Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

avortement et euthanasie - Page 37

  • Berceaux vides et bateaux pleins

    babies_infant_boy_adorable_caucasian_son_newborn_baby-1371909-845x475.jpg

    Les articles sur la baisse de la natalité en France, en Europe, au Japon… sont fréquents depuis des années (y compris sur Boulevard Voltaire). Même des pays comme le nôtre qui, longtemps, ont donné des signes de résistance à la tentation des lemmings ont maintenant rejoint les statistiques communes, et les chiffres seraient encore plus bas si les naissances d’enfants automatiquement français dans les familles immigrées ne venaient relever les courbes. Il est des optimistes comme Hervé Le Bras, qui demandent d’attendre que les femmes aient procréé sur le tard pour faire le point, et des pessimistes qui voient l’inexorable déclin de notre pays et parlent d’« hiver démographique » (Nicolas Baverez). Longtemps, des explications par l’Histoire semblaient convaincantes : l’Allemagne culpabilisée par son passé sans cesse remué, de même pour le Japon, l’Italie et l’Espagne post-franquiste. Et la France, d’abord sortie la tête haute de la guerre, s’est vue dans les années 70 attaquée à la fois comme collaborationniste sans état d’âme et abominable colonialiste. Repentance exigée, cendres sur la tête et mea culpa à la louche.

    Mais aujourd’hui, les statistiques mondiales montrent que ces explications ne suffisent plus. Des pays sans culpabilité ni repentance voient leur natalité baisser aussi en Europe – laissons ici de côté la Russie. Quant à incriminer la politique familiale de la France, très efficace dans l’après-guerre, mais fortement écornée depuis des années, c’est un argument important, mais sans doute insuffisant. Alors, on met en cause l’hédonisme généralisé, la décomposition des familles, les unions stables plus tardives, les longues études et, pour les femmes, le calcul de la période la plus favorable après quelques années de travail. Tout ceci ne manque pas de vérité, même si le « désir d’enfant », les revendications de GPA, PMA… occupent le terrain et donnent à croire que la procréation est un désir répandu.

    Il faut sans doute voir plus large encore : un affaissement du vouloir-vivre en Europe. Quand l’Afrique croît sans relâche, même dans les pays les plus pauvres, exposés aux conflits et aux violences, et que les pays musulmans se distinguent particulièrement (Égypte, par exemple), l’Europe ne maintient sa population que grâce aux immigrés (la preuve par la Guyane et Mayotte). Le contraste entre la fécondité des uns et le recul des autres ne peut venir que d’un état d’esprit, qui n’a pas forcément à voir avec les conditions matérielles – au contraire, même. Et pendant ce temps-là, en Méditerranée, des bateaux remplis en majorité de jeunes hommes ne cessent d’atteindre les côtes européennes, profitant de la culpabilité soigneusement entretenue, des attendrissements de vieux, de la charité chrétienne coupée de la raison, sans doute aussi du sentimentalisme féminin, combiné à l’affaiblissement de l’esprit combatif chez les hommes priés de laisser la testostérone au vestiaire (sauf, bien sûr, pendant les matchs de foot), bref, d’une démission intérieure.

    Les suicides dans certaines catégories sociales comme les paysans, chez les policiers déboussolés, la démission des autorités en général, les « accommodements raisonnables » en matière de tenue, de nourriture, les réactions niaises aux attentats (si « Vous n’[avez] pas ma haine », alors quoi ?). J’ajouterai toutes les folies du/des genre/s, la « LGBTisation » qui s’étend, la traque aux personnages historiques racistes, esclavagistes, misogynes – exclusivement occidentaux, bien sûr. Et chez les « desouche », qui côtoient les « jeunes » dans les cités, la tentation de se convertir à une religion perçue comme forte et sûre de soi, peu disposée à une quelconque repentance et même à l’examen intérieur, alors que le christianisme, catholique et protestant, paraît d’ores et déjà soumis… Tout cela cumulé, honnêtement, donne-t-il envie de lancer des enfants dans le monde ?

