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écologie et environnement - Page 191

  • Hollande fait preuve d'autorité au sein du gouvernement ! Il sort Batho et ouvre une crise

    L’ex-ministre de l’Écologie est limogée pour avoir dénoncé les baisses des crédits de son ministère.

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault avaient mis en garde les ministres. Pour la première fois, ils sont passés à l’acte.

    La ministre de l’Écologie, Delphine Batho, a été démise de ses fonctions mardi, en fin d’après-midi. Elle avait été convoquée à Matignon quelques heures après avoir qualifié de « mauvais » le budget de 2014. Les services du premier ministre avait même choisi d’en faire la publicité, allant jusqu’à annoncer cette convocation via le compte Twitter de Matignon. Du jamais-vu ! Reçue à 16 h 30, Batho est ressortie de la Rue de Varennes peu après 17 heures. Ayrault voulait qu’elle retire ses propos ou qu’elle annonce sa démission elle-même. Elle a refusé. Le couple exécutif n’avait plus d’autre choix que de mettre un terme à ses fonctions. Le premier ministre voulait aussi poser un acte d’autorité et faire un exemple. Dans l’entourage de la ministre, on se dit surpris et on explique qu’elle était loin d’avoir franchi la limite. « Elle n’a pas dit que Ayrault faisait chier avec son aéroport », dit-on en référence à un propos tenu par Arnaud Montebourg en décembre.

    Mardi matin, la ministre avait critiqué sur RTL la diminution de 7 % de ses crédits en 2014. Elle plaidait pour « la fiscalité environnementale » et « des investissements d’avenir ». Mais, en lançant cet appel, elle a sérieusement égratigné ce fameux « cap » sur lequel Hollande assure tenir bon. Alors que le président avait affirmé en septembre vouloir faire de la France « la nation de l’excellence environnementale », la ministre se demandait si l’écologie était « bien une priorité ». « Est-ce qu’on a la capacité de passer du discours aux actes ? », interrogeait-elle. Allant plus loin encore, elle faisait état d’« une déception (des Français) à l’égard du gouvernement » et d’« un doute sur notre volonté de changement ».

    La colère de l’exécutif a été immédiate. Au téléphone, mardi matin, François Hollande a fait part de « son incompréhension » à sa ministre. Le chef de l’État et elle se sont ensuite parlé une nouvelle fois en début d’après-midi sans parvenir à trouver une solution politique à leur désaccord de fond. Au sein de l’exécutif, on conteste l’analyse de la ministre. « Son budget n’était pas en baisse de 7 % mais seulement de 3,5 %», commente un connaisseur du dossier, en expliquant qu’une partie des baisses de crédits aurait été compensée par la future « écotaxe sur les poids lourds ». « Elle le sait, la preuve, c’est qu’elle n’avait pas demandé d’arbitrage de Matignon », ajoute-t-on. « Elle a eu envie de se placer en victime… » [...]

    La suite sur Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net

  • Intempéries, par Alain de Charente

    Nombreuses ont été les images des intempéries spectaculaires et dramatiques qui ont ravagé le Sud-Ouest ces derniers jours et les médias avides de sensationnel n'ont pas lésiné sur les reportages consacrés à cet épisode tragique qui a coûté la vie à des habitants des lieux et occasionné des dégâts considérables, tant en perte de biens personnels, que sur le plan économique, et au niveau des infrastructures (ponts, routes, bâtiments divers, réseau électrique, ferroviaire......etc.).
    Par contre, malgré l'abondance des informations médiatiques, il faut noter une absence particulièrement remarquée......., celle de notre Armée qui, à part deux véhicules bâchés entre-aperçus rapidement, n'a pas semble-t-il été très présente sur ce théâtre d'opération intérieur qui pourtant, au vu des images ressemble étrangement à un champ de bataille, un champ de ruines où le belligérant sorti vainqueur aura été les éléments naturels.
    Alors, bien sûr, la résistance s'organise avec la Sécurité Civile, la Croix Rouge qu'il faut saluer au passage, mais aussi grâce à la solidarité entre habitants du secteur et ceux venus spontanément et bénévolement d'autres régions pour aider à faire face à ce cataclysme dévastateur, mais sans doute que les victimes qui nous l'avons entendu, se sont senties abandonnées, auraient apprécié de voir débarquer des cohortes entières d'hommes déterminés, armés de pelles et de balais, voir dans le ciel des norias d'hélicoptères gros porteurs pour désenclaver les habitants des villages pris au piège par la montée des eaux, entendre le doux ronronnement incessant des monstrueux tractopelles kakis qui, en nombre, auraient eu pour tâche de déblayer les gravats, de voir les unités du Génie déployer les ponts provisoires au travers des cours d'eau pour permettre la circulation et l'évacuation des sinistrés, voir s'implanter des Q.G de toile abritant les stratèges galonnés réunis en staff autour des plans pour coordonner les actions sur le terrain (un peu comme dans les films de guerre)... mais nous ne verrons pas hélas ces images tout simplement parce qu'elles n'existent pas.
    Nous connaissons un événement cataclysmique sans précédent et où sont nos moyens humains et matériel qui pourraient aider à y faire face... ils sont ailleurs, déployés et englués dans des contrées exotiques pour faire étalage de la grandeur de la France, occupés à déblayer les décombres à Kaboul, à Tombouctou, à Gao, pendant que des montagnes de détritus charriés par les rivières en furie s'accumulent chez nous.
    Au lieu d'envoyer sur place une ministre de l'écologie dont le credo est la régularisation des sans-papiers et l'accueil des clandestins dans les hôtels, et un ministre de l'intérieur incapable de lutter contre la racaille de quatorze ans dans les quartiers mais qui  se déplace pour serrer des mains et crisper les mâchoires en assurant que la nation est mobilisée, peut-être faudrait-il montrer à l'ensemble des citoyens que notre pays a les moyens et surtout la volonté de réagir chez nous aux coups du sort avec énergie et ampleur avant de vouloir reconstruire le monde d'à côté, pour le bénéfice de ceux qui demain nous lanceront des cailloux en nous traitant de colonialistes, d'infidèles, d'esclavagistes.
    Les événements climatiques des dernières heures devraient être une Cause Nationale et une priorité pour le gouvernement qui devrait se montrer beaucoup plus énergique pour aider les populations sinistrées et reconstruire ce qui a été détruit, et un peu moins coopératif avec le Qatar pour brader notre patrimoine sous couvert et alibi bidon de réaliser de juteuses transactions économiques.
    Être présent ailleurs.....pourquoi pas, mais à la seule condition de ne pas être absent chez nous !

