Pollution de l'air, affaire de la plate-forme Schell, boycot de la France dans le Pacifique à la suite de ses essais nucléaires : l'actualité de l'environnement est active, et, mois de juillet oblige, les médias y mettent la pédale forte. Quels intérêts cela sert-il ? Quels effets peut-on en attendre ?
La très puissante compagnie pétrolière Shell, l'une des sept sœurs qui régentaient hier le monde et qui pèsent toujours plus qu'un pays, vient de céder au boycot des écologistes allemands : elle ne coulera pas l'une de ses plates-formes en mer du Nord comme elle le prévoyait d'abord. De même l'Australie, la Nouvelle-Zélande, aidées par Greenpeace et certains relais en Europe, tentent-ils de faire revenir la France sur sa décision de reprendre des essais nucléaires. L'Australie et la Nouvelle-Zélande s'attaquent depuis longtemps à la présence française en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. La campagne de Greenpeace permet de réveiller l'Indépendantisme de quelques polynésiens. Le boycot serait-il devenu l'arme première d'affrontements géopolitiques sans effusion de sang ? Plus généralement, l'écologie serait-elle devenue le meilleur moyen de mouvoir les peuples et de museler les États ? Au profit de qui ? Grâce à quelles manipulations ? Grâce à quels réseaux ? Depuis plusieurs années déjà, l'écologie est suspecte, ou, si l'on préfère, orientée. Ses organisations s'occupaient plus volontiers d'entraver le développement de l'indépendance française que de dénoncer la masse, pourtant gigantesque, des désastres écologiques à l'Est. De même on a vu, lors de la Conférence de Rio en 1992, le tiers-monde, poussé par l'URSS, tenter d'influer sur la politique énergétique des pays du Nord, en particulier sur celle des États-Unis. L'invention des pluies acides, l'exploitation médiatique d'un concept insuffisamment étudié, celui d'effet de serre, eurent pour but évident de donner mauvaise conscience aux pays développés et de freiner leur avance.
En dehors de ces oppositions Sud-Nord et Est-Ouest, l'ensemble des organisations écologistes, des conférences internationales qu'elles suscitent et des dispositions qu'elles prennent tendent vers un contrôle mondial du monde qui souhaite limiter, puis annihiler, l'indépendance des États. C'est vrai, pour le meilleur et pour le pire, pour la pêche à la baleine, pour le retraitement des déchets nucléaires ou pour l'exploitation du continent austral.
Mais la boîte à tam-tam qui ameute l'opinion publique passe, dans l'ensemble, dans les mains des pays du Nord, avec les services de l'Est, les gauchos-écolos des pays riches, et les médias dominants, manipulés par tous les puissants. Ainsi, la «catastrophe» de l'Exxon Valley, très limitée, eut-elle un retentissement mondial hors de proportion avec son Intensité, et les dégâts furent-Ils promptement Indemnisés: à comparer avec l'Interminable misère de l'Amoco Cadiz sur les côtes bretonnes.
On notera enfin que l'écologie sert parfois aux grandes entreprises pollueuses : on ne sait toujours pas (cf Haroun Tazieff) si les gaz CFC utilisés comme propulseurs d'aérosols font vraiment des trous dans la couche d'ozone stratosphérique. Mais, en les interdisant sous la pression des écolos, la Conférence de Montréal a fait les affaires de quelques grosses firmes qui avaient mis au point des substituts à ces CFC. Les entreprises technologiquement moins avancées, elles, ont vendu des aérosols propulsés tout bonnement par du butane : et voilà comment un Denis Bénoliel s'est fait griller en passant son appartement à l'insecticide.
L'écologie mène à tout, même au crime.
Après six mois d'un débat fort médiatisé, ponctué de campagnes de désinformation et d'actes terroristes, l'affaire Greenpeace/Shell touche à sa fin. Le contentieux portait sur le sort d'une plate-forme pétrolière, le Brent-Spar, située dans la mer du Nord à 240 km au nord-est de l'Ecosse. La Shell désirait saborder la plate-forme dans une fosse marine de 2 000 mètres de profondeur, avec l'appui du gouvernement britannique et en toute conformité à la convention internationale sur la mer du Nord. Mais les activistes écologistes de Greenpeace, partisans d'un démantèlement à terre, ont, en appelant les « citoyens responsables » au boycot, remporté une victoire : celle d'un lobby contre l'intérêt collectif.
Cette démonstration de force pose un certain nombre de questions sur la puissance de l' « internationale verte ».
✑ Comment une multinationale peut-elle mettre en échec une autre multinationale soutenue par des dirigeants politiques ?
Le succès de Greenpeace face à la Shell et au gouvernement anglais s'explique par la redoutable campagne de médiatisation lancée par Greenpeace et alimentée par la presse allemande. Dès le lancement de l'opération, les réactions ne se font pas attendre : l'idée du boycot est reprise par tous, des municipalités qui refusent de faire le plein de leur parc automobile chez Shell jusqu'à l'Église catholique néerlandaise qui affirme que le projet de coulage du Brent-Spar est contre son éthique.
C'est l'escalade : sous la pression, Helmut Kohl demande à John Major d'annuler son autorisation. Refus indigné du Premier ministre britannique.
Les écologistes fanatiques répliquent par des méthodes criminelles: tirs à balles réelles le 14 juin, incendies criminels le 16 et lettres piégées le 19. Les polices néerlandaise et allemande doivent organiser des rondes de surveillance autour des stations-service, mais ne parviennent pas pour autant à atténuer le sentiment d'insécurité des employés de Shell. Dans la crainte de mouvements sociaux de son personnel, qui réclame déjà des primes, la filiale allemande se désolidarise de sa consœur britannique.
Au même moment Greenpeace lance une nouvelle opération médiatique en déposant quatre activistes sur la plate-forme. Vite parvenus au cœur du bâtiment, il est impossible de les déloger. Shell répond donc à cette action illégale en arrosant, sous l'œil des caméras, les Zodiac de Greenpeace avec des canons à eau. Ce sont les images, largement diffusées, d'une poignée de militants buvant la tasse qui convaincront l'opinion publique du tort de la compagnie pétrolière, les écologistes se servant, comme dix ans auparavant lors du scandale, du Rainbow Warrior, de leur statut de martyrs pour démontrer le bien-fondé de leurs revendications. John Major enregistre, fin juin, la marche arrière.
✑ Des deux opérations proposées. le sabordage et le démantèlement, laquelle était véritablement la plus dangereuse ?