    La réponse est peut-être dans cette devise de Gramsci : « Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté. »

    Olga Le Roux

    http://www.bvoltaire.fr/berceaux-vides-et-bateaux-pleins/

  • Pénurie de médecins pour pratiquer des avortements

    C'est la bonne nouvelle du changement de génération : croyez-vous que des jeunes se lancent dans des études de médecine pour espérer un jour pratiquer des avortements ? Ce n'est pas vraiment une spécialité enviée... On parle régulièrement, outre du meurtre de l'enfant à naître, du traumatisme pour la mère, un peu moins du traumatisme pour le père (qui l'apprend parfois quelques années plus tard), mais très rarement du traumatisme des médecins qui doivent vérifier si les petits bouts d'homme déchiqueté sont bien complets...

    Au centre hospitalier du Bailleul, dans la Sarthe, il n'a pas été pratiqué d'avortement depuis le début de l'année, en raison du manque de praticiens. Le Dr Abdelhadi Maslho, chef du pôle ACME (Anesthésie Chirurgie et Mère Enfant) explique :

    « il nous manque un praticien, tant que ce poste ne sera pas comblé, nous ne pourrons pas assurer ce service. ».

    Au centre hospitalier, sur cinq gynécologues en poste, trois ont fait valoir leur clause de conscience.

    « La clause de conscience, c'est, pour le médecin, le droit de refuser la réalisation d'un acte médical pourtant autorisé par la loi mais qu'il estimerait contraire à ses propres convictions personnelles, professionnelles ou éthiques ».

    Suite au départ en retraite d'un praticien, il ne reste plus qu'un médecin en mesure de pratiquer l'avortement. Mais l'organisation du service suite à la vacance de ce poste ne le permet plus.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Aude Mirkovic - La légalisation de la PMA sans père entrainerait une totale refonte de la filiation

  • Le journaliste du Monde ose écrire "L’intox du syndrome post-avortement"

    Le Monde consacre un article à l'action pro-vie sur Facebook, où une page paie des publicités insistant sur le « syndrome dépressif post-avortement ». Dans un déni de réalité, le journaliste du Monde ose écrire "L’intox du syndrome post-avortement". Ce n'est pas Le Monde qui ira enquêter sur les conséquences traumatisantes de l'avortement...

    Nous lui proposons d'écouter ce podcast (53mn) de Radio Notre Dame : La Vigne de Rachel : « Nous voulons reconnaître une souffrance qui est interdite et tabou » 

    La perte d’un enfant lors d’une grossesse ou à la naissance est un drame qui laisse bien des blessures. Comment faire son deuil ? Comment pardonner ou se pardonner ? Marie Chavanne, créatrice du site parlerdemonivg.com, Joël Rosenfeld et Monique Lecoufle, de l’association « la Vigne de Rachel » en parlent.

    La Vigne de Rachel est une association qui a été fondée par la psychologue américaine Teresa Burke, et qui existe aujourd’hui dans 85 pays. Elle propose des retraites de trois jours en petit comité pour les personnes qui ont vécu la perte d’un enfant, à cause d’un avortement ou d’une fausse couche. « C’est un chemin de travail sur les émotions avec le Seigneur, pour aller à la rencontre de cet enfant, pour le recevoir du Seigneur et pour pouvoir le remettre en Dieu, et être ainsi consolé de son absence », explique Monique. A sa suite, Joël affirme son « émerveillement de voir la puissance de guérison de Dieu pour toutes ces personnes qui ont été tellement profondément blessées ». Il est ainsi permis à ces parents, ces femmes et ces hommes, de se rendre compte que leur enfant est auprès de Dieu, et de reprendre vie.

    « Parler de mon IVG » est un site que Marie a créé il y a quelques temps pour les femmes qui n’arrivent pas à se remettre de leur avortement.

    « Il y a des femmes qui vivent bien leur IVG et le revendiquent sur internet, mais celles pour qui c’est une souffrance n’ont pas de place. Ces femmes ne peuvent donc pas s’en remettre parce qu’on ne les écoute pas, elles n’ont pas la parole. Nous voulons reconnaître une souffrance qui est interdite et tabou ».

    Il est nécessaire d’offrir un espace pour exprimer une souffrance qui est tue, cachée, que l’on préfère ne pas reconnaître. Souffrance qui par ailleurs touche également les hommes, bien que ceux-ci aient tendance à moins le montrer.

    « C’est une souffrance qui est interdite pour la femme, pour l’homme c’est encore plus tabou. Ce sont des éternels oubliés. Soient ils fichent le camp, soit on ne leur demande pas leur avis, ils sont exclus du débat parce qu’ils ne portent pas l’enfant. Leur paternité est niée ». « pour les hommes qui ont été victimes de l’avortement, il y a des conséquences dramatiques« .

