Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finance - Page 605

  • Les charognards contre les peuples

    Si les feux de l’actualité se focalisèrent au cours de cet été 2014 sur l’inquiétante épidémie du virus Ébola en Afrique de l’Ouest, la guerre civile en Ukraine, les avancées de l’État islamiste en Orient, la crise gouvernementale hexagonale ou les succès sportifs français, seule la presse écrite a largement commenté le brûlant litige entre l’Argentine et la finance internationale anonyme.

    À l’heure où se discutent en catimini les accords transatlantiques et que la « justice » étatsunienne condamne à 8,97 milliards de dollars le groupe bancaire français B.N.P. – Paribas parce qu’elle a commercé dans cette monnaie hors du territoire yankee avec des États (Cuba, Soudan, Iran) soumis à un embargo du fait de leur refus de s’écraser devant Washington, ce qui arrive à l’Argentine risque à brève échéance d’atteindre tous les États réfractaires au nouveau désordre mondialiste préparé par l’hyper-classe ploutocratique apatride.

    En 2001, Buenos Aires se déclara en défaut de paiement pour un montant de 82,2 milliards de dollars. De nombreux créanciers se retrouvèrent lésés si bien que le gouvernement argentin engagea des négociations qui aboutirent en 2005 et en 2010 à une restructuration de la dette. L’accord conclu stipule que 92 % des prêteurs abandonnent plus de 70 % de leurs créances. Seule une infime minorité l’a désavoué dont les « fonds vautours » qu’il serait plus judicieux de nommer « fonds charognards ». Aurelius Management et N.M.L. Capital, filiale d’Elliott Management fondé et présidé par l’Étatsunien Paul Singer, en sont d’excellents exemples.

    Incarnation d’une économie spéculative et improductive, Paul Singer se consacre à « l’achat de dette “ décotée ”. Il acquiert pour une bouchée de pain les créances d’États en difficulté, dont les propriétaires sont lassés d’attendre un hypothétique remboursement. Entre ensuite en scène une armada de juristes, banquiers et consultants pour contraindre le pays récalcitrant à honorer ses échéances. Par la négociation, mais surtout devant les tribunaux (1) ». Bref, c’est une sorte de Bernard Tapie à la puissance mille et à la voracité planétaire.

    L’Argentine endettée

    Puissance industrielle et rurale, l’Argentine a bénéficié entre 2002 et 2012 de la hausse du cours des matières premières agricoles. Elle régla dès  « 2003, par anticipation et en une seule fois, la totalité de ce qu’elle devait au Fonds monétaire internationale (F.M.I.), et dernièrement, le 28 juillet, au Club de Paris (2) ». Or, le 23 février 2012, un juge fédéral, octogénaire, du district de New York nommé en 1972 par Richard Nixon (3), Thomas Griesa, « interdit à l’Argentine d’honorer ses échéances sur sa nouvelle dette […] tant qu’elle ne remboursait pas, en parallèle, 1,33 milliard de dollars aux porteurs de sa vieille dette (4) », en l’occurrence les fonds charognards. « Entre 2005 et 2010, des fonds d’investissement spécialisés entre autres dans les titres obligataires, rachètent à des créanciers ayant refusé la restructuration de 2005 (donc parmi les 7 % restant) leurs titres de dette sur l’Argentine. N.M.L. Capital et Aurelius Management […] entrent alors en possession de ces titres (libellés en dollars américains), en les rachetant à prix cassés à des investisseurs en cessation de paiement. Ils se retournent ensuite contre l’Argentine pour en exiger le remboursement, par l’intervention de la justice américaine qui est en mesure d’agir, car la dette détenue par ces fonds est libellée en dollars et relève donc de sa juridiction (5). » Pis, au moment de l’acceptation de l’emprunt étranger, le « contrat stipule les obligations qui pèsent tant pour l’emprunteur, l’Argentine, que sur ses créanciers. Le contrat précise également la loi applicable, l’Argentine ayant choisi d’émettre sa dette, en fonction de différents critères (tel que le lieu d’émission), sous l’empire de quatre lois différentes : la sienne, la loi de l’État de New York, la loi anglaise et la loi japonaise. Ce contrat ajoute, enfin, que si un différend venait à opposer les parties, un juge aurait compétence pour le trancher (6) ».

    Le gouvernement argentin de Cristina Kirchner conteste la décision du juge Griesa devant la Cour suprême des États-Unis qui, le 16 juin 2014, refuse d’examiner l’affaire et rend dès lors le jugement exécutoire. « Mais l’État argentin s’est vu dans l’impossibilité d’honorer un remboursement de 539 millions de dollars à ces créanciers, car la Cour suprême américaine a bloqué dans le même temps tous les remboursements tant que les “ fonds vautours ” n’ont pas reçu prioritairement les 1,5 milliard de dollars exigés (7). » L’ordonnance de Thomas Griesa avertit que « les établissements financiers qui aideraient l’Argentine à passer outre cette interdiction pourraient être considérés comme complices (8) ». Qu’attendent donc les banques russes, mises sur liste noire par l’Occident, pour aider l’Argentine ? La Russie ferait là un beau pied-de-nez au B.O.A. (9). Par cette incroyable pression judiciaire, véritable précédent géopolitique, car « la remise en cause de la souveraineté de l’Argentine avec les fonds N.M.L. Capital et Aurelius Management envoie un signal assez inquiétant (10) », Thomas Griesa ne cache pas qu’il veut « en tant que juge, trouver un mécanisme légal qui empêche la République [d’Argentine] d’ignorer [s]es sentences (11) ».

