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écologie et environnement - Page 192

  • Pourquoi les grands patrons français sont obnubilés par les gaz de schiste

    Lobbying intense à Bruxelles, recommandations à répétition auprès de l’Elysée, opérations séduction vers les médias : plusieurs groupes français déploient des efforts considérables pour plaider la cause des gaz de schiste. Pourquoi une telle insistance ? Qui sont les acteurs de cette guerre d’influence ? On y retrouve Total bien évidemment, mais pas seulement. Les gaz de schiste cachent de puissants intérêts, qui refusent toute transition énergétique.

    C’est un véritable rouleau compresseur qui s’est mis en branle en faveur de l’exploitation des gaz de schiste. Le groupe de travail patronal franco-allemand sur la « compétitivité » et la « croissance » en Europe, mis en place sous l’égide du Medef et de la Fédération allemande des industries (BDI) [1], en a fait une de ses propositions phares. « L’Europe doit oeuvrer en faveur du développement des compétences industrielles et d’un cadre d’action pour le secteur des gaz non conventionnels (dont les gaz de schiste, ndlr)  », suggère-t-il, dans leur liste de 32 revendications patronales remises à François Hollande et Angela Merkel le 30 mai. A l’automne dernier, un plaidoyer « pour que la recherche sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste soit poursuivie », figurait déjà parmi les 22 propositions du rapport Gallois sur la compétitivité française.

    La proposition faisait déjà écho à « l’appel des 98 PDG », publié fin octobre par Le Journal du Dimanche (groupe Lagardère) qui, eux aussi, insistent pour « se donner les moyens d’explorer et d’exploiter nos ressources nationales comme les gaz de schiste ». Sans oublier la succession de déclarations gouvernementales ambiguës et la salve d’éditoriaux ou d’articles (Le Monde, Le Point, Challenges…) qui, entre juillet et septembre 2012, appelaient à rouvrir le débat. « Profitons de la richesse du sol français en gaz de schiste ! », lançait Claude Perdriel, patron du groupe Nouvel Observateur, dans une tribune publiée par Challenges du 12 juillet. « Le débat n’est pas tranché », expliquait le Premier ministre Jean-Marc Ayrault un mois plus tard (lire notre article). Exploiter les gaz de schiste permettrait de faire baisser le prix de l’énergie, créerait des emplois, rendrait la France moins dépendante des coûteuses importations d’hydrocarbures, contribuerait à la croissance et renforcerait notre « compétitivité » au même titre que « la baisse du coût du travail ». A croire que les énergies renouvelables, elles, ne contribueraient à rien de bien intéressant.

    Bruxelles assiégée par les lobbyistes pétroliers

    Le « débat » sur les gaz de schiste agite également Bruxelles. La Commission et le Parlement sont « assiégés par les grands acteurs des secteurs pétroliers et gaziers », estime l’organisation Corporate Europe Observatory (CEO), qui étudie les actions de lobbying des grandes entreprises au niveau européen. « Entre janvier et août 2012, treize réunions formelles avec pour thème les gaz de schiste ont eu lieu entre la Commission et des représentants d’ExxonMobil, Talisman Energy, Shell, Statoil, Halliburton, Chevron et GDF Suez », décrit le CEO, dans un rapport publié en novembre [2].

    Total fait aussi partie de ces firmes déployant un lobbying intensif pour tenter de « minimiser les dégâts écologiques et sociaux de la production de gaz de schiste » et « faire passer le gaz pour une option énergétique favorable aux climats dans un avenir moins carboné. » Exemple : ce voyage de presse financé par le pétrolier, qui avait donné lieu à une série d’articles et d’éditoriaux défendant la cause des gaz de schiste dans Le Monde [3].

    En France, cette offensive industrielle et médiatique se heurte pour l’instant à un obstacle de taille : la fracturation hydraulique, seule technique en vigueur aujourd’hui pour accéder aux gaz de schiste enfermés dans la roche, dont l’utilisation est interdite par la loi du 13 juillet 2011. La fracturation hydraulique est excessivement gourmande en eau, recourt à des produits chimiques, et peut provoquer des remontées non maîtrisées de gaz à la surface, le tout risquant de contaminer nappes phréatiques, cours d’eau et sols. C’est cet obstacle que s’évertuent à lever le sénateur UMP de l’Orne Jean-Claude Lenoir et le député PS du Nord Christian Bataille. Les deux élus préparent un rapport parlementaire sur les « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste ».

    Le CAC 40 plébiscite les gaz de schiste

    Ils considèrent que la fracturation hydraulique est « une technique ancienne qui évolue aujourd’hui rapidement sous l’effet de considérations environnementales de plus en plus partagées ». Et proposent d’étudier d’autres voies : « Une technique alternative opérationnelle existe : il s’agit de la fracturation au propane, qui mériterait un plus ample examen. D’autres technologies sont envisagées en recherche et susceptibles d’aboutir à des applications d’ici une dizaine d’années. » Un rapport d’étape sur leurs premières investigations vient d’être présenté ce 5 juin. Le jour où la fracturation hydraulique n’apparaîtra plus comme la seule technique possible, l’interdiction pourra être contournée.

    Cette interdiction commence sérieusement à gêner des intérêts économiques considérables. Car l’extraction des gaz de schiste n’est pas seulement l’affaire d’aventuriers texans et de « majors » pétrolières et gazières, comme Total ou GDF Suez, qui voudraient fracturer le sous-sol français comme ils le font aux États-Unis ou en Pologne.

