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anti-national - Page 467

  • La police tire sur les Gilets jaunes, mais protège les casseurs gauchos…

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    Sophie Durand, Riposte laïque, cliquez ici

    Lors de l’acte XIII des Gilets jaunes, un casseur a été suivi depuis le début de la manifestation et pendant des heures par la police. Il a pu faire ainsi des dégâts astronomiques. Sans être arrêté, ce qui laisse totalement pantois.

    « Nous avons différé son interpellation au vu de la présence hostile de très nombreux manifestants » écrit la police dans son rapport. De très nombreux casseurs alors ? Pourtant la police n’a pas eu de ces précautions lors des nombreuses interpellations de Gilets jaunes…

    Le casseur porte un masque et des lunettes de protection qui lui cachent le visage et à intervalles réguliers il enfile un gilet jaune par-dessus sa tenue toute noire de casseur. Il l’enlève pour casser, c’est moins voyant. On l’a laissé passer avec ce masque, alors qu’on a enlevé aux Gilets des écharpes qui auraient pu les dissimuler…

    Le casseur sort d’abord un marteau de son sac. Ah bon ? On ne le lui a pas confisqué, alors qu’on a confisqué aux Gilets jaunes des masques en papier très dangereux ?… Son pied de biche non plus n’a pas été confisqué.

    Tout au long de la journée, il se sert de l’un et de l’autre alternativement, donne des coups de pieds partout où il peut, jette des pavés. Il attaque tout ce qui peut être attaqué, casse tout ce qui peut être cassé, fait des moulinets avec des trottinettes électriques. Mais on ne l’arrête pas.

    Le casseur s’attaque à la vitrine d’une banque Bred. Puis il casse la vitrine en marbre d’une compagnie d’assurances et se sert des morceaux comme de projectiles, qu’il lance sur la police. Il abîme des caméras de surveillance, puis une voiture de police golf, qu’il attaque à coups de barrières de chantier. Ensuite il vole un ordinateur dans une agence Allianz. Il s’attaque  à une agence BNP, une concession Renault, puis casse les vitres d’une Porsche, et y met le feu. Le propriétaire, le chef cuisinier Etchebest, ne doit pas être ravi de l’incurie manifeste de la police…

    Le casseur vole une sacoche dans une BMW et répand son contenu dans le ruisseau. Puis arrivé près de la Tour Eiffel, il s’acharne à coups de marteau sur les vitres de protection du monument. Enfin il s’approche d’un véhicule de Vigipirate et y met le feu. Le véhicule brûle intégralement.

    Enfin la police disperse les manifestants et le casseur prend la fuite. Il est finalement rattrapé vers 18h par des policiers en civil, et décline une fausse identité. Pas de chance : il est connu de la police pour avoir déjà cassé. Thomas P.  est enfin placé en garde à vue. Thomas P. ? Les journaleux passent leur temps à donner très vite le nom de patriotes, mais pour ce casseur on n’a que le prénom ? Comme c’est étonnant…

    De qui la police se moque-t-elle ? Son rôle n’est-il pas de mettre fin aux agissements des casseurs, plutôt que de les filmer de loin ? Son rôle n’est-il pas de les arrêter ? Mais non, voyons, elle préfère interpeller les Gilets jaunes.

    La police fait des arrestations préventives d’Identitaires qui n’ont rien fait, mais n’arrête pas un casseur et préfère le suivre toute la journée en le laissant casser.

    Laurent Nunez a le front d’expliquer que la police ne peut pas interpeller sur le champ tous les casseurs. Évidement : sa mission première est de faire la guerre aux Gilets, pas d’arrêter les casseurs. Ou le monde à l’envers.

    Les grenades de désencerclement ou les LBD ne sont pas utilisés pour arrêter les actions des casseurs, mais celles des Gilets jaunes. Un LBD judicieusement lancé aurait pu et dû arrêter ce casseur, mais la police garde ses LBD pour les Gilets.

    Quand la police en arrive à de tels comportements, de tels atermoiements, de tels aveux d’impuissance alors qu’elle est puissamment armée, on ne peut que se demander si elle n’est pas complice des casseurs.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/02/15/la-police-tire-sur-les-gilets-jaunes-mais-protege-les-casseu-6128871.html

  • Paul-Marie Couteaux : « Il faut trancher le nœud gordien de la dette publique »

    Comment faire baisser une dette qui obère lourdement le budget national ? Lapalisse le dirait d'un mot en diminuant la dépense pour pouvoir rembourser plus vite. Quelles sont les économies immédiatement réalisables ? C'est la question que nous avons posée à Paul-Marie Couteaux, ancien député européen, fondateur du mouvement appelé par lui souverainiste.

    ENTRETIEN avec   abbé G. de Tanouarn

    Paul-Marie Couteaux, vous m'avez pris au mot dès que j'ai évoqué avec vous la dépense publique, en me disant : c'est le grand problème aujourd'hui !

    Entre 2007 et 2017 les prélèvements obligatoires ont bondi de 820 à 1 038 milliards d'euros - soit 220 milliards en dix ans. Quand un patron donne 100 euros bruts à un salarié, il lui en coûte, avec les charges patronales, environ 150 euros. Mais le salarié, soumis lui aussi à des charges, n'en perçoit que 72 nets. Comme il est imposé sur le revenu à environ 30 %, il ne lui en reste que 49 euros en pouvoir d'achat, ensuite soumis à une TVA de 20 % - sans parler des frais annexes, type TIPP. Donc, sur les 150 euros déboursés pour le salarié, l'État prélève plus de 110, il reste au salarié 40 en pouvoir d'achat réel, moins d'un tiers. C'est ainsi que la dépense publique, donc les prélèvements obligatoires, tue l'initiative, la valeur travail, nos industries, nos emplois, bref le pays entier.