    L’Argentine réplique à cette décision inique en estimant que cet individu « “ a outrepassé sa juridiction ”, parce qu’ “ un juge des États-Unis n’a pas compétence pour porter atteinte au recouvrement des titres régis par les lois de l’Angleterre et du Pays de Galles et payés en euros conformément à une procédure de règlement qui ne passe pas par les États-Unis ” (12) ». Cette argumentation juridique défense déplaît à Thomas Griesa qui « menace de poursuivre l’Argentine pour “ outrage ” si elle continue à diffuser des informations “ fausses et trompeuses ” (13) ». Il se permet ainsi d’intimider un gouvernement souverain ! L’impudence de ce petit personnel inféodé au Grand Capital paraît sans limites ! Conscient toutefois de sa témérité, Griesa revient néanmoins sur sa bravade. Néanmoins, « dans une ultime tentative, Buenos Aires a proposé de régler les fonds dans le pays plutôt qu’à New York. “ Illégal ”, a répondu l’inflexible juge (14) ». Le 7 août dernier, la présidente de la nation argentine a donc saisi la Cour internationale de justice installée à La Haye aux Pays-Bas. Or Washington ne la reconnaît pas !

    La justice comme arme décisive yankee

    Le démêlé entre l’Argentine et les charognards soutenus par l’Oncle Sam dépasse les seuls cadres juridique, financier et économique. Les États-Unis postulent depuis longtemps que leurs lois ont une portée internationale qui balaient les souverainetés étatiques. On a oublié que le 28 février 1990, par six voix contre trois, la Cour suprême autorisait sa police, en réalité le F.B.I., la C.I.A. et d’autres officines plus discrètes, à perquisitionner dans le monde entier ainsi qu’à arrêter tout non-Étatsunien poursuivi par les autorités et les tribunaux outre-Atlantique. Sous les présidences Bush fils et Obama, des citoyens étatsuniens ont même été assassinés à l’étranger par les drones. Par conséquent, « avec la décision de la Cour suprême, la situation devient encore plus simple : d’une part, les ressortissants étrangers, qui sont supposés obéir aux lois américaines, peuvent être arrêtés dans n’importe quel pays du monde, même sans le consentement du pays concerné et conduits de force aux États-Unis. […] D’autre part, s’ils doivent obéir à la lex americana, ils ne peuvent prétendre bénéficier des protections qu’elle prévoit pour les seuls citoyens des États-Unis (15) ». Il est plus que probable que le calamiteux traité transatlantique en préparation s’accompagnera de dispositions juridiques et sécuritaires qui rendront effectif un mandat d’arrêt transatlantique à l’encontre de tous les ennemis du B.O.A. Le juge Griesa y contribue à sa manière.

    Le fameux traité Union européenne travestie – États-Unis n’est que l’arbre qui cache une inquiétante forêt. Connaissez-vous le T.i.S.A. (Trade in Services Agreement) ou « Accord sur le commerce des services » qui se discute, hors d’une O.M.C. décatie, entre une cinquantaine d’États ? Ce T.i.S.A. entend réduire (effacer serait plus juste) les barrières réglementaires aux échanges internationaux de services (dans leur plus large acception). Bannissant toute préférence régionale, nationale ou continentale, le texte comporte deux modalités dangereuses défendues par les Anglo-Saxons : « La “standstill clause ”, ou clause du statu quo, interdirait ainsi aux pays d’établir dans le futur un niveau de régulation supérieur à celui en vigueur au moment de la signature de l’accord. Et selon la clause de cliquet (“ ratchet clause ”), toute nouvelle dérégulation établirait un plancher irréversible (16). »

    En dépit de ses velléités d’omnipotence, la justice étatsunienne n’est pas toute puissante, surtout si elle se confronte à la souveraineté revendiquée d’États volontaristes. Qu’on pense au Bélarus ! Et que vaudraient les sentences d’un Thomas Griesa face à la Chine, à la Russie, à la Corée du Nord, voire à l’Inde ? Certains croient que « la solution réside dans la création d’un Tribunal international des faillites d’État, conformément à la proposition élaborée par le F.M.I. en 2002 mais refusée par une alliance entre les États-Unis et les grands pays émergents (17) ».

    Le tribunal d’arbitrage privé a cependant la préférence des banksters. Les contribuables français connaissent bien cette procédure qui leur a coûté la broutille de 403 millions d’euros lors du conflit entre Bernard Tapie et Le Crédit lyonnais aux temps de Sarközy président, cet autre Hollande. Les plus avertis de l’opinion publique savent que le traité de libre échange U.E. – U.S.A. en discussion s’inspire de l’accord – toujours pas entériné – entre l’U.E. et le Canada. L’Allemagne rechigne en effet sur certaines dispositions du traité, en particulier l’I.S.D.S. (Investor-State Dispute Settlement) que Britanniques, Étatsuniens et Canadiens jugent intouchable et non négociable. « Ce mécanisme de règlement des différends indique que les entreprises étrangères peuvent poursuivre des États si elles considèrent qu’un gouvernement enfreint les termes d’un accord commercial. En théorie, il veille à offrir un filet de sécurité juridique aux firmes investissant à l’étranger. […] L’I.S.D.S. indique […] que le désaccord doit être tranché par un tribunal arbitral international. L’instance privilégiée dans ce cas est le Centre international des règlements des différends liés à l’investissement, un organe dépendant de la Banque mondiale basée à Washington, dont les juges sont des professeurs de droit ou des avocats d’affaires nommés au cas par cas (18). »

    La vive résistance argentine décuple l’envie des cénacles financialistes de recourir systématiquement à la justice étatsunienne quand les tribunaux privés sans appel n’ont aucun effet. Les États-Unis sont instrumentalisés par la finance, car, – c’est le paradoxe -, « pour privatiser, pour déréguler, pour imposer la loi du profit, il faut un État fort, comme on le voit aux États-Unis ou en Chine (19) ». La motivation pécuniaire joue aussi son rôle. Les fonds charognards « exigent un remboursement à 100 %, quitte à entamer de longues procédures devant les tribunaux américains ou anglais, réputés protecteurs pour les créanciers. “ Quel investisseur acceptera maintenant la restructuration d’une dette souveraine sachant que tout le processus peut être bloqué par la justice ? ”, s’interroge Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis (20) ».

    Quel État voyou ?

