Invité de TV Libertés, Bernard Antony, président de l’AGRIF, ne mâche pas ses mots. Il lance un appel au refus de la “tsunamigration, à l’islamigration, à la culture de mort”. Il annonce aussi une manifestation le 29 septembre à la Mutualité à Paris.
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Zoom – Bernard Antony : Stop au génocide français !
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La Manif pour Tous continuera et développera encore davantage d’actions, y compris dans la rue
Le patron de la République En Marche, Christophe Castener s’est entretenu devant ses troupes et a rappelé le fervent attachement de la Républque En Marche à la PMA et à la congélation d’ovocytes. Ludovine de La Rochère réagit au micro de Boulevard Voltaire :
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IVG : la (tardive) prise de conscience de son caractère homicide
Bernard Plouvier
Scandale chez les plus enragées des féministes ! Le 11 septembre 2018, le Président du Syndicat National des Gynécologues-Obstétriciens a osé énoncer une vérité qu’aucun médecin ne peut renier : « Nous ne sommes pas là pour prendre des vies ».
Il est évident que cette phrase ne condamne pas les (plutôt rares) avortements thérapeutiques, soit une nécessité vitale pour la femme enceinte et qui définit l’Interruption Médicale de Grossesse.
La déclaration de Bertrand de Rochambeau n’a porté que sur l’avortement volontaire, autrefois jugé criminel et que la Loi Veil du 17 janvier 1975 a dépénalisé. On peut nuancer son propos sur un seul point. L’avortement peut se justifier moralement dans les suites d’un viol : c’est une IMG pour raison d’ordre psychologique et eugénique, laissée à l’unique appréciation de la victime.
L’IVG est objectivement – pour qui considère la chose de façon éthique, sans la moindre référence à un dogme religieux, politique ou sociologique – un Homicide. À ceci près qu’il est autorisé par la loi, de ce fait banalisé, et même remboursé par la Sécurité Sociale depuis le 31 décembre 1982, François Mitterrand ayant estimée « urgente » cette mesure, repoussée par une majorité de sénateurs.
En France et chaque année, on assassine – c’est la définition du meurtre avec préméditation –environ 225 000 enfants, privés du droit de naître. Et, pour combler les vides, on importe de l’extra-Européen par million chaque décennie !
Étant seuls responsables du choix des politiciens qu’ils ont hissés aux apparences du pouvoir, les Français sont coupables des lois immorales, dépourvues de toute référence éthique, concoctées par les honorables « élus du peuple ».
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La notion de progrès remplace ce qui est juste, ce qui est vrai, ce qui est moral
Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, déclare dans L'Incorrect :
"Politiquement, la loi Veil illustre un modèle de violence politique digne d’un dialogue de Thucydide. Les réformes rêvées par une gauche glorieuse, mais réalisées par une droite piteuse, ont précipité le politique sur un chemin de traverse. Il n’y a plus de distinction spécifique du politique, c’est-à-dire de discrimination de l’ami et de l’ennemi, dans la mesure où le vote de l’IVG a brouillé les pistes. Tandis que la gauche et la droite ont affiché une convergence de façade autour de la loi de 1975, s’est construite une relation scabreuse où c’est la gauche qui monte la garde et la droite qui baisse la sienne. Avec le vote de la loi Veil, la droite a «gagné» une liberté sous protection de la gauche. La droite a fait allégeance sur le plan culturel à une gauche qui définit le périmètre d’évolution de la droite et la charge même de faire avancer certains de ses projets. Comme le poisson rouge dans son bocal, la droite est en liberté surveillée, associée à une soumission à la gauche quel que soit le parti au pouvoir. De ce fait, la gauche peut fort bien se dispenser d’être au pouvoir, en pratique elle y est toujours. La droite peut faire ce qu’elle veut pourvu que, sur les questions morales, la gauche donne le cap. Ainsi s’expliquent que ce sont bien les trois premières lois de bioéthique de 1994, 2004 et 2011, votées sous la droite, qui ont posé les bases de toutes les transgressions que nous connaissons et de celles qui arrivent.