Le démantèlement à terre demandé par Greenpeace entraînera, lors du retournement et du remorquage de la plate-forme, la fuite de matériaux (sable, zinc, cadmium, pétrole... ) dans des zones peu profondes ou la faune marine est importante. Le sabordage, lui, n'aurait laissé filtrer quelque chose qu'au bout de plusieurs siècles, à cause de la solidité de l'ensemble et de la pression de l'eau, et ce dans un milieu recelant très peu de vie. La plateforme, vidée dès 1991, ne contient par ailleurs que de faibles doses de déchets huileux et de matériaux toxiques. Rien de particulièrement inquiétant au regard des étonnantes capacités de recyclage du milieu subaquatique. Quand à la prétendue radio-activité, son taux est, sous l'eau, à peine plus dangereux que celui, sur terre, des montres à aiguilles phosphorescentes.
John Major, appuyé par de nombreux scientifiques indépendants, n'a eu aucun mal à contrecarrer les arguments de Greenpeace. Il ne fait donc aucun doute que, tant sur le plan écologique que sur le plan humain, le coulage en eau profonde dénoncé par Greenpeace était la meilleure solution.
✑ Quels sont les fonds de Greenpeace ? D'où viennent-ils ?
Il est difficile d'évaluer les fonds de Greenpeace à l'échelle mondiale mais, officiellement, son budget annuel avoisinerait les 250 millions de francs, financés en grande partie par la branche allemande, la plus riche ; dont les revenus annuels dépassent les 200 millions de francs.
D'après Greenpeace, les fonds proviendraient surtout de dons. Mais les associations satellites bénéficient de nombreuses subventions, Et le « chantage aux pollueurs » est une pratique courante chez de nombreuses organisations écologistes
Jusqu'à la chute de l'empire de l'est, on peut aussi penser que Greenpeace, profitait d'une aide des Soviétiques, ce qui expliquerait son étonnant silence lors de l'inspection des centrales nucléaires d'URSS, peu avant la catastrophe de Tchernobil.
✑ Quels ont été les enjeux financiers de l'affaire Brent-Spar ?
Sous l'influence du boycot, appuyé par des opérations de sensibilisation devant les stations-service, le chiffre d'affaires des 1700 stations Shell implantées en Allemagne chute de 15 à 20 %, ce qui représente une perte quotidienne proche de 35 millions de francs.
De plus, le prix du démantèlement à terre est de 460 millions de francs, alors que le sabordage aurait coûté seulement 120 millions. Ce sont les contribuables anglais qui auront le plus à souffrir du chantage des fanatiques allemands, 60 % du prix du démantèlement des plates-formes étant financés par une taxe spéciale.
✑ Quel a été l'enjeu politique des écologistes dans cette affaire ?
Forte de ce succès, Grenpeace a pu, une fois de plus, prouver sa popularité et démontrer aux multinationales que son appui était indispensable à toute intervention en rapport avec l'environnement, quel que soit l'argumentaire scientifique. L'organisation, qui perdit de nombreux militants et adhérents lors de la guerre du Golfe, et fut récemment contrainte à licencier 10 % de son personnel, retrouve du poil de la bête, et une force de lobbying extraordinaire,
Pour Greenpeace, cette opération à aussi été l'occasion de se donner un nouveau chef, l'Allemand Thilo Bode, qui succédera à l'Américain Steve d'Esposito, fort contesté, dès le mois de janvier prochain.
Comment est organisée la « pieuvre verte » ?
Historiquement, Greenpeace est née en 1971, à la fin des années hippies. Huit ans plus tard, les différentes antennes s'unissent pour former Greenpeace International. Le conseil, principal organe décisionnaire de l'organisation, est constitué d'un noyau dur de militants convaincus (souvent soupçonnés de sympathies trotskistes, voir de collaboration avec la Stasi), Cette cellule choisit les cibles, organise les opérations commandos et assure la résonance médiatique. C'est aussi elle qui vote le budget annuel de l'organisation. Elle dispose d'un gigantesque réseau de bureaux nationaux et régionaux, avec plus de 1 300 permanents et de nombreux chargés de missions. Greenpeace est présente dans une trentaine de pays, surtout au nord. Son influence sur les partis écologistes conventionnels n'est plus à démontrer (voir la levée de boucliers verte en Allemagne). Enfin, sa puissance est due en grande partie à son implantation locale sous forme associative qui lui permet de réagir très rapidement sur le terrain, comme elle l'a fait tout au long de l'affaire du Brent-Spar.
En une trentaine d'années, elle aura su acquérir, grâce à sa stratégie médiatique, un véritable droit de veto sur les décisions touchant à l'environnement.
✑ Le boycot est-il le nouveau moyen de pression des écologistes ?
Oui. L'exemple de Shell a refait du boycot ; pourtant malhonnête, une des armes de dissuasion des lobbies en place. Ainsi, la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique a déjà donné jour à plusieurs boycots, pour l'instant isolés. En Allemagne, une grande chaîne de restauration affirme qu'elle se passera désormais des produits français, alors que les facteurs australiens refusaient de passer le courrier de nos diplomates, oubliant ainsi leur devoir de fonctionnaires. En Australie encore, un groupe de rock, renommé, les «Midnight Oïl», refusait tout nouveau concert dans l'Hexagone. Cela ne vous rappelle rien ?
Philippe BLANC. National Hebdo du 13 au 19 juillet 1995
écologie et environnement - Page 192
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L'écologie politique en question (arch 1995)
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Et revoilà la “taxe carbone” !
Le nouveau ministre de l’Écologie Philippe Martin a annoncé que le Premier ministre avait « acté » la création d’une « contribution climat énergie », une vieille revendication écologiste plus connue sous le nom de « taxe carbone ».
« Sur la fiscalité écologique, je suis venu vous confirmer la décision actée par le Premier ministre de créer une contribution climat énergie », a -t-il lancé devant les responsables d’EELV, qui l’avaient invité à Marseille. Le ministre n’a pas donné d’autre détail sur la mesure, déclarant un peu plus tard devant la presse qu’il y aurait « débat sur le montant et le rythme » de cette contribution.
La contribution climat-énergie, qui fait l’objet d’une proposition de loi récente des écologistes à l’Assemblée nationale, vise à encourager particuliers et entreprises à des comportements plus « verts » en taxant les consommations d’énergies polluantes.
Mise en sourdine lors des tables rondes du Grenelle fin 2007, l’idée a connu sa traversée du désert, avant de refaire surface en 2009, année où une commissions d’experts présidée par l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, s’était penchée sur le sujet. Un projet porté par le gouvernement Fillon, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2010 avait par ailleurs été annulé in extremis par le Conseil constitutionnel. Il prévoyait une taxe appliquée uniquement aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon).
Source : leparisien.fr
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La déforestation
On parle beaucoup de l'impact de la déforestation sur la relation effet de serre-climat ; en fait, l'Amazonie, forêt mature, absorbe autant de gaz carbonique qu'elle en rejette, tandis que les forêts jeunes, en pleine croissance, constituent des puits de C02. Le bilan d'émission ou d'absorption des gaz à effet de serre par «les forêts» est donc difficile à établir. En revanche, la déforestation constitue un danger pour d'autres raisons : érosion des sols, perte d'humidité, disparition des espèces.
