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écologie et environnement - Page 156

  • Ce que les vrais écologistes découvrent

    Les écolos curieux et critiques constatent que la Commission européenne ment totalement à la population. Ils constatent que toutes les initiatives de l’Europe de promotion d’énergies « propres » renouvelables correspondent à une violente accélération de la production de CO2 ! Elles correspondent, aussi, à une destruction systématique des pays tropicaux pour satisfaire à ses exigences… La pollution cachée par la Commission et Greenpeace ne compte pas.

    Soyons précis : les écologistes qui s’informent apprennent que la biomasse fournit l’essentiel de l’énergie « renouvelable ». Pour produire cette énergie « verte et renouvelable », les fermiers allemands ont été privés d’énormément de terres cultivables : on y cultive du maïs alimentant des digesteurs ! Incroyable mais vrai : à l’origine, ces digesteurs devaient être alimentés avec des déchets agricoles, et certainement pas avec des aliments… Mais ces aliments transformés en « énergie verte » rapportent des subsides – les industries de la digestion sont subventionnées à 90 % – et ces industries vont jusqu’à importer leur maïs du Brésil, où l’on détruit pour eux les forêts, où l’on ruine les populations… Et pour mettre une couronne sur ce désastre, nous apprenons que les cuves de biogaz fuient et crachent leur méthane. Aucun contrôle officiel !

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  • Bardot à Ségo : « Comment pouvez-vous être une telle catastrophe écologique ? »

    Victime de la maltraitance des hommes, cette biche sait se comporter en véritable tigresse lorsque les chasseurs/prédateurs de la bonne société se conduisent comme des hyènes.

    Dans les années 50-60, les puritains de droite clouaient au pilori Brigitte Bardot parce qu’elle représentait la beauté, la féminité et la liberté. De nos jours, elle est considérée comme « réac » et « facho » par les néo-puritains de la gauche bobo parce qu’elle vilipende la décadence morale, le relâchement généralisé et la branchitude cosmopolite. Libre, toujours libre, BB ! Toujours en porte-à-faux avec son temps et ses modes dominantes. Entière, droite et de la droite la plus décomplexée ! Toute une vie marquée par la fierté solaire, le courage et l’indépendance d’esprit en honorant la France, au service des animaux et de la nature.

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  • Vous cherchez les climatosceptiques ? Nous voilà !

    Lettre ouverte au journal Les Échos.

    par Benoît Rittaud (membre du Collectif des climato-réalistes).

     

    Dans le numéro du 11 septembre des Échos, Yann Verdo se demande « où sont passés les climatosceptiques. » Curieusement, alors qu’il évoque les noms de Claude Allègre, Vincent Courtillot et François Gervais, il n’a pas jugé bon d’interroger l’une ou l’autre de ces personnes, et a choisi de ne donner la parole qu’à Hervé Le Treut, qui est aux climatosceptiques ce que le pape est aux athées.

    Vous ne voyez pas les climatosceptiques dans les médias ? Rien de plus normal, puisqu’on ne les y invite pas ! Il y a peu, je devais participer à une émission sur une radio de Radio France pour parler d’un livre que j’ai fait paraître cette année. Horreur : en le lisant, le journaliste y a trouvé un ou deux passages climatosceptiques. Le climat est loin d’être au cœur de cet ouvrage, pourtant le verdict est tombé : désinvitation immédiate.

    Ce n’est hélas pas le seul exemple du genre. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que Yann Verdo ne trouve pas les climatosceptiques. Mais qu’il se rassure : malgré le matraquage médiatique incessant qui conduit tant de journalistes à se muer en militants assumés de la Grande Cause Climatique, les climatosceptiques français existent bel et bien. Mieux : ils agissent ! Qu’il sache donc qu’un Collectif des climato-réalistes a été lancé le premier septembre, qui engrange chaque jour de nouveaux soutiens. Ce Collectif se fera un plaisir de présenter ses arguments aux Échos, ce qui permettra enfin aux lecteurs d’en connaître autre chose que des caricatures — la vieille ficelle du rapprochement avec le créationnisme étant l’une des plus grossières.