    Fait peu connu, pas moins de dix groupes français cotés au CAC 40, d’Air Liquide à Veolia, ainsi que plusieurs autres grandes entreprises nationales, sont impliqués dans l’extraction des gaz de schiste, depuis la fourniture d’équipements et de produits chimiques jusqu’au traitement des eaux usées. Et ce, partout dans le monde.

    Total amasse les concessions

    Total, GDF-Suez et la compagnie pétrolière franco-britannique Perenco exploitent de nombreux gisements de gaz de schiste hors de France. Le géant français amasse les concessions à l’étranger. Aux États-Unis, Total a acquis 25 % des concessions de Chesapeake Energy, premier producteur mondial de gaz de schiste, et premier foreur nord-américain avec 11 000 puits creusés en 20 ans. Et y a investi plus de 2,2 milliards de dollars ! En Pologne, Total a récupéré une partie des concessions d’exploration d’ExxonMobil. Il en détient au Danemark, au Canada, en Chine, en Algérie, en Argentine, et même en Libye…

    GDF-Suez, l’autre grand acteur français du gaz, était sur les rangs pour exploiter le fameux « permis de Nant » en Aveyron. Suite au moratoire, Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez, a annoncé publiquement que sa firme attendrait la mise au point des technologies plus sécurisées avant de relancer ses opérations. L’entreprise garde sous la main des licences d’exploitation en Allemagne. En attendant, elle accroît ses achats de gaz américain à bas prix, partiellement issu de la fracturation hydraulique, en encaissant au passage la différence entre son coût réel d’achat et le coût théorique sur lequel est basé le tarif réglementaire du gaz en France. Une pratique qui pénalise les consommateurs et dénoncée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) (Lire notre article). De son côté, Perenco procède à des forages par fracturation hydraulique en Tunisie.

    Schlumberger et la « fracturation intelligente »

    N’en déplaisent aux deux élus en quête de « techniques alternatives à la fracturation hydraulique », ni Total, ni GDF Suez ne semblent encore en mesure d’en proposer. « L’activité de la R&D s’intensifie dans le domaine des gaz et huile de schiste, avec une attention toute particulière sur la gestion de l’eau dans l’ensemble du cycle de production et sur la recherche d’alternatives à la fracturation hydraulique », avance Total dans son rapport annuel. GDF Suez n’en fait aucune mention.

    Derrière les deux « majors » arrivent les firmes spécialisées dans les services à l’industrie pétrolière et gazière : Vallourec, Technip et Schlumberger. Ces firmes ne possèdent pas directement de gisements, mais assistent les compagnies pétrolières dans leur exploitation. Elles leur vendent des services et des solutions technologiques pour extraire l’hydrocarbure. Schlumberger, qui possède un double siège à Paris et Houston, est l’un des principaux fournisseurs de matériaux de pompages et de produits chimiques liquides utilisés pour la fracturation hydraulique. Ces mêmes produits qui suscitent les craintes des populations riveraines et dont les firmes concernées se refusent obstinément à révéler la composition, sous prétexte de secret commercial. Schlumberger essaie désormais de se positionner sur la fracturation « haut de gamme », qui, selon son directeur général, Paal Kibsgaard, serait un peu moins gourmande en eau et en produits chimiques : bienvenue au « smart fracking », ou « fracturation intelligente »…

    Vallourec : des forages « sans nuisance aucune »

    Vallourec a aussi massivement investi aux États-Unis. L’entreprise est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs de tubes de forage profond pour l’extraction des gaz de schiste. Son PDG, Philippe Crouzet, espère des « productions massives de gaz de schiste » en Europe d’ici 2017.« Il faudra d’abord rendre acceptable, par l’opinion publique, l’exploitation des gaz de schiste d’un point de vue environnemental », prévient-il. A l’écouter, il n’existe pas de source d’énergie plus sûre : « Il n’y a pas eu un seul accident dû au forage horizontal au cours des dernières décennies aux États-Unis (…). Tous les forages traversent, sans nuisance aucune, des nappes phréatiques pour aller chercher le gaz ou le pétrole beaucoup plus loin en dessous. Mais l’idée qu’il puisse y avoir des fuites dans les tubes est une aberration », expliquait-il en août 2012 [4].

    L’arrivée des gaz de schiste en Europe est, selon lui, synonyme de « retombées économiques significatives ». Pas sûr que ces retombées profitent à tout le monde : Vallourec est la société du CAC 40 qui, entre 2003 et 2009, a le plus largement favorisé ses actionnaires par rapport à ses employés. Les dividendes versés par action ont progressé de 1 007 % ! [5].

    Le secteur du BTP est également concerné : Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, fabrique des ciments spéciaux pour les puits de forage nord-américains, à la fois pour les gisements conventionnels et pour la fracturation hydraulique. Saint-Gobain fournit des matériaux de fracturation, notamment des billes en céramique de la taille d’un grain de sable qui, injectées dans les failles rocheuses, font office de soutènement pour améliorer le taux de récupération des hydrocarbures. Technip, spécialiste des infrastructures pétrolières et gazières, mais aussi du raffinage et de la pétrochimie, a également redirigé une grande partie de ses investissements stratégiques – 225 millions d’euros – vers les États-Unis pour profiter des retombées du gaz de schiste. Sans oublier l’industrie chimique, comme Solvay, et sa filiale française Rhodia, qui dépendent de l’achat d’hydrocarbures pour une partie de leur production. Ils figurent parmi les principaux défenseurs du gaz de schiste, dans lequel ils voient une promesse de réduction de leurs coûts.