  • Pas beau, le Nobel

    Chronique de Hervé Kempf
    Monsieur le Président du comité Nobel, j’ai l’honneur de vous demander respectueusement de retirer le prix que vous avez attribué en 2009 au sieur Obama.
    Ledit individu, en sa qualité de président des Etats-Unis, s’est en effet livré depuis quatre ans à diverses activités bellicistes qui démentent les espoirs que l’on avait mis en lui, et qui avaient justifié la remise de votre prix. Usage intensif de drones assassins en Afghanistan et au Pakistan, incapacité à fermer la prison de Guantanamo, extension d’un programme de surveillance des communications électroniques des citoyens sont autant de témoignages du caractère inapproprié de l’attribution de votre prestigieuse distinction.
    De surcroît, monsieur le Président, l’action sur le changement climatique promise par l’impétrant avait été un des arguments essentiels conduisant à votre choix, un mois avant la conférence de Copenhague sur le climat en 2009. Or, l’individu susnommé n’est pas étranger, loin de là, au sort funeste qu’a connu cette conférence en laquelle le monde mettait tant d’espoir. Et depuis, l’action du lauréat sur le climat n’a pas été brillante. Il a échoué, comme dans bien d’autres domaines, à imposer le marché des émissions dans lequel il croyait si fermement, et ne compte guère à son actif qu’une norme de réduction de la consommation des véhicules neufs.
    M. Obama est certes un beau parleur, un comédien hors pair. Le discours qu’il a délivré avec solennité le 25 juin est truffé d’images et de paroles capables de faire frémir ses auditeurs. Mais comme au théâtre où les hallebardes brandies avec énergie se révèlent en carton-pâte, l’emphase dudit individu recouvre des pas si modestes qu’ils sonnent comme un nouveau recul.
    Car enfin, monsieur le Président du comité Nobel, qui peut croire que l’annonce d’un “mémorandum” demandant à l’Agence de protection de l’environnement de prévoir de nouvelles normes d’émissions des futures centrales électriques est à la mesure de l’immense problème climatique, où le rôle des Etats-Unis est si important ? Que quelques mesures sur l’efficacité énergétique ou un soutien compté aux énergies renouvelables changeront la donne ? On est au point où il n’est pas même certain que les Etats-Unis atteindront en 2020 l’objectif adopté à Copenhague de réduire de 17 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005. Quant à les diminuer de 80 % à l’horizon 2050, comme le recommandent les climatologues, il n’est même plus évoqué dans le discours, tant il paraît fantasmagorique dans les conditions actuelles.
    En fait, Barack Obama ne montre aucun désir de réfréner véritablement la consommation énergétique de son pays ; il salue l’exploitation polluante de son pétrole de schiste ; il néglige les émissions de méthane engendrées par l’extraction de gaz de schiste. Un authentique Prix Nobel de la paix engagerait ses concitoyens sur les voies de l’avenir et de la transformation. Un politicien standard ne fait que les conforter dans leur conservatisme. Sa prudence prépare les douloureux chocs à venir.