Aujourd’hui où ni la droite ni la gauche ne sont au pouvoir mais une formation hybride qui emprunte le libéralisme de la première et le libertarisme de la seconde, la machine à transgresser fonctionne encore mieux. La valeur suprême est le progrès sous toutes ses formes. Notre droit positif doit en assurer une égalité d’accès à tous, d’où un foisonnement de droits individuels. Et le marché arbitre ce foisonnement, en l’absence de tout critère moral. Dès lors que techniquement une chose est faisable, elle doit pouvoir être faite au profit du plus grand nombre. Tel est la doxa officielle sur la PMA pour toutes, par exemple. Pour aller plus vite, on a recours au procédé des « illégalités fécondes ».
C'est ainsi que René Frydman, pour plaider en faveur de la PMA pour toutes, a signé dans Le Monde, aux côtés de 130 autres spécialistes, un appel dans lequel tous reconnaissaient avoir violé la loi. Les juges ne punissent plus et la complicité de certains médias permet d’exercer une pression sur le politique. Il suffit de changer la règle, pour être en règle. Et le tour est joué. Cela fait plus de 40 ans que cela dure. Ainsi, depuis l’avortement, toutes les transgressions sont, non pas régulées, mais régularisées par la loi. Telle est le fonctionnement de la démocratie aujourd’hui. Ceux qui gagnent sont ceux qui sont favorables au progrès. La notion de progrès remplace ce qui est juste, ce qui est vrai, ce qui est moral. Il suffit de le savoir. Mais est-il bien raisonnable d’entrer dans ce jeu de dupes ? [...]"
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Le petit mensonge de Marlène Schiappa pour promouvoir la GPA
Décrypté par Valeurs Actuelles :
"Invitée sur Franceinfo, mercredi 29 août, à réagir à la pusillanimité du gouvernement pour mettre en place la PMA, Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes, est tombée dans la surenchère mensongère concernant la Manif pour tous. Interrogée par un journaliste qui souhaitait savoir si le gouvernement avait peur du pouvoir de rassemblement du mouvement catholique, elle a utilisé les bonnes vieilles ficelles en lançant avec aplomb : « Les extrémistes comme la Manif pour tous ont appelé à voter pour Marine Le Pen à la dernière élection présidentielle. »
Comparer son adversaire au Front national est une manière courante dans la vie politique française de disqualifier son adversaire. Sauf que présentement, c'est une fake news que la Manif pour tous en personne a souhaité signaler : « Nous n'avons JAMAIS appelé à voter pour un candidat », a écrit le mouvement sur son compte Twitter.
Dans le détail, la Manif pour tous n'a effectivement jamais appelé ouvertement à voter pour Marine Le Pen. Si Sens commun (la traduction politique de la Manif pour tous) était omniprésent dans la campagne de François Fillon, la Manif pour tous n'a jamais soutenu le Front national. « Macron, c’est non ! (…) Mais nous invitons chacun à décider de son vote », déclarait explicitement le mouvement."
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Avortement : on ne peut pas forcer un médecin à supprimer la vie
Les médecins pro-vie seront-ils obligés de disséquer des petits d'hommes dans le sein de leur mère ?
"Depuis janvier 2018, le Centre le centre hospitalier du Bailleul de la Flèche ne pratique plus d’interventions volontaires de grossesse.
La sénatrice socialiste de la Sarthe, Nadine Grelet-Certenais, a jugé « intolérable que les femmes ne puissent pas exercer leur droit essentiel parce que des médecins, au mépris de l’accès aux soins, font valoir des réticences d’ordre personnel ou éthique ». Interpelée, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, « a promis un retour à la normale pour septembre ».
Cependant, la réaction de la sénatrice a suscité une prise de position du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) qui, dans sa réponse, souligne que « la réalisation de l’avortement n’est pas un acte de soins ordinaire » et qu’elle « nécessite des médecins à qui la loi reconnaît le droit d’avoir une liberté de conscience ». Et le syndicat juge « intolérable » que cette liberté ne soit pas reconnue par la sénatrice : « Prétendre que les médecins ont le mépris de l’accès aux soins, alors qu’ils sont au contact direct avec la souffrance de leurs patientes, c’est ne pas connaître leur vie ».
