoir de l’Eglise et des Etats) qui s’opposent fortement à ce centralisme. La différence est énorme avec l’Etat issu de la révolution qui s’appuie sur une idéologie destinée à transformer l’Etat et la société.

    louis-bonald-barberis-660x380-1.jpg

    Louis de Bonald, le doctrinaire le plus important du royalisme pendant la Restauration

    R/ La Contre-Révolution est t-elle un conservatisme pour vous ?

    L’Ancien Régime est largement une structure de conservation, mais la Contre-révolution va défendre l’idée de cette conservation en opérant un basculement inouï :

    • D’une part elle change le mode d’adhésion à la tradition. Jusque-là on recevait la tradition comme un don sans discussion. C’est cette démarche qui est jetée à bas par la modernité. Or,à partir de Burke, la tradition est revendiquée et assumée dans un acte conscient, rationnel et volontaire. Les fondations sont jetées d’une autre modernité, opposée à la première.
    • D’autre part la Contre-révolution renverse la pensée antique et médiévale tout en en vantant les mérites, et ce, sur un point précis : celui de l’existence réelle des groupes humains. Ni Aristote, ni Platon, ni Thomas d’Aquin ne prennent en compte philosophiquement, sinon éthiquement, les Cités, les nations, les ethnies comme des êtres vivants. C’est Bonald qui effectue cette révolution intellectuelle sans précédent.

    R/ Quel est son rapport au libéralisme économique et politique ?

    Il est parfois ambigu. Au cœur du libéralisme, il y a l’individualisme, et la Contre-révolution y est donc hostile fondamentalement. D’un autre côté une partie des contre-révolutionnaires sont providentialistes ; et la loi du marché est aussi appelée la « main invisible de la Providence ». Maistre est donc en quelque sorte libéral sur le plan économique. Cela dit ce n’est pas dominant dans sa pensée. De même Burke est un libéral pragmatique en tant que britannique. Cela ne l’empêche pas de vomir le règne de la finance.

    PEL_BURKE-1024x1024.jpg

    R/ On retrouve une fibre sociale très forte chez certains auteurs contre-révolutionnaires. Comment l’expliquez-vous ?

    Cela s’explique sans peine parce que les contre-révolutionnaires considèrent comme un bien précieux la solidité de l’ordre social. Ce qui signifie que chacun, du plus petit au plus grand, doit se voir assigner une place avec sa dignité. Une société qui laisse sur le côté certains de ses membres à l’état de déchets ne peut pas avoir leurs suffrages.

    R/ Quels sont les auteurs de ce courant les plus proches d’une vision fédéraliste ?

    Si l’on met à part Montlosier, la vision fédéraliste de la contre-révolution touche d’abord les auteurs régionalistes bretons, basques et provençaux : citons Hersart de la Villemarqué et Gwenaël, Roumanille, Aubanel et Amouretti, et Sabino de Arana. Il y a une tendance très forte des contre-révolutionnaires flamands à l’antimilitarisme. C’est Amouretti qui va entraîner à la fois Maurras vers le fédéralisme et vers la monarchie.

    R/ L’attaque de Maurras contre le Romantisme cache les liens féconds entre ce courant littéraire et la Contre-Révolution. Quelle est l’influence de ce style et d’auteurs comme Villiers de l’Isle-Adam, Barbey d’Aurevilly, Baudelaire ou Verlaine sur la « mentalité contre-révolutionnaire » ?

    Le romantisme ne se trouve pas seulement présent chez les auteurs des années 1850. Il existe à la naissance de la Contre-révolution, comme Taine l’a bien montré. Burke, par exemple est un pré-romantique qui théorise le Beau et le Sublime selon les « principes nouveaux ». Mais surtout la fin du XVIII° siècle et son goût pour l’occultisme voit se développer une critique du rationalisme qui adopte volontiers les voies de la connaissance initiatique, du mystère, du symbole et de la révélation paradoxale. Ce courant illuministe est au cœur de la toute première Contre-révolution, en France et en Allemagne et il baignera Herder et Maistre. Il n’en est pas moins vrai que les grands contre-révolutionnaires et notamment Maurras et Carl Schmitt firent souvent aux romantiques le reproche d’un manque de constance et d’énergie dans leurs convictions.