    Je n'ai jamais cru que l'essentiel des épouvantables problèmes qu'affronte la France se pose en termes économiques, financiers et sociaux l'essentiel est à mes yeux d'ordre diplomatique, mais c'est un autre sujet il reste bel et bien que ce qui passe pour « le Grand débat » organisé en réponse aux Gilets jaunes n'aborde pas sans raison le problème de la dépense publique en priorité, ce qui me fait dire que le mouvement est plutôt d'inspiration libérale   nous voulons vivre de notre travail dignement, sans être taxé en nos moindres gestes. Il faut donc travailler intellectuellement sur l'énorme question de la dépense publique. Le déficit du budget de l'État (de l'État : seul je ne parle pas ici du déficit public, cumulant ceux de toutes les personnes publiques, beaucoup plus lourd), dépassa 80 milliards en 2018, et pourrait atteindre 100 milliards en 2019 - j'arrondis, ces chiffres n'étant pas définitifs. Je pense que l'on peut économiser en 5 ans 150 à 180 milliards d'euros, à raison de 30 à 35 milliards par an, commençant la première année par 15 milliards, augmentant graduellement le volume annuel - c'était un peu le programme de François Fillon.

    Pour y parvenir, il faut une certaine relance, d'abord par un euro moins fort, envisageable grâce à la politique dépensière de l'Italie, laquelle, déjà très endettée, va faire plonger l'euro, et une vraie réforme fiscale supprimer les taxes qui pullulent sans raison, diminuer l'impôt sur les successions qui pèse sur le patrimoine et la transmission d'entreprise. Aussi modifier les tranches de l'impôt sur le revenu de sorte que les plus élevées soient allégées. Instituer une TVA sociale qui dopera les exportations, élever le taux supérieur de la TVA pour décourager les produits importés (taxer les transporteurs maritimes et aériens, quasiment exonérés, alors qu'ils polluent bien plus que nos voitures à la campagne et nourrissent un commerce international fou). Pour finir, revoir bien des niches fiscales - les faveurs fiscales accordées aux journalistes sont injustifiables, pur « effet de féodalité ».

    Alors, où sont ces fameuses économies que vous dites possibles ?

    Des économies, on peut en faire partout. Pour cela, il y a un préalable absolu il faut partout substituer une contre-culture de l'économie (une mentalité du « faire beaucoup avec peu », qui est une véritable joie du vrai service) alors qu'on dépense souvent beaucoup pour peu de résultat. J'en ai vu à différents stades de ma carrière pour citer deux de ceux où j'ai servi, on est plus économe au ministère des Armées que dans certains services du Premier ministre, où par exemple la manie des réunions gaspille un temps fou. Où sont les Tardieu et les De Gaulle, grands commis de l'État, dont le service était le sens de leur vie, et qui restèrent économes de ses deniers ? Sans parler des crédits que l'on se doit de dépenser coûte que coûte en fin d'année, pour ne pas voir son budget réduit l'année suivante. Bref, il faut casser, et sanctionner, l'omniprésente « culture de la dépense », névrose qui a peu à peu envahi les cerveaux des décideurs à tous les échelons ces dernières décennies, surtout depuis 1981 - mais la France n'a connu aucun budget à l'équilibre depuis 1974, date charnière de la mort de Pompidou.

    On a l'impression que dans certaines administrations, la dépense devient un but en soi...

    Oui, c'est exactement ce que j'ai appris à Sciences Po et à l'ENA. On a formé des élites avec l'idée que dépenser n'est pas un problème, qu'il y aura toujours moyen d'emprunter et réemprunter pour refinancer la dette. La doxa politique et administrative est que, non seulement la dépense n est pas grave, mais qu'elle est bonne en elle-même, au point qu on juge un ministre sur son volume de dépense. Regardez par exemple le ministère de la culture, il vérifie parfaitement cette règle est bon ministre celui qui a un « meilleur » budget, donc dépense plus que son prédécesseur. On s'habitue ainsi à ne plus compter. Tout cela repose bien sûr sur le présupposé keynésien selon lequel, pour simplifier à l'excès, un pays se porte d'autant mieux que son Etat dépense beaucoup. Certes, dépenser, cela peut être profitable à certaines périodes, comme ce le fut dans l'après-guerre, ou lors de la crise de 2008-2009, mais le choix du déficit doit être l'exception, et l'équilibre, ou l'excèdent, la règle. Le côté absolutiste de la culture de dépense n'est hélas pas seulement keynesienne (en gros « de gauche ») elle est aussi d'inspiration libérale, spécialement bancaire. L'excès de la dépense publique se fait dans une connivence assumée avec les banques, qui, par elle, ont littéralement pris l'ascendant sur l'État - c'est vrai pour de nombreuses vies privées, des entreprises publiques ou des collectivités territoriales, mais c'est encore plus grave pour l'État. La gauche n'a pas du tout fait son travail de résistance aux féodalités financières, comme elle l'a proclamé toute honte bue.

    Il y a une vache sacrée (c'est ainsi que nous parlons à Monde&Vie), un autre tabou : le problème de l'Union européenne.

    Il faut en effet faire des exemples. Pour arriver à plus de 30 milliards d'économies annuelles, il faut simplement avoir le courage politique (oui le courage, ce peut être simple) de trancher le « nœud gordien » dans plusieurs secteurs bien précis. J'en ai un à proposer, qui est de saison : la contribution aux institutions européennes, qui dépasse désormais 20 milliards - et pourrait, d'après le président Macron, augmenter encore sous peu. Il y a là trois sources d'économies, une directe, deux indirectes.

