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culture et histoire - Page 910

  • Charles le Maudit...

    Ainsi, il était à nouveau question de Charles Maurras ces jours-ci, pour le motif que le 150ème anniversaire de sa naissance avait été inscrit parmi les commémorations évoquées par le ministère de la Culture pour cette année 2018 : aussitôt, nombre d'associations spécialisées dans la délation et l'indignation (éminemment sélective, au demeurant) ont manifesté leur courroux et le ministère a désinscrit Maurras de sa liste pour éviter toute polémique inutile. Quelques radios et journaux ont évoqué l'affaire, bien petite en somme mais tout aussi révélatrice de l'état d'esprit contemporain, de cette censure permanente et de cette « loi des suspects » étendue à tous ceux qui se retrouvent accusés (à tort ou à raison, d'ailleurs) de quelque phobie condamnée par les vigilants de notre République morale et vertueuse à la façon d'un Maximilien (de) Robespierre (sa petite particule ayant disparu, de par la volonté de son porteur en 1791) si soucieux des bonnes mœurs et des bonnes pensées républicaines... 

    Oui, j'ai envie de prendre la défense de Maurras aujourd'hui ! Non par provocation mais par compassion pour la vérité historique et par passion pour la liberté d'expression et de débat, l'une et l'autre aujourd'hui malmenées par nos Messieurs les censeurs, si justement dénoncés par le gaucho-royaliste Maurice Clavel un soir d'ORTF. Je la prends comme Marcel Jullian, éminent royaliste et résistant reconnu, dialoguiste du film « La grande vadrouille » et ancien président de la deuxième chaîne de télévision (en 1975), l'avait fait lorsque, pour sa revue de poésie Vagabondages, il avait consacré un numéro à ce même Maurras, provoquant l'ire de quelques écrivains qui retirèrent alors leur soutien à cette publication pourtant réputée. Mais Jullian répétait à qui voulait l'entendre que l'on pouvait accuser Maurras de toutes les intelligences, sauf de celle avec l'ennemi, prenant ainsi le contre-pied du jugement de Lyon de janvier 1945 lors du « procès Maurras », exemple même de procès politique...

    Non, je ne suis pas (ou plus ?) maurrassien, et je ne supporte pas ses excès de plume comme son antisémitisme maladif, mais je ne renie pas tout ce que, en un temps fort de ma jeunesse, Maurras m'a apporté, me sauvant de certaines tentations et désespoirs, et me préservant, a contrario, de certains aveuglements qui furent, pour son malheur et celui du royalisme tout entier, les siens, et cela même s'il les partageait avec nombre d'autres.

    D'ailleurs, le royalisme ne se limite pas à Maurras, Dieu merci, comme l'on ne peut limiter Maurras à l'antisémitisme. Personnellement, si je suis devenu royaliste au sens politique du terme, je le dois à Maurras mais aussi à Bertrand de Jouvenel. Et si je suis resté royaliste, c'est, pourrait-on dire, malgré Maurras et ses errements, mais c'est en appliquant, aussi, sa fameuse « tradition critique » et son « empirisme organisateur », et en rappelant, encore et toujours, que Maurras ne voulait pas faire des maurrassiens (trop souvent imitateurs sans imagination...) mais bien d'abord des royalistes actifs, « intellectuels et passionnés ».

    Ce que nos actuels censeurs reprochent officiellement à Maurras, c'est, nous dit-on, son antisémitisme qu'il proclamait « d'état » (au double sens du terme, à la fois de l’État lui-même, et des états au sens communautaire du terme, que ne redoutait pas, d'ailleurs, Maurras) et qui s'apparente à une forme extrême d'anticommunautarisme, même si ses écrits quotidiens et, surtout, la lecture de ses premières pages politiques laissent planer un doute douloureux sur la nature de cet antisémitisme, obsessionnel quand celui de Voltaire ou même de Marx, de nature assez proche du sien, se fait plus discret et plus « banal ». Cet antisémitisme lui a fait perdre une bonne part de sa crédibilité près des élites intellectuelles de son temps, même s'il y a toujours eu, et en assez grand nombre, des Juifs d'Action Française, dont certains seront, comme Henri Mosséri, déportés et assassinés par les nazis durant la guerre. Mais, soyons clair : un Maurras capable de surmonter l'antisémitisme, comme Bernanos et Boutang le feront chacun à leur tour, aurait été d'un meilleur secours pour l'idée royale qu'il défendait quotidiennementDaniel Halévy, fin lecteur de Maurras et proche du courant traditionaliste français jusqu'à sa mort, l'avait, je crois, confié à Henri Massis et à Pierre Boutang, et s'il n'était pas insensible à l'argumentation nationaliste et monarchique du vieil homme, il ne partageait évidemment pas les outrances du doctrinaire du « nationalisme intégral ». Quant au comte de Paris de l'époque maurrassienne puis gaullienne, il a toujours dénoncé l'antisémitisme quelle que soit sa forme et ses fondements, et la lecture du Courrier Royal(1934-1940) est fort rassurante sur ce point... Maurras tirera en définitive quelques leçons des horreurs des persécutions dont furent victimes les Juifs durant la seconde guerre mondiale et il mettra une certaine sourdine à son antisémitisme traditionnel, ce que sa longue lettre au président Auriol, intitulée « Votre bel aujourd'hui », confirme partiellement.