    Hervé Kempf, Le Monde.fr 29.06.2013 http://www.polemia.com/

  • Au-delà de la droite et de la gauche : les racines du mouvement écologique

    Le concept d’ « écologie » fut utilisé pour la première fois en 1866 par Ernst Haeckel (1834-1919), qui entendait désigner, par ce terme, « toute la science des rapports de l’organisme avec le milieu extérieur environnant ». Ernst Haeckel était naturaliste et philosophe. Le monde universitaire a reconnu toute sa valeur scientifique grâce aux travaux de recherches qu’il avait accomplis dans le domaine de la biologie marine. Haeckel avait décrit plus de 3500 nouvelles espèces de radiolaires, qui avaient été collationnées lors d’une expédition. Haeckel avait également confectionné quantité de dessins et de tableaux sur le fruit de ses recherches, qui ont tous encore quelque validité scientifique aujourd’hui.
    Haeckel avait étudié la médecine au départ, avait reçu le titre de docteur en médecine après une thèse, présentée en 1861, sur l’anatomie comparée. Mais il estimait que l’exercice de l’art médical n’était pas suffisamment intéressant et s’était alors tourné vers la philosophie et la zoologie. En 1865, il obtint le titre de docteur honoris causa en philosophie et un poste de professeur en zoologie à l’Université d’Iéna, dont il devint ultérieurement le vice-recteur.
    Haeckel avait une capacité de travail époustouflante : son livre « Die Welträthsel », paru en 1899, fut l’un des best-sellers de son époque, de même que sa « Morphologie générale » de 1866, qui était considérée comme un ouvrage fondamental. Quant à sa « Natürliche Schöpfungsgeschichte » (= « Histoire naturelle de la création ») de 1868, elle connut neuf éditions successives et fut traduite en douze langues. Après sa mort, ses œuvres complètes parurent en six volumes, permettant de jeter un regard synoptique sur ses travaux de vulgarisation scientifique.
    Celles-ci ont toutes leur importance car c’est par leur truchement que Haeckel répandit en Allemagne les théories de Charles Darwin. Haeckel défendait la théorie de l’évolution, ce qui l’entraîna dans un conflit avec l’église catholique, alors qu’il était issu d’une famille pieuse. En 1904, Haeckel participa au Congrès international des Libres Penseurs à Rome. Devant le monument érigé en l’honneur du philosophe Giordano Bruno, brûlé comme hérétique, Haeckel déposa une couronne de lauriers, ce que l’église catholique considéra, à l’époque, comme une provocation. A la suite de ce geste, Haeckel s’exposa à de solides inimitiés, qui allèrent jusqu’à mettre en doute le sérieux de ses travaux scientifiques. Dans une réplique, intitulée « Sandalion – Eine offene Antwort auf die Fälschungsanklagen der Jesuiten » (= « Sandalion – Réponse publique aux accusations de falsification des Jésuites »), Haeckel réfuta tous les reproches qu’on lui adressait.
    Haeckel avait également des activités politiques : il était membre de l’ « Alldeutscher Verband » (l’association pangermaniste). Pourtant, il m’apparaît difficile aujourd’hui de cataloguer Haeckel quelque part dans le schéma binaire « gauche/droite », difficulté que corrobore notamment l’histoire de la réception des travaux de Haeckel : certes, les nationaux-socialistes ont tenté de l’annexer mais Lénine aussi lui a rendu un vibrant hommage, car le chef de file des bolcheviques voyait en notre naturaliste un « combattant contre la philosophie idéaliste des professeurs » ; quant au socialiste Robert Niemann, il chantait les louanges de Haeckel en le campant comme un « esprit libre post-bourgeois ». Plus tard, les autorités de la RDA socialo-communiste firent de lui un pionnier de l’idéologie socialiste.
    Haeckel n’était certes pas une personnalité incontestée : il n’y a pas que l’église catholique qui rejetait ses thèses avec véhémence. On l’accusa de « chauvinisme national-allemand », de même, on lui reprocha aussi d’avoir ouvert la voie à l’ « hygiénisme racialiste ».
    Pour être exact, nous devons dire que Haeckel défendait un « monisme biologique », selon lequel la nature -en dépit de sa pluralité- formait une seule et unique totalité, au sein de laquelle tous -y compris l’homme- étaient animés par une seule et même force vitale. Haeckel fut ainsi l’un des premiers à réclamer des droits pour les animaux : il pensait que les animaux, parce qu’ils étaient des êtres dotés de sensibilité, des êtres sociaux et, dans le cas des mammifères supérieurs, des êtres rationnels, devaient bénéficier d’un statut équivalent à celui de l’homme. Haeckel s’insurgeait, dans le cadre de cette défense du statut de l’animal, contre toute interprétation anthropocentrique de la nature. Pour lui, une telle interprétation relevait « de l’arrogance autoproclamée de l’homme, être vaniteux », qui se voulait égal à Dieu et à l’image de celui-ci. Haeckel défendait la thèse que la nature consistait en une substance infinie, sans commencement ni fin. En posant cette « loi de substantialité », Haeckel affirmait que, de cette façon, l’idée, qui veut qu’il y ait un être divin transcendant la nature, était réfutée. Selon la philosophie moniste de Haeckel, il faudrait remplacer le culte chrétien de Dieu par un culte de la nature. D’après Haeckel, le christianisme « n’avait pas seulement contribué à nous aliéner dangereusement de notre merveilleuse mère la Nature mais nous avait aussi conduit à mépriser, de manière fort déplorable, les autres organismes ». Haeckel voulait aussi, dans cette même logique, que l’individualisme égoïste de l’homme soit éliminé au profit d’un nouveau monisme éthique, afin de bien faire voir à l’homme que ses intérêts personnels étaient indéfectiblement liés aux intérêts de sa communauté.