    Pour sa part, Nicolas Baverez ose écrire que « l’Argentine est un État voyou qui a érigé en modèle économique la spoliation à intervalles réguliers des investisseurs et de ses créanciers publics et privés. Les fonds injustement qualifiés de “ vautours ” ont fait œuvre de salubrité publique en rappelant Buenos Aires au respect des ses obligations financières et de la règle de droit (21) ». Ainsi donc, c’est l’Argentine qui gèle les avoirs financiers russes, iraniens, syriens ou bélarussiens. L’éditorialiste ami du Siècle a une singulière vision de l’État voyou, lui qui côtoie en permanence la voyoucratie hexagonale en col blanc. Oui, il existe des États et des entités voyous : les États-Unis, la Grande-Bretagne, Israël, l’Union (pseudo-)européenne, la République hexagonale (qui bafoue sa propre signature), la Cour pénale internationale, le F.M.I., l’O.T.A.N., la Cour européenne des droits de l’homme, etc. Baverez a oublié (ou ne sait pas) qu’« au cours des années 1990, l’économie argentine se “ dollarise ” fortement et le gouvernement émet des obligations en devises étrangères, notamment en dollars américains (22) ». Il s’agit de l’héritage de Carlos Menem, le soi-disant péroniste-populiste qui détruisit l’idéal justicialiste pour la pourriture libérale. Sous sa présidence précocement « bling bling », « l’Argentine a appliqué un programme économique ultra-libéral (libéralisation brutale de l’ensemble des marchés allant jusqu’à l’abandon totale de sa souveraineté monétaire, le peso devenant égal au dollar), souligne Pierre Salama. Ce programme économique a eu un certain succès au début : fin de l’hyperinflation, croissance économique élevée mais très volatile, diminution de la pauvreté mais augmentation des inégalité. Le Fonds monétaire international (F.M.I.) avait alors désigné l’Argentine comme étant sa “ meilleure élève ” (23). »

    L’Argentine est surtout punie parce qu’elle pratique une économie protectionniste. « La croissance est évidente (le F.M.I. lui concède quand même un taux de croissance de 4,2 % pour 2012, mais du bout des lèvres), s’enthousiasme Aymeric Chauprade, et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du Libano-Argentin Menem (24). » On peut néanmoins regretter que cette politique audacieuse se confine au seul cadre national argentin et se détourne de toute concertation sérieuse avec ses partenaires du MERCOSUR afin de constituer un authentique protectionnisme continental. Washington profite des rivalités historiques, économiques et même sportives au sein du Marché commun sud-américain pour le désarmer et l’affaiblir.

    Certes, le gouvernement de Cristina Kirchner n’est pas exempt de critiques. Trahissant un péronisme bien mal en point pour une variante australe de la sociale-démocratie, la « Martine Aubry » de Buenos Aires a, elle aussi, appliqué un programme sociatéliste et gendériste. L’homoconjugalité y est reconnue en juillet 2010 tandis que le transsexualisme devient légal au printemps 2012. Il manque toujours au Cône Sud un chef charismatique capable d’unir autour de lui le peuple, l’armée et la nation contre le danger financier mondialiste. En attendant, « pour avoir choisi un traitement non orthodoxe de la gestion de sa dette, l’Argentine est punie par un tribunal nord-américain. Cette décision embarrasse nombre de pays avancés. Suivre la décision de ce tribunal, c’est précipiter la crise en Argentine, faire subir à une grande majorité d’Argentines une politique d’austérité insoutenable, c’est accepter qu’une décision d’un tribunal puisse prévaloir sur la souveraineté des États, c’est enfin accroître le risque d’une remise en cause des décisions prises pour restructurer la dette de la Grèce et celle d’autres pays (25) ».

    Une étroite alliance transnationale

    Les effets se font déjà sentir ailleurs. « L’Europe agonise économiquement, et la finance, elle, se porte à merveille. On vit plus que jamais dans une économie casino. Le capitalisme global est complètement hors sol. Il n’a été que très partiellement affecté par la crise financière car aucune mesure n’a véritablement été prise pour enfin le réguler. […] La cécité des actionnaires et la politique de la courte vue prédominent. Plus que jamais l’idéologie qui domine est : “ Prends l’oseille et tire-toi ” (26). » La situation s’aggrave dans l’Hexagone. « La collusion entre certains politiques, la haute administration des finances et le système bancaire est un scandale. Résultat : les lois sont trop laxistes. Et les multinationales redistribuent des dividendes massifs alors que le patron de la Banque de France persiste à dire qu’il y a des risques pour le financement de l’économie (27). »

    Cette étroite complicité concerne aussi Elliott Management de Paul Singer (« Chanteur » en français). Ce « maître-chanteur » de très haut vol veut accroître sa fortune et celle de ses partenaires. Il subventionne les O.N.G. qui, plus que jamais, relèvent des forces mentales d’occupation qu’il faut combattre. Par exemple, « en 2006, dans ses efforts pour récupérer des créances du Congo-Brazzaville, Elliott accumule les preuves du train de vie luxueux du président Denis Sassou-Nguesso, avant de les faire fuiter auprès d’une O.N.G. Achetés moins de 20 millions de dollars, ses emprunts lui rapporteront 90 millions… […Pour l’Argentine] l’opération afficherait un rendement de 1 600 % (28) ». Mais ces prédateurs n’entendent pas les avertissements avisés de l’ancien Premier ministre malaysien, Mohamad Mahathir, pour qui « les États-Unis sont en faillite, mais les gens continuent d’accepter le dollar. C’est pourtant de la monnaie de singe ! Ils ont imprimé des milliards de dollars avec la quantitative easing mené par la Fed. Ce sont des bouts de papier sans valeur, mais les gens l’acceptent du fait de la puissance et des menaces américaines (29) ».