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’embryon humain : la victime silencieuse et innocente de la révision de la loi de bioéthique

    6a00d83451619c69e2022ad3a01349200b-250wi.jpgCommuniqué de la Fondation Jérôme Lejeune :

    "Le rapport du Conseil d’Etat sur la révision de la loi de bioéthique est rendu public aujourd’hui. Ce rapport, émanant de la plus haute juridiction française, n’engage certes pas le politique mais il trace les contours « autorisés » de la future législation et fait état, notamment, de graves dérives en matière de recherche sur l’embryon. Ces dispositions seront au cœur de la loi mais elles seront moins commentées que la PMA. Elles auront pourtant pour conséquence de faire de l’embryon un « produit de laboratoire ».

    Cet avis juridique du Conseil d’Etat ne tient, par ailleurs, aucun compte de l’avis profond des Français qui s’est exprimé lors des Etats-généraux de la bioéthique. A chaque révision, les limites de l’acceptable sont repoussées, la marchandisation du vivant et l’eugénisme toujours accrus. La technique prendra, une fois de plus, et de manière plus grave, le pas sur l’humain.

      • La création d’embryons transgéniques et leur transfert à des fins de gestation pourraient être autorisés. Cela entrainerait inévitablement une modification du génome de l’espèce humaine pourtant interdite par la Convention d’Oviedo ratifiée par la France. L’embryon serait encore davantage manipulé et ces modifications du génome seraient transmissibles.
      • Le Conseil d’Etat propose d’autoriser la culture des embryons in vitro au-delà de 7 jours et jusqu’à 13 jours après la fécondation. 92,3 % des citoyens se sont pourtant opposés à cette possibilité dans le cadre des Etats-généraux.
      • La destruction des embryons surnuméraires donnés à la recherche et n’ayant pas fait l’objet de recherche[1] est également envisagée. L’alternative éthique consistant à interdire en amont leur création n’est malheureusement pas prévue. L’embryon humain est traité comme une matière première qu’il convient de détruire lorsqu’elle n’est plus utilisable. Le principe de dignité de l’être humain qui devait être fondateur des lois de bioéthique de 1994, n’a pas droit de cité.
      • Le diagnostic pré-implantatoire (DPI) serait étendu aux diagnostics d’anomalies chromosomiques. En acceptant la destruction systématique des embryons porteurs de trisomie 21 issus de la PMA, le Conseil d’Etat se porte garant d’une méthode eugénique[2].

    En plus d’être invisible aux yeux de tous, errant dans un flottement juridique volontairement entretenu et réduit à un matériau de recherche, l’embryon humain est désormais une variable d’ajustement dans le jeu politique. Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune appelle les politiques à un sursaut de courage au moment de l’élaboration de la loi : « ne faites pas le jeu de l’industrie procréative et des laboratoires pharmaceutiques qui préfèrent « consommer » de l’embryon humain pour épargner l’animal. La loi doit protéger l’embryon, il ne lui revient pas de décider de son degré d’humanité. L’embryon humain est un être humain et sa protection demeure un principe intangible fondateur du droit ». (article 16 du Code Civil).

    Lire la suite "L’embryon humain : la victime silencieuse et innocente de la révision de la loi de bioéthique"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Davantage de décès que de naissances en Europe

    C'est l'hiver démographique : l'Europe se suicide et, comme la nature a horreur du vide, ce sont les immigrés qui viennent remplacer la population vieillissante, selon les derniers chiffres de l'agence Eurostat :

    Capture d’écran 2018-07-11 à 07.48.14

    "Le 1er janvier 2018, l'Union européenne comptait 512,6 millions d'habitants, soit 1,1 million de plus qu'un an auparavant. Ce sont les migrations qui permettent cette croissance démographique.Selon les données d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, il y a eu en moyenne davantage de décès (5,3 millions) que de naissances (5,1 millions) l'an dernier. Ce qui signifie que dans l'Union la variation naturelle de la population a été négative.