    La directe, je l'ai vue à l'oeil nu, et l'ai dénoncée dans plusieurs articles L'Union Européenne, Commission et Parlement en tête, vit dans une gabegie permanente batteries de fonctionnaires mal contrôlés et très payés car expatriés frais de traductions et de traducteurs multiples insouciance générale de la dépense (comme cette obsession fédéraliste de vouloir déménager le Parlement européen à Bruxelles, ne laissant substituer qu'une semaine de travail à Strasbourg, où tout un parlement est maintenu en vie pour 4 à 5 jours par mois - et ce n'est qu'un exemple, auquel je pourrais ajouter d'autres, telles les économies que nous ferions si, au lieu d'envoyer au Parlement européen des députés européens, nous envoyions des députés et sénateurs français qui siégeraient à Strasbourg quelques jours par mois - ce que font les Danois d'ailleurs. Disons que, au risque de sabrer dans les retours, dont la PAC (dont les bons effets sont loin), il faut cantonner la contribution française à 8 ou 9 milliards, ce qui fait plus de 10 milliards d'économies.

    Sortir de l'obsession européenne permet des économies plus indirectes : les unes parmi les administrations françaises qui, de plus en plus nombreuses, « travaillent avec Bruxelles » et qui sont disséminées dans les ministères à Paris et dans lesThalys. D'autres plus psychologiques car la dépense augmente à mesure que diminue la souveraineté de l'État, ce qui n'est pas un paradoxe. L'État dépense parce qu'il n'a plus d'autorité sur le reste, la dépense devenant seule source d'autorité. Regardez : l’État ne peut plus intervenir sur la politique agricole, la politique industrielle lui échappe tout autant puisqu'elle porte atteinte au dogme très surveillé de la « libre concurrence », la politique monétaire est à Francfort. Du coup, la seule chose que gèrent encore les États, c'est la fiscalité et la dépense, où, nonobstant la règle des 3 %, d'ailleurs souvent bousculée, on s'en donne à cœur joie.

    Et la haute-fonction publique, n'est-elle pas trop payée ?

    Ne confondons pas les rémunérations des fonctionnaires, même les plus hauts placés (plutôt mal payés en France, beaucoup étant encore animés par l'idéal de service de l'État) et les agents hors cadres, principalement les contractuels, ceux des innombrables comités Théodule - il y en aurait plus de 400 mais je suis pas sûr que quiconque puisse les dénombrer. La séquence Chantai Jouanno, dont on a découvert qu'elle bénéficiait d'un salaire mensuel de 15 000 euros (bien supérieur à celui des ministres) est très significative de la gabegie au profit d'agents publics qui sont en réalité des amis politiques ou des recasés divers. Mitterrand a multiplié les Comités Théodule pour d'innombrables copains devenus contractuels « hors-cadres ». Il faut là, dès la première année « une commission de la hache ».

    Il y a aussi, surtout, les doublons. Christian Sautter, ministre des Finances dans le gouvernement Jospin s'était avisé que la direction du trésor et la direction des impôts doublonnaient fâcheusement, avec des deux côtés, dans les préfectures, un parc immobilier de premier plan, etc. Eh bien, après une grève mémorable des impôts (vous pensez !) c'est Sautter qui sauta. Les doublons, ce sont aussi les agents « au placard » à qui sont données des fonctions-bidons ambassadeurs indésirables et priés de rester chez eux (avec traitement), professeurs en arrêt longue maladie (quand ils déclarent avoir peur des élèves, et on les comprend quelquefois) mais qui, titulaires, ont la garantie de l'emploi. Et il faut regarder de près les administrations déconcentrées, qui doublonnent avec les agents des régions et des départements, eux-mêmes trop nombreux, et qui doublonnent aussi, d'ailleurs, dans le fameux « mille-feuilles » - un autre sujet, mais qui pèse également sur les impôts dits « locaux ». En bref, il ne s'agit pas de trouver de gros blocs de fonctionnaires à supprimer, le problème est partout. N'oublions pas aussi les économies transversales - par exemple le coût énorme des délégués syndicaux, nombreux et littéralement payés à ne rien faire.

    À Monde&Vie, nous insistons sur le coût de l'immigration, que l'on n'ose rappeler...

    L'immigration est un énorme tabou - mais ne prétendons pas le traiter ici, d'abord parce qu'il concerne encore plus le déficit public que celui de l'État seul, sur lequel je préfère me concentrer. Combien d'administrations, Justice, Police, Éducation Nationale, les affaires sociales, dont les services redoublent de tâches en raison d'une « intégration » d'autant plus chère qu elle rate largement, et « consomme du fonctionnaire » à tour de bras. Sans parler de bidules invraisemblables comme l'AME, l'Aide Médicale d'État, qui dans l'intention de son concepteur Lionel Jospin devait rester un dispositif de secours. Aujourd'hui, il coûte plus d'un milliard par an, et croît à mesure qu'on le connaît dans le monde malencontreusement on attrape, ou plutôt on déclare avoir attrapé une maladie de longue durée au cours d'un séjour en France, et l'on est soigné gratuitement - et en longue durée.

    Il faut tout faire pour arrêter le chaos migratoire et, pour cela, n'accepter, y compris pour le regroupement familial (principale porte d'accès, et de loin) que des gens qui parlent parfaitement le français avec un triple examen organisé sur place par les consulats un examen de langue (pas simplement parlée mais écrite, et bien écrite), un autre de culture littéraire, un troisième d'histoire et de civilisation françaises. Cela réduirait les coûts, favoriserait l'intégration, encouragerait au passage la francophonie. Et réduire la dépense c'est aussi, bien sûr, décourager les flux cercle vertueux !

