« Les Français m'en ont fait voir de toutes les couleurs. Ils se démenaient autrement plus que les Américains. Ils étaient rudement plus forts. » L'homme qui a décerné ce bel hommage aux soldats français qu'il a combattus sans pitié, est mort le 4 octobre dernier à Hanoï, à l'âge de 102 ans.
Võ Nguyên Giap est né en 1911 à An-Xa, dans le Nord-Annam, non pas fils de paysan comme le veut la légende, mais de mandarin. Entré au collège de Hué, capitale de l'Annam, puis au lycée de Hanoï, il embrasse dès cette époque la cause de l'indépendance et organise des grèves étudiantes. À 19 ans, il adhère au parti communiste, qu'il ne quittera plus. Cet engagement politique lui vaut d'être emprisonné pendant trois ans. Libéré, il rejoint Hanoï, où il est hébergé par un professeur, Dang Thaï-Mai, futur dirigeant vietminh, dont il épousera la fille.