    La fracturation hydraulique, source de profits pour Veolia et Suez

    Pas de fracturation de la roche sans de l’eau en abondance. Veolia et Suez environnement ont trouvé là le moyen de compenser leurs pertes de marché dans l’approvisionnement en eau potable, dont la gestion privée est de plus en plus contestée. Les deux géants de l’eau considèrent la fracturation hydraulique comme une source de profit prometteuse. Elles ont réalisé des investissements importants dans les zones d’exploitation des gaz de schiste aux États-Unis (Pennsylvanie, Texas et Ohio), et financé les lobbies du secteur [6].

    Grâce aux gaz de schiste, elles gagnent sur deux tableaux : la vente d’eau en gros aux entreprises réalisant les forages – 15 000 m3 d’eau sont nécessaires, en moyenne, pour une opération de fracturation – et le traitement des eaux contaminées issues de la fracturation. Cette utilisation massive des ressources en eau provoque tensions et conflits avec les agriculteurs, notamment aux Etats-Unis ? Qu’importe. Jean-Michel Herrewyn, directeur général de Veolia Eau, évoque les « très beaux projets » de son entreprise dans « les mines, le pétrole ou les exploitations de schistes bitumineux, tous énormes consommateurs d’eau ».

    La plupart de ces groupes français, ou de leurs filiales, sont membre des puissants groupes de pression états-uniens, très actifs pour promouvoir les gaz de schiste et limiter au maximum toute régulation contraignante : de l’ « American Petroleum Institute » à l’ « American Gas Association », en passant par la « Marcellus Shale Coalition », qui regroupe les firmes ayant des intérêts dans les gisements de gaz de schiste de Pennsylvanie. Cette coalition, dont Veolia, Vallourec, Lafarge et Schlumberger sont membres, milite pour étouffer toute critique et combattre toute velléité de régulations de l’impact environnemental de l’exploitation des gaz de schiste dans la région, ainsi que pour réduire leur contribution fiscale aux administrations des territoires où ils opèrent [7].

    Une coalition anti-transition énergétique ?

    Ce modèle d’influence se retrouve dans tous les pays dont les sous-sols recèlent des gisements potentiels de gaz de schiste, de la Pologne à l’Argentine. Et semble désormais se propager dans toute l’Europe, et gagner la France.

    Cet engouement et ces investissements font-il sens, alors que les gaz de schiste pourraient connaître leur pic de production – le moment où la production commence à décroître, faute de ressources – aux alentours de 2017 ? Les gaz de schiste permettront de maintenir artificiellement des systèmes industriels périmés, car basés sur l’usage intensif d’énergies fossiles à un coût relativement bas. Et ensuite ?

    Face à cette offensive d’ampleur, « une petite poignée d’organisations de la société civile exprime ses inquiétudes, fait pression pour une interdiction de la fracturation ou, au minimum, pour un cadre réglementaire strict », décrit le CEO. Les partisans d’une transition énergétique vers moins d’énergies fossiles feront-ils le poids face à cette impressionnant cartel de multinationales ? La bataille s’annonce rude.

    Notes :

    [1Et animé par le Français Jean-Louis Beffa et l’Allemand Gherard Cromme, respectivement anciens patrons de Saint-Gobain et de ThyssenKrupp.

    [2Pour le consulter.

    [3Lire ici.

    [4 Source.

    [5Source : L’Expansion, décembre 2010.

    [6Lire ici, en anglais.

  • La gauche l'écologisme et la répression anti-automobile

    Premier test pour Mme Kosciusko-Morizet. La candidate désignée pour conduire l'opposition parisienne va devoir répondre à une nouvelle offensive de la gauche contre la liberté de circulation des automobilistes. La municipalité sortante a délibérément choisi de poursuivre cette politique inspirée par la secte écologiste.

     

    Pensant que ce système reste populaire auprès des électeurs de la Capitale, la gauche manœuvre dans ce dossier à coup de provocations. La dernière en date porte sur la limitation de vitesse. Et bien sûr, la droite hésite à protester. Le ras-le-bol maximal concerne en effet surtout les gens qui, travaillant à Paris, n'y résident pas et n'y votent pas.

     

    Les habitants du centre-ville n'ont guère souffert des restrictions systématiques imposées depuis 2001. L'équipe Delanoë-Hidalgo parie donc sur la maladresse que représenterait, pour la droite, une protestation jugée trop favorable aux très méchants automobilistes.

     

    On doit bien constater, pourtant, que le ralentissement de la circulation, la diminution systématique des voies, la suppression de 90 000 places entraînant les difficultés grandissantes de stationnement, développant les encombrements ont aggravé la pollution là où le seul argument invoqué consiste à la combattre. Poursuivre cette aberrante politique conduira désormais à l'étouffement progressif de la vie urbaine, au dépérissement des activités artisanales, au recul de l'attractivité et au déclin du commerce parisien.

     

    Dans un tel contexte le débat sur les transports dans la ville ne peut plus se cantonner à un cénacle d'architectes, d'urbanistes et d'écologistes, confrontés à quelques technocrates et autres utopistes.

     

    Il devient économique et politique.