    Quel rapport entre la baisse des dépenses et le souverainisme ?

    Le refus de l'endettement (qui inquiétait tant François Fillon) est au centre du logiciel souverainiste dépenser, créer du déficit donc de la dette, c'est créer une dépendance mortifère vis-à-vis des banques. Emprunter sans fin, c'est se mettre dans la main des banquiers qui, non seulement inspirent des politiques économiques sans lien nécessaire avec le Bien Commun mais aussi, un beau jour, peuvent très bien nous demander de vendre des bijoux de famille, et des plus stratégiques, pour se rembourser. Être souverainiste, c'est vouloir l'État libre - comme on voulait jadis rendre « le roi libre ». Foin des oppositions plates et bavardes entre le dirigisme et le libéralisme (je suis pour les deux, comme De Gaulle) la politique consiste à chercher des équilibres naturels, avec pragmatisme, sans esprit de système, selon les circonstances, dans le but premier de rentre l'État libre - aussi bien vis-à-vis des puissances étrangères que des féodalités intérieures. C'est d'ailleurs l'une des bonnes définitions que l'on pourrait donner du souverainisme !

    monde&vie 8 février 2019

  • Les Gilets jaunes se font voler leur révolution, par Ivan Rioufol

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    Les Gilets jaunes voient leur révolution confisquée. Eux qui cherchent notamment à “démocratiser la démocratie” (expression de Laurent Fabius, ce mercredi sur RTL) ne maîtrisent plus vraiment un mouvement qui leur échappe. Il a été habilement détourné, à la fois par la gauche et par le chef de l’Etat, dans une même stratégie du coucou, du nom de cet oiseau qui pond dans le nid des autres, quitte à semer la peur chez les récalcitrants. Cela fait quelques semaines que les premiers Gilets jaunes, ces petits patrons ou employés du privé venus à Paris du fond des provinces, ont laissé place à des manifestants plus urbains, plus syndicalisés, plus politisés, plus violents. C’est un militant de la CGT du nord qui pilotait le transpalette, préalablement dérobé, qui a servi à défoncer la porte du porte-parolat du gouvernement, le 5 janvier. L’extrême gauche est désormais bien visible dans les défilés qui se radicalisent et dégénèrent.

    Elle est reconnaissable à ses slogans, ses drapeaux, son organisation. Les black blocs et les antifas sont là comme des poissons dans l‘eau. Parallèlement, Emmanuel Macron a, lui aussi, réussi à s’approprier une partie de la révolte populaire, en transformant le besoin d’expression de la société oubliée en un long monologue présidentiel, retransmis par toutes les chaines d’information. Se vérifie chaque semaine la critique émise par Chantal Jouanno, présidente de la commission nationale du débat public, d’un “grand débat faussé”. Ce prétexte avait justifié sa décision de se retirert du processus, après une polémique sur son salaire élevé. Mais, de fait, ce devrait être aux Français d’interroger le pouvoir, et non l’inverse.

    Cette stratégie du coucou est préjudiciable au mouvement de fond. Il paie là son manque d’organisation, de programmes, de leaders. Résultats : la gauche tente d’introduire dans les revendications ses marottes sur la lutte des classes, la haine du riche, l’égalitarisme au cordeau. Macron a entamé, en douce, sa campagne pour les Européennes tout en assurant qu’il n’en est rien. La macronie, habitée par ses idées fixes, tente déjà de revendre sa fiscalité écologique en la présentant cette fois-ci comme “équitable”. Avant même de connaître les résultats du grand débat, 86 députés de la majorité présidentielle signent, ce mercredi dans Le Figaro, une tribune qui défend le retour à la taxe carbone, ce détonateur du réveil des Oubliés.

    Alors que les Gilets jaunes réclament moins de taxes et d’impôts, le gouvernement réfléchit à de nouvelles impositions. Bienvenue en Absurdie ! En fait, tout se met en place pour attiser davantage des frustrations des citoyens irrités : une fois de plus, ils sont en train de voir leur parole confisquée par des partis qui n’ont rien vu venir, et par un pouvoir qui n’entend pas changer de ligne. C’est ce que le patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, a déclaré ce matin sur LCI : “On a changé sur la méthode, mais pas sur les objectifs”. Reste que rien n’est aujourd’hui réglé de la révolution entamée, qui réclame plus de démocratie, plus de proximité, moins d’assistanat (lire ici). La France est sur un volcan. Relire Victor Hugo : “Le plus haut symbole du peuple, c’est le pavé. On marche dessus, jusqu’à ce qu’il vous tombe sur la tête”.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 13 février 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol

  • « L’Antisémitisme », bonne à tout faire du pouvoir aux abois

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    Bernard Plouvier

    Génial Président est-il à bout d’arguments dans sa tournée publicitaire, un club sportif est-il en difficulté, une vedette médiatique a-t-elle un menu embarras judiciaire, Vite ! L’on sort la botte secrète, l’inusable argument, l’ultime élément qui clôt le bec de tout contradicteur : la « recrudescence de l’antisémitisme ». Or, à force d’être utilisée, la ficelle craque de toutes parts. 

    Première remarque : n’importe quelle andouille peut dessiner une Croix gammée... même un agent provocateur juif. Ce ne sont pas les exemples qui manquent. 