    Le monisme de Haeckel a eu, plus tard, des répercussions importantes dans la mesure où il inspira directement le Prix Nobel Konrad Lorenz qui, par ses recherches sur le comportement des animaux, tenta de prouver la validité de la grande intuition de Haeckel, soit que les animaux et leur environnement -y compris l’homme et son environnement- constituaient une unité indissoluble. Le philosophe Ludwig Klages, pour sa part, fut l’auteur d’un petit livre intitulé « Mensch und Erde » (= « L’Homme et la Terre »), où il défendit la thèse suivante : le progrès, comme projet rationaliste de l’Homme, est arrivé au bout de son rouleau. « Comme un feu dévorant, il ravage la Terre entière, et là où il a brûlé un lieu de fond en comble, plus rien ne pousse ni ne croît, tant qu’il y vit des hommes ». D’après Klages, l’homme détruit « par une rage aveugle sa propre mère la Terre… jusqu’à ce que toute vie et, en bout de compte, lui-même, sont livrés au néant ». Klages était tributaire de la philosophie de Nietzsche et porte paroles du mouvement de jeunesse allemand à ses débuts, quand ces jeunes, dont les options étaient hostiles à la technique et à ses répercussions, voulaient retourner au romantisme allemand, opérer un retour à la nature. Lors d’un rassemblement de cette jeunesse néo-romantique sur la montagne du Hoher Meissner, ces options ont été clairement proclamées (ndt : c’est à la suite de ce rassemblement, où Klages prit la parole pour exposer ses visions, que fut rédigé « Mensch und Erde »).
    Via Max Scheler, qui avait lu Klages, Martin Heidegger, à son tour, reçut l’influence des idées technophobes de « Mensch und Erde ». Heidegger défendit la thèse que la perte du lien nous unissant à la nature revêtait pour l’homme moderne une perte d’être (« Seinsverlust ») : « A la place de ce qui, jadis, donnait contenance affirmée au monde et aux choses, nous voyons, toujours plus vite, avec de moins en moins de considération et de scrupules, de manière de plus en plus complète, se répandre sur la terre l’objectivisation de la domination de la technique ». Heidegger, critique, nous enseignait que la technique, développée par ce qu’il est convenu d’appeler l’ « Occident », faisait désormais « apparaître tout étant/Seiende comme un étant/Seiende fabricable dans le processus de la production » et, qui plus est, « distribuait les produits de la production via le marché dans le monde entier ». Toujours aussi critique, Heidegger ne cessait de nous rappeler que le « capitalisme technologique dissolvait l’humain dans l’homme et la choséité dans les choses » au profit « d’une valeur marchande calculée par le marché lui-même », afin de créer « un marché mondial qui englobera toute la Terre ». Après avoir décrit ce processus calamiteux, Heidegger nous exhorta à considérer dorénavant l’homme comme l’administrateur de la Terre et non plus comme son dominateur. L’homme, nous enseigne Heidegger, doit apprendre à abandonner à terme la technologie et la pensée consumériste, pour retrouver sa position modeste dans cette unité totalisante qu’est la Nature.
    Rudolf Steiner, fondateur de l’école anthroposophique, chercha à développer un mode d’économie biologique/dynamique, où l’agriculture serait un jeu de réciprocité entre l’homme, l’animal, la plante et la Terre.
    Dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, le « mouvement environnementaliste » (« Umweltbewegung ») recevait le soutien de mouvements politiques très divers ; ces courants politiques et idéologiques si divers avaient chacun une conception différente de la nature, depuis le monisme matérialiste jusqu’à un vitalisme biologique et dynamique. Mais tous avaient le même ennemi : l’ « Occident » moderne, technicien, capitaliste. Indépendamment des sentiments et convictions politiques de chacun de ces groupes ou partis ou mouvements, tous les courants du « mouvement environnementaliste » donnaient raison au « national-bolchevique » Ernst Niekisch, quand il écrivait en 1931 : « La technique est viol de la nature ; elle se superpose à la nature. Le progrès technique consiste en ceci : arracher par ruse l’un morceau de sol après l’autre au règne libre de la nature ; ce qui est triomphe pour la technique est profanation pour la nature. Dans la mesure où la technique abat pas à pas les limites que la nature a posées, elle tue la vie ». Même Oswald Spengler et Ernst Jünger, qui célébraient la technique comme partie prenante du nouvel ordre culturel allemand, réclamaient tous deux que la technique soit en permanence remodelée dans une forme « vitaliste ».

