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écologie et environnement - Page 188

  • Japon : Le gouvernement veut renvoyer les réfugiés dans les zones contaminées de Fukushima

    Par Sophie Chapelle

    Ils sont plus de 160 000 à avoir fui les territoires irradiés par la catastrophe de Fukushima. Et ne disposent d’aucune aide financière pour recommencer leur vie ailleurs. Pour le gouvernement japonais, la priorité est au retour dans les zones contaminées. Gratuité des logements publics vacants, suivi sanitaire et allocation mensuelle réservés aux résidents, mesures de décontamination des sols…

    Tout est mis en œuvre pour générer un élan au retour. Sur place, des citoyens, chercheurs et juristes se mobilisent pour la reconnaissance légale du « droit au refuge »: le droit à vivre ailleurs, dans un environnement non contaminé.

    C’est une promesse scandée par le gouvernement japonais depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima. Les 160.000 personnes évacuées de leurs maisons irradiées pourront, un jour, revenir chez elles. Mi-novembre, un rapport [1] rendu public est allé à l’encontre de la doctrine officielle.

    Les auteurs, des membres du Parti libéral-démocrate – qui détient la majorité absolue à la Chambre des représentants – exhortent le gouvernement à abandonner cette promesse de retour et à soutenir financièrement les déplacés pour qu’ils puissent vivre ailleurs.

    Mais pour le moment, aucune mesure concrète n’a été adoptée dans ce sens. En mai 2013, les autorités japonaises ont même décidé de rouvrir les zones interdites en relevant la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 à 20 millisieverts/an (mSv/ an) (lire notre article). Un taux équivalent au seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire…

    « Le gouvernement continue à inciter les populations à revenir vivre dans les zones contaminées, parfois à 10 km de la centrale, confirme Cécile Asanuma-Brice, chercheuse à la Maison franco-japonaise de Tokyo, institut de recherche sur le Japon contemporain [2].

    Dans des villes comme celles de Tomioka, plus rien ne fonctionne, il n’y a plus d’économie locale, qui pourrait avoir envie de vivre là ? » Cette sociologue urbaine, qui vit au Japon depuis 12 ans, ne s’est jamais posée la question du nucléaire, jusqu’au 11 mars 2011. Alors que le tsunami contraint des dizaines de milliers d’habitants à migrer, elle se penche sur les politiques de relogement.

    Des logements provisoires construits sur des zones contaminées

    Dans les semaines qui suivent le tsunami et la catastrophe nucléaire, les autorités procèdent d’abord à la mise à disposition gratuite des logements publics vacants à l’échelle nationale et à la construction d’habitats d’urgence.

    Géographe de formation, Cécile Asanuma-Brice superpose fin 2011 la carte des logements provisoires et celle de répartition de la radioactivité produite par le ministère de l’Environnement japonais. Le constat est terrifiant : les deux cartes correspondent. Trois quarts des logements provisoires sont situés sur des zones contaminées

    Interpellé sur cette situation, le gouvernement argue alors d’un simple manque de concertation entre les ministères de la Construction et de l’Environnement. « Mais deux ans et demi après, ces logements sont toujours occupés », dénonce Cécile Asanuma-Brice.

    Et rappelle qu’une autre décision « alarmante » a été prise le 28 décembre 2012. « Le gouvernement a mis fin à la réouverture de son parc de logements publics vacants sur l’ensemble du territoire ». Seuls les logements publics vacants situés dans le département de Fukushima demeurent gratuits.

    Politique de retour « au pays natal »

    D’après la chercheuse, cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une politique visant à ce que les populations retournent vivre dans les zones contaminées. La gratuité du suivi sanitaire n’est assurée, par exemple, que si l’enregistrement de la résidence dans le département de Fukushima est maintenu.

    « Une vaste politique de décontamination tant veine que coûteuse a été mise en place, des animations culturelles ont lieu chaque semaine dans le centre-ville, des postes de mesure de la radioactivité – dont les chiffres sont bridés – ont été installés de part et d’autre du département afin de rassurer les riverains », ajoute Cécile Asanuma-Brice.

    « Nous avons énormément d’informations au Japon mais celles-ci sont présentées de sorte qu’elles incitent au retour à la vie dans le département, ce “pays natal” sans lequel nous serions incapables de vivre ». Dans les faits, peu de personnes évacuées disent vouloir revenir, même si elles le pouvaient, selon The Guardian. C’est le cas de seulement 12 % des gens à Tomioka par exemple, l’un des villages les plus contaminés.