    Deuxième remarque : la quasi-totalité des attentats antijuifs perpétrés ces quatre dernières décennies – avec mort de personne ou blessure grave et pas seulement des injures écrites ou orales – ont été le fait de mahométans... soit des individus qui usent d’une langue sémitique – l’arabe – dans leurs prières et leurs imprécations.

    Troisième remarque : que peut vouloir dire l’expression « Nègre enjuivé » ? On se perd en conjectures.

    Dernière remarque : notre Nation française a suffisamment de problèmes graves à résoudre pour éviter de verser des larmes (de crocodile, du côté des politiciens) à propos de graffiti ridicules ou d’injures lancées par on ne sait qui.

    Grand Président Macron, l’homme des riches et des « winners », n’a pas à nous apprendre ce qu’est la République : c’est la bonne gestion du Bien commun... et c’est ce qu’il ne fait pas.

  • «Folie répressive : prison ferme contre Alain Soral» janvier 2019 avec Jérôme Bourbon

  • Exodus: Immigration et multiculturalisme au XXIème : le livre de référence de Paul Collier traduit en français (recension)

    71kKtxvPXtL.jpgAprès avoir lu Exodus (paru en 2013) dans sa version originale, nous étions quelques uns à espérer la traduction du livre de Paul Collier. C’est chose faite.

    C’est un livre qui examine minutieusement la question migratoire sous l’angle des trois protagonistes que sont les pays d’accueil, les migrants eux-mêmes et les pays d’origine, la partie la plus consistante de l’ouvrage étant celle consacrée aux pays d’accueil. Ce livre se termine sur des propositions visant à repenser la politique migratoire. Mais avant cela, dans la première partie de son ouvrage intitulée « Les questions et le processus », Paul Collier  aborde frontalement la question idéologique qui a fait de l’immigration un tabou dans nombre de pays d’accueil, tout en soulignant la nécessité d’en sortir. Il y explicite aussi pourquoi, laissée à elle-même, l’immigration va s’accélérer.

    À gauche, l’immigration est vue comme un sujet tabou, la seule opinion permise étant la déploration de l’antipathie des classes populaires à son égard et un discours positif vantant ses mérites économiques. À droite, l’opposition reste vague afin de ne pas être taxée de raciste. La culpabilité liée aux actions passées des nations européennes a fait de l’identité nationale une menace et façonné la perception actuelle des immigrants. La façon la plus sûre d’exprimer son antiracisme a été d’affirmer son soutien à l’ouverture des frontières. Si toute demande de limitation de l’immigration est vue comme l’expression d’un racisme, alors un débat ouvert sur l’immigration est impossible. Paul Collier pense qu’il est possible d’envisager la question migratoire en la débarrassant des « associations toxiques » qui mobilisent l’émotion mais peu de connaissances établies.

    Pour cela, il commence par expliquer pourquoi les flux migratoires s’accélèrent.

    Les départs des pays pauvres sont motivés par les écarts de revenus, mais il faut disposer des moyens de partir. C’est un investissement qui se voit réduit par les diasporas déjà présentes dans les pays d’accueil. L’amélioration du niveau de vie dans les pays d’origine favorise la migration tant que les écarts de revenus entre pays riches et pauvres restent conséquents. Les migrations produisent des diasporas qui engendrent d’autres migrations. Ce qui compte pour définir une diaspora, ce n’est pas le pays de naissance, mais le nombre de personnes qui ont gardé des liens au pays d’origine avec des migrants potentiels et qui sont prêtes à les aider. Le taux d’absorption dans le pays d’accueil régule la taille de la diaspora. Laissés à eux-mêmes, ces mécanismes risquent de se traduire par une accélération des flux migratoires. Le seul frein qu’ils peuvent rencontrer réside dans la politique migratoire conduite par les pays d’accueil. Or, jusque-là, les décisions prises en la matière ont été « furtives et embarrassées » (p. 80). Un cercle vicieux s’est mis en place dans lequel les partis traditionnels, en désertant leurs responsabilités, ont ouvert un espace à des « brochettes d’hurluberlus : racistes, xénophobes et psychopathes [qui] ont attiré à eux des citoyens ordinaires de plus en plus inquiets du silence des partis traditionnels » (p. 81). Ce qui a renforcé la crainte de ces partis traditionnels de traiter la question. Si toutes les restrictions sont déclarées a priori illégitimes, alors les taux d’immigration à venir seront bien plus élevés que ceux connus au cours des dernières décennies. 

    (…)

    La migration répond à des inégalités globales sans les changer significativement. Le facteur le plus important réside dans les modèles sociaux qui handicapent les sociétés pauvres. Elles devront adapter, à leur manière, des idées globales à leur contexte particulier. En l’absence de politiques migratoires efficaces, les pays à haut revenu pourraient devenir des sociétés multiculturelles post-nationales, comme l’espèrent les élites occidentales qui imaginent qu’elles seront ainsi plus stimulantes et plus prospères. Mais, l’histoire nous apprend qu’une grande diversité est plutôt un handicap qu’un avantage. Les sociétés émergentes aux revenus croissants, dont les minorités ont été les premières à partir, deviendraient moins multiculturelles, plus nationalistes, au sens bénéfique du terme, et finiraient par « ressembler aux anciens pays à revenu élevé – avant l’immigration » (p. 390). La montée du multiculturalisme chez ces derniers coïnciderait alors avec son déclin ailleurs !