Les gynécologues s’inquiètent des récentes remises en question de la clause de conscience spécifique liée à l’avortement : tout d’abord au cours des discussions sur la loi Santé de 2016, « dont plusieurs articles concernaient l’IVG », ensuite début 2017, quand le Haut Conseil à l'égalité a aussi réclamé sa suppression. Or pour le Dr de Rochambeau, qui regrette la disparition du délai de réflexion obligatoire et la suppression de la notion de détresse,« retirer la clause de conscience dans le cadre de l’IVG, c’est contraindre les médecins à en faire ». Il ajoute qu’« on ne peut pas forcer [un médecin] à supprimer la vie »."
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Intox de Ouest-France sur l'avortement
Le quotidien de gauche répète comme un perroquet l'intox habituelle des militants de la culture de mort, qui exagèrent le nombre d'avortements clandestins. Il s'agit là de l'Argentine où la loi pour l'avortement a pour le moment été rejetée :
"500 000 Argentines qui, cette année encore, devraient recourir à des IVG clandestines au péril de leur vie."
Et pourquoi pas 3 millions aussi ?
En attendant, les militants pro-mort s'en prennent à l'Eglise :
"Trois églises ont été profanées lundi dans la capitale : statues de la Vierge peinturlurées de rouge, cintres pendus aux portes, graffitis pro-choix…"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/08/intox-de-ouest-france-sur-lavortement.html
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Le Kamikaze catholique...
De Jean de Saint-Jouin sur L'Homme Nouveau :
"[...] J’eus vent tout récemment, d’une mère de famille catholique, dont on ne saurait ici célébrer suffisamment les vertus, qui n’épargna aucune goutte de son sang pour orner sa couronne de gloire d’un 10e bambin. Le lendemain du passage de la cigogne, toute la fratrie, accompagnée du papa ému, allait visiter leur chère maman, exténuée, mais si heureuse. [...] La voilà donc cette procession bigarrée de 10 santons du 21e siècle qui s’avance en passant devant le poste des infirmières ahuries. Les voilà qui font fi (ils ont l’habitude) des regards des gens qui les zyeutes comme s’il s’agissait d’une horde d’extra-terrestres vêtus de tutus roses, de bonnets cosaques, et arborant un nez de clown. Les voilà qui entrent dans la chambre pour une scène touchante et pourtant si simple et naturelle.
Une heure plus tard, convaincu que les bruits de sa troupe avaient probablement dépassé largement les gémissements de 20 femmes en travail, le papa décide de repartir, non sans que chacun des enfants aille embrasser leur maman et lui disant : Merci pour mon petit frère.
Le Kamikaze catholique
Ce papa et cette maman, bien ordinaires, ne pouvaient se douter de l’impact que cet événement avait eu. En réalité, ils venaient de commettre un attentat d’une portée infiniment plus grande qu’un kamikaze. Ils venaient d’attenter à la contre-civilisation. Ils venaient de découper en pièce la doxacontemporaine de l’individualisme. Ils venaient d’exploser la vision de l’enfant, comme un droit, comme une réalisation égoïste. Ils avaient fait plus ! Au milieu des lambeaux d’idéologies désolantes et ennuyeuses jonchant le sol du siècle, ils avaient par leur seule présence, publié que la fidélité à la nature, nappée de l’onction de la grâce, était source de délectation véritable.
Deux jours après cette visite, le médecin traitant de cette digne chrétienne, témoigna, à elle et son mari, que toute l’équipe soignante avait été profondément touchée par l’ordre et l’amour émanant de leur famille. Ce bon docteur avait bien choisi ses mots. Fort bien d’ailleurs, car telle est la mission de la famille chrétienne. Opération Ordre et Amour.
L’ordre d’abord, c’est-à-dire le respect de la nature. Avoir le courage d’avoir une famille nombreuse, sans chercher à tricher avec l’ordre naturel des choses. Qu’il y ait un père, chef de la famille. Une maman, cœur et pivot de la mini-société. Des enfants, insupportables, bruyants, normaux bref, pleins de vie. Voilà une mission dont le succès est acquis à coup d’efforts, de sueurs, de sacrifices. Efforts pour remonter le courant insipide et bourgeois du confort. Efforts pour vaincre le féminisme stupide et mortifère ambiant. Efforts pour donner un substrat solide à l’Amour.