    « Que l’on soit japonais, français, indien ou africain, personne n’a envie de quitter son village natal, et c’est humain, relève Cécile Asanuma-Brice. Mais dans le cas présent, le gouvernement utilise cet argument afin de générer un élan de retour en rassurant les personnes encore sceptiques, en leur montrant que les autres réfugiés commencent à rentrer. Tout cela n’est qu’une manipulation également mise en place par des experts en communication ».

    Des travaux de décontamination insuffisants

    Une vaste campagne de décontamination des sols a été lancée par l’administration qui y a consacré 2,7 milliards d’euros en 2012. Le gouvernement s’apprêterait à faire un emprunt supplémentaire de 30 milliards de yen (215 millions d’euros) pour accélérer la décontamination. En quoi consiste ce « nettoyage » ?

    « Munis de pelleteuses, de pelles, de pioches, ils [les liquidateurs] enlèvent de la terre, des plantes, de la mousse, des feuilles mortes, énumère Cécile Asanuma-Brice. Armés de jets à haute pression, ils rincent les toits, les équipements publics et poussent les sédiments dans les tranchées. »

    Les déchets radioactifs sont ensuite stockés dans de grands sacs empilés sur des terrains vagues, des champs ou des cours d’école. A défaut de supprimer la radioactivité, celle-ci est déplacée ou enterrée. Et remontera à la surface à la première pluie…

    Tous ces travaux sont jugés « insuffisants » par la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), en France. En juin 2012, elle a effectué des mesures dans des maisons décontaminées: six mois après les travaux, elle note des doses annuelles jusqu’à six fois supérieures à la norme définie par l’Organisation mondiale de la santé (voir le rapport).

    « Des aides devraient être fournies aux habitants pour leur permettre de déménager vers des territoires non contaminés », préconise Bruno Chareyron de la Criirad. « A l’inverse, les aides financières sont programmées pour le refuge dans le département de Fukushima », note Cécile Asanuma-Brice. Déménager dans une autre partie du pays revient à perdre la maigre allocation mensuelle de 780 euros… Rien ne semble être fait pour permettre aux victimes de vivre ailleurs.

    Reconnaître le droit à la migration

    Officiellement, 160.000 personnes auraient quitté le département de Fukushima depuis la catastrophe nucléaire. Mais ces données pourraient être largement sous-estimées. Car les personnes désireuses de partir doivent se rendre d’elles-mêmes dans les bureaux du département, pour s’inscrire dans le système d’informations concernant les réfugiés.

    « Ce système est absolument inconnu de la population et les inscriptions sont très peu nombreuses puisque les gens n’en connaissent pas l’existence », précise Cécile Asanuma-Brice. Celles et ceux qui migrent hors du département de Fukushima savent qu’ils perdent immédiatement leurs droits aux indemnités et au suivi sanitaire. Ils n’ont aucun intérêt à faire enregistrer leur départ !

    En juin 2012, une proposition de loi « pour la protection sanitaire des enfants » a été votée par le Parlement japonais. Élaborée en concertation avec des associations de citoyens et de juristes, cette loi intègre la notion de « droit au refuge ». « Permettre le droit au refuge revient à donner aux gens la possibilité de pouvoir déménager s’ils le souhaitent, principalement à l’intérieur du pays, et de leur accorder un financement pour le réaliser », souligne la chercheuse.

    Or, ce droit reste pour le moment vide de toute prérogative : il n’est accompagné d’aucun système de soutien ou d’indemnisation financière. Le nouveau rapport du Parti libéral démocrate, qui appelle à soutenir financièrement les résidents déplacés afin qu’ils puissent vivre ailleurs, changera-t-il la donne ?

    Bombe à retardement

    Pour le moment, le gouvernement nippon espère convaincre les résidents de retourner dans les zones dont le niveau de contamination est inférieur à 20 mSv/an, en conservant un objectif à long terme de 1 mSv/an. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe envisage toujours de redémarrer en 2014 les 50 réacteurs nucléaires de l’Archipel. Il peut compter pour cela sur la France.

    Le 17 avril dernier, un convoi de Mox (assemblage d’uranium appauvri et de plutonium), affrété par l’entreprise française Areva, est parti de Cherbourg vers le Japon (lire notre enquête sur les enjeux commerciaux et industriels de cette livraison).