Selon la FAO, 17 millions d'hectares de forêts sont détruits chaque année : défrichements par les paysans, pour la combustion ou pour le commerce du bois, incendies naturels ou criminels. La moitié de la forêt tropicale a déjà été détruite par l'homme, et si la cadence actuelle est maintenue, seulement 20% devraient subsister au XXI siècle.La déforestation affecte surtout les peuples qui vivent dans la forêt, les plantes et les animaux, et lorsque l'on détruit la forêt, on détruit tout un système écologique. Au cours des 200 000 dernières années, le taux naturel d'extinction était d'environ une espèce tous les deux ans, il serait aujourd'hui proche de 1500.
La déforestation doit être ralentie, mais pas forcément au nom du climat. Quoi qu'il en soit, A. Sydney, ancien président du Brésil a déclaré, à propos de la protection de l'Amazonie : « Nous ne tolérons pas que la communauté internationale nous dicte ce qu'il faut faire ou ne pas faire en Amazonie ... je préférerais encore qu'elle soit un désert, pourvu que ce soit un désert brésilien. »
National Hebdo du 4 au 10 décembre 1997 -
Iran/Inde: coopération dans les secteurs hydrique et alimentaire (arch 2011)
L’eau est un bien précieux et, dans un futur proche, elle pourra constituer un “casus belli” quand il s’agira, une fois de plus, d’exporter la “démocratie” dans l’une ou l’autre région du monde
Le ministre indien des ressources hydriques, Pawan Kumar Bansal, s’est rendu récemment à Téhéran pour y représenter l’Inde au XXIème Congrès sur la sécurité alimentaire et hydrique: ce sont là des sujets du plus haut intérêt pour ces deux grands pays de la masse continentale eurasienne. Bansal a surtout mis l’accent sur “l’importance de détenir une sécurité alimentaire sur la scène mondiale actuelle”, ce qui a pour corollaire la disponibilité en eau pour la population et les cultures; l’eau, véritable or bleu, est essentielle pour toute autosuffisance en ces secteurs d’activité humaine.
Le ministre indien, après avoir souligné les affinités qui existent entre l’Inde et l’Iran, a également rappelé qu’il manquait une stratégie commune en ce domaine hydrique/alimentaire. “L’Inde investit beaucoup en ce moment dans le secteur hydrique, avec sa population de plus de 1,7 milliard d’habitants; les recherches pour trouver de nouvelles sources d’eau s’effectuent de concert avec la construction d’implantations spécifiques, destinées à la distribution et l’épuration”. Bansal a ensuite ajouté: “Le gouvernement de la Nouvelle Delhi caresse le projet d’augmenter de 20% l’efficacité des systèmes d’irrigation en l’espace de cinq années, projet qui va de paire avec un renforcement des capacités technologiques de la productivité agricole”. “Toutes les activités concernant l’eau et son utilisation”, a poursuivi le ministre indien, “devront être abordées avec l’implication totale et complète de la population et des diverses entités collectives locales, de manière à responsabiliser également les utilisateurs quant à l’usage correct de cette précieuse ressource”.
L’eau représente de fait un bien de plus en plus important sur le plan stratégique, au vu de ce qui se passe dans le monde actuel où la consommation par tête d’habitant a doublé depuis le début du 20ème siècle, avec un maximum de quelque 1700 m3 par habitant aux Etats-Unis.
Dans le monde, il y a environ 1400 millions de km3 d’eau, dont 96% se trouvent dans les océans; seule une petite partie est constituée d’eau douce, dont 1,74% est immobilisée dans les glaces et 1,7% dans les nappes phréatiques souterraines; par conséquent, moins d’1% de l’eau douce se trouve dans les fleuves et les lacs de surface. En 2000, l’ONU avait fixé huit objectifs de développement mondial; parmi ceux-ci, il y avait la volonté de réduire, dans la mesure du possible, la part de la population mondiale sans accès à l’eau potable.
Derrière ces aspects purement humains de l’utilisation de l’or bleu, il y a les intérêts de ceux qui veulent contrôler cette richesse et s’en accaparer comme c’est déjà le cas pour le pétrole.
Carlos Pareyra Mele, analyste argentin et expert ès géopolitique de l’Amérique latine, soutient la thèse que depuis le milieu des années 80 du 20ème siècle, l’eau est devenue un objectif considéré comme stratégique par les gouvernements américains qui la camouflent généralement derrière un discours sur la “biodiversité”. En 2004, toujours selon cet expert argentin, le journal “The Guardian” a rendu public un rapport secret d’un conseiller du Pentagone, A. Marshall, dans lequel ce dernier avertissait les autorités américaines que, vu le réchauffement climatique, l’eau deviendra bien vite une matière première précieuse, dont il faudra nécessairement s’assurer le contrôle, du moins de ses sources les plus importantes.
Or c’est justement le continent sud-américain qui recèle les plus grands bassins d’eau douce du monde, avec 25% du total de la planète entière. Cette masse hydrique pourrait fort bien attirer l’attention de la superpuissance américaine qui chercherait alors à contrôler, pour son compte propre, cette énorme masse d’eau douce disponible, soit par le biais de ses seules multinationales soit en organisant la déstabilisation politique des Etats latino-américains. Ce qui ne serait pas nouveau même si aujourd’hui de telles manigances semblent moins probables qu’aux temps jadis. L’Amérique du Sud cherche depuis deux bonnes décennies à sortir le plus rapidement possible de son statut d’“arrière-cours” des Etats-Unis; ceux-ci s’étaient substitués à l’Angleterre et avaient pillé à grande échelle les immenses richesses naturelles de ce continent. Cependant, les Sud-Américains ne doivent pas baisser la garde, comme d’ailleurs personne sur cette planète ne doit la baisser, parce que ce qui est en jeu, ce sont les matières premières et les richesses naturelles. Soyons-en sûrs, elles attireront l’attention de Washington et de ses alliés. Face à leurs manoeuvres, il s’agira de ne pas être désarmé.
Federico DAL CORTIVO.
(article paru dans “Rinascita”, Rome, 28 octobre 2011 – http://rinascita.eu ). -
Alerte dans nos assiettes
Plus de quatre-vingts substances chimiques, dont certaines susceptibles d’être cancérigènes, sont ingérées en une seule journée par un enfant de 10 ans à travers ses repas composés suivant les recommandations du ministère de la santé, selon une étude du mouvement Générations futures – qui milite notamment pour une agriculture sans pesticides et sans OGM – et du réseau Health and Environnement Alliance, en partenariat avec WWF-France et le Réseau environnement santé. (Lire l’article du Monde, en édition abonnés, « Des résidus chimiques dans l’assiette des enfants »).