    La population a augmenté dans dix-neuf États et reculé dans neuf autres. De manière générale, ce sont les pays où les naissances l'emportent sur les décès qui affichent la plus forte croissance de la population. L'Irlande est ainsi à la fois l'État où les naissances ontle plus dépassé les décès (+ 6,6‰ d'accroissement naturel) et l'un des quatre pays européens à connaître la plus forte augmentation (+ 11,2‰). À l'opposé, les faibles taux de natalité rarement compensés par des arrivées de migrants vont de pair avec les reculs démographiques. La Bulgarie, qui subit une diminution naturelle de sa population de 6,5‰, est ainsi, comme d'ailleurs plusieurs pays de l'ex-bloc soviétique (Roumanie, Lituanie, Croatie…), l'un des États enregistrant le pire recul démographique (- 7,3‰).

    C'est le contraire en Allemagne. Malgré une diminution naturelle de sa population (-1,8‰), le nombre d'habitants croît de 4‰, avec l'arrivée de migrants. Quant à la France, en 11e position pour la croissance globale (+3,5‰), elle fait partie des champions de la poussette (+2,5‰ d'accroissement naturel)."

    Démographe, économiste, géographe et théoricien du concept d' «hiver démographique», le professeur Gérard-François Dumont, président de la revue Population & Aveniranalyse dans Le Figaro :

    "En fait, l'Europe est entrée dans l' «hiver démographique» au milieu des années 1970, lorsque la fécondité est descendue nettement et durablement au-dessous du seuil de remplacement des générations qui est de 2,1 enfants par femme. Depuis 2015, l'Union européenne est entrée dans une nouvelle étape au sein de laquelle la croissance démographique de l'Europe n'est plus assurée que par l'immigration. Toutefois cette situation n'est pas homogène: on compte encore 15 pays dont le taux de natalité est supérieur au taux de mortalité, dont la France et le Royaume-Uni, contre treize dans la situation inverse, dont l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie.

    Pour expliquer ces disparités, il faut prendre en compte deux facteurs essentiels. Sur un plan politique d'abord, on observe une corrélation forte entre les budgets alloués à la politique familiale et l'indice de fécondité. Plus ces budgets sont élevés, plus l'indice de fécondité est supérieur à la moyenne de celui de l'Union européenne. Ensuite, il y a un aspect culturel important: dans les sociétés où le mariage reste un prérequis avant d'avoir des enfants, il y a généralement moins de naissances.

    Quelles sont les conséquences de la baisse de la fécondité sur l'économie européenne?

    Elles sont multiples et il ne faut surtout pas les sous-estimer. Cette baisse de la fécondité est d'abord à l'origine d'un moindre nombre de consommateurs au sein de l'UE et d'une moindre stimulation économique. Or, si la croissance économique européenne est si faible aujourd'hui, c'est entre autres parce qu'elle n'est pas stimulée par la consommation. Cette situation est économiquement défavorable à tous. Par exemple, les entreprises françaises qui exportent chez nos voisins de l'UE sont directement touchées par un nombre contenu de consommateurs et même une baisse dans certains d'entre eux. De plus, une diminution de la population active qui ne serait pas jugulée par une augmentation du taux d'emploi ou de la productivité des travailleurs entraînera indubitablement une baisse du PIB.

    Cette situation a-t-elle aussi un impact sur notre modèle de protection social?

    Bien sûr! Quand on observe le débat qui s'installe en France autour d'une nouvelle réforme des retraites, on ne peut que se désoler de ce que la question démographique, qui est fondamentale, ne soit guère abordée. On nous propose certes une nouvelle réforme structurelle de nature paramétrique, non nécessairement malvenue, mais la pérennité de notre système de retraites dépend d'abord de la population active qui le finance et donc de la situation démographique. Le principal problème du financement futur des retraites est bien que cette population active pourrait se réduire. En effet, le détricotage de la politique familiale sous le quinquennat de François Hollande a entraîné une diminution de l'indice de fécondité tandis que notre espérance de vie reste l'une des plus élevée au monde. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • 220 000 avortements par an, cela ne leur suffit pas

    6a00d83451619c69e2022ad39eb1d3200b-250wi.jpgLe Planning familial se plaint, dans Marie-Claire, que certains médecins osent refuser de pratiquer des avortements. Non, l'avortement ne sera jamais un acte anodin :

    "[...] Des médecins refusent de pratiquer des IVG, sans le dire directement mais en multipliant les rendez-vous ou les actes médicaux pourtant optionnels. Tout cela sans réorienter vers un.e professionnel.le compétent.e, comme la loi le prévoit. À force de ne pas répondre à la demande des femmes dans les temps, les délais sont parfois trop courts. Elles sont loin les années 70, pourtant aujourd’hui encore, des femmes se rendent aux Pays-Bas, en Angleterre ou en Espagne pour avorter. En cause : des délais d’attente trop longs, une découverte tardive de leur grossesse. Parfois encore elles ne peuvent pas avoir recours à l'interruption médicale de grossesse, ou subissent des violences conjugales à compter de l'annonce d’une grossesse pourtant désirée au départ.