    Brigitte Sob http://www.voxnr.com

    Notes : Article paru dans l’hebdomadaire viennois « zur Zeit », n°41/2007, trad. franç. : Robert Steuckers.

    Source : Zur Zeit

  • PAC 2014 : accélération de la désintégration de l'agriculture européenne

    La prochaine PAC de l'UE 27 annoncée pour 2014 et qui démarrerait en 2020 obéira à deux mots d'ordre : haro sur la productivité et respect de l'environnement. L'Europe citadine n'aura qu'à se nourrir à l'Est, à l'Ouest et au Sud. Faut-il s'étonner de la collusion enfin flagrante entre la Confédération Paysanne de Bové et la FNSEA, à la remorque des Jeunes Agriculteurs, plus progressistes et plus à gauche que jamais, et pendant un demi-siècle moteurs de l'éradication de notre agriculture paysanne avec expulsion de 90 % des agriculteurs ? La Conf', au-delà d'un discours trompeur et mensonger, dressée elle aussi depuis des décennies contre l'agriculture traditionnelle, n'étant intéressée que par la révolution dans le Tiers-Monde. Comme la FNSEA et son CNJA, les gauchistes de la Confédération Paysanne se sont acharnés à faire disparaître les ultimes structures ancestrales rurales, résidus de pétainisme, paraît-il. Lequel serait de nature à pérenniser une « idéologie française » qui n'en finit pas de terroriser les nouvelles élites gavées de modernisme.
    La Confédération perçoit dans la communication du Commissaire à l'Agriculture Dacien Ciolos, « des objectifs louables » et y voit comme une porte entrouverte sur « la réflexion vers un changement des systèmes de production agricole ». Considérant comme des orientations importantes « le rééquilibrage des aides entre États membres et entre producteurs, le développement de l'emploi, le soutien aux petites fermes et le plafonnement des aides que le Commissaire appelle de ses vœux ». Elle se sent d'autant plus confortée dans ses vieux discours faisandés, que ce qu'annonce la Commission y ressemble fort et lui semble aller dans la bonne direction : « Les grands objectifs que sont une production alimentaire durable, une gestion durable des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité, l'atténuation des effets du changement climatique et un développement territorial équilibrée sont pertinents ». Catalogue à peu près complet de la vacuité intellectuelle d'extrême gauche qui, depuis une trentaine d'années n'a cessé d'exercer ses ravages dans des milieux qui à défaut d'avoir accès aux grandes écoles, conserva pendant des générations le bon sens lui permettant de résister à toutes les sottises du temps. Pour ne s'en tenir qu'à cette seule observation, faut-il être à ce point ignorant des réalités de la nature pour s'imaginer capable d'atténuer en quoi que ce soit « les effets du changement climatique » !
    Les Jeunes Agriculteurs, adeptes de l'humanisme à deux balles et plus naïfs que jamais, ont décelé une "avancée" réjouissante dans « la volonté de replacer l'homme au centre de la future PAC et de maintenir une agriculture forte dans toute l'Europe ». Pataquès auquel on nous aura familiarisés depuis le Traité de Rome. Il est vrai qu'on leur aura jeté un os alléchant sous forme d'une mission de grande confiance : réaliser « l'adaptation au changement climatique et le développement des énergies renouvelables ». Comme il y a quarante ans leurs pères avaient été chargés de nourrir à tout prix la population en voie d'urbanisation. Ce qu'on ne cesse de leur reprocher depuis. Inconscients, semble-t-il, que la seule interrogation qu'il faille soulever est de savoir comment cette Europe-là envisage-t-elle, justement, de nourrir 700 millions d'Européens. Certainement pas en étranglant brutalement l'agriculture productiviste et, sacrifiant au mantra écologiste, subventionnant l'autre agriculture, certes bien sympathique, mais peu productive et menacée par les multinationales de l'agro-industrie. Lesquelles, outre leur puissance de frappes, sont protégées par les lois de libre-échange et n'ont à se soucier ni de biodiversité, ni de durabilité et encore moins de changement climatique.
    LA COORDINATION RURALE : LA PAC EST UN ÉCHEC TOTAL
    Quant à Jean-Michel Lemétayer, président du syndicat croupion FNSEA, il est ravi. « Les orientations de ce document vont dans le bon sens », s'enthousiasme-t-il. « Il y a deux ans, beaucoup ne donnaient pas cher de la PAC mais la situation de crise, la volatilité des prix, et le travail syndical font qu'aujourd'hui nous avons un document qui a l'ambition de conforter une politique agricole européenne ». Et de mentionner les trois objectifs poursuivis par la Commission : une production alimentaire "viable", une gestion "durable" des ressources naturelles, et l'action en faveur du climat. C'est sûrement ainsi que l'on préservera ce qu'il reste d'agriculture et que l'on sauvera les derniers agriculteurs rescapés de quarante années de massacres. À se demander si ce Lemétayer est un imbécile ou s'il fait semblant.
    Seule la Coordination Rurale a vu dans ce projet tout ce qu'il renferme de menaces pour les agriculteurs résiduels, notamment à l'Ouest de l'Europe. Des trois scenarii imaginés, celui qui possède les faveurs de la Commission et sera l'objet de toutes les préférences est « axé sur une surenchère environnementale (qui) punira ceux qui ne pourront pas y faire face en réduisant leurs aides ». Mais les autres ne seront pas mieux lotis, « ils verront certes l'aumône de l'Europe augmenter, mais sans pouvoir compter couvrir leurs coûts de revient, puisque aucune régulation des productions et des marchés ne viendra les protéger de la concurrence du marché mondial ». Un tel projet risque donc « d'hypothéquer le potentiel de production agricole européen, de poursuivre l'élimination des agriculteurs, d'accroître le déficit camouflé de la production agricole européenne, donc sa dépendance alimentaire, et de léser les intérêts des consommateurs ». Insistant sur le mensonge manifeste qui tend à convaincre les populations que l'Europe serait en situation de surproduction alimentaire alors qu'elle est importatrice - la quasi-totalité de ses protéines végétales par exemple - en volume comme en prix, la Coordination Rurale attire l'attention sur le fait que l'abandon de la préférence européenne a eu pour conséquence une disparition massive des agriculteurs et un effondrement de la qualité de produits de plus en plus importés de régions qui ont des instruments de contrôle infiniment moins pointilleux que l'Europe. Alors même que selon l'INSEE, depuis 1992, les prix à la production ont augmenté de 5 % et de 32 % à la consommation.
    La Coordination Rurale juge donc avec sévérité le projet de nouvelle PAC tel que l'a présenté le Commissaire Dacien Ciolos, observant que, « alors que la sécurité alimentaire est annoncée comme un défi majeur, les options envisagées ne résoudront en rien l'échec unanimement reconnu d'une PAC qui ne respecte plus les objectifs des traités de Rome et de Lisbonne ». La seule réussite de l'Europe "verte" aura été, pendant un demi siècle, de mettre en place un productivisme certes parfaitement efficace, basé sur une modernisation acharnée des techniques, des méthodes et de l'idéologie, mais qui aura eu pour conséquences la disparition de 90 % des agriculteurs et la destruction irrévocable de la structure des sols et de la configuration des terres.
    La Commission Européenne a fait le pari de revenir brutalement sur cette situation qu'elle avait elle-même créée. Laissant l'agro-chimie industrielle se débrouiller toute seule avec des charges prohibitives et des prix très inférieurs aux coûts de production. Depuis 1957 les crânes d'œuf de Bruxelles ont patiemment détruit l'agriculture européenne. Soutenus par la FNSEA/CNJA et par la Confédération Paysanne ils entendent dans les prochaines années lui asséner le coup de grâce.
    Petrus AGRICOLA. RIVAROL du 3 décembre 2010

  • “Le cauchemar pavillonnaire” de J-L. Debry – Analyse par Pierre Le Vigan

    Depuis plus de 10 ans la construction de logements individuels dépasse celle de logements collectifs. Par voie de conséquence les zones périurbaines s’étendent. La campagne est mitée par les lotissements et perd son caractère propre. C’est un phénomène qui relève de l’imaginaire même de notre société : l’idéal pavillonnaire se confond avec l’accès aux classes moyennes. Le pavillon est toutefois bien différent des maisons de l’aristocratie ouvrière des années trente. Ces maisons généraient une autre forme de ville. Il s’agit maintenant de nier la ville.