Les associations, qui lancent une campagne de sensibilisation intitulée « Cancer et environnement », ont acheté dans des supermarchés de l’Oise et de Paris entre juillet et septembre les denrées alimentaires généralement consommées en quatre repas et un encas en une journée par un enfant d’une dizaine d’années. Ces repas-types, incluant les recommandations officielles – telles que cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d’eau par jour – ainsi que des friandises, ont été examinés par plusieurs laboratoires indépendants en France et en Belgique pour y détecter la présence de substances chimiques, pesticides, métaux lourds et autres polluants.
Le bilan de l’assiette, selon cette étude publiée mercredi, est accablant : cent vingt-huit résidus, quatre-vingt-une substances chimiques, dont quarante-deux sont classées cancérigènes possibles ou probables et cinq substances classées cancérigènes certaines ainsi que trente-sept substances susceptibles d’agir comme perturbateurs endocriniens (PE). « Même si, dans la quasi-totalité des cas, les limites légales pour chaque substance chimique prise individuellement ne sont pas dépassées, on voit bien dans notre enquête que la réalité de l’exposition des consommateurs aux contaminants possiblement cancérigènes et/ou PE est préoccupante », note l’association.
LE SAUMON, LE PLUS RICHE EN PESTICIDES
Pour le petit-déjeuner, le beurre et le thé au lait contiennent à eux seuls plus d’une dizaine de résidus cancérigènes possibles et trois avérés comme des cancérigènes certains ainsi que près d’une vingtaine de résidus susceptibles de perturber le système hormonal.
La pomme, importée du Brésil, prévue comme encas, présente des traces de six substances chimiques, dont un fongicide pourtant interdit en France. Même chose pour les haricots verts du Kenya, inclus dans le déjeuner, sur lesquels l’étude a détecté des traces d’un insecticide puissant également interdit dans l’Union européenne.
Le steak haché, le thon en boîte, et même la baguette de pain et le chewing-gum, étaient truffés de pesticides et autres substances chimiques. Dans l’eau du robinet les analyses ont révélé la présence de nitrates et chloroforme. Mais c’est le steak de saumon prévu pour le dîner qui s’est révélé le plus « riche » avec trente-quatre résidus chimiques détectés. Même l’examen de l’assiette en plastique utilisée pour réchauffer le repas au micro-onde n’en était pas exempte.
« COCKTAILS CONTAMINANTS »
Le risque final pour le consommateur de ce « cocktails de contaminants » « est probablement sous-estimé », selon l’étude. Le problème serait-il résolu par un lavage voire un épluchage systématique des fruits et légumes avant consommation ? « Certaines études montrent que ces précautions ne sont pas suffisantes voire qu’elles sont inutiles », a souligné Générations futures.
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Les économistes et l’illusion d’un boom pétrolier
Le mythe du boom pétrolier a la vie dure. Depuis le début de 2012, les économistes et les analystes financiers occupent l’espace média avec un discours triomphant : grâce à l’exploitation des schistes, nous allons nager dans le pétrole et les prix vont bientôt s’effondrer. La plus récente déclaration du genre : celle du président de Gulf Oil, Joe Petrowski, qui déclarait mardi avec une belle assurance que le baril de pétrole se négocierait à 50 $ le baril d’ici la fin de 2013.
Une certitude d’autant plus étonnante que Gulf ne produit plus elle-même de pétrole – elle se contente maintenant de distribuer des produits pétroliers. Et Joe Petrowski ne peut pas ignorer que la production de sa société mère, Chevron, a atteint son sommet en 2000 et qu’elle a décliné de 7 % depuis, malgré un léger sursaut en 2010. Il sait très bien aussi que le prix du pétrole a augmenté – et non pas diminué – de 20 % depuis trois mois.
Mettons les chiffres au clair : la production mondiale de pétrole est remarquablement stable depuis 2005, à environ 75 millions de barils par jour, alors qu’elle augmentait de 2 % par année auparavant.
Depuis 2007, la production américaine, il est vrai, est passée de 5 à 7,5 millions de barils par jour (dont deux millions de barils de pétrole de schiste). Mais cette production dépassait déjà les 9,4 millions de barils en 1970 et quant aux besoins quotidiens des États-Unis, ils sont actuellement de l’ordre de 19 millions de barils. La « révolution » est donc bien limitée et l’indépendance énergétique des Américains reste une vue de l’esprit.
Quand l’économie ignore la géologie
Bien que les données brutes soient implacables, les économistes et les analystes financiers continuent à nous prédire des océans de pétrole, n’hésitant pas à citer les mises en garde des géologues pétroliers à l’appui de leurs belles projections. Le dernier épisode de ce petit jeu remonte à la parution, le 9 juillet, d’un article intitulé « Peak Oil and Energy Independance : Myth and Reality » dans EOS, le bulletin de l’Union géophysique américaine.
Dans leur conclusion, les auteurs écrivent notamment : « Alors, l’idée d’un pic pétrolier est-elle un mythe? Si les lecteurs s’attendent à une chute abrupte de la production pétrolière, oui, elle l’est. » La presse économique s’est emparée de cet extrait pour claironner partout que le pic pétrolier n’était qu’un mythe, dans une unanimité dont s’inquiétait cette semaine le Journal britannique The Guardian.
Fin de l’histoire? Pas du tout, car les auteurs de l’étude, plus nuancés, ajoutent que : « Dans la mesure où la production de pétrole conventionnel a atteint un plateau et où de coûteuses sources non conventionnelles demeurent le seul moyen d’augmenter la production à court terme, il est clair que nos sociétés font face à un dilemme. Le prix restera-t-il assez élevé pour développer les sources non conventionnelles et, du coup, limiter la croissance économique? Même si c’est le cas, le rythme de production du pétrole non conventionnel pourra-t-il un jour suffire à matérialiser le concept d’une révolution énergique, sans parler d’une quelconque indépendance pétrolière? »
Les mises en garde des géologues
En fait, l’article de trois pages multiplie les mises en garde. Il rappelle que la production pétrolière reste plafonnée et que la croissance du pétrole de schiste américain ne fait que compenser le déclin rapide (de 5 % par année environ) des puits conventionnels ailleurs dans le monde. Il souligne aussi que l’exploitation de ce pétrole n’est rentable qu’en raison des prix élevés et que malgré l’explosion du prix du pétrole depuis 15 ans, l’offre ne parvient pas à suivre la demande.
