RIVAROL : Que pensez-vous du résultat des législatives avec une victoire du RN au premier tour et sa défaite cuisante au second ?
Yvan BENEDETTI : Largement vainqueur en voix et largement perdant en nombre de députés, tel est le paradoxe de cette élection. Ce résultat n’est pas pour nous une surprise. J’avais écrit après les européennes et à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée dite nationale : « Le bateau France file tout droit dans la tempête. Quel que soit le résultat des législatives, scrutin majoritaire à deux tours totalement différent d’une élection européenne proportionnelle à un tour, les institutions ne permettront pas de mener une politique de rupture qui, seule, pourrait rétablir la France ». Nul besoin d’être devin pour comprendre qu’il est difficile de concourir et de gagner dans un jeu électoral dont vous ne maîtrisez pas la règle. Vos adversaires ont l’avantage du terrain. Le délai très court entre les européennes et les législatives a favorisé les partis institutionnels, notamment dans le choix des candidats. D’autant plus que vos adversaires ne se privent pas de tricher et qu’à mesure que le temps passe, le pourcentage d’électeurs issus de l’immigration augmente. Ils constituent les bataillons de réserve électoraux du régime.