    Les initiatives nocives de Paul Singer ne s’arrêtent pas à l’extorsion (légale ?) des États. Elles sapent les fondements traditionnels de la société. « Une conception de la finance aussi égalitariste que libérale […] semble évidente à Paul Singer, soutien indéfectible du Parti républicain. L’homme a notamment contribué à l’élection de Rudolph Giulani à la mairie de New York, et compte parmi ses investisseurs Mitt Romney. Mais il a aussi consacré plus de 425 000 dollars au soutien du mariage gay, après le coming out de l’un de ses fils (30). » Qu’en pensent donc les zélés conservateurs libéraux qui mélangent dans leurs délires abjects le libéralisme, le conservatisme et le sociétalisme ? Dans son bloc-notes, Ivan Rioufol pérore sur « le choc des civilisations invitant à la solidarité avec le monde libre (31) ». Mais où se trouve ce « monde libre » ? Pense-t-il à l’O.T.A.N. belliciste et aventurière ? Considère-t-il l’Occident, les États-Unis et l’O.M.C. comme des joyaux à protéger ? Mensonges !  « L’Amérique ne se comporte pas d’une manière raisonnable, prévient Philippe de Villiers. Elle veut “ otaniser ” le monde entier et met le feu partout. Ce qu’elle désire, ce n’est pas seulement l’Ukraine dans l’O.T.A.N., c’est aussi abattre Poutine pour prendre la Russie et y installer son idéologie multiculturaliste, mondialiste et consumériste. Elle veut imposer son modèle de société, en particulier aux pays enracinés qui lui résistent (32). » Quitte à pratiquer une rhétorique digne de la Guerre froide, le plumitif néo-cons totalement ringard et vraiment à l’Ouest, continue encore son sale boulot de détourner de braves lecteurs vers des cibles secondaires, alors que l’ennemi principal demeure les États-Unis d’Amérique, leur hyper-classe, leurs nervis intercontinentaux et l’Oligarchie planétaire mondialiste. Voilà pourquoi les Européens épris d’identités charnelles et de justice sociale réelle se sentent tous maintenant Argentins ! Plus que jamais, America delenda est !

    Georges Feltin-Tracol

    Notes : 

    1 : Audrey Tonnelier, « Elliott, le fonds vautour qui fait trembler les États », dans Le Monde, le 29 juillet 2014.

    2 : Christine Legrand, « À Buenos Aires, les Argentins se réveillent sous le choc », dans Le Monde, le 1er août 2014.

    3 : Si, aux États-Unis, les juges locaux et fédérés sont élus, les juges fédéraux sont, eux, nommés par le président après l’accord du Sénat. Les plus intrigants termineront leur carrière à la Cour suprême.

    4 : Isabelle Chaperon, « Le combat de Buenos Aires contre les banques », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

    5 : Victor Lequillerier, « Un accord entre l’Argentine et ses créanciers est possible. La décision américaine est un épisode d’un long feuilleton », dans Le Monde, le 29 août 2014.

    6 : Alain Gauvin, « Buenos Aires est mauvais payeur, les sanctions judiciaires sont justifiées », dans Le Monde, le 29 août 2014.

    7 : Victor Lequillerier, art. cit.

    8 : Isabelle Chaperon, art. cit.

    9 : Sur son excellent site de defensa, Philippe Grasset a inventé le concept de B.A.O. pour « Bloc américaniste occidentaliste ». Cependant, B.O.A. (Bloc occidental atlantiste) paraît plus signifiant dans la guerre des idées avec l’image du lent étranglement des peuples libres par la finance gendériste, armée, multiculturaliste,  sécuritaire et sociétaliste.

    10 : Victor Lequillerier, art. cit.

    11 : Isabelle Piquer, « Thomas Griesa, un juge anti-système aujourd’hui très fatigué », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

    12 : Isabelle Chaperon, art. cit.

    13 : Christian Losson, « Fonds vautours : l’Argentine à la relance », dans Libération, le 11 août 2014.

    14 : Fabrice Rousselot, « L’imperturbable juge qui défie l’Argentine », dans Libération, les 23 et 24 août 2014.

    15 : Jan Krauze, « La Cour suprême confirme le droit de la police américaine de perquisitionner à l’étranger », dans Le Monde, le 2 mars 1990.

    16 : Marie Charrel, « Huis clos autour de la libéralisation des services », dans Le Monde, 5 août 2014. On lira aussi Raoul Marc Jennar, « Cinquante États négocient en secret la libéralisation des services », dans Le Monde diplomatique, septembre 2014. On attend aussi sur ce sujet l’essai d’Arnaud Raffard de Brienne consacré au traité transatlantique à paraître aux Bouquins de Synthèse nationale.

    17 : Nicolas Baverez, « Les dettes se paient toujours », dans Le Point, le 10 juillet 2014.

    18 : Marie Charrel, « L’Allemagne, trouble-fête des négociations transatlantiques », dans Le Monde, 5 août 2014.

    19 : « Le temps du “ commun ”. Entretien avec Pierre Dardot et Christian Laval », dans Le Nouvel Observateur, le 31 juillet 2014.

    20 : Donald Hébert avec Tancrède Bonora, « Après l’Argentine, à qui le tour ? », dans Le Nouvel Observateur, le 14 août 2014.

    21 : Nicolas Baverez, art. cit.

    22 : Victor Lequillerier, art. cit.

    23 : Pierre Salama, « La justice américaine cherche à punir l’Argentine pour l’exemple. Buenos Aires sanctionné pour la gestion non orthodoxe de sa dette », dans Le Monde, le 21 août 2014.

    24 : Aymeric Chauprade, « Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine », mis en ligne sur Carnet de bord d’Aymeric Chauprade. Le blog de la géopolitique multipolaire, le 21 avril 2012.

    25 : Pierre Salama, art. cit.

    26 : Benjamin Coriat, « On vit dans une économie casino », dans Libération, le 20 juillet 2014.

    27 : Jean-Paul Pollin, « La France se plie aux règles de la finance », dans Libération, le 20 juillet 2014.

    28 : Audrey Tonnelier, art. cit.

    29 : dans Le Monde, le 14 août 2014.

    30 : Audrey Tonnelier, art. cit.

    31 : dans Le Figaro, le 29 août 2014.

