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  • La Barque de Pierre

    Mon aumônier me disait : « La barque de Pierre a été conduite aussi souvent à la gaffe qu’à la rame », de sorte qu’il m’est arrivé de me méfier des « gaffeurs » dans l’équipage de l’Église, mais je n’ai jamais été tenté de quitter la barque pour autant…

    Il y a 125 ans que le cardinal Lavigerie qui, jusqu’alors, avait eu quelque mérite, fut saisi par le démon de l’opportunisme. Il jugea que la République qui, dès son avènement, avait coupé pas mal de têtes ecclésiastiques, était assez conforme à l’Évangile pour que les Chrétiens s’y ralliassent.

    C’est ce que me paraît, louer monsieur François Xavier Esponde que j’ai connu mieux inspiré, dans la page semi-religieuse de L’Éclair du Samedi 26 Septembre.

    Je suis, stupéfait de le voir citer comme exemplaire ,un des textes les plus abscons, les plus ampoulés, les plus mal ficelé, et à mon sens un des plus imbéciles, de la langue française. Mais qu’un cardinal reçoive son chapeau des mains d’un Président de la république laïciste n’est peut-être pas un acte innocent. Dans le cas, on peut subodorer une sorte de contagion.

    Quoique né à Bayonne, Lavigerie n’était point Basque, et nos voisins n’ont donc pas à rougir de cette collusion de l’Église de la croix avec celle de la Guillotine. Mais enfin, la république « anti-cléricale » allait, quelques années après, faire tirer sur les ouvriers et les paysans, ficher les officiers « cléricafards » (Foch allait en être !), expulser les communautés, religieuses, voler les biens d’Église entre autres mesures civilisatrices. De sorte que considérer comme le fit le Cardinal, qu’elle était « la forme d’un gouvernement qui n’avait rien de contraire aux principes qui seuls peuvent faire vivre les nations chrétiennes et civilisées », était une telle ânerie qu’elle fit douter des grâces sacerdotales !

    En ajoutant qu’il était certain de ne pas être désavoué par « aucune voix autorisée », le Cardinal réduisait ces voix à une coterie qui fournirait plus tard le mouvement « moderniste » que devrait condamner Pie X.

    En 1907, Le Sillon démocrate-Chrétien devait écrire : « Un Robespierre, un Danton, un Desmoulins étaient profondément religieux. Leur philosophie religieuse était la substance même du Christianisme dont vivait la France ! »

    C’est dire que les portes de l’apostasie avaient été ouvertes, avec ces « bonnes intentions » qui sont l’excuse des médiocres. Le petit nombre que nous restons de Chrétiens hexagonaux témoigne des conséquences qui s’en sont suivies, avec l’affirmation chiraquienne d’une France aux racines musulmanes, et celle de monsieur Cazeneuve qui trouve « nauséeuse » la simple évocation d’une France chrétienne. 

    Je crois appartenir à une catégorie de pensée très éloignée de celle de monsieur Xavier-François Esponde et de quelques autres qui, dans L’Éclair, produisent des méditations gentillettes qui n’indisposent pas le pouvoir. Je crois avoir été le dernier Président départemental de L’ACJF à se vouloir « dans le monde » sans être du monde, c’est-à-dire avant que l’Action Catholique ne fasse ses dévotions au Saint Dicat, qui allait remplacer les saints du calendrier, de sorte que j’ai regardé les évènements sans me mettre à leur remorque.

    Ainsi ais-je vécu comme autant d’épreuves, les Jocistes allant communier en levant le poing fermé, les députés démocrates-chrétiens votant le meurtre prénatal et les curés « de progrès » épousant des nonnes qui voulaient connaître autre chose que les joies mystiques.

    J’ai connu le terrible silence de l’Église de France, devant la persécution de l’autre Église « du Silence », j’ai vu le Cardinal Decourtray attaqué lorsqu’il voulut en faire pénitence, par des cloportes désensoutannés ; on m’a dit que le Cardinal Duval refusait d’officier pour les morts de l’Algérie française, afin de ne pas contrister leurs égorgeurs ; je vois aujourd’hui des épiscopes offrir aux sectateurs de Mahomet les Églises qu’ils ont contribué à vider et je subis même le bureau d’une Académie soutenant un évêque bombardier qui se garde bien d’exposer sa peau lui-même.