    « Les zones pavillonnaires effacent la notion de ville » écrit l’auteur. Aucune activité ne peut plus se faire sans la voiture d’où un accroissement des dépenses contraintes, des risques de surendettement et une dépendance accrue aux banques.

    Le libéralisme fonctionne selon une sainte trinité : le travail, la consommation, la propriété. L’accession à la propriété du pavillon regroupe ces trois éléments. Elle représente donc le salut. La société se recompose sur le mode du huit-clos et du règne de l’ego. Symbole de réussite, le pavillon, dans une société d’hyper-compétition, apparait en même temps un refuge. Mais en fait, il aggrave l’acculturation et privatise l’anxiété sociale. Loin d’être une autre forme de ville, l’espace pavillonnaire devient un non-lieu. Le social est réduit à « une immense et unique communauté de consommateurs segmentée en tribus ». Un entre-soi accroit la misère culturelle d’un homme réduit à un consommateur en quête d’un « bonheur conforme » dont le pavillon est la figure archétypale. Cette critique métaphorique de l’univers pavillonnaire, nourrie de Jacques Ellul et de Jean Baudrillard, fera date.

    Pierre Le Vigan http://fr.novopress.info/

    - Jean-Luc Debry, Le cauchemar pavillonnaire, éditions l’échappée, 164 pages, 12 euros.

    Source : Metamag.

  • Saumon norvégien : danger pour la santé !

     

    Le gouvernement norvégien vient de recommander, pour les femmes enceintes et jeunes, de ne pas manger de saumon plus de deux fois par semaine. Il a été forcé de reconnaître – tardivement – que ce poisson gras est aussi bourré de produits toxiques.

    « Le gouvernement aimerait surtout que la nouvelle ne traverse pas la frontière. Pensez : la Norvège a été en 2012 à l’origine de 60% de la production mondiale de saumon atlantique, le pays a produit près d’1,2 million de tonne de ce poisson. Et les 29 milliards de dollars annuels générés par les exportations de ce secteur-clé de l’économie pourraient s’en trouver affectés.

    Un Français consomme environ 2,3 kilos de saumon norvégien en moyenne par an. La France a importé, en 2012, quelque 161 175 tonnes de saumon norvégien, soit environ 15% de la production du pays nordique. C’est le premier marché d’export, devant la Russie. »

    Le saumon est réputé bon pour la santé (coeur, circulation, etc.). Mais quand ce poisson est nourri aux farines animales, aux antibiotiques et même aux pesticides, on peut imaginer que c’est très différent… La pharmacologue Claudette Béthune, qui a travaillé pour l’organisme norvégien de sécurité alimentaire (le Nifes), avait clairement tranché en 2011 :

    « La présence de polluants tels que les dioxines et le PCB dans le saumon génère un risque de cancer, qui, pour les personnes jeunes, dépasse les bénéfices attendus du saumon sur la santé. »

    « Ce n’est qu’à la suite d’une grosse pression médiatique que les autorités sanitaires ont fini par reconnaître qu’elles avaient trop poussé à la consommation. L’alerte lancée par le journal norvégien VG est très claire :

    « Les médecins appellent à ne pas manger de saumon d’élevage. »

    Le journal fait parler une équipe indépendante du laboratoire de biochimie de Bergen, qui estime que ce poisson est tout simplement dangereux pour les jeunes enfants, adolescents et femmes enceintes en raison des polluants organiques persistants qu’il contient. »

    « Le Dr Anne-Lise Bjorke Monsen, membre de ce labo, précise :

    « Les polluants retrouvés dans le saumon d’élevage ont une mauvaise influence sur le développement du cerveau, et sont associé à l’autisme, à l’hyperactivité et à la baisse de QI.

    On sait aussi qu’ils peuvent avoir un effet négatif sur les défenses immunitaires, le système hormonal et le métabolisme. Ils se transmettent aussi par allaitement. Si l’on a besoin d’oméga-3 provenant du poisson, le maquereau et le hareng sont très bien. »

    De surcroît, le toxicologue Jérôme Ruzzin avait établi un lien, chez les souris entre une nourriture exclusive au saumon d’élevage pendant huit semaines et le développement de l’obésité et du diabète de type 2.

    La Russie avait stoppé toute importation de saumon norvégien en 2006 et des chercheurs américains avaient déjà prévenu qu’il ne fallait pas manger de saumon norvégien d’élevage plus de trois fois par an. »

    Source   http://www.contre-info.com

  • Une crue qui inspire, par Alain de Montere

    J'évoquais récemment l’impatience de Dieu. Oserais-je aujourd’hui supputer sa colère ? Voilà que le Gave (de Pau) a rompu toutes ses digues et, de ses flots tempétueux (aveugles ?), sème partout le désastre.