     

    Du point de vue de l'économie la seule réponse à l'engorgement, à la rareté, aux embarras de la circulation, repose sur le développement de l'offre de transports collectifs concurrentiels : or celle-ci ne peut prendre son essor que sur la base de la rentabilité, sans subvention, donc sur une production de services privés.

     

    Il y a plus d'un siècle, le schéma du métro parisien se révéla, sans contredit, un succès. Il doit donc être rappelé. Après un débat entre la Ville et l'État, il fut décidé que les travaux d'ouvrages d'art seraient confiés à la Ville ; ceux des accès, des voies et l'exploitation le seraient à un concessionnaire. Le conseil municipal choisit en 1897 le groupe belge Empain. Celui-ci s'associa avec les établissements Schneider du Creusot pour fonder en 1899 la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris. Cette entreprise construisit en 3 ans les premières lignes, et les exploita, sans aucun exercice déficitaire, jusqu'à leurs nationalisations en 1938. En concurrence à partir de 1910 avec le Nord-Sud, qu'elle rachètera en 1931, le réseau comptait au moment de son étatisation 13 lignes et 322 stations. On doit noter qu'il s'est fort peu développé depuis la mainmise complète de l'État en 1942-1945. Depuis lors, la RATP fonctionne sur la base de subventions, dont le VT versement transport des entreprises prélevant 2,7 % des salaires.

     

    Il fallut attendre 1998 pour voir apparaître une 14e ligne. Quant au Réseau express régional imaginé dans les années 1960, on remarquera ses difficultés permanentes de financement et sa carence pour répondre aux besoins de liaisons inter-banlieues.

     

    Reste alors la question politique. La gauche comme la droite se montrent tétanisées par l'impopularité supposée des solutions de concessions à des compagnies privées, – pire encore : à des groupes étrangers.

     

    Plutôt que de répondre à de tels préjugés, il semble tellement plus facile à nos soi-disant élites de continuer la répression anti-automobile, de persister à asphyxier Paris et de culpabiliser, d'empoisonner l'existence de ceux qui ont besoin de s'y rendre pour y travailler.

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/

  • Notre-Dame-des-Landes : la droite nantaise proche du crash

    NANTES (NOVOpress Breizh) – Tandis que François Hollande conseille à Ayrault de prendre du recul par rapport à Notre-Dame-des-Landes, l’UMP tente de s’avancer. Imprudemment.

    Droit dans ses bottes, mais les pieds dans le béton, Ensemble pour Nantes, c’est-à-dire l’opposition UMP à la municipalité socialiste-communiste-écologiste de Nantes, a du mal à se remettre en piste. Sur le site web officiel du groupe, Julien Bainvel, l’un des candidats à la candidature pour les élections municipales de 2014, s’inquiète de “la capacité des élus PS à mener à bien” le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, auquel l’UMP a toujours été favorable.

    Il souligne que de nombreuses questions demeurent en suspens : l’avenir de la piste de Nantes Atlantique, la desserte par les transports en commun, la date de lancement des travaux. Il est étrange de voir ces questions capitales mais gênantes mises en avant par un partisan de l’aéroport. Les règles en vigueur ne permettent de créer un nouvel aéroport que s’il s’agit d’un transfert ; de plus, la logique du projet de Notre-Dame-des-Landes repose sur la fermeture de Nantes Atlantique. Celui-ci n’a donc aucun avenir. En principe.

    En réalité, à cause d’Airbus principalement, chacun sait que qu’on ne fermera pas Nantes Atlantique. Mais bien entendu, il ne faut surtout pas le dire avant la réalisation du nouvel aéroport ! Poser la question comme le fait Julien Bainvel est d’une maladresse insigne. “Nous avons la droite la plus bétonnière du monde”, ironise un Nantais qui fait pourtant partie de ses électeurs.

    La desserte de l’aéroport est un sujet à peine moins délicat. La région socialiste voudrait un tram-train. Le département tout aussi socialiste réclame des autocars. Il faut dire que des travaux ferroviaires dépendraient de la région, des travaux routiers du département. Mais le coût des premiers comme les inconvénients des seconds provoqueraient à coup sûr de nouvelles rébellions locales. Pourquoi chercher les ennuis dès aujourd’hui ?

    Or le conseiller municipal UMP ne se contente pas de mettre les pieds dans le plat : il les agite. “Chaque liste, écrit-il, devra préciser clairement son soutien ou non à sa réalisation et prendre des engagements concrets.” Mais il ne dit rien des “engagements concrets” que la liste UMP nantaise prendra sans en avoir ni le pouvoir ni les moyens. Ni sans doute les électeurs.

    http://fr.novopress.info/

  • Notre-Dame-des-Landes : Hollande conseille à Ayrault de « prendre du recul »

    26/05/2013 – 10H50 NANTES (NOVOpress Breizh) – Il faut savoir ménager la chèvre et le chou. C’est ce qu’a su faire Claude Chéreau, président de la commission du dialogue, machin inventé par Jean-Marc Ayrault (30/11/2012) « dans un souci d’apaisement » (sic) ; c’était au lendemain de vigoureux affrontements à Notre-dame-des-Landes. On ne pouvait attendre d’avantage d’un homme habitué à fréquenter les cabinets (François Mitterrand et Lionel Jospin).

