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écologie et environnement - Page 159

  • Pas claire cette histoire de d’élévation du niveau des océans !

    La double étude que l'Académie Nationale américaine des Sciences, la NAS, a publié en février concerne donc l'élévation du niveau des mers. La première, réalisée par des chercheurs de l'Université Rutgers, prend en compte le rebond post-glaciaire - ou soulèvement de masses terrestres consécutif à la fonte des calottes glaciaires. On peut lire dans le communiqué de l'Université de l'Etat du New Jersey : « Le niveau global des mers s'est relevé plus rapidement au cours du XX° siècle qu'il ne l’a fait durant n’importe lequel des 27 siècles précédents ». Correspondant à l'idéologie globale cette observation a aussitôt fait le tour des cénacles de décision. D'autant que, est-il affirmé, « sans le réchauffement climatique, le niveau global des océans se serait relevé de moins de la moitié de ce qui a été observé au cours du XXe siècle et même aurait pu baisser. Cette élévation, tout à fait substantielle sur les côtes basses susceptibles d'être inondées aura atteint 14 centimètres entre 1900 et 2000 ». Le responsable de l'étude, Robert Kopp, directeur associé de l'Institut de l'Energie de Rutgers, ajoute même : « L'augmentation du XX° siècle a été extraordinaire dans le contexte des trois derniers millénaires et fut encore plus rapide au cours des deux dernières décennies ».

    Au cours de leurs travaux les chercheurs observent par ailleurs que lors de la petite période glaciaire, entre 1000 et 1400 de notre ère, les températures fraîchissant de 0,2°C et que le niveau des mers aurait baissé de 8 cm. Ce qui renvoie au dernier Grand Maximum Glaciaire d'il y a 24500 ans BCE (Before Common Era) suivi d'une déglaciation qui se poursuivît jusqu'en 12500 BCE lorsque les températures s'accrurent de 3 à 5°C avec brutale montée des eaux d'une quarantaine de mètres. Il est tout de même important de noter qu'alors aucun gaz à effet de serre anthropique et aucune activité humaine ne pouvaient être tenus pour responsables d'un tel phénomène. C'est pourquoi on s'efforce de nous persuader de l'importance de la rapidité de l'actuel réchauffement. Même s'il est admis qu'il ne s'agira jamais que de 14cm sur 100 ans.

    Obsédés par le C02, qui conditionne la révolution mondialiste en cours, les auteurs de l'étude, indifférents à l'action des tâches solaires sur le climat de la terre, ont ainsi calculé qu'au cours du 21° siècle le niveau des océans s'accroîtrait de 50cm à 13 mètre. Et de 20cm à 60cm si la consommation d'énergie fossile était réduite.

    Le second rapport, publié par l'organisation Climate Central est encore plus intéressant. Il émane de sources similaires. On y retrouve le Professeur de l'Université de Rutgers Robert Kopp qui s'est spécialisé dans l'interaction entre risques économiques et Changement Climatique et fait partie du Giec. Un vrai fonds de commerce, en somme. Avec la sienne voisine la signature du Pr. Benjamin Strauss, grand spécialiste américain du niveau des mers et des vagues déferlantes. Invité de toutes parts, largement financé et partout célébré. Il n'est pas par hasard vice président de Climate Central. Cette organisation, bien qu'elle se défende d'être un groupe de pression, sert de base de données sur les risques supposés résultant du Réchauffement Climatique. On peut lire dans un de ses documents « qu'il y a de fortes chances pour que des inondations centennales ou pires surviennent aux Etats Unis, à plusieurs reprises avant 2030. Causant des dégâts considérables. Près de 5 millions de personnes vivent dans 2,6 millions de maisons qui se trouvent à moins de 1,2 mètre des marées hautes quand les scientifiques tablent sur une montée des eaux de 60cm à 2 mètres ». Evidemment selon l'institut tout dépendrait de l'efficacité de la lutte contre le changement climatique. Ont participé également à ces travaux, Klaus Bitterman, un Allemand qui a étudié dans le cadre du NOAA, le service de la météorologie US (National Oceanic and Atmospheric Administration), et William Sweet, océanographe auprès du même NOAA.

    Dans son rapport, au titre édifiant - « Inondations côtières non naturelles - l'augmentation du niveau des mers et l'empreinte humaine sur les inondations US depuis 1950 », Climate Central souligne le nombre des destructions causées au cours du dernier siècle par l'augmentation du niveau des eaux. Et il en précise clairement les causes : « En gros les trois quarts des journées d'inondation dues aux marées survenant dans les villes de la Côte Est, ne surviendraient pas s'il n'y avait pas augmentation du niveau des mers causée par des émissions anthropiques ».

    La preuve ? Entre 1955 et 1984 le nombre de jours d'inondations relevés à Boston, Atlantic City, Philadelphia, Washington, Charleston, La Jolla (San Diego), and San Francisco ont été de 51, 83, 96, 265, 132, 32, and 169 respectivement. Entre 1985 et 2014, pour les mêmes villes, ils ont été de 90, 414, 199, 568, 496, 133, and 286. Or entre les deux dates se seront écoulés 60 ans. Si l'on prend la station balnéaire de La Jolla près de San Diego la plupart des habitations n'existaient pas et se trouvent quasiment sur la plage. C'est également le cas d'Atlantic City. À Charleston, ils n'étaient que 70 000 en 1950. Entre 1990 et 2014 la ville est passée de 80 000 à 130 000. À l'évidence de nombreux faubourgs neufs ont été construits près des plages. Il en va de même de San Francisco, passé de 1985 à 2014 de 700 000 à 850 000. Ce phénomène existe dans toutes les agglomérations des côtes américaines où, au cours de la dernière décennie, les constructions se sont multipliées aux abords des plages, augmentant d'autant les risques liés aux conditions climatiques. D'autant que les derniers immigrés ont tendance à s'agglutiner dans les mégapoles du bord de mer. Le plus bel exemple en est la Floride dont la population est passée de 2,8 millions en 1950 à plus de 20 millions en 2015. Et cela fait des années que les compagnies d'assurance ont tiré la sonnette d'alarme : le bétonnage de la côte d'année en année devient un fardeau insupportable après le passage de chaque cyclone. Non pas qu'ils soient plus violents ni plus dévastateurs mais simplement parce qu'il y a dix fois plus de dégâts à indemniser à cause d'une population multipliée par dix.

    C'est la même chose pour le Texas. En 1950 Houston n'atteignait pas 600 000 habitants. Ils sont aujourd'hui près de 23 millions. Alors 7,7 millions, les Texans sont aujourd'hui près de 28 millions.