    Toujours est-il que la République avait au moins prévu de commémorer la naissance de Maurras, ce qui ne valait évidemment pas soutien ni même accord avec la pensée et la pratique du théoricien monarchiste, mais était la reconnaissance de la place de Maurras dans le débat intellectuel français, place obscure sans être obscurantiste, et de sa prégnance dans l'inconscient français, ce que Bernard-Henri Lévy (à la suite de l'historien Zeev Sternhell) avait pressenti. Le sous-titre d'un article que L'Obs a consacré à cette nouvelle « affaire Maurras » sur son site internet me semble assez juste s'il apparaît provocateur et, peut-être, trop limité quant à l'espace politique et idéologique : « L'imam caché de la vieille droite française ». 

    Que peut-on encore retenir de Maurras aujourd'hui ? Au-delà de quelques pages lumineuses de « L'ordre et le désordre » et de « L'avenir de l'Intelligence», et une fois soldés son dramatique antisémitisme et ses fautes politiques, aussi nombreuses que ses fautes stratégiques, il reste une ligne fédéraliste françaiseintéressante ; un nationalisme historique et politique (Boutang disait un « nationisme ») qui peut encore, si l'on suit les quelques feuillets du chapitre « Que la France pourrait manœuvrer et grandir », tirés de « Kiel et Tanger », inspirer une politique diplomatique française (ce que n'avait pas manqué de souligner le président Georges Pompidou en 1972, devant les étudiants de Sciences Po !) ; et quelques arguments forts pour une magistrature suprême de l’État qui ne doive rien aux féodalités politiciennes, financières et économiques... (1)

    Je rajouterai à cette courte liste « la Prière de la fin» dont j'espère qu'elle sera, comme je le souhaite, lue à ma messe de funérailles (que j'espère la plus tardive possible, bien sûr), et, parmi les photos glissées dans la poche de ma veste, dans le cercueil, entre celle du général de Gaulle et de sa fille Anne et celles de mes proches, j'aimerai que l'on y mette celle de Maurras derrière son bureau encombré de tas de journaux dont, au premier plan... L'Humanité ! Comme un clin d’œil à la liberté de l'esprit qui ne s'embarrasse pas d'étiquettes et de préjugés...

    Notes : (1) : Sur ces bases simples que nous étions quelques uns à partager à l'AF dans les années 1990, un étudiant d'Action Française, dans un numéro de la revue royaliste Insurrection, avait ainsi cru reconnaître en De Gaulle « un Maurras pressé d'agir », ce qui ne me semble pas totalement faux.

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Provence : Le banquet des Camelots du Roi 2018 aura lieu le samedi 17 février. Qu'on se le dise !

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    3970853321.5.jpgLe prochain banquet des Camelots du Roi de Provence est fixé au samedi 17 février 2018 à 20 heures.

    Ce banquet se tient dans la tradition et dans l'esprit des Camelots du Roi, anciens et à venir. Banquet privé, sur invitation, réservé aux Camelots du Roi de Provence et à leurs invités.

    Fondés en 1908 pour servir l'Action Française, les Camelots du Roi ont été dissous en 1936 par le gouvernement d'alors mais leurs traditions, leur esprit ont toujours été maintenus.

    La participation des anciens des Camelots du Roi est vivement souhaitée. Les jeunes militants d'Action Française sont également bienvenus.

    Les lecteurs de Lafautearousseau qui souhaiteraient participer peuvent en faire la demande [Par courriel : lafautearousseau@outlook.fr ou téléphone : 06 08 31 54 97].