    Sur l’île, une bombe à retardement continue de reposer à 30 mètres du sol. Depuis le 18 novembre 2013, la compagnie japonaise Tepco, exploitant de la centrale de Fukushima, a commencé le retrait des 1 533 barres de combustible nucléaire entreposées dans la piscine du réacteur 4. *

    Une opération extrêmement dangereuse : la quantité de césium 137 présente dans la piscine serait « équivalente à au moins 5.000 fois celle dégagée par le bombardement atomique d’Hiroshima », selon un expert nucléaire de l’université de Kyoto [3]. Selon Tepco, ce gigantesque chantier devrait se terminer d’ici fin 2014.

    « Il n’y a malheureusement pas “d’après” Fukushima aujourd’hui, car cela n’est absolument pas fini, résume Cécile Asanuma-Brice. Pour reprendre les termes du penseur allemand Günther Anders, on pourrait plutôt dire que “Fukushima, c’est déjà demain” ».

    P.-S.

    A écouter : Retour sur Fukushima, dans l’émission Terre à terre du 23 novembre 2013 sur France Culture.

    Notes

    [1Lire ici

    [2La chercheuse est également rattachée au Laboratoire international associé « Protection humaine et réponse au désastre » du CNRS dirigé par l’économiste Thierry Ribault.

  • Importation de mœurs étrangères : la souffrance animale

    Alors que tous les porte-paroles de l’écologie officielle s’époumonent contre le racisme, l’antisémitisme et le réveil de la bête immonde dont le ventre est encore fécond, ils refusent de voir la conséquence de l’importation massive de populations étrangères à notre continent.

    Dernier exemple en date : la sordide affaire d’abattoir clandestin à La Courneuve.

     

    Il y a une semaine, une opération conjointe de la police et des services vétérinaires a démantelé cette filière de production de viande à destination des restaurants chinois de la région.

     

    Les pauvres bêtes «étaient entassés sans eau ni nourriture, dans la pénombre. Le poste d’abattage était couvert de sang, du sol au plafond», d’après Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigite Bardot qui a pris en charge les animaux.

     

    Ont été aussi relevées de nombreuses infractions à la « législation sur l’immigration » – en termes clairs, de nombreux clandestins étaient présents – ainsi que des « infractions au code du travail » – les employés étaient rémunérés sans être déclarés.

    Source

    http://www.contre-info.com/importation-de-moeurs-etrangeres-la-souffrance-animale#more-30552

  • Radioactivité : la France n’a rien à envier au Japon…

    Depuis des années, sans qu’un mois soit épargné, des accidents à caractère radioactif se produisent sur le territoire français.

    Le 31 octobre dernier – et sans que la presse du Système ne s’en émeuve particulièrement – a eu lieu un des plus graves accidents « nucléaire » : une fuite de 30kg d’oxyde d’uranium radioactifs sur le site de Tricastin, géré par Areva.

    En effet, une rupture de confinement de tuyauterie qui entraîne la dispersion de près de 30 kilos d’oxyde d’uranium entre deux ateliers, provoquant la fermeture des installations, le confinement des employés, et à la tentative d’assainissement du périmètre.

    Évidemment, tout va bien dans le meilleur des mondes, et l’incident ne présente ni danger pour les employés, ni risque de contamination des environs…

    Il est de notoriété publique que les sites « nucléaires » français sont vétustes, sous-entretenus, hors de leur durée de vie définie lors de leur construction, mais maintenus en fonction car il est plus simple de réparer avec des moyens insuffisants que de les remplacer…

    Jusqu’à quand laisserons-nous les multinationales jouer avec l’environnement, notre santé et le futur de nos terres pour leurs profits ?

    Sources :
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  • Faut-il défendre le modèle agricole breton ?

    L’agriculture en France, qu’elle soit bretonne ou d’autres régions, est organisée sur un modèle hérité de l’après seconde guerre mondiale. Plusieurs années encore après la fin de la guerre, les français utilisaient des tickets de rationnement pour se procurer des denrées alimentaires de base.

    L’Etat a donc développé une politique productiviste, qui avait pour seul but de répondre à ce problème de pénurie alimentaire. Force est de constater que la politique mise en place a permis de relever ce défi, et ceci grâce à une très importante mobilisation du monde rural et agricole lui-même : le mouvement coopératif s’est développé à vive allure, les animateurs ruraux se sont multipliés, portés par les syndicats ou par des mouvements comme la JAC (Jeunesse Agricole Catholique). Ils vulgarisaient l’intensification de la production basée en augmentant la mécanisation, l’utilisation de semences et d’engrais plus performants, d’herbicides et de pesticides pour diminuer les temps de travail.