Ubi Caritas
Ce couple se connaît assez bien pour savoir que ce qui a touché profondément les cœurs ne venait pas d’abord d’eux. Ils se confessent trop souvent pour ignorer qu’ils sont comme la lune, à savoir une grosse roche poussiéreuse qui n’a, en elle-même, aucune espèce d’intérêt. Cependant, illuminé par la lumière du soleil, ce caillou devient un astre brillant pour la nuit du monde.
Couples catholiques ! Jeunes fiancés ! Ordre et amour ! Voilà votre mission. Vous êtes beaucoup plus puissants que les Kamikazes dans la mesure où vous rayonnez de cet Ordre et de cet Amour. Soyez fécond, multipliez-vous. Ne craignez pas de mourir pour un monde qui, de toute façon, vous hait. Ne ménagez aucune goutte de votre sang pour donner la vie, en abondance, et élever vos enfants comme le Bon Dieu le désire, sans jamais douter de Sa Providence. [...]"
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Si Emmanuel Macron compte mettre la PMA sans père sur la table, LMPT s'engage à des mobilisations immenses
Ludovine de la Rochère revient dans Atlantico sur la proposition de loi du député Chiche pour accélérer l'extension de la PMA :
"Cette précipitation donne en effet l’impression que les militants pro-PMA sont inquiets. Et de fait, je les comprends : le président de la République, chaque fois qu’il a évoqué cette question, a toujours souligné que l’une des conditions sine qua non pour avancer était « l’existence d’un large consensus » et qu’il « ne passerait pas en force ». Or, en l’occurrence, les Etats généraux de la bioéthique, consultation préalable à la révision de la loi de bioéthique prévue par la loi, ont clairement montré l’absence de consensus : aussi bien dans les réunions publiques partout en France que sur le site internet, lequel a tout de même recensé plus de 800.000 votes !
Quant aux organismes qui ont exprimé leur opposition à la PMA sans père dans ce cadre, ils sont très largement représentatifs de la société française, beaucoup plus que les organismes ayant au contraire validé cette idée. L’UNAF, par exemple, qui représente 700.000 familles adhérentes et plus de 7000 associations familiales, s’y est déclaré opposée, à l’inverse de « Ici Mama Solo », qui n’est même pas une association, mais seulement une page FaceBook ayant 242 abonnés !
Il est aussi de notoriété publique que les intellectuels, les médecins, les scientifiques, les juristes, les professionnels de l’enfance, tout comme les politiques, sont très divisés sur cette question. L’Académie de médecine a d’ailleurs pris position contre la légalisation de la PMA sans père.
La majorité présidentielle avance-t-elle unie dans cette nouvelle bataille sociétale ?
Les députés de la majorité étant issus de la société civile pour beaucoup, il a fallu du temps pour les découvrir – et donc connaître leurs positions -. Et eux-mêmes, il leur a fallu aussi du temps pour oser s’exprimer et, éventuellement, se démarquer. Quelques dizaines, en revanche, sont issues des rangs de la gauche et leurs positions sont connues de longue date. Or il s’avère, et l’épisode de cette proposition de loi PMA l’a fait sortir au grand jour, que toutes les positions existent chez les LREM sur cette question. Ce n’est pas étonnant puisqu’il n’y avait pas de « doctrine » en la matière à En Marche ! Les candidats à la candidature aux législatives n’avaient donc pas eu à faire part de leur adhésion à cette idée. Et il leur avait bien été dit, en outre, qu’ils seraient libres de leur vote sur les sujets de société. Nous avons constaté, d’ailleurs, au moment des législatives en juin 2017, que les candidates LREM ne connaissaient même pas la position personnelle d’Emmanuel Macron sur le sujet. Autrement dit, on est loin, très loin d’une promesse de campagne : ses propres candidats n’étaient eux-mêmes pas au fait !