    Scientifiques, ingénieurs, chefs d’entreprises, consultants, médecins, enseignants… oui, aujourd’hui des personnes de tous horizons en ont assez du bourrage de crâne climatique et commencent à y afficher leur opposition. Oui, des citoyens choisissent de ne plus avoir peur de l’omerta régnante qui tente de faire passer ceux qui doutent pour des criminels négationnistes. Oui, ô surprise, il existe des gens qui pensent par eux-mêmes, tout en se fichant pas mal de l’argent du pétrole, et qui estiment que d’autres sons de cloche seraient les bienvenus dans un débat qui a la prétention d’orienter l’avenir de notre civilisation.

    La bonne question n’est pas de savoir où sont les climatosceptiques. Elle est de savoir si Les Échos auront le courage de leur donner loyalement la parole ou s’ils se contenteront de relayer servilement la communication gouvernementale pré-COP21.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/vous-cherchez-les-171832

  • Éthiopie : Une serre révolutionnaire contre la pénurie d’eau

    L’eau a toujours été un bien précieux. L’humanité a mis un peu de temps à s’en rendre compte mais, avec le réchauffement climatique, elle en prend subitement conscience. 

    Il faut donc apprendre à utiliser cette ressource de façon rationnelle… mais aussi savoir la récolter où elle se trouve, surtout dans les endroits où elle a toujours manqué. C’est dans ce but qu’un couple a mis au point un système de serre qui récupère l’eau présente dans l’air. Assez génial… et très simple !

    Mathilde Richelet et Bassel Jouni ont inventé une serre multifonction. Un concept élémentaire mais diablement efficace.

    « Cette serre a été imaginée pour capturer efficacement la rosée, le brouillard et l’eau de pluie ».

    Un film plastique recouvre une armature en bois, lui donnant ainsi un air de tipi translucide. La journée il agit comme une serre sur les cultures qu’il couvre mais, le soir, lorsque la température tombe, il capture la rosée qui est alors conduite dans un réservoir à l’aide de petites gouttières.
    L’eau collectée peut alors servir à l’irrigation des cultures ou à la consommation humaine.

    Non seulement, c’est simple, mais, en plus, ça ne réclame aucune technologie particulière. Résultat, ça ne coûte pas grand chose à mettre en place. La plupart des matériaux nécessaires étant disponibles où que l’on se trouve dans le monde.

    Le but de Mathilde Richelet et de Bassel Jouni est d’initier les agriculteurs à leur serre d’un nouveau genre. Ils veulent partager avec eux les quelques règles de construction à respecter et leur faire la démonstration du mode de fonctionnement

    Mais ce n’est pas tout. Ce couple ingénieux veut également dispenser quelques précieux conseils.

    « Notre enseignement porte aussi sur la culture des sols et sur les bonnes pratiques de l’usage de l’eau (compost, paillage, plantes vivaces) pour que l’eau collectée soit utilisée de la façon la plus efficace possible et pour qu’elle puisse être stockée dans le sol pour une longue période. »

    L’expérience a déjà démarré avec succès en Éthiopie mais Mathilde Richelet et Bassel Jouni entendent bien l’étendre partout où leur serre peut être utile. Pour ce faire, ils espèrent bien remporter le concours des meilleures pratiques climatiques. Si vous voulez les encourager, vous pouvez voter pour leur projet.

    Positivr.fr

    http://fortune.fdesouche.com/390627-ethiopie-une-serre-revolutionnaire-contre-la-penurie-deau#more-390627

  • Le combat d’un homme contre Monsanto

    Grâce à Paul François, céréalier charentais gravement intoxiqué en 2004 par le Lasso, herbicide commercialisé par Monsanto, la multinationale tentaculaire a enfin été condamnée en France. « C’est un combat qui me dépasse mais ça reste mon combat ! Les coups, c’est moi qui les ai pris. Je suis avant tout agriculteur », martèle cet homme de 51 ans.

    Monsanto a été reconnu « responsable » en première instance de l’intoxication de Paul François. Condamné en 2012 à « indemniser entièrement » l’agriculteur de Bernac (Charente), partiellement handicapé et souffrant d’importantes séquelles, la firme continue pourtant à répéter tranquillement, lors de l’audience d’appel en mai, que son produit « n’est pas dangereux » et que « les dommages invoqués n’existent pas ».