    Prix du banquet : Jeunes 15 € - Anciens : 25 €

    Règlements avant le 10 février

     Par chèque à l'ordre de la Fédération Royaliste Provençale (F.R.P. 48 rue Sainte-Victoire 13006 Marseille)

     Par PayPal en spécifiant « Banquet des Camelots du Roi »

    Le lieu du banquet sera communiqué à chaque participant dès réception du règlement.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • AIDEZ SYNTHÈSE NATIONALE : ABONNEZ-VOUS À NOS REVUES...

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  • Les Conversations de Paul-Marie Couteaux : Renaud Camus - 3ème partie

  • Sur "Un chemin de résistance", le livre de Carl Lang

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    Lu sur le nouveau NH cliquez ici :

    Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, tel pourrait être le sous-titre du livre d’entretiens entre Carl Lang, Président du Parti de la France (PdF) et Jean-François Touzé. L’ex secrétaire général du Front national, qui a pris dès 2008 ses distances avec Marine Le Pen, y expose le sens de son engagement. Il y affirme qu’il est possible de faire renaître une véritable Droite nationale, sociale, populaire, identitaire et européenne capable de défendre la France et ses valeurs de civilisation, sans en dissimuler la difficulté, tant l’omniprésence du FN dans les médias et l’opinion occulte tout autre message.

    En prenant la tête du Front national, Marine Le Pen ambitionnait d’en faire un instrument pour sa conquête du pouvoir. On allait voir ce qu’on allait voir ! Dehors les vieilles badernes, à commencer par son vieux père de Président d’Honneur, qui selon elle, prenait un malin plaisir à freiner son ascension grandiose. Las, trois fois hélas, que reste-t-il, six ans après de ce « désir d’avenir » ? Peu de chose en vérité. Un groupe de parlementaires européens qui se délite au gré des ambitions des uns et des autres. Le point d’orgue pourrait être atteint, si d’aventure les députés du FPÖ décidaient, dans un souci de respectabilité, de quitter le groupe l’Europe des nations et des liberté après son entrée dans le gouvernement autrichien.

    Un tiers des personnes élues aux municipales et régionales ont déjà mis les pouces ou « scissionné » mettant à mal la fameuse implantation synonyme, selon Marine Le Pen et son ex bras droit Philippot, de la professionnalisation du parti. A l’Assemblée, celle qui se voulait la principale opposante au macronisme en est encore à chercher sa place, si jamais, elle la trouve.

    Ne parlons même pas des affaires judiciaires, elles sont si nombreuses et variées, que même le Petit Poucet en perdrait son chemin. Quant aux finances : le congrès dit « de la refondation et du changement de nom », il s’apparente plutôt à celui de la dernière chance avant le dépôt de bilan. La disparition du néo-FN, maintenant que Marine le Pen sait qu’elle ne sera jamais Présidente de la République, serait la meilleure des choses qui puisse arriver à la Droite nationale, si elle veut se relever du champ de ruines idéologiques où l’a laissée l’expérience Marine Le Pen/Philippot. Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, c’est en quelque sorte le message que porte ce livre d’entretiens.

    UN CHEMIN DE RÉSISTANCE, Carl Lang, 190 pages, 20,00 € (+ 4,00 € de port), Cahier photo, Les Bouquins de Synthèse nationale, ISBN 978-2-36798-043-0

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  • Les Conversations de Paul-Marie Couteaux : Renaud Camus - 4ème partie

  • Les deux accusations contre Charles Maurras sont-elles justes ?

    6a00d83451619c69e201b8d2d5dd1b970c-800wi.jpgDans Minute, Eric Letty revient sur les deux accusations portées à l'encontre de Charles Maurras :

    "La première porte sur la période de la Deuxième Guerre mondiale, la plus commode à exploiter : depuis 1945, le chef de l’Action française est convaincu d’intelligences avec l’ennemi, ce qui a été le motif de sa condamnation. La deuxième accusation, celle d’antisémitisme, figure aussi dans les débats du procès, mais elle a résonné avec une importance accrue depuis les années 1970."