    Bien que les défis du pays aujourd’hui n’aient plus rien à voir avec les défis de la France au sortir de la guerre, les grandes lignes de notre système de production sont restées les mêmes : les différents gouvernements – ou est-ce le régime lui-même ? – ont montré leur incapacité à s’adapter au réel. Aujourd’hui, il n’y a plus de sous-production alimentaire en France mais il y a pénurie d’emplois, désastres environnementaux, désertification du monde rural, pertes de biodiversité, famines dans les pays du Sud, malbouffe et problèmes de santé publique dans notre pays. Mais l’agriculture reste productiviste. Le syndicat agricole dominant s’est accaparé la question du modèle agricole et pourtant : le choix du type d’agriculture impacte toutes ces questions ! De nombreux autres acteurs devraient être impliqués dans les débats sur le modèle agricole.

    En faisant le choix de la spécialisation régionale (cochons en Bretagne, blé en Beauce, soja au Brésil) voire nationale (avec le quasi abandon en France de la culture des oléo-protéagineux), la stratégie productiviste mise en œuvre visait un rationalisme tayloriste. Mais la réalité naturelle, biologique, a été oubliée : la monoculture, quasi sans rotation, n’est pas possible durablement si l’on vise des rendements élevés. L’ajout toujours plus fort d’engrais chimiques peut un temps les faire croitre, la sélection et les bricolages génétiques peuvent également concourir à les augmenter, il vient un moment où l’on doit incorporer des gènes de bactérie à une plante (OGM) pour tenter de les maintenir : mais aujourd’hui, malgré tout, les rendements des céréales baissent en France. Nous avons consommé le capital productif de nos sols, laissant à nos enfants des substrats pollués et inertes là où nous avons reçu des terres que les générations précédentes avaient préservé, en y rapportant le fumier de leurs étables, en y alternant les cultures.

    Le développement de l’économie libérale a contribué à enfermer les producteurs dans un modèle dont ils sont devenus prisonniers. Les producteurs peuvent ils faire des choix techniques librement quand ils sont surendettés pour acheter un tracteur toujours plus gros, pour faire baisser toujours plus de charges de main d’œuvre ? Les entreprises de l’amont et de l’aval, dans l’économie mondialisée, n’ont cessé de se concentrer : quelle est la marge de manœuvre d’un producteur qui n’a quasiment plus le choix dans l’achat de ses intrants (5 entreprises tiennent le marché mondial des semences) ni le choix du débouché ? Le producteur se trouve étranglé et le système de la PAC (Politique Agricole Commune) qui consomme environ 1/3 du budget de l’Union Européenne vient maintenir artificiellement en activité les producteurs pour assurer la production alimentaire. Les producteurs sont donc d’une certaine façon les blanchisseurs d’un système mafieux transformant l’impôt des européens en recettes pour les multinationales de l’amont et de l’aval de l’agriculture. Les fournisseurs peuvent augmenter leurs prix, les clients peuvent baisser les leurs, ils prennent de plus en plus du fruit du travail du producteur sous perfusion de l’Europe. Autre "dommage collatéral" : le système produit des excédents alimentaires, qui loin de nourrir les pauvres comme le voudrait l’idéologie de la mondialisation, vient les appauvrir (jusqu’à faire mourir de faim un certain nombre d’entre eux). Le paysan sénégalais ne peut pas être compétitif face au lait en poudre qui inonde son marché ; lait produit grâce à des subventions. Le paysan comorien ne peut pas développer son élevage de poulets quand des bas morceaux de volailles arrivent surgelés de Bretagne, les productions ayant été subventionnées de multiples façons.

    Pourtant, un autre modèle d’agriculture est possible et connu. Beaucoup d’innovations sont testées depuis 20 ans, notamment autour des agricultures biologiques, pour développer une agriculture qui répondrait au défi de l’emploi, de la qualité de l’environnement que nous laisserons à nos enfants, à la transmission de la biodiversité que nous avons reçue en héritage, de la quantité produite bien sûr, de la santé de tous, ... Les financements conséquents de l’Union Européenne à l’agriculture pourraient être une opportunité pour diversifier les modèles de production, en donnant plus de place aux modèles agricoles au service de la vie des territoires. Mais tant que la force des lobbys (notamment semenciers, agro et agri-industriels) fera toujours plus les politiques que les acteurs des territoires, le ministre de l’agriculture aura beau parler d’agro-écologie à tout bout de conférence de presse, rien ne changera, surtout si les paysans eux-mêmes, au bout du rouleau, se laissent gagner par le syndrome de Stockholm.