De plus, l’exploitation du pétrole non conventionnel exige énormément de travail et d’argent. « Dans le secteur de Bakken dans le Dakota du Nord, écrivent les auteurs, il faut forer 100 nouveaux puits par mois seulement pour maintenir la production au niveau actuel. En mars 2013, 5 047 puits produisaient 705 000 barils par jour à Bakken, soit une production moyenne par puits de 140 barils par jour. Ces chiffres sont insignifiants quand on les rapproche de ceux des puits conventionnels, qui produisent habituellement au rythme de milliers de barils par jour. De plus, il s’agit d’un pétrole coûteux, dont on estime le seuil de rentabilité commerciale entre 80 et 90 $ par baril. »
Débordant du cadre strict de la géologie, l’article souligne qu’à partir de 110 $ le baril, le prix du pétrole semble provoquer une forte baisse de la demande. Il est donc possible que la production chute un jour non pas en raison de l’épuisement des réserves, mais faute d’acheteurs solvables – un facteur dont les économistes ne tiennent jamais compte. Dans l’état actuel des choses, le plafonnement de la production mondiale entrave également le retour de la croissance économique.
La société industrielle marche sur la corde raide. D’une part, il faut maintenant garantir des prix de 80 à 90 $ le baril pour que la production de pétrole soit rentable, un prix plancher qui augmentera au fur et à mesure que s’épuiseront les ressources les plus faciles d’accès. Mais d’autre part, la demande plonge sérieusement à partir de 110 $ le baril et en 2008, le pétrole à 150 $ a littéralement démoli l’économie mondiale. Diminuez les prix un peu et la production s’effondrera; augmentez-les un peu et c’est l’économie qui s’effondrera. Mais pour les économistes, tout va pour le mieux.
http://fortune.fdesouche.com/316967-les-economistes-et-lillusion-dun-boom-petrolier#more-316967
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La passoire infernale de Fukushima
Par François Leclerc
La saga de l’eau contaminée se poursuit en s’amplifiant à Fukushima. Longtemps niés, les rejets dans l’Océan Pacifique ne peuvent plus l’être et ont été finalement reconnus le 22 juillet dernier par l’opérateur de la centrale. Ils ne sont devenus un problème « urgent » pour Shinzo Abe, le premier ministre, qu’au lendemain des élections sénatoriales qui ont vu la victoire de sa formation, le parti Libéral-Démocrate.
Les sous-sols et galeries souterraines inaccessibles des trois réacteurs en permanence aspergés pour être refroidis regorgent d’une eau hautement radioactive qui se déverse en continu dans la mer, probablement depuis longtemps. Cela arrangeait Tepco, l’opérateur de la centrale, qui préférait l’ignorer, déjà littéralement débordé par les quantités d’eau contaminée à stocker. Mais l’eau de refroidissement contaminée se mélange en effet à de l’eau provenant de la nappe phréatique, à son tour atteinte, accroissant son volume global estimé à 700 mètres cubes quotidiens. Au final, entre 20 et 40 mille milliards de becquerels ont selon Tepco fuit de mai 2011 (deux mois après la catastrophe) à juillet 2013, émanations d’un cocktail infernal de tritium, cesium et strontium.
Aujourd’hui, sur injonction de l’autorité nucléaire japonaise (NRA), Tepco a commencé à pomper l’eau et prévoit de mettre en place dans les jours à venir une capacité quotidienne de pompage de 100 mètres cubes. Le ministre de l’industrie (METI) estime toutefois que 300 mètres cube atteindraient la mer chaque jour. Cherchez l’erreur. Endémique, le phénomène passoire ne fait pas que se confirmer, il s’accentue.
Toutes les tentatives de créer un circuit fermé digne de ce nom de l’eau de refroidissement, en la décontaminant après son passage dans les réacteurs pour y être à nouveau injectée, ont jusqu’à maintenant failli, les installations de décontamination successives incapables d’accomplir les performances pour lesquelles elles ont été conçues.
Une nouvelle station de décontamination présentée comme plus performante est toujours en attente de mise en service depuis septembre 2012, les retards s’accumulant. Le stockage de l’eau contaminée dans des réservoirs a pris des proportions démesurées, des fuites ont déjà été signalées dans trois des gigantesques cuves, qui ont du être vidées. L’avenir de ces installations provisoires (créées en 2011, les cuves sont prévues pour durer 5 ans) et par nature précaires n’est jamais évoqué. Mais une pollution majeure pourrait résulter d’un séisme aboutissant à la rupture de réservoirs alignés sur de vastes étendues. Les sous-sols représentaient donc ce point de vue une capacité de stockage inavouée mais bienvenue…
Au 7 mai dernier, il y avait 290.000 m3 d’eau contaminée dans 940 cuves et environ 94.500 m3 dans les sous-sols. Tepco a pour objectif de mettre en place une capacité de stockage de 700.000 m3, pour laquelle l’emplacement reste à trouver, mais c’est sans fin… Ce volume donne aussi un avant-goût de la masse d’acier et de béton auquel il faudra trouver une destination pour l’entreposer, si d’aventure le démantèlement devait être effectivement entrepris comme il est toujours prévu.
Afin de minorer l’importance de la contamination de la mer, il est fait état de l’existence de forts courants marins la diluant, mais en contre partie l’océan est contaminé sur des centaines de kilomètres. Les déversements de la centrale ne sont pas seuls en cause, la pluie lessivant les terrains contaminés, rejoignant la mer via les rivières. Comme sur terre, la contamination est en tache de léopard et des points chauds ont été découverts à l’embouchure des fleuves, ainsi que dans la baie de Tokyo. Les fonds à leur tour contaminés, la flore et la faune le sont également, pénétrant progressivement dans la chaîne alimentaire.
Toutes les tentatives de l’opérateur de contenir aux abords immédiats de la centrale ce désastre ont échoué. Une barrière souterraine entre les réacteurs et la mer est en train d’être construite, mais elle sera inévitablement contournée par l’eau contaminée et il est impossible – faute de pouvoir y accéder – de stopper les fuites à la source, c’est à dire en obturant les cuves des réacteurs percés ou en scellant l’accès aux galeries souterraines. Aux dernières nouvelles, il est question de geler le sol avec une technologie utilisée par les tunneliers, tout autour des 4 réacteurs sur un périmètre de 1,4 km et selon une profondeur de 30 mètres.
Présenté faussement comme étant en arrêt à froid, la centrale de Fukushima n’est toujours pas sous contrôle, comme revendiqué.
Son démantèlement reste aujourd’hui une pétition de principe, destiné à effacer les traces d’une catastrophe qui va en réalité être très longtemps indélébile. Le ministère de l’industrie a annoncé le 1er août dernier la création d’une structure intitulée « Organisation internationale et de recherche et de développement pour le démantèlement », dont l’intitulé est en soi tout un programme. La venue de renforts étrangers est recherchée devant l’immensité de la tâche et ses inconnues, tandis que les entreprises internationales brûlent d’accéder à ce chantier afin d’acquérir des savoir-faire en vue de se positionner sur un marché mondial du démantèlement qui s’annonce très juteux. Les coûts réels de l’électronucléaire n’ont pas fini de grimper.
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La production d’hydrogène abordable grâce à l’énergie solaire
Des chercheurs allemands et hollandais viennent de mettre au point une cellule solaire capable de produire de l’hydrogène et de l’oxygène par électrolyse de l’eau, ou hydrolyse. De quoi stocker l’énergie solaire et envisager un mode de production durable pour l’hydrogène, un potentiel carburant d’avenir.
