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économie et finance - Page 602

  • Quatre vidéos pour comprendre le Revenu de Base

    Les 4 mini-films de cette playlist sont le résultat d’un travail réalisé par Jean-Eric Hyafil, Jonathan de Mulder, Amaru Mbape, Léon Régent, Marc de Basquiat et Sébastien Calvez. La production de cette série de vidéos a été financée par 81 généreux donateurs.http://www.kisskissbankbank.com/fr/pr… et soutenu par le Mouvement Français pour un Revenu de Base : http://revenudebase.info/

    Le revenu de base face aux défauts du RSA

    Financer le revenu de base par l’impôt

    Lire la suite 

    http://fortune.fdesouche.com/361227-quatre-videos-pour-comprendre-le-revenu-de-base

  • Quels grands projets souhaitables pour la France de demain ? Quelques exemples...

    Ainsi, lundi de cette semaine, la fameuse tour Triangle n’a pas reçu l’aval du Conseil de Paris, ce qui apparaît comme un véritable camouflet pour le maire de la capitale, madame Hidalgo, qui, mauvaise perdante, demande désormais l’annulation du vote pour vice de formes, elle qui avait décidé, pour éviter un désaveu municipal, que la décision serait prise à bulletins secrets, contre la règle habituelle qui est de voter à mains levées, publiquement.

    Au-delà de l’attitude assez peu glorieuse de l’édile, qui a une conception à géométrie variable de la démocratie, se posent la question des tours et de leur place dans le paysage urbain de Paris, mais aussi celle des grands projets immobiliers et d’équipement dans la capitale et, au-delà, dans les grandes villes de France.

    Il est évident que, si le projet n’a pas enthousiasmé le Conseil de Paris (même si, d’un côté et de l’autre, les stratégies politiciennes ont aussi joué...), il y avait quelques bonnes raisons : construire un nouvel immeuble de bureaux dans un quartier déjà bien pourvu en la matière n’est pas très heureux et encore moins utile ! De plus, les remarques empiriques de madame Kosciusko-Morizet sur le sujet (Les échos, 17 novembre 2014) sont justes : « Une tour isolée ne crée pas d’activité, elle fait le vide autour d’elle. (…) Déclarer que la modernité passe nécessairement par les tours est justement très passéiste. Chaque ville doit créer sa propre modernité. Les arguments utilisés aujourd’hui en faveur de la tour Triangle sont ceux que l’on entendait il y a quarante ans sur la tour Montparnasse. Elle est aujourd’hui le monument le plus détesté des Parisiens. Ce n’est pas à l’aune d’une tour que se juge l’attractivité de Paris. » D’ailleurs, ce ne sont pas les tours de bureaux que viennent admirer les touristes à Paris ni celles-ci qui motivent l’installation de sièges sociaux, mais plutôt le patrimoine et sa richesse pour les uns, et les facilités fiscales (quand elles existent...) ou le prestige de l’adresse parisienne pour les autres. Note des utilisateurs : / 0 MauvaisTrès bien

    Ainsi, lundi de cette semaine, la fameuse tour Triangle n’a pas reçu l’aval du Conseil de Paris, ce qui apparaît comme un véritable camouflet pour le maire de la capitale, madame Hidalgo, qui, mauvaise perdante, demande désormais l’annulation du vote pour vice de formes, elle qui avait décidé, pour éviter un désaveu municipal, que la décision serait prise à bulletins secrets, contre la règle habituelle qui est de voter à mains levées, publiquement. Au-delà de l’attitude assez peu glorieuse de l’édile, qui a une conception à géométrie variable de la démocratie, se posent la question des tours et de leur place dans le paysage urbain de Paris, mais aussi celle des grands projets immobiliers et d’équipement dans la capitale et, au-delà, dans les grandes villes de France.

    Il est évident que, si le projet n’a pas enthousiasmé le Conseil de Paris (même si, d’un côté et de l’autre, les stratégies politiciennes ont aussi joué...), il y avait quelques bonnes raisons : construire un nouvel immeuble de bureaux dans un quartier déjà bien pourvu en la matière n’est pas très heureux et encore moins utile ! De plus, les remarques empiriques de madame Kosciusko-Morizet sur le sujet (Les échos, 17 novembre 2014) sont justes : « Une tour isolée ne crée pas d’activité, elle fait le vide autour d’elle. (…) Déclarer que la modernité passe nécessairement par les tours est justement très passéiste. Chaque ville doit créer sa propre modernité. Les arguments utilisés aujourd’hui en faveur de la tour Triangle sont ceux que l’on entendait il y a quarante ans sur la tour Montparnasse. Elle est aujourd’hui le monument le plus détesté des Parisiens. Ce n’est pas à l’aune d’une tour que se juge l’attractivité de Paris. » D’ailleurs, ce ne sont pas les tours de bureaux que viennent admirer les touristes à Paris ni celles-ci qui motivent l’installation de sièges sociaux, mais plutôt le patrimoine et sa richesse pour les uns, et les facilités fiscales (quand elles existent...) ou le prestige de l’adresse parisienne pour les autres.