    Bref, je vois tous les jours dans la porcification du pays par la République, l’héritage du bon Cardinal Lavigerie qui croyait qu’elle avait des valeurs.

    Certes, nous avons tous de mauvais moments, mais ce n’est pas si grave quand on le reconnait et que l’on se reprend. Peut-être aussi le Cardinal Lavigerie eut-il trinqué à la limonade et non au Champagne, n’eut-il pas tenu les propos débiles qui l’ont rendu célèbre.

    Ce que je déplore, c’est que monsieur François Xavier Esponde, qui cherche à servir l’Église, en prenne argument, par une logique aussi inextricable que le nœud gordien, pour nous rappeler au devoir de Charité !

    Excusez-moi, Monsieur le chroniqueur de la bien-pensance, mais le Christ lui-même a très bien dit qu’elle était, en politique, la priorité des priorités. Que répond-il à l’étrangère qui se traîne a ses pieds, sinon qu’on ne doit point donner le pain des petits enfants aux petits chiens ? Et c’est seulement après probation d’humilité, que le Christ accède à la demande !

    Mais quand les quémandeurs de charité ne sont pas de petits chiens, quand ce sont des carlins en pleine forme, qui exigent une niche d’accueil, et qui jettent la nourriture qu’on leur consent, sous prétexte qu’elle ne serait pas hallal, quand ces adultes fuient le devoir de se battre pour défendre leur pays, et comptent sur nos soldats pour le faire à leur place ; quand Daech se vante publiquement d’avoir, grâce à l’exploitation de la sensiblerie occidentale, introduit des milliers de djihadistes sur notre sol, quel est le véritable nom de la prétendue charité ? 

    Les vertus théologales sont inséparables des vertus morales. Et la Prudence est la vertu gardienne par excellence. Et on aimerait tout de même que monsieur Esponde, qui probablement se veut « doux comme une colombe » se souvienne du texte entier de Mathieu en X-16, à savoir qu’il faut être aussi « prudents comme des serpents » !

    Le cœur a tous les droits, sauf celui d’empiéter sur l’intelligence. Et c’est peut-être Makila Sorel, écrivain d’origine algérienne et membre du haut comité à l’intégration, qui nous a mis face à la réalité de l’heure en écrivant : « Nous devons rompre avec l’idéologie victimaire qui inspire toute notre politique d’intégration et qui a échoué : On demande aux peuples Européens de disparaître, c’est une entreprise terrifiante ! »

    Moi j’affirme par expérience qu’il est un moyen d’échapper à la terreur : c’est de se battre !

    Alexis Arette

    notes : Publié sur Francephi

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuuFuZZyAyOJFxEQIk.shtml

  • L’arme du langage

    Ou la magie des mots, selon Freud.

    Françoise Monestier, journaliste, essayiste…

    ♦ Arme principale de la désinformation contre Bachar el-Assad et son régime, la chaîne qatariote Al Jizera vient de réussir un coup de maître en imposant l’abandon du terme « migrant » au profit de celui de « réfugié » pour désigner les centaines de milliers d’hommes et de femmes — clandestins pour la plupart — qui empruntent la route des Balkans pour partir à l’assaut de l’Europe et de ses multiples avantages

    La grande manipulation

    A l’origine de ce changement sémantique imposé : l’Ecossais Barry Malone, directeur des informations de la chaîne créée en novembre 1996 par l’émir du Qatar. Le 20 août dernier, ce journaliste, ancien habitué des théâtres d’opérations de l’Afrique de l’Ouest, lançait sur son blog un vibrant appel intitulé « Ne les appelez plusmigrants ». Il adjurait ses confrères de substituer au terme « migrant », à connotation « péjorative » et « dépréciative », celui de « réfugié ». Toujours selon lui, ce mot « n’était plus pertinent pour décrire les horreurs qui se passent en Méditerranée ». Pire, employer ce mot, « c’est refuser d’écouter la voix de ceux qui souffrent » : un message on ne peut plus racoleur mais qui a été reçu cinq sur cinq par les tenants de la bien-pensance humanitaire.