    Joseph-de-Maistre-Charles-Maurras.jpg

    De Maistre et Maurras : La diversité de la Contre-Révolution

    R/ Vous expliquez particulièrement bien la complexité des positions des auteurs contre-révolutionnaire sur la question religieuse. Les défenseurs du Trône donnent-ils tous la même place à l’Autel ?

    Tous les auteurs contre-révolutionnaires donnent une place primordiale à l’Autel….Mais ils ne mettent pas nécessairement la même chose sur cet espace. Il y a des catholiques, des anglicans, des luthériens, des calvinistes, des orthodoxes et même des non-chrétiens comme les vietnamiens disciples de Maurras. Et parmi les catholiques, il y a les ultramontains et les gallicans. Et même parmi les ultramontains il y a ceux qui contestent la politique pontificale de Léon XIII à …Aujourd’hui. Car une interprétation messianique et émancipatrice du christianisme comme celle de Lamennais, de Maritain ou de François est évidemment incompatible avec la Contre-révolution.

    R/ La Nation et le nationalisme semblent problématiques pour la pensée contre-révolutionnaire jusqu’au 19éme siècle. Comment expliquer cette méfiance pour cet héritage révolutionnaire ?

    D’abord la Nation n’est pas une création de la Révolution. On parle de nation française depuis le XIV° siècle. La Révolution prétend seulement en changer l’expression. Dès le début du XIX° siècle les monarchies traditionnelles voient d’un mauvais œil le nationalisme parce qu’il se présente comme une usurpation, dans la mesure où il permet aux sujets de s’approprier la définition de l’intérêt commun, que les monarques considèrent comme leur « job ». Et cela dure jusqu’au deuxième tiers du XIX° siècle. A partir de cette date, le nationalisme s’oppose de plus en plus à l’humanitarisme et à l’universalisme issus de la Révolution. En vertu du principe : « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis », il se laisse alors apprivoiser par la Contre-révolution.

    Affiche_de_laction_francaise_de_1938.jpeg

    R/ La pensée de Charles Maurras est t-elle dans la continuité des auteurs contre-révolutionnaire ? Quel est l’apport de l’Action Française à ce courant ?

    Bien sûr, Maurras est dans la droite ligne des penseurs de la Contre-révolution. Il contribue même à « retirer leur label contre-révolutionnaire » à certains auteurs comme Chateaubriand, Ballanche, Berryer ou Gobineau, soit pour délectation de la mort, soit pour libéralisme. Maurras réintègre la volonté dans la Contre-révolution. A ce titre, on peut dire qu’il désintoxique ce courant de l’aboulie providentialiste. Mais aussi le grand talent du Martégal est d’avoir rassemblé en un seul courant le nationalisme, le traditionalisme et le régionalisme, en invoquant le patronage du catholicisme et du positivisme. Il n’en reste pas moins que Maurras a quelquefois des rancunes qui lui sont personnelles. Il n’est nullement nécessaire de le suivre dans ces sentiers tortueux.

    R/ Depuis 1945, existe t-il une continuité de la pensée contre-révolutionnaire ?

    La pensée contre-révolutionnaire s’est survécu depuis la fin de la guerre. Elle a fait face à une suite ininterrompue de catastrophes, qui l’amenaient à s’enfoncer dans des impasses et à se dédire, tout en revêtant la tunique des parias. D’abord elle a subi l’épuration, puis l’échec de son option algérienne, puis la volte-face de l’Eglise, puis les désaccords internes. Elle s’est dispersée dans un grand nombre de chapelles, et a connu nombre de reniements. Pourtant, au milieu de ses bouleversements elle a toujours trouvé des penseurs de qualité : Maulnier, Boutang, Debray, Viguerie, qui tous développèrent une facette particulière de cette pensée. Certes, la Contre-révolution n’a pas retrouvé l’unité de la pensée et de l’action, mais l’important est de réfléchir, même si on n’est pas d’accord.

    R/ De Boutang à la Nouvelle Action Royaliste, les tentatives de redéfinition de l’héritage maurassien furent souvent prometteuses. Mais elles trouvent vite leurs limites dans la pratique. Maurras est-il « horizon indépassable » de la pensée royaliste ?

