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écologie et environnement - Page 191

  • Agroalimentaire : reportage effrayant sur les poissons d’élevage

    C’est l’un des symboles du bien-manger : recommandé par les médecins et les nutritionnistes, le poisson a gardé l’image d’un produit sain et naturel. En France, sa consommation a plus que doublé en cinquante ans et elle concerne particulièrement le poisson d’élevage.

    Sa chair renferme pourtant bien des secrets, parmi les plus toxiques de l’industrie agroalimentaire : utilisation de farines animales, usage massif d’antibiotiques et de pesticides, pollution au mercure et aux PCB, défauts de traçabilité, substitutions d’espèces… Un monde secret et opaque où l’intérêt de l’industrie passe parfois avant celui des consommateurs.

    http://www.youtube.com/watch?v=27HVmJ1huJM

  • De l’’écologie, royale par essence !

    Tout comme le génie français, l’’écologie prend sa source dans une “maison”. Elle n’’a pas toujours été nommée en tant que telle, mais ses racines embaumaient depuis longtemps l’’air que nous respirons : “oikos” – - maison –- et “logos” –- discours. Elle est le fruit d’un long dialogue, qui n’’exclut pas les lois pour que tout pousse, croisse, grandisse et nourrisse les hommes en en bon ordre : pas d’’angélisme !
    En 1414, le Grand Traité des Pêches citait une “lettre patente” de Louis le Jeune, relative au hareng salé, qui remontait à 1170. En août 1681, dans le souci de veiller à la pérennité de cette pêche, ô combien nourricière, une ordonnance de Louis XIV fixa les mailles des filets (rets) à un pouce carré, et imposa aux bateaux de pêche d’’avoir deux lumières... Sinon, gare ! Cinquante livres d’’amende !
    Notre histoire est riche d’’enseignements. Pourtant, nous lui tournons le dos. Ces lois, qui sont le fruit d’’un dialogue entre les “chefs de maison”, sont à l’’opposé des pratiques du temps présent, où l’’on a failli mettre l’’ortie à l’’index…
    À maints égards, la royauté apparaît comme le meilleur des régimes politiques. Sa capacité à sauvegarder les conditions de survie de l’’espèce humaine tient, notamment, à la “longueur de pensée” et au sentiment d’’appartenance qu’’elle encourage.
    Longueur de pensée
    Lors d’’une conférence internationale sur les dérèglements atmosphériques (en mars 1989 à Paris), après avoir dénoncé la tendance technocratique qui pousse aux décisions « de courte vue formulées par des hommes du court terme », Michel Serre déclarait :
    « Il existe une pollution matérielle, certes, technique et industrielle, qui met en danger le temps au sens climatique de la pluie et du vent, mais il en existe une deuxième, invisible, qui met en danger le temps qui passe et coule, pollution culturelle que nous avons fait subir aux pensées longues, ces gardiennes de la terre, des hommes et des choses elles-mêmes. Sans lutter contre la seconde, nous échouerons dans le combat contre la première ! »
    L’’absence de sens du long terme est évidemment surproducteur d’’aberrations de toutes sortes, politiques comme écologiques.
    Le sentiment d’’appartenance à l’’environnement détermine des attitudes respectueuses des éléments (terre, eau, air) et des autres espèces, ainsi que des pratiques économes des ressources naturelles. À l’’opposé, le sentiment d’’être au-dessus, à part, sans attache, absolument “libre”, tend à faire de l’’homme un maître totalitaire de la planète, un propriétaire abusif, inconséquent et dispendieux.
    Appliquons ces deux “critères - repères” –- longueur de pensée et sentiment d’’appartenance -– à quelques systèmes idéologiques, religieux, politiques, afin d’’évaluer leur compatibilité avec la préservation, non pas de la planète, qui n’’est pas en péril, mais des équilibres compliqués et fragiles qui permirent l’’apparition et la perpétuation des mammifères.
    L’’animisme intégré
    Les civilisations animistes cultivent des traditions garantes de stabilité dans le temps, et un fort sentiment d’’appartenance. En témoignent ces paroles d’’un chef indien : « Le lakota était empli d’’amour pour la nature... S’’asseoir ou s’’allonger à même le sol lui permettait de contempler avec une plus grande clarté les mystères de la vie, et de se sentir plus proche de toutes les forces vivantes qui l’’entouraient. »
    Il ne s’’agit pas de tomber dans le mythe du bon sauvage. Simplement, l’’animiste, ne s’’abstrayant pas de la biosphère, la ménage. Intégré à l’’immense ensemble qui le nourrit et le constitue, il prend soin de n’’en pas déranger l’’ordonnance et entretient avec lui des relations attentives, subtiles. Ne séparant guère création et créateur, matière et esprit, l’’animiste sacralise les œœuvres de la divinité, et vit dans le respect des esprits des arbres, des fontaines, des rochers, des monts, des vents. Sa finalité n’’est pas le progrès mais l’’harmonie. On comprend qu’’il soit en voie de disparition...
    La chrétienté réfrénée
    Le christianisme distingue l’’homme du reste de la création, d’’une façon que certains ont pu juger radicale, voire imbue d’’un sentiment d’’extrême supériorité... Une telle distinction peut induire une domination illimitée, démesurée, sur toute chose. Toutefois des reliquats d’’animisme dans les monothéismes, très visibles dans le catholicisme, modérèrent longtemps les abus humains. Et la soumission à un Dieu créateur de l’’univers freinait l’’ambition prométhéenne de transformer Sa Création à notre gré.
    La Révolution effrénée
    La Révolution jeta cette ultime limitation “obscurantiste” par-dessus les étoiles. Vive Prométhée ! Un certain respect pour un ordre divin a disparu au nom du dieu Progrès et, sans rire, dans le dessein d’’une régénération de l’’humanité elle-même.
    Dans les colonnes du Monde, André Fontaine a défini la Révolution française comme l’’issue d’’une logique de rupture de la Raison avec l’’expérience, du Progrès avec l’’ordre existant, du Bonheur terrestre avec le Paradis. L’’équation Raison-Progrès-Bonheur devait conduire à l’’émergence d’’une société parfaite en faisant table rase de l’’Ancien Régime.
    Hélas, la rigueur scientifique escomptée ne s’est pas appliquée à la régulation des délires industrialistes. Chercheurs, savants et ingénieurs ont cédé à la techno-frénésie sans se soucier des conséquences à moyen et long terme.
    Révolution et écologie incompatibles ?
    On nous serine assez que le monde actuel et ses progrès sont enfants de la Révolution française. Soit, mais alors il faut admettre que les pollutions gigantesques, la croissance des probabilités de catastrophes, l’’atteinte à l’’espérance de vie de la biosphère, sont aussi au nombre de ses descendants.
    Avec elle on quitte pensée longue et sentiment d’’appartenance, au profit d’’une logique de rupture, coûte que coûte, vis-à-vis du temps et de la nature. Avec pour conséquences la mode écervelée de la modernité, l’’obsession du changement pour le changement et le “bougisme”, qui sont contraires au développement durable.
    Capitalisme , communisme, mêmes dégâts !
    Tous les capitalistes n’’ont pas une courte vue, et toutes leurs réalisations ne sont pas de courte vie, mais l’’inclination avérée du système est la suivante : le plus de profits possibles, le plus vite possible.
    Le capitalisme n’’a cure des traditions et des cultures enracinées dans l’’histoire qu’’elles véhiculent ; la société de consommation qu’’il promeut les détruit plus sûrement qu’’une révolution culturelle à la Mao. Quant au sentiment d’’appartenance, la frénésie de l’’appropriation le remplace totalement. En principe “a-écologiste”, mais “anti” en pratique, le capitalisme ne s’’occupe de l’’avenir qu’’à la Bourse.
    Le communisme, lui, ne manque pas de longueur de pensée, mais il est si univoque et rigide qu’’il ne supporte pas la complexité de ce qui vit. Et son révolutionnarisme l’’entraîne à tout bouleverser “ « knout que knout »”. Son productivisme mégalomaniaque a engendré des records de pollution, de la Caspienne à Tchernobyl. En Chine, au Vietnam, au Cambodge surtout, la politique de la “désappartenance”, de l’’arrachage des racines culturelles jusque dans les têtes, a conduit aux pires massacres et à la destruction du patrimoine.
    La démocratie polluée
    En théorie, rien n’’empêche les dirigeants d’’une démocratie d’’entretenir des pensées longues et un vif sentiment d’’appartenance à la biosphère. Hélas, leur soumission aux jeux électoraux réduit leur horizon au prochain scrutin. De plus la précarité de leur position les rend, pour être élus et réélus, particulièrement dépendants des oligarchies financières, donc de capitalistes.
    Ce n’’est pas un hasard si les quelques démocraties tout de même un peu écologistes sont (Suisse exceptée) des démocraties couronnées.
    Un régime bio
    La monarchie dynastique est championne en développement durable. Son mode de transmission du pouvoir lui assure une maîtrise relative du temps. En tout cas, aucun régime n’’a, au cours de notre histoire, démontré un tel sens du long terme. Seule une patience, une persévérance et un soin d’’alchimiste pouvaient aboutir à ce grand chef d’œ’œuvre, la France. Quant au sentiment d’’appartenance, la royauté en est l’’expression politique par essence.
    Régime “analogique” plutôt qu’’idéologique, “biologique” d’avantage que logique, il reproduit au sommet de l’’État les grands moments communs à chaque existence, de la naissance à la mort, dépassée aussitôt par le cri magique : le roi est mort, vive le roi !
    Enraciné par sa lignée dans le passé et promis par elle au futur, évoluant donc, sans table rase, d’’avenir en avenir, le Souverain épouse et le temps, et le territoire.
    Aucun régime ne s’’inspire autant de faits de nature. Sa légitimité, il ne la tient pas de l’’isoloir, mais de l’’alcôve. Quel régime est plus incarné, plus sexué que le royal ? Il n’’en est pas de plus habile dans l’’art d’’entrelacer le spirituel et le charnel. D’’où son charme, d’’où sa poésie. La royauté est une artiste !
    Bernard L’hôte et Marc Van de Sande L’’Action Française 2000 du 1er au 14 février 2007