    Les réseaux sociaux se sont aussitôt emballés, et plus particulièrement tous les soutiens des lobbies immigrationnistes qui ont posté en quelques jours plus de 50.000 messages de soutien sur la page Face-Book de la télévision. Ils ont été également suivis par les médias anglo-saxons – les Britanniques de souche habitant certains quartiers de Londres ou de Manchester apprécieront – et tout ce que notre pays compte comme soutiens actifs du « sans-frontiérisme ». De Gérard Noiriel, historien de l’immigration, au sociologue de la gauche alternative Eric Fassin et au journaliste Nicolas Domenach, en passant par les militants associatifs du Gisti ou de la très nocive CIMADE, ils se sont engouffrés dans la brèche, condamnant de facto David Cameron qui, lui, avait parlé d’une « nuée de migrants », ou le dirigeant italien de la Ligue du Nord Matteo Salvini qui emploie régulièrement le terme de « clandestins » pour désigner tous ceux qui ont choisi l’eldorado européen.

    Certains flétrissent même la « froideur lexicale » (sic) du terme « migrants », au point d’ailleurs d’avoir inspiré le texte d’une déclaration franco-britannique sur le sujet. C’est ainsi que les clandestins de Calais, qui ont pris possession de la ville et commettent les dégâts que l’on sait pour traverser la Manche, deviennent par les miracles du vocabulaire des « migrants en besoin de protection ».

    La démarche sémantique de Barry Malone n’est évidemment pas neutre… et apporte de l’eau aux défenseurs de la Convention de Genève qui protège les réfugiés et que l’ami Eric Delcroix a dénoncée le 29 août sous le titre « Droit d’asile, Etat de droit et souveraineté » sur le site de Polémia (1). A propos du statut de réfugié, le directeur de Frontex soulignait récemment la nécessité absolue de vérifier l’authenticité des passeports syriens brandis par leurs détenteurs à leur arrivée en Grèce. En effet, nombre d’entre eux sont faux, mais ils permettent à des terroristes ou à des traîne-patins professionnels de bénéficier du statut privilégié de réfugié qui s’applique aux Syriens, citoyens d’un pays en guerre et qui, à ce titre, peuvent prétendre à bénéficier du fameux sésame. On le voit, l’opération de « déstockage » pratiquée par la Turquie d’Erdogan et qui consiste à se débarrasser de tous les indésirables amassés en territoire ottoman n’a pas fini de déstabiliser la vieille Europe.

    Remettre les pendules à l’heure

    Si l’on en croit Sylvia Zappi, journaliste au Monde, « Les mots sont importants. Particulièrement en période de crise et de doute ». Raison de plus pour vous plonger dans la lecture du Petit abécédaire d’un Français incorrect publié par Charles-Henri d’Elloy (2). Il dénonce les impostures du langage, les approximations verbales, les expressions convenues et tout ce que le « Polit’ Cor’ » impose depuis des lustres. Ses billets d’humeur sont courts, précis, bien envoyés. Avant de publier sur son blog son appel à l’abandon du mot « migrant », Barry Malone aurait été bien inspiré de lire la notule que Charles-Henri d’Elloy consacre au mot « sans-papiers » défini comme « une véritable manipulation sémantique pour désigner un étranger clandestin ». Comme un « remake » du mot migrant devenu indésirable comme par magie ! L’auteur démonte parfaitement le mécanisme consistant à « jouer sur l’émotion et la compassion ». Même souci de précision avec son entrée sur les « gens du voyage », terriblement d’actualité après les événements surréalistes de Roye et la coupable complaisance du pouvoir socialiste (Présent du 1er septembre). Rien ne résiste à la critique de notre défenseur de la langue française qui n’a pas son pareil quand il s’agit de faire un sort au réchauffement de la planète, de dire tout le mal qu’il pense des incivilités ou de l’art contemporain. Rien ne lui échappe. Bref, un livre à dévorer et à garder sous le coude en ces temps où il est parfois impossible de retrouver ses petits dans la novlangue qui, désormais, tient lieu de langage.