    Michèle Tribalat

    http://www.fdesouche.com/1158419-exodus-immigration-et-multiculturalisme-au-xxieme-le-livre-de-reference-de-paul-collier-traduit-en-francais-recension

  • Taxe carbone : elle est passée par ici, elle repassera par là…

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    La taxe carbone, c’est comme le furet qui court qui court : elle est passée par ici, elle repassera par là…

    Au passage – et je prie, par avance, nos lecteurs de m’excuser pour le propos un brin salace qui va suivre –, l’histoire colle encore plus à la chanson qu’on ne l’imagine. Il se dit, en effet, que les paroles de la comptine dissimulent une contrepèterie qui, en cette fin de XVIIe siècle, concernait le cardinal Dubois, ministre du régent Philippe d’Orléans, et, ce faisant, affreux jojo très friand des dames de la cour.

    Bref, quand les enfants chantent « Il court, il court, le furet/Le furet du bois joli », il faut entendre « Il f…e, il f…e, le curé/Le curé Dubois joli… »

    Une fois encore, je vous prie de m’en excuser, mais, sans vous faire un dessin, la métaphore s’applique exactement à la taxe en question…

    C’est le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, qui l’a dit ce mardi : le retour du chat noir est dans les tuyaux. Autrement dit, le monstre qui a déclenché l’ire de la France rurale et l’envolée des gilets jaunes vers les ronds-points est de retour : annulée en décembre, pour cause de prurit révolutionnaire, la taxe carbone « est sur la table » (de Rugy dixit).

    Avec un petit aménagement, bien sûr : « Si on est capable de dire que cet argent irait à 100 % dans la transition écologique, irait à des aides aux Français qui en ont le plus besoin, à ce moment-là, on pourrait peut-être reprendre cette trajectoire. »

    Et là, on rigole. Jaune. Jaune fluo, même. Vous en connaissez, vous, des taxes qui vont « à des aides aux Français qui en ont le plus besoin » plutôt que dans les caisses de l’État en faillite ?

    Certes, l’actuel gouvernement n’est pas le père de cette taxe. Certes, elle a été décidée dans la foulée des grands machins sur le climat. Certes, elle est l’enfant d’un gouvernement de gauche qui s’est empressé de reculer quand les bonnets rouges, géniteurs des gilets jaunes, ont sorti les fourches. Certes, elle n’a été que « suspendue » par Édouard Philippe en attendant des jours meilleurs.

    Ces jours meilleurs sont-ils advenus ? On les envisage à l’horizon 2020. C’est, du moins, ce que laisse entendre la secrétaire d’État Brune Poirson, qui voit dans cette taxe « un outil qui est efficace » et « qui a un vrai impact ». Sur le porte-monnaie des automobilistes, sans aucun doute ; sur le climat, c’est plus discutable. En effet, seulement 19 % des recettes liées à la TICPE étaient destinés au financement de la transition énergétique, soit 7,2 milliards d’euros, sur les 37,7 milliards espérés pour 2019, le reste étant capté par le budget de l’État.

    D’aucuns avancent une modulation d’un genre particulier : réserver la taxe aux plus riches. Idée totalement bidon dont on ne voit pas comment elle pourrait s’appliquer : faudrait-il montrer sa feuille d’impôt à la pompe à essence ? Démagogie, quand tu nous tiens…

    Reste que le retour de la taxe carbone dans le débat pourrait bien faire figure de chiffon rouge sous le nez du taureau, car on ne voit pas pourquoi ce qui a mis le feu aux ronds-points en novembre pourrait l’éteindre en février ! En bon français, ça s’appelle même souffler sur les braises.

    Mais peut-être est-ce le but ?

    Marie Delarue

    http://www.bvoltaire.fr/taxe-carbone-elle-est-passee-par-ici-elle-repassera-par-la/

  • Gilets Jaunes : l’obsession irrationnelle de l’extrême-droite – Journal du jeudi 14 février 2019

     

    Gilets Jaunes : l’obsession irrationnelle de l’extrême-droite

    Alors que l’exécutif s’empêtre dans la crise des Gilets Jaunes, une commission d’enquête a été ouverte sur la lutte contre les groupuscules d’extrême-droite. Une obsession qui permet d’éviter les réponses politiques au mouvement social et de faire l’impasse sur l’essentiel des violences commises par l’extrême-gauche.

    Gilets jaunes : l’impossible transformation électorale ?

    Ingrid Levavasseur, tête de liste Gilets Jaunes abandonne le Ralliement d’Initiative Citoyenne… si elle n’abandonne pas l’idée d’une candidature aux européenne, sa défection illustre les limites d’une hypothétique transformation électorale du mouvement.

    Conseil Constitutionnel : un renouvellement très politique

    Stupeur à Bordeaux, Alain Juppé a décidé de quitter son fauteuil de maire pour rejoindre le Conseil Constitutionnel sur proposition du président de l’Assemblée, Richard Ferrand. Une manoeuvre très politique en vue des élections européennes.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-lobsession-irrationnelle-de-lextreme-droite-journal-du-jeudi-14-fevrier-2019

  • Gilets Jaunes : l’obsession irrationnelle de l’extrême-droite – Journal du jeudi 14 février 2019

     

    Gilets Jaunes : l’obsession irrationnelle de l’extrême-droite

    Alors que l’exécutif s’empêtre dans la crise des Gilets Jaunes, une commission d’enquête a été ouverte sur la lutte contre les groupuscules d’extrême-droite. Une obsession qui permet d’éviter les réponses politiques au mouvement social et de faire l’impasse sur l’essentiel des violences commises par l’extrême-gauche.

    Gilets jaunes : l’impossible transformation électorale ?

    Ingrid Levavasseur, tête de liste Gilets Jaunes abandonne le Ralliement d’Initiative Citoyenne… si elle n’abandonne pas l’idée d’une candidature aux européenne, sa défection illustre les limites d’une hypothétique transformation électorale du mouvement.

