L’intégration communautaire de la « Génération Maurras »
Le développement de cet antiracisme idéologique eut l’effet inattendu de provoquer un renouveau dans la jeunesse d’Action française, qui s’autoproclama « génération Maurras »[1] . Elle amena aussi la « vieille maison » à se pencher sur la question islamique. Sans oublier qu’entre 1974 et 1976 elle s’était victorieusement battue, avec Pierre Pujo[2] , pour défendre les musulmans de Mayotte décidés à rester français : c’est avec ses militants mahorais que l’Action française avait alors ouvert le défilé de Jeanne d’Arc, et, en juin 1991, Aspects de la France publia un message du duc de Vendôme exprimant le vœu que Mayotte la musulmane « demeure toujours terre de France ». Le mouvement ne pouvait qu’en tenir compte dans son discours sur l’Islam. Quelques textes – un éditorial de Pujo sur le thème « Non au vote des étrangers »[3], une intervention du fondateur de France Plus, Areski Dahmani, et deux articles de Nicolas Kessler[4] – ont défini la position officielle du mouvement : à travers l’alternative « Intégration ou assimilation ? », il entend rejeter à la fois un jacobinisme parfaitement irréaliste et un laxisme inconscient de ses conséquences. Retrouvant (sans le savoir) le corporatisme de 1937 et le fédéralisme de 1959, la génération Maurras prônait une « intégration communautaire » s’articulant autour de deux axes.
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