Quand la lumière (flèche arc-en-ciel) atteint le système, un potentiel électrique est créé. La couche d’oxyde métallique (grad-doped BiVO4) capte une partie de la lumière et sert de photoanode. La couche est reliée à la cellule solaire (en noir) par l’intermédiaire d’un pont conducteur en graphite. La cellule reçoit également une partie de la lumière, augmentant le potentiel électrique. L’oxygène se forme alors au niveau de la photoanode, tandis que l’hydrogène est dégagé au niveau d’une spirale de platine plongée dans l’eau et qui fait office de cathode.Souvent évoqué comme le carburant du futur, l’hydrogène est un bon candidat pour alimenter les voitures dotées de piles à combustible. Mais il rencontre un plusieurs écueils : sa production avec les méthodes actuelles (comme l’électrolyse) reste chère, peu efficace, et impacte l’environnement.
Aussi, la possibilité de produire de l’hydrogène à partir d’eau et de lumière du soleil est suivie avec sérieux, et plusieurs recherches récentes en témoignent. En 2008, des chercheurs russes avaient proposé une méthode de photosynthèse artificielle dans ce but.
Une équipe suisse poursuit le même objectif, en tournant ses recherches vers l’eau et l’oxyde de fer, plus communément appelé rouille. L’an dernier, cette équipe courait toujours après un rendement de conversion de 10 % de l’énergie solaire en hydrogène.
Conversion bon marché de l’énergie solaire en hydrogène
Dans le même ordre d’esprit, des chercheurs de l’université de technologie de Delft (Pays-Bas) et du Helmholtz-Zentrum Berlin (HZB) ont couplé une cellule solaire simple et une photoanode en oxyde métallique, ont réussi à atteindre un taux de conversion de 5 % de l’énergie lumineuse en hydrogène.
Selon les scientifiques, leur dispositif est nettement moins coûteux que des cellules de haut rendement à triple jonction en silicium amorphe ou d’autres semi-conducteurs utilisés pour ce type de réaction. Leurs résultats sont exposés dans la revue Nature Communications.
Pour leur photoanode, le choix s’est porté sur le vanadate de bismuth (BiVO4), qui, à l’instar de la cellule solaire simple, a un coût modique : il est disponible en abondance, et est utilisé comme pigment jaune dans les peintures. Son usage permet en principe d’atteindre un taux de conversion de 9 % de l’énergie lumineuse en hydrogène dans le dispositif des chercheurs. Cet oxyde métallique a donc été déposé sur une surface de verre conducteur.
Puis l’on a recouvert le tout d’un catalyseur bon marché, le phosphate de cobalt, en contact avec l’eau, et qui aide à accélérer notablement la formation de dioxygène. Le tout repose sur la cellule solaire, et celle-ci n’est donc pas en contact avec l’eau.
Le plus grand défi, pour les chercheurs, résidait dans la séparation correcte des charges au sein de l’oxyde métallique. En d’autres termes, il s’agissait d’éviter leur recombinaison : si les charges se recombinent, elles ne sont plus disponibles pour la réaction d’électrolyse, le but premier du dispositif.
L’ajout d’atomes de tungstène au sein de la couche d’oxyde métallique remplit ce rôle. « L’important était de distribuer ces atomes de manière à générer un champ électrique dans la couche, qui aide à empêcher les recombinaisons », explique Roel van de Krol, qui a dirigé ces travaux.
En revanche, les chercheurs ne comprennent pas encore totalement pour quelle raison le vanadate de bismuth présente de meilleurs résultats que les autres oxydes métalliques. Cerise sur le gâteau, « plus de 80 % des photons incidents contribuent au courant, une valeur inattendue qui établit un nouveau record pour un oxyde métallique », poursuit Roel van de Krol.
Vers une production significative d’hydrogène directement sur les toits ?
Les scientifiques ont ainsi obtenu un moyen relativement simple et peu onéreux de convertir de l’énergie solaire en hydrogène grâce à un procédé de photosynthèse artificielle. Une fois l’hydrogène stocké, on peut s’en servir sous différentes formes : dans des piles à combustible ou encore sous forme de méthane, selon l’usage visé.
Reste la question de la montée en échelle, et les chercheurs vont y consacrer leurs prochains efforts. Avec le rendement actuel de 5 % dans la conversion de la lumière solaire en hydrogène, et en prenant une performance solaire de l’ordre de 600 W/m2 en Allemagne, un peu plus d’une trentaine de mètres carrés suffiraient pour dépasser la barre du kilowattheure stocké chaque heure sous forme d’hydrogène.
Futura Sciences http://fortune.fdesouche.com
[NB : L'article ci-dessous date de 2008]
L’hydrogène bientôt utilisé pour stocker l’énergie solaire
En s’inspirant de la photosynthèse, des chercheurs étudient le moyen de se servir de l’énergie solaire pour produire de l’hydrogène à partir de l’eau, lequel peut être stocké plus facilement que l’électricité avant d’être utilisé dans une pile à combustibles. Deux équipes viennent indépendamment de réaliser chacune une grande avancée.
Au Massachusetts Institute of Technology (MIT), Daniel Nocera et ses collègues s’obstinent à réussir une réaction chimique que les plantes vertes effectuent tant qu’il y a du soleil : la cassure de la molécule d’eau en ses deux constituants, l’hydrogène et l’oxygène.
Réalisée dans les feuilles grâce à la chlorophylle (ou à des pigments différents chez d’autres organismes photosynthétiques) et à l’énergie apportée par la lumière, elle constitue l’une des deux réactions de la photosynthèse, l’autre étant la transformation du gaz carbonique (CO2) en une molécule organique qui servira à fabriquer des sucres.
On sait depuis longtemps la réaliser en apportant de l’énergie sous forme électrique. C’est l’électrolyse. En plongeant deux électrodes dans l’eau et en appliquant une tension suffisante, on obtient un dégagement d’oxygène à l’anode et d’hydrogène à la cathode. Mais l’idée d’effectuer la réaction sans autre apport d’énergie que celle du soleil hante les laboratoires depuis longtemps.
L’hydrogène, que l’on commence à savoir enfermer dans des réservoirs, est bien plus commode à stocker que l’électricité. On peut ensuite récupérer l’énergie ainsi mise en réserve, par exemple dans une pile à combustibles où s’effectue la réaction inverse, produisant de l’eau et du courant électrique. L’hydrogène peut aussi être utilisée par d’autres moyens. L’énergie solaire pourrait alors être utilisée de manière plus souple qu’en produisant de l’électricité au gré de l’ensoleillement.