    « Une campagne d’anti-science »

    Bien qu'émanant du plus important institut scientifique US expert en matière d'élévation anthropogénique du niveau des mers, un des chevaux de bataille du GIEC et de l'idéologie du Changement Climatique, faut-il néanmoins s'abstenir de toute réserve ? Sachant que tous les membres de la distinguée organisation sont cooptés et la direction élue par eux. La NAS appartient au Conseil International pour la Science dont le siège est à Paris et la devise est : « L'universalité de la science dans son sens le plus large est de développer une communauté scientifique véritablement mondiale sur la base de l'équité et de la non-discrimination ». En 2005 avec les académies nationales de la science des pays du G8 elle signa une déclaration sur une réponse globale au Changement Climatique, selon laquelle celui-ci était suffisamment prouvé par la science pour justifier une action rapide des nations.

    Depuis quelques semaines cette étude fait le tour de toutes les revues scientifiques et de vulgarisation de la Planète. Une officine de propagande aussi percutante que France-Info n'a pas perdu de temps pour la faire connaître aux jeunes soumis au roulement de la pensée unique, invitant une scientifique française, experte en ce domaine, à apporter sa caution à cette manipulation manifeste. Parce qu'il s'agit bien d'une nouvelle imposture pseudo-scientifique. Aussitôt mise à mal par d'autres spécialistes de grand renom mais qui, eux, ne diffusant pas la vérité consacrée, n'ont droit à aucun porte-voix médiatique et doivent s'exprimer dans des organes marginaux, que les média de masse désignent comme "conspirationnistes"'.

    Nils-Axel Morner, par exemple, qui dirigea le département de Paléo-géophysique et de Géodynamique de l'Université de Stockholm. Il présida les commissions sur la néo-tectonique et sur les changements des niveaux des océans de l'Union Internationale pour l'Etude du Quaternaire. Or si celle-ci de façon parfaitement orthodoxe soutient la notion de réchauffement anthropique, il est lui totalement opposé aux thèses du GIEC. Momer a pendant des années étudié le soit disant envahissement

    des îles Maldives par l'Océan indien, démontrant tout ce qu'il y avait de faux dans cette théorie utilisée par les responsables de cet archipel pour obtenir des aides internationales et la reconnaissance pour ses habitants d'un statut de « réfugié climatique ». Bien sûr ses affirmations suscitèrent une levée de boucliers de la part des "scientifiques" qui se trouvaient confrontés à une contestation dont ils prétendaient qu'elle ne pouvait exister. Il ne laissa donc pas passer la publication des universitaires de Rutgers sans la dénoncer : « L'article du NAS, vient-il de déclarer, est encore une triste contribution à la campagne démagogique d'anti-science menée en faveur des gaz à effet de serre. Elle va à l'encontre des faits observables et des principes éthiques... Ce texte est plein de violations très méprisables des faits observables... ».

    Morner a plus publié sur cette question qu'aucun autre scientifique de renommée mondiale. Et pourtant il n'est cité nulle part lorsqu'il est fait état d'une élévation du niveau des océans entraînant, prétend-t-on, des millions de « réfugiés climatiques ». Et notamment lorsqu'il a souligné quatre points passés sous silence ou contestés par la doxa climatique :

    « Les jauges des marées mondiales montrent des taux moyens modérés ».

    « De nombreux sites clés et sites de test ne laissent apparaître que peu ou pas d'élévation ».

    « On ne trouve nulle part de trace de véritable « accélération ».

    « L’altimétrie satellitaire laisse apparaître une augmentation moyenne de 0,5+/-01mm par an après étalonnage »,

    « Les oscillations du niveau des océans dans le passé ont été plus rapides et plus brutales qu'au cours du dernier siècle ».

    La climatologue américaine Judith Curry occupe une place à part dans ce créneau.

    Ancienne directrice de l'Ecole de la Terre et des Sciences Atmosphériques de l'Institut de Technologie de la Géorgie, bien qu'appartenant au NOAA et ne refusant pas la notion de changement climatique quoiqu'elle n'y voie pas de responsabilité humaine, elle est très méfiante quant aux positions défendues par le Giec. Se retrouvant souvent sur la même ligne d'attaque que les "climato-sceptiques". Sur la question de la montée des eaux océaniques, tout en reconnaissant qu'elle existe depuis la dernière période glaciaire, elle conteste néanmoins que les gaz à effet de serre anthropiques en soient la cause. Elle considère en effet que ce phénomène s'est à plusieurs reprises dans le passé déjà produit et qu'il s'agit souvent d'une manifestation très locale dont les causes sont multiples et pas forcément générées par une fonte de glace arctique.

    « Le niveau des mers, écrit-elle, continuera à monter quelles que soient les émissions de C02. Le chiffre donné par le GIEC de 3,14mm suggère qu'il n'y a eu aucune accélération étant donné les forts taux d'élévation océanique dans la première partie du XXe Siècle. Tant que nous n'aurons pas compris les variations des niveaux d'élévation décennaux et multi-décennaux nous ne pourrons faire aucune déduction quant à l'accélération ». Ajoutant encore que « … comme "le changement climatique", l’élévation du niveau de la mer a été imputé aux Humains. Le niveau des océans est monté pendant des milliers d'années, néanmoins, ainsi que le rapporte le papier de Kopp, il y a eu des périodes pouvant aller jusqu'au siècle, durant lesquelles, au cours du dernier millénaire, les océans se sont abaissés ».

    Mais ont-ils le droit de s'exprimer ceux qui échappent au consensus canonique ?

    Jim REEVES. Rivarol du 17 mars 2016

  • Billet d'humeur de Bertrand Venteau : les Verts m'ont tué !

    Parfois, je fais l’inventaire des projets tués par l’obscurantisme de collectifs animés par une écologie intégriste dénuée de sens critique. Malheureusement, la liste est longue :

    • OEDA (collectif Oui à l'Etourdissement Dans les Abattoirs) qui a fait capoter le projet du nouvel abattoir de la Creuse. D’ailleurs, depuis il n'y en a plus dans ce département très spécialisé dans l’élevage,
    • OEDA, encore et toujours, qui utilise tous les moyens possibles de désinformation pour empêcher le projet d’engraissement collectif de 50 éleveurs du plateau de Millevaches qui ont eu toutes les autorisations des services de l’Etat,
    • ONG Allassac Environnement qui pratique une véritable croisade face aux arboriculteurs corréziens qui sont de véritables empoisonneurs aux yeux de cette association,
    • nos « amis » les zadistes et surtout leurs alliés qui sont venus à bout du projet de Sivens,
    • L214 par ses campagnes anti-viande et intrusions illégales chez des exploitants et entreprises agroalimentaires, a réussi avec le rapport de l’OMS sur la viande et le reportage fond de caniveau « l’animal est une personne », l’incroyable exploit de faire chuter la consommation de charcuterie sur 1 mois de 28 % et de 20 % pour la viande bovine alors que les animaux ne partent pas de nos fermes !