     

    D’abord un pas en avant : « Je n’ai aucun doute sur la pertinence du projet. J’ai des doutes sur la pertinence de certains arguments. Mais je suis convaincu de la nécessité de construire un nouvel aéroport à Nantes, tout de suite ou dans cinq ans », affirme M. Chéreau (Presse-Océan, 05/04/13). Puis un autre pas en arrière avec quatorze « conclusions et recommandations » – dont l’application ne peut que retarder sérieusement le démarrage de l’opération – dans le rapport remis au Premier ministre (mardi 9 avril 2013).

    L’affaire rebondit mardi 14 mai à Brest. Jacques Auxiette (PS), président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, et Pierrick Massiot (PS), président du conseil régional de Bretagne, flanqués de leurs vice-présidents, sont réunis afin d’aligner leurs positions sur plusieurs questions. « Mais le plus gros dossier à l’ordre du jour était, bien sûr, celui des transports. Jacques Auxiette attend pour le 14 juillet un nouvel arrêté préfectoral avec le calendrier des travaux « qui devraient débuter à l’automne » [à Notre-Dame-des-Landes]. Les dessertes du futur aéroport sont le grand enjeu des deux régions : car, tram-train et liaisons rail améliorées entre Nantes et Rennes, Brest et Quimper dans le prolongement de la future LGV [Paris-Rennes]. « LGV et aéroport, ces deux investissements sont historiquement significatifs pour nos deux régions », martèle Jacques Auxiette. » (Ouest-France, 15/05/13).

    Pour ce dernier, les travaux à Notre-Dame-des-Landes pourraient donc démarrer à l’automne. « C’est son souhait, il pense que les recommandations émises par les différentes commissions peuvent être prises en compte dans un délai assez court », explique-t-on au syndicat mixte aéroportuaire.

    « Le calendrier laisse les opposants dubitatifs. Le mois prochain, ils ont prévu de faire le point en préfecture sur les recommandations émises par la commission du dialogue, les experts scientifiques et les experts agricoles. » (Ouest-France, 16/05/2013). Vu l’importance et le nombre des relevés à effectuer, des objections auxquelles les maîtres d’ouvrage doivent obligatoirement répondre, l’affaire ne semble pas aussi simple que le souhaiterait M. Auxiette. Un exemple : les scientifiques ont refusé de valider le volet environnemental.

    Sur le terrain politique, le dossier semble prendre l’eau au plus haut niveau ; il indisposerait l’Elysée qu’on se serait pas étonné : « Hollande a fortement suggéré à son Premier ministre de prendre du recul face au projet du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Les conclusions de la commission du dialogue sur ledit aéroport permettent de gagner du temps et de désamorcer en partie la grogne des opposants. [Le rapport] recommande une série d’aménagements et d’études complémentaires. Lesquelles devraient retarder d’un an au moins le début des travaux. Voire de deux ans, en cas de recours. Pas sûr qu’Ayrault soit encore à Matignon à cette échéance. » (Le Canard enchaîné, 15/05/13).

    En cas de départ de Jean-Marc Ayrault de Matignon, la donne s’en trouverait évidemment modifiée. Le vent ayant tourné, la religion du préfet ne pourra que coller à celle du nouveau gouvernement ; il n’est pas certain que les grands travaux « inutiles » soient toujours à la mode – tellement les contraintes financières sont fortes, à la fois pour l’Etat et pour les collectivités territoriales, en ces années de vaches maigres. Quant à Jacques Auxiette, une fois perdu le soutien du Premier ministre, ses certitudes et ses affirmations péremptoires perdraient de leur consistance. « La voix de son maître » n’aurait plus de « maître ». Mais les loisirs nécessaires pour écrire un second livre. Après « Aéroport du Grand Ouest : pourquoi j’y crois », il pourrait nous livrer : « Aéroport du Grand Ouest : pourquoi j’y ai cru ».

    Et puis Jean-Marc Ayrault ne sera plus maire de Nantes, ce qui changera le rapport de force local. Ni maire ni Premier ministre, l’ex «boss » n’aura plus les moyens d’imposer sa volonté avec autant de facilité. Mais il faudra quand même compter avec les milieux d’affaires (promoteurs immobiliers, entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, banquiers etc.), toujours à la recherche de grain à moudre et possédant les moyens de se faire comprendre.

    http://fr.novopress.info

  • Les 5 trous les plus fascinants du monde

    J’étais tout simplement obligé de relayer cet article tant il est magnifique, le plus phénoménal de tous étant bien évidement le tout dernier!!!

    -C’ est probablement le trou le plus grand creusé à la main. Il a 1097 mètres de profondeur. Il y a environ 3 tonnes de diamants qui ont été extraits de ce trou .

    trou1

    - Le Glory Hole de Monticellodfam est le plus grand tourbillon du monde. ll pompe 5000 m³  d’eau par seconde.

    trou2- Ce phénomène se situe à 40 km de Belize. Il y a plusieurs trous bleus dans le monde, mais aucun aussi enchanteur que celui-ci. trou3
    - En 2007 s’ est créé spontanément cet énorme trou.12 maisons et 3 personnes y ont  disparu.

    trou4

    - Le parlement européen fait partie des plus grands trous du monde.Annuellement, il y disparaît des milliards d’€ provenant de nos impôts …Merci à Jean.M

    trou5

    Trouvé sur buzz-actus-2013

    http://lesmoutonsenrages.fr

  • Notre-Dame-des-Landes : nouveau front ou échec gouvernemental ?