  • Allemagne – Verts, lobbies homosexuels et pédophilie : un passé trouble

    BERLIN (NOVOpress/Bulletin de réinformation) - Il y a quelques années, les accointances de la mouvance verte avec la pédophilie suscitaient des polémiques, en particulier on se souvient des confidences explicites de Daniel Cohn Bendit dans un livre curieusement disparu de la circulation.

    Les années 1970 et 80 révèlent d’autres apologies de la pédophilie de la part de mouvances politiquement bien en vue, tout particulièrement en Allemagne.

    Der Spiegel fait état du « passé inconfortable » et de la « période sombre » de ces mouvances. Par exemple, en 1981, le magazine gay Rosa Flieder a publié un entretien avec un chroniqueur d’un journal proche des Verts, qui revendiquait des actes homosexuels avec des jeunes garçons, considérant que « l’innocence enfantine est une invention de la bourgeoisie du début du capitalisme ».

    Une association, les “Avocat gays”, avait publié une brochure pour donner des conseils aux militants ayant des ennuis avec la justice… pour cause d’abus sexuels sur les enfants, évidemment !

    Ce passé là ne suscite pas actuellement de polémiques en France : pas d’amalgame, pourraient dire certains…

    http://fr.novopress.info/143726/allemagne-verts-lobbies-homosexuels-et-pedophilie-un-passe-trouble/#more-143726

  • Medvedev adresse une fin de non-recevoir à Jean-Marc Ayrault

    Belle claque diplomatique pour le Premier ministre français, qui aurait mieux fait de se taire. À son arrivée à Moscou pour la 18e session du séminaire intergouvernemental franco-russe, Jean-Marc Ayrault avait joué du menton :

    « Et c'est avec franchise que nous évoquons, ensemble et dans le respect mutuel, nos différences, comme c'est le cas sur la Syrie et sur la portée universelle des droits de l'homme »

    30 militants de Greenpeace, parmi lesquels le Français Francesco Pisanu, interpellés et placés en détention provisoire suite à une opération menée sur une plateforme Gazprom en Arctique, risquent jusqu'à 15 ans de prison.Jean-Marc Ayrault a demandé "un geste humanitaire" à l'égard du Français. Dmitri Medvedev a évoqué la dangerosité des sites pétroliers et gaziers (1), affirmant que «personne ne doit violer l'exploitation de ce type de site», et que la Russie «ne peut soutenir les activités qui portent atteinte à l'environnement». «Toute personne soucieuse de l'environnement doit le comprendre»...

    La claque.
    Michel Janva http://www.lesalonbeige.blogs.com/

    1) http://www.lefigaro.fr/politique/2013/11/02/01002-20131102ARTFIG00256-greenpeace-medvedev-refuse-le-geste-humanitaire-reclame-par-ayrault.php

  • Gaz de schiste, nucléaire… Des lobbys sous haute tension

    Débat sur le gaz de schiste, choix nucléaires… Depuis plus d’un an, industriels et associations environnementales s’affrontent pour tenter d’infléchir la politique du gouvernement. Coulisses d’une guerre sans merci. Avec ses stratèges, ses conseillers de l’ombre et ses victimes.

    L’ambiance est studieuse, en ce 14 septembre 2012, au Palais d’Iéna, qui accueille la première conférence environnementale voulue par François Hollande. A la table ronde sur la transition énergétique, Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, mène les débats, distribuant la parole – et les bons points – aux uns et aux autres. Assis à sa droite, Arnaud Montebourg baille aux corneilles, et finit par sortir un magazine. C’est un numéro de L’Usine nouvelle, barré de ce titre : “Gaz de schiste. C’est bon pour l’industrie” ! Le patron de Solvay, Jean-Pierre Clamadieu, seul industriel présent à la table, constituée de représentants d’ONG, ne peut réprimer un sourire.

    La jeune ministre, 39 ans, fraîchement nommée à la place de Nicole Bricq, ne trouve pas, elle, la scène si drôle. Elle a fait de l’interdiction du gaz de schiste son premier combat, persuadée que le président de la République la soutient. “S’il y avait encore des doutes sur le poids de l’environnement dans ce gouvernement, s’enthousiasme-t-elle au lendemain de la conférence, la page est tournée.” Peut-être aurait-elle dû se méfier. Dès le 17 septembre, le ministre du Redressement productif donne une interview tonitruante au Monde, pour défendre la recherche dans ce domaine. Un texte soigneusement relu par Matignon.

    Deux mois plus tard, c’est le président lui-même qui ouvre une brèche, en se déclarant favorable à “d’autres techniques” que la fracturation hydraulique pour exploiter les gaz de schiste. Pour les lobbys industriels, qui ont beaucoup oeuvré en coulisses, c’est une petite victoire.
    Le prélude à des mois de combats ininterrompus avec les ONG. Jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel, ce vendredi 11 octobre, de valider la loi de juillet 2011 qui interdit toute exploration et exploitation des hydrocarbures non conventionnels. De quoi réjouir, cette fois, le lobby écolo.