A la recherche du catalyseur
Mais il reste encore un long chemin à parcourir pour égaler l’efficacité des plantes vertes. L’électrolyse réclame énormément d’énergie alors que la photosynthèse se contente de peu. Si l’on parvient à trouver un moyen pour réaliser l’électrolyse avec une quantité d’électricité suffisamment faible, celle-ci pourrait être alors fournie par des cellules solaires. Les chercheurs sont persuadés que la solution se trouve dans le domaine de la chimie et en particulier des catalyseurs, ces molécules capables d’accélérer considérablement une réaction chimique sans être elles-mêmes altérées.
L’équipe de Daniel Nocera vient de présenter une remarquable avancée dans ce domaine en mettant au point un catalyseur à la fois efficace et bon marché. Alors que les recherches précédentes suivaient la piste d’un matériau à la structure maîtrisée, celui des chercheurs du MIT est amorphe et se forme de lui-même en s’accumulant spontanément autour de l’électrode (l’anode, en l’occurrence).
Cette dernière est constituée d’un oxyde d’étain et d’indium, plongée dans une solution contenant du phosphate de potassium et du cobalt. Sous l’action du champ électrique, ces éléments s’accumulent autour de l’anode où ils deviennent un catalyseur très efficace pour rompre la molécule d’eau et produire de l’oxygène gazeux, qui s’échappe, et des ions d’hydrogène, qui restent dans la solution.
« Nocera a probablement retiré du travail à beaucoup de chercheurs » plaisante Karsten Meyer, chimiste à l’université Friedrich Alexander (Allemagne), qui s’exprime dans la revue du MIT et n’hésite à qualifier cette réalisation de « plus grande découverte du siècle » dans le domaine de l’énergie solaire.
Une électrode en plastique
Côté cathode, en revanche, là où doit être produit l’hydrogène gazeux (et les ions en oxygène qui restent en solution), le catalyseur utilisé par l’équipe est le platine, un élément rare dont il est inutile de rappeler le coût.
Mais les laboratoires mondiaux ne chôment pas et, dans le même temps, à des milliers de kilomètres de là, une autre équipe, celle de Bjorn Wintehr-Jensen et ses collègues de l’université Monash, à Clayton (Australie), mettaient au point un catalyseur en plastique. Ces chercheurs ont en effet remplacé l’onéreux platine par un polymère, variante du polyéthylène, le poly(3,4-ethylenedioxythiophene), alias PEDOT, appliqué sur une membrane en Goretex.
Elle fonctionne au contact de l’air (l’électrolyte étant de l’autre côté) et offre une surface considérable. Il ne faut plus de platine mais tout de même une très faible quantité d’or, qui vient recouvrir les fibres de Goretex.
L’idée de l’électrolyse à faible consommation d’énergie avance donc à grand pas. La réalisation d’une production d’hydrogène à partir d’énergie solaire se rapproche assez nettement. Mais Daniel Nocera, et d’autres, ont toujours pour objectif d’imiter la photosynthèse et d’utiliser directement l’énergie des rayons solaires pour produire l’hydrogène. A regarder l’activisme des laboratoires du monde entier dans ce domaine, on peut conclure que cet objectif n’est ni utopique ni très éloigné…
Futura Sciences (Article de 2008)
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Éthanol : quand Lula rêve d'un « tsunami vert » (arch 2009)
LE BRÉSIL a l'ambition d'approvisionner les automobilistes avec de l'éthanol, un carburant miracle : « non polluant et bon marché ». Depuis trente ans, le plus grand pays d'Amérique du Sud envisage de devenir le principal exportateur. En 2007, il consacrait à la production de l'« or vert » 6 millions d'hectares pour les plantations de la canne à sucre, 5 hectares pour la betterave à sucre, 3 hectares pour le maïs et 2,5 hectares pour le blé. Cette filière a attiré les plus grands investisseurs. En 2005, le groupe français Tereos (ex-Béghin-Say) fut la première société étrangère à acheter pour 170 millions d'euros une distillerie de canne à sucre. Bill Gates a investi 84 millions de dollars dans Pacific Ethanol. Le Britannique Richard Branson, patron de Virgin, se consacre au développement de carburants alternatifs par le biais de la société Virgin Fuels. Mais ce commerce est devenu l'enfer de plus de 500 000 Brésiliens, transformés en esclaves d'un nouvel enjeu mondialiste sur fond de propagande écologiste contre le supposé « réchauffement climatique ».
L'ÉTHANOL EST PLUS DANGEREUX QUE L'ESSENCE
Il fait nuit et les plantations de canne à sucre brûlent autour d'Araçoiaba dans le Nordeste. Quand, à l'aube, les nids de braise sont encore rougeoyants, les ouvriers avancent avec leur machette. On dirait qu'une guerre a ravagé les plantations. Derrière le reflet des flammes, le ciel s'est empourpré et le vent rabat encore une épaisse fumée mêlée d'une odeur putride. Dans la région de Sao Paulo, le fumage des cultures engendre un désastre écologique. Chaque année, il est aussi la cause de 750 000 tonnes de particules provoquant une augmentation de 20 % à 50 % des cas d'asthme, Le constat de Mark Jacobson, spécialiste en chimie atmosphérique à l'université de Stanford en Californie, va dans ce sens. Ayant étudié la dégradation de la qualité de l'air au Brésil dans les années 1970, il conclut que l'E85 - carburant composé de 85 % d'éthanol et de 15 % d'essence sans plomb - présenterait pour la santé publique un risque égal, voire supérieur à celui de l'essence seule. Selon lui, l'éthanol détruit la couche d'ozone. Dans certaines régions des États-Unis, il est la cause d'une augmentation des cancers de 4 % à 9 %. La combustion de l'E85 rejette dans l'atmosphère des composés extrêmement toxiques comme l'aldéhyde formique et l'acétaldéhyde (La Science du 18/4/07).
L'université de Sao Paulo a observé que les coupeurs de canne à sucre travaillent en moyenne douze ans avant d'être remplacés ou renvoyés. Dans ces exploitations, on ne tolère ni les vieux, ni les malades. Jusqu'à la tombée du soleil, chaque homme doit couper 3,5 tonnes de canne à sucre qui produiront 300 litres d'essence biologique. Pour cela, l'ouvrier entre dans les cendres muni de sa facao, réalisant chaque jour plus de 3 000 coupes. De telles descriptions renvoient à l'univers, qu'on croyait disparu, de la révolution industrielle anglaise. Dans They Were White and They Were Slaves (Ils étaient blancs et ils étaient esclaves), Michael A. Hoffman mentionne que les entreprises employaient alors des ramoneurs de six ans. Dans une chaleur insoutenable, ils grimpaient avec agilité à l'intérieur d'immenses cheminées. Par souci de production, les fourneaux n'étaient jamais éteints. Sur les tombes, les épitaphes portaient le témoignage de nombreux accidents. Aujourd'hui, Silva, le premier président de gauche brésilien dont l'élection avait enthousiasmé tous les "humanistes", la fin justifie des moyens semblables : « Jusqu'en 2030, nous serons les plus importants fournisseurs de carburant au monde. »
LES REVERS D'UN SUCCÈS MONDIAL
L'éthanol promet d'importantes retombées financières, En 2008, le Brésil a produit 26 milliards de litres grâce à la canne à sucre. Dans les années à venir, cette production devrait doubler pour atteindre 53 milliards de litres. Les clients ne manquent pas. Plus de trente pays mélangent l'éthanol à l'essence. D'ici à 2012, les Etats-Unis veulent couvrir 15 % de leur besoin en carburant avec de l'essence biologique contre 10 % pour l'Union européenne. L'été dernier, la Suède a signé un accord avec des sociétés brésiliennes pour la livraison de 115 millions de litres d'éthanol. Sous prétexte d'améliorer la condition des ouvriers de canne à sucre, Stockholm paye 5 à 10 % au-dessus du prix facturé.
