
Personne n’en a parlé, et pour cause. Ce n’est qu’une image. Un instant infime de la vie politique française contemporaine. Une poignée de secondes à l’antenne de la petite chaîne qui retransmet les débats de l’Assemblée nationale, La Chaîne parlementaire. Ce 24 octobre, le Premier ministre Élisabeth Borne, le ministre chargé des Relations avec le Parlement Franck Riester et le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire sont assis, côte à côte, dans l'enceinte du palais Bourbon, comme il se doit, sur les sièges réservés au gouvernement. Ils écoutent Marine Le Pen clamer du haut du perchoir les raisons pour lesquelles elle a décidé, et les 88 autres députés du groupe RN avec elle, de voter la motion de censure contre le gouvernement en mêlant les voix du groupe RN à celles de la NUPES. Un joli coup tactique qui met LR au pied du mur - c'est le premier objectif de la manœuvre -, place aussi la NUPES dans l’embarras et renvoie la Macronie face à ses failles, sa solitude et ses échecs.