    Françoise Monestier, 4/09/2015

    Source : Présent, rubrique « A l’ombre de mon clocher »

    Notes :

    (1) http://www.polemia.com/droit-dasile-etat-de-droit-et-souverainete/.
    (2) Petit abécédaire d’un Français incorrect… et quelques joyeuses impertinences / Les Bouquins de Synthèse Nationale.

    http://www.polemia.com/larme-du-langage/

  • PS, le bateau ivre

    À mesure qu’approchent les élections régionales, les socialistes s’affolent à la perspective d’une victoire du Front national dans le Nord et en PACA. Incapable de contenir lui-même cette poussée, discrédité par trois ans de hollandisme appliqué, le parti se tourne de tous les côtés pour trouver des alliés et des supplétifs dans ce combat désespéré. Mais, tel le maréchal Soubise à Rossbach, Valls constate : « J’ai beau chercher, où diable est mon armée ? »

    Souvenons-nous qu’en mars, dans la Vienne, le Premier ministre avait sommé les « intellectuels » de se mobiliser devant le « danger » frontiste : « Où sont les intellectuels  qui doivent monter, eux aussi, au créneau  contre le Front national ? s’interrogeait-il. Ils sont là ! Mais pour certains, et non des moindres, plus proches de Marine que de Valls… »
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    La gauche plurielle est singulièrement absente, seuls les radicaux de gauche et ses troupes maigrelettes lui répondent. Les autres n’entendent pas embarquer dans le Titanic socialiste, ils ne croient pas Valls quand il leur dit qu’il va réussir à éviter l’iceberg. Des communistes aux Verts en passant par le Front de gauche, chacun préfère prendre son petit canot de sauvetage. Les socialistes, dans cette immense solitude, sombrent dans la panique, disent et font tout et son contraire. Cambadélis, son Premier secrétaire, n’est plus que le capitaine d’un bateau ivre.

    Les dirigeants des partis « frères » ne veulent pas faire alliance avec sa formation ? Qu’à cela ne tienne, le patron du PS décide d’organiser un référendum au sein du « peuple de gauche » pour solliciter son avis, ne doutant pas qu’il désavouera les appareils partisans. Il joue sur du velours.
    Demandez à n’importe qui s’il préfère l’union à la division, l’entente à la discorde, l’unité à la séparation, vous pouvez être sûr de la réponse : c’est oui, comme choisir entre la guerre et la paix, la pluie ou le beau temps. Mais, au fait, passer outre les partis pour en appeler directement au peuple, n’est-ce pas une de ces démarches typiquement « populistes » contre lesquelles le PS est en croisade permanente ?

    Le Premier secrétaire du PS, pour tenter de sauver quelques sièges aux régionales, avait décrété la fin du « front républicain » au motif que le FN et Les Républicains constituaient un « bloc réactionnaire ». Mais, jeudi, le Premier ministre a dit le contraire : « Tout sera fait pour empêcher le FN de gagner. » Car, a-t-il assuré, une victoire de Marine Le Pen dans le Nord serait « un choc pas uniquement en France, mais en Europe et dans le monde ». Bigre ! Le Nord-Pas-de-Calais devient le nombril du monde ! Le chef du gouvernement d’insister : « Vous vous rendez compte, l’année 2015 commence avec la manifestation du 11 janvier et se termine avec la victoire de l’extrême droite dans certaines régions ! » Quel rapport ? On avait cru comprendre que la manifestation était contre le terrorisme islamique et non contre ce qu’il appelle « l’extrême droite ». Peut-il penser sérieusement qu’en proférant de telles énormités, il arrêtera l’ascension du Front national ?

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • Le 600 LMPT déployé à Helsinki

    Le "600" de La Manif Pour Tous a été déployé deux fois ce week end à Helsinki pour encourager l'initiative citoyenne en vue de la réouverture du débat sur la loi dénaturant le mariage. De fait, la pétition approche la date finale et l'association Aito Avioliitto ("le mariage véritable"), partenaire de La Manif Pour Tous, espère atteindre les 100 000 (le minimum requis est de 50 000 pour réexaminer la loi). 97000 signatures ont été collectées sans relai médiatique, avec le dévouement de bénévoles. La loi dénaturant le mariage a été signée en mars 2015 mais elle ne sera en vigueur qu'en mars 2017. Ou pas.

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    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La Pax europaea en question

    Soixante-dix ans de paix ont si bien ramolli les nerfs des Européens, surtout les occidentaux, que la prophétie raspalienne du Camp des saints commence à se réaliser sous nos yeux. Dans ma jeunesse, quand on parlait de désarmement général, de mauvais coucheurs prédisaient qu'alors les Chinois viendraient nous mater à coups de bâton ! A quoi les experts du Harrys'Bar répondaient qu'ils les avaient trop petites pour se reproduire beaucoup chez nous. On importe aujourd'hui des bâtons plus gros, c'est plus sûr... et loin de moi de penser qu'il y aurait un échauffement énamouré chez les hétaïres politiques de ce beau pays qui s'ennuie, bien que les déclarations d'accueil de certaines gourdes s'approchent beaucoup de la dinde qui glougloute ! Finalement ce sont aussi des wagons de braquemards reconnaissants qui montent vers le Nord.