    L’agriculteur identifie pourtant précisément l’origine de sa maladie. C’est le 27 avril 2004, lorsqu’il vérifie une cuve ayant contenu du Lasso – « un herbicide pour le maïs que j’utilisais depuis au moins quinze ans » – que Paul François inhale des vapeurs toxiques.

    Pris de malaise, il a juste le temps d’expliquer ce qui vient de se produire à son épouse avant de finir aux urgences, crachant du sang : « tout ce qui est arrivé après, je ne m’en souviens pas ». Après cinq semaines d’arrêt, il reprend son travail mais souffre d’importants problèmes d’élocution, d’absences, de maux de tête violents. Fin novembre, il s’effondre sur le carrelage de sa maison, où ses filles le découvrent inconscient.

    S’ensuit une longue période d’hospitalisation durant laquelle les médecins craindront plus d’une fois pour sa vie, sans jamais faire le lien avec l’herbicide de Monsanto. « D’examen en examen, de coma en coma, on a fini par trouver une importante défaillance au niveau cérébral. Là, ma famille a commencé à faire son enquête sur le Lasso ». A ses frais, précise l’agriculteur. En mai 2005, son hypothèse se confirme : le monochlorobenzène, solvant répertorié comme hautement toxique et entrant à 50% dans la composition de l’herbicide fourni par Monsanto, est bel et bien à l’origine de ses problèmes.

    À peine remis, l’agriculteur voit sa lutte contre la maladie se transformer en combat juridique. D’abord, pour faire reconnaître sa rechute comme maladie professionnelle, officialisée en 2010. Puis contre la firme Monsanto, dont il est convaincu qu’elle connaissait les dangers du Lasso bien avant son interdiction en France, en novembre 2007.

    Et pour cause, l’herbicide avait été jugé dangereux et retiré du marché au Canada dès 1985 et en Belgique et au Royaume-Uni en 1992. Sa guerre contre Monsanto a été pour lui un véritable parcours du combattant qui lui a même valu de recevoir la Légion d’Honneur des mains de Nicolas Hulot.

    Avec le recul des années, il mesure combien Monsanto a profité de sa naïveté : « Jamais on ne s’était inquiété de la toxicité des produits. Pour nous, c’était le médicament des plantes ! » déclare le paysan. Paul François reconnaît faire partie de la « génération tout pesticides » qui ignorait tout de la toxicité de ces produits.

    Ayant retenu la leçon, il poursuit aujourd’hui son activité après avoir considérablement réduit son utilisation de produits phytosanitaires.

    Pour autant, alors qu’il il est en train de convertir une centaine d’hectares en agriculture biologique, il n’en est pas devenu un partisan forcené : « Il y a la place pour une agriculture alternative, de bon sens, qui appartient à ses agriculteurs et ne produit pas à n’importe quel prix. On veut en vivre, et surtout pas en crever… »

    http://fortune.fdesouche.com/390729-le-combat-dun-homme-contre-monsanto#more-390729

  • Gaz de schiste, les lobbies contre-attaquent

    Depuis des années, les lobbyistes, hommes de main des industriels, jouent dans l’ombre des parties qui sacrifient la santé publique aux intérêts financiers. Vache folle, sang contaminé, amiante : dans ces scandales sanitaires retentissants, ils ont manipulé l’opinion et les politiques en toute impunité.

    Aujourd’hui, leur nouveau terrain de jeu, c’est les gaz de schiste, dont la France a interdit l’exploitation en 2011. Depuis, les lobbyistes du secteur n’ont qu’un objectif : convaincre les politiques de faire marche arrière. Pour cela, ils noyautent les organes du pouvoir, s’appuient sur des hauts fonctionnaires, s’entourent de scientifiques complaisants, fournissent des études partisanes et bernent les médias.

    France – 2014 http://fortune.fdesouche.com/

  • France : Monsanto condamné pour intoxication

    Le groupe Monsanto, géant américain des pesticides, a été condamné jeudi en appel à Lyon pour l’intoxication d’un agriculteur français avec un herbicide pour le maïs, le Lasso.

    Le groupe avait été reconnu « responsable » en première instance en 2012 de l’intoxication de Paul François en 2004 et condamné à « indemniser entièrement » le céréalier charentais, partiellement handicapé.