    La Nouvelle Action Royaliste s’est très rapidement détournée de Maurras pour le rejeter en bloc, ainsi d‘ailleurs que la Contre-révolution. Le cas de Boutang est différent. Car ce disciple brillant et lumineux à l’oral mais souvent obscur à l’écrit n’a pas cherché à redéfinir les concepts maurrassiens mais à formuler sa propre pensée, souvent dans le sens d’une « action de politique métaphysique » qui transfigurerait le Politique. Personnellement il me semble avoir souvent cédé à un effet de mode et je ne trouve guère de clefs chez Boutang pour comprendre mon présent.

    De toute façon, la « redéfinition de l’héritage maurrassien » est à mon avis un chemin sans issue. J’ai eu l’occasion de lire dernièrement plusieurs écrits qui, pour des raisons diverses, s’échinent sur des centaines de pages à démontrer que Maurras pensait le contraire de ce qu’il « semblait avoir dit » ! Si on n’est pas d’accord avec Maurras, il faut prouver que ce que l’on dit est vrai plutôt que d’accumuler des arguties pour mettre le maître défunt de son côté. Nous devons voir le monde qui nous entoure avec lucidité, même s’il est désespérant et définir de quel côté nous devons combattre en fonction de notre héritage en tous les sens du terme, et pas seulement spirituel. Et c’est de l’observation du réel et de la comparaison des projets en présence que nous devons tirer notre choix. Maurras nous donne des exemples, une méthode et des repères ; mais les solutions c’est de nos têtes et de nos cœurs que nous les tirerons.

    16571709-1024x538.jpg

    R/ Rodolphe Crevelle, décédé en mars 2019, avait proposé « l’anarcho-royalisme » comme voie vers le retour du Roi. Que pensez de ce courant ?

    Je n’ai pas connu ce personnage, et je le regrette car je me serais sans doute plu à le rencontrer. Du reste nous avions des amis communs, et notamment le Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, qui resta et reste toujours attentif aux fidélités. Cela dit, je n’ai pas l’impression que « l’anarcho-royalisme » soit un courant, mais plutôt un certain type d’homme, toujours prêt à lancer un journal comme on lance un canular, éternel héritier de ces escholiers du XV° siècle « touiours ardents à la feste et au desduit ». J’en ai connu quelques uns de cet acabit . Cela aussi c’est une expression de la Contre-révolution.

    R/ Pierre de Meuse, un grand merci pour vos réponses

    67359023_354178725478513_5112033988831084544_n.jpg

  • Philippe d’Iribarne : «Islam : pourquoi beaucoup, en France, s’interdisent de nommer les faits qui gênent»

    ob_040330_bcemnz1vecg.jpg

    Ancien élève de l’École polytechnique et directeur de recherche au CNRS, le grand sociologue Philippe d’Iribarne analyse les freins psychologiques et les blocages culturels qui, selon lui, conduisent les Français s’exprimant dans l’espace public à l’autocensure et au déni sur certains aspects de l’islam.

    Il n’est sans doute pas de sujet plus clivant dans la France d’aujourd’hui que ce qui touche à l’islam et au monde musulman. Il n’est quasiment pas de semaine sans que la polémique ne renaisse à son propos: la tenue islamique, du burkini dans les piscines aux mères voilées accompagnant les sorties scolaires, vue par certains comme un symbole féministe de liberté en dépit de la place que lui donnent les pays musulmans les plus attachés à l’enfermement des femmes ; les agressions contre des juifs ponctuées de «Allah akbar», dont on voit nier qu’elles aient un rapport avec une forme d’antisémitisme.

    D’autres thèmes surgissent de façon plus épisodique, telles, récemment, les manifestations des supporteurs de l’équipe de football d’Algérie, que tout le monde auraient trouvées insupportables si les supporteurs du PSG ou de l’OM étaient en cause… […]

    Le Figaro

    http://www.citoyens-et-francais.fr/2019/07/philippe-d-iribarne-islam-pourquoi-beaucoup-en-france-s-interdisent-de-nommer-les-faits-qui-genent.html