    Que dire des 6 millions d’euros alloués au Parc Naturel Régional Périgord Limousin pour sauver la moule perlière alors que sa population augmente, fait constaté depuis 10 ans de comptage ?Cette moule est un indicateur d’une qualité des eaux parfaite, malgré des travaux de drainage, de nombreuses retenues d’eau, de l’élevage hors sol, de l’élevage de ruminants et de cultures telles que les céréales à paille, le maïs grain et les fourrages ! 

    Alors moi, le paysan du Sud-Ouest, je fais comment pour exister si je ne peux plus avoir aucun projet ? 

    Car quand je monte un bâtiment d’élevage, j'ai une association qui m’attaque juridiquement parce que ça pue ou que je vais polluer, malgré toutes les autorisations légales ? 

    Car quand je veux irriguer, les productions végétales et animales ont aussi besoin d’eau pour être en bonne santé, règle physiologique de base, je ne pourrai plus parce que c’est écologiquement irresponsable, malgré toutes les autorisations légales une fois de plus ! 

    Car il me sera aussi bientôt impossible de pouvoir traiter mes vignes, mes arbres parce qu’ils ont attrapé une maladie nouvelle, un nouveau parasite arrivé par avion et bateau grâce à ce gros mot qu’est la mondialisation … mais surtout parce que je n’ai plus le droit ou que mes voisins sont venus me lyncher ? 

    Je suis fatigué de montrer patte blanche en permanence sur les contrôles PAC, face aux services de l’Etat, face aux services fiscaux et sociaux qui me ponctionnent à hauteur de 66 % de mon revenu …

    Je suis fatigué d’être le coupable idéal du dérèglement climatique et de toutes les pollutions !

    Je veux juste pouvoir travailler en prenant du plaisir pour en vivre dignement, faire de la culture du vivant sur ma propriété, de moins en moins privée suite à l’inquisition permanente de Bruxelles, Paris et des intégristes de l’écologie !

    Bertrand Venteau,

    Eleveur de bovins viande à St Yrieix la Perche,

  • La honte : des Japonais nettoient Paris, pour relancer le tourisme nippon

    Dimanche prochain 13 mars, la Paris Tourism Association, une organisation privée, qui regroupe neuf tours opérateurs japonais très actifs en France , va lancer une opération «d’embellissement et de renouvellement des jardins du Trocadéro», situés juste en face de la Tour Eiffel. Ce projet sera mené et financé en association avec la compagnie aérienne Japan Airlines, et il commencera par un nettoyage des jardins et la plantation de cerisiers (sakura).

    Le mouvement associatif Green Bird, qui existe au Japon depuis 2003 et vise à contribuer à la propreté des villes de l’Archipel, s’est ainsi implanté dès en 2007 à Paris. De jeunes japonais, vêtus de verts «s’attaquent» régulièrement aux sites touristiques les plus fréquentés, la Concorde, les Champs Élysées et la Tour Eiffel, entre autres, pour les débarrasser de leurs crottes de chiens et autres immondices. Depuis quelques années, les militants de Green Bird, ont même été rejoints par des Français, que l’on peut voir, de préférence le week end , parcourir les artères et les jardins de la capitale dans leurs mission de salubrité publique.

    Source : Le Figaro

    http://www.contre-info.com/

  • Agriculture, programme, meeting... la semaine qui a vu la primaire de droite s'accélérer

    Près de neuf mois séparent encore les sympathisants de la droite et du centre de la primaire qui déterminera leur champion pour la prochaine présidentielle. En cette fin d'hiver, la campagne pour le scrutin des 20 et 27 novembre connaît pourtant un sérieux coup d'accélérateur.
    Bien sûr, la dizaine de candidats candidats potentiels ne sont pas encore déclarés; Nathalie Kosciusko-Morizet doit le faire mardi 8 mars (sans doute sur TF1) et Nicolas Sarkozy n'envisage pas d'officialiser sa candidature avant l'été.
    Mais qu'ils soient déjà sur la ligne de départ ou pas, tous ont tenté d'avancer leur pion au cours de cette semaine qui s'achève. Retour sur les quatre épisodes marquants.
    C'était LE rendez-vous incontournable de la semaine. De Nathalie Kosciusko-Morizet dimanche à Jean-François Copé ce vendredi, le salon de l'Agriculture a vu défiler tous les candidats déclarés ou pressentis à la primaire. La palme est revenue à Bruno Le Maire et ses 25 heures réparties sur trois jours. Pourquoi une telle bousculade? Tout simplement parce que le vote des agriculteurs (une cible fidèle à la droite mais qui flirte de plus en plus avec le FN) comptera forcément en novembre.
    Et même si porte de Versailles, aucun n'a vraiment parlé du rendez-vous de novembre, celui-ci était dans les têtes de tous, chacun draguant cet électorat à sa manière. Ce qui marque cependant, c'est l'accueil cordial réservé à tous ces prétendants par des agriculteurs qui n'ont pas été tendres avec François Hollande ou Manuel Valls. Aucun des ténors Les Républicains n'a été hué, et Nicolas Sarkozy a pris soin de marquer sa différence avec l'actuel locataire de l'Elysée en multipliant les poses et les selfies.
    Il en a profité aussi pour vanter son plan Marshall de 10 milliards d'euros en faveur de la ruralité. Mais même sur ce sujet, le chef de l'opposition ne jouit plus d'une autorité totale. Ses deux principaux rivaux, François Fillon et Alain Juppé ont en effet moqué cette proposition.
    Dans Le Parisien, mercredi, Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il n'était pas l'heure pour lui d'annoncer sa candidature à la primaire. "Autour de l'été", a répondu le président du parti Les Républicains quand on lui demandait quel était le bon timing pour le faire. La veille pourtant, il s'est invité pour la première fois à une réunion hebdomadaire organisée par ses lieutenants en vue de la primaire.
    Initiées par Brice Hortefeux et Luc Chatel, ces rencontres doivent permettre à l'ex-chef de l'Etat de bénéficier d'un réseau déjà bien tissé quand il se lancera à quelques semaines seulement de l'échéance. Il ne s'agissait que d'un "passage à l'improviste pour saluer ses amis", a confié un proche à un journaliste de France 2. Mais alors que sa popularité peine toujours à remonter auprès du peuple de droite, ils sont plusieurs à réclamer une accélération du calendrier. Roger Karoutchi aimerait par exemple qu'un signal plus clair soit donné "au plus tard au mois de mai".
    Troisième homme de l'élection à la présidence de l'UMP en novembre 2014 (6,3% derrière Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire), le député de la Drôme est désormais candidat à la primaire. En parallèle de la recherche des parrainages indispensable pour pouvoir concourir, le parlementaire médiatisé durant le débat sur la mariage pour tous a dévoilé son programme pour "libérer l'activité économique" et "permettre à la société civile de reprendre son destin en main".
    Il reprend plusieurs propositions faites par ses rivaux: baisse des charges des entreprises, réduction du nombre de fonctionnaires, suppression des 35h et de l'ISF. Mais le député ose aussi des propositions rarement entendues: mettre fin aux HLM parce que "les trois-quarts des familles défavorisées n'habitent pas" dedans ou proposer aux étudiants un système de prêts différés leur permettant de rembourser s'ils trouvent un emploi. Le volet sécuritaire n'est pas absent. S'il est peu friand du régime d'état d'urgence et de la déchéance de nationalité, il propose l'introduction d'un "serment d'allégeance aux armes de la France" pour que les jeunes s'engagent à défendre le pays en cas de menace extérieure.
    Le tout est consigné dans un ouvrage, Le printemps des libertés publié aux éditions L'Archipel et qu'il a offert à Alain Juppé croisé jeudi dans les travées du salon de l'Agriculture.
    Le dernier événement de la semaine sera le premier épisode d'une longue série. Candidat déclaré depuis une dizaine de jours après la publication de son livre Ne vous résignez pas (ed. Albin Michel), Bruno Le Maire organise son meeting de lancement de campagne. Après avoir passé trois jours au salon de l'Agriculture, l'actuel troisième homme des sondages franchit une étape supplémentaire.
    Son équipe veut faire de ce rendez-vous "une démonstration de force" au cours de laquelle tous ses soutiens parlementaires devraient être présent. L'identité visuelle et la musique de sa campagne devraient également être dévoilés. Histoire de prendre un peu d'avance sur tous ses rivaux.

