Dans notre chronique économique du dimanche, nous faisons place aujourd’hui à une question d’actualité, qui est celle des comptes de la FNSEA, souvent accusée de conflit d’intérêt.
Notre propos n’est pas ici d’analyser en détail la comptabilité du principal syndicat agricole, mais plutôt de montrer les conséquences systémiques du corporatisme français dont la FNSEA porte la marque : très largement subventionnée par l’Etat, la FNSEA n’a guère besoin d’adhérents pour exister. Son véritable donneur d’ordre n’est pas l’agriculteur qui paie sa cotisation, mais bien le ministre qui tient les cordons de la bourse. Voilà ce qui arrive lorsqu’on demande à une profession de s’auto-organiser avec l’argent du contribuable : peu à peu une bureaucratie syndicale déconnectée de la base prend le pouvoir.