    32 : « L’Amérique veut abattre Poutine pour installer son modèle de société en Russie. Entretien avec Philippe de Villiers », dans Le Figaro, le 18 août 2014.

    http://www.europemaxima.com/?p=3938

  • Famille : le gouvernement lorgne du côté des allocations

    L’Etat cherche de l’argent. Toujours plus d’argent pour combler l’abysse sans fond de la dette française. Et pour le prochain coup de rabot, il semblerait que le gouvernement ait bien envie de se pencher sur la branche famille de la Sécurité sociale. Cette partie qui accorde des primes lorsque survient la naissance d’enfants et qui permet également aux mères de prendre un congé parental lorsqu’elles le souhaitent. Entre autre. Apparemment tout cela  coûte trop cher puisque des économies sont envisagées dans ce secteur.Objectif : 800 millions d’économie. Ce qui n’est pas une plume…

    Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales, a beau dire que rien n’est encore acté, les familles ont de quoi s’inquiéter. En effet, l’une des principales solutions envisagée pour réduire les dépenses serait la réduction de la prime de naissance ou encore la diminution de la durée du congé parental. Alors qu’il est, jusqu’à aujourd’hui, possible de prendre un congé maternité de trois ans à partir du deuxième enfant, celui-ci se retrouverait réduit à un an maximum. C’est en tout cas ce que révélait le journal Les Echos, le 8 septembre dernier. En prenant de telles mesures, l’Etat espère faire une économie allant de 300 à 400 millions d’euros. Il voudrait obliger les femmes à travailler et les empêcher de s’occuper de leurs enfants qu’il ne s’y prendrait pas autrement !

    De telles mesures contribueraient encore davantage à étouffer les familles déjà lourdement sollicitées par l’Etat. Il est à craindre également, que la natalité française n’en souffre. Et par ce biais tout notre pays, car quand la base souffre, on ne peut s’étonner que le reste de la société s’en ressente.

    Roxane Dulac

    http://medias-presse.info/famille-le-gouvernement-lorgne-du-cote-des-allocations/15032

  • Même pas besoin du gaz russe ?

    L’Europe ne devrait pas se soucier du bluff de Poutine concernant un embargo sur le gaz. Les voies alternatives existent. C’est la thèse défendue par certains, notamment aux Etats-Unis. Mais qu’en est-il au juste ?

    En début de semaine, en Sibérie orientale, Vladimir Poutine lançait, selon des mots cités par l’AFP, «le plus grand projet de construction du monde». Le gazoduc «Force de Sibérie» reliera les gisements gaziers de Iakoutie à la mer du Japon et à la frontière chinoise.

     

    Avant l’énoncé, depuis la Mongolie cette fois, de son plan de paix en huit points pour l’Ukraine – qualifié de poudre aux yeux par Kiev – le président russe envoyait un message on ne peut plus clair aux Européens : si vous renforcez vos sanctions, Moscou peut couper le gaz.

    10% du budget russe dépend des exportations gazières vers l’Ouest ? Plus pour très longtemps, les routes de l’Asie sont en chantier.

    Dans le bras de fer engagé avec les Européens, le gaz est l’«arme nucléaire» de Vladimir Poutine. Cette perspective fait trembler l’est du continent. Il en a déjà usé par le passé avec l’Ukraine.

    Mais cette menace est-elle crédible ? Certains en doutent. D’abord, quoi qu’en dise Moscou, la perspective d’une alternative chinoise pour la vente de ses hydrocarbures n’est pas pour demain et il en coûterait très – trop ? – cher à son économie avant que ce relais opère.

    Ensuite, et surtout, l’Europe pourrait en réalité d’ores et déjà se passer du gaz russe. C’est la thèse que défend par exemple Matthew Bryza, ancien diplomate américain et directeur du Centre international des études de défense à Tallinn. Dans un texte publié dans le Financial Times, il explique comment l’Europe peut couper court au bluff de Vladimir Poutine.

    Première étape : la Commission européenne doit s’assurer que toutes les installations de stockage de gaz naturel des pays membres soient remplies. Cela constituerait une réserve de 85 milliards de m3, plus de la moitié des 163 milliards de m3 importés de Russie en 2013.

    Deuxième étape, l’UE doit explorer le marché international du gaz naturel liquéfié (GNL) pour les 78 milliards de m3 restants, ses terminaux étant par ailleurs sous-utilisés. Les capacités existent. Du coup, «l’UE pourrait passer l’hiver sans importer une molécule de gaz russe», explique Matthew Bryza. Troisième et dernière étape, la Commission doit créer un fonds de 20 milliards d’euros pour financer ces achats, garantis par les Etats, un peu sur le modèle du Fonds de stabilité financière.

    Ce plan – apparemment limpide – est celui d’un critique invétéré de Moscou depuis des années et d’un proche des milieux pétroliers américains. Lorsqu’il évoque les pistes pour suppléer au gaz russe, il commence par les Etats-Unis – devenus exportateurs –, l’Australie (à l’autre bout du monde) et le Mozambique. Est-ce sérieux ?

    Les auteurs d’une étude de l’Institut d’économie de l’énergie de Cologne publiée cette semaine sont plus circonspects. Ils évaluent l’impact d’une coupure de gaz russe sur l’Europe sur un, trois, six et neuf mois.

    Le premier pays touché serait la Finlande, dont 100% de l’approvisionnement dépend de Moscou. Après trois mois, la Pologne et la Turquie commenceraient à souffrir, de même que la République tchèque, la Hongrie et la Slovaquie. Après six mois, ce serait au tour de l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Grèce, les Balkans et l’Estonie. Après neuf mois, l’Allemagne, la France et l’Italie seraient sévèrement touchées.

    Les autres pays, ceux bénéficiant de larges réserves ou d’un terminal GNL, seraient en grande partie épargnés. Les chercheurs allemands sont dubitatifs quant à un renouvellement rapide des sources d’approvisionnement sur un marché hautement spéculatif. La concurrence avec l’Asie serait rude et les coûts importants. Pour l’agence de notation Fitch, une décennie sera nécessaire à l’Europe pour se passer du gaz russe.

    Dans l’immédiat, Bruxelles se prépare au pire. Mercredi, le commissaire européen à l’Energie, l’Allemand Günther Oettinger, évoquait le recours possible à une règle interdisant la sortie de gaz naturel liquéfié de l’UE et la limitation du gaz industriel en cas de crise pour préserver l’approvisionnement des ménages.

    Vladimir Poutine appuiera-t-il sur le bouton rouge ?

    Une chose est sûre, la guerre du gaz serait un désastre pour l’Europe aussi bien que pour la Russie. La Chine sourit à ce scénario, elle qui signe déjà des contrats pour du gaz russe avec un rabais de 40%.