    Les inégalités d’accès à l’avortement sont encore énormes en France : inégalités territoriales, inégalités sociales, inégalités économiques. Sur le numéro vert national géré par le Planning ou dans les lieux d’accueil, on entend encore trop de femmes nous raconter les questions intrusives ou jugeantes au moment de leur demande d’IVG : "Vous ne pouvez pas assurer cette grossesse ?" ; "Avez déjà fait une IVG ?" ; "Vous aviez une contraception ?"  Elles nous parlent trop souvent du soi-disant "petit coeur qui bat" qu’on leur fait écouter, sans leur demander leur avis, au moment d’une échographie. Il arrive aussi régulièrement que des structures refusent de prendre en charge des femmes sans papier ou étrangères, et qu’on leur demande de payer en amont l’IVG – pourtant, elle est considérée comme un "soin urgent".

    Nous recevons aussi des femmes à qui l’on a dit que l’IVG médicamenteuse ne fonctionnerait pas en raison de leur poids, ou qu’elles doivent revenir avec leur conjoint… Il s’agirait d’un choix à faire à deux ! Les jeunes filles mineures nous disent parfois que leur anonymat n’a pas pu être préservé car une facture est arrivée à la maison, ou que leur avortement avait été conditionné à la pause d’un implant pendant l’intervention.

    Pendant l’été, la continuité du service public n’est pas toujours assurée en raison du manque de professionnel.le.s. Cela amène des femmes sur certains territoires notamment en zones rurales, à parcourir de longues distances pour avorter. Dans le Loiret, des femmes devront aller avorter dans un autre département cet été. Un hôpital en Ardèche n’assure plus les IVG en ce moment même. Par mesure d’économies, la restructuration de services conduit à ce que des centres IVG dédiés, avec des professionnel.le.s. formé.e.s et volontaires pour accueillir les femmes dans de bonnes conditions, se voient obligés de se regrouper avec d’autres services (de chirurgie ou ambulatoires ou de maternités).

    D’autres freins à l’accès à l’IVG viennent des anti-choix : la première source d’information est Internet, et ceux-ci sont très présents pour délivrer de fausses informations, sous couvert de sites se faisant passer pour “officiels” : les femmes qui les ont eus au téléphone se disent choquées de leurs propos, et de leur manière de leur imposer de changer d’avis sur l’avortement. Il faut lutter tous les jours contre cette désinformation et mieux faire connaître les sites pro-choix, et s’appuyer sur le nouveau délit d’entrave à l’IVG étendu à Internet.

    L’avortement est un acte courant de la vie des femmes : une sur trois y aura recours au cours de sa vie. Alors oui, on a encore à se mobiliser en France pour que l’avortement devienne réellement un droit effectif pour toutes les femmes, quelle que soit leur situation sociale et économique, pour que l’avortement soit vraiment considéré comme une priorité de service public, au même titre que d’autres soins, pour que l’information soit accessible partout et facilement. Nous exigeons que le droit fragile des femmes à disposer de leur corps soit effectivement appliqué pour toutes."

    A côté de ce discours idéologique, il existe des témoignages poignants de femmes que l'on a forcé à avorter. Nombreuses. Pour celles-là, le Planning familial n'a que mépris.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Sylviane Agacinski - L'obscénité de parler d'une femme comme d'une gestatrice agréée

  • Avorter, oui. Aider les maternités, non

    L'Etat ne cesse de déverser de l'argent pour la contraception, l'avortement remboursé à 100%. Et en même temps, comme dirait l'adepte de la culture de mort qui nous gouverne, il manque de l'argent pour les maternités. Samedi 23 juin, une manifestation est organisée à Paris pour lutter contre la fermeture des maternités de proximité. Récemment, à l'hôpital de Vierzon, les salariés ont engagé des actions coups de poing afin d'éviter la fermeture pressentie de la maternité. Des groupes de soutien se multiplient pour le sauvetage d'établissements à Bar-le-Duc (Meuse), Remiremont (Vosges), Vire (Calvados), Noyon (Oise), Le Blanc (Indre) ou encore Falaise (Calvados). C'est dans la maternité de cette dernière commune que Christelle, 38 ans, aurait dû accoucher en 2015.