    La chaîne humaine organisée l’autre jour autour de Notre-Dame-des-Landes pour s’opposer à la construction du grand aéroport voulu par l’ancien maire de Nantes, aujourd’hui premier ministre, a été un beau succès, en particulier médiatique : elle a aussi confirmé que la mobilisation ne faiblit pas, désormais, face à un gouvernement que l’on sent et que l’on sait, lui, affaibli, en particulier dans l’Opinion publique et dans la rue qu’il ne maîtrise qu’à grand peine…

    Alors que le front de « la Manif pour tous » est toujours ouvert et qu’il se fait pressant au point qu’aucun déplacement de ministre n’échappe à la présence d’opposants au mariage homosexuel et aux réformes dites sociétales, en attendant la manifestation du 26 mai qui s’annonce compliquée à gérer pour le Pouvoir en place ; alors que le front social pourrait bien se réveiller dans les semaines qui viennent sur la question des retraites, de leur réforme et de leur financement ; alors que la question toujours pendante de la sécurité s’invite dans les débats depuis Marseille et Paris (en particulier ces derniers soirs avec les images des échauffourées du Trocadéro et des pillages de magasins des Champs Elysées ; le gouvernement cherche à éviter l’ouverture d’un nouveau front, entre autres parce qu’il n’a plus les moyens humains et policiers d’y faire face, et qu’il s’inquiète de voir un nouveau Larzac poindre à l’horizon et dont il serait, cette fois, la victime…

    Sur l'emplacement de l'aéroport en projet...

    Pendant ce temps, Vinci, concessionnaire pour 55 ans de l’aéroport encore à l’état de projet, ne s’inquiète pas vraiment, et cela pour la simple et bonne raison que, construction ou pas, elle reste gagnante dans l’un ou l’autre des cas : si l’aéroport se fait, parce que la société en tirera quelques bénéfices ; si le projet n’aboutit pas, car l’Etat, en cas de dédit, « devra rembourser à Vinci les sommes investies et couvrir le manque à gagner, précise le contrat de concession. En clair, rembourser les sommes que les actionnaires entendaient toucher : 11 millions d’euros par an, selon le plan de financement détaillé dans les annexes du contrat. Sur cinquante-cinq ans, l’ardoise s’élèverait donc à 605 millions d’euros », comme le précise la revue Terraeco dans son numéro du mois de mai 2013. Un sacré piège financier dans lequel l’Etat s’est fourré lui-même… On comprend que M. Ayrault reste discret sur cette question et que M. Montebourg se soit emporté contre lui il y a quelques mois lors de l’affaire de Florange.

    J’ai néanmoins l’intime conviction que cet aéroport ne se fera pas, et je partage celle-ci avec Jean-Jacques Bourdin qui, il y a quelques mois, prédisait sur RMC l’enterrement à venir de ce projet : trop d’obstacles se sont accumulé sur la route des promoteurs de cet aéroport à la fois trop coûteux (sur le plan financier comme, surtout, sur le plan environnemental) et déjà dépassé, à l’heure où les lignes rapides de chemins de fer et les surcoûts du kérosène dans les années prochaines (sommes-nous vraiment éloignés du « pic pétrolier » ?) se conjuguent pour rendre l’avion moins attractif pour les déplacements nationaux qui sont censés constituer une large part du trafic futur de l’aéroport projeté.

    http://www.nouvelle-chouannerie.com/

  • L'écologiquement correct

    ☞ Variante du politiquement correct, il existe désormais un écologiquement-correct, qui n'a rien à voir avec le véritable respect de la nature. Malheur à qui ose dire que les nitrates ou les dioxines n'ont jamais tué personne, que le trou d'ozone n'existe pas ou que le réchauffement de la terre est naturel ! L'intégrisme vert aboutit ainsi à créer un climat étouffant dans les milieux scientifiques et industriels. Un livre récemment publié (1) revient fort opportunément sur la forme verte de la Terreur moderne...

    1) On nous dit : « L'amiante fera des millions de morts en France dans les années qui viennent. »
    Il existe deux types de fibres d'amiante, dont une seule, la crocidolite, est susceptible d'entraîner un cancer. Mais elle ne représente que 5 % de la consommation industrielle globale d'amiante. Seules peuvent être atteintes gravement dans leur santé les personnes qui ont travaillé pendant très longtemps dans des mines ou des usines de transformation de cette variété d'amiante. Sur le campus de Jussieu, haut lieu de la propagande anti-amiante, les taux mesurés sont de 0,1 fibre par litres, alors que la limite légale est de 5 : il y a moins d'amiante dans ces locaux que dans les rues alentour. Pourquoi tant de haine, alors ? Peut-être parce que le marché du désamiantage représente des milliards de francs ...

    2) On nous dit : « Les rejets industriels de CO₂ amplifient un effet de serre qui fait monter la température moyenne de la planète. »
    Contrairement aux déclarations des écologistes, les savants sont divisés sur les preuves d'un réchauffement atmosphérique d'origine humaine, et sur la question de savoir s'il constitue vraiment une menace. Ce réchauffement, attesté mais peut-être temporaire et sans conséquences particulières, pourrait tout aussi bien être dû à une variation naturelle du climat, liée aux modifications des émissions solaires, ou à l'augmentation des aérosols d'origine volcanique. Certes le CO₂ augmente dans l'atmosphère, et la terre se réchauffe. Mais cela ne signifie pas que les deux phénomènes sont liés, ni que ce réchauffement est dangereux, ni qu'il va le devenir en raison du dioxyde de carbone !