    La partie, en principe, devait se jouer à visage découvert. C’est la grande idée du débat sur la transition énergétique, promis par le chef de l’Etat pendant sa campagne. Ce Grenelle à la sauce hollandaise doit mettre tous les sujets sur la table : gaz de schiste, nucléaire, réchauffement climatique… “L’idée était que, pour une fois, les discussions ne se fassent pas dans les couloirs ou les cabinets, mais en toute transparence“, commente Batho.

    Voeu pieux. Avant même que le débat ne commence, les industriels ouvrent le feu : dans une lettre adressée au début d’octobre 2012 à la ministre, Jean-Pierre Clamadieu, président de la commission développement durable du Medef, se plaint que les entreprises ne puissent être représentées individuellement, ou même par branche, alors que la moindre ONG dispose de son rond de serviette à la table des discussions. “Pendant des mois, ils ont fait entendre cette petite musique auprès de Matignon et de l’Elysée“, confie aujourd’hui Delphine Batho.

    Delphine Batho avait fait de l’interdiction du gaz de schiste son premier combat

    L’équipe patronale est complétée par Robert Durdilly, président de l’Union française de l’électricité (UFE), un proche de Pierre Gattaz, futur patron des patrons, et Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Ils défendent une transition progressive et reprochent aux associations de vouloir jeter à la rivière, du jour au lendemain, les industries nucléaires et pétrolières. Mais le camp patronal peine à s’organiser, d’autant que les intérêts divergent entre ceux qui ont beaucoup à perdre (EDF, Areva…) et ceux qui ont misé sur l’efficacité énergétique (Saint-Gobain, Schneider Electric…).

    En face, les ONG, épaulées par Europe Ecologie-les Verts (EELV), sont unies pour défendre les scénarios de l’association NégaWatt, qui promeut la sobriété énergétique et la fin du nucléaire. Unies, aussi, dans leur indignation contre l’omniprésence des lobbys : “EDF était partout, représenté au Medef, dans les syndicats, mais aussi parmi les experts de l’UFE“, dénonce Maryse Arditi, représentante de France Nature Environnement. “En plus, ils avançaient parfois masqués, ajoute le député écologiste Denis Baupin. Comme Etienne Beeker, présenté comme expert indépendant, alors qu’il est salarié d’EDF !“

    Delphine Batho, qui, contre l’avis général, a voulu présider le débat, peine à orienter la discussion et à cadrer les acteurs. “A force de vouloir tout contrôler, elle s’est noyée. Lorsque l’on envoyait un e-mail à son directeur de cabinet, c’est elle qui rappelait en direct“, s’étonne encore un grand patron.

    Malgré ses airs cassants, la jeune ministre, simple bachelière montée en graine au PS dans le sillage de Julien Dray, puis de Ségolène Royal, est peu sûre d’elle. Exemple, en avril, lors de l’audition sous haute tension d’Henri Proglio par le conseil national du débat sur la transition énergétique.

    Les yeux bleus baissés, le stylo à la main, elle écoute religieusement, penchée sur ses notes. Et, lorsque le patron d’EDF balaie avec dédain la question d’Anne Bringault, coordinatrice du travail des associations, qui l’interroge sur le véritable prix de la sécurité nucléaire, elle ne bronche pas. Figée dans la posture de la bonne élève.

    Si Proglio affiche une telle désinvolture, c’est qu’il sait que les vraies décisions se prennent non pas boulevard Saint-Germain, mais bien à l’Elysée et à Matignon. Afin de faciliter les discussions avec le Château, où il n’est guère en cour, il a d’ailleurs embauché le lobbyiste Paul Boury, un vieil ami de Hollande, qui lui conseille de faire profil bas. Du moins publiquement.
    Car, en coulisses, l’industriel s’emploie, avec l’appui de la CGT, à gagner du temps. “Sur la fermeture de Fessenheim, EDF joue la montre, en espérant que, compte tenu des délais à respecter en matière de sûreté, le décret de fermeture ne puisse pas être promulgué avant l’arrivée d’une nouvelle majorité, en 2017″, décrypte la députée européenne Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement.

    Laurence Parisot en première ligne

    Comme lui, la plupart des patrons français s’opposent au projet de Hollande de réduire de 75 à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025. Ils sont aussi convaincus de la nécessité de promouvoir les gaz de schiste. Le message est martelé dans la presse, mais aussi en petits comités au cours de dîners avec le président. “A table, la politique énergétique revenait en boucle“, témoigne un industriel. Les plus actifs ne sont pas forcément ceux que l’on croit.
    Sur les gaz de schiste, par exemple, Total ou GDF Suez, qui craignent le retour de bâton médiatique, laissent d’autres s’emparer du sujet. Laurence Parisot, encore patronne du Medef, est en première ligne, accompagnée de Jean-Pierre Clamadieu. Le patron de Solvay, entreprise qui fabrique notamment des produits utilisés dans la fracturation hydraulique, a le profil idéal : ce X-Mines, diplomate et avenant, a le don de faire passer ses idées en douceur. De plus, il est très bien connecté : c’est un ancien du cabinet de Martine Aubry au ministère du Travail, où il a notamment côtoyé David Azéma, l’actuel patron de l’Agence des participations de l’Etat.

    Le 18 décembre 2012, avenue Delcassé, dans le VIIIe arrondissement de Paris, l’Association française des entreprises privées (Afep), accueille, pour la première fois, un président de la République en fonction. Lors de ce dîner, Clamadieu fait un brillant plaidoyer en faveur des gaz de schiste.

    L’exemple américain, argumente-t-il devant les 71 patrons présents, démontre qu’ils peuvent être un puissant levier au service de la réindustrialisation et de l’emploi. L’argument ne laisse pas indifférents les conseillers du président, et notamment Emmanuel Macron, grand ordonnateur de ce dîner. “A ce moment, et pendant plusieurs mois, on nous a laissé entendre qu’une ouverture sur la recherche était possible“, témoigne François Soulmagnon, directeur de l’Afep.

    Les industriels peuvent compter sur l’appui du réseau des X-Mines, implanté jusqu’au sommet de l’Etat.

    Arnaud Montebourg, lui aussi, veut y croire. Jusqu’au bout, le ministre, censé demeurer en retrait sur ce sujet, va poursuivre l’offensive, discrètement. Le 4 mars dernier, Colette Lewiner, directrice du département énergie de Capgemini, participe à l’émission Le Monde d’après sur France 3. Elle bataille alors, seule contre tous, pour défendre les gaz de schiste. Le lendemain, elle est en voiture lorsque son téléphone sonne. Le numéro est masqué. A l’autre bout du fil, Montebourg la félicite pour sa prestation. Lewiner, qui ne le connaît pas, explique qu’elle s’est défendue comme elle a pu. “Je vous donnerai des cours d’éloquence, si vous voulez !” plastronne le ministre.

    “Avec un relais comme Montebourg, les industriels n’ont même pas besoin de faire du lobbying“, déplore Jean-Vincent Placé, le stratège politique des Verts, président du groupe EELV du Sénat.
    En réalité, les industriels peuvent surtout compter sur l’appui du puissant réseau des X-Mines. Ce grand corps de l’Etat, qui rassemble la crème des polytechniciens, est bien décidé à défendre la politique énergétique volontariste à laquelle il est étroitement associé depuis soixante ans.