    Le Temps

    http://fortune.fdesouche.com/354509-meme-pas-besoin-du-gaz-russe#more-354509

  • Professions réglementées : pourquoi il faut préserver le système notarial français

    Le gouvernement de Manuel Valls compte bien s’attaquer à la question épineuse de la réforme des professions réglementée. Hervé Jay, notaire, explique pourquoi il ne faut pas abandonner le système notarial français.

    Les anglo-saxons, bien aidés par les Commissaires et fonctionnaires européens, souhaitent que s’opère une unification des systèmes juridiques de l’atlantique Nord, laquelle ne peut selon eux s’effectuer que par une soumission à leurs propres normes et l’abandon du système notariat français et ultérieurement, de la langue française.

    Avant de coopérer à un nouvel abandon de notre souveraineté, nos décideurs devraient saisir l’esprit qui anime ces opposants au principe législatif.

    Dans un excellent ouvrage de M. Jean-Marc Daniel intitulé Ricardo reviens !, ils sont restés Keynésiens, François Bourin Editeur 2012, l’auteur analyse très justement : "Il y a le constat que les Etats-Unis sont passé d’une économie de création de richesse à une économie de prédation par la chicane. Comme le souligne l’actuel président américain, l’ingénieur qui fut le personnage de référence au début du XXème siècle a été remplacé par le lawyer, l’avocat.

    Le surdéveloppement du juridisme est devenu un moyen pour une partie de la population américaine d’accaparer le fruit du travail productif de l’autre partie. Aux Etats-Unis, le droit a cessé d’être un instrument d’apaisement pour devenir une arme de combat dans la redistribution des richesses. Les procès s’enchaînent, où sous des prétextes divers et variés, chaque plaideur cherche à s’attribuer une partie du revenu d’autres acteurs économiques. Le droit est devenu une composante des transferts sociaux, la chicane un mode de répartition des revenus."

    "Quant au monde anglo-saxon, il (O.Spengler) le décrivait comme l’héritier de l’esprit de rapine des Vikings, qui par vagues successives, furent les vrais fondateurs de l’Angleterre. Il opposait déjà, comme c’est devenu assez courant de nos jours, dans les écrits sur le rôle du droit, le droit continental européen issu du Code justinien, fait de rigueur et de respect des grands principes, au droit de Comon Law, le droit du partage, le droit du compromis, le droit de la chicane anglaise dont le but est de répartir le butin acquis dans le pillage des organisé des peuples voisins. [....]

    La suite sur L’Express.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Professions-reglementees-pourquoi

  • Le père Guy Gilbert bénit les "sans-dents"... sans son dentier

    Lu ici :

    "C'est une tradition au Cap d'Agde : le père Guy Gilbert, le curé des loubards, bénit chaque année la foule des Brescoudos et de leurs motos. Connu pour son franc parler, il s'en ait pris à l'ex-couple présidentiel dans un discours plutôt "mordant".

    "Merci pour ce moment", a-t-il débuté. "Si vous divorcez ou vous vous séparez de votre mec, ne faites pas un roman de cela !" Avant de conclure : "Moi, je suis un sans-dents, la preuve, regardez !" Et il a enlevé son dentier.

    Il a ensuite recommandé  : "Pensez d'abord à votre famille, n'abandonnez pas vos enfants, occupez-vous d'eux  et surtout pensez que le temps perdu ne se rattrape jamais".  Le père Guy Gilbert a ajouté " Je suis un sans-dents mais je ne suis pas vieux : le 12 septembre, je fêterai mes 79 ans."


    CAP d'AGDE - PRECHE GUY GILBERT AGDE MERCI POUR... parHerault-Tribune

    Michel Janva

  • Christian Harbulot : « Sabordage – Comment la France détruit sa puissance » (vidéo + audio)

    On serait tenté de dire qu’il attaque sabre au clair ! Son but vise à restaurer rien moins que la notion de «puissance», dit-il. La charge de Christian Harbulot prend la forme d’un essai intitulé «Sabordage». En ces temps de débats sur la place de la France dans le monde, l’auteur confie les raisons qui l’ont poussé à écrire ce livre.

    Il y décrit par le menu comment la France s’ingénie selon lui, depuis si longtemps, à détruire «sa» propre puissance. Il connaît le sujet. Dans les années 90, il a fondé l’École de guerre économique et rédigé de nombreux ouvrages où le passage à l’offensive est plus que préconisé aux services secrets comme à ceux qui les dirigent.

    Que va devenir la France?, s’interroge Christian Harbulot à la première ligne de son essai. Et de constater, comme d’autres, la régression de notre pays largement entamée à ses yeux, depuis le milieu du XXe siècle.

    Une spirale qui oblige maintenant «la France à réinventer sa puissance pour préserver l’avenir de son peuple et éviter de se saborder». Bref, cet essai dense, est aussi en forme de coup de gueule.

    Historiquement, et si l’on ne prend en compte que la période contemporaine, le général de Gaulle fut l’un des rares à être conscient du déficit de puissance de la France, affirme Christian Harbulot, selon qui «il tenta d’y remédier en réactivant l’idée d’indépendance nationale, par l’armement nucléaire ou le retrait de l’OTAN… mais aussi dans le domaine économique avec la création du groupe pétrolier Elf, par exemple.» 

    Cette période, précise l’auteur du livre, tranche avec l’habituelle ambivalence de l’approche de l’exercice du pouvoir : est-ce que le puissant agit pour la satisfaction d’une ambition personnelle ou pour la place du pays dans le concert des nations?

    La confusion française entre ces deux objectifs expliquerait le véritable tabou qui traverse ainsi notre pensée politique. La puissance serait ainsi par définition frappée de suspicion, puisqu’elle relèverait quasi exclusivement d’un désir de volonté de puissance certes, mais «toute personnelle». Il suffit de voir la référence permanente que nous faisons à Machiavel, assène l’auteur de l’essai. Ce «mal de puissance» ne daterait donc pas d’aujourd’hui.

    Alors comment répondre au réflexe du repli sur soi si souvent dénoncé y compris dans l’actualité la plus récente? Pour l’auteur de Sabordage, il est urgent de retrouver une autonomie de pensée. L’intérêt restauré de l’idée de puissance supposerait de raisonner maintenant à l’échelle européenne, en étant bien décidé à faire face aux États-Unis.