    Alexandre Boudet

    Le HuffPost :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuVZkpVFkkgnqFWJRO.shtml

  • Le gouvernement s'apprête à supprimer de facto le principe pollueur-payeur

    Le poids des lobbies aurait conduit le gouvernement à déposer un amendement explosif sur le projet de loi biodiversité. Il permettrait aux industriels de ne rien payer en cas de préjudice écologique qu'ils auraient causé.
    Le diable se cache souvent dans les détails. Et c’est un détail de taille, un détail énorme, qui se niche dans un amendement que le gouvernement vient de déposer sur le projet de loi biodiversité, examiné en deuxième lecture et en commission à l’Assemblée nationale à partir de ce mardi soir, 18 heures. Un amendement qui serait à même de donner un «permis de polluer» aux industriels… aux frais du contribuable.
    En clair, si un tel texte avait existé avant le procès intenté à Total suite à la marée noire de l’Erika en 1999, le groupe pétrolier aurait pu s’en prévaloir pour ne pas avoir à régler un centime au titre du préjudice écologique. Et donc, in fine, cela aurait été aux citoyens de régler la facture. Cela sera-t-il le cas désormais pour les prochaines marées noires, pollutions aux boues rouges, aux nitrates et autres joyeusetés? C’est en tout cas se qui se profile si cet amendement du gouvernement est adopté en l’état.
    Régression inédite du droit de l'environnement
    Officiellement, celui-ci propose d’inscrire cette notion de préjudice écologique dans le code civil, notion validée en 2012 par une jurisprudence de la Cour de cassation dans le cadre du procès de l’Erika. Mais «en réalité, il s’agirait d’en rendre impossible la réparation en multipliant les conditions. Le code civil va gagner un maigre symbole, le code de l’environnement va perdre beaucoup. C’est même la porte ouverte à l’une des plus importantes régressions du droit de l’environnement», résume l’avocat en droit de l’environnement Arnaud Gossement.
    Le gouvernement propose de rédiger ainsi un futur article 1386-19 du code civil :  « Art. 1386-19. - Indépendamment des préjudices réparés suivant les modalités du droit commun, est réparable, dans les conditions prévues au présent titre, le préjudice écologique résultant d’une atteinte anormale aux éléments et aux fonctions des écosystèmes ainsi qu’aux bénéfices collectifs tirés par l’homme de l’environnement.
    « N’est pas réparable, sur le fondement du présent titre, le préjudice résultant d’une atteinte autorisée par les lois, règlements et engagements internationaux de la France ou par un titre délivré pour leur application.»
    L’énorme «détail», le voici, dans le deuxième alinéa ce dernier paragraphe et dans cette mention «n’est pas réparable».  «Il s’agit du "permis de polluer" qui avait déjà été défendu lors de l’élaboration de la loi sur la responsabilité environnementale, en 2008», sous un gouvernement de droite, rappelle Arnaud Gossement.
    Et de détailler ce que cela signifie concrètement. «Une pollution causée par une activité qui a bénéficié d’une autorisation administrative (comme un permis de construire, une autorisation d’exploiter, une autorisation de forer, etc.) ne pourra jamais être qualifiée de préjudice écologique et ne pourra, à ce titre, faire l’objet d’aucune réparation. Que l’autorisation administrative soit légale ou non. Il suffit de disposer d’un "titre" ou simplement de démontrer que l’atteinte a été "autorisée"», explique l’avocat.
    «Du pollueur-payeur au contribuable-payeur»
    Résultat? «Une pollution générée par une activité autorisée engagerait – pour la réparation du préjudice écologique - la responsabilité, non du bénéficiaire de l’autorisation, mais de son auteur : l’administration. C’est donc la responsabilité de l’Etat, c’est à dire du contribuable, qui serait uniquement recherchée. Nous passerions alors du principe pollueur payeur au principe contribuable payeur».
    Bref, mine de rien, ce «détail» est en réalité une bombe. Pour l’instant, cette disposition ne vaut que pour le préjudice écologique. «Mais c’est un pied dans la porte, estime Gossement. L’étape d’après pourrait concerner d’autres dommages. Par exemple pour une marée noire, il peut aussi exister des dommages pour l’activité d’hôtellerie, la santé, etc.»
    Jointe par Libération, la député PS et ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho confie n’avoir appris l’existence de cet amendement que ce matin, puisqu’il n’était auparavant pas dans les tuyaux des amendements auxquels les députés ont accès. «Je vais vigoureusement combattre ce qui serait un recul sans précédent», promet-elle.
    Delphine Batho a déposé illico deux sous-amendements. Le premier entend «supprimer le permis de polluer que ce texte reconnaît», dit la député, car il s’agirait-là «d’une régression grave et sans précédent du droit de l’environnement» . «Si on peut utiliser un parallèle, aujourd’hui, quand un médicament est autorisé et qu’il s’avère par la suite, comme cela a été le cas pour le Mediator, qu’il cause un préjudice, la responsabilité du laboratoire pharmaceutique est engagée. Or là, avec cet amendement, les firmes peuvent se laver les mains de toute conséquence de leur activité sur l’environnement, qu’il s’agisse de pollutions de nature industrielle ou même des pesticides, poursuit Batho. La deuxième phrase de l’alinéa 7 aboutirait aussi, de fait, à ce qu’il n’y ait plus d’indemnisation possible, comme il y en a eu pour l’Erika», au titre du préjudice écologique. Ce qui fait l’objet de son autre sous-amendement, destiné à supprimer cette phrase.
    Poids des lobbies
    La député est-elle tombée des nues en découvrant ce texte? Même pas tant que ça. «Il ne faut pas être naïf. Ce n’est pas un hasard si la reconnaissance du préjudice écologique dans la loi prend autant de temps depuis la jurisprudence Erika. Les réticences et le poids des lobbies sont considérables, et aboutissent désormais à un non-sens total»
    Le poids des lobbies? «Il y a eu un lobbying monstrueux auprès du gouvernement de la part, principalement, du Medef et de l’Afep [la très puissante Association française des entreprises privées, ndlr]. Cet amendement a été rédigé directement au Medef, puis imposé par Bercy», croit savoir une source bien informée.
    Coralie Schaub
    source