    Printemps-été  452, Attila est aux portes de Rome : infinie panique… des croyants, et des autres !
    Printemps-été 2013, le Gave attaque Lourdes : infinie détresse des… commerçants, et des autres !
    Je n’oublie nullement les autres, même les athées, des  cités, villages et hameaux qui, eux, loin, très loin du lieu prétendu sanctifié n’ont que leurs yeux pour pleurer.
    Malheur ! La grotte submergée ; la basilique dévastée !… la nouvelle, car l’autre est hors d’eaux.
    Des millions et des millions d’euros seront nécessaires pour… Ah ! les euros !... (Mais attention ! vous n’êtes pas vraiment en odeur de sainteté gouvernementale, et Lourdes n’est pas un lieu saint musulman. Alors ?... alors Il faudrait que, vite fait  bien fait, vous érigiez une mosquée si vous voulez que Bigleux 1er et son éminence Valls  dit « œil de Staline »  vous prêtent une oreille complaisante.)
    Le Saint Sacrement dans son ostensoir s’est-il lui-même sauvé des flots, tel Jésus, dont on dit qu’il marchait à leur surface ? Ou bien s’est-il noyé ? Diantre !
    Je gage que l’Église s’abstiendra fort prudemment - mais n’est-elle pas toujours, prudente ! -, de nous donner sur le sujet la moindre lumière. Néanmoins, de deux choses l’une : ou Dieu était LA ou Il ne l’était pas ! Immanent ; omniscient ; OMNIPRESENT, et j’en passe…  Les Juifs l’ont affirmé les premiers, lorsqu’ils ont inventé le mythique concept pour se doter d’une surpuissance capable de rivaliser avec  les cohortes de surhumaines déités de leurs ennemis, à savoir tout le reste de l’humanité ; les Chrétiens n’ont fait que s’emparer et se réapproprier le slogan… formidablement vendeur, puisque nous vivons sous cette VERITE depuis 2013 ans et quelques mois…
    Non, je n’ironise certainement pas sur tous ces gens qui ont perdu leur « chez-soi », sur tous les artisans et commerçants – hors ceux de la rue de la grotte et autres gras hôteliers du cru – qui voient leurs locaux professionnels anéantis, non pas à cause des  ingénieurs de Météo-France qui n’en peuvent mais, et se retrouvent néanmoins ipso facto crucifiés pour n’avoir pas… suffisamment à temps…
    Pourquoi les ingénieurs de Météo France, braves Lourdais mercantiles, et pas Dieu ?
    Si vraiment il est à l’origine du phénomène nano diluvien, alors c’est que finalement il en est venu à ne plus supporter  vos marchands du temple, et que, trouvant bon l’exemple de son fils crucifié par lui incarné – je me fous d’être hérétique -, il a décidé de frapper et de vouer à la ruine les impies qui s’enrichissent impunément  - jusque-là – en vendant des tonnes d’amulettes et grigris dignes de croyances d’autres lieux sinon d’autres temps.
    Alors, caprice aveugle de la nature ? Catastrophique conséquence du réchauffement climatique dû aux pets des vaches ? Courroux divin ?
    Finalement, comme l’Église sans doute, je me garderai bien de me prononcer. Et puis vous n’en auriez que faire, avec raison, n’étant à votre égal qu’un malheureux et ignorant mortel.
  • Gaz de schiste : pourquoi les estimations en France sont fausses

    Combien de mètres cubes de gaz de schiste dorment sous nos pieds ? Un quart de moins que ce que l’on pensait, a annoncé lundi, l’Agence américaine de l’énergie. Mais pour les géologues français, aucune estimation ne tient la route.

    La France vient de quitter le club très envié des eldorados potentiels de gaz de schiste. Au niveau mondial, les nouveaux résultats de l’Agence américaine de l’énergie (EIA), publiés le 10 juin, ont de quoi faire saliver les pétroliers : depuis le dernier rapport paru en 2011, les réserves présumées de cet « hydrocarbure non conventionnel » ont été revues à la hausse de 10 %. Elles atteignent désormais 345 milliards de barils, soit l’équivalent de la consommation mondiale pendant dix ans.

    Mais la France, comme la Pologne, est restée sur le banc. Pire, elle dégringole au classement. Tandis qu’en 2011, l’Hexagone fanfaronnait en dixième place mondiale des pays dotés de sous-sols riches en gaz de schiste (avec un magot estimé à 5,1 milliards de mètres cubes), elle est aujourd’hui sortie du classement américain. Entre temps, près de 1,2 milliard de m3, soit 24% des réserves précédemment estimées, semblent s’être évaporés. Sur certaines zones, la baisse est encore plus marquée. Ainsi, le bassin du Sud-est (un triangle situé grosso modo entre Montpellier, Nice et Grenoble) renfermerait dix fois moins de ressources que celles évaluées il y a deux ans. De tels écarts laissent les géologues dubitatifs.

     

    « L’exercice est trop périlleux »

    « Ces estimations sont grossières, on ne comprend pas sur quoi l’EIA les fonde », lance François Kalaydjian, directeur adjoint aux ressources énergétiques de l’Institut français du pétrole (IFP). Interrogée sur sa méthodologie, l’agence américaine se contente de renvoyer, par mail, vers six études françaises. La moitié de ces travaux proviennent justement de l’IFP. Pourtant François Kalaydjian et son équipe se sont toujours bien gardés d’avancer des chiffres. « Pour la simple raison que sans forage, l’exercice est trop périlleux » souligne le directeur adjoint. Or, en France depuis le 13 juillet 2011, la fracturation hydraulique, seule méthode de forage éprouvée pour l’instant, est interdite par la loi. Et à moins que ses impacts néfastes sur l’environnement ne soient un jour complétement maîtrisés, elle devrait le rester.