    “Il n’existe pas un lieu de pouvoir en France lié à la politique énergétique qui ne soit entre leurs mains, que ce soit l’Autorité de sûreté nucléaire, l’Institut de radioprotection de sûreté nucléaire ou encore Areva, tous sont dirigés par l’un des leurs“, dénonce Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie pour Greenpeace, à l’origine d’une grande enquête sur le sujet.
    Force est de constater que les “corpsards” savent placer leurs pions jusqu’au sommet de l’Etat. A l’Elysée, le conseiller industrie et énergie du président, Olivier Lluansi, ancien de Saint-Gobain, est un X-Mines. Le corps a aussi ses entrées au ministère de l’Ecologie – Nicolas Ott, le conseiller énergies renouvelables – et à Bercy – Blaise Rapior, conseiller chargé de l’énergie de Pierre Moscovici, et Mathias Lelièvre, qui conseille, lui, Arnaud Montebourg. Surtout, les corpsards disposent d’un porte-voix de haute volée, avec Jean-Louis Beffa, patron de leur amicale.

    L’ancien patron de Saint-Gobain est un proche de Montebourg, et un des visiteurs du soir de François Hollande. C’est notamment sous l’influence de ce réseau que le président va longtemps maintenir ouverte la question des gaz de schiste. Persuadés que la position de l’Elysée est mouvante, le député PS Christian Bataille et le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir, considérés par les ONG comme les “Dupont et Dupond de la défense du nucléaire et des gaz de schiste”, travaillent de leur côté à convaincre le Parlement. Ils ont même lancé, dès la fin de 2012, une grande enquête parlementaire sur le sujet.
    Mais un événement va changer la donne : le limogeage, le 2 juillet 2013, de Delphine Batho, qui n’hésite pas à pointer du doigt les lobbys, et en particulier Philippe Crouzet, patron de Vallourec et époux de Sylvie Hubac, directrice de cabinet de François Hollande. “La ministre a surtout surestimé son poids politique, et commis l’erreur de ne pas défendre directement son budget auprès de Cazeneuve et d’Ayrault, qui déjà la trouvaient psychorigide et incapable de travailler en collectif”, témoigne un proche du Premier ministre.

    Hollande laisse la porte ouverte à la recherche

    Dès lors, le président se trouve avec une nouvelle équation politique à résoudre : ne pas apparaître comme le porte-voix des industriels ! Et ménager ses alliés écolos, auxquels il est lié par un pacte signé durant la campagne. Le 14 juillet, lors de sa conférence de presse élyséenne, il réaffirme son opposition formelle aux gaz de schiste.

    Le débonnaire Philippe Martin, qui a remplacé Delphine Batho à l’Ecologie, est également mis à contribution, missionné à l’université d’été des Verts pour annoncer la création d’une taxe climat-énergie – la fameuse “taxe carbone”. Lors de la deuxième conférence environnementale, qui s’est tenue le mois dernier, Hollande multiplie les annonces – contribution climat-énergie, réduction de la TVA sur la rénovation thermique de l’habitat…

    Au grand soulagement du duo de ministres Verts Pascal Canfin-Cécile Duflot, confortés au sein du gouvernement. La décision du Conseil constitutionnel validant la loi interdisant la fracturation hydraulique rassure également les écolos. “La porte [des gaz de schiste] est fermée à double tour“, se réjouit ainsi José Bové, oubliant que le président laisse toujours ouverte celle de la recherche !

    Sur le fond, les objectifs les plus contraignants ont été repoussés à 2025, 2030, voire 2050, comme la division par deux de la consommation d’énergie. De quoi rasséréner les industriels, qui ont su décrypter le message présidentiel.
    “En fait, les gaz de schiste ont servi de paravent, analyse une figure du patronat. Le vrai deal est ailleurs : Hollande va échanger une prolongation de la vie des centrales contre un financement de la transition énergétique par l’industrie de l’atome.” Les gardiens du temple nucléaire n’ont pas encore dit leur dernier mot…

    L’Expansion

    http://fortune.fdesouche.com/330857-gaz-de-schiste-nucleaire-des-lobbys-sous-haute-tension

  • Au bon sens

    Votre indépendance et liberté mais aussi votre santé doit passer par le choix de votre alimentation, celle-ci est essentielle à votre survie et à ceux qui vous entourent. Comment peut-on imaginer se nourrir de produits gazés chimiquement et traité sans à aucun moment ne pas subir et quelquefois sur une autre génération les conséquences néfastes de la chimie ? Comment êtes-vous assez inconscient pour vous nourrir de produits n’ayant quelquefois plus le goût d’antan où manger des animaux ne voyant que la lumière artificielle, ne pouvant plus se déplacer et vivant dans des conditions telles, que l’esprit s’il ne se voilait la face condamnerait par simple humanisme. Il vous faut donc comprendre qu’il n’y a d’alternative que dans le contact avec les producteurs directement et ainsi vous éloigner des centres commerciaux, fer de lance du mondialisme, chez qui nous nous soumettons chaque jour !
    Notre manière de penser, de nous alimenter, de nous soigner, de nous comporter sont des actes de résistance comme de libération face à un système qui par sa perversité nous tient à chaque acte de notre vie et créé les conditions de notre asservissement perpétuel. Notre contestation du système est nulle si elle se limite aux idées, si après nous jouons du cadi dans les surfaces du mondialisme, si nous absorbons des tranquillisants en surdose et terminons nos soirées par un voyeurisme benêt de l’abrutissement télévisuel. Il ne peut y avoir qu’une seule alternative pour ceux qui marchent avec l’histoire, pour ceux qui ne veulent pas laisser l’usure et le monde de la finance gouverner et manipuler nos enfants, c’est celui de la résistance en vue de la libération. Cette libération viendra, lorsque nous aurons pris conscience de cela, lorsque plusieurs dizaines et bientôt centaines de familles, sortiront du schéma, de la matrice du système. Il arrivera un moment, sans violence, où ce monde superficiel bâti sur l’argent et l’usure n’aura plus de prise sur un peuple s’étant remis debout. Ce jour-là, nous reprendrons alors le chemin oublié, ou notre peuple s’élevait, ou celui-ci était maître de son destin.

    Frédéric Winkler

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  • L'échec de la transition énergétique

    Benny Peiser
    Ex: http://metamag.fr

    Tandis que les uns après les autres chaque pays abandonne, restreint ou renonce à ses généreuses subventions aux énergies renouvelables, l'Europe commence à se rendre compte que sa stratégie sur les énergies vertes est sur le point d'échouer. Les rêves verts cèdent la place aux dures réalités économiques.
    Lentement mais progressivement, l'Europe prend conscience qu'elle fait face à une crise de l'énergie verte et à une débâcle économique et politique qu'elle s'est totalement infligée.
    Les médias traditionnels, qui habituellement encouragent les énergies renouvelables avec enthousiasme, commencent à dégriser. De plus en plus de fissures commencent à apparaître. De nombreux journaux reviennent à leur rôle de quatrième pouvoir en exposant les pièges du pari de l'Europe sur l'énergie verte et ouvrent leurs pages à des analyses approfondies et aux débats. Aujourd'hui, les médias européens sont remplis de nouvelles et de commentaires sur les problèmes d'une stratégie mal conçue qui est de plus en plus fragile et source de discorde.
    Une étude menée par British relations publiques conseil CCGroup a analysé 138 articles sur les énergies renouvelables publiés en juillet l'année dernière dans les cinq plus grands journaux britanniques nationaux: The Sun, The Times, The Daily Telegraph, Daily Mail et le Daily Mirror, dont l'édition quotidienne combinée est d'environ 6,5 millions d'exemplaires.
    "L'analyse a révélé un certain nombre de tendances sur les nouvelles énergies renouvelables», selon l'étude. «Tout d'abord, la confiance des médias envers l'industrie des énergies renouvelables est faible. Plus de 51 pour cent des 138 articles analysés étaient négatifs ou très négatifs envers cette industrie." Plus de 80 pour cent des articles sont parus dans les titres grand format tels que The Times, le Daily Telegraph et le Daily Mail, indique le rapport, "mais 55 pour cent de ces articles étaient soit négatifs ou très négatifs sur cette industrie".
    Les États membres de l'UE ont dépensé environ 600 Mds€ sur des projets d'énergie renouvelable depuis 2005, selon Bloomberg New Energy Finance. La transition vers l'énergie verte de l'Allemagne à elle seule pourrait coûter aux consommateurs jusqu'à 1000 milliards d'euros (1000 Mds€) en 2030, a récemment averti le gouvernement allemand.
    Ces centaines de milliards sont payés par les familles ordinaires et les petites et moyennes entreprises dans ce qui est sans doute l'un des plus gros transferts de richesse des pauvres vers les riches dans l'histoire récente de l'Europe. La hausse des factures d'énergie freine les dépenses des consommateurs, un développement toxique pour un continent aux prises avec une crise économique et financière grave.
    L'association allemande de consommateurs d'énergie estime que jusqu'à 800.000 Allemands ont eu l'électricité coupée parce qu'ils ne pouvaient pas payer la hausse des factures d'électricité du pays. Parmi eux, le journal allemand Der Spiegel, en Octobre dernier, a recensé 200.000 chômeurs de longue durée.
    Comme le rédacteur Charles Lane du Washington Post l'observait à l'époque: "C'est une chose de perdre son emploi parce qu'une entreprise concurrente a construit un meilleur matériel, c'en est une autre, injuste, de le perdre parce qu'un concurrent a mis le gouvernement de son côté."
    L'Espagne est un exemple particulièrement édifiant. En omettant de contrôler le coût des subventions garanties, le pays doit faire face à 126 Md€ d'obligations envers les investisseurs des énergies renouvelables. Maintenant que le gouvernement espagnol a considérablement réduit ces subventions, même rétrospectivement, et plus de 50.000 entrepreneurs solaires font face à un désastre financier et à la faillite.
    Toutefois, l'Allemagne est le pays qui a poussé le plus loin les énergies renouvelables et qui se bat le plus avec les dégâts involontaires de la transition énergétique vers l'énergie verte, nommée Energiewende. Les prélèvements pour les énergies renouvelables en l'Allemagne, qui subventionnent la production d'énergie verte, sont passées de 14 Md€ à 20 Md€ en un an en raison de l'expansion à marche forcée des projets éoliens et solaires. Depuis l'introduction de la taxe en 2000, la facture d'électricité des consommateurs allemands a doublé.
    Les ménages allemands vont payer une surtaxe sur les énergies renouvelables de 7,2 milliards € pour cette seule année. En outre, les consommateurs seront affectés par les coûts indirects parce que l'industrie et le commerce incluent leurs coûts énergétiques en hausse dans le prix des produits. Et parce que les subventions à l'énergie verte sont garanties pendant 20 ans, les coûts risquent d'augmenter beaucoup plus que les prévisions établies par les modèles. La précarité énergétique est en hausse et les politiques d'énergies renouvelables doivent faire face à une réaction du public de plus en plus opposée. 
    L'Allemagne a l'électricité la plus chère d'Europe, avec un prix moyen de 26,8 centimes d'euro par kilowattheure. Pas étonnant que la chancelière Angela Merkel a averti que l'expansion rapide des programmes d'énergie verte affaiblit l'avantage compétitif de l'Allemagne dans l'économie mondiale.
    L'Union Européenne recule aussi sur les énergies renouvelables, dont les dirigeants reconnaissent aujourd'hui qu'elles ont augmenté les prix de l'énergie à travers le continent. Lors de leur sommet à Bruxelles en mai dernier, les dirigeants ont indiqué qu'ils avaient l'intention de donner la priorité à la question de l'énergie abordable sur la réduction des gaz à effet de serre.
    Le sommet de l'UE a annoncé que l'Europe avait l'intention de restaurer sa compétitivité en déclin en soutenant le développement des énergies pas chères, y compris le gaz de schiste, tout en réduisant les subventions à l'énergie verte. Toutefois, les ministres européens de l'Environnement sont alarmés à cette perspective de marche arrière. Ils veulent empêcher le développement des gaz de schiste de l'UE en essayant d'introduire des barrières environnementales à l'échelle européenne.
    Jusqu'à récemment, l'Europe s'était positionnée comme le leader mondial dans la protection du climat et des énergies renouvelables, l'Allemagne en tête, avec des objectifs ambitieux et des subventions généreuses qui ont stimulé l'énergie solaire et l'énergie éolienne. Plus de la moitié des panneaux solaires dans le monde sont installés en Allemagne. Le 6 juin 2013, la production d'énergie solaire de l'Allemagne a touché un nouveau record de 23,4 gigawatts, soit près de 40 pour cent de la totalité de la demande de pointe en électricité du pays. Mais pour comprendre que ce record est tout à fait dénué de sens, il faut considérer une période de l'hiver dernier. Pendant plusieurs semaines en décembre et janvier, 1,1 million de systèmes d'énergie solaire de l'Allemagne n'ont presque pas produit d'électricité. Pendant une grande partie de ces mois d'hiver couverts de nuages, les panneaux solaires ont quasiment cessé de produire de l'électricité. Pour éviter les pannes, les opérateurs du réseau ont dû importer de l'énergie nucléaire de France et de la République tchèque et ils ont dû remettre en route une vieille centrale électrique au fuel en Autriche.
    Pour arrêter le boom solaire, le gouvernement a réduit les tarifs de rachat pour les panneaux photovoltaïques dans les dernières années. Depuis 2010, cependant, plus de 5000 entreprises impliquées dans le secteur solaire ont fermé leurs portes, détruisant des dizaines de milliers d'emplois verts.
    Les plus grandes entreprises allemandes, telles que Siemens et Bosch, abandonnent cette industrie aussi. Leurs stratégies d'énergies renouvelables ont entraîné des débâcles coûteuses. Siemens, la plus grande société d'ingénierie de l'Europe, a annoncé en juin qu'elle allait fermer la totalité de sa division solaire, avec une perte d'environ un Md€. Le mois dernier, le conseil d'administration de Siemens a limogé son PDG, Peter Löscher. Son naufrage spectaculaire est à replacer dans le contexte  d'investissements désastreux menés dans le secteur de l'énergie verte. Pour Bosch, un autre géant allemand, son positionnement dans le solaire a aussi abouti à un désastre qui a coûté environ 2,4 Md€, encore plus que Siemens. Maintenant, l'Allemagne prévoit de supprimer progressivement totalement les subventions, et son industrie solaire est susceptible de disparaître d'ici la fin de la décennie.
    La plupart des observateurs étaient convaincus il y a deux ans que l'écart dans le domaine de l'énergie causé par la décision de l'Allemagne de sortir du nucléaire serait compensé par le vent et l'énergie solaire. Presque personne ne s'est rendu compte que le boom extraordinaire dans la construction des énergies renouvelables pourrait engendrer un boom du charbon aussi.
    En fait, les émissions allemandes de CO2 ont augmenté pendant deux années consécutives tandis que le charbon connaît une renaissance. Mais les émissions de CO2 dans l'UE dans son ensemble sont susceptibles d'augmenter en raison de l'augmentation de la combustion du charbon dans les centrales électriques. La révélation a embarrassé le gouvernement allemand et le public ébahi, qui ne comprennent pas comment une nation qui a soutenu les énergies renouvelables plus que tout autre pays constate sur son sol la construction de 20 centrales électriques au charbon. Dans une grande partie de l'Europe, le charbon est devenu beaucoup moins cher que le gaz naturel pour les producteurs d'électricité. La raison en est l'effondrement du système d'échange d'émissions de l'UE et la baisse des prix du carbone, ce qui rend les centrales à charbon plus économiques que les centrales au gaz.
    Jusqu'ici le système d'échange d'émissions de l'Europe a coûté aux consommateurs plus de 300 Mds€. Des quantités massives d'investissements verts prévus à l'origine sur la base d'un prix élevé du carbone ont été mis en veilleuse et ne sont plus réalisables. Il ne fait guère de doute que la politique climatique phare de l'Europe s'est transformée en un échec total. Dans une évaluation réaliste de l'évolution politique de l'Europe, l'Agence internationale de l'énergie a récemment noté que «le changement climatique est franchement passé au second plan des priorités politiques".
    De toutes les conséquences  de la "Energiewende" en Allemagne, la plus extraordinaire est peut-être l'effet néfaste du vent et des systèmes solaires sur le prix de l'électricité produite par le gaz naturel. Près de 20 pour cent des centrales à gaz en Allemagne sont devenues non rentables et doivent être fermées tandis que les énergies renouvelables inondent le réseau avec de l'électricité "préférentielle" (dont l'achat à prix élevé a été rendu obligatoire par la loi). Pour éviter les pannes d'électricité, le gouvernement a dû subventionner le gaz non rentable et les centrales à charbon afin qu'ils puissent être utilisés en soutien lorsque le soleil ne brille pas, que le vent ne souffle pas et que les énergies renouvelables ne parviennent pas à générer suffisamment d'électricité.
    Le désordre oblige les producteurs a examiner des solutions encore plus radicales. E.ON, la plus grande société énergétique de l'Allemagne, envisage de démanteler certaines de ses centrales à gaz en Europe, mises en veilleuse parce qu'elles ne sont plus rentables, pour les relocaliser à l'extérieur de l'UE. Ces considérations burlesques deviennent symptomatiques des conséquences imprévues causées par l'expansion rapide des énergies renouvelables.
    L'hypothèse naïve des décideurs croyant que les principaux concurrents de l'Europe suivraient la transition des combustibles fossiles bon marché vers l'énergie verte coûteuse ne s'est pas matérialisée. Le Washington Post a récemment mis en garde : "L'Europe est devenu un cas désespéré d'énergie verte. Au lieu d'un modèle pour le monde à imiter, l'Europe est devenue un modèle de ce qu'il ne faut pas faire."
    La stratégie de l'Europe a été fondée sur deux craintes : premièrement, que le réchauffement climatique était une menace urgente qui devait être empêchée rapidement et à tout prix, et, deuxièmement, que le monde était à court de combustibles fossiles, ce qui signifiait que le pétrole et le gaz deviendraient de plus en plus coûteux. Les deux conjectures, cependant, se sont avérées fausses.
    Le résultat d'un pari basé sur la peur de l'avenir industriel du continent est un désastre coûteux qui menace de saper la situation économique et politique de l'Europe dans un monde qui manifestement refuse de suivre son exemple.
    La stratégie de l'énergie verte de l'Allemagne est susceptible de changer de manière significative après les résultats des élections fédérales du 22 Septembre. A. Merkel a promis aux électeurs, durant sa campagne, de réduire considérablement la charge de 20 Mds€ qu'ils doivent payer chaque année aux investisseurs dans les énergies renouvelables.
    Sur la transition énergétique, l’Allemagne imposera-t-elle son modèle à l’Europe ?
  • Pires que les OGM, les «nanoparticules» agro-alimentaires

    Tapies dans l'ombre des OGM, cent fois plus terrifiantes, manipulant l'atome et la molécule, elles attendent sournoisement pour sortir au grand jour que les dernières barrières de résistance biologique aient été emportées ; les nanotechnologies. Mais leur banalisation se généralise. A travers le monde, des dizaines de milliers de chercheurs sont au travail, des milliards distribués, des technopoles spécialisées - en France : Grenoble - construites pour étendre sans cesse la recherche tous azimuts. Sans aucune étude à long terme des conséquences dévastatrices qu'elles pourraient entraîner, sans contrôle, sans législation. elles ont déjà partout pénétré le marché. Au point, alors que la plupart l'ignorent et que les media le taisent, de s'être introduites dans les cosmétiques, la pharmacologie industrielle, l'alimentation, les vêtements, les peintures, ustensiles de cuisine et de table, X-Boxes, I-Pods, filtres à air, produits anti-bactériens domestiques et animaliers etc.

    L'affaire fait grand bruit en Australie où le gouvernement vient d'être interpellé par la plus grande fédération de syndicats, l'ACTU. Laquelle, en l'absence de toutes garanties et précautions spécifiques, exige une législation. « Il semble, proteste-t-elle, que le monde des affaires ait reçu le feu vert pour développer les nanotechnologies mais que du côté des régulations de sécurité et de santé on soit toujours au rouge ». En réalité, comme tous ses collègues des pays développés, le gouvernement australien fait l'âne et se retranche derrière les nécessités économiques. Si son livre blanc « Options pour une stratégie nationale sur les Nanotechnologies » recommande d'approfondir leurs effets sur la santé, la sécurité et l'environnement, il est clairement souligné qu'aucune nouvelle régulation ne saurait venir alourdir celles en vigueur dans le monde industriel. Le National Nano-Technology Coordination Office américain va même plus loin dans son refus d'une législation adaptée car cela « pourrait gêner tout développement en ce domaine ». Il ne saurait donc être question d'imposer des tests de sécurité particuliers aux nanotechnologies avant qu'elles ne soient mises sur le marché. Ce qu'avait suggéré en 2004 outre-Manche la Royal Society sans pour autant être suivie. « Pourtant, dénonce Steve Mullins, de l'ACTU, nous avons maintenant suffisamment de preuves pour imputer aux nanotechnologies des effets toxiques sur l'organisme ».

    Face à ceux qui, appartenant au monde industriel ou chercheurs eux-mêmes, affirment largement exagérés les effets pervers des nanoparticules - on parle ainsi de "pièces" pouvant mesurer un millionième d'un millionième de mètre -, nombre de spécialistes exigent un renforcement des sécurités. Le Pr Paul Wright, directeur du programme de recherches NanoSafe Australia souligne que « les effets des nanoparticules de synthèse sur l'organisme sont totalement inconnus ». Le Dr Sam Bruschi, qui vient d'achever sur le sujet une étude commandée par l'Australian Safety and Compensation Council, est beaucoup plus sévère. Il affirme avoir trouvé des lésions précancéreuses chez des animaux ayant respiré des nanotubes de carbone. Ou des tumeurs induites par des nanoparticules de titane issues de pare-soleil utilisés chez des animaux de laboratoire. Leur taille microscopique leur permet de passer, à travers filtres respiratoires et défenses immunitaires, dans les systèmes circulatoire et nerveux et de se déposer dans tous les organes y compris le cerveau. Pour beaucoup, les nanotechnologies pourraient être l'amiante de demain.

    L'HÉGÉMONIE DÉMENTIELLE DE LA SCIENCE

    Pour ceux qui doutent encore, une sociologue de la ruralité de l'Université Griffith dans le Queensland, Kristin Lyons, a présenté avec son équipe, en juillet dernier à Canberra, la capitale australienne, dans le cadre d'une conférence sur « Les futurs ruraux », un rapport fort inquiétant. Le Pr Lyons y observe d'abord qu'en dépit des investissements considérables effectués dans les nanotechnologies de l'agro-alimentaire - Syngenta, Kraft, Monsanto et Heinz à eux seuls devraient en 2010 atteindre 20 milliards de US$ -, aucune régulation de ce secteur n'a été considérée. Or, en agronomie, les nanotechnologies visent à obtenir une plus grande efficacité d'application des pesticides, en rendant les émulsions « plus stables, plus toxiques et mieux absorbées par les plantes et les insectes prédateurs ». Sauf que, en pénétrant dans les parties comestibles des plantes, elles représenteront un danger accru pour la faune, la flore et les humains. De la même façon les nanoparticules pesticides se diffuseront en nouvelles contaminations des sols, des eaux, de la chaîne alimentaire; Déjà existent des "nano-senseurs" ayant vocation à contrôler le PH, les oligo-éléments, les niveaux d'humidité de la flore ou du sol, à déceler la présence d'insectes pathogènes. Ou des nanosemences avec insecticide incorporé, contrôlées à distance par GPS. Les uns et les autres, disséminés dans les champs, deviendront vecteur d'une nanopollution plus périlleuse que celle provoquée par la chimie industrielle. L'argument privilégié des promoteurs de ces techniques étant qu'ainsi, comme le revendique l'agriculture de précision, on ne donnerait à chaque culture que la dose minimale dont elle aurait besoin. Les faiseurs d'OGM tinrent le même discours. On sait qu'il advint, hélas, le contraire. En introduisant dans le pesticide un gène protecteur des plantes cultivées, on ouvrit la porte à un déferlement chimique jamais atteint auparavant.

    Selon Kristin Lyons, il existe déjà des nanocapsules directement implantées dans l'estomac de l'insecte. On voit toutes les dérives possibles d'une telle technique en train de se développer sous le manteau. Pas plus que pour les émulsions pesticides contenant des nanoparticules, les nanocapsules ne font l'objet de contrôle. On ne sait d'ailleurs pas qui fabrique ces capsules et en quelles quantités elles circulent déjà sur le marché. Ce dont est sûre en revanche l'universitaire australienne, c'est que des nanocapsules contenant du calcium ou du fer sont déjà ajoutées à un certain nombre d'aliments industriels. Il existerait ainsi quelques 300 "nanoaliments" dans le monde dont en 2005 la valeur était estimée à 5,3 milliards de US$. La revue spécialisée US Small Times Magazine a publié la liste des 80 produits contenant des nanoparticules manufacturés dans les seuls Etats-Unis.

    Les tenants des nanotechnologies alimentaires, comme le font depuis des années ceux des OGM, se justifient par la nécessité de faire progresser la science et d'ouvrir à la médecine et à la pharmacopée des espaces illimités. Mais c'est aussi le prétexte invoqué pour déverser des milliers de milliards de dollars dans la conquête spatiale et l'imbécile tocade de la colonisation marsienne. Par lesquels se légitiment le renforcement du gouvernorat mondial et la mise au pas de tous ceux qui refusent l'hégémonie insensée des professeurs Tournesol mâtinés de Dr Folamour.

    Petrus AGRICOLA. Rivarol du 4 avril 2008

  • Hollande choisit de soutenir l’agriculture productiviste

    Début octobre, le président de la République a indiqué les orientations de sa politique agricole. Après avoir discuté plus de deux heures avec Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, il a choisi de faire silence sur l’agro-écologie et de privilégier les céréaliers et l’élevage intensif. Sur le terrain, les paysans que Reporterre a rencontrés sont désolés et en colère.

    François Hollande avait soigneusement choisi le lieu pour son grand discours sur l’agriculture : le salon de l’élevage de Cournon, rendez-vous annuel de la profession. Mercredi 2 octobre, le Président de la République a annoncé comment seraient réparties les aides européennes de la Politique agricole commune (PAC). 64 milliards d’euros sur 7 ans, de 2014 à 2020. Soit 9,1 milliards d’euros par an, à distribuer entre tous les paysans de France.

    La répartition du gâteau est délicate et très politique. Elle permet au gouvernement d’orienter le développement de l’agriculture française. Souhaite-t-on plus d’élevage ? De céréales ? De bio ? Jusqu’ici les parts ont été plutôt inégales : 80% des subventions vont à 20% des exploitations. En majorité les grandes fermes céréalières du bassin parisien, qui cultivent souvent plus de 100 hectares.

    Début octobre, François Hollande a donc donné l’impression de choisir une nouvelle direction (http://agriculture.gouv.fr/sommet-elevage-2013) : “Priorité à l’élevage”, a-t-il martelé.

    “Mais en fait, cela ne change pas grand chose”, déplore Samuel Féret, est coordinateur du réseau PAC 2013, un groupement de 25 organisations. Parmi elles, la Confédération Paysanne, la Fédération des parcs naturels régionaux de France, ou encore Les Amis de la Terre et le WWF.

    Pour tous, la déception est grande : les grandes exploitations céréalières et les élevages intensifs restent les principaux bénéficiaires de la nouvelle PAC.

    Pas un mot sur l’agro-écologie

    François Hollande annonce bien un milliard d’euros supplémentaires pour l’élevage. Mais l’effort n’est pas plus important que celui déjà fourni par le précédent gouvernement. Il avait, en 2009, “déjà réorienté plus de 1 milliards d’euros vers des objectifs similaires”, souligne le communiqué de presse de PAC2013, qui dénonce “une continuité dans cette PAC à la française”.

    La Politique agricole commune selon le gouvernement

    Surtout, la position de la France, ambitieuse lors des négociations européennes, ne se retrouve pas au niveau national. Par exemple, la nouvelle PAC met en place une “prime” aux 52 premiers hectares. Une façon d’encourager les plus petites exploitations, souvent des élevages. “C’est une idée de Stéphane Le Foll, il l’a défendue lui-même à Bruxelles. Mais on ne va pas l’utiliser à fond”, regrette Samuel Féret. En effet, la France ne va mobiliser que les deux tiers des crédits que l’Europe l’autorise à mettre dans cette prime.

    Autre exemple avec les mesures dites “agro-environnementales” (comme la réduction des pesticides ou l’entretien de prairies favorables à la biodiversité). “La France a été un des rares Etats membres de l’Union à défendre un verdissement de la PAC dès le départ, explique Samuel Féret. Angela Merkel n’en voulait pas et François Hollande a tenu bon ! Pourtant à Cournon, il n’a rien dit à ce propos.”

    Les associations sont d’autant plus surprises qu’en février 2013, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a lancé son “projet agro-écologique pour la France”. A l’époque il annonçait bien qu’il s’appuierait sur la PAC.

    Dernier exemple : la “convergence” des “aides au revenu”. Pour l’instant, certaines exploitations céréalières peuvent recevoir plus de 400 euros à l’hectare, quand un éleveur de brebis des Alpes est aidé à hauteur d’environ 100 euros à l’hectare. Le groupe PAC 2013 demandait 100 % de convergence : tous les agriculteurs français auraient alors reçu la même aide à l’hectare, une petite révolution pour le monde agricole.

    En face, la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) voulait limiter à 60 % : trop de “convergence” pourrait faire perdre beaucoup de subventions à ceux qui en reçoivent le plus. C’est-à-dire les grands céréaliers du bassin parisien et les élevages intensifs de l’ouest, qu’elle représente. Finalement, François Hollande a tranché à 70 %, avec un plafond qui permet à chaque exploitation de ne pas perdre plus de 30 % de ses aides actuelles. “Il a donc choisi une position plus proche de celle de la FNSEA”, remarque Samuel Féret.

    Plus de deux heures à l’écoute du patron de la FNSEA

    Pourtant, lors des négociations, le scénario préféré de Stéphane Le Foll était de 100 % de convergence. L’Elysée se serait donc éloigné des orientations négociées par son ministre de l’Agriculture. “Je pense qu’il a été écarté lors des décisions finales”, indique à Reporterre un membre de la commission agricole du PS (Parti socialiste), qui souhaite rester anonyme. Au passage, il note aussi que le scénario choisi s’éloigne fortement de la position du PS, qui recommande une convergence à 100 %.

    Mais au moment des derniers arbitrages, il semble que le Président de la République a plutôt tendu l’oreille à la FNSEA, qui reste le principal syndicat agricole. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a été reçu par François Hollande la veille du discours de Cournon, le mardi 1er octobre. Comme l’indique l’agenda du Président de la République, l’entretien a duré plus de deux heures.

    Peut-être François Hollande a-t-il voulu éviter que les tracteurs descendent dans les rues, à quelques mois des municipales. En tout cas, “l’Elysée voulait arriver à un accord avec la FNSEA, continue la même source. Mais ils voulaient discuter uniquement avec la direction, c’est-à-dire Xavier Beulin, qui représente avant tout les céréaliers. Il a fait taire les représentants des éleveurs au sein du conseil de la Fédération. Puis il est arrivé à l’Elysée le mardi en affirmant : ’Nous sommes unanimes’… Et le Président de la République a cédé sur tout, à des niveaux que personne n’imaginait.”

    Au cabinet du ministre Stéphane Le Foll, on conteste cette thèse avec virulence : “C’est une légende urbaine. Si vous vous imaginez que la réforme s’est faite la veille dans le bureau de François Hollande, c’est non ! Les arbitrages du Président de la République sont finalement assez proches des positions de Stéphane Le Foll.”

    Les céréaliers, “dans la continuité”

    Reste que cette nouvelle PAC préserve, pour l’essentiel, les subventions attribuées aux céréaliers. “Comme à chaque réforme, dans le milieu céréalier on s’attend à ce que tout soit bouleversé, raconte Quentin Delachapelle, céréalier dans la Marne. En fait, on est dans la continuité. Les aides diminuent lentement, sans savoir où l’on va à long terme… Les céréaliers que je côtoie ont tous conscience d’être très dépendants de la PAC. Donc il y a une inquiétude. Mais l’augmentation du cours des céréales relativise la baisse des aides PAC.”

    Surtout, Quentin regrette que le Président de la République n’ait pas dit un seul mot à propos des aides “agro-environnementales”. Sur ses 160 hectares, il a déjà réduit les pesticides de moitié. Il préserve une prairie de cinq hectares, des haies et d’autres “zones refuges pour la biodiversité”. Ses cultures sont désormais plus résistantes aux aléas climatiques, son rendement n’a pas baissé et il dépense moins en intrants chimiques.

    “Pour que ces mesures se généralisent, il faut que la PAC aille dans ce sens, insiste Quentin. Une baisse des aides serait tout à fait justifiée… A condition qu’en contrepartie, il y ai des mesures d’accompagnement. Pour que les exploitations comme les nôtres puissent se diriger vers une transition agro-écologique. Pour l’instant c’est loin d’être le cas.”

    « Tout le monde sur un pied d’égalité »

    Du côté des éleveurs, on trouve aussi des mécontents.

    Patrick Guérin est éleveur bio de vaches laitières en Bretagne. Avec 30 hectares et 25 vaches, il fait figure de nain à côté des élevages intensifs du coin. « Ils nourrissent leurs vaches avec du maïs et du soja importés, alors que les miennes mangent de l’herbe », précise-t-il. Pourtant, ils reçoivent en moyenne 100 euros de plus que lui à l’hectare. « Il y a une forme de distorsion qui n’est pas acceptable ».

    Il a écouté attentivement le discours de François Hollande le 2 octobre : « Il avait une possibilité de remettre tout le monde sur un même pied d’égalité. Manifestement ce ne sera pas le cas. » La nouvelle PAC ne lui donnera pas plus d’aides au revenu. « Je vais juste récupérer mes billes », a-t-il calculé.

    Les éleveurs de brebis au SMIC

    Olivier Bel, lui, est “quasiment sûr” qu’il va toucher moins. Membre de la Confédération paysanne, il élève 210 brebis en bio dans les Alpes de Haute-Provence. Un petit troupeau pour la région.

    Son revenu est dans la moyenne de celui des éleveurs ovins de la région, à peu près le SMIC. A ce tarif là, les éleveurs de brebis ont l’honneur d’avoir les plus bas revenus de l’agriculture française. Il est 4,5 fois inférieur à celui des céréaliers (16.500 euros en moyenne pour l’année 2012 contre 76.500 euros pour les grandes cultures, selon le ministère de l’agriculture).

    La majorité des aides qu’il reçoit sont liées à “l’ICHN”, Indemnité compensatoire de handicaps naturels. Il la reçoit car son exploitation se situe en montagne. Jusqu’ici, cette indemnité était réservée aux exploitations de moins de cinquante hectares. François Hollande a relevé le plafond à soixante-quinze hectares. “Donc il y aura plus d’exploitations à se partager la même enveloppe. Ma prime risque de diminuer !” Seule solution pour préserver ses aides selon lui : “L’agrandissement. Je dois augmenter mon troupeau de cent brebis.”

    Car Olivier l’admet, “la moitié de mes revenus dépendent des aides de la PAC. Mais le prix de l’agneau au kilo est le même qu’il y a trente ans. A l’époque, je pouvais m’acheter plus de choses !” Et encore, l’éleveur estime bien s’en sortir par rapport à ses collègues.

    Ses bêtes pâturent dix mois de l’année, ce qui donne de la viande de qualité supérieure : “Je vends en direct, comme ça je valorise mieux le produit”. Il arrive ainsi à vendre son agneau 14 euros le kilo hors taxes, contre un cours à 5,50 euros le kilo… Et des coûts de production à 7,50 euros le kilo en moyenne. “La majorité des éleveurs vendent à perte, c’est pour cela que l’on ne peut pas se passer des aides de la PAC ! Certains doivent même demander le RSA. J’espère ne pas avoir à le faire”, ajoute-t-il un brin amer. Avant de conclure : “La convergence des aides, de toute façon je ne la verrai pas. En 2020 je serai à la retraite. Et d’ici là, pas mal d’éleveurs ovins auront disparu.”

    Mais à la Confédération paysanne, certains espèrent encore. La France a jusqu’en avril 2014 pour rendre sa copie à l’Union Européenne. « Le gouvernement peut encore modifier ses orientations », rappelle Judith Carmona, en charge de la PAC au syndicat. Puis les agriculteurs devront attendre 2015, pour voir tomber leurs subventions calculées selon la PAC nouvelle formule.

    Reporterre

    http://fortune.fdesouche.com/328793-hollande-choisit-de-soutenir-lagriculture-productiviste