Le Printemps français a construit un portique devant le siège d'Ecomouv, l'entreprise chargée de collecter l'écotaxe, qui se trouve dans le 8e arrondissement de Paris.
Le communiqué du Printemps français.
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Le Printemps français a construit un portique devant le siège d'Ecomouv, l'entreprise chargée de collecter l'écotaxe, qui se trouve dans le 8e arrondissement de Paris.
Le communiqué du Printemps français.
Les Bretons ont retrouvé le goût de la contestation. Leur mouvement anti-fiscal pourrait faire tache d'huile.
À peine quelques mois après les « Manifs pour tous » et la lutte contre l'instauration du mariage homosexuel, la contestation de rue est repartie cet automne depuis un foyer de luttes que l'on n'attendait pas, en Bretagne. La Bretagne, c'était il y a encore quelques années, la régionalisation heureuse, un développement économique et socioculturel donné en exemple pour une région « périphérique » de l'Europe, longtemps laissée pour compte par la centralisation jacobine. Il y avait eu, dès les années 1950, un réveil breton rompant avec plus d'un siècle de mépris parisien envers l'ancien duché celte. Agriculture intensive, filière agro-alimentaire, industries de pointes, haut niveau de formation se sont conjugués pour que la Bretagne redevienne économiquement aussi puissante qu'aux XVIe et XVIIe siècles, à l'époque où elle exportait ses toiles dans l'Europe entière.
30 000 personnes a Quimper
Empruntant le couvre-chef légendaire d'une révolte fiscale de paysans bas-bretons, issus principalement de la Cornouaille du XVIIe siècle, c'est-à-dire un bonnet de laine rouge, les paysans et ruraux du Finistère et des environs ont manifesté en masse le 26 octobre et surtout le 2 novembre. Le fabricant de vêtements Armor Lux s'est trouvé en rupture de stock de ces fameux bonnets qui ont également essaimé sur les réseaux sociaux.
Les manifestants bretons se sont d'abord attelés à détruire les portiques radars permettant de récolter l'écotaxe, puis se sont rassemblés devant la préfecture de Quimper, notamment à l'appel de la FNSEA (et de son président départemental Thierry Merret) et de FO. N'oublions pas que c'est un des proches conseillers de François Hollande, le catholique de gauche Bernard Poignant, qui est actuellement maire socialiste de Quimper. Autant dire que l’Élysée est au courant de ce qui se passe sur les bords de l'Odet !
De nombreux militants catholiques, nationalistes ou identitaires étaient présents aux côtés du monde rural et ouvrier à Quimper. Certains avaient même fait le déplacement depuis Paris. Histoire de rappeler au gouvernement que l'été n'a pas fait retomber les revendications du printemps dernier !
Résultat de cette belle mobilisation : les élus bretons de la majorité présidentielle ont obtenu en un temps record la suspension de l'écotaxe. À l'approche des élections municipales, ils étaient en effet gagnés par la peur panique d'une gigantesque claque électorale.
La droite, bien qu'elle ait voté en son temps l'écotaxe, n'a pas manqué de soutenir les révoltés bretons, notamment par la voix de Marc Le Fur, député UMP des Côtes d'Armor. De son côté, dans un communiqué du 30 octobre, le président du CNIP, le député-maire de Cholet Gilles Bourdouleix, a déclaré : « Le gouvernement socialiste a une telle culture étatiste et jacobine qu'il ne perçoit pas la profonde souffrance de la ruralité française. Je soutiens donc la révolte des paysans bretons contre l'écotaxe comme je critique depuis des années à leur côté le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes. Paris doit cesser de vouloir imposer ses dogmes, ses lubies et sa fiscalité à des territoires qui connaissent de grandes difficultés économiques et de grandes souffrances sociales. » Effectivement, le poids de la fiscalité est aujourd'hui ressenti dans de nombreuses couches de la population française.