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    Stupeur à Bordeaux, Alain Juppé a décidé de quitter son fauteuil de maire pour rejoindre le Conseil Constitutionnel sur proposition du président de l’Assemblée, Richard Ferrand. Une manoeuvre très politique en vue des élections européennes.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-lobsession-irrationnelle-de-lextreme-droite-journal-du-jeudi-14-fevrier-2019

  • Revue de presse : La France est-elle en train d’hypothéquer son stock d’or ?

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    Edouard Fréval Politique Magazine cliquez ici

    À l’heure où la plupart des grandes banques centrales accumulent de l’or pour se prémunir contre une nouvelle crise financière, la Banque de France a monté un dispositif visant à échanger et à prêter les réserves détenues à Paris. Une entreprise inédite qui interroge et inquiète.

    C’est ce qu’on appelle une annonce en catimini. En octobre dernier, dans une petite revue anglaise spécialisée (The Alchemist), le tout nouveau sous-gouverneur de la Banque de France – Sylvie Goulard – annonçait l’utilisation prochaine du stock d’or gardé dans les coffres de l’institution, jusqu’ici soigneusement tenu à l’écart du marché. Dans ce document, elle expliquait avoir passé un partenariat « avec une grande banque commerciale active dans le marché de l’or ». Quelques semaines plus tard, l’agence Reuters précisait que la banque en question était l’organisme américain JP Morgan, l’un des principaux spéculateurs sur le marché des matières premières et des monnaies.

    Peu diserte sur le sujet, Sylvie Goulard faisait néanmoins mention de prêts d’or à des établissements financiers et d’échanges or-devises avec d’autres institutions. Elle se félicitait également sur tout un paragraphe de la rénovation des coffres parisiens de la Banque, qui permet désormais d’utiliser des chariots élévateurs puissants et qui facilite les manipulations et le transport des lingots…

    Pas de communiqués officiels

    Le but ? Officiellement, il consiste à refaire de Paris « une place de marché clef pour l’or ». Et puis ? De gagner un (tout) petit peu d’argent en utilisant le métal précieux détenu dans les coffres. Pour des informations plus précises, et des communiqués officiels, le quidam attendra. Christian Eugène, ancien responsable du service de l’endettement international à la Banque de France déclare :

    "Je suis un peu étonné car l’essentiel du stock d’or appartient tout de même à l’Etat. Utiliser ce patrimoine ne me parait pas une bonne idée, surtout dans un contexte financier rempli de risques."

    Mais Sylvie Goulard veut aller vite, très vite. En interne, elle s’est constituée un cabinet afin de ne pas se retrouver dépendante des services opérationnels. « C’est nouveau, personne n’avait jamais fait ça avant » souligne un connaisseur de l’institution. En cas de nomination de l’actuel premier gouverneur à la tête de la BCE, certains la voient déjà devenir chef de la plus puissante institution financière du pays.

    Aussi peu connue soit-elle du grand public, celle qui a été propulsée sous-gouverneur en janvier 2018 par décret du président de la République a un passé politique déjà très rempli. En mai 2017, dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron, elle était nommée ministre des Armées ; aussitôt, elle ne cachait pas sa volonté de remanier l’armée française dans le seul but de construire une défense européenne intégrée. Elle démissionnera quatre semaines plus tard. Entretemps, son passé de ‘consultante’ aux revenus mirobolants de l’Institut Berggruen – un lobby américain visant à accélérer « l’intégration européenne » – était sorti dans la presse, tandis que son nom était cité dans une présomption d’emplois fictifs du Modem au Parlement européen.

    L’étonnant parcours du sous-gouverneur

    Son militantisme pour la création d’un Etat central sur le continent vient de loin, et elle ne s’en cache pas. Conseiller politique de Romano Prodi à la Commission européenne entre 2001 et 2004, elle a présidé le Mouvement européen entre 2006 et 2010. Cette année-là, elle créait avec les députés Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt le groupe Spinelli, une structure qui militait notamment pour la diminution des relations bilatérales entre Etats afin de mieux centraliser le pouvoir à Bruxelles. Partisane du CETA, un vaste traité commercial avec le Canada, Sylvie Goulard a cosigné en 2012 ‘De la démocratie en Europe’ avec le très fédéraliste Mario Monti, homme politique qui dirigeait alors le gouvernement italien.

    La précipitation avec laquelle la sous-gouverneur veut utiliser nos réserves d’or peut interroger. « Faire des prêts sur l’or ou des swaps [échanges de devises contre de l’or] revient à gager ce stock, à l’hypothéquer. Il est clair que lancer des opérations sur l’or revient à en perdre la propriété pleine et entière. Nous n’avons plus alors la possession du bien pour qu’il serve de garantie à autre chose », prévient Christian Eugène.

    A qui serviront ces prêts et ces échanges ? A quelles fins ? Un début de réponse se trouve peut-être du côté de New-York et de Londres. En effet, ces ‘hypothèques’ sur l’or sont menées depuis longtemps par les systèmes bancaires américain et anglais, avec en pointe des établissements comme … JP Morgan. Depuis 20 ans, une grande association américaine, le Gold anti-trust action commitee (GATA), se bat pour que la nature exacte des opérations soit rendue publique. Selon cet organisme, les interventions sur le marché de l’or sont destinées à étouffer le cours du métal précieux, afin que celui-ci ne soit pas perçu comme un concurrent de la première devise du monde, le dollar. « En faisant cela, le système n’est pas freiné et il peut continuer d’émettre de la monnaie à l’infini. Cela lui permet de contrôler les marchés » estime Chris Powell, son secrétaire général.