    Autre élément de débat : quels grands projets urbains ou d’équipements pour aujourd’hui et demain, et comment les préparer et les rendre acceptables, autant pour les populations que pour l’environnement ? Mon opposition virulente et mille fois affirmée à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pour des raisons autant écologiques qu’économiques, ma grande réserve à l’égard de nombre de projets que l’on peut considérer inutiles et dispendieux, parfois fruits gâtés de pressions diverses et variées des milieux immobiliers ou financiers, ne m’empêchent pas de défendre ou de promouvoir d’autres projets qui me semblent mieux adaptés aux réalités contemporaines et aux nécessités de préservation environnementale : la Grande Gare de Paris, par exemple, qui permettrait à la capitale de disposer d’une gare centrale véritablement internationale (ce qui existe déjà dans de nombreux pays européens), ou de nouvelles centrales marémotrices qui s’inspireraient de l’actuel barrage de la Rance, près de Dinard, en tenant compte de l’expérience et des leçons de celui-ci, pour éviter certaines erreurs hier dommageables et aujourd’hui souvent connues et réparées ; des projets de champs d’hydroliennes, de centrales mobiles houlomotrices ou de panneaux solaires flottants installés sur les réserves d’eau des barrages hydroélectriques ou sur la mer ; sans négliger des projets d’habitat évolutif de grands volumes et susceptibles d’accueillir des populations importantes mais aussi de grands programmes de réhabilitation de l’habitat rural et villageois (domaine largement oublié aujourd’hui par les pouvoirs publics) s’inscrivant dans une nouvelle politique d’aménagement des territoires et de redéploiement agricole qui privilégie les petites et moyennes structures mais sur une grande échelle, autant d’espaces que d’emplois ; etc. [....]

    La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Quels-grands-projets-souhaitables

  • Grands stades : Ce très cher Euro 2016

    En juin 2016, la France accueillera l’Euro. Pour cette occasion, rien n’est trop beau. Presque tous les stades où se joueront les 51 matches de la compétition ont été rénovés, voire entièrement reconstruits. Coût total de l’opération : 1,7 milliard d’euros. Mais comment a-t-on financé tout cela à Bordeaux ou à Marseille ?

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Marchandisation du corps : des morceaux de bébés dans des colis

    L'inimaginable escalade du mépris de la vie et de l'homme : 

    "C’est en passant les colis au scanner que les employés du transporteur DHL ont fait la terrible découverte. Dimanche, la police de Bangkok a annoncé que les restes humains de plusieurs bébés avaient été trouvés alors qu’ils devaient être envoyés vers les Etats-Unis. Le «Bangkok Post» indique que dans le premier paquet se trouvait une partie de la tête et du visage d’un enfant. Dans le second se trouvait un pied droit coupé en trois morceaux. Le dernier colis était de son côté rempli de morceaux de peau et d’un coeur. Un morceau de peau prélevé sur un adulte et arborant un tatouage a également été retrouvé. Les paquets avaient été enregistrés comme contenant des «jouets».

    Deux suspects ont été arrêtés. Les deux hommes, considérés comme les expéditeurs, ont été interrogés pendant plus de trois heures samedi. Ils ont expliqué avoir acheté les restes des corps et d’autres organes dans un marché de nuit près de Saphan Phut" (suite).

    Le Salon Beige

    Posté le 17 novembre 

  • Familles plumées : une cinquantaine de manifs dimanche

    Le collectif des «Familles plumées», créé pour protester contre la modulation des allocations familiales, entend coaguler l'opposition de droite avec les syndicats, le Front de gauche et les frondeurs du PS qui ont tous voté contre cette mesure. Julie Graziani écrit dans le Figaro :

    "[...] Contrairement à ce que le gouvernement essaye de faire croire, toutes les familles sont concernées et non uniquement les plus aisées. A partir du moment où le principe de l'universalité des allocations est supprimé et leur versement conditionné à un niveau de revenus il suffira au gouvernement d'un simple décret pour abaisser les seuils au gré de ses besoins. Désormais les familles seront suspendues à l'annonce d'un nouveau décret susceptible d'abaisser le seuil et de réduire ainsi comme peau de chagrin les allocations familiales souvent indispensables pour boucler un budget familial. Comment prévoir son budget dans ces conditions? [...]

