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économie et finance - Page 354

  • Les députés LREM votent une augmentation de l’assurance auto ! Et vous savez pourquoi ?

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    Il faut se pincer pour le croire : en plein mouvement des gilets jaunes, la majorité LREM-MoDem, après avoir voté l’augmentation des taxes sur les carburants qui a déclenché la colère, a adopté un amendement stipulant que les compagnies d’assurance doivent augmenter de 33 millions d’euros leur contribution au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). Mais quel est donc ce mystérieux fonds qu’il faudrait ainsi abonder toutes affaires cessantes ? C’est le fonds permettant aux conducteurs accidentés par un tiers en fuite ou une personne non assurée d’être indemnisés.

    Ah… Mais alors, faut-il en déduire que ce genre de conducteurs et de délinquance – délits de fuite, conduite sans assurance – est en augmentation ? Oui. Selon Le Parisien, il y aurait en France 700 000 véhicules non assurés ! Et il y a eu, en 2017, plus de 36.000 demandes d’indemnisation.Donc ce fonds est de plus en plus mis à contribution. 26 % des dossiers concernaient des délits de fuite. Et les versements se montent à 154,2 millions d’euros, une augmentation de 13 % !

    Évidemment, cette charge supplémentaire est très mal vue par les compagnies d’assurance qui pourraient, pour y répondre, avoir recours à un levier bien connu : l’augmentation des assurances des automobilistes.

    Le gouvernement et la majorité d’Emmanuel Macron pourront toujours se défausser sur les assureurs en disant : « C’est pas Bibi ! » Mais à l’Assemblée, il s’est quand même trouvé assez de bibis de service pour le voter, cet amendement.

    Mais surtout, au-delà de la question financière, ce que révèle cette augmentation, c’est un grave problème de sécurité et de délinquance routières : comment se fait-il que ce gouvernement, qui a fondé toute sa stratégie de sécurité routière sur les 80 km/h et les radars et qui n’a plus que le mot « ordre républicain » à la bouche, ne s’inquiète pas davantage de cette délinquance en plein essor ? Édouard Philippe nous aurait-il menti par omission ? Ce que l’on ne nous dit pas, les chiffres et les millions du budget nous le révèlent.

    On traiterait ce problème, on gagnerait sur deux tableaux : moins de délinquance et moins de charges financières pour les automobilistes, car ce sont les seuls automobilistes – encore une fois – qui vont éponger le coût de cette délinquance. Car, contrairement à ce qu’a dit M. Darmanin à l’Assemblée, la question du pouvoir d’achat et celle de la sécurité sont liées. Et c’est un nouvel exemple qui explique la colère de la France périphérique qui a le sentiment – justifié – de payer pour les autres.

    Mais, au fait, qui sont-ils donc, ces automobilistes délinquants qui conduisent sans assurance et prennent la fuite ? Ne serait-ce pas les mêmes qui se livrent à des rodéos certains soirs dans certains quartiers, causant parfois des accidents très graves, comme on l’a vu ces dernières années ?

    Encore un indice pour aider monsieur Castaner : ce ne sont pas des gilets jaunes.

    Dominique Monthus

    http://www.bvoltaire.fr/les-deputes-lrem-votent-une-augmentation-de-lassurance-auto-et-vous-savez-pourquoi/

  • Gilets jaunes : le réveil de la France oubliée, par Ivan Rioufol

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    Les Gilets jaunes : “Nous aussi, on tient le cap !“. Le premier ministre, qui avait annoncé dimanche soir sur France 2 : “Le cap est le bon et nous allons le tenir“, a reçu sa réponse, ce lundi matin, de la part des meneurs. Désormais, un rapport de force s’engage entre la révolte populaire contre les taxes sur le carburant et le gouvernement décidé à assumer l’affrontement. “La trajectoire carbone, nous allons la tenir”, a précisé Edouard Philippe. Au 1 er janvier, la taxe sur le diesel sera donc augmentée de 6,5 centimes par litre, et de 2,9 centimes pour l’essence. A la fin du quinquennat, les taxes supplémentaires sur le diesel auront été portées au total à 30 centimes, 16 centimes pour l’essence. Prenant la parole après la première manifestation des Gilets jaunes, samedi partout en France (environ 300.000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur, chiffres contestés par les organisateurs), le premier ministre n’a pas cherché l’apaisement, même s’il a reconnu un “ras-le-bol fiscal”. Or, plutôt que de renoncer, en conséquence, à la fiscalité punitive sur les carburants, il a rajouté de l’huile sur le feu. Philippe a, en effet, dénoncé également “l’anarchie, la pression et la violence” dans des scènes qui auraient eu lieu.

    Ce choix de la diabolisation est aussi celui du leader de la CFDT, Laurent Berger : ce lundi, sur RTL, il a alerté sur “une forme de totalitarisme” chez des manifestants ayant exigé le port du gilet jaune à des automobilistes bloqués. Dans un tweet posté samedi, Bernard-Henri Lévy a illustré la vision de la France d’en haut, jugeant celle d’en bas : “Poujadisme des Gilets jaunes. Echec d’un mouvement qu’on nous annonçait massif. Irresponsabilité des chaînes d’info qui attisent et dramatisent. Soutien à Macron, à son combat contre les populismes et à la fiscalité écolo“.