    Michel Collin, ingénieur agricole -L’AF 2874

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Faut-il-defendre-le-modele

  • OGM : L’étude du professeur Séralini retirée de la publication (+réaction du CRIIGEN)

    Il y a un an, Gilles-Eric Séralini et son équipe avaient publié une étude sur le RoundUp dans la revue scientifique Food and Chemical Toxicology. Elle avait suscité une vive controverse.

    La revue, qui a intégré depuis quelques mois un ancien salarié de Monsanto, demande aujourd’hui aux chercheurs de retirer leur étude. Enjeu caché : l’autorisation de nouveaux OGM en Europe.

    Les auteurs de l’étude sont formels : on n’avait jamais vu cela en matière de publication scientifique. Par une lettre datée du 19 novembre, Gilles-Eric Séralini et son équipe ont appris de la très sérieuse revue Food and Chemical Toxicology leur demande de retirer leur étude publiée l’an dernier par cette même revue sur les effets du maïs transgénique NK 603 de Monsanto. Une étude pourtant relue et approuvée par des scientifiques avant publication, comme il est d’usage dans les revues scientifiques à comité de lecture.

    Il y a un an, cette étude a été présentée comme la première du genre sur les OGM (organismes génétiquement modifiés). Menée dans le plus grand secret pendant deux ans par le laboratoire du CRIIGEN (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique), elle tend à démontrer la toxicité de ce maïs sur les rats de laboratoire. Lors de sa publication en septembre 2012, elle avait suscité une vive controverse.

    Hier jeudi 28 novembre, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Gilles-Eric Séralini a donné sa réponse : « Nous refusons le retrait de l’article. »

    Pour justifier le retrait de l’article, la revue explique dans sa lettre avoir réexaminé les données avec un panel de chercheurs. Puis elle cite deux raisons :
    - d’abord, le nombre de rats est insuffisant,
    - ensuite, la race de rats choisie, la Sprague-Dawley, est connue pour développer fréquemment des tumeurs : celles observées par l’équipe du Pr. Séralini n’auraient donc pas été provoquées par le maïs OGM.

    En se basant sur ces arguments, la revue explique donc que les résultats de l’étude qu’elle a publiée « ne permettent pas de conclure ».

    Ces arguments sont réfutés par le CRIIGEN. « Nous avons déjà répondu à ces critiques dans un deuxième article, lui aussi relu et publié par Food and Chemical Toxicology », rappelle Joël Spiroux à Reporterre.

    Le Criigen a publié un communiqué de presse à ce propos.

    Le groupe y rappelle qu’une étude commanditée par Monsanto, utilisant la même race et le même nombre de rats, mais ne portant que sur trois mois, a également été publiée par la revue. « Pourquoi cette étude là n’est pas retirée ?, interroge le docteur Spiroux. Nous demandons à Food and Chemical Toxicology de la retirer également ! »

    Pour Gilles-Eric Séralini et son équipe, la vraie raison de ce retrait est à chercher ailleurs : « En avril, M. Richard Goodman, qui a travaillé sept ans chez Monsanto, est arrivé dans l’équipe éditoriale de la revue. Il a pris la place de M. Domingo qui avait fait tout le suivi de notre article. Or peu après l’arrivée de M. Goodman, Food and Chemical Toxicology nous a encore une fois demandé les données brutes de notre étude », raconte Joël Spiroux. Avant d’ajouter : « Avant parution, il est normal que les relecteurs demandent à approfondir les données. Mais après publication, cela ne s’est jamais vu. »

    L’arrivée de Richard Goodman au comité scientifique de la revue aurait donc pu provoquer la remise en cause de l’étude du professeur Séralini. « Mais nous n’en avons pas la preuve », reconnaît Joël Spiroux. Les défenseurs de l’étude rappellent simplement que Richard Goodman a effectivement travaillé pour Monsanto de 1997 à 2004 et que sa nomination au comité éditorial de Food and Chemical Toxicology a suscité des débats, comme en atteste cet article du site internet américain Independant Science News, qui relève que Richard Goodman n’a jamais eu de relation avec la revue avant février 2013.

    Dans la conférence de presse de jeudi, la députée européenne Corinne Lepage n’a donc pas hésité à dénoncer « une prise de pouvoir des lobbies ».