  • Monsanto condamné pour l’intoxication d’un agriculteur français

    C’est un long combat qui se termine pour Paul François, agriculteur de Bernac, en Charente, engagé depuis près de dix ans dans une bataille contre le géant américain Monsanto. Jeudi 10 septembre, la cour d’appel de Lyon lui a définitivement donné raison en concluant que la firme multinationale était responsable du préjudice qu’il a subi à la suite de l’inhalation du pesticide pour le maïs Lasso.
    La cour confirme ainsi le jugement en première instance du tribunal de grande instance de Lyon, qui, en février 2012, avait reconnu « responsable » Monsanto et l’avait condamné à « indemniser entièrement » le céréalier charentais. Elle invoque à l’encontre de la multinationale « un manquement contractuel », lui reprochant « d’avoir failli à son obligation générale d’information pour n’avoir pas respecté les règles en matière d’emballage et d’étiquetage des produits ».
    « Décision historique »
    Paul François s’est félicité, lors d’une conférence de presse à Paris, jeudi, de cette « décision historique », ajoutant que « le pot de terre peut gagner contre le pot de fer ». « Pour la première fois, un fabricant de pesticides est condamné à indemniser un agriculteur pour l’avoir intoxiqué », a insisté son avocat, François Lafforgue. « Cette décision est le point de départ d’un grand mouvement d’indemnisations. Elle ouvre une brèche dans la responsabilité des fabricants », a-t-il ajouté, appelant à la création d’un fonds pour indemniser les victimes de pesticides.
    « La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes qui mettent sur le marché ces produits doivent comprendre que dorénavant elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités vis-à-vis des pouvoirs publics ou l’utilisateur et que des comptes leur seront demandés, abonde dans un communiqué Maria Pelletier, présidente de l’ONG Générations futures. C’est une étape importante pour toutes les autres victimes des pesticides qui espèrent voir enfin confirmée la responsabilité des firmes dans la survenue des maladies qui les touchent. »
    S’il refuse de passer pour une icône écologiste ou altermondialiste, ce céréalier charentais restera comme le premier en France à avoir fait condamner le géant de l’agrochimie américain. Il est en tout cas le premier à avoir rompu le silence sur les dangers des herbicides, insecticides et autres fongicides longtemps vantés.
    Troubles neurologiques
    La vie de cet exploitant de 51 ans à la tête de 240 hectares, longtemps affectés à la monoculture céréalière, a basculé le 27 avril 2004. Ce jour-là, voulant vérifier le nettoyage de la cuve d’un pulvérisateur, il a inhalé une forte dose de vapeurs toxiques. Pris de malaise, il a juste le temps d’expliquer ce qui vient de se produire à son épouse avant de finir aux urgences, crachant du sang : « Tout ce qui est arrivé après, je ne m’en souviens pas. »
    Après cinq semaines d’arrêt, Paul François reprend son travail mais souffre d’importants problèmes d’élocution, d’absences, de maux de tête violents. À la fin de novembre 2004, il s’effondre sur le carrelage de sa maison, où ses filles le découvrent inconscient.
    S’ensuit une longue période d’hospitalisation durant laquelle les médecins ont craint plus d’une fois pour sa vie, sans jamais faire le lien avec l’herbicide de Monsanto. D’examen en examen, de coma en coma, une importante défaillance au niveau cérébral a fini par être trouvée.
    Aidé de sa famille, Paul François a commencé à enquêter sur le Lasso, à ses frais. Il faut attendre mai 2005 pour identifier le coupable : le monochlorobenzène, solvant répertorié comme hautement toxique et entrant à 50 % dans la composition de l’herbicide.
    Depuis, Paul François vit avec une défaillance cérébrale, souffre de troubles neurologiques et doit subir une IRM tous les six mois, des lésions étant apparues au niveau du cerveau.
    « Les produits chimiques, c’était du pain bénit »
    A la lutte contre la maladie a succédé le combat juridique. Déjà pour faire reconnaître son intoxication comme maladie professionnelle. Un premier refus de la Mutualité sociale agricole (MSA) pousse Paul François à engager une procédure devant le tribunal des affaires sociales d’Angoulême. En novembre 2009, ce dernier condamne la MSA à admettre les conséquences de l’intoxication comme maladie professionnelle.
    Cette décision est confirmée par la cour d’appel de Bordeaux, le 28 janvier 2010, affirmant la responsabilité de l’herbicide Lasso dans les problèmes de santé dont souffre l’agriculteur.
    Parallèlement, dès février 2007, Paul François décide d’attaquer la firme Monsanto, car il est convaincu qu’elle connaissait les dangers du Lasso bien avant son interdiction en France, en novembre 2007. Le Lasso a en effet été interdit dès 1985 au Canada, et depuis 1992 en Belgique et au Royaume-Uni.
    Bien que se reprochant « d’avoir été aussi naïf avec les firmes », l’agriculteur assume le fait d’être issu d’une génération « tout pesticide ». « J’ai vécu et évolué avec la chimie. C’était du pain béni et d’un grand confort, avoue-t-il. On utilisait des produits chimiques mais on produisait plus. Et comme tous, j’en étais fier. »
    Aujourd’hui, Paul François, qui « vit avec une épée de Damoclès sur la tête », a considérablement réduit son utilisation de produits chimiques, « pour remettre du vivant dans le sol ». Et, aidé par son associé, il est en train de convertir une centaine d’hectares en agriculture bio. Mais il ne travaille plus à plein temps, obligé qu’il est souvent de rester alité.
    Laetitia Van Eeckhout

  • Le « label bio » dans le viseur de l’Union européenne et des lobbys ?