    Ce ramollissement des peuples excite les provocations de tous ordres et d'aucuns voient dans la paix continentale les ferments de l'agressivité des envieux tout autour, lui opposant la guerre froide, la guerre technique sans haine, la guerre et ses histoires chevaleresques et sa magnanimité. On ne tranchera pas ici mais croyons bien que le Tiers-Monde nous imagine et nous découvre ensuite comme une "société de consommation", gavée, égoïste, cholestérolisée, en attente de pontages coronariens ! Une proie à sa merci ! Et nous les payons de honte pour nous repentir de l'écart obtenu sur tous ses rivaux par le génie universel de l'Occident d'autrefois. Nous provoquons et, désarmés par un tas de raisons généreuses, laissons venir la guerre que nous demanderons à d'autres de faire pour nous, comme la dernière fois. C'est ballot.

    Une réponse pour muscler l'Europe nouvelle aurait pu être de revenir à l'empire, quelque sorte d'Étazuni d'Europe occidentale assénant sa stratégie au monde et déployant sa diplomatie et ses armées sur ses marches et ses mers. Il faut dire que le Saint Empire revenu avec Otto de Habsbourg à sa tête aurait eu plus de gueule à l'Assemblée générale des Nations unies que tout ce que nous avons vu défiler jusqu'ici, y compris même le "setter fou" de Chirac. Mais on ne peut abrutir un peuple à l'assistance publique et au principe de précaution pendant un demi-siècle sans qu'il soit modifié profondément dans ses gènes. Le mental des Européens s'est effondré ! A l'exception de quelques résistants, le plus souvent à l'Est, nul ne veut plus se battre ici. Le risque n'est pas même imaginable. L'apathie des témoins de violences dans l'espace public en dit long sur la castration de l'espèce. Il nous reste parfois des anglo-saxons dans les trains pour agir en hommes. L'Union actuelle coagule cette couardise européenne, on sent bien qu'elle va plier, qu'elle va se coucher après les incantations d'usage. Quel soulagement avant les vacances au ski !

    Les consensus les plus adroitement recherchés à Bruxelles n'ont abouti qu'à l'émergence d'une Europe pour de rire que l'on nomme "Soft Power". C'est une moquerie, il n'existe nulle part ailleurs de "soft power". Ses représentants furent lamentablement ridicules dans le concert des nations, que l'on pense à Jacques Santer, Manuel Marin, Jose Manuel Barroso, Catherine Ashton et Herman Van Rompuy... mais on ne va pas loin non plus en continuant avec Jean-Claude Juncker, Federica Mogherini, ni même avec Donald Tusk qui reste propre sur lui et ne commande à rien ! 

    Devant cette politique européenne de l'édredon, certains pays s'estimant capables de contrer la subversion mondialiste, imaginent pouvoir extraire leur laine de l'écheveau. C'est un leurre. L'imbrication des économies est achevée, et bien au-delà de l'espace européen. Les secousses se répercutent immédiatement dans toute la zone, que l'on soit partie prenante ou partie sortante. La chimie de l'amalgame a saisi toutes les économies ouvertes. On le voit dans le contrechoc de crises exotiques comme l'explosion de la bulle boursière chinoise ou l'effondrement relatif des émergents de deuxième division comme le Brésil ou la RSA. Le souverainisme est un loisir d'ancien combattant, une occupation sans risque, les interdépendances sont inextricables. Que le Brexit nous fasse mentir, on ne souhaite que ça !