    Le paradoxe est d’observer de telles consciences de gauche, théoriquement sensibles à l’injustice sociale, revendiquer leur dédain pour les plus pauvres et les plus délaissés. Ce basculement dit beaucoup de la nouvelle révolution française qui s’engage. Voir du poujadisme dans la révolte des Gilets jaunes relève de la paresse intellectuelle. Ce ne sont pas seulement des petits commerçants qui ont manifesté samedi, mais plus généralement une classe moyenne issue de la ruralité et des zones périurbaines sorties des radars officiels. La France oubliée se réveille. Elle compte se faire entendre encore. Paris n’est plus le centre de l’histoire qui s’écrit. L’erreur du gouvernement est de parier sur un essoufflement du mouvement, au prétexte de son amateurisme, de ses manques d’encadrements, de leaders, de slogans, de projets. Ces indiscutables lacunes peuvent se corriger. A Paris, les quelques centaines de manifestants ont déjà réussi le tour de force stratégique d’envahir, paisiblement, la rue du Faubourg Saint-Honoré, jusqu’à quelques dizaines de mètres de l’Elysée. Les magasins de luxe des alentours, restés ouverts, n’ont pas été un instant inquiétés. La dynamique est du côté des “derniers de cordée”, qu’Emmanuel Macron ne sait comprendre.

    Ceux-ci n’entendent plus être à la traine, ni se laisser insulter par une caste qui n’envisage pas de se réformer. Il suffit d’observer la perpétuation de la même morgue chez les “élites” pour se convaincre de la fracture entre ces deux mondes. La place de la Concorde, à Paris, pourrait être le prochain point de ralliement de la province en colère, samedi prochain. Reste la question : La France des métropoles, pour l’instant indifférente, peut-elle devenir solidaire de la France des périphéries ? Au-delà des taxes, c’est un mode de vie commun à une majorité de Français que défendent les Gilets jaunes.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 19 novembre 2018 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/212653/gilets-jaunes-le-reveil-de-la-france-oubliee-par-ivan-rioufol/

  • Notre pays peut s’effondrer comme l’URSS en une semaine

    Notre pays peut s’effondrer comme l’URSS en une semaine

    De Charles Sannat :

    Les digues de la colère trop longtemps contenue sont en train de céder.

    Le gouvernement ne comprend pas.
    Nos élites ne comprennent pas.
    Nos journalistes des grands médias tentent d’aider le gouvernement à éteindre l’incendie qui menace de ravager le pays.

    La méthode est évidemment mauvaise et il est fort probable qu’un jour, des comptes soient demandés par les victimes et les blessés. Nous y reviendrons.

    Ce qu’il faut retenir c’est que dans un pays où le politiquement correct est étouffant, où la liberté est surveillée, où il n’est plus possible de penser véritablement sans « choquer », sans « déraper », sans être un « phobe », dans un pays où quand un gosse de 7 ans emmerde un autre gamin de 7 ans – ce qui relève de l’éducation et du pédagogique – se transforme en garde à vue et en procédure de « harcèlement », quand nos élites perdent le bon sens, quand les « bobos parisiens » pensent la société hors sol et à travers un prisme idéologique et croient qu’ils peuvent changer la manière de voir les choses des masses, nous créons un cocktail terrible de colère rentrée. […]

    Ce que j’ai vu, c’est une violence inouïe, une haine rentrée, contenue depuis trop longtemps, qui a commencé à se libérer. Cette rage de ne pas être entendu, cette colère d’être méprisé par un pouvoir sourd aux attentes simples d’une population, cette frustration terrible, non pas de la France « périphérique », mais de la France, essentiellement gauloise, qui subit la diversité, la crise économique, la fiscalité confiscatoire pour arroser à coup de milliards des « citées » et des quartiers « populaires » qui croulent sous les subventions… et la radicalisation. « On ne veut plus payer ». Voilà ce qui est dit.

    C’est tout cela que j’ai entendu, jusqu’à un pharmacien expliquant qu’il trouvait scandaleux tous les médicaments gratuits pour les migrants et pas pour les mamies… Mais il y a aussi ces médecins, ces ambulanciers, les motards en colère, ou les paysans, ou les artisans, ou les taxis, ou, ou, ou,… Nos dirigeants ont patiemment construit une société de haine et d’opposition. Quand il y a haine et opposition, il finit par y avoir confrontation et violence. Même Gérard Colomb l’a dit en quittant son poste. Quelques jours seulement ou il n’est plus là, et il sera vite très regretté! Terrible bilan. […]

    Le gouvernement doit saisir qu’en dessous de 2 500 euros nets par mois, il vaut mieux rester chez soi, avoir un HLM, la CMU, ne pas payer la cantoche des gosses et avoir accès à tout gratuit et rentrer dans le cycle de l’assistanat. Problème… le salaire médian c’est 1 700 euros…. Énorme problème donc… Le gouvernement doit saisir que si les gens ne traversent pas la rue, ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas trouver de boulot, c’est qu’il n’y a plus d’intérêt à le faire. Partant de ce constat économique, les gens vont cesser de travailler, parce que se rendre au travail est trop coûteux et rapporte trop peu. Le nombre de travailleurs va chuter considérablement. Le nombre d’assistés, exploser à la hausse, et les coûts pour la collectivité aussi. Il faudra augmenter la fiscalité de ceux qui bossent encore. Alors ils seront de moins en moins nombreux à travailler… et le cycle vicieux ira jusqu’à l’effondrement. […]

    N’accusons pas le gouvernement par principe et incitons-le à éviter la tentation du laisser-faire et du laisser-aller en espérant que la violence qui se déchaîne pousse les gens à rentrer chez eux, ce qui serait une erreur supplémentaire d’appréciation qui risquerait de se transformer en très grande responsabilité historique et éventuellement juridique. Chaque mort, chaque blessé renforcera la motivation. Quand il n’y a pas d’organisation nationale, et que l’on est face à un soulèvement populaire, il y a deux manières de faire. La première, celle qui a été manifestement choisie volontairement ou non, et l’on finira par le savoir, c’est de laisser faire comme cela s’est passé samedi. La seconde, c’est d’encadrer les mouvements, en expliquant que les forces de l’ordre passeront sur chaque point de blocage même ceux qui ne sont pas déclarés pour donner des conseils de sécurisation. Même ceux qui ne sont pas déclarés et peut-être même surtout ceux qui ne sont pas déclarés ! Cela n’a pas été fait. Cela n’a pas été ordonné. Là était la sagesse élémentaire, et le gouvernement en serait sorti grandi.

    Parce que cela ne sera pas fait, alors que moralement, il en va du devoir de nos autorités, de nos policiers et gendarmes qui ne doivent jamais oublier qu’ils sont au service de la population et pas des dirigeants, alors il faudra que les gens le fassent eux-mêmes pour éviter des accidents. Si le mouvement dure, les tensions monteront. Il faut donc penser la protection des lieux de blocage ou de filtrage.

    « Qu’ils viennent me chercher »… Ils ont été stoppés à 200 m du Palais.

    Macron le tout-puissant Jupiter avait crânement lâché cette formule lors de l’affaire Benalla… Une formule qui en dit très long sur le sentiment d’impunité de nos élites dirigeantes. Pourtant, les sans-dents n’ont été stoppés qu’à 200 mètres du Palais. Le groupe de sans-dents qui était là n’était pas suffisamment important ni suffisamment motivé pour partir à l’assaut du Palais, mais cela devrait être pris pour un avertissement sans frais ! « Ils » peuvent venir chercher le président en son palais et mettre sa tête au bout d’une pique. Qui aurait tiré sur la foule ? Un jour, les grenades fumigènes ne suffiront plus. Ce jour-là, qui tirera pour empêcher la foule d’aller chercher Macron ? Qui ? Personne. Le roi est nu.

    Que fera Castaner ?

    Rien. Il ne leur reste que les postures et la capacité à terroriser les « gens » qui ont un compte en banque, qui sont saisissables, et qui globalement, eux, respectent les lois. « Ils » ne font plus peur qu’aux braves gens… Et les braves gens n’acceptent plus de se faire terroriser pour leur permis de conduire, alors que les délinquants quotidiens pourrissent leur quotidien sans rien risquer, eux… D’ailleurs, Castaner lui-même l’a dit, la prison « n’est pas une solution », alors que fera Castaner ?

    Il n’a pas les moyens ni matériels ni humains de sécuriser le territoire, et le bordel de la délinquance ambiant le démontre chaque jour. Alors, imaginez quand vous avez un soulèvement populaire sur tout le territoire. Imaginez un soulèvement sur la durée… Tous les mois ! Et dire que Bruxelles limite le temps de travail des militaires qui devront bientôt être syndiqués… […]

    La France est l’URSS de 1989. Un tigre de papier. Au premier coup de fusil, les leviers de commande ne répondront plus. Le système tient sur l’illusion de la solidité des institutions. Pourtant, tout est miné de l’intérieur. Notre pays peut s’effondrer comme l’URSS en une semaine. Chacun se retrouvera seul. Voilà ce qui a commencé à se passer ce week-end.

    Il n’y a pas, dans ce mouvement, que de « beaux » sentiments et de gentils gilets jaunes. C’est beaucoup plus complexe. Il y a trop de frustrations retenues depuis trop longtemps. Pour éteindre l’incendie, ce ne sera pas agréable pour la clique d’En Marche à l’égo surdimensionné, mais il va lui falloir rabattre son caquet. Faire amende honorable, cesser les insultes et le mépris de caste devenu insupportable. Ce mépris tient une place bien plus importante dans la révolte actuelle que ce que l’on peut penser à Paris. Ensuite, cela doit s’accompagner d’un programme économique en rupture avec celui qui est porté, et là cela va être plus dur dans le cadre actuel. C’est le principal défi de Macron. Après, l’Europe a aussi intérêt à avoir une France stable… Ça tombe bien, il y a des élections européennes. Un bon moyen de construire un nouveau projet… avec les Français, et pas contre eux. Bon, quand on est Jupiter, manifestement, on manque de sagesse et de pondération. Il y a donc peu de chance que cela se passe ainsi. Castaner et Macron tenteront de passer en force.

    Ce ne sera plus la chienlit, mais l’anarchie.

    La même que celle de la libération et de l’épuration. Et ces terribles pulsions de mort et d’envie d’en découdre. Des moments de l’histoire où tout devient possible dans des séances de haine et d’expiation collective. Les heures les plus sombres ne sont pas juste un concept de propagande minable, c’est une réalité qui peut-être la nôtre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Pendant ces heures-là, chacun est seul. Les grands malades qui nous dirigent depuis des années ont mis en place les éléments pour qu’elles soient, hélas, notre avenir. Les révolutions sont toujours de couleur. En France, elle ne sera pas orange. Elle sera jaune. Comme toutes les révolutions, quelles que soient leur couleur de départ, elles finissent toute par la même : celle, rouge, du sang qui coule dans les rues.

    https://www.lesalonbeige.fr/notre-pays-peut-seffondrer-comme-lurss-en-une-semaine/

  • LE DISCOURS PASSÉ INAPERÇU DE L’AMBASSADEUR DES ETATS-UNIS AUPRÈS DE L’UE

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    L’avantage avec les Américains, c’est qu’ils ne dissimulent pas leurs intentions. Ainsi du discours musclé que vient de tenir Gordon Sondland, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne.

    Au printemps dernier, Donald Trump a fait de l’homme d’affaires et financier Gordon Sondland l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique auprès de l’Union européenne. Mardi dernier 13 novembre, invité de l’European Policy Center (EPC), un « think tank » œuvrant en faveur de l’« intégration européenne », il a tenu un discours à la limite de ce qu’autorise le langage diplomatique.

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  • Économie : les nuages dans le monde continuent de s’amonceler

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    Marc Rousset

    La volatilité des Bourses, l’aversion au risque et les craintes sur la croissance mondiale s’intensifient alors que le PIB allemand s’est contracté pour la première fois depuis 2015, avec le ralentissement des exportations et la baisse de la production automobile. Les krachs boursiers sont toujours précédés par des périodes d’incertitude, d’augmentation de volatilité et de fébrilité jusqu’à ce que les taux montent et que les marchés craquent.

    Selon un sondage de Bank of America Merrill Lynch, les gestionnaires de fonds, suite aux guerres commerciales, au resserrement quantitatif de la Fed et au ralentissement économique chinois, n’ont jamais été aussi pessimistes depuis 2008. 30 % des gestionnaires pensent que les actions américaines ont déjà atteint leur point le plus haut. Les taux de la Fed vont augmenter encore successivement de 0,25 % le 19 décembre 2018 et le 20 mars 2019. Lorsque les taux augmenteront, la France de Macron, qui pressure les automobilistes de taxes en raison d’un réchauffement climatique bidon par le CO2 humain, mais qui ne fait rien pour diminuer les dépenses publiques et la scandaleuse immigration, sombrera dans la banqueroute et la faillite.

    À Wall Street, les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), dont la capitalisation boursière de 2.500 milliards de dollars est supérieure à l’ensemble des valeurs cotées à Paris et à Francfort, vacillent depuis un mois. Apple a perdu 14 % de sa valeur, soit 190 milliards de dollars, Amazon près de 20 %, Alphabet, la maison mère de Google, 15 %, tandis que Facebook a chuté de 20 % le 26 juillet 2018.

    Trump gère l’économie américaine comme s’il faisait face à une récession alors que l’Amérique n’est qu’en crise structurelle à long terme (endettement excessif et balances dollars détenues à l’étranger). La baisse des impôts pour les entreprises et les particuliers ainsi que le montant démentiel des dépenses militaires de 719 milliards de dollars en 2019 (environ vingt fois le budget militaire de la France) ont pour effet d’augmenter dangereusement le déficit public et la dette publique. Il y a « excès de vitesse », selon l’économiste de l’OCDE Jean-Luc Proutat, car les déficits publics américains « se creusent au rythme d’un milliard de dollars par jour et connaissent leur plus important dérapage hors période de récession », d’où des risques d’inflation et le durcissement actuel de la politique monétaire de la Fed. La dette publique des États-Unis inquiétera véritablement les investisseurs seulement en 2020, lorsqu’elle dépassera les 110 % du PIB.

    En Italie, selon le professeur Francesco Daveri, « le gouvernement a réussi la magie de faire un trou budgétaire sans même donner un vrai coup de pouce à l’économie ». Afin de faire accepter son budget par la Commission, Rome s’engage à vendre pour dix-huit milliards d’euros d’actifs immobiliers et demande que certaines dépenses soient considérées comme de « nature exceptionnelle » (infrastructures suite à l’effondrement du pont de Gênes). Mais l’augmentation des taux d’intérêt à long terme par les marchés moins compréhensifs représente déjà, selon la Banque d’Italie, 1,5 milliard d’euros d’intérêt en six mois. Le risque de faillite de la banque Unicredit gavée de tous les emprunts de l’État italien non rachetés par la BCE augmente dangereusement.

    Le krach en cours du bitcoin est considéré par certains comme un présage de krach boursier à venir. Le bitcoin ne vaut plus que 5.594 dollars, contre 14.000 dollars début janvier. Toutes les crypto-monnaies sont en chute libre. De plus, des scissions et des guerres de clans apparaissent avec la création de nouveaux bitcoins (bitcoin Cash, bitcoin ABC, bitcoin SV), ce qui nuit à leur crédibilité. La banque Goldman Sachs – ce qui est tout un symbole – vient de renoncer au bitcoin.

    L’or augmentera, selon une déclaration de Bill Murphy, président du GATA, lors d’un récent colloque à La Nouvelle-Orléans, lorsque « le cartel de l’or » renoncera à ses manipulations, suite à la poussée trop forte des marchés. 8.000 milliards de dollars de valeur boursière sont déjà partis en fumée en octobre 2018, selon l’agence Bloomberg. Les plus grands risques immédiats semblent être la Deutsche Bank et le système bancaire italien. La grenade à dégoupiller : la hausse inéluctable des taux qui a déjà commencé.

    Source Boulevard Voltaire cliquez ici

  • Que l’Etat descende de notre dos et retire les mains de nos poches ?

    poches-vides-300x192.jpgC’est un coup de tonnerre au Japon, comme en France. Le Figaro rapporte comme ses confrères que «  Nissan réunira ce jeudi son conseil d’administration pour voter le départ du  PDG  du groupe Renault-Nissan Carlos Ghosn. (Nissan) affirme que (M. Ghosn)  a dissimulé une partie de ses revenus au fisc japonais. Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a dénoncé des pratiques financières inacceptables et graves et a confirmé l’arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo (…). Le PDG franco-brésilien « aurait sous-évalué de cinq milliards  de yens (38,9 millions d’euros) sa rémunération, qui s’élevait à près de 10 milliards. D’après l’agence de presse Kyodo, cette pratique a commencé en 2011 et a duré plus de cinq ans. » Bruno Gollnisch l’a souligné ces dernières années, il estimait  que le salaire octroyé  au  PDG  de Renault,  dont l’Etat français est toujours actionnaire à hauteur de 15%,   était exorbitant et aberrant, notamment au  regard des  résultats  de ce  patron champion des délocalisations.  N’en doutons pas, en pleine mobilisation citoyenne des gilets jaunes  contre le fiscalisme confiscatoire,  un concert de récriminations va retentir au  sein des  partis du Système pour dénoncer cette supposée fraude (M. Ghosn a droit à la présomption d’innocence) et plus largement pour s’indigner des méthodes de ce dernier. Déjà quelques mois  avant le premier tour de la présidentielle de 2012, le député-maire  LR de Nice , Christian Estrosi - qui a fait part ces dernières heures  de son effroi après les  propos de Laurent Wauquiez comparant la PMA à l’eugénisme nazi-, s’indignait justement des délocalisations, du dumping social pratiqués par M.  Ghosn. Il découvrait   alors avec une bonne vingtaine d’années de retard, les conséquences des dogmes ultra libéraux et  ultra libre-échangistes  que les partis européistes  ont  imposé  à notre pays par  soumission aux oukases de  l’Europe de Bruxelles.

    L’exigence d’une meilleure  justice fiscale  serait aussi au cœur des préoccupations de  la Commission européenne, et expliquerait notamment la directive européenne sur le droit d’auteur qui  propose, rapporte le site Ozap,  « de taxer les clics sur les liens hypertextes » de Google News. « Un impôt qui pénaliserait fortement l’agrégateur de contenu qui est très utilisé en Europe par le grand public. »  Le journal britannique   The Guardian publiait dimanche la réplique de « Richard Gingras, vice-président de Google rattaché aux médias, qui menace de fermer l’agrégateur Google News si l’Union européenne  (passe aux actes). »

    UE rapportait l’Afp,  qui  a fait état en mars de son souhait   d’ « instaurer une taxe de 3% sur le chiffre d’affaires généré par les services numériques des entreprises (dont le chiffre d’affaires annuel mondial dépasse 750 millions d’euros et dont les revenus dans l’Union européenne excèdent 50 millions d’euros ». Le républicain constructif ministre de l’Économie Bruno Le Maire  défendait  pour sa part devant le Parlement européen, à Strasbourg  le 23 octobre la  «priorité absolue» que devrait être   une  taxation  des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) voire des Gafam s’y on ajoute à cette liste Microsoft. «Nous aurons d’autant plus vite une solution à l‘OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques) que l’Europe aura été capable (…) de créer cette taxe sur le numérique » expliquait M. Le Maire : « Comment peut-on accepter que des millions de consommateurs européens donnent gratuitement leurs données sans qu’il y ait au passage une taxe «Soit l’UE est libre, soit elle est vassale. Moi je crois en une Europe libre, souveraine».… ce qui n’est pas  la définition qui vient à l’esprit pour désigner l’actuelle construction bruxelloise !

    Bruno Le Maire s’était donné comme but  l’adoption du texte taxant les Gafa (qui pourrait ramener dans les caisses de l’UE  cinq milliards d’euros par an selon certains calculs) au «  plus tard début 2019. » Mais c’était sans compter sur l’obstruction de Berlin  qui a jugé que ladite taxation ne serait pas «efficace»,  le patronat  Outre-Rhin ayant fait part de ses inquiétudes en jugeant que cette taxe «pénaliserait» les entreprises allemandes. Le projet de loi a finalement  été repoussé à 2020 et il n’est pas  inutile de rappeler  plus largement, a fortiori à la lumière de la mobilisation citoyenne actuelle , que près de 530 milliards d’euros,  en l’espèce 40%  des bénéfices engrangés par  les multinationales, sont exfiltrés chaque année vers des paradis fiscaux.

    Une situation qui ne peut qu’exacerber le ras-le-bol du contribuable lambda,  qui lui n’échappe à rien, déjà  pressuré, voire  racketté  par l’Etat, l’UE, souvent  pour engraisser les parasites d’en  haut et d’en bas ou le vivre-ensemble. Nous le notions déjà lors du mouvement des bonnets rouges , une  fronde fiscale  traduit aussi plus profondément  une remise en cause de la légitimité du Système en place. Dans sa remarquable Histoire de FranceJacques Bainville notait que  « La question des impôts, lorsque l’imposition doit être très lourde, est redoutable parce quelle provoque des résistances et favorise la démagogie: c’est le cas qui s’est présenté à plus d’un moment de notre Histoire. »

    Mais aujourd’hui  la question de la récupération  démagogique  est dépassée depuis longtemps  car plus personne  ne nie  le caractère proprement insupportable de l’accumulation  des impôts, directs et  indirects, des  taxes  diverses et variées qui accablent la très grande majorité des Français.  L’ex collègue de Bruno Le Maire et  puté LR de l’Indre Nicolas Forissier,  membre de la  commission des Finances  de l’Assemblée    l’admettait  dans une tribune publiée le 30 octobre dans Le Figaro:  « La France est championne des prélèvements obligatoires, sans que l’on en tire un avantage (…).   En 2018 (les dépenses publiques)  ont augmenté de 20,8 milliards  d’euros et en 2019, ce sera près de 24 milliards de plus. C’est 16 milliards  de dépenses de plus que François Hollande durant ses deux premières années. Le programme Action publique 2022, qui devait prévoir une diminution des dépenses, a purement et simplement été abandonné. Nous sommes les champions des impôts parce que nous sommes les champions de la dépense publique. Et les seules économies prévues, l’État les fait faire aux autres, les collectivités locales en particulier. »

    Fiscalisme confiscatoire dont les  victimes privilégiées sont aussi les familles, rappelle opportunément Jean-Pierre Maugendre sur le site de Renaissance catholique, citant les propos de Christophe Castaner. Le  nouveau ministre de l’Intérieur   déclarait  ainsi le 14 septembre dernier : «  L’outil privilégié pour corriger les inégalités de naissance (est) l’impôt sur les successions.»  Ainsi constate M. Maugendre, «le but de l’impôt sur les successions n’est plus de contribuer à financer les services publics dont la formulation est en elle-même explicite de leur finalité, du moins en principe là encore, mais de réduire les inégalités de naissance. Il y là, clairement, un détournement d’objectif en fonction de présupposés idéologiques largement contestables (…). Le taux de l’impôt sur les successions en France est le plus élevé d’Europe (jusqu’à 45%) avec le montant d’abattement le plus faible (100 000 €). Il est une atteinte violente au droit de propriété et l’incarnation législative du refus de la transmission qui est une des caractéristiques majeures de la société française post moderne. Les Français sont, à ce jour, doublement déshérités. D’une part au sens immatériel dans lequel l’observait François-Xavier Bellamy dans son ouvragé éponyme, d’autre part au sens très matériel de ne pouvoir transmettre à leurs enfants, leurs héritiers, le fruit de leur vie de labeur et de sacrifice. Ce volontarisme s’avère à la fois injuste et inefficace. Injuste car il est conforme à la justice, qui est de rendre à chacun ce qui lui est dû, de pouvoir faire bénéficier ses enfants du capital intellectuel, culturel, religieux, artistique mais aussi financier et patrimonial accumulé tout au long d’une vie. Inefficace car une des conséquences majeures de cette impossibilité de transmettre est l’auto limitation dans leurs initiatives d’un certain nombre de créateurs de richesses qui s’exilent à l’étranger, en particulier aux USA et en Suisse, afin d’échapper à une fiscalité patrimoniale et successorale confiscatoire (…) ».

    « Peu à peu s’incarnent chaque jour plus profondément dans les lois les principes qui font de la société politique non plus un ensemble de familles unies par la poursuite collective d’un bien commun partagé mais la simple juxtaposition d’individus (…) L’implosion démographique de nos sociétés submergées par des civilisations dans lesquelles l’individu, voire la personne, n’est que la partie, parfois bien négligeable, d’une communauté structurée et structurante devrait nous inciter à remettre en cause quelques unes des vaches sacrées à l’origine de notre décadence. Ce n’est pas, malheureusement, le chemin que semble nous indiquer notre classe politique.».

    On peut être d’accord ou non, en tout ou partie  avec les développements, les analyses  du texte de M Maugendre mais  il  pose des questions essentielles, et nous rappelle que la problématique de l’impôt touche au cœur même de la  définition  de notre modèle de société.

    https://gollnisch.com/2018/11/20/que-letat-descende-de-notre-dos-et-retire-les-mains-de-nos-poches/

  • Non aux solutions fiscalistes

    6a00d8341c715453ef022ad3a195e1200d-320wi.jpgSans aucun lien matériel direct avec le mouvement des Gilets Jaunes, on doit reconnaître que l'affaire Carlos Ghosn tombe cependant à pic. Elle encouragera en effet, mécaniquement sinon légitimement, toutes les démagogies fiscalistes à s'emparer une fois de plus du mécontentement des classes moyennes. Les propos dirigés contre ce qu'on appelle, – d'une manière aujourd'hui péjorative – "les élites" ont déjà été recueillis par les médias avec un soin particulier auprès de certains des bloqueurs.

    Et cela permettra bientôt les dérivations fiscalistes d'un mouvement dirigé au départ contre les surtaxations.

    Certains se plairont donc de plus en plus à répéter, à l'envi, la revendication de "faire payer les riches", selon le mot d'ordre lancé par Thorez en 1936, à l'époque du Front prétendument "populaire". Indémodable depuis presque un siècle ce slogan inspirait encore, ce 12 novembre, la manifestation des revenants gauchistes d'Attac contre la boutique Apple des Champs Élysées[1]. Expression d'un mouvement aujourd'hui réduit à un groupaillon de 20 personnes, le petit coup de main était complaisamment claironné par France Info[2] le jour même.

    Il se trouve aussi que, plus encore que tous ses devanciers depuis les années 1950, le courant actuel de protestation s'est construit de façon spontanée. Sa propagation doit évidemment beaucoup à ces réseaux sociaux, qui n'existaient pas 20 ans plus tôt, et qui connaissent la mode extraordinaire que l'on sait. De ce fait ni porte-parole, ni programme bien précis : du pain bénit pour une reprise en main par les technocrates de Bercy, eux-mêmes épaulés par les discours actuels sur la prétendue transition écologiste.

    Qu'on nous permette, sur ce point précis, de réfléchir à une donnée qui devrait sauter aux yeux : cet État central parisien, auquel l'administration des Finances sert de cerveau, est supposé juridiquement propriétaire des cours d'eau du pays. Mais que fait-il contre la pollution des rivières de nos régions ? Que fait-il pour ce patrimoine, productif de valeur au gré des énormes ressources touristiques qu'il génère, et qui s'appelle le paysage. Il l'abandonne à la laideur impunie des poteaux électriques et télégraphiques au bord des routes, et, aggravé de plus en plus de celle des hideuses éoliennes vouées à le défigurer encore plus. Cet État impotent et obèse, et "en même temps" arrogant, aussi mauvais stratège que mauvais éducateur, prétend donc redresser le climat à coups d’impôts se voulant pédagogiques. La coupe de l'incurie et de l'imposture déborde.

    Certains politiques ont commencé progressivement à en prendre la mesure. On pourrait presque remonter aux déclarations d'un Pierre Moscovici en 2014 évoquant le ras-le-bol fiscal[3] et suggérant, faussement, de le prendre en compte. L'hypocrisie doit être considérée en tout état de cause comme un hommage du vice à la vertu. Par conséquent dans les discours des politiciens on doit aussi voir le reflet de l'évolution des opinions du public. Quatre ans plus tard les choses ont encore empiré et, de son côté, un Gilles Carrez[4], qui endossa pendant tant d'années la casaque de pilier docile de la Commission des finances, qu'il préside depuis 2012, parle désormais, en vue du budget 2019 dont on débat à l'Assemblée nationale, d'overdose fiscale.

    Formulant hardiment son propos dès le 13 novembre un Guillaume Peltier annonçait sa participation au mouvement des Gilets jaunes appelait à la "fronde des territoires" contre les "taxes Macron"[5]. Le 19 novembre interrogé par Ruth Elkrief le député tourangeau allait au nom de son parti en demander l'abrogation.

    De son côté, Christian Estrosi, invité de RTL[6], expliquait ne pas avoir porté son gilet jaune, mais il invitait à comparer la différence de taux de la fiscalité pétrolière en France, où elle pèse 57 %, et en Allemagne où elle ne se situe qu'à un niveau de 46 %. Revenir à une parité entre nos deux pays s'impose par conséquent.

    Votre serviteur et chroniqueur, ayant travaillé pendant plus de 20 ans sur la question des excès de charges sociales pénalisant l’entreprise donc l’emploi, avait été amené dès 1995 à mettre en garde contre le plan Juppé, qui allait conduire à l'aberrante réforme constitutionnelle de 1996. Ceci l'avait conduit à répondre au projet de Révolution fiscale développé depuis 2011 par le très toxique Piketty, dont les idées restent toujours sous-jacentes dans les discours de gauche. En 2012, cela conduisait à proposer au contraire de ce petit livre rouge, un symétrique bleu[7] : "pour une Libération fiscale." Il s'agissait d'expliquer comment la seule manière de diminuer les impôts suppose de réduire le périmètre de l'économie étatique et la dépense publique. Alors fort peu nombreux, les partisans de cette ligne se sont heureusement multipliés. Les chiffres ont sans doute évolué, hélas ils ont empiré. La nécessité demeure.

    JG Malliarakis  

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    Apostilles

    [1] cf. "Attac refait la décoration de l’Apple store des Champs-Elysées."
    [2] Action ATTAC contre l'évasion fiscale (12 novembre 2018, Apple Store des Champs Élysées, Paris)
    [3] cf. Le Point 20 août 2013 "Pierre Moscovici se dit "sensible au ras-le-bol fiscal" des Français."
    [4] cf. L'Opinion le 19 novembre "Gilets jaunes: «Le pays est en situation d’overdose fiscale», prévient Gilles Carrez"
    [5] Sur C News cf. La Provence du 13 novembre
    [6] Le 20 novembre à 7h45 au micro d'Elisabeth Martichoux, au cours d'un entretien de 11 minutes sur RTL, où il est surtout question de Carlos Ghozn et des propos de Laurent Wauquiez.
    [7] cf. Pour une libération fiscale" par JG Malliarakis 202 pages 20 euros, port compris ••• à commander sur le site de l'éditeur [ou par chèque en téléchargeant un bon de commande]

    https://www.insolent.fr/

  • Les gilets jaunes contre vents et marées – Journal du mardi 20 novembre 2018

    Politique / Les gilets jaunes contre vents et marées 
    La contestation des gilets jaunes se poursuit. Avec encore de nombreux points de rassemblement en France, le week-end prochain devrait voir une nouvelle vague de mobilisations massives! Pendant ce temps, politiques et syndicats sont toujours mis de côté. Le gouvernement, lui, fait la sourde oreille

    Économie / La chute de Carlos Ghosn
    Tremblement de terre dans l’industrie automobile. Lundi, le patron de Renault, Carlos Ghosn, a été arrêté au Japon pour des soupçons de fraude fiscale. Des accusations qui plongent l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi dans une zone de turbulences.

    Finances / Paris : la dette d’Anne Hidalgo se creuse

    l’actualité en bref

    Serveur TVL

    Lien dailymotion

  • Les gilets jaunes commencent à s’en prendre aux symboles de l’Etat

    Les gilets jaunes commencent à s’en prendre aux symboles de l’Etat

    Une des porte-paroles des «gilets jaunes» dans la Loire a lancé lundi un appel à lever les barrages routiers et à viser des lieux symboliques de l’État :

    «Les gens en ont ras-le-bol des “gilets jaunes”. On est en train de se mettre tout le monde à dos (…). Si on continue, on va tous se taper dessus».

    Elle préconise de «changer de stratégie» dès mardi et de «viser le gouvernement en menant des actions ciblées sur des administrations, des centres des impôts, des raffineries».

    Aussitôt dit : des Gilets jaunes ont bloqué le centre des impôts de Challans. La direction départementale a demandé aux agents de rentrer chez eux. Une centaine d’agents a ainsi été bloquée à la grille d’accès du bâtiment. Vers 9 h 30, la direction départementale de Vendée des impôts a pris la décision de fermer le centre challandais. Les agents sont repartis chez eux. Sur les réseaux sociaux, les Gilets Jaunes avaient prévu de bloquer les stations-service de la Ville. Vers 9 h 30, aucune d’entre elles n’a été perturbée.

    Et pendant ce temps, la France des nantis, qui demande aux Français de faire des efforts, vient de voter dans le cadre de la loi de finances 2019, une augmentation des tarifs d’assurance auto. Cet amendement stipule que les compagnies d’assurances doivent augmenter de 33 millions d’euros leur contribution au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages(FGAO). Le FGAO est de plus en plus sollicité, selon Le Parisien. Alors que la vitesse a été abaissée à 80 km/h, il y aurait plus d’accidents…

    Après la limite de vitesse à 80 km/h,
    après la hausse du prix du contrôle technique,
    après la hausse du prix du carburant,
    après la hausse du prix du péage,
    voici la hausse de l’assurance auto… Les Gilets jaunes ne sont pas prêts de s’arrêter.
  • Après la manif avant la prochaine

    6a00d8341c715453ef022ad3a15a43200d-320wi.jpgDifficile et présomptueux paraîtrait, au moment où ces lignes sont écrites, tout pronostic quant à la durée, ou à la relance, du mouvement des gilets jaunes. Alors même que, ce 19 novembre au matin, diverses villes importantes subissaient encore les barrages installés l'avant vielle, leur reprise générale est annoncée pour le 24.

    Prenons déjà en compte l'énorme succès. Un Bernard Henri Lévy qui parle d'échec, en se basant sur le nombre des manifestants évalués par les services de Castaner[1]. En fait, ce mouvement spontané s'est traduit, de l'aveu même des pouvoirs publics par plus de 2 000 rassemblements,. Ce nombre multiplie par plus de 10 celui des mobilisations que parviennent à organiser les gros appareils, syndicaux, partisans ou associatifs structurés de la gauche.

    Parmi les incompréhensions et les erreurs, certains se souviendront de déclarations inquiétantes. Le Premier ministre affirme "garder le cap". On se souviendra sa proximité avec Juppé, lui-même toujours "droit dans ses bottes", du moins en paroles. Le résultat se révéla catastrophique.

    Beaucoup plus grave, l'attitude jupitérienne. Le président se dérobe à l'usage d'honorer de sa présence le congrès des maires de France. Sourdement, cette absence s'interprète sans irrespect excessif à une fuite devant les représentants de 35 000 villages, trop proches du terrain, englués dans la France d'en bas.

    Que Mélenchon revendique l'exemple de ces manifestations, totalement étrangères à son organisation, ne fait que ridiculiser un peu plus sa boursouflure et souligner son imposture. Son parti, sa prétendue France insoumise, devait faire un tabac à la législative partielle d'Évry pour succéder à Manuel Valls. Or, au premier tour, ce 18 novembre sa candidate Farida Amrani n'a obtenu que 17,8 % des suffrages exprimés alors que le taux d'abstention atteint le pourcentage impressionnant de 81,9 % des électeurs inscrits. Voilà qui reflète un sérieux discrédit des institutions républicaines.

    Plus absurde encore la proposition formulée par Laurent Berger[2] au nom de la CFDT, centrale syndicale supposée la plus raisonnable :

    - 1° maintenir le cap fiscaliste de la surtaxation pétrolière,

    - 2° en y ajoutant de nouvelles aides. Celles-ci seraient financées par un État déjà déficitaire, donc par de nouveaux impôts.

    Sans doute les propos entendus de la part de manifestants informels auxquels les médias ont tendu le micro, ne débouchaient que sur des refus, parfois même sur la demande ce qui s'appellerait un référendum révocatoire, si on en arrivait la constitution du Venezuela. Voulez-vous que Macron démissionne et que le prix de l'essence diminue ?... Voilà un problème bien posé : pas la peine de formuler une question subsidiaire.

    Au hasard je relève, quand même, parmi tant d'autres, une observation du blocage tel qu'il s'est déroulé, de manière tout à fait bon enfant le premier jour, ce 17 novembre :

    Les supermarchés sont quasi vides, je vois presque 40 % de gilets sur les plages avant, les gens ont des bonnes têtes, ils sont souriants et déterminés, certaines préfectures sont touchées, je trouve que c'est une très très belle manifestation populaire et homogène. LMPT était une escroquerie marketing à la place.

    Tous les gens sérieux doivent comprendre qu'il se joue potentiellement quelque chose d'énorme. Les flics sont complètement dépassés, et les seuls qui ne participent pas sont les petites crevures qu'on a déjà bien identifiées. Il faut absolument soutenir ce mouvement des artisans et des commerçants français sur cette thématique du quotidien. Infiniment plus constructif que les élections et le bal des prostituées.

    À tous égards, en fait, et contrairement à de nombreux commentaires médiatiques agréés, ce mouvement ressemble à une longue tradition de révoltes sectorielles de la France profonde. Ne les qualifions pas seulement d’apolitiques, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais plutôt d'antipolitiques. Elles sont apparues sporadiquement en France depuis plus de 60 ans, Poujadisme des années 1953 à 1959, Cid-Unati autour de 1968, CDCA pendant une bonne quinzaine d'années à partir de 1985, mais aussi grandes poussées de protestations paysannes comme en 1991, etc.

    Bien entendu, de vertueux sachants soutiendront tous qu'elles ont échoué. Mais elles ont exprimé ou annoncé de profonds malaises et des changements d'époque, et bien maladroit qui n'en prendrait pas la mesure.

    JG Malliarakis  

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    Apostilles

    [1] France Police, mouvement des policiers en colère dénombre plus d’un million de manifestants le 17 novembre à 16 heures partout en France démentant les chiffres très minorés du ministère de l’Intérieur.
    [2] ce 19 novmebre sur RTL

    https://www.insolent.fr/2018/11/apres-la-manif-avant-la-prochaine.html