    Reporterre.net

    http://fortune.fdesouche.com/336061-ogm-letude-du-professeur-seralini-retiree-de-la-publication-reaction-du-criigen

  • L’éolien c’était génial : Un exemple de pensée unique

    L’éolien, c’est génial ! c’est ce que criaient les professionnels du gaz, dans une de leur convention annuelle. Ceux-ci comptaient en effet accompagner le déploiement de l’éolien avec leurs centrales flexibles et avalisées par les antinucléaires. Seulement, entre temps, le gaz européen a suivi le cours du pétrole et a été évincé par le charbon américain. Ainsi va le monde de l’énergie, qui mobilise des investissements de long terme dans l’Europe libérale.

    Le déploiement de l’éolien en France a vraiment démarré dans les années 2003-2005. Présenté comme une énergie nouvelle, l’éolien fût pourtant à la mode chez EDF dans les années cinquante comme en témoigne le prototype de Nogent le Roi. Étrangement, des décennies après, des éoliennes blanches sous un ciel d’azur vinrent couvrir, calendriers, cahiers, magazines.

    Au départ l’éolien fût présenté comme une énergie locale et décentralisée. Il est vrai que les puissances d’un parc éolien sont tellement faibles par rapport à la surface occupée que l’électricité peut ne pas être consommée très loin. Lorsqu’on fit remarquer que parfois les éoliennes étaient à l’arrêt, fût opposé l’argument qui contredisait le précédent : il y a toujours du vent quelque part : c’était le foisonnement.

    La pensée unique s’imposa et on continua à monter les mats. La puissance éolienne devenant non négligeable, des physiciens comme Hubert Flocard et Jean-Pierre Pervès par un patient travail de mesures non seulement en France, mais aussi en Europe recueillirent les productions électriques heures par heures. (Les premières courbes sont dues à Jean-Paul Hulot d’après RTE, les secondes sont tirées de l’analyse du champ éolien de Robin Rigg par Hubert Flocard. On trouvera sur le site de Sauvons le climat, les courbes de production éoliennes que le syndicat des énergies renouvelables n’ose pas publier)

    Pour un parc terrestre, il existe un certain foisonnement pour un tiers de la production qui maintient presque toujours, 7% de la puissance installée. Par exemple les 3.000 éoliennes installées sur un milliers de kilomètres carrés (plus que la zone d’exclusion de Fukushima) se comportent presque comme un demi réacteur nucléaire (0,5 gigawatt).
    Un autre tiers de la production fluctue entre 0,5 et 1 gigawatt et peut être régulé par l’hydraulique, le problème inhérent à l’éolien qui par sa nature même privilégie les vents forts et peu fréquents, se situe dans le dernier tiers de la production qui se concentre 10% du temps dans des pointes entre 1 et 4 GW.

    Les éoliennes étant fabriquées à l’étranger, le coût d’importation de l’électricité éolienne est comparable au coût d’importation de l’électricité produite à partir de gaz. En ayant créé une centaines d’associations de défense de l’environnement et un surcoût raisonnable, l’éolien régulé par l’hydraulique de barrage arrive à contribuer à 2% de la production électrique.

    Une contribution sans grand intérêt puisque l’éolien est en déphasage avec les pointes de consommation. On pourrait penser que l’expérience a assez duré , mais le gouvernement s’enferme dans son objectif de 8.000 éoliennes terrestres, à ce niveau de puissance, une partie de la production éolienne sera ingérable, il faudra arrêter des parcs ou laisser filer l’eau des barrages sans turbiner comme se fut le cas en juin 2011.

    Pour se libérer de l’emprise foncière, l’éolien se développe en mer, d’autres problèmes apparaissent alors : les coûts explosent d’une part, le surcoût de l’éolien offshore sera de 2 à 3 milliards d’euros par an, mais en plus la production est concentrée est de plus en plus difficile à gérer. Un parc d’un millier d’éoliennes se comporte comme un réacteur nucléaire qu’on s’amuserait à mettre en marche et à arrêter. Le coût d’importation est comparable à l’électricité produite à partir du charbon.

    Le potentiel de l’éolien offshore n’est pas infini

    Il faut des fonds peu profonds et l’énergie produite par unité de surface reste faible : La production de Fessenheim correspondrait à 600 km2 de champ offshore sans compter la régulation. Au regard des courbes de productions, de l’occupation spatiale et de la balance du commerce extérieur on peut se demander ce qui a conduit nos élus à accepter de tels programmes.