    Et il récuse ces chefs d'accusation :

    "Pour savoir en effet de quoi on parle, il faut comprendre que cet antisémitisme se retrouve aussi bien chez les penseurs et les écrivains classés à droite (Drumont, Barrès, Bernanos...) qu’à gauche (Marx, Bakounine, Proudhon, Blanqui, entre autres...). Nombre d’entre eux – surtout à gauche, mais c’est aussi le cas de Drumont – assimilaient le juif au capital et à la ploutocratie. Maurras, lui, les inclut, avec les francs-maçons, les protestants et les métèques (au sens grec du terme, l’étranger usurpant les droits du citoyen) dans les « quatre Etats confédérés » – nous parlerions aujourd’hui de lobbies –, qui, selon lui, faisaient primer leurs propres intérêts sur l’intérêt national. Il s’agissait donc d’Etats dans l’Etat, dont il ne condamnait d’ailleurs pas absolument le principe (« la vieille France, qui en était toute pétrie, ne s’en portait pas plus mal, au contraire », écrivait-il), mais que le défaut d’autorité du pouvoir en République rendait nuisibles : il en irait autrement dans une monarchie décentralisée, estimait-il, où l’indépendance du gouvernement serait mieux assurée et l’organisation sociale bâtie sur les communautés naturelles.

    Il ne s’agit donc pas d’une question raciale. En témoigne, par exemple, l’article publié dans « l’Action française » du 28 octobre 1918 sous le titre « Un héros Juif d’Action française », dans lequel il rendait hommage au jeune écrivain Pierre David, mort au champ d’honneur.

    La deuxième accusation a plus spécialement trait à l’attitude de Maurras pendant l’Occupation et à son soutien indéfectible au maréchal Pétain. Lors de son procès, en janvier 1945, le vieux lutteur arborait encore la francisque au revers de son veston. Comme l’écrit Olivier Dard, professeur d’histoire à l’université Paris-IV Sorbonne, dans le numéro précité de « Nouvelle Ecole », « après la Libération, Maurras se verra accusé d’avoir été le mauvais génie de Vichy », son influence étant exagérée à dessein. Après avoir salué l’élection du maréchal Pétain comme une « divine surprise » dans le désastre (ses détracteurs ont voulu faire croire qu’il qualifiait ainsi la défaite elle-même !), il préconisa en réalité la politique de la « France seule » : ne prendre en compte que l’intérêt français pour préparer les conditions du relèvement.

    Maurras était par ailleurs d’un anti-germanisme qui a parfois été jugé outrancier, mais procédait d’une hostilité à l’égard de l’Allemagne confortée par les défaites de 1870 et 1940 et la tuerie de la Grande Guerre. En juin 1943, il figurait sur la liste dressée par les Allemands des quatorze personnes à arrêter en cas de débarquement anglo-saxon.

    Sans obéir à sa consigne, une partie de la droite au sein de laquelle se recrutèrent les premiers résistants, comme Me Jean-Baptiste Biaggi ou Alain Griotteray, n’en était pas moins maurrassienne. Le colonel Rémy, compagnon de la Libération, a écrit à propos de son engagement : « Si, laissant derrière moi ce qui m’était par-dessus tout cher au monde, je n’avais pas le sentiment d’abandonner les êtres que j’aimais, et tout au contraire la certitude d’aller les défendre avec la forme d’existence qui fait notre raison de vivre, c’est que j’étais de ces Français à qui l’enseignement de Charles Maurras avait rendu “la fierté de leur tradition“ ».

    A l’inverse, sa germanophobie le faisait considérer par les « collaborationnistes », souvent issus de la gauche, comme leur pire adversaire. L’histoire de France, et tout autant celle des idées, n’est jamais aussi simpliste qu’on se plaît aujourd’hui à le faire croire par paresse ou par mauvaise foi."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • JEUDI 15 FÉVRIER, GABRIELE ADINOLFI ET JACK MARCHAL, 50 ANS APRÈS MAI 1968...

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  • La Terreur intellectuelle et ses fils spirituels