    L'Edit de Caracalla de Régis Debray anticipait la crise de l'Occident et la parait par la yankisation des citoyens du monde libre¹. C'est un roman à relire. Quelques années plus tard sortait le Choc des civilisations de Samuel Huntington dont le titre dit tout². Nous avons été prévenus. Il m'apparaît infaisable que des pays moyens comme les pays européens même dits-grands s'en sortent seuls en organisant des compromis successifs entre eux pour agir. La férule bruxelloise est une baguette de tambour qui n'a pas de force. Le président de la Commission n'est que l'adjudant-major du régiment, quelque sorte de secrétaire général ne gouvernant que la production de dossiers que vomissent en continu ses bureaux. La survie de l'Occident, si tant est qu'elle soit vraiment recherchée par nos élites, passe par le défi polémologique qui dissuadera les nations hégémoniques autour de lui, ou matera simplement les nations agressives. Réarmer et taper fort ! Qui y croit ? L'Europe est devenue une immense Gaule du chacun pour soi. Et chacun est dramatiquement petit.

    A défaut, les Etats-Unis d'Amérique ont la capacité d'imposer ce défi quand ils le lancent et de le relever quand ils le reçoivent. Il ne s'agirait dès lors que de leur faire accepter la pertinence des analyses géostratégiques de la vieille Europe qui accumule beaucoup plus d'expérience qu'ils n'en auront jamais en ce domaine et qui éviterait bien des contre-performances³. A cette condition - c'est important - l'Alliance atlantique pourrait être renforcée et former le Sénat d'Occident investi des pouvoirs nécessaires à imposer nos intérêts contre ceux de nos contempteurs. Nous aurions et le mental et le marteau ! Le reste est dérisoire. L'UE est dérisoire. L'Eurocorps est dérisoire. M. Hollande est dérisoire.

    Epilogue

    Et le roi dans tout ça ? Ah oui, le roi ! Mais c'est bien sûr. Ben...... c'est son problème de roi ! Carolingiens et Capétiens n'ont pas attendu l'acclamation, ils la provoquèrent et pour la conserver se montrèrent adaptables aux circonstances du temps ; sauf le dernier peut-être qui n'avait rien compris au film ! Quoique ! Il avait parfaitement intellectualisé l'évolution des mœurs et lu l'Encyclopédie, mais n'avait pas le caractère révolutionnaire qui l'aurait poussé à tirer lui-même le char du changement. Rayé des cadres ! On ne peut se mettre impunément perpendiculaire au sens d'évolution des peuples. Un roi marche devant, c'est lui qui donne le "sens". Qu'en pensent les princes vautrés dans le chariot royal tiré par des bœufs ?

    (1) Critique de Bernard Cassen [extrait] dans le Monde diplomatique (source):

    Dans sa postface, dans laquelle il retrace la carrière hors normes de Xavier de C***, Régis Debray affirme qu’il « pose avec de longues mesures d’avance la question-clé du siècle à venir, une fois dissipées les euphories du “leurre” européen ». On pardonnera volontiers à l’auteur cette autocongratulation, véritable défi lancé à une Europe qui doit encore prouver qu’elle entend être européenne...

    (2) Critique de Mehdi lazar [extrait] pour La Revue Géopolitique (source) :

    Selon Samuel Huntington, les civilisations auraient vocation à s’affronter car : (i) elles sont différentes, (ii) le monde devient plus petit, (iii) les changements économiques et sociaux recomposent les identités qui sont de moins en moins locales, (iv) la prises de conscience du rôle des civilisations est mis en exergue par le rôle de «l’Ouest», (v) les caractéristiques culturelles changent moins facilement que celles économiques et politiques.

    (3) Les contre-performances des Etats-Unis, soutenus par leurs plus proches alliés du Commonwealth blanc, commencent à la guerre du Vietnam puis resurgissent dans la seconde guerre d'Irak qui laissa le pays sans Etat, véritable trou noir du terrorisme. On ne peut pas leur reprocher les opérations d'Afghanistan où ils appliquèrent à la lettre les trois buts énoncés par Joe Biden : tuer Ben Laden, sécuriser les bombes atomiques pakistanaises, casser du taliban partout ; ni leur réserve dans l'affaire syrienne bien trop compliquée pour le Département d'Etat. 

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Emission "Bureau politique" du 20 septembre 2015 avec Jean-Marie Le Pen


     

  • RSI : ne pas se tromper de combat

    Reprenant cette chronique interrompue par une mauvaise grippe, très fatigante mais sans gravité, je ne saurais rattraper tous les sujets d'actualité des dix derniers jours.

    Cependant je ne peux pas passer sous silence, à défaut d'avoir pu y participer, le rassemblement protestataire des travailleurs indépendants et entrepreneurs individuels le 21 septembre, contre ce qu'on persiste à ne considérer que comme les "dysfonctionnements" du RSI.

