Pascal Praud
Il est près de minuit ce vendredi 2 août. L’émission « Quels Jeux » diffusée sur France 2 touche à sa fin. Léa Salamé entonne une Marseillaise en guise de Bonne Nuit les petits. Laurent Luyat, Camille Lacourt, Patrick Bruel ont du bleu, blanc, rouge dans les yeux. Le public suit. Tous reprennent en chœur : « Qu’un sang impur, abreuve nos sillons. »
La Marseillaise, paroles et musique de Claude Joseph Rouget de Lisle, composée durant la nuit du 25 au 26 avril 1792, hymne national sans discontinuer depuis 1879, est aussi le tube de l’été 2024. Ce n’est pas le moindre des paradoxes pour une France que beaucoup d’entre nous jugent fracturée, archipellisée ou perdue, et qui chante à tue-tête son enthousiasme de la rue Lepic à Montmartre jusque dans les allées du château à Versailles. Drôle de pays : accablé en juin, exalté en août. Avec un angélisme que je ne lui connaissais pas, Laurent Joffrin a pointé la responsabilité de la presse durant la période qui a précédé les JO : « Le remplacement de l’esprit critique par la manie du dénigrement, dont le “JO bashing” ne fut qu’un nouvel avatar, produit des effets délétères sur la démocratie », écrit-il sur lejournal.info. Et de titrer : « Tout devait mal se passer dans ces JO, tout se passe bien : cherchez l’erreur journalistique. » Ce cher Laurent oublie le temps où il dézinguait Nicolas Sarkozy pour un oui pour un non.
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