    Et de fait, le suzerain serait en position désormais affaiblie face à de nouvelles puissances telles que la Chine par exemple. Mais, précise Christian Harbulot, ce constat est réel pour le monde de l’industrie, le monde matériel. Pour ce qui est du monde virtuel, les USA sont en position plus que dominante.

    Pendant le second mandat de Bill Clinton, les autorités américaines ont clairement affirmé leur volonté d’être le pays leader du marché privé de l’information, précise l’auteur. L’avance prise en matière technologique est considérable et des enjeux sociétaux tels que la propriété intellectuelle ou la liberté d’expression sont au plus haut point à préserver, ajoute-t-il.

    Pour la première fois, conclut Christian Harbulot, on va voir en terme de puissance si le triomphe dans un monde (le numérique) peut compenser l’affaiblissement dans un autre (le matériel). Voilà qui pourrait servir au pays qui est le nôtre affirme l’essayiste qui souhaite aussi donner des pistes d’avenir, car «nous allons devoir nous battre sur plusieurs fronts en redéfinissant le périmètre de la souveraineté française».

    Géopolis


    Christian Harbulot était aussi invité de Max Lebrun dans le “Libre journal de l’identité” sur Radio Courtoisie le vendredi 5 septembre afin de présenter son dernier ouvrage : “Sabordage : Comment la France détruit sa puissance“.

  • Comment les banques centrales provoquent les crises financières

    Nous disons et écrivons très souvent que l’économie est largement financiarisée depuis plus de 15 ans. Nous vivons dans une économie de bulles d’actifs financiers. En fait, lorsqu’une bulle éclate sur un actif, on assiste généralement à la naissance d’une nouvelle bulle sur un autre actif car l’argent abondamment créé par les banques centrales ne peut, en général, être repris sous peine de provoquer d’énormes pertes en patrimoine chez les investisseurs privés ou de créer une crise bancaire.

    Nous sommes donc en plein aléa moral puisque certains acteurs financiers ne sont pas assez rigoureux dans l’analyse du risque de leurs investissements ; ils se reposent sur le fait qu’ils ont une capacité de nuisance systémique et qu’en conséquence il y aura toujours un prêteur/sauveur en dernier ressort (en l’occurrence la banque centrale de sa zone monétaire).

    C’est l’une des principales origines des crises financières que nous connaissons depuis les années 2000 : des politiques monétaires trop accommodantes pour ne pas dire laxistes avec un environnement de taux “anormalement” bas et donc de coûts de financement très avantageux (taux emprunts d’Etat de plus en plus ridicules, écarts de taux vis-à-vis des taux de swap ne rémunérant que très peu ou même pas du tout le risque bancaire ou d’entreprise).

    La crise financière est inévitable lorsque l’investisseur va chercher du rendement sur des classes d’actifs de plus en plus risquées parce que les actifs prétendus les plus sûrs — comme les emprunts d’Etat (Etats-Unis, Royaume-Uni et grands Etats de la Zone euro) — rapportent de moins en moins.

    La crise financière peut devenir particulièrement violente — comme en 2007-2008 — lorsque de surcroît les produits de placement classiques (y compris les plus risqués) rapportent moins alors même que les exigences de rentabilité restent inchangées ; d’où l’innovation financière pour fabriquer des produits structurés sophistiqués et complexes censés procurer du rendement avec un risque maîtrisé.

    La séquence de crise est la suivante

    Phase 1 : un investisseur institutionnel achète des titres d’Etat AAA (actifs refuge) à un taux moyen de 3% en empruntant à 1%, soit une marge nette d’intérêt de 2%. Sur les marchés financiers tout le monde fait la même chose en même temps avec peu ou prou les mêmes objectifs de rentabilité et les mêmes contraintes comptables et réglementaires.

    La demande sur ces titres d’Etat AAA reste très soutenue car les banques centrales les rachètent dans le cadre de leurs mesures non conventionnelles et la réglementation incite les banques commerciales à en avoir ; les prix s’envolent et les rendements baissent jusqu’à 2%. De nouveaux achats réduiraient donc la marge de transformation à 1% en supposant inchangées les conditions de refinancement. Problème : la rentabilité exigée par les clients ou actionnaires reste la même à 2% de marge.

    Phase 2 : ainsi, quels que soient son aversion au risque, son opinion des fondamentaux macroéconomiques, son jugement sur la solvabilité des émetteurs qu’il va rentrer en portefeuille, notre investisseur institutionnel doit rechercher des actifs qui rapporteront au moins 3%. Il pourra alors choisir d’investir sur de la dette souveraine moins bien notée (A voire BBB) et de la dette d’entreprise. Il prendra donc plus de risque pour maintenir sa marge.

    Vous commencez à comprendre pourquoi les emprunts d’Etat à 10 ans de pays tels que l’Espagne ou l’Italie rapportent aussi peu (respectivement 2,60% et 2,80% début août) ; pourquoi également les écarts de taux sont aussi resserrés.

    Les professionnels de l’investissement sur les marchés financiers vous expliquent qu’ils sont “benchmarkés”, c’est-à-dire comparés entre eux, et obligés d’aller investir leurs excédents de liquidité sur tout actif qui surperformerait les taux prétendus sans risque. On peut considérer aujourd’hui comme taux réellement “sans risque” le taux monétaire Eonia mais plus nécessairement une obligation d’Etat même à court terme. Seulement voilà, l’expérience prouve qu’investir de manière insouciante pour des raisons réglementaires, comptables ou psychologiques (faire comme tout le monde), crée justement des bulles dont l’éclatement aura vite fait d’anéantir le rendement attendu.

    Phase 3 : la poursuite de la course au rendement va provoquer une hausse continue des prix des actifs et donc une baisse de leurs rendements. Ainsi les titres d’Etat achetés à 3% dans la phase 1 et rapportant 2% dans la phase 2 vont se renchérir avec des rendements s’effondrant à 1%. Tandis que les obligations d’Etats (notées de A à BBB) et d’entreprises acquises à 3% de rendement durant la phase 2 ne rapporteront plus que 2% en phase 3.