    Il est temps de réagir face à ce matraquage fiscal qui cible une nouvelle fois les familles. Pourquoi? Parce qu'elles ne constituent pas une corporation avec ses syndicats chargés de les défendre.Mais la familles étant à la base de la société, il est de la responsabilité de chaque citoyen de la préserver et donc de défendre une politique qui ne dot pas avoir de «familiale» que le nom. C'est pourquoi Les Familles Plumées invitent chaque Français à écrire à son député pour l'alerter sur les conséquences du projet du gouvernement et l'inciter à faire preuve de responsabilité et de bon sens lors de la suite de l'examen du PLFSS.

    Ce week-end, des opérations de tractage et de collages ont démarré dans toute la France pour informer et sensibiliser tous les Français.

    Les familles refusent d'être mises à contribution pour la troisième année consécutive alors le gouvernement rechigne à mettre en œuvre les grandes réformes structurelles dont notre pays a besoin. Elles ne signeront donc pas de chèque en blanc au gouvernement car la note est d'ores et déjà bien trop salée.

    Contre un gouvernement qui chercher à dresser les familles les unes contre les autres nous appelons à la solidarité de toutes les familles et les invitons à venir faire entendre leur ras-le-bol fiscal devant les préfectures dimanche 23 novembre 2014 de 14h30 à 16h30. Ce sera une journée de mobilisation de proximité. Une cinquantaine de manifestations sont déjà programmées partout en France. Alors, dimanche prochain, tous dans la rue pour faire entendre la voix des familles."

    Michel Janva

  • Le Sénat a supprimé la modulation des allocations familiales

    Le Sénat a supprimé dans la nuit de vendredi à samedi la modulation des allocations familiales pour les revenus élevés votée par l'Assemblée, dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale.

    Contre l'avis du gouvernement, les sénateurs ont adopté une série d'amendements de suppression déposés par la majorité de droite (UMP et centristes), mais aussi par des sénateurs de gauche, comme les groupes Communiste, républicain et citoyen (CRC) et écologiste, ou la socialiste Marie-Noëlle Lienemann.

    Le texte fera l'objet, le 18 novembre, d'une commission mixte paritaire (CMP, 7 sénateurs, 7 députés) chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas de désaccord, c'est l'Assemblée, qui devrait rétablir la modulation des allocations, qui aura le dernier mot.

    Michel Janva

     

  • Créances douteuses : un boulet à 900 milliards d’euros pour les banques

    Avec 136 milliards d’euros de créances douteuses supplémentaires, la rentabilité des banques est sous pression.

    C’est un boulet de 880 milliards pour les principales banques de la zone euro, soit 4 % du total de leur bilan. Cette somme correspond au total des prêts dits « non performants » (c’est-à-dire en retard de paiement depuis au moins 90 jours), détectés par la BCE au sein des 130 banques de la zone euro passées au scanner par ses soins.

    Avant ce « bilan de santé », les banques ne reconnaissaient « que » 743 milliards d’euros de ces prêts douteux. La BCE a constaté qu’elles en décelaient 18 % de plus. La Banque centrale européenne a ainsi requalifié 136 milliards d’euros de prêts en créances douteuses supplémentaires au cours de son enquête. Dans le détail, sur ces 136 milliards, environ 54 milliards proviennent de la méthode suivie par la BCE : une définition harmonisée de ces « expositions non performantes » (ou « NPE » dans le jargon de la BCE) a été appliquée aux différents pays de la zone euro, ce qui a dégradé des créances jusque-là considérée comme sans histoire.

    Le solde – 80 milliards d’euros – provient de nouveaux « cadavres » effectivement découverts dans les placards des banques. Ces nouveaux « NPE » se concentrent sur les prêts aux grandes entreprises (+ 35 milliards d’euros) et au financement immobilier (+ 37 milliards d’euros).

    « Ajustements »

    Bien moins volumineux, le financement au transport maritime (« shipping ») voit ses créances douteuses progresser de 26,6 %. Il faudra encore du temps pour approfondir les données fournies par la BCE et comprendre précisément où se situent les zones de risque. Seule certitude : ces nouveaux risquent pèsent fortement sur la rentabilité des banques. Mécaniquement, un prêt non performant amène la banque à passer des provisions et, dans le pire des cas, à enregistrer une perte. En outre, les impayés sont autant d’intérêts qui ne rentrent pas et qu’il faut refinancer autrement.