    robespierre_executant_le_bourreau-627x1024.jpgLa sécurité selon l’adage bien connu étant la première des libertés, le souci de la paix civile doit être central dans un Etat digne de ce nom affirme Bruno Gollnisch. A cette aune le multiculturalisme qui découle de l’immigration torrentielle que nous subissons depuis plusieurs décennies a beaucoup contribué au développement d’une violence que tous nous compatriotes ressentent et dont beaucoup sont les victimes – y compris d’ailleurs des immigrés ou des Français d’origine étrangère. Les statistiques sont parfois contradictoires, mais personne ne peut nier que les Français  de confession, d’origine ou de culture juive ont été directement impactés, dans les zones les plus touchées par l’immigration afro-maghrébine, par une violence  et/ou un sentiment d’insécurité qui puisent  leur source dans l’importation sur notre sol du conflit israélo-palestinien. Les reportages ont été nombreux dans les médias mettant en lumière les agressions dans les banlieues  plurielles contre des familles du fait de leur judéité, et pointant le départ desdites familles si ce n’est  vers l’Etat hébreu,  du moins dans des  communes, des départements  moins métissés ou comptant déjà une forte communauté israélite structurée.  Une accélération du communautarisme sur une base ethno-culturelle  pour échapper aux « joies » du  vivre-ensemble en quelque sorte, phénomène qui se répand bien au-delà du cas des juifs de France, tel est le résultat de la politique des partis dits de gouvernement, communiant dans le même  universalisme républicain…

    Le retrait  finalement décidé du nom du publiciste, journaliste, écrivain,  penseur  et théoricien  de l’Action Française Charles Maurras (1868- 1952) du recueil 2018  des Commémorations du ministère  de la Culture,   peut-il se justifier du fait des propos et  écrits  antisémites de cet académicien Français,  au nom justement du maintien nécessaire  de la paix civile ?

    Nous le notions il y a peu à l’occasion de la décision prise, sous la pression, par les éditions Gallimard de renoncer  à  republier les pamphlets de Louis-Ferdinand  Céline, il est difficile d’imaginer que  les bas-de-plafond qui constituent les gros bataillons des racailles et autres  islamo-mafieux de « nos » banlieues se mettent à  la lecture des auteurs français  précités pour y trouver  d’hypothétiques justifications au  passage  à l’acte anti-juif.

    Le ministre de la culture Françoise Nyssen (co-fondatrice des Editions Actes Sud, maison  qui édita notamment l’excellent écrivain russe néo-poutinien Zakhar Prilépine )  avait confié à l’historien Olivier Dard (spécialiste de l’Action Française) la longue  notice consacrée à Maurras dans ce livre des Commémorations... qui a finalement été mis au pilon. Mme Nyssen a plié devant les exigences épuratrices de SOS racisme, de la Licra, du commissaire politique mélenchoniste Alexis Corbière et, sans surprise également,  du délicat Frédéric Potier, nouveau  Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme  et la haine anti-LGBT.  «Commémorer c’est rendre hommage. Maurras n’a pas sa place dans les commémorations nationales 2018», affirme-t-il. Le Figaro qui s’arrête sur cette polémique,  cite   Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory,  deux membres du Haut Comité   aux commémorations nationales chargé de sélectionner chaque année les personnalités et les événements dignes d’intérêt , qui font valoir en revanche « que s’il revient à l’Etat de fêter le souvenir des moments lumineux (…), c’est son devoir aussi de braquer la lumière sur les périodes les plus sombres – de toutes les manières possibles.»

    Où s’arrêtera cette volonté de gommer, éradiquer, occulter les romanciers, les figures  appartenant désormais à l’histoire des idées, de la littérature et à l’Histoire tout court, mais porteurs d’une pensée dissidente ou condamnés au nom des tables de loi   républicano-progressistes ? Déjà, « après l’affaire de la réédition des pamphlets de Céline, après le retrait de Charles Maurras du livre des commémorations nationales 2018 (…), c‘est au tour d’un professeur d’université, Nicolas Offenstadt, de s’interroger sur la présence dans cette liste d’un autre écrivain marqué à droite, Jacques Chardonne, mort il y a cinquante ans. Pour l’universitaire, invité sur Europe 1, On peut discuter de l’œuvre littéraire de Jacques Chardonne et de son intérêt aujourd’hui. Mais fondamentalement, il représente le symbole de l’écrivain qui a prôné la collaboration avec les Allemands. Il a défendu la collaboration avec les nazis de manière extrêmement claire et nette, explique le chercheur. Comment commémorer ce type d’attitude qui n’est pas séparable de l’ensemble du personnage? »

    M. Offenstadt se livrerait (délibérément?) à un contre sens selon MM. Jeanneney et Ory qui, dans leur tribune publiée dans Le Monde,  précisent que « la mission confiée au Haut Comité aux commémorations nationales est de contribuer à une meilleure prise de conscience des épisodes majeurs du passé. Il en propose une liste à la ministre, à qui il revient de les agréer si elle le souhaite. Françoise Nyssen l’a fait d’abord, en l’occurrence, avant de changer d’avis. Sont concernés les personnalités et les événements dont notre pays peut s’honorer, mais pas eux seulement. Commémorer, ce n’est pas célébrer », expliquent-ils.