    Paul François a subi de graves troubles neurologiques. Il se bat pour faire reconnaître en France la toxicité de ces produits.
    Le Lasso est interdit de vente en France depuis 2007. Son retrait du marché était intervenu précédemment dans plusieurs pays, comme le Canada, la Belgique ou la Grande-Bretagne.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • Énergie : Des centrales électriques à méthanisation pour lutter contre la crise agricole

    Johann Marquer est à la tête d’un élevage porcin. À 34 ans, ce jeune éleveur a trouvé une solution pour échapper à la crise. Pour compenser les pertes sur chaque kilo de viande vendu, il produit de l’électricité. Grâce à son smartphone, il pilote directement sa petite centrale électrique à méthanisation.

    Sa centrale entièrement automatisée a représenté un investissement de 1,5 million d’euros. Il y recycle les déchets de sa production de céréales, mêlés à d’autres rejets de l’industrie agroalimentaire. Une fois mélangée au lisier de son élevage, la fermentation sous une grande coupole produit un gaz, le méthane. C’est ce gaz qui alimente un générateur d’électricité 100% naturel, l’énergie produite étant revendue à EDF.

    Selon la taille et l’efficacité de chaque centrale, EDF achète entre 13 et 21 centimes chaque kilowatt/heure. Pour favoriser cette production, le gouvernement propose d’augmenter ce tarif à plus de 22 centimes, ce que les professionnels trouvent insuffisant. La France ne compte actuellement que 250 installations de ce type sur son territoire.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Allemagne : Des fermes d’État à l’agrobusiness

    Main basse sur les terres de l’Est. Après avoir connu la noblesse prussienne, la collectivisation, les coopératives et la transition, l’agriculture est-allemande suscite désormais l’appétit de grands investisseurs souvent étrangers au secteur. Une situation paradoxalement favorisée par les structures héritées du régime communiste.

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    Peu après la réunification de 1990, l’agriculture est-allemande a vu arriver des investisseurs sans passé d’exploitants mais aux poches bien pleines. Le patron d’un empire industriel de la gestion des déchets (Remondis) a ainsi acheté en 1994 plusieurs des 465 domaines agricoles gérés directement par l’État au temps de la République démocratique allemande (RDA).

    Appelées « biens du peuple », ces fermes représentaient moins d’un dixième des terres est-allemandes cultivées. L’agriculture de la RDA s’organisait plutôt autour de coopératives agricoles de production, soumises au contrôle du régime mais constituées des sols et des équipements mis en commun lors de la collectivisation forcée qui dura jusqu’en 1960 — en 1945, les Soviétiques avaient exproprié les propriétaires terriens possédant plus de 100 hectares et étatisé les terres.

    « Regardez donc ça ! » M. Stefan Palme se tourne vers une carte des terrains agricoles de la région affichée sur son écran d’ordinateur. Le quinquagénaire dirige une exploitation de céréales biologiques à 80 kilomètres au nord de Berlin. Mille cent hectares de blé, seigle, épeautre, orge, avoine, et un corps de ferme en partie construit au XVIIe siècle sur un ancien domaine de junkers, ces grands propriétaires terriens de la noblesse prussienne.

    Sur la carte, l’homme désigne des polygones colorés : « Les parcelles en rouge sont au Land du Brandebourg, celles en rose à l’Église. » Puis il pointe les surfaces les plus larges : « Ces terrains-ci sont à Steinhoff, ceux-là à Thomas Philipps. »

    Steinhoff est un grand fabricant de meubles allemand, adossé à une holding internationale dont le siège se trouve en Afrique du Sud. Thomas Philipps possède une chaîne de magasins de fins de série. Face à de tels concurrents, même la grande exploitation de M. Palme ne fait pas le poids quand il s’agit d’acheter ou de louer des terres. « Voilà la situation en ce moment. Il y a un combat pour chaque terrain. C’est le Far West », déplore le Bavarois, installé dans la région depuis 1996.

    Plus des trois quarts des 3.800 coopératives ont maintenu leur activité sous une forme juridique nouvelle après 1990 (1). Les voici au centre de toutes les convoitises. L’accaparement a changé de visage et d’ampleur à partir de 2007, avec la hausse du prix des céréales et l’effondrement de Wall Street.

