« Il est indispensable que la Vérité soit dans la Gloire » (Léon Bloy)
« Tout ce qui est moderne est du démon », écrit Léon Bloy, le 7 Août 1910. C’était, il nous semble, bien avant les guerres mondiales, les bombes atomiques et les catastrophes nucléaires, les camps de concentration, les manipulations génétiques et le totalitarisme cybernétique. En 1910, Léon Bloy pouvait passer pour un extravagant ; désormais ses aperçus, comme ceux du génial Villiers de L’Isle-Adam des Contes Cruels, sont d’une pertinence troublante. L’écart se creuse, et il se creuse bien, entre ceux qui somnolent à côté de leur temps et ne comprennent rien à ses épreuves et à ses horreurs, et ceux-là qui, à l’exemple de Léon Bloy vivent au cœur de leur temps si exactement qu’ils touchent ce point de non-retour où le temps est compris, jugé et dépassé. Léon Bloy écrit dans l’attente de l’Apocalypse. Tous ces événements, singuliers ou caractéristiques qui adviennent dans une temporalité en apparence profane, Léon Bloy les analyse dans une perspective sacrée. L’histoire visible, que Léon Bloy est loin de méconnaître, n’est pour lui que l’écho d’une histoire invisible.