Et du côté du gouvernement, les ministres sont eux-mêmes divisés sur ce sujet, nombre d’entre eux y étant opposés comme leurs réactions l’avaient montré après la déclaration de Marlène Schiappa en septembre dernier sur la PMA. La PMA fracture donc la majorité présidentielle, et sans doute profondément puisque (seulement) 47 députés LREM (sur 309) ont signé dans Libération il y a quelques semaines une tribune pour la PMA sans père, tandis que d’autres n’en veulent pas. Cela explique bien-sûr aussi la fébrilité des militants du « droit à l’enfant », souvent issus des rangs du parti socialiste du reste. Tout cela fait de la PMA un sujet très dangereux pour Emmanuel Macron : avancer vers sa légalisation pourrait être un piège politique lourd de conséquences.
La PMA était-elle, oui ou non, une promesse de campagne d'Emmanuel Macron ?
Non, l’ouverture de la PMA aux femmes seules et au couples de femmes n’étaient pas une promesse de campagne du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, contrairement à ce qu’on entend souvent. En fait, suivant des échanges de mails de ses proches collaborateurs sortis par Wikileaks, Emmanuel Macron semblait y être plutôt opposé fin 2016 [...]
D’autre part, rien n’était dit sur la PMA dans le programme officiel d’Emmanuel Macron, que l’on peut encore retrouver ici et il ne l’avait pas non plus évoquée lors de la présentation publique de son programme, à visionner ici.
Très tardivement dans sa campagne, il s’est déclaré« personnellement » favorable à la PMA sans père, ce qu’il a exprimé dans deux interviews et un meeting. Il l’a indiqué aussi dans « une lettre aux LGBTI », autrement dit une lettre qui ne s’adressait pas à l’ensemble des électeurs pour le leur faire savoir, mais à un public ciblé. Sa motivation était manifestement électoraliste. Ainsi, l’évolution de la PMA n’était pas une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, et ce point est très important parce qu’il n’est donc pas possible de prétendre que les Français l’ont élu en connaissance de cause et en acceptant cette idée.
J’ajoute qu’Emmanuel Macron, avant comme après son élection, a toujours précisé qu’il s’agissait de son opinion « personnelle » et, comme je le disais à l’instant, qu’il conditionnait impérativement une éventuelle avancée en ce sens à « l’existence d’un large consensus ».
Le gouvernement a annoncé que la PMA serait dans la prochaine loi de bioéthique. A-t-il tenu compte des avis exprimés lors des états généraux de la bioéthique ?
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a plus précisément indiqué que la PMA serait « débattue » dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique. Mais en effet, s’il n’a pas dit « inclue » dans la révision de la loi de bioéthique, il va déjà trop loin et ce, pour plusieurs raisons : d’abord parce que lors des états généraux de la bioéthique, processus de consultation publique organisée par le gouvernement lui-même, une opposition massive – de plus de 80% des participants – s’est exprimée ; ensuite parce que le gouvernement, par la voix de la Ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a déclaré qu’il attendait plusieurs avis, dont celui de l’Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST). Et du côté parlementaire, une mission d’information bioéthique vient à peine de commencer son travail, lequel devrait s’achever fin 2017. Dans ce contexte, il est particulièrement mal venu de décréter que la PMA serait débattue : à ce jour, rien n’y oblige, bien au contraire !
Et de fait, le rapport du Conseil d’Etat publié ce 11 juillet, dit certes que, juridiquement, rien n’empêche la PMA sans père, mais il souligne aussi que rien n’oblige à aller dans ce sens. Il développe en outre les implications et risques inhérents à la PMA sans père. J’ajoute qu’un gouvernement qui cèderait à un lobby ultra-minoritaire – ce qu’ont amplement montré les Etats généraux de la bioéthique -,ferait preuve d’une grande faiblesse.
La société est-elle mobilisée sur ce sujet ? Faut-il s'attendre à une fronde comparable à celle de 2013 contre le mariage pour tous ?
Les Etats généraux de la bioéthique ont permis de prendre le pouls sur ce sujet et ce, sur l’ensemble du territoire français. Or il est clairement apparu une opposition massive, réfléchie, argumentée, diversifiée et, j’allais dire, déterminée, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, et dans les grandes villes comme les petites.