    «La crise financière a attiré de nouveaux acteurs. Ils se disent que le placement dans le foncier agricole est sûr, même si le rendement est modéré », analyse M. Wolfgang Krüger, chef du département juridique du plus grand groupement allemand d’agriculteurs, le Deutscher Bauernverband (DBV). Parmi les investisseurs ouest-allemands, le fabricant de meubles Steinhoff, mais aussi Lindhorst, un groupe spécialisé dans l’immobilier et les maisons de retraite.

    Le plus puissant de ces géants agricoles s’appelle KTG Agrar. Entrée en Bourse en 2007, la société gère aujourd’hui 35000 hectares et 30 exploitations un peu partout dans l’est de l’Allemagne. Un chiffre en constante augmentation. KTG opère aussi en Lituanie et en Roumanie pour le compte d’autres investisseurs, et cultive du fourrage en Russie pour une entreprise allemande de viande.

    Les affaires sont si prometteuses que le conglomérat chinois Fosun a pris en juin une participation de 9 % au capital de KTG. Ces sociétés s’intéressent avant tout aux productions les plus rentables: céréales, colza et biogaz, lequel est subventionné par les tarifs réglementés d’achat des énergies renouvelables.

    Contestées outre-Rhin, elles se montrent discrètes. Steinhoff et Lindhorst refusent de parler à la presse ; KTG renvoie à son prestataire de relations publiques. Acteur de taille intermédiaire, AgroEnergy se montre plus disert. Cette entreprise hambourgeoise créée en 2008 présente à ses actionnaires le placement dans l’agriculture est-allemande comme particulièrement sûr face au risque d’inflation, mais aussi comme tout à fait profitable.

    Grâce à une première levée de fonds de 34 millions d’euros en 2008, la société par actions avait racheté deux exploitations sur plus de 4.000 hectares, avant de revendre le tout en 2011 avec un retour sur investissement moyen de 13,5%. AgroEnergy tente désormais de réunir 120 à 150 millions d’euros de capitaux pour acquérir 20.000 hectares supplémentaires.

    Une kyrielle de nouveaux investisseurs lorgnent eux aussi l’est du pays: une société de logistique, le propriétaire d’une chaîne de vente de lunettes, l’ancien gérant d’une entreprise financière, un ex-directeur d’imprimerie ou encore ce producteur de sucre qui possède des milliers d’hectares en Saxe, mais aussi en Moldavie, en Pologne et au Chili.

    «Les groupes qui achètent à grande échelle n’acquièrent pas directement des terrains, mais plutôt des parts dans des exploitations existantes, explique M. Andreas Tietz, coauteur d’une étude sur le sujet (2). Par ce biais, ils contrôlent les surfaces.»

    En effet, la loi allemande ne permet de vendre des terres agricoles qu’à des agriculteurs. Mais elle n’interdit à personne de reprendre des exploitations. KTG et consorts acquièrent ainsi d’immenses fermes puis emploient des agriculteurs comme simples salariés. L’accaparement des exploitations entraîne celui des terres. Des prix deux fois plus bas qu’à l’Ouest Dans les Länder de l’Est, les trois quarts des terres sont cultivées en fermage (3).

    Elles appartiennent le plus souvent à des particuliers ou à l’Église protestante. Celle-ci reste un grand propriétaire terrien en Allemagne de l’Est, mais ne vend pas. Le régime communiste n’avait pas formellement remis en cause son droit de propriété foncière agricole. Si le clergé ne pouvait disposer de ces terres à sa guise, il est resté propriétaire en titre sur le cadastre.

    «Les directeurs des grandes exploitations de l’Est atteignent tous l’âge de la retraite, souligne M. Moritz Spilker, l’un des gérants d’AgroEnergy. Il n’y a personne pour prendre la suite.»

    Personne, sauf des sociétés comme la sienne, capables de lever rapidement des dizaines de millions d’euros. Cette subite passion agricole tient pour une part au prix des sols, près de quatre fois plus bas que dans l’ouest de l’Allemagne en 2007, et toujours deux fois plus bas en 2012. Mais elle s’explique surtout par la structure des exploitations dans l’ex-RDA.

    Avec une surface moyenne de plus de 230 hectares, elles sont bien plus grandes qu’à l’Ouest (49 hectares en moyenne) et qu’en France (55 hectares). Beaucoup dépassent même les 1.000 hectares, en particulier les exploitations directement issues des coopératives agricoles.