    C’est la santé de nos enfants qui est désormais en cause.

    L’Union européenne s’apprêterait à « assouplir » sa législation en matière d’agriculture biologique. Autrement dit, introduire une brèche au sein d’un label économiquement porteur, vers lequel un nombre croissant de nos concitoyens se tournent en dépit de son coût, susceptible de peser sur de nombreux foyers. Ou comment la technocratie pourrait détourner les efforts de la société civile, au sein de laquelle croît pourtant la volonté d’un changement.

    Alors que les produits issus de l’agriculture biologique représentent en moyenne un surcoût de 57 %, l’Agence BIO note une spectaculaire augmentation de près de 20 % de leur consommation entre 2012 et 2014. C’est dire qu’une profonde transformation des mentalités est en cours, susceptible de porter la reconversion de nombreuses exploitations et de renforcer l’économie nationale. Risquant pourtant de se heurter aux intérêts des lobbys et au manque de vision des élites de l’Union, susceptibles de court-circuiter d’une directive et d’une loi les aspirations populaires.

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  • Petit traité de bioconservatisme par Georges FELTIN-TRACOL

    Plusieurs mois avant la parution presque simultanée de l’encyclique Laudato si’ du pape conciliaire Bergoglio et de la revue Limite (dont la recension du premier numéro fut mise en ligne le 1er novembre 2015 sur le présent site), la tendance la plus pertinente de cette vaste mouvance hétéroclite coagulée autour de « La Manif pour Tous » produisit un court et dense essai intitulé Nos limites, clin d’œil contraire auNo limit anglo-saxon, libéral et progressiste.

    Co-écrit par trois responsables des Veilleurs qui témoignaient de leur opposition à la funeste loi Taubira par une protestation silencieuse et une lecture d’œuvres inactuelles – action hautement subversive à l’heure où regarder les écrans s’impose comme un préalable quasi-obligatoire au sordide vivre-ensemble républicain -, cet ouvrage concrétise l’émergence d’un « bioconservatisme » en France. Ainsi, les auteurs insistent-ils sur le fait que « ce petit livre n’est ni un programme ni un manifeste. C’est un essai, une ébauche pour tenter de comprendre comment et pourquoi le sens des limites est la condition de toute vie sociale durable (p. 9) ». Leurs réflexions se nourrissent du débat interne aux Verts opposant l’ancien élève de Jacques Ellul, le député européen et syndicaliste paysan José Bové, à la sénatrice trinationale franco-turco-israélienne Esther Benbassa. « D’un côté, ceux pour qui l’écologie est indissolublement sociale, naturelle et anthropologique; de l’autre, ceux pour qui l’éthique environnementale ne saurait s’embarrasser de considérations morales sans déroger au sacro-saint progrès (p. 68). » Et si cette discussion préfigurait de nouveaux rapports propres aux enjeux du XXIe siècle ? D’ailleurs, « la gauche et la droite, qui se disputent âprement face caméra, assurent les auteurs, s’opposent moins qu’elles ne se complètent et se prolongent, aucune d’entre elles deux ne remettent en cause le système économique productiviste fondé sur la croissance et la consommation maximales (p. 25) ». 

    Une écologie organique

    Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam se réclament de l’« écologie intégrale » qui n’est ni la grotesque écologie de marché, ni l’écologie radicale. « Promouvoir une écologie intégrale, c’est défendre le droit de chacun à bénéficier d’un toit qui lui soit propre (p. 34). » Nos limites dresse par conséquent un sévère constat qu’on partage volontiers. Parce que, à la suite de Zigmunt Bauman, « la société liquide éclate en archipel (p. 17) », ils se prononcent pour la convivialité et encouragent les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), les SEL (systèmes d’échanges locaux) et le « prix suspendu » (on offre par anticipation à un inconnu un café, un pain, une place de cinéma). Alors que « l’écologie intégrale implique moins l’indifférenciation (l’anonymat) que la complémentarité, la bureaucratie que la proximité, la croissance que le partage (p. 75) », les auteurs considèrent que « l’individu ne saurait être la mesure de toute chose sans compromettre la possibilité même de la vie sociale : dès lors que tout est individuellement permis, plus rien n’est collectivement possible (p. 18) ». Mieux encore, ils voient dans « l’individualisme hédoniste […] le principal vecteur de la lutte contre toute forme de retenue morale : lemarketing publicitaire nous fait croire que nous pourrions tout être, tout faire, tout prendre, ne rien manquer et ne manquer de rien (p. 66) ». Au nom du respect complet de la vie, de sa conception jusqu’à sa fin naturelle, ils refusent le mariage gay, la GPA, la PMA et l’euthanasie. En revanche, ils restent  discrets sur l’avortement et évitent la question brûlante de la peine de mort. Les auteurs estiment qu’il existe une réelle et profonde continuité entre la protection des écosystèmes et la sauvegarde de l’intégrité humaine qu’ils résument par un slogan percutant : « Défense du mariage, défense du bocage, même combat ! (p. 109) ». 

    Ils envisagent « une authentique insurrection des consciences (p. 108) » d’autant que leur combat se veut plus qu’anthropologique, il devient organique. « Seule la reconstitution d’un tissu dense de solidarités concrètes nous permettra de vivre ensemble et non pas à côté. Or, pour être authentique, toute solidarité requiert une communauté de destin, c’est-à-dire la conscience d’appartenir à un même corps social, constitué de biens durables et vivants (p. 14). » Et puis, « la société n’est pas une somme d’individus quelconques à qui l’on pourrait accorder indifféremment un maximum de droits. C’est un organisme infiniment complexe et vulnérable qui ne saurait subsister sans respecter un certain nombre de conditions, de limites et de règles (p. 29) ». Leur anti-individualisme postule la reconnaissance « qu’on ne peut être libre hors-sol, c’est-à-dire hors-cadre, hors-norme, parce qu’il n’y a pas d’identité sans appartenance, pas d’existence sans référent commun. L’incarnation est en effet la condition de notre croissance intérieure (p. 39) ». 