    Au total, le poids de ces crédits non performants, mais aussi d’autres exercices de valorisation des bilans bancaires, doivent ­conduire à des « ajustements » de valeur d’actifs de 48 milliards d’euros. Ces derniers « se sont traduits ou se traduiront par des ajustements prudentiels [donc un renforcement des fonds propres, NDLR] à ou des dépréciations comptables, la répartition entre ces deux éléments n’étant pas connue à ce jour », souligne Fabrice Odent, associé chez KPMG. Une interrogation de taille.

    À noter

    En proportion de la taille de leurs bilans, les banques grecques, chypriotes et slovènes sont celles qui ont le plus sous-estimé leurs créances douteuses.

    Les Echos

    http://fortune.fdesouche.com/360837-creances-douteuses-un-boulet-900-milliards-deuros-pour-les-banques#more-360837

  • “Le capitalisme est essentiellement anti-familial aux yeux de Chesterton” – Entretien avec Philippe Maxence 2/3

    Propos recueillis par Pierre Saint-Servant

    Chesterton fut avec Belloc l’un des théoriciens de ce que l’on a appelé “distributisme”, pouvez-vous expliquer ce mot et développer ce qu’il recouvre ?

    En français, le mot « distributisme » sonne mal et ne dit pas tout de ce qu’il contient. Ce courant politique, économique et social, est né principalement du contexte anglais, où la question centrale n’est pas celle du régime politique – problème auquel furent soumis les catholiques français après la Révolution de 1789 et au moment du Ralliement sous Léon XIII –, mais celui de la confiscation par l’aristocratie du pouvoir et de la vie économique du pays. Refusant à la fois les conséquences dramatiques du libéralisme économique et les fausses solutions apportées par le socialisme étatique, le « distributisme » postule la renaissance d’une société agraire et artisanale, reposant sur une large distribution de la propriété privée, afin qu’elle ne soit pas confisquée par quelques-uns et qu’elle permette à chaque foyer d’être propriétaire ou co-propriétaire des moyens de production. Le distributisme repose sur une conception organique, largement anti-étatique de la société, s’appuyant sur la famille et la mise en application du principe de subsidiarité, fondement des relations pouvoir-responsabilité à chaque niveau social. Même s’il n’emploie pas cette image, Chesterton estime qu’il faut que chaque famille, conçue aussi comme une unité économique, détiennent le clou et le marteau, pour supporter elle-même les conséquences de ses actes et éviter des catastrophes que l’analogie laisse imaginer quand on sépare celui qui tient le marteau de celui qui tient le clou.

    Ce courant politique, économique et social, est né principalement du contexte anglais, où la question centrale n’est pas celle du régime politique – problème auquel furent soumis les catholiques français après la Révolution de 1789 et au moment du Ralliement sous Léon XIII –, mais celui de la confiscation par l’aristocratie du pouvoir et de la vie économique du pays.

    Quelle est la place des anciennes Guildes dans l’esprit de Chesterton ? Comment transposer celles-ci dans nos sociétés contemporaines ?

    Contrairement à un autre distributiste, Arthur Penty, qui a développé toute une réflexion sur le rôle des Guildes ou des corporations, Chesterton s’est contenté d’évoquer l’exemple historique des Guildes dont il pensait que le principe s’imposerait dès lors que la propriété privée serait largement diffusée et qu’il faudrait alors redonner aux métiers la possibilité de s’organiser. Dans son livre sur Chaucer, il écrit : « Qui dit métiers dit Guildes; détruisez les Guildes, vous détruisez la classification naturelle des hommes. » Je ne suis moi-même pas un spécialiste de cette question ni surtout de celle qui consisterait à la transposer à la réalité actuelle. En revanche, je peux vous inviter à lire et à découvrir le livre que j’ai contribué à faire éditer et qui est plus largement une actualisation de la pensée distributiste : Small is– toujours – beautifulune économie au service de la famille de Joseph Pearce, auteur de biographies de Chesterton, Belloc et Soljénitsyne ou Chrétienté, réveille-toidu père Aidan Nichos, qui aborde directement cette question.

     

    Quelle est la part due aux socialistes anti-utilitaristes tels que John Ruskin ou William Morris dans la pensée distributiste ?

    Chesterton avait de la sympathie envers eux, à des degrés divers. Il reconnaissait une certaine dette à leur égard, mais il trouvait aussi qu’ils restaient d’une certaine manière habités par des aspects de la modernité.

    La révolte luddite avait-elle la sympathie de Chesterton ? En quoi ce mouvement est symbolique de la lutte de l’homme contre la machine froide ?

