Depuis près d’un an, la France vit une crise sanitaire inédite qui agit comme révélatrice de nombreux autres maux préexistants. Dans cette période d’effondrements, l’autorité a peu à peu laissé place à l’autoritarisme, la légitimité a été remplacée par la légalité, l’unité de la France s’évince au profit d’un communautarisme propice aux dérives.
Pour Henri Guaino, ancien conseiller spécial du président Sarkozy, nombreux sont les politiques à vouloir s’inscrire dans la lignée du général De Gaulle alors même que ce dernier demi-siècle a souvent été consacré à détruire l’idée de l’Etat et de la Nation du fondateur de la Vème République.
De Gaulle n’a pas eu de remplaçant et pour Henri Guaino, c’est le nom de tout ce qui nous manque.


Charles Maurras est un illustre méconnu. On retient de son œuvre des idées générales, transmises par des historiens hostiles ou des vulgarisateurs. Quelques formules suffisent à l'intellectuel qui se targue de culture générale. Il parlera d'empirisme organisateur, de nationalisme intégral, de germanophobie et d'antisémitisme, et la démonstration lui semblera faite de la désuétude et de l'inanité de l'œuvre. Ces méthodes expéditives, que l'on applique également à Gobineau et qui trahissent l'inculture croissante de nos contemporains, n'expliquent rien de l'influence profonde que l'œuvre de Maurras exerça sur des hommes aussi divers que Maurice Blanchot, Jean Paulhan, Paul Valéry, Marcel Proust, Robert Brasillach, Daniel Halévy, Pierre Boutang ou Georges Bernanos, - auquel nous devons aussi la critique la plus forte, sinon féroce, de l'Action française.