    Cette sympathique vision organique pour laquelle l’homme « a besoin d’enracinement et de fidélité, de normes intelligibles et fermes, pour n’être pas fétu balayé par le vent (p. 13) » implique dès lors des limitations. En politique, c’est la frontière. Celle-ci, « barrière amovible, est nécessaire à l’harmonie du foyer, quelle que soit la taille (p. 83) ». A contrario du Comité invisible dans À nos amis, les auteurs avouent « préférer le local au global (p. 75) », car « la globalisation est un rouleau compresseur qui nivelle à défaut d’unifier (p. 78) ». La globalisation et non la mondialisation. Par globalisation, ils désignent l’expansion du Marché libéral à toutes les dimensions du Vivant et non plus au seul domaine marchand. Soumis à la logique libérale de la guerre de tous contre tous, « un monde ouvert peut vite devenir une jungle où s’exerce le droit du plus fort (p. 61) ». « Le mercantilisme contemporain, relèvent-ils, s’accommode parfaitement de l’effacement de toute frontière objective (notamment biologique) (p. 67). » Contre la fascination macabre de l’Androgyne et de ses déclinaisons actuelles (le gendérisme et le transsexualisme), l’altérité sexuelle demeure la première des différences essentielles

    Les auteurs soutiennent d’autres limitations. Par exemple, « l’extension rapide de l’Union européenne offre un exemple éloquent de gigantisme informe (p. 80) ». Mais Nos limites n’est pas un brûlot anti-européen. « Promouvoir une écologie fondée sur la limite, ce n’est pas rejeter l’unité européenne, c’est bien plutôt veiller à ce que la coopération ne détruise pas la cohérence. Tout étalement entraîne une dilution (p. 82). » Sans le savoir, les auteurs sont alter européens. Ont-ils naguère consulté le site Europæ Gentes de l’avocat Frédéric Pichon ? Ont-ils aussi lu l’essai collectif, Les Alter Européens, réalisé sous sa direction (1) ? Ces lecteurs attentifs de Hervé Juvin observent en outre que « la globalisation, loin d’éradiquer les frontières, ne fait en réalité que les déplacer (p. 84) ». En effet, « au sein des espaces ouverts comme Schengen s’érigent de nouvelles défenses, plus individuelles que collectives : digicodes, contrôles d’identité, alarmes, péages, télésurveillance, etc. L’insécurité croît dès lors que la communauté a perdu son ordre interne, parce que les références communes disparaissent, remplacées peu à peu par quelques slogans de propagande économique (p. 83) ». Les frontières produisent en permanence de l’altérité, et c’est heureux ! 

    Contre la réification des rapports politiques et humain

    Le déplacement des frontières cher aux thuriféraires de « la “ mondialisation heureuse ”, en fait de prospérité planétaire, entraîne une concurrence acharnée qui consiste de plus en plus à vendre à des chômeurs des gadgets produits par des esclaves (p. 29) ». Dorénavant, « traditions, écosystèmes, institutions, frontières, rien n’échappe au rouleau compresseur libéral-libertaire qui fustige comme fasciste tout obstacle à son expansion (p. 19) ». Le résultat fait que « si vivre, ce n’est plus que survivre, et si l’individu n’est plus qu’« un mort à crédit », déplaçable et remplaçable à l’envi, pourquoi donner encore la vie ? (p. 16) ». Cette interrogation ne concerne que le monde développé… 

    Leur diagnostic de la société française mérite une attention particulière. Ces chrétiens assumés, enfants de Jean-Paul II, de Benoît XVI et de François, condamnent la laïcité officielle, cette « valeur en soi, une idéologie positive apte à devenir une “ religion pour la République ” que tout un chacun devrait professer avec ferveur (p. 45) ». S’ils épinglent avec bonheur cette matrice du conformisme qu’est l’abject système scolaire hexagonale, ils se trompent toutefois de cible. En se référant à Ivan Illich et à son Deschooling Society (1971) au titre biaisé en français, ils oublient d’imputer la responsabilité de cette mise au pas de la pensée à la IIIe République et à ses « hussards noirs » génocidaires. Pour eux, l’alternative scolaire serait la méthode Montessori et non l’école à la maison ou la scolarité hors contrat. Cette pédagogie favoriserait « le civisme, cet autre nom de la fraternité républicaine, [qui] requiert la transmission vivante, c’est-à-dire critique, d’une culture commune, fondatrice et structurante, qui soit une boussole autant qu’un garde-fou dans les bouleversements du monde. Et le civisme […] ne commence-t-il pas avec le souci de répondre ensemble de l’avenir, d’enrichir notre héritage pour le transmettre aux générations futures ? (p. 19). » Et l’apprentissage sur le terrain à la mode scoute ou bündisch

    Ces adversaires déterminés de « la tyrannie de la subjectivité (p. 46) » se gardent bien d’attaquer frontalement la sinistre idéologie des Lumières. Ils ne s’inscrivent pas non plus dans un activisme néo-luddite quelconque. Les auteurs veulent résister aux « assauts de la technique sans âme et du marché sans loi (p. 109) ». Mais la technique est-elle vraiment sans âme ? Ils semblent ignorer que l’âme européenne se structure depuis toujours autour de figures archétypales telles Prométhée, Dionysos, Apollon, Faust et Épithémée.  Pourquoi leur méfiance envers la technique ne s’étend-elle pas au piercing, aux écouteurs et au téléphone portatif, ces premiers appendices de la machinisation consentante de l’être humain ? 

    « Faire l’éloge de la limite, ce n’est pas refuser les innovations techniques, c’est en interroger le sens pour les réorienter au service du bien commun (p. 93) ». Soit, mais pour quel bien commun ? Nos limites tonne contre le transhumanisme, l’antispécisme et la « pensée robotique » parce que, « loin d’être une délivrance cérébrale, l’Intelligence Artificielle n’est qu’une démission de la pensée, un renoncement, une soumission à la loi des machines (p. 40) ». Sans surprise aucune, les auteurs condamnent l’eugénisme accusé de favoriser le darwinisme social. Cet eugénisme correspond-il seulement à celui de Platon et du Dr Alexis Carrel ?