    «Lors de la collectivisation, les surfaces ont été fusionnées pour constituer de très grandes unités, explique l’historien Arnd Bauerkämper, professeur à l’Université libre de Berlin. La situation allemande est bien particulière par rapport au reste de l’ancienne Europe communiste: en Allemagne, la réunification et l’entrée immédiate dans l’Union européenne ont tout de suite favorisé les grandes structures agricoles de l’ex-RDA.»

    Par un curieux renversement historique, la collectivisation mise en œuvre par le régime communiste favorise désormais la mainmise de grands groupes privés. M. Krüger, lui-même fils d’agriculteurs anciens membres d’une coopérative, se veut rassurant : « Ces investisseurs représentent tous ensemble peut-être 100.000 hectares. C’est moins de 2% des 5,5 millions d’hectares agricoles des régions de l’Est. »

    Mais la concentration s’accentue et, dans certains cantons aux sols de qualité, la part des terres passées dans les mains de ces nouveaux propriétaires fonciers atteint 10 à 25 %, selon les calculs des politiques et observateurs locaux.

    «Du néo-féodalisme, commente M. Helmut Klüter, professeur de géographie régionale à l’université de Greifswald, dans l’extrême nord-est du pays. Même du temps de la noblesse, les plus grands domaines atteignaient rarement plus de 400 hectares. Pas des milliers comme maintenant. Et ces exploitations gigantesques sont subventionnées par la politique agricole commune. »

    KTG Agrar touche par exemple, selon ses propres dires, 6 millions d’euros de subventions communautaires annuelles. Pendant ce temps, dans les villages du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, de la Saxe, du Brandebourg, les agriculteurs allemands subissent l’explosion du prix des sols, multiplié par deux dans les régions de l’Est depuis 2007 – par trois depuis la fin des années 1990 (4).

    «Lindhorst s’est implanté au sud-est d’ici, KTG vient d’acheter une ferme dans la localité voisine», rapporte M. Holger Lampe. L’homme de 56 ans dirige une coopérative agricole près de la frontière polonaise. Lui et les douze autres membres de la structure, dont cinq femmes, y élèvent 200 vaches sur 1.400 hectares, dont plus de la moitié en location.

    « Ici, c’était un domaine de junkers. Cela n’a rien de nouveau, vous savez, les grands propriétaires terriens », ironise l’éleveur, qui dirige l’exploitation depuis 1987. Arrivé comme jeune ingénieur agronome, il y a vécu la chute du Mur, la réunification, le passage à l’économie de marché et le plongeon dans l’«eau froide» de la politique agricole commune, à laquelle il n’a «toujours pas trouvé de fil conducteur ».

    Il est aujourd’hui confronté à l’arrivée des nouveaux investisseurs et à des prix du foncier devenus inaccessibles : « Dans les années 1990, nous avons acheté à 1 000 euros l’hectare. Aujourd’hui, c’est 10.000 à 12.000 euros. Trop cher pour nous. » Les terres acquises à bon prix il y a vingt ans l’ont été auprès de l’organisme public chargé depuis 1992 de restituer et privatiser les 2 millions d’hectares agricoles qui appartenaient à l’État est-allemand.

    La Société pour l’exploitation et la gestion des sols (Bodenverwertungs-und-verwaltungs GmbH, BVVG [5]), a ainsi vendu plus de 800.000 hectares agricoles, générant pas moins de 6 milliards d’euros de recettes. Et ce n’est pas fini. «La BVVG reste le plus grand propriétaire terrien à l’Est. Mais les prix qu’elle pratique ne sont plus défendables », accuse M. Udo Folgart, vice-président du groupement agricole DBV, élu au parlement régional du Brandebourg et lui-même directeur d’une exploitation de l’Est depuis les années 1980.

    Longtemps, la BVVG a cédé des terrains à prix d’ami aux fermes comme la sienne, légataires des coopératives est-allemandes. Mais la stratégie a changé en 2007: les transactions s’effectuent au terme d’appels d’offres où le plus fort enchérisseur l’emporte, ce qui tire les prix vers le haut. La BVVG dément nourrir une telle inflation, mais ses propres documents confirment qu’elle vend ses parcelles très au-dessus des prix moyens.