    3) On nous dit : « La couche d'ozone, qui nous protégeait des rayons cancérigènes, est désormais trouée par le gaz des aérosols. »
    Il n'existe pas de "trou" dans la couche d'ozone. C'est une simple image, évoquée pour faire peur. Le "trou" désigne une fluctuation saisonnière de la concentration d'ozone. due aux conditions physiques particulières de la stratosphère au-dessus des régions polaires. D'une année sur l'autre, la couche se reconstitue, et même si elle est à long terme légèrement moins épaisse, ce phénomène n'a pas l'ampleur que les écologistes lui prêtent. En réalité, l'interdiction des fameux CFC (gaz des aérosols) et leur remplacement par des produits de substitution est d'abord motivée par des considérations politico-commerciales ...

    4) On nous dit : « Les nitrates employés dans l'agriculture intensive polluent les nappes phréatiques. »
    Les nitrates sont un produit naturel, produit de la décomposition de l'humus et des matières organiques. C'est une mauvaise compréhension de leur action, dans les années d'après-guerre qui a conduit à fixer une norme (50 mgl/litre) qui n'a plus de raison d'être. À l'époque. une maladie grave du sang des nourrissons - la méthémoglobiménie - était attribuée aux nitrates dans l'eau. Pour améliorer la prévention de cette maladie, on a donc estimé nécessaire de déterminer un seuil maximal d'ingestion. Récemment, on a compris que ce sont les gastro-entérites qui sont probablement responsables de ces affections, et non les nitrates. Pour autant, le seuil n'a pas été revu, la lutte des écologistes contre les nitrates, probablement liée à d'autres considérations, n'a pas cessé.

    5) On nous dit : « Tchernobyl prouve la dangerosité mondiale du nucléaire: la catastrophe a provoqué des cancers en France. »
    Le drame de Tchernobyl n'est pas un accident dû à la nature même de l'énergie nucléaire, mais une conséquence du système soviétique : faible qualification des intervenants, insuffisance des précautions, vétusté des matériels. Si dans un rayon de 300 kilomètres autour de la centrale, les cancers de la tyroïde ont augmenté, il n'a jamais été démontré qu'en France ces affections, liées aux retombées de Tchernobyl, avaient notoirement crû  : dans notre pays, cet accroissement a commencé dix ans avant la catastrophe, et à partir de celle-ci, la progression a continué au même rythme ...
    (1) Pierre Kohler, L'imposture verte, Albin Michel, septembre 2002
    ✍ FDA décembre 2002

  • Les insurgés de la terre

    Pour protéger la planète, certains jeunes militants écologistes sont prêts à tout. Mais leurs actions radicales servent de prétexte aux États pour criminaliser la désobéissance civile.

    Ils ont établi leur camp dans la canopée des séquoias de Californie du Nord ou de l’Oregon. En rupture avec l’American way of life, ils ont décidé de donner leur temps, et pour certains leur vie, à la protection de la nature. Leurs inspirateurs sont des poètes et des philosophes comme Henri David Thoreau (l’auteur de La désobéissance civile). Ils ont des airs angéliques, tiennent des propos fondés mais qui sonnent le plus souvent utopiques.

    Pour le FBI, ce sont des terroristes. L’agence fédérale les a officiellement désignés comme la seconde menace pour la sécurité intérieure des États-Unis après Al-Qaida. Elle fait peser sur ces militants verts une répression féroce et sans précédent.

    Ailleurs, ces nouveaux guérilleros éperonnent les baleiniers japonais en Antarctique ou s’accrochent au-dessus des voies ferrées pour bloquer les trains de déchets nucléaires en Allemagne. Parfois, pour défendre ce à quoi ils croient, certains basculent dans l’illégalité, s’en prennent aux forestiers ou aux exploitants de bois, sabotent des laboratoires de vivisection ou brûlent des 4×4. Ils sont alors forcés à la cavale ou à la clandestinité.

    Le Animal and enterprise terrorism act, un volet spécial des Patriot acts américains adopté sous la pression des lobbies industriels, donne désormais la possibilité aux autorités de réprimer toute forme de protestation. Des avocats défenseurs des libertés publiques et des ONG comme Greenpeace dénoncent cette dérive liberticide, aux États-Unis comme en Europe.

    suite ici => http://fortune.fdesouche.com/31299-les-insurges-de-la-terre-2#more-31299

  • Lapin de garenne et vaccin : Cas exemplaire de lobbying

    Le lapin de garenne, animal emblématique de nos campagnes d’autrefois, gibier populaire, a terriblement régressé, voire parfois disparu selon les localités, durant la fin du XXe siècle. Disparition surprenante, car c’est une espèce prolifique, qui s’adapte à la plupart des milieux européens. Mais certains ont joué les apprentis sorciers avec des épidémies virales…

    Par Harold Blanot

    La première de ces épidémies, est due à une intervention humaine, celle du Docteur Armand-Delille. Cet ingénieur agronome et propriétaire terrien en Eure-et-Loir, en 1953, a volontairement développé un virus, la myxomatose, afin d’endiguer les populations de lapin sur son territoire, qu’il jugeait trop importante.
    Son initiative eu un vif succès, car en quelques décennies, la myxomatose fut répandue par d’autres personnes peu informées ni conscientes de ce geste, dans toute l’Europe, ravageant les populations de lapin de garenne.