    Au moment de la constitution de la « Distributist League », le mouvement qui devait incarner et répandre les idées de Chesterton et Belloc, certains de leurs compagnons avait proposé que l’appellation fasse référence aux luddites. Il y avait donc une certaine sympathie à leur égard, mais en même temps le constat que la réaction qui consiste à détruire les machines se retournait contre les ouvriers eux-mêmes. DansOutline of sanity, que nous avons traduit en français par Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, livre essentiel pour comprendre la vision politique de Chesterton, celui-ci écrit : « Détruire les machines comme du temps des Luddites est une réaction humaine, fort compréhensible au demeurant, due à l’ignorance. Ignorance qui d’ailleurs fait pendant à celle des économistes industrialistes qui parlaient avec mépris de ces mêmes Luddites. Il s’agissait là d’une révolte aveugle conduite par des hommes trop ignorants pour comprendre le caractère artificiel et temporaire de l’outil qui excitait leur rage et deviner où se trouvait le véritable siège des tyrans qui l’exploitaient »

    Bloy comme Chesterton sont souvent perçus comme de sympathiques pamphlétaires par les catholiques français, peu en retiennent leur dégoût du capitalisme et de la prostitution à l’argent-roi, cet “odieux règne de l’esprit bourgeois” qui considère de haut le scandale de la Croix. Le catholicisme ne tient-il pas là une chance historique, en assumant son anti-modernisme et en recréant la possibilité d’une vie saine et belle, la “good life” du socialiste Morris ?

    Oui, à la différence que pour un catholique la « good life » n’est jamais totalement réalisable sur terre qui reste sous l’emprise sur péché. Au-delà du désir de recréer les conditions d’une vie humaine, avec sa beauté et son poids, le distributisme vise à ne plus couper l’être humain en plusieurs morceaux sans rapport les uns avec les autres – l’homme économique, l’homme sociable, l’homme politique, l’homme des loisirs, l’homme religieux, etc. – mais à le restaurer dans son unité.

    Retourner à Belloc ou Chesterton permettrait également aux catholiques français de saisir à quel point la défense de la famille et la justice sociale sont intimement liées. Chesterton rappelle que le capitalisme ne veut pas de familles car il ne veut pas de communauté face à lui.

    En fait, le capitalisme est essentiellement anti-familial aux yeux de Chesterton parce qu’il ne voit que l’individu, soit comme ouvrier ou comme employé, soit comme consommateur. Les catholiques devraient effectivement s’inspirer d’une telle pensée qui ne réduit pas la défense de la famille à celle de l’aspect moral – opposition à la contraception, à l’avortement ou aux unions homosexuelles, par exemple – mais au fait, fondamental, que la société est impossible sans la famille, qui est perçue elle-même comment étant l’institution de la liberté. Deux citations peuvent illustrer ces aspects. La première est extraite de l’essai de Chesterton sur le divorce : « Les ennemis de la démocratie veulent désagréger la morale sexuelle, car, par leur structure, les petits noyaux familiaux ressemblent aux petites nations. Comme elles, c’est le cauchemar de l’esprit de haute envergure qui rêve d’empire. Bref, ce que l’on craint, au sens le plus littéral du mot, c’est l’autonomie. »

    Dans Le Monde comme il ne va pas (éditions de l’Age d’Homme), il écrit encore :« On peut dire que cette institution qu’est le foyer est l’institution anarchiste par excellence. C’est-à-dire qu’elle est plus ancienne que la loi, et qu’elle se tient à l’écart de l’État. De par sa nature, elle est revigorée ou corrompue par des forces indéfinissables issues de la coutume ou de la parenté. Cela ne veut dire pour autant que l’État n’ait pas autorité sur les familles : dans de nombreux cas qui sortent de l’ordinaire, on a recours, et il le faut, à cette autorité de l’État. Toutefois, l’État n’a pas accès à la plupart des joies et des chagrins familiaux, ce n’est pas tant que la loi ne doive pas interférer mais plutôt qu’elle ne le peut. Certains domaines sont trop éloignés de la loi, d’autres en sont trop proches ; il est plus facile à l’homme de voir le Pôle Nord que de voir sa propre échine. Des affaires sans importances et immédiates seront tout aussi difficiles à gérer que d’autres, plus importantes et lointaines. Les vraies peines et les vraies de la famille en sont un parfait exemple. Si un bébé réclame la lune en pleurnichant, le gendarme ne pourra pas plus aller la lui décrocher qu’il ne pourra le calmer. »

    http://fr.novopress.info/178363/capitalisme-essentiellement-anti-familial-aux-yeux-chesterton-entretien-philippe-maxence-23/