La plupart des philosophes et historiens se font une conception molle de l'identité, la seule légitime : elle serait plurielle, fluctuante, liquide, négociée. Raisonner ainsi, c’est s'interdire de poser la question du « Qui sommes-nous ? » - la seule qui se pose dramatiquement à nous en cet âge qui se voudrait post-identitaire. Alors, qu'est-ce qu'une identité collective ?
L’identité, c'est comme le temps selon saint Augustin. Rien de plus difficile à saisir. « Quand on ne me demande pas de définir ce qu'est le temps, disait l’évêque d'Hippone, je sais parfaitement ce que c'est. Mais si l’on me demande de le définir, je ne le sais plus. » Ainsi de l’identité. Elle fait partie de ce que Pascal appelait les mots primitifs « qu'il est impossible et inutile de définir ».