Nouvelles chouanneries
Bien sûr, l'agriculture intensive qui a été encouragée par la FNSEA, par les industriels agroalimentaires, l'Europe de Bruxelles et par la grande distribution atteint ses limites. Les agriculteurs, les éleveurs surtout, sont aujourd'hui victimes des marges aberrantes des hypermarchés. Le ministère de l'Agriculture ménage les grands groupes. C'était déjà le cas au temps de Bruno Lemaire et de Nicolas Sarkozy !
Espérons donc que les paysans bretons prendrons conscience qu'ils ont tout à gagner en faisant primer la qualité sur la quantité, et donc en exigeant de leurs élus moins de mansuétude envers la grande distribution qui les exploite trop souvent. Ils ont tout intérêt à se rapprocher de la Coordination rurale, syndicat paysan nullement européiste et aux accents traditionalistes qui a fait une belle percée aux dernières élections des chambres d'agriculture.
Le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et la CGT ont tenté une contre-manifestation le 2 novembre à Carhaix, accusant le rassemblement de Quimper d'être « patronal » et « clérical », suite au soutien mesuré des évêques bretons au mouvement. Ce fut peine perdue : ils n'attirèrent que quelques centaines de permanents syndicaux et d'élus locaux. Même les trotskistes du NPA préférèrent défiler à Quimper, où l'on approchait les 30000 manifestants !
« Si le mouvement social des Bonnets rouges fait la jonction avec le mouvement sociétal de la "Manif pour tous" cela va barder pour le pouvoir », prévient le journaliste Alain Lemoal, qui compte lancer prochainement en kiosque un journal intitulé Le Bonnet rouge. Il n'est pas le seul observateur à arriver à cette conclusion de bon sens. Il reste aux Bretons à maintenir la pression, et à développer ces nouvelles chouanneries...
En attendant, après le sweat-shirt de la « manif pour tous », courrez donc acheter le bonnet rouge siglé « Armor Lux », si toutefois ils sont encore disponibles près de chez vous. Vous compléterez ainsi votre panoplie insurrectionnelle et contre-révolutionnaire à la fois !
Jacques Cognerais monde & vie 12 novembre 2013
PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – Mercredi soir, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2014 de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, les crédits alloués à l’Aide Médicale d’Etat (AME) ont cette année encore été nettement augmentés.
L’AME, instaurée en janvier 2000 par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, permet à tous les étrangers en situation irrégulière, autrement dit des clandestins qui violent délibérément les lois de la République, de bénéficier de soins médicaux gratuits en France. Depuis sa mise en place, le budget consacré à l’AME n’a cessé de croître. La ministre déléguée aux personnes âgées Michèle Delaunay a défendu mercredi une augmentation de 2,9 % par rapport à 2013, soit 605 millions d’euros (sous réserve d’important dépassement comme en 2013, voir plus bas). Selon la ministre, cette augmentation se justifierait par le nombre de bénéficiaires en constante augmentation. Fin 2012, on comptait plus de 260.000 clandestins bénéficiaires de l’AME. En Guyane, les dépenses relatives à l’AME sont les plus importantes et concernent environ 30.000 clandestins selon les estimations de l’hôpital de Saint‑Laurent‑du‑Maroni.
Les contrôles de la Sécurité sociale autour de l’AME sont de moins en moins effectués
L’évaluation du nombre de bénéficiaires de l’AME reste évidemment très approximative. L’attribution des crédits n’est donc pas sincère, budgétairement parlant, et oblige le gouvernement à voter des rallonges en cours d’année. Ainsi, la loi de finances pour 2013 avait initialement fixé à 588 millions d’euros les crédits pour l’AME. Après rallonge, les dépenses de l’AME pour 2013 seront finalement de 744 millions d’euros, soit un dépassement du budget prévisionnel de plus de 26 %. Pour le député Dominique Tian « Comment expliquer à nos concitoyens cette inégalité entre un bénéficiaire de l’AME en situation irrégