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économie et finance - Page 397

  • Stupéfiant ! Le trafic de drogue intégré dans le PIB, par Guy Rouvrais

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    9043-20180203.jpgLe gouvernement a donné son accord : à partir du mois de mai, l’INSEE va intégrer le trafic de drogue dans le calcul du PIB (produit intérieur brut), l’ensemble des richesses produites par la France. Pourquoi ? Réponse de Ronan Mahieu, responsable du département des comptes nationaux dans cet organisme : « C’est une demande d’Eurostat, l’Institut européen des statistiques. Tous les pays européens comptabilisent le trafic de drogue et la prostitution dans le calcul de leur produit intérieur brut afin d’harmoniser les données fournies par les Etats. Nous étions jusqu’à présent isolés. Maintenant, on s’aligne sur les autres. » L’Europe l’exige, nous le faisons, nous nous alignons !

    Comme il se rend compte que cela va choquer de considérer le fléau destructeur du trafic de drogue comme une richesse nationale, il ajoute que la mesure est prise « en dehors de toute considération morale », elle est purement économique.

    Pour les libéraux que vient faire la morale dans l’économie ? Produire, vendre, acheter, consommer, voilà toute leur « morale » ! « Pour calculer le PIB, on a vocation à retracer toutes les transactions commerciales librement consenties », dit-il, la drogue en faisant partie. Comme si, en dehors de la première prise, le drogué était libre de continuer sa « transaction commerciale » avec son dealer qui exploite sa dépendance ! C’est pour le même motif que, pour l’instant, la prostitution n’est pas comptabilisée : « La prostitution relève des réseaux, le consentement des prostituées n’est probablement pas vérifié. » Mais si Eurostat se fait insistant ce sera fait tôt ou tard. Rappelons qu’en 2014 quand cette intégration des activités illégales dans le PIB a été instaurée, notre pays l’avait refusée et, après avoir résisté quatre ans, il vient de l’accepter. D’ailleurs, pour ce qui est de cette dernière, le même Ronan Mahieu expliquait à l’époque que « l’Insee comptabilise déjà le marché – légal – de la prostitution » puisque les prostituées sont censées déclarer leurs revenus au fisc, quoiqu’elles ne doivent pas être nombreuses à se soumettre à ce devoir civique. Ce qui est refusé aujourd’hui, c’est l’intégration de la prostitution illégale, les proxénètes français et étrangers négligeant d’effectuer leur déclaration de revenus.

    Mais comment évaluer économiquement une activité par nature illégale qu’est le trafic de stupéfiants ? Eurostat fournit la formule clef en main : « Multiplier la quantité consommée par le prix moyen ayant cours dans la rue, tout en faisant jouer le paramètre du ratio de pureté des produits stupéfiants et des coûts de transport et de stockage des narcotrafiquants. » Il suffisait d’y penser…

    Le gouvernement entend lutter contre l’usage des stupéfiants et contre les trafiquants qui fournissent le poison mortel mais, en même temps, il admet que ceux qui fument du cannabis, s’injectent de l’héroïne, respirent de la cocaïne, participent à l’accroissement la richesse nationale. Grâce à eux, le PIB augmente et la croissance aussi qui en est le fruit. Ces malfaiteurs sont dont en réalité des bienfaiteurs de la nation. Oui, vraiment, tout cela est « en dehors de toute considération morale ».

    Guy Rouvrais

    Article paru dans Présent daté du 3 février 2018

    https://fr.novopress.info/209421/stupefiant-le-trafic-de-drogue-integre-dans-le-pib-par-guy-rouvrais/

  • ALSTOM/SIEMENS : LA GESTION CALAMITEUSE D’EMMANUEL MACRON AU BANC DES ACCUSÉS

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    La gestion calamiteuse du dossier Alstom risque de hanter l’exécutif pour longtemps. Et si, en mai dernier, le candidat Macron avait eu beau jeu de balayer les allégations de Marine Le Pen lors du débat de l’entre-deux-tours, les faits égrainés par l’actualité économique depuis lors n’ont eu de cesse de donner raison à cette dernière.

    En novembre 2014, Emmanuel Macron refusait de s’opposer, par le décret n° 2014-479, à la fusion entre General Electric et la branche énergie d’Alstom. Alstom Transport devait, de son côté, rejoindre l’Allemand Siemens.

    Or, non seulement les fonds tirés de la vente de la branche énergie n’ont finalement jamais été pleinement réinvestis dans « l’Airbus du rail », mais, le 26 septembre 2017, l’État renoncera à faire valoir l’option d’achat de 20 % d’actions d’Alstom, se privant d’un bénéfice potentiel de 350 millions d’euros à partir de septembre 2018. L’heureux bénéficiaire de cette décision n’est autre que le groupe Bouygues, par ailleurs attributaire du chantier controversé du « Pentagone français ». 

    Alors que l’association Anticor a déposé, le 30 janvier, une plainte pour négligence, il est déjà patent que le dépeçage de ce fleuron français n’aura eu que des retombées systématiquement négatives pour la France en matière économique et industrielle.

    S’y ajoute, d’ailleurs, la casse sociale puisque, bien loin des promesses faites en 2015 de création de 1.000 emplois pour 2018, les salariés passés sous le pavillon de l’Américain General Electric, qui a depuis jugé son opération « très décevante », vivent désormais sous l’épée de Damoclès constante d’un vaste plan social. Ceux placés sous la houlette de Siemens pourraient, d’ailleurs, connaître le même sort, puisque l’Allemand s’est également engagé dans un plan de restructuration.

    Les incantations d’Emmanuel Macron sur les « emplois de demain », qui se veulent un pied de nez au protectionnisme industriel de Donald Trump, n’y changeront rien, car si ces fameux nouveaux emplois et leurs promesses de lendemains qui chantent pour nos régions sinistrées se font toujours attendre, la perte de vitesse de l’industrie française ces vingt dernières années est, elle, une réalité tangible.

    Alstom hier, Ascometal aujourd’hui : avec chacune de nos entreprises, c’est un pan de notre savoir-faire et de notre souveraineté industrielle qui s’effondre, puisque ce sont les Américains, les Allemands ou bien les Indiens qui maîtriseront dorénavant les technologies indispensables, entre autres, à l’équipement de la Défense nationale, de nos TGV ou de nos voies de chemins de fer. Avec l’affaire Alstom, c’est donc, une fois de plus, l’incapacité de nos gouvernants à faire primer l’intérêt de la nation sur le pouvoir financier qui se retrouve sur le banc des accusés.

    http://www.bvoltaire.fr/alstom-siemens-gestion-calamiteuse-demmanuel-macron-banc-accuses/

  • Que gagne vraiment un député ?

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    Que gagne un député français ? Sur M6, l’émission Capital a donné quelques indications intéressantes.

    . 7.209 euros d’indemnité mensuelle

    . 5.372 euros mensuels de frais de mandat

    . 12.000 euros annuels pour les timbres et les recommandés

    . 4.200 euros annuels pour les abonnements téléphoniques et numériques

    . un forfait de 15.000 euros pour s’équiper en matériel informatique

    . 2.800 euros de frais de taxis

    . la gratuité sur les trains

    . douze voyages en avion

    Pour comptabiliser ce que nous coûte une assemblée de parlementeurs, ajoutons que chaque député dispose d’un budget mensuel de 9.618 euros pour payer ses collaborateurs.

    Et pour ce prix-là, quand ils daignent se déplacer, certains jouent sur leur tablette, d’autres consultent les soldes en ligne, et les épuisés… roupillent.

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    http://www.medias-presse.info/que-gagne-vraiment-un-depute/87105/

  • Société [Economie & Politique ...] • Si Versailles m’était compté

    Par Françis Bacque

    104095071.jpgL’opération séduction d’Emmanuel Macron auprès des grands patrons étrangers, à grand renfort de symbolisme monarchique, mais aussi d’argent public, a-t-elle été une réussite  ?

    Versailles, 22 janvier. Au lendemain d’une date si importante pour ce lieu, Emmanuel Macron recevait les grands patrons étrangers en chemin vers le forum de Davos. Que le lecteur se rassure, nous ne crierons pas au blasphème  : ce n’est pas notre genre – et puis, tout ce qui est national est nôtre, y compris en économie. C’est donc au cours d’un dîner de prestige que notre président a vanté les mérites d’une France «  de retour  », pendant trois heures, et intégralement en anglais – si blasphème il devait y avoir, ce serait bien plutôt ici.

    Téléthon économique

    L’objectif était de convaincre cette centaine de grands patrons d’investir en France et de contribuer ainsi à la création d’emplois. Objectif atteint si l’on en croit le Gouvernement et la majorité des médias. Mais cette opération séduction visait aussi – surtout  ? – à séduire les Français. Le dîner de Versailles restera-t-il comme une belle opération d’affaires (pardon, de business) ou comme un coup de com’ savamment orchestré  ? Évidemment, un peu des deux. Côté économie, on recense un montant global d’investissements de 3,5 milliards d’euros sur cinq ans promis par des multinationales telles que SAP, Novartis, Facebook, Google ou Toyota, avec près de deux mille cinq cents emplois à la clé. De quoi réjouir les marcheurs, rassurer les sceptiques et clouer le bec aux réacs. Certains se sont malgré tout émus que le président dépense 600 000 euros de deniers publics pour des «  ultrariches  ». Notons que si deux mille emplois sont réellement créés, cela revient à 300 euros par poste  : c’est tout de même largement moins qu’un contrat aidé. Pourtant, à y bien regarder, l’opération n’est pas si mirobolante  : 3,5 milliards rapportés à deux mille cinq cents emplois sur cinq ans, cela fait aussi plus de 20 000 euros par emploi et par mois. D’une part le chiffre de deux mille cinq cents apparaît vite ridicule lorsque l’on s’y attarde un peu, et que l’on se rappelle que le même jour, Carrefour annonçait la suppression de deux mille quatre cents postes… D’autre part, une partie de ces investissements et emplois avaient déjà été annoncés et ne doivent donc rien à la beauté de Versailles ni au talent de Macron. Bilan assez mitigé donc pour l’aspect économique de l’opération, mais beaucoup plus intéressant vis-à-vis de l’opinion. Le discours, construit sur la base du «  choose France  » (choisissez la France), visait en effet aussi à justifier les récentes (et futures) réformes portant sur la flexibilité du travail et l’attractivité de notre pays. D’ailleurs, Bruno Le Maire et Muriel Pénicaud étaient intervenus l’après-midi même pour expliquer les réformes économiques et sociales, histoire de bien faire comprendre aux Français le lien de cause à effet entre lesdites réformes et le succès de l’opération. Et puis, Emmanuel Macron s’est bien empressé d’ajouter qu’il avait été élu pour cela  : «  J’ai reçu un mandat très clair des Français avec tous les moyens de procéder à des réformes qui ne seront pas remises en cause.  » Puisqu’on vous le dit  !

    La promesse du retour

    L’épisode nous laisse même un goût amer tant il donne l’impression que les entreprises françaises licencient et délocalisent pendant que l’on fait venir les investisseurs étrangers en France. Un drame que corrobore hélas le rapport des emplois créés aux montants investis. Même Christophe Barbier se montre lucide, craignant que le président «  réussisse à redresser l’économie du pays sans régler le problème du chômage  ». Quant à l’attractivité, elle ne se situe pas totalement dans la réforme du Code du travail ou dans les politiques de rémunération. La France, avec son haut niveau de dépense publique, est un marché peu risqué pour les entreprises et les capitaux étrangers. En période de croissance, elles peuvent compter sur un potentiel de consommation important  : niveau de vie, salaire moyen et population en croissance donnent des perspectives solides à moyen terme. En période délicate, l’effet crise est amorti par la dépense publique, ce qui est un élément d’attractivité sans doute plus intéressant que la rupture conventionnelle collective ou le référendum d’entreprise. Toyota sait qu’en 2009 l’État est venu au secours des constructeurs automobiles qui affichent aujourd’hui une forme insolente, et Novartis peut compter sur le système de la Sécurité sociale pour assurer à ses médicaments une commercialisation massive et continue.

    La France de retour  ?

    Loin de nous toutefois l’idée de hurler avec les loups pour se satisfaire d’une critique systématique. Nous ne nous plaindrons jamais que le régime fasse son travail quand il le fait bien, ou à peu près  ; en revanche, nous continuerons inlassablement à en dénoncer l’hypocrisie et les méthodes mercatiques. «  La France est de retour  », a clamé notre président à cette occasion  ; gageons que nous pourrons rapidement en dire autant à notre sujet. Et venant de nous, ce n’est pas une promesse en l’air.  

    L'Action Française 2000 du 1er février 2018

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Fiscalité : la tactique du bâton et de la carotte - Journal du Jeudi 1er février 2018

  • Promotion sur le Nutella : “Les nouvelles émeutes de la faim”, selon Éric Zemmour

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    Des bagarres dans une grande surface pour des promotions sur le Nutella ont fait scandale. Le gouvernement a diligenté une enquête pour vérifier si les règles interdisant les ventes à perte ont été respectées.

    Ce sont les nouvelles émeutes de la faim. Jadis, on se battait pour du pain. Aujourd’hui, on se bat pour du Nutella. On s’étripait à la porte des boulangeries, parce que le pain était trop cher ou trop rare. On s’étripe dans les supermarchés pour une promotion.

    Jadis, on souffrait de disette, voire de famine. On souffre désormais d’obésité et de diabète. Jadis, le pain n’était pas vraiment du pain. Mais les noisettes et le chocolat ne sont pas vraiment des noisettes et du chocolat. La faim frappait surtout les pauvres. La malbouffe, aussi.

  • L'Action française 2000 cesse de paraître

    Extrait de l'éditorial de François Marcilhac :

    6a00d83451619c69e201b7c94b4d6d970b-250wi.png"[...] ce numéro est le dernier de L’Action Française 2000, puisque nous sommes contraints de cesser notre parution en raison de problèmes financiers que nous ne pouvons plus éluder. Cela peut paraître, en un sens, une victoire de l’oligarchie et de ceux pour qui la parole et l’action patriotes doivent absolument disparaître du paysage national. Avec la nation elle-même. Ils ont même remporté une autre victoire, cette semaine, avec le retrait de Maurras du Livre des commémorations nationales de 2018, à la suite d’une polémique qui en dit long sur l’état moral et intellectuel de nos élites autoproclamées, lesquelles font régner leur dictature sur le pays. La mutilation de la mémoire nationale, c’est évidemment celle de notre héritage, et donc de notre compréhension de nous-mêmes et, pour finir, de notre identité. Or, que cela plaise ou non, Maurras en fait pleinement partie.

    L’heure du renouveau

    Pourtant, que l’oligarchie et ses idiots utiles ne se réjouissent pas trop vite de ce qui peut apparaître au premier abord comme un recul de leurs adversaires à la fois les plus résolus et les plus conséquents. Si des raisons financières ne nous permettent plus de continuer de paraître, celles-ci ne disent rien ni de notre développement ininterrompu depuis cinq années, où nous avons vu le nombre des adhérents croître de manière exponentielle, comme en témoigne le succès sans cesse grandissant de notre université d’été et de nos actions militantes sur tout le territoire, ni, surtout, du progrès de nos idées en France, devant la déliquescence d’un régime dont le replâtrage macronien dissimule de plus en plus mal la décomposition – les dernières révélations sur l’affaire Fillon donnent la nausée en confirmant la nature de ce régime. Il nous faut tout simplement repenser notre présence politique pour accompagner notre renouveau. Comment n’entamerions-nous pas cette nouvelle étape avec exaltation l’année du cent cinquantième anniversaire de la naissance de Maurras, alors même que, une fois nettoyée de ses scories historiques – la tradition est critique –, sa doctrine demeure toujours aussi pertinente, voire d’une urgence tragique  ? Chaque jour qui passe confirme, malheureusement, la nécessité d’en finir avec un régime auquel le pays doit, depuis deux siècles, ses principaux malheurs et son érosion lente mais continue. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’Europe de l’Est écrit l’histoire, par Ivan Rioufol

    Le petit monde fortuné de Davos, qui s’est donné rendez-vous pour l’année prochaine avec la certitude d’être au cœur de l’histoire, ferait bien de descendre sur terre. Le “populisme”, que les puissants s’honorent de dénoncer, est une marée qui monte plus inexorablement que les actuelles inondations. Dimanche, les Tchèques ont réélu leur “Trump européen” en la personne de Milos Zeman. Il a fait de la lutte contre l’immigration son principal combat. Comme le rappelle Le Figaro de ce lundi, Zeman qualifie l’afflux de migrants en Europe “d’invasion organisée” et de “bouillon de culture” propice à des attaques terroristes. Les gens, visiblement, comprennent ce qu’il dit. Il suffit par exemple de constater l’état de la Suède, qui s’est ouverte depuis longtemps à un multiculturalisme qui se voulait exemplaire, pour convenir des désastres produits par l’arrivée massive de cultures différentes : le pays est en proie à une insécurité inédite (Le Figaro, samedi). 40% des policiers suédois sont exposés à des violences ou à des menaces. Les viols explosent. Un quart de la population affirme être affecté dans sa qualité de vie. Bref les odes à la mondialisation, repris ces derniers jours au Forum économique de Davos, ne font rêver qu’une caste de privilégiés. Ceux-ci voient en Emmanuel Macron son enfant prodige. “France is back !”, a d’ailleurs lancé le président français devant une assemblée conquise. En réalité, ni Macron ni ses dévots ne voient rien des mouvements tectoniques qui sont en train de bouleverser les équilibres européens.

    L’histoire s’écrit à l’Est. Elle s’élabore loin des médias, dans ces pays détestés par la caste mondialiste, par l’Union européenne et par le chef de l’Etat français. Dernièrement, Macron n’a pas ménagé ses attaques contre la Pologne. Elle sait pourtant de quoi elle parle, elle qui a combattu jadis l’invasion ottomane puis le totalitarisme communiste : des expériences qui laissent l’esprit en alerte devant les dangers futurs. Quand Trump est venu en juillet à Varsovie pour déclarer aux Polonais : “Vous êtes l’âme de l’Europe” (bloc-notes du 14 juillet 2017), les médias français ont négligé l’évènement. A tort. Comme le soutient le spécialiste Tony Corn dans la dernière livraison de la revue Le Débat, “Washington va s’investir massivement (politiquement, militairement et économiquement)” dans le club dit de L’initiative des trois mers (Baltique-Adriatique-Mer Noire), qui comprend douze pays membre de l’UE (les quatre pays du Visegrad plus l’Autriche, la Slovénie et la Croatie, ainsi que les trois pays baltes, la Roumanie et la Bulgarie). Selon Corn, “l’Amérique va promouvoir le rôle régional de la Pologne et de la Roumanie, deux pays qui sont considérés comme les alliés européens les plus fiables”. A Davos, l’assemblée huppée a applaudi mollement, vendredi, le président américain et ses manières de plouc. Ces économiquement snobs feraient pourtant bien de méditer le conseil de Trump, de ne “pas oublier les gens” et de “répondre aux voix des oubliés”. C’est le peuple qui fait l’histoire.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 29 janvier 2018 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • Les racines de l'étatisation

    6a00d8341c715453ef01b7c94ace27970b-320wi.pngC'est du fiscalisme dont nous souffrons aujourd'hui le plus en France. Ce phénomène ne reculera qu'avec la diminution du périmètre de l'étatisme. L'étiage des deux inondations, fiscale et administrative, reste à 57 % de la richesse créée par les Français.

    Dans l'Opinion du 29 janvier, Raphaël Legendre dénonçait ainsi, à juste titre, ce qu'il appelle "l’incroyable niveau de prélèvements sur les entreprises françaises" évaluant qu'en France, "le taux moyen d’imposition des entreprises est le plus élevé d’Europe, avec un taux atteignant 62,2 % du chiffre d’affaires. Cette situation n'est pas seulement pénalisante pour le pays dans la concurrence internationale, elle dévalorise dans la société la production, l'initiative et, en définitive, le travail.

    Or, non seulement cet état de choses n'a pas toujours existé mais la perspective en a très longtemps été odieuse au peuple.

    Il est donc essentiel de ne pas se méprendre sur son histoire longue, autant que sur son histoire courte.

    Je ne pourrai pas assister le 8 février prochain à la conférence de Jean-Philippe Feldmann qui semble, par son titre, accréditer l'idée que le "mal français", expression popularisée par un ouvrage d'Alain Peyrefitte, proviendrait d'une réalité millénaire.(1)⇓

    Cette conférence est occasionnée par la sortie d'un livre certainement très intéressant, puisqu’il nous propose de "transformer la France", et, on l'espère, plus nuancé que son sous-titre dont a fait le thème de la conférence(2)⇓.

    Sans doute l'idée générale des auteurs du livre rejoint largement nos préoccupations économiques du moment.

    Le problème tient à ce que son intitulé nous ramènerait au XIe siècle. Et j'avoue avoir beaucoup de mal à percevoir les errements et les fautes de nature à condamner en bloc le long règne du Robert le Pieux (996-1031), fils de Hugues Capet dont les conséquences se feraient sentir de nos jours.

    Cette datation est donc tout à fait erronée : si la France avait toujours été affectée d'une tare mortelle, elle n'aurait pas survécu. Elle n'aurait pas contribué à cette part que l'on peut quand même considérer, sans chauvinisme, comme importante, et même fondatrice, pour la civilisation occidentale.

    Faire remonter à mille ans le mal dont souffre aujourd'hui la France revient à ravaler ce pays au rang d'erreur de l'Histoire. Car on ne peut parler de France, c'est-à-dire de la Francie occidentale, partie détachée de l'empire carolingien, qu'à partir du règne de Charles le Chauve (840-877). Or c'est précisément de cette époque que date le morcellement du royaume en principautés pratiquement autonomes, ‑ ce que nous confondons avec la féodalité, système juridique un peu plus tardif organisant l'ensemble des institutions et usages contractuels entre suzerains et vassaux(3)⇓.

    De cette longue histoire est sorti un peuple, très diversifié au départ, rassemblé par les Capétiens.

    Non la France ne peut donc pas être tenue globalement pour une erreur de l'Histoire.

    Non, pour être précis, l'étatisme n'y est pas millénaire.

    L'erreur étatiste, telle que nous la vivons aujourd'hui, commence en fait beaucoup plus tard. Nous la confondons avec la tendance au centralisme que d'excellents esprits, comme Alexis de Tocqueville, ceci pour ne rien dire du professeur Vedel, font remonter à la fin de l'Ancien Régime. On présente souvent ainsi Richelieu d'avoir été le premier des étatistes et des centralistes. Mais son célèbre Testament, qu'on cite souvent sans l'avoir vraiment lu, peut être aussi bien compris comme celui du dernier des féodaux, vassal fidèle, féal de son Roi.

    Les racines de l'étatisation et du centralisme, au niveau nous connaissons, ne remontent pas à la monarchie.

    Comme le totalitarisme communiste, elles remontent à Robespierre et au jacobinisme. Napoléon et les pillages révolutionnaires ont cherché en vain à l'étendre au reste de l'Europe.

    Depuis, le système n'a cessé, de crise en crise, de s'aggraver : plan Freycinet à partir de 1878, folies monétaires et des réparations après 1918, front populaire de 1936, charte du travail de 1941, ordonnances de 1944, lois communistes de 1946, mais aussi à partir de 1966 – "j'irai plus loin, disait alors De Gaulle, que leur front populaire" – nouvelles ordonnances de 1967, hausse prodigieuse des prélèvements obligatoires sous Giscard – 7 points de PIB en 7 ans – suivie du programme commun mis en route à partir de 1981, plan Juppé de 1996, tout cela sous des étiquettes différentes aboutissant à la mainmise des hauts fonctionnaires sur l'État et de l'administration sur l'économie et la société.

    JG Malliarakis

    À lire en relation avec cette chronique

    "Les Harmonies économiques" par Frédéric Bastiat à commander en ligne aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondance en adressant un chèque de 29 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    Apostilles

    1. En finir avec mille ans de mal français"conférence de Jean-Philippe Feldman à l'ALEPS 35 avenue Mac-Mahon Paris 17e. M° Ternes ou Étoile.
    2. "Transformer la France ; en finir avec mille ans de mal français" (Éd. Plon, 2018) par Mathieu Laine et Jean-Philippe Feldman, avocat à la Cour de Paris, professeur agrégé des facultés de droit, spécialiste de l'histoire des idées politiques.
    3. cf. "Charles le Chauve"par Janet-L. Nelson 1994 ed. Aubier-Flammarion

    http://www.insolent.fr/