    Pour M. Ralf Behring, propriétaire d’une ferme familiale d’une centaine d’hectares dans le Brande- bourg, « il est évident que la BVVG fait monter les prix ». Lui et sa femme cultivent des céréales, élèvent des moutons et produisent des pommes vendues dans la capitale, le tout en bio.

    L’homme a grandi dans le sud-ouest de l’Allemagne ; il est arrivé ici en 1992, à tout juste 29 ans, et a récupéré à la faveur de la réunification l’ancienne ferme de son grand-père, qui avait fui le régime socialiste en 1958. Aujourd’hui, il se trouve à son tour en conflit ouvert avec le pouvoir, celui de la société publique de gestion des sols. Car une bonne partie de ses terres appartient encore à la BVVG, qui veut les vendre au plus vite.

    La survie même de la petite entreprise agricole du couple serait alors compromise. « Je ne pourrai pas acheter les terres en cas de vente au plus offrant, déplore l’agriculteur. Je sais que je vais les perdre. Après, il nous restera toujours la ferme de vacances » – une dépendance louée à des touristes au centre du village. A quelques dizaines de kilomètres au nord, à Schwerin, M. Till Backhaus, ministre social- démocrate de l’agriculture dans le Land du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, aurait bien une solution à proposer : stopper tout bonnement la privatisation.

    « Nous voulons acquérir, et à un prix modéré, les 50.000 hectares du Land qui sont encore entre les mains de la BVVG. Ensuite, nous les louerions à de jeunes agriculteurs, à des fermes bio, à des exploitations qui créent des emplois et de la valeur. » Venant d’un homme de l’Est, lui- même ancien chef de coopérative, l’idée a pour l’instant peu de chances de passer.

    Notes:

    (1) Cf. Michel Streith, «Retour vers le futur. Les premières années de la transition agricole postsocialiste dans l’ex-RDA», Économie rurale, 325-326, Paris, 2011.

    (2) Bernhard Forstner, Andreas Tietz, Klaus Klare, Werner Kleinhanss et Peter Weingarten, «Aktivitäten von nichtlandwirtschaftlichen und überregional ausgerichteten Investoren auf dem landwirtschaftlichen Bodenmarkt in Deutschland», Sonderheft, n o 352, Thünen-Institut, Braunschweig, 2011.

    (3) Dans l’ensemble de l’Allemagne, seules 38 % des surfaces agricoles appartiennent en propre aux agriculteurs.

    (4) En 2013, un hectare de terre agricole était près de deux fois plus cher en ex-RDA qu’en France (10.500 euros en moyenne, contre 5.750 euros).

    (5) La BVVG a pris le relais de la Treuhand, organisme créé en 1990 pour privatiser les entreprises de l’ex-RDA et dissous fin 1994.

    Le Monde diplomatique

    http://fortune.fdesouche.com/390181-allemagne-des-fermes-detat-lagrobusiness#more-390181

  • Le vrai coupable, c'est BHL !

    Les pays africains sont souvent critiqués pour leur incapacité à relever leurs défis environnementaux. Les observateurs citent en particulier la disparition des habitats naturels face à la pression démographique, la dégradation des terres et l’industrialisation. Et surtout, la critique la plus courante est que l’augmentation du braconnage menace la survie d’espèces en danger comme les éléphants et les rhinocéros.

    Le Kenya a toutefois mis en œuvre un important et novateur projet de conservation de la biodiversité. Entamé dans les montagnes Aberdare, au centre du pays, le projet Rhino Ark avait pour objectif initial de protéger le rhinocéros noir, en danger critique d’extinction, des ravages opérés par les gangs de braconniers.

    Le principal enseignement à retirer de ces initiatives est simple : de bonnes clôtures sont bénéfiques pour tous.

    Ce projet est soutenu par ceux-là mêmes qui auraient pu s’y opposer: les communautés locales des régions agricoles limitrophes, parmi les plus productives du pays.
    En 1988, des défenseurs de la nature décidèrent de financer et de construire une clôture électrifiée pour protéger une zone du parc national d’Aberdare jouxtant des petites exploitations agricoles. Cette barrière était destinée à prévenir les intrusions humaines et la dégradation de l’environnement naturel du parc.