    Ce virus, la myxomatose, muta en de multiples versions, frappant chaque année sur des populations de gibier déclinantes et de plus en plus faible. Déjà, dans les premières années de mise en circulation du virus, des voix venant des rangs des chasseurs s’élevèrent contre ce procédé. Mais les nécessités agricoles d’après guerre et la nouvelle politique d’agriculture intensive ne se sont pas préoccupées de ces considérations. D’autant que quelques années après, un autre virus de la même origine fit son apparition, encore plus terrible, le VHD (Viral Haemorrhagic Disease). Ces virus offrent des scènes d’horreurs, où l’on voit des lapins agonisant avec les yeux rouges (la myxomatose), ou des cadavres de lapins jonchant la campagne, un filet de sang au nez (le VHD)…

    Actuellement, si le lapin de garenne est encore présent en France, c’est majoritairement grâce aux actions des chasseurs, qui mènent différentes politiques de gestions, de réintroductions et d’aménagements en sa faveur. Des politiques de vaccination ont aussi été mis en place par les chasseurs, mais avec des vaccins peu efficaces, les virus étant en perpétuelle mutation d’une année sur l’autre. Mais cela pouvait parfois sauver certaines populations. Pour revenir au clivage entre monde agricole et monde de la chasse, on a vu en 2012 un cas ubuesque où un tribunal condamna une société de chasse qui n’avait pas tué assez de lapins, cause des dégâts auprès d’un viticulteur local, qui engagea ce recours en justice. Car en effet, le lapin de garenne génère des dégâts aux cultures (céréalière, viticoles, arboricoles, maraichères et même forestières), afin de se nourrir. Et du fait de la flambée des denrées agricoles, ces dégâts de gibier énervent vite les agriculteurs, déjà vivement agacé par les bien plus importants dégâts de sangliers et de cervidés.

    C’est ainsi, que dans ce contexte, on apprend récemment qu’après 15 ans de travaux, la Fédération Royale Espagnole de la Chasse qui a mis au point un vaccin révolutionnaire et efficace contre la myxomatose et le VHD, s’est vue refusée son autorisation de mise sur le marché par l’Agence Européenne du médicament. Ce vaccin, très attendu tant dans le monde de la chasse que chez les autres défenseurs de la nature, aurait très certainement été la cible de certains lobbys agricoles et/ou pharmaceutiques. Pourtant, la Fédération Nationale de la Chasse, via les chasseurs français, avait récolté un million d’euros pour soutenir l’espèce dans le cadre d’un programme de connaissance biologique et de gestion. Même le laboratoire Bioespace dû abandonner ses études sur la question. Et les chercheurs espagnols, ont avoué du bout des lèvres que les raisons de ce refus étaient strictement politiques.

    Parallèlement à ces maladies que nous refusons d’éradiquer pour des raisons politiques et économiques agricoles, le lapin de garenne souffre d’autres maux : destruction de son habitat par remembrement des parcelles agricoles et par l’arrachage des haies, pour optimiser la surface cultivable ; destruction des bandes d’herbe, retournement des sols en hiver et autres raréfaction des sources de nourriture, l’obligeant ainsi à se nourrir de fait dans les cultures agricoles. Sans compter un classement juridique aberrant, à la fois Res Nullus et Res Propria, ce qui contrairement au grand gibier, permet de gérer les dossiers de dégâts par une simple saisine au tribunal, permettant d’obtenir des mesures de destruction. Donc, le lapin doit sa survie aux actions des chasseurs par une stricte modération des prélèvements en général, doublée d’une bonne régulation des prédateurs, et d’aménagements divers (plantation de cultures céréalière destinée à la faune, etc.). Mais pour combien de temps encore ? La disparition du lapin serait terrible, c’est un maillon élémentaire de la chaine alimentaire de la faune.

    Ce cas d’action de lobbying est exemplaire : le monde de la chasse, divisé, peu représenté et faisant face à de multiples détracteurs dont beaucoup auraient pu être des alliés dans ce cas (les écologistes), n’a pas été en mesure de faire le poids devant un adversaire certes gigantesque, mais parlant d’une seule voix.

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  • Thomas Porcher : “Le mirage du gaz de schiste”

    Au coeur des débats, le gaz de schiste est supposé constituer l’énergie du futur et même sortir la France de la crise. Thomas Porcher démonte un par un l’ensemble des arguments des lobbies progaz de schiste. Depuis le discours de François Hollande à la Conférence environnementale du 14 septembre 2012, la France est le premier pays à avoir clairement refusé l’exploitation des gaz et huiles de schiste.

    Ce choix peut paraître paradoxal dans la mesure où c’est aussi le pays européen qui dispose des ressources les plus importantes. Alors que le débat se focalise le plus souvent sur les problématiques environnementales, Thomas Porcher aborde le sujet d’un point de vue économique et décline de manière synthétique les conséquences d’une ouverture législative d’une telle exploitation. Entre autres : Absence de création d’emplois pérennes ; Absence d’incidence sur le coût de l’énergie pour les particuliers.

    Appauvrissement de la valeur immobilière des terrains à l’entour d’une exploitation sans bénéfice pécuniaire pour les propriétaires ; Cet argumentaire vient contrebalancer point par point une information largement dominée par les lobbies et éclaire le citoyen sur des choix de société qui auront des conséquences sur plusieurs décennies.

    Émission “C à dire ?!” du 03 Mai 2013

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