    "Faire des prêts sur l’or ou des swaps revient à hypothéquer ce stock."

    En vendant l’or à découvert, les plus gros établissements financiers s’assureraient que les masses de monnaie qu’ils créent ne se détournent pas vers le métal précieux, mais continuent au contraire de se déverser sur les titres de dette publique et privée. Pour nourrir la machine ad vitam aeternam… Côté pile, les Etats-Unis affichent depuis des décennies les mêmes quantités officielles de métal précieux dans leurs coffres. Côté face, ils utiliseraient ce stock (via des certificats) pour pousser le prix vers le bas, afin que l’ancien étalon monétaire ne supplante pas le dollar dans l’esprit des utilisateurs. Néanmoins, l’or garanti par les certificats peut être un jour réclamé, prévient le GATA.

    Les dizaines de documents et de témoignages réunis par l’association américaine tendent à prouver que l’or demeure un actif essentiel dans le système monétaire actuel. « Les opérations de prêts ou les swaps sur l’or ne sont pas anodins, ils servent à quelque chose, ajoute Chris Powell. Mais les banques centrales ne veulent pas que le marché libre connaisse l’ampleur de ces opérations, car ce sont des informations extrêmement sensibles ». En décembre dernier, à l’occasion d’une procédure judiciaire aux Etats-Unis, un trader de … JP Morgan a avoué avoir manipulé le marché des métaux précieux pendant des années. Il a affirmé avoir agi avec son équipe, après avoir été formé par des traders plus anciens au sein de la même banque, et au su de sa hiérarchie.

    Aux dernières nouvelles, le stock d’or total que la Banque de France conserve officiellement dans ses coffres s’élève à 2436 tonnes. Servira-t-il à soutenir le dollar ? L’euro ? Ou les grandes banques privées, comme l’article du Alchemist le suggérait ? Dans un passé récent, l’actuel sous-gouverneur a montré une véritable appétence pour les sujets financiers en lien avec la centralisation des pouvoirs à Bruxelles. Lors de son passage au Parlement européen entre 2009 et 2017, Sylvie Goulard a été rapporteur ou co-rapporteur de plusieurs textes législatifs déterminants, comme celui visant à créer un mécanisme européen de supervision financière, ou cet autre à forte portée sur l’Union bancaire dans la zone euro.

    L’or, un actif monétaire très sensible

    La sous-gouverneur a même été à l’initiative d’un rapport sur les euro-obligations, ces titres de dette fédérale que la Commission européenne souhaiterait émettre un jour pour trouver des financements de manière indépendante, sans dépendre des transferts d’argent effectués par les Etats nationaux. Des euro-obligations qui, en l’absence d’impôts européens, pourraient par exemple avoir besoin d’un stock d’or pour asseoir leur légitimité. « Mais le marché de l’or est très opaque. Il est difficile de savoir d’où partent les transactions et chez qui elles arrivent » précise un trader en matières premières.

    Une chose est sûre : l’idée de mobiliser le stock d’or français va à l’encontre de ce que font les autres grandes banques centrales de la planète (Etats-Unis mis à part). Depuis la crise financière de 2008, qui avait vu des montagnes de titres de dette perdre toute valeur, les banques centrales sont devenues acheteuses de métal précieux, et elles le conservent précieusement. La Russie a ainsi multiplié son stock d’or par 4 en dix ans, tandis que des rumeurs persistantes prêtent à la Chine une stratégie visant à dépasser les réserves officiellement détenues par les Etats-Unis. D’autres nations – la Turquie, l’Inde, l’Indonésie, la Pologne, etc. – se sont mises à racheter de l’or ces dernières années après avoir longtemps été absentes du marché. Mieux : des gouvernements possédant de l’or stocké à l’étranger ont demandé le rapatriement de leurs lingots afin d’en avoir la pleine propriété. C’est ainsi que l’Allemagne a obtenu (difficilement et progressivement) le retour de son or entreposé aux Etats-Unis.

    La France dépourvue de ses réserves au pire moment ?

    Le mouvement s’est accéléré ces dernières années, car les signaux annonçant une nouvelle crise de la dette s’accumulent. Pour Antoine Brunet, ancien chef économiste de HSBC France et ex économiste-conseil de la Banque de France :

    "Quel intérêt y aurait-il à prêter son or par les temps qui courent ? Quand Nicolas Sarkozy avait vendu 20% des réserves au début des années 2000, j’avais dit que c’était une très mauvaise idée. Aujourd’hui, des puissances essayent de se débarrasser du dollar et pourraient éventuellement utiliser l’or à la place. Si les opérations de prêt ou de swaps sur le stock d’or manifestent une volonté de s’en séparer, ce serait complètement stupide."

    Longtemps, l’or a été utilisé comme monnaie à part entière, notamment dans le cadre des transactions internationales (achats de pétrole, de minerais, de marchandises). Aujourd’hui, le précieux métal est souvent considéré comme un gage implicite des monnaies que nous utilisons. « L’or est le gage ultime. Prenons un exemple : admettons que l’euro ne tienne pas, pour des raisons politiques ou économiques. Nous serions alors bien contents d’avoir une réserve d’or pour relancer une monnaie nationale qui inspire confiance, souligne Christian Eugène. Mais si nous avons adossé notre stock à d’autres opérations, il sera difficile de le faire. Une garantie peut toujours jouer, et on ne peut alors plus utiliser l’actif en question ». La conséquence est redoutable : en cas de nouvelle crise financière, la France pourrait se retrouver nue dans la tempête.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/