Lula a des ambitions planétaires. Par souci d'optimisation, il rêve d'étirer cette ceinture verte sur toute la périphérie de l'équateur, relayant ainsi les pays du tiers-monde ensoleillés et particulièrement rentables. Car, dans le Nordeste, la saison de la canne à sucre ne dure que de cinq à sept mois. Les nations concernées travailleraient avec le Brésil et constitueraient une OPEC du carburant écologique. Elles approvisionneraient les pays riches pour profiter à leur tour d'une bonne croissance économique. D'après les projections des experts de Lula, si tous les véhicules roulaient à l'éthanol, le Brésil pourrait couvrir un quart des besoins mondiaux. Aussi le président ne recule-t-il devant aucun mensonge : « L'argent de l'éthanol permettra d'aider les pauvres » ou « Le monde doit être plus propre et doit créer de nouveaux emplois ». Seul hic, la monoculture de l'éthanol concurrence dangereusement l'agriculture plus traditionnelle destinée à l'alimentation. Cela conduira inéluctablement à une explosion de la famine dans les pays les plus démunis comme Petrus Agricola l'a si souvent exposé ici.
Les « gros nez» des multinationales Cargill, Multis et Shell ou l"'humaniste-financier" George Soros n'en ont cure. Ils misent sur la réussite de leur projet. En arrière-plan, le terrain a été préparé à coup de désinformation écologiste: depuis 1992, 189 gouvernements ont ratifié le protocole de Kyoto, En mai 2008, Angela Merkel s'est rendue au Brésil et a convenu d'un partenariat avec ce pays pour équiper l'Allemagne de pompes à éthanol. Aux Pays-Bas, le ministre des Transports Camiel Eurlings a débloqué 1,8 million d'euros pour moderniser à cet effet les stations-service (Elsevier du 26/5/08), D'ici à 2030, le Japon a prévu d'équiper toutes ses voitures. Lula explique que les habitudes des pays occidentaux n'en seront pas changées. Comme pour les Volkswagen vendues au Brésil, les constructeurs automobiles devront simplement adapter les moteurs pour fonctionner avec de l'éthanol produit à 20 centimes le litre.
LE SANG DES HOMMES
Le prêtre écossais Tiago dénonce toutes ces billevesées : « La promesse d'un carburant biologique est un mensonge. Celui qui achète de l'éthanol remplit son réservoir de sang. Ce carburant est produit par des esclaves. » Le Père connaît le côté sombre des songes de Lula. Il explique que le bas prix de l'éthanol provient de l'exploitation inhumaine des ouvriers des plantations. L'Amérique du sud se prépare à un « Tsunami vert ». Le Brésil devrait bientôt étendre à 10 millions d'hectares les exploitations de canne à sucre, Les terrains du sud, plats, sont plus rentables car plus accessibles aux technologies de production. Le Père Tiago roule en direction du nord sur la route nationale 101, « la route de la canne à sucre ». La Zona da Mata est une bande forestière de plus de 700 km au bord de l'Océan atlantique. Les barons de la canne à sucre n'hésitent pas à dévier le cours des rivières et des fleuves. Des villages sont rayés des cartes. Rien ne résiste aux bulldozers à l'exception de quelques rares clochers, chapelles et églises.
Le Père Tiago sait qu'il lui faut être prudent. Les Capangas, hommes de main des propriétaires ruraux, ont déjà tué des membres de la Commission pastorale. Munis de motos tout-terrain, de jeeps et bien sûr d'armes à feu, ils sillonnent les plantations. Officiellement engagés pour la sécurité, ils sont de véritables chiens de troupeau encadrant plus de 2 000 ouvriers. Il n'existe aucune règle. Les villages sont rongés par la famine et la prostitution. La nourriture se limite à de l'eau et à de la bouillie de maïs. Travaillant six jours par semaine, les coupeurs de canne sont des survivants et des martyrs de l'industrie moderne pour un salaire misérable - 400 réals soit 130 euros par mois. En dehors de la canne à sucre, il n'existe pas d'autre activité. Président du syndicat d'ouvriers agricoles STR à Aliança, une autre plantation dans le nord-est du pays, José Lourenço da Silva constate que depuis l'élection de Lula en 2002, la pauvreté a doublé dans sa région.
Loin de la vision tronquée de l'Occident, l'écologie montre de plus en plus sa raison d'être. Ayant pris les contours d'un mythe, elle est un instrument concrétisant les exigences des multinationales et d'une économie où l'homme perdra toute dignité. Quant à l'éthanol, il est devenu un complément de l' « or noir » : un plan judicieux permettant aux émirs, aux Rockefeller et à ses sbires de faire durer le pétrole. L'«or vert» connaîtra une envolée des cours quand une majorité de constructeurs automobiles, des gouvernements l'auront adopté et en seront peu à peu dépendants,
Laurent BLANCY, < Laurent-Blancy@neuf.fr >
Rivarol du 6 mars 2009 -
France : 93 % des cours d’eau sont empoisonnés par des pesticides
Durant ses travaux, le CGDD a recherché dans ses points de mesure 550 pesticides et parmi ces produits, 377 – soit 68 % – ont été décelés au moins une fois.
Pire, 19 % des points présentent plus de 20 pesticides différents (contre 15 % en 2010). Dans les départements d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe et La Réunion), cette statistique tombe à 5 %.Le rapport précise que les 15 substances pesticides les plus quantifiées dans les cours d’eau de France métropolitaine en 2011 sont en majorité des herbicides ou leurs dérivés.
Autre constat de cette étude : certains pesticides interdits aujourd’hui ont été détectés alors qu’ils ne sont plus utilisés. C’est le cas de l’atrazine et du métolachlore, interdits en 2003, ou du diuron (fin 2008). Une présence persistante qui s’explique par la lente dégradation de ces produits chimiques : employés durant de longues années, ils persistent dans l’environnement et sont toujours une source de pollution.
Source : France Info