    L’acceptabilité serait atteinte par de l’éolien flottant: la construction pourrait avoir lieu à quai par des entreprises et des brevets français, le coût rejoindrait celui de l’éolien terrestre, reste la régulation électrique à envisager: stockage thermique par les ballons d’eau chaude sanitaire, véhicules électriques en charge, pompage de l’eau pourraient absorber les pointes éoliennes.

    Des puits de courant forcément limités, aujourd’hui les pointes éoliennes de l’Allemagne du nord perturbent le réseau slovaque. Par son profil de production même, ou par sa consommation d’espace la contribution de l’éolien est limité à 10% de la production électrique globale.

    Le programme éolien révèle combien le nucléaire est bien supérieur : c’est une production électrique programmable, il est renouvelable comme l’a démontré Phénix, son coût d’importation est dix fois moindre que celui de l’éolien et est couvert par les exportations d’électricité. Dans les deux techniques il faut la même masse de minerai pour faire un kilowattheure électrique, le nucléaire émet moins de CO2 sur le cycle de vie, il nécessite cent fois moins de surface pour sa production, il laisse moins de masse de déchets aussi, même s’ils font peur.

    Comme la folie internet de la fin des années quatre-vingt-dix, l’éolien révèle un phénomène d’abrutissement collectif: comment a-t-on pu accepter une telle production électrique ? Il y a parfois des éclairs de lucidité : un élu du Conseil régional de Bretagne fit remarquer que dans le Pacte électrique breton , on avait prévu 85% de sources électriques fluctuantes , un autre s’est alors levé pour s’étonner qu’on l’ait voté à l’unanimité.

    On remarque que deux commissaires européens, celui de l’énergie et celui du climat, proviennent de deux pays exportateurs d’éoliennes, mais l’hypothèse du complot extérieur est peu réaliste. Au Royaume-Uni, il y a un consensus favorable sur le nucléaire et le gouvernement se réjouit que les EPR évitent des dizaines de milliers d’éoliennes terrestres.

    L’explication repose sur le pouvoir des écologistes officiels dans les médias et dans l’appareil politique: ils ont pu faire interdire les OGM sans débat scientifique et empêcher rapidement l’exploration du gaz de roche mère ; alors que les associations anti-éoliennes dont l’action a pour origine des préjudices réels comme la dévaluation des biens immobiliers, n’a pas eu pratiquement accès au champ médiatique.

    Cet aveuglement conjugué à une gestion à court terme des investissements dans le secteur électrique se traduira par des pannes électriques en Europe, espérons qu’on saura alors désigner les vrais coupables.

    Metamag

    http://fortune.fdesouche.com/334273-leolien-cetait-genial-un-exemple-de-pensee-unique#more-334273

  • La France n’évolue pas, ne se réforme pas, elle se désagrège.



    Ce mardi, le ministre de l’Écologie, Philippe Martin, indiqua une suspension de l’écotaxe “jusqu’à la remise à plat de la fiscalité globale”. Un report sine die en langage clair. Le ministre fut pourtant désavoué par son supérieur Jean-Marc Ayrault le jour même: l’écotaxe serait de retour en juin 2014.

    Cet épisode n’est qu’un cafouillage de plus dans un pays où la confusion règne de la base au sommet. Comment mettre en place l’écotaxe, d’ailleurs? Les portiques encore debout doivent être surveillés en permanence par des escadrons de gendarmes mobiles tandis que les hélicoptères de police patrouillent de nuit pour essayer de sauver les radars routiers bretons du vandalisme… A l’instar d’une mafia, les quelques moyens dont dispose encore l’Etat français semblent exclusivement réservés à la préservation des infrastructures qui lui rapportent de l’argent.

    Le solde sert sans doute à préserver de la foule un gouvernement historiquement impopulaire. Avec une cote d’amour présidentielle tournant autour de 15% d’opinions favorables, il vaut mieux être sur ses gardes. François Hollande est peut-être plus en sécurité en prenant la parole depuis son voyage en Israël que du perron de l’Elysée. En outre, il a probablement plus à dire à la Knesset qu’aux citoyens français.

    Le président n’a pas de vue d’ensemble. Ce n’est pas surprenant. Lorsque l’horizon ressemble à un mur, la myopie devient une forme de défense. Mais qu’attend-t-on de lui au juste? “Le réflexe français est toujours celui d’attendre un sauveur”, assure Dominique de Villepin, ancien premier ministre à n’avoir jamais affronté la moindre élection. L’homme providentiel est attendu avec impatience, puisqu’il est doté de pouvoirs magiques permettant de résoudre tous les problèmes sans effort. C’est presque dommage qu’il n’existe pas.