Si je ne pense que l’on puisse dire que la société, dans son ensemble, est « mobilisée » sur le sujet, il est donc clair, en revanche, qu’un nombre immense de Français l’est vraiment : consacrer des soirées entières à des réunions publiques, souvent loin de chez soi, ou passer des heures sur le site de la consultation en ligne en dit long sur le niveau d’inquiétude des participants aux états généraux de la bioéthique.
Quant aux autres, s’ils ne sont pas « mobilisés » sur le sujet, ils n’en sont pas moins opposés à la PMA sans père. En effet, quand on analyse réellement les sondages, on constate que seuls 1 à 3% considèrent que c’est une réforme nécessaire, que pour 65% d’entre eux « l’Etat doit garantir à l’enfant né par PMA le droit d’avoir un père et une mère » et pour 95%, que le père a un rôle essentiel auprès de l’enfant. La réalité de l’opinion publique française se mesure ici, et non dans les quelques sondages dont la question induit littéralement une réponse positive, celle-ci étant à peu près : « êtes-vous pour un nouveau droit ? »
Un sujet comme la PMA peut-il selon vous rassembler un grand nombre de Français dans un mouvement uni ? L'immense majorité d'entre eux n'est-elle pas indifférente à ce débat ?
Je pense que nombre de Français, en effet, sont trop pris dans leurs difficultés personnelles, professionnelles et autres pour s’investir véritablement sur des questions d’avenir, lesquelles sont complexes et demandent de prendre du temps. Pour beaucoup d’entre eux, d’ailleurs, une idée telle que la PMA sans père est vraiment une histoire de « bobos déconnectés de la vraie vie » : je cite là une personne de Nîmes à laquelle j’ai remis un tract il y a quelques semaines.
Mais cela n’empêche pas un nombre immense de Français, qui ont pris conscience des enjeux avant 2012 ou en 2012-2013, d’être prêt à se rassembler très largement pour intervenir. Et l’on sait que l’opposition à la PMA va bien au-delà de l’opposition à la loi Taubira : nombre de Français étaient favorables au mariage gay mais opposés à la PMA sans père et à la GPA. Si l’on peut regretter qu’ils n’aient pas compris le lien entre le mariage et la filiation, on sait en tout cas que l’idée de la PMA sans père est inacceptable pour eux. [...]
La Manif Pour Tous a-t-elle encore les moyens et les réseaux suffisants pour revenir sur le devant de la scène et mener une confrontation longue de plusieurs mois ?
Je note que vous parlez de « revenir sur le devant de la scène »… alors que les médias comme les politiques parlent de La Manif Pour Tous absolument tous les jours ! Soit parce qu’ils évoquent l’opposition aux transgressions anthropologiques et éthiques qui sont envisagés, opposition qui est largement incarnée par La Manif Pour Tous, soit parce qu’ils nous invitent à débattre, répondre à des interviews, etc.
En ce qui concerne les réseaux, autant vous dire que ceux de La Manif Pour Tous n’ont cessé de se développer et de se solidifier depuis maintenant 5 ans ! Quant aux moyens, du point de vue organisationnel, La Manif a largement fait la preuve de ses capacités et de son professionnalisme…
Quant à mobiliser, cela dépend en fait avant tout de la gravité de la menace : si la PMA sans père devenait un péril imminent, je suis convaincue que des mobilisations immenses auraient lieu.Et bien-sûr, je ne parle pas là d’un sentiment personnel : mon analyse repose sur de très nombreux éléments qui vont dans ce sens, à commencer par les demandes de plus en plus nombreuses et pressantes de lancer de nouvelles mobilisations ! [...]"
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Zoom – Marie Philippe : Le débat “tabou” est sur TV Libertés
On sait le débat “tabou”, interdit de discussion. Les avis sont partagés sur la question de l’avortement et du droit à l’IVG. Marie Philippe est la fondatrice et l’animatrice du site d’écoute et d’accueil ivg.net. Elle a traité personnellement 8 560 appels téléphoniques en 10 ans, de femmes confrontées à l’avortement. Elle témoigne avec beaucoup d’humanité de son expérience et évoque le Syndrome Post-IVG, le S.P.I. Un sujet qui fait aussi débat.