    Le Monde parle à ce sujet, plus pudiquement encore, de "carences" en précisant qu'il s'agit de "leur" régime de protection sociale.

    Et cet incontournable journal de faire mine de s'interroger, de "décoder" : "Pourquoi la grogne contre le RSI ne retombe-t-elle pas ?" Arrêtons donc de "décoder" ! La "grogne"caractérisant les cochons, on ne saurait se montrer moins disgracieux et, à tout le moins, condescendant à l'endroit de ces professions, qui pratiquent si peu les 35 heures et au sein desquelles la CGT reste si peu représentée, si mal comprise sans doute.

    Plusieurs millions de Français se trouvent ainsi additionnés, "assujettis", autant dire incorporés de force, à des "régimes", encore un mot piège, comme le RSI ou la MSA.

    Les ressortissants du prétendu Régime social des indépendants, pour leur part, ont en effet vu fusionner en un seul organisme par la grâce de la réforme Fillon de 2003, les caisses maladie et vieillesse des artisans, commerçants et professions libérales.

    Cette idée aberrante a circulé pendant des années, dans des réunions où on se congratulait entre élus "politiques" et permanents des chambres de commerce, sous le nom de "guichet unique". Cette fausse bonne idée était alors présentée pour beaucoup plus simple, à vrai dire beaucoup plus simpliste. Plus simple était sans doute la guillotine réforme considérée comme humanitaire en son temps.

    Il a fallu une bonne dizaine d'années pour que tous les dossiers soient rassemblés par cette nouvelle administration, héritière des anciennes Cancava, Organic et caisses régionales maladie.

    Un surcroît fort dommageable de désordre en est résulté, des dizaines de milliers de dossiers tout simplement perdus, des centaines de milliers de mécontents, etc.

    Prenons donc garde que la "réforme" qui prétendra "répondre" à ces dysfonctionnements ne propose, – l'idée commence à circuler, d'incorporer désormais, – après les élections de 2017, les professions indépendantes au régime dit "général", supermonopole qui coifferait les mini-monopoles.

    Il en résulterait, pour commencer, une nouvelle vague de désordres analogues au précédent. Le processus durerait probablement aussi, à son tour, une dizaine d'années, ce qui nous mènerait au moins à 2027 ou 2028. Combien d'entrepreneurs individuels auront entre temps disparu, fermé boutique, ou émigré vers des cieux plus propices à la libre entreprise ?

    Dans l'immédiat cela prolongerait une tendance paradoxale et sournoise à une collectivisation rampante qui s'insère discrètement d'année en année alors même qu'on imagine la France officielle disposée à se réformer dans un sens moins socialiste. Observons à cet égard les "réformes" effectivement entreprises depuis 2012 par Cécile Duflot, Frédéric Cuvillier, et Marisol Touraine. Des mesures comme le tiers-payant généralisé, l'obligation de l'assurance complémentaire dans les entreprises, etc. s'accumulent ainsi dans ce sens mortifère, aboutissant à toujours plus de prélèvements obligatoires, toujours plus d'étatisme stérile.

    Sans que le grand public y prenne garde, depuis 2012, la vraie tendance souterraine est à ne supprimer aucun impôt, aucune cotisation personnelle, aucune interdiction professionnelle, aucune contrainte : au contraire on tend a en créer de nouvelles. Mais nous devons observer aussi les solutions proposées par les oppositions : s'agit-il de plus de libertés, de plus de responsabilités, de plus de concurrence ou de plus de contraintes, de plus de répression, de plus de monopoles.

    Demeurons vigilants. Nos amis, ceux que nous devons soutenir, sont ceux qui combattent les monopoles, certainement pas les autres.

    Évoquer cette manif courageuse et nécessaire du 21 septembre nous impose donc de souligner que ce qu'il faut abolir ce ne sont pas les dysfonctionnements du RSI, c'est l'affiliation obligatoire, d'office, à tel "régime", quel qu'il soit. L'existence de la libre concurrence et le libre choix réformeront ces administrations ankylosées beaucoup mieux que ne le feront les réformateurs autoproclamés, issus eux-mêmes de l'arrogante, insupportable et incorrigible administration prédatrice et centraliste parisienne.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/