    Mais elle a également servi à protéger les agriculteurs, dont les cultures étaient régulièrement détruites par des éléphants maraudeurs et autres animaux sauvages. Le fait que les paysans locaux accueillirent favorablement cette initiative influença la décision ultérieure d’étendre le périmètre de la clôture à l’ensemble de la chaîne des montagnes Aberdare.

    Les montagnes Aberdare, qui comprennent 2000 kilomètres carrés de forêts primaires et des bassins versants majeurs, sont d’une importance vitale pour le Kenya. Quatre des principaux fleuves du pays, s’écoulant vers le nord, l’ouest, l’est et le sud, y prennent leur source, fournissant de l’eau et de l’énergie hydroélectrique à sept grandes villes, dont Nairobi, la capitale.

    Sur les pentes basses des massifs, quatre millions d’agriculteurs tirent parti de sols riches et de pluies régulières. Sur les reliefs plus élevés sont cultivés 30 pour cent du thé et 70 pour cent du café du pays.

    Pendant 21 ans, la clôture autour des Aberdare a été construite petit à petit, principalement grâce au soutien des entreprises kenyanes et de donateurs individuels et à des initiatives novatrices de collectes de fonds, dont le Rhino Charge, un rallye hors route qui rencontre un succès certain et recueille plus d’un million de dollars chaque année.

    A l’époque où la barrière a été achevée en 2009, le gouvernement, présidé à l’époque par Mwai Kibaki, était devenu un partenaire de premier plan, et le Kenya Wildlife Service (KWS) et le Kenya Forest Service (KFS) participaient activement au projet.

    Grâce au soutien du gouvernement, Rhino Ark a ensuite pu se préoccuper d’autres régions boisées, mais dégradées – notamment le Mont Eburu au sein de la forêt Mau, surplombant le lac Naivasha, et le Mont Kenya, site classé au Patrimoine mondial et fortement affecté par des conflits entre l’homme et la faune.

    La clôture de 45 kilomètres autour du Mont Eburu a été achevée l’an dernier. La barrière qui doit entourer le Mont Kenya, de 450 kilomètres de long, sera plus importante que celle des Aberdare et progresse rapidement, avec plus de 80 kilomètres déjà construits.

    Bien sûr, ériger une clôture n’est que la première étape. Elles doivent ensuite être gérées et entretenues (les premiers piliers de la barrière des Aberdare ont par exemple du être remplacés), des couloirs aménagés pour la faune et un soutien apporté aux communautés locales. Ces zones protégées sont par ailleurs constamment surveillées par des patrouilles aériennes et terrestres, le long des barrières – à un coût considérable.

    Mais les bénéfices sont importants. Les clôtures permettent aux autorités d’être constamment informées de tout acte de braconnage – visant surtout les éléphants, les rhinocéros et exceptionnellement des espèces rares comme la grande antilope Bongo, qui n’est aujourd’hui présente que dans les Aberdare, au Mont Kenya et au Mont Eburu, dans la forêt Mau.

    Les communautés locales sont impliquées dans l’entretien des clôtures et des forêts. Elles sont de fait les gardiens de ces barrières, veillant à ce qu’elles ne soient pas envahies par la végétation et réparant les dégâts causés par les animaux sauvages et d’autres facteurs – acquérant au passage de nouvelles compétences.

    L’objectif à long terme est de protéger ces forêts cruciales, à perpétuité. A cette fin, des fonds de dotation, sous forme de partenariats public-privé, ont été établis entre Rhino Ark, le KWS et le KFS, et des représentants des collectivités. Des actes de fiducie, enregistrés localement, gèrent ces fonds qui serviront à payer pour l’entretien des barrières. L’acte de fiducie régissant les montagnes Aberdare est entré en vigueur en octobre dernier.

    Les agriculteurs de la région constatent à présent une valeur ajoutée au fait de vivre à proximité de ces clôtures. Depuis l’achèvement de la barrière des Aberdare, la valeur du terrain alentour a quadruplé. Ils peuvent travailler la terre en paix pour la première fois depuis plus d’un siècle, leurs enfants peuvent se rendre à pied à l’école sans craindre des attaques d’animaux sauvages et la conservation de la biodiversité a été introduite dans le programme d’étude. Le principal enseignement à retirer de ces initiatives est simple : de bonnes clôtures sont bénéfiques pour tous.

    Project Syndicate

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