    Rappelons qu’en 2011, le ministre de la culture de Nicolas Sarkozy, Frédéric Mitterrand, avait lui aussi sous la pression (notamment celle de Serge Klarsfeld) retiré le nom de Louis-Ferdinand Céline,  du « Recueil des célébrations nationales ». « Frédéric Mitterrand doit renoncer à jeter des fleurs sur la mémoire de Céline, comme François Mitterrand a été obligé de ne plus déposer de gerbe sur la tombe dePétain » avait notamment déclaré M.  Klarsfeld.

    « On peut aimer Céline sans être antisémite, comme on peut aimer Proust sans être homosexuel ! » soulignait M Sarkozy en 2008 et ce passage à la trappe de Céline avait été alors condamné par des personnalités peu soupçonnables de compromission avec la Bête immonde comme le comédien Fabrice Luchini, l’écrivain Philippe Sollers, l’essayiste Alain Finkielkraut, le philosophe pipole  Bernard-Henri Lévy…

    Membre du Haut Comité et préfacier du recueil, l’historien Alain Corbin disait concevoir  « que la présence de Céline puisse blesser (…)  mais, d’un autre côté, on risque ce faisant d’ouvrir la voie à des débats sans fin : il y aura toujours quelqu’un pour dire qu’il est inadmissible de célébrer Thiers parce qu’il a écrasé la Commune, Turenne parce qu’il a ravagé le Palatinat et Rousseau parce qu’il a abandonné ses enfants. »

    Invité avant-hier de l’émission Des idées à partager sur France Culture, un proche de BHL, l’écrivain   Yann Moix, qui n’hésite pas à réciter régulièrement le pathétique catéchisme immigrationniste,  s’est opposé cependant avec de vrais arguments contre la décision prise par Françoise Nyssen:  « effacer Charles Maurras de l’Histoire c’est se condamner à ne pas la comprendre .Charles Maurras était le Jean-Paul Sartre d’une partie du début du XXe siècle.  Si vous enlevez Charles Maurras de la compréhension d’une époque, vous enlevez l’influence qu’il a eue sur Marcel Proust, Apollinaire, André Gide, Jacques Lacan. Maurras, qu’on le veuille ou non, fait partie de l’histoire des idées en France. Le déconnecter du passé, l’arracher à la mémoire, c’est oublier l’influence intellectuelle phénoménale qu’il a eue. Je ne crois pas qu’un journaliste ait plus publié que Maurras  en son temps.  C’est vraiment s’insulter soi-même que de croire que parce qu’on passe quelqu’un sous silence il n’existera plus. C’est une forme de révisionnisme officiel. Evidemment que les thèses de Maurras, notamment  ses penchants antisémites, sont avérées. Mais aujourd’hui,  on ne peut plus prendre une oeuvre dans sa complexité, la penser exactement. Comme la cigarette de Malraux sur les publicités en 1996, on efface l’oeuvre,  elle n’a jamais existé parce que par décret l’oeuvre n’a pas eu lieu, n’a jamais été publiée. »

    Redisons-le ici, cette polémique est tout sauf anecdotique. Elle est un signe, parmi beaucoup d’autres, de la  fébrilité (qui ne touche pas tout le monde, la preuve par M. Moix) des acteurs de ce Système finissant notamment devant une jeune génération réactionnaire, au sens le plus noble du terme, qui a marginalisé  la gauche dans le débat public et des idées. La  frousse d’une Caste devant un peuple français qui se cabre,  refuse de plus en plus de penser dans les clous, d’ingurgiter béatement la doxa mondialiste, transnationale, hors-sol validée par les autorités morales. Une polémique  qui démasque  de nouveau les pulsions totalitaires d’un certain nombre de lobbies , de personnalités ou d’idiots utiles qui participent de cette entreprise de régression intellectuelle visant à nous couper de notre mémoire quand celle-ci n’est pas réductible aux dogmes progressistes. Du passé faisons table rase, encore et toujours l’inusable slogan de tous les fils spirituels de la Terreur et des adeptes de la police de la pensée.  

    https://gollnisch.com/2018/01/31/terreur-intellectuelle-fils-spirituels/