    « Dans ces circonstances, il manque des données de base », confirme Michel Cathelineau, directeur de recherches en géologie et gestion des ressources au CNRS. Selon les chercheurs français, quand elle s’intéresse à la France, l’EIA ne peut se baser sur aucun élément concret. Restent les analogies et extrapolations. « Pour estimer la quantité de gaz de schiste il faut mesurer la surface occupée par les roches mères qui en produisent, estimer leur profondeur et, à partir d’échantillons, déterminer leur productivité », détaille le chercheur, « ensuite c’est simple comme une multiplication ».

    Mais en France, le calcul butte sur la troisième variable : la capacité d’une roche à produire du gaz. Celle-ci dépend de la quantité de matière organique présente, mais aussi de la température et de la pression auxquelles elle est soumise. « Or sans forage, impossible de connaître ces paramètres », souligne Michel Cathelineau. « Les experts de l’EIA considèrent uniquement la quantité de matière organique, c’est-à-dire l’ingrédient de base, ce qui n’est pas suffisant », renchérit François Kalaydjian.

    Pas d’avancée majeure depuis deux ans

    Autre inconnue : la propension de la roche à être fracturée. « Une roche mère est constituée de trois composants : des matières organiques, des matériaux hybrides et des minéraux », enseigne François Kalaydjian, avant de développer « en fonction des leurs proportions, elle sera plus ou moins facile à fracturer ». Or sans exploration des sous-sols, impossible de déterminer de quoi la roche, située à des centaines de mètres sous nos pieds, est composée. Dans le bassin parisien, des échantillons prélevés dans les années 90 donnent une petite idée. « Mais là encore, les interprétations que l’EIA en fait sont étranges », soupire M. Kalaydjian. Et si quelques incertitudes concernant le bassin du sud est ont été levées, les chercheurs ne font état d’aucune découverte.

    Faute de permis de forer, en deux ans la France n’a donc pas fait d’avancée significative. Pour preuve, quatre des six études sur lesquelles se basent l’EIA pour établir ses nouvelles estimations sont veilles de plus de 10 ans. Alors comment expliquer que les conclusions divergent des chiffres précédents ? « Bizarrement entre 2011 et aujourd’hui, les périmètres étudiés ont changé », s’étonne François Kalaydjian à l’IFP, avant de poursuivre : « Certaines zones présentes dans l’étude il y a deux ans, ne sont même plus mentionnées, sans que l’on puisse se l’expliquer. »

    Des explorations pour mettre fin au débat ?

    Dans le milieu de la recherche française, la publications de l’EIA suscite donc peu d’émoi. « C’est un état des lieux très général, vu des États-Unis , relativise François Kalaydjian, on sait que la marge d’erreur est importante ». Pour les géologues français, si l’Hexagone veut savoir de quoi sont faits ses sous-sols, une seule solution : autoriser les forages d’exploration. Quid alors des risques pour l’environnement, tels que la pollution des nappes phréatiques ou les séismes ? « Il y a beaucoup de controverses sans que l’on sache vraiment de quoi on parle », souligne François Kalaydjian « si l’on réalise de vraies études, on constatera peut-être que les quantités de gaz de schiste sont trop faibles pour qu’il y ait lieu d’en parler. » Mais à l’inverse, si les découvertes font le bonheur des pétroliers ? Les écologistes craignent qu’une fois le premier feu vert donné et le potentiel économique du gaz de schiste dévoilé, la France n’ait plus le courage de maintenir sa fermeté.

    terraeco.net http://fortune.fdesouche.com

  • Pollutions dues aux nitrates : la France risque de payer très cher son laxisme en matière de prévention

    SAINT-BRIEUC (NOVOPress Breizh) – Dans un arrêt rendu avant-hier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a condamné la France pour ses « manquements » répétés concernant sa politique de prévention des pollutions dues aux nitrates. L’Etat pourrait donc se voir infliger une amende de plusieurs dizaines de millions d’euros, sans parler d’éventuelles mesures d’astreintes journalières.

     

    On sait que l’excès d’azote minéral et organique – essentiellement d’origine agricole – entraîne, une fois transformé en nitrates, l’eutrophisation des rivières et provoque – en particulier sur les côtes bretonnes – les tristement célèbres marées vertes (photo ci-dessus). La CJUE entend ainsi sanctionner l’incapacité du gouvernement français – soumis en permanence à la pression de certains lobbys de l’agriculture intensive – à se mettre en conformité avec une directive européenne de 1991.

    Faisant preuve de laxisme dans ce dossier, Paris a en effet longtemps sous-estimé l’étendue des « zones vulnérables » qu’il est indispensable de protéger. L’état des lieux établi en 2007 avait à l’époque été jugé très insuffisant et avait dû être revu en 2012. Contesté par la FNSEA, il concerne aujourd’hui 19.000 communes représentant 55 % des terres agricoles françaises.

    Il y a six ans, la Commission européenne avait déjà décidé de saisir la CJUE en vue de condamner la France à une astreinte de 130.000 euros par jour pour non respect de la directive de 1991 concernant les taux de nitrates en Bretagne. Le gouvernement Fillon n’y avait échappé à l’époque qu’en procédant à la fermeture des points de captage où l’eau était la plus polluée. Aujourd’hui, les cours d’eau armoricains sont toujours aussi pollués, mais les Bretons peuvent boire une eau – conforme aux normes européennes – qui vient d’ailleurs…

    http://fr.novopress.info/