    François Hollande est fidèle à son époque. En guise de génies désintéressés, la France n’a subi qu’une succession de politiciens aussi carriéristes qu’inefficaces. Même Jacques Chirac aurait été proprement laminé dès 2002 s’il n’avait été opposé à l’infréquentable patriarche du Front National. Magie de la démocratie française, il réussit le tour de force d’être élu à plus de 80% tout en étant méprisé par tout le monde. Son successeur Nicolas Sarkozy suscita l’enthousiasme en plaidant un programme de réforme, mais se contenta ensuite de naviguer à vue en commandant d’innombrables sondages pour mieux savoir comment être populaire. Las! A force de vouloir plaire à tout prix on se fait détester. L’affaire Strauss-Kahn fut le dernier coup du sort jetant sur le devant de la scène François Hollande, un président normal, basique, étriqué, sans épaisseur et sans programme. Bonne pioche.

    Élu sur un malentendu, François Hollande est à peu près aussi éloigné qu’on puisse l’être de toute définition de l’homme providentiel. Mais l’individu aime le pouvoir - il n’a fait que le cultiver toute sa vie - et n’y renoncera pas. Il pourrait même le conserver en 2017 à la faveur d’un second tour contre Marine le Pen. Le pari est dangereux mais il tentera sa chance. Le tout est de bien doser les remaniements ministériels et les dissolutions. Si la tendance est au quinquennat unique, le temps des intrigues n’est pas terminé.

    Pour la France - le pays réel, pas le microcosme parisien des élites politiques et médiatiques - l’avenir a un goût de brouet. Taxée jusqu’à l’étranglement, la population voit la fuite ou la médiocrité comme seules solutions. Plus d’un tiers des 18-34 ans veut s’expatrier, selon un sondage récent, qui ne tient évidemment pas compte des centaines de milliers de jeunes à avoir déjà plié bagages. Le départ des forces vives n’a rien d’original quand l’argent quitte aussi le pays ou disparaît des circuits officiels pour rejoindre l’économie souterraine. Resteront en France les personnes âgées, les assistés sociaux, des combinards travaillant au noir, et quelques grosses entreprises faisant de toute façon l’essentiel de leur chiffre d’affaire hors des frontières hexagonales.

    Sans même chercher à faire des économies, pas facile de boucler un budget dans ces conditions, évidemment. Il n’est donc pas surprenant que la France n’y arrive pas. Bruxelles a accepté du bout des lèvres celui de Paris pour 2014, mais ne nous y trompons pas: il s’agit juste de ménager un pays important avant des élections européennes où les contestataires ont le vent en poupe. Comme “le pays n’a aucune marge de manœuvre”, pour reprendre les mots d’un commissaire européen, il est parfaitement fantaisiste d’imaginer que les courbes tracées jusqu’en 2015 résistent à la récession dans laquelle retombe l’économie…

    La France n’évolue pas, ne se réforme pas, elle se désagrège. Tous les voyants sont au rouge, certains plus vifs que d’autres: note des agences, chômage, croissance, dette publique, déficits, prélèvements obligatoires, consentement à l’impôt, tissu social, intégration… Quant à deviner d’où viendra le coup de grâce, il est probable qu’il vienne de la fiscalité. Des recettes moindres que prévues et tous les compteurs exploseront. C’est pour bientôt.

    La France n’a plus qu’un rôle à jouer, celui de l’exemple à ne pas suivre.

    Dans quelques années, en regardant en arrière, les Français se lamenteront du temps perdu, de ces années gâchées dans des réformes cosmétiques sans jamais s’atteler au fond. François Hollande n’est visiblement pas le président des réformes, c’est un fait. Mais qu’aurait-il eu à perdre à essayer? S’il s’était engagé sur ce sentier peu fréquenté, il aurait eu une chance de laisser pour de bonnes raisons son nom dans l’histoire et il n’est même pas certain que sa cote de popularité serait alors aussi basse qu’aujourd’hui.

    Source => http://stephanemontabert.blog.24heures.ch/archive/2013/11/19/destin-francais.html
    http://francelibre.tumblr.com/post/67736023758/la-france-nevolue-pas-ne-se-reforme-pas-elle-se