    Au-delà de la surévaluation des actifs financiers, la course au rendement débouche sur des risques de course au levier et à l’endettement. C’est exactement ce qui s’est passé en 2006 et 2007. Nous sommes donc installés dans un système de crises financières successives parce que la course au rendement reste déconnectée du risque pris.

    Les fondamentaux économiques sont dans le meilleur des cas ignorés, dans le pire des cas méprisés ; ce qui crée des situations totalement délirantes sur l’évaluation de certains actifs financiers. Le risque est amplifié avec la persistance du recours à l’emprunt pour répondre aux contraintes de rentabilité.

    La BCE schizophrène

    La Banque centrale européenne (BCE) le dit ouvertement mais a mis en place de nouvelles mesures dites non conventionnelles lors de sa réunion mensuelle du 5 juin 2014 — ce qui conforte les investisseurs dans leurs choix dangereux.

    N’oublions pas le second visage de la BCE et son futur rôle de superviseur des banques de la Zone euro à partir du 4 novembre 2014. Ainsi dans la nouvelle édition de sa Revue sur la stabilité financière, la banque centrale met en garde contre l’éventualité d’une brusque inversion de tendance sur les marchés financiers.

    “En même temps que la recherche de rendement, les préoccupations concernant la formation de déséquilibres et la possibilité d’une remise en cause brusque et désordonnée des flux d’investissement récents s’intensifient“.

    Aussi les banques, assureurs et fonds de pensions devraient constituer “des coussins suffisants pour amortir une normalisation des rendements”. Oui la Banque centrale européenne schizophrène reconnaît officiellement l’anomalie des rendements.

    Et elle semble bien impuissante tant il est difficile de choisir entre l’éclatement brutal de bulles d’actifs financiers (générateurs de krachs sans précédent) et la persistance de l’inefficacité financière (une liquidité anormalement abondante qui ne sert économiquement et socialement à rien).

    Economie Matin

    http://fortune.fdesouche.com/353843-comment-les-banques-centrales-provoquent-les-crises-financieres#more-353843

  • La République s’en prend aux administrateurs d’une page Facebook antiradars

    Tout ce qui menace la collecte de l’impôt est un danger pour la démocratie. C’est ainsi que « la justice » s’attaque à 15 personnes qui seront entendues devant le tribunal correctionnel pour s’être «soustraites à la constatation des infractions routières»… Du jamais vu !

    Lu sur20 Minutes: Chaque jour, des centaines de milliers d’automobilistes sont avertis de la présence du moindreradar de vitesseou képi sur Facebook, en toute impunité. Mais en Aveyron, le procureur s’attaquera à l’une de ces pages antiradars mardi à Rodez, lors d’un procès inédit.

    «Tu vois une camionnette bleue, unradar, des motards… viens le signaler». Se revendiquant comme «le seul groupe utile» sur Facebook, la page «qui te dit où est la police en Aveyron», comme elle s’appelle, compte plus de 10.000 membres. Créé en 2012, le groupe assure ne «nuire en aucun cas aux forces de l’ordre». Les messages sur des « »poulets » au rond-point…» y côtoient des «attention test alcoolémie» mais aussi des avertissements sur des bouchons ou des accidents.

    «Entre 600.000 et 800.000 membres sur Facebook»

    Les groupes du genre sont légion. Ils réunissent «entre 600.000 et 800.000 membres sur Facebook», assure l’avocat Rémy Josseaume, expert en droit automobile. Mais en Aveyron, le procureur de la République de Rodez, Yves Delpérié, en a fait son cheval de bataille. «Je suis réveillé toutes les nuits, car des gens se tuent sur la route. C’est lamentable que certains préviennent de l’installation des radars», expliquait-il récemment à la presse locale.

    Mardi à Rodez, 15 personnes seront ainsi entendues devant le tribunal correctionnel pour s’être «soustraites à la constatation des infractions routières». Huit prévenus sont également poursuivis pour «outrages» après avoir qualifié les gendarmes sur la page Facebook de noms d’oiseaux parfois peu amènes. «J’ai décidé de réprimer les gens qui cherchent à échapper à la loi», expliquait le procureur Delpérié.

    «Aide à la route»

    Sauf que pour Rémy Josseaume, avocat de neuf des prévenus, aucune loi n’est violée. Certes, l’article R 413-15 interdit les «détecteurs de radars» et prévoit une amende de 1.500 euros et un retrait de six points sur le permis. Mais, selon l’avocat, le groupe sur Facebook ne peut pas être assimilé à un «détecteur de radars».

    La réglementation avait fait frémir les vendeurs de boîtiers «d’aide à la route», comme le français Coyote, qui revendique 2,8 millions d’utilisateurs en Europe.Ces sociétés se reposent sur leurs membrespour mettre à jour le boîtier en signalant la présence de «zones de danger», un euphémisme dont Coyote avoue lui-même qu’il avertit d’une «zone d’accident connue comprenant ou non un radar fixe».

    http://www.contre-info.com/la-republique-sen-prend-aux-administrateurs-dune-page-facebook-antiradars#more-34369

  • Bien sûr que François Hollande aimait les riches, mais les vrais !

    L’expression lamentablement méprisante de François Hollande à l’égard des pauvres, qu’il qualifierait (paraît-il) de « sans-dents », ne surprendra que les naïfs.

    Parmi ceux-ci, tous les gens de droite qui avaient poussé des cris d’orfraie quand le candidat Hollande s’était avisé de dire qu’il « n’aimait pas les riches ».

    Indignation doublement stupide.

    D’abord parce que ce n’était pas vrai. Issu lui-même d’un milieu aisé, Hollande fréquente bien entendu plus de gens fortunés que de « sans-dents », comme tous les hommes politiques d’un certain niveau, de gauche ou de droite – nous serions même tentés de dire surtout de gauche : il suffit de compter dans les gouvernements socialistes les membres du Bilderberg ou du Siècle, plus nombreux encore que du temps de Sarkozy. Il y a peu de risques qu’il déteste ces gens-là.

    Lire la suite