    Ce livre avance par ailleurs que « l’humain et la nature peuvent faire bon ménage pourvu qu’on cesse de déraciner l’un(e) pour diviniser l’autre (p. 13) ». Or, l’humain et la nature co-appartiennent en fait au cosmos. Le monothéisme suppose une césure qu’ignoraient les anciens paganismes. 

    Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam n’arrivent pas ainsi à se départir du prisme d’une modernité certaine. « Le bonheur des générations futures est à ce prix (p. 109). » Mais qu’est-ce que le bonheur ? Pour Maurice Druon, « la condition première du bonheur est de convenir à son destin (2) ».

    Toujours de notables équivoques

    Ils utilisent les écrits de Thoreau, de Chantal Delsol, de Simone Weil, de Jean-Claude Michéa, de Michel Houellebecq, de Paul Valéry, de Hanna Arendt, de Günther Anders, son premier époux, de Bernard Charbonneau, etc. Leur approche n’est pas cependant nouvelle. Dans les années 1990, la sympathique revue animée par Laurent Ozon, Le recours aux forêts, traitait déjà de tous ces sujets avec les mêmes références. En revanche, relevons l’absence de mention du père de l’écologie conservatrice, Édouard Goldsmith, du grand penseur allemand de et contre la Technique, Martin Heidegger, et du philosophe catholique paysan, Gustave Thibon ! Pourquoi ? Parce qu’ils penseraient mal ? 

    En outre, « il est temps de repenser notre modèle de développement (p. 71) ». Le développement s’impose-t-il obligatoirement ? Ne faudrait-il pas plutôt poursuivre les travaux de François Partant et son anti-développementalisme ? Les auteurs célèbrent les communautés parce qu’elles établissent l’identité. Mais l’enchâssement interactif des identités et des communautés irait jusqu’à « l’unique famille humaine (p. 62) ». Une assertion bien aventureuse et très hypothétique qui se coule dans la doxa dominante. Si, pour eux, « le sans-frontiérisme global apparaît […] sous maints aspects comme un néo-colonialisme impitoyable au service des seuls intérêts du marché (pp. 85 – 86) », ils soutiennent que « comme tous ceux qui fuient la misère en quête d’un avenir meilleur, réfugiés politiques ou climatiques, loin d’être des envahisseurs, ils subissent de plein fouet la précarisation accélérée du monde (pp. 86 – 87) ». Le « bougisme » frappe où il veut. La preuve ! Bien sûr, « qui a une identité stable ne peut qu’accueillir sereinement l’altérité (p. 84, note 2) », mais pourquoi ne font-ils pas alors cause commune en faveur du port légitime du foulard musulman ?L’écologie est foncièrement différencialiste, sinon ce n’est plus de l’écologie ! 

    Enfin, lire que « face aux défis formidables que nous présente l’avenir, prôner l’écologie humaine, c’est promouvoir une “ éthique de la non-puissance ” (Jacques Ellul) (pp. 107 – 108) », on atteint des sommets dans l’irénisme, à moins que cela soit une belle démonstration d’écolo-angélisme… Comme la quasi-totalité des écologistes véritables (à part le cas original, précurseur et radical du penseur finnois Pentti Linkola), Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam se détournent (volontairement ou non ?) les lois d’airain du politique. En oubliant, en écartant ou en récusant tout concept de puissance, leur projet de société conviviale se transforme en proie aisée pour les autres intervenants du Grand Jeu historique. Ils devraient méditer la réponse que fit Julien Freund le jour de sa soutenance de thèse, le 26 juin 1965, au membre du jury, le professeur socialiste, pacifiste et kantien, Jean Hyppolite : « Je crois que vous êtes en train de commettre une autre erreur, lui lance Julien Freund, car vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié. Du moment qu’il veut que vous soyez l’ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin (3) ». Son directeur de thèse, Raymond Aron, expliquait pour sa part que « la puissance politique n’est pas un absolu mais une relation humaine (4) ». L’écologie, y compris intégrale, demeure cette science des relations entre les vivants. 

    Georges Feltin-Tracol 

    Notes

    1 : Frédéric Pichon (présente), Les Alter Européens. Cette autre Europe de Paris à Berlin via Moscou, préface d’Alexis Arette, Dualpha, coll. « À nouveau siècle, nouveaux enjeux », 2009. 

    2 : Maurice Druon, Réformer la démocratie, Plon, 1982, p. 137.

    3 : Julien Freund, L’Aventure du politique. Entretiens avec Charles Blanchet, Critérion, 1991, p. 45, souligné par l’auteur.

    4 : Raymond Aron, Paix et Guerre entre les Nations, Calmann-Lévy, 1962, p. 92.

    • Gaultier Bès (avec Marianne Durano et Axel Nørgaard Rokvam), Nos limites. Pour une écologie intégrale, Le Centurion, 2014, 111 p., 3,95 €.

    http://www.europemaxima.com/?p=4744

  • Non, ça ne coûte pas plus cher de consommer mieux et local !

    Repenser notre façon de consommer en se passant de la grande distribution pourrait être une solution à la crise agricole. Une journaliste de la rédaction du Figaro.fr a relevé le défi des internautes de ne plus se rendre dans les grandes surfaces. Les premières conclusions de l’expérience participative sont sans appel.

    Sur le marché des producteurs de pays

    En pleine crise du secteur agricole, j’ai décidé de relever un défi lancé par les internautes : celui de ne plus mettre les pieds dans un supermarché pendant un mois. L’expérience gustative et participative vise à privilégier les circuits courts pour soutenir les producteurs. Repenser notre façon de consommer en se passant de la grande distribution pourrait en effet être une solution à la grave crise que traverse le secteur. Mais est-ce réaliste, compliqué, coûteux de bannir les grandes surfaces de notre quotidien ?

    À en croire certains habitués des circuits courts, rien de plus simple. Sauf que, comme beaucoup de consommateurs français, j’étais accro aux grandes surfaces ! Hormis quelques achats sur le marché le dimanche, j’achetais absolument tout au supermarché (je n’en suis pas fière)… et je me faisais livrer (en achetant quelques produits estampillés bio pour me donner bonne conscience). Mais ça, c’était avant. Car après une semaine d’expérience, je ne pourrais plus revenir en arrière.

    Oui, c’est possible de vivre hors des sentiers de la grande distribution

    Au lancement du défi, nous vous avions sollicités pour récolter vos conseils, bons plans, astuces pour trouver des alternatives aux supermarchés. L’expérience participative a suscité un réel engouement sur Twitter et Facebook, ce qui m’a été d’une grande aide.[....]

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Non-ca-ne-coute-pas-plus-cher-de