Et un de plus : le très sectaire Vincent Peillon a confirmé cette fin de semaine son entrée en lice dans la primaire de la gauche au moment ou la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann annonçait elle son retrait. Cette candidature Peillon est la dernière manœuvre en date du tandem François Hollande-Jean-Christophe Cambadélis pour savonner la planche de Manuel Valls. Si personne ne croit sérieusement en sa capacité de remporter la présidentielle, voire d’être présent au second tour, il s’agit aussi (surtout) de le marginaliser encore plus lorsque l’heure de la recomposition du PS aura sonné après la défaite annoncée en 2017… Un Valls déjà concurrencé sur le terrain du social-libéralisme par Emmanuel Macron. L’ex de la banque Rothschild et ancien ministre de l’économie, fustigé comme un candidat hors-sol, un « hologramme » a dit M. Bayrou, a réussi samedi sa démonstration de force. 15 000 fans avaient fait le déplacement porte de Versailles pour l’entendre exposer son livre-programme sur un mode extatique…
Invité ce matin de RTL, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a assuré qu’« Emmanuel Macron peut bousculer le jeu pour ceux qui sont aujourd’hui en tête, tant Marine Le Pen que François Fillon ». Il apparaît surtout que l’envolée de Macron (nous verrons si elle se confirme dans les semaines à venir), est plus susceptible de tailler des croupières à M. Fillon qu’à la candidature de Marine. La présidente du FN a d’ailleurs opportunément rappelé hier, également sur le plateau de RTL, les similitudes entre les programmes des deux hommes.
Question existentielle pour le Système et ses candidats des différentes écuries, le déclassement des Français, notamment des classes moyennes, cette paupérisation accélérée de catégories populaires, conduit-elle mécaniquement au vote Le Pen et FN ? Interrogé dans Le Monde, l’écrivain Edouard Louis, sensation médiatique lors de la sortie de son roman, Histoire de la violence, dans lequel il décrivait son viol par un jeune ressortissant marocain, a eu droit au questionnement rituel. « Blanc, trentenaire masculin, peu diplômé : tel est l’électorat dominant qui a porté le populiste Donald Trump à la Maison Blanche. Quelle réflexion cela vous inspire-t-il quant à notre propre pays ? » M. Louis, issu d’un milieu très modeste, y a été de son analyse : « Trump, le Brexit, le FN, tout ça est le produit d’un même phénomène : l’exclusion. Une grande partie de ceux que j’ai côtoyés dans mon enfance vote aujourd’hui pour le FN, et quand ils le font, ils disent : c’est parce que Le Pen est la seule à parler de nous. Le vote pour Trump et le FN est comme une tentative désespérée pour exister dans le regard des autres. Si la politique ne se transforme pas, si les exclus se sentent encore plus exclus parce que personne ne parle d’eux, si une large partie de la littérature continue à s’intéresser seulement à la bourgeoisie blanche, ce phénomène s’amplifiera. »
Si la littérature est dans cette optique très marginale pour expliquer ledit phénomène, ce sont les politiques menées depuis des décennies, sous mainmise idéologique de l’euromondialisme, qui sont les causes de cette tiers-mondisation de notre pays, dans tous les domaines. À l’aune des enjeux déterminants pour l’avenir de notre pays, Marine a eu raison de rappeler sur RTL la nécessaire unité d’un camp national et patriotique rassemblé autour de la défense des mêmes fondamentaux : souveraineté, libertés et identités nationales.
Questionnée sur les positions divergentes exprimées sur l’IVG par Florian et Marion, la candidate à la présidentielle a noté qu’« Il y a des millions de patriotes français qui attendent et qui ne nous pardonneront pas de tomber dans ce genre de chicayas » ; « en 2012, j’ai évoqué ce sujet (la dénonciation des avortements de confort, NDLR) comme une forme de concession en réalité à ceux qui avaient fait le choix de Bruno Gollnisch. Aujourd’hui, ce débat est tranché, je n’ai plus de concession à faire ».
La position de Bruno Gollnisch, son attachement aux valeurs helléno-chrétiennes de notre civilisation, à la promotion d’une politique d’accueil de la vie, et plus largement en faveur des familles et de la natalité françaises est en effet notoire. Mais cette question n’est pas entièrement subordonnée à des considérations morales, philosophiques ou religieuses.
Le FN a souvent noté qu’aux 220 000 IVG pratiquées chaque année en France, correspondent un nombre équivalent d’immigrés s’installant en France, au titre notamment du regroupement familial. Une véritable prime au phénomène de substitution de population sur de larges portions de notre territoire, qui alimente d’autant l’exclusion des Français. La (très) relative bonne santé démographique de notre pays ne tient principalement qu’à cette immigration massive de populations peu malthusiennes dans leur comportement…
Nous savons aussi, et de nombreuses études le montrent, qu’il n’y a pas toujours de corrélation exacte entre des politiques restrictives en matière d’IVG et une natalité dynamique. À ce sujet des pays aux législations très différentes sur l’avortement, se trouvent parfois dans des situations démographiques semblablement préoccupantes. C’est le cas notamment de l’Italie, de l’Espagne, de la Pologne, de l’Allemagne, de la Hongrie…
Il n’y a pas pour autant de fatalité à cette peste blanche, cet hiver démographique des Européens, analysé et pronostiqué par Pierre Chaunu il y a déjà quarante ans. Et c’est là ou un Front National au pouvoir peut inverser ce processus mortifère en prenant des mesures concrètes. Oui, il est possible de faire reculer le recours à l’IVG, sans pour autant l’interdire, comme a su le faire la Croatie. Oui, il est possible de prendre des mesures incitatives à la natalité autochtone, comme l’ont fait avec des résultats encourageants la Russie de Vladimir Poutine ou tout dernièrement la Hongrie de Viktor Orban, grâce aux aides financières et matérielles conséquentes apportées aux familles, aux allègements fiscaux importants dès le premier enfant et proportionnels suivant le nombre de naissances dans un couple.
Comptons sur Marine Le Pen pour proposer dans son projet présidentiel, qui sera rendu public en février, des mesures fortes en faveur de la pérennité du peuple français, des familles françaises, cellules de base de la société, attaquées en tant que telles dans ses fondements par les adversaires des États nations enracinés. Ce n’est pas un des moindres enjeux des années décisives à venir.
http://gollnisch.com/2016/12/12/parlons-davenir/