    "J'ai failli y passer" :

     

    "Quand ils ont annoncé [sa] fermeture, j'étais à six mois de grossesse". "J'étais au départ suivie par ma maternité. Quand j'ai appris qu'ils n'allaient pas s'occuper de moi, c'est devenu un énorme flou. Il fallait trouver une autre maternité. Il y en avait une à Caen mais ça n'avait rien à voir avec mon petit [établissement] chaleureux". "Si la maternité avait été juste à côté, aux premières contractions on serait partis tout de suite. Mais là, elles étaient trop rapprochées. Je ne voulais pas être sur la grande route, à 110 km/h, quand ça arriverait".

    Le 28 octobre, à 4 heures du matin, elle a dû accoucher sur son canapé.

    "La maternité était beaucoup trop loin. Je sentais très bien que c'était impossible."

    Son mari a appelé le Samu. 

    "Ils sont arrivés en quatre minutes. Ils étaient six. Ils n'avaient jamais fait d'accouchement". "Ils ne savaient pas comment s'y prendre. C'était pas courant [puisqu'avant] il y avait une maternité à côté." "La position n'était pas celle que je voulais. Le canapé était abîmé, c'était pire qu'une table". "C'était violent, très violent. Mon état de santé, l'état de santé du petit, toutes les complications... Je ne le sentais pas comme [faisant partie] d'un événement heureux. J'avais du mal. Maintenant, avec du recul, j'ai mon petit, il va bien. Je vais bien aussi". "Par contre, quand on me demande une petite sœur…"

    Dans Le Maine libre, Charlène retrace la naissance de son enfant, elle aussi dans son salon. Sur le site de Sud Ouest, Cécile raconte son accouchement... dans une voiture.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Message à La Croix : Avortement, on a truqué les chiffres

    6a00d83451619c69e2022ad39b06e8200b-800wi.jpgLe Dr François Volff, Président de l'Acpervie (Association des chrétiens protestants et évangéliques pour le Respect de la Vie) nous fait part du message envoyé à la rédaction du quotidien le 26 novembre 2014 (et non publié) suite à un article évoquant les avortements clandestins avant la loi Veil :

    "J'ai fait ma thèse de médecine sur la contraception en 1969. Je ne me suis jamais désintéressé de la question.

    Je lis dans La Croix du 26, sous la plume (bien venue) de Mme Cécile Jaurès, que les avortements clandestins tuaient, avant la légalisation, sept femmes par jour! Bien que plus modéré que celui de 20 000 mortes par an avancé par la propagande, ce chiffre est faux. Voici textuellement ce qui était enseigné en Médecine Légale en 1966:

    "La seule statistique valable est due au juge d'instruction GOLETI qui avait relevé toutes les informations judiciaires qui s'étaient succédées entre 1947 et 1953 relatives aux avortement criminels. Elle fait état de 350 à 492 informations par an, avec un nombre d'avorteurs inculpés variant suivant les ans entre 150 et 276. La même statistique en 1954 fait état de 460 avortements dont 45 mortels."

    Dans la Revue du Praticien du 11 Février 1974, on lit, sous la plume de E.Hervet, (p 639):

    "Aux entretiens de Bichat 1973, Monrozies fit un exposé, fortement nourri de statistiques, sur la mortalité et la morbidité comparative des avortements clandestins et des avortements légaux. Il plongea dans la stupéfaction et dans le désarroi les nombreux journalistes présents dans la salle, en indiquant des chiffres sensiblement voisins.

    "A ces journalistes qui demandaient, à l'issue de la conférence, des explications, il a été facile de dire qu'ils s'étaient laissé abuser pendant des années sur la gravité réelle de l'avortement clandestin. Ils avaient préféré entendre les voix qui dénonçaient cet avortement comme un fléau national avec son cortège de 6000 à 10 000 morts chaque année. Ils n'avaient pas entendu les voix, à vrai dire moins retentissantes qui contestaient la réalité de ce massacre, et fixaient à quelques dizaine de morts les avortées, chaque année, c'est à dire à un chiffre cent fois moindre".

    Dans un article du 20 mars 2018, La Croix s'accroche à cette propagande en évoquant les 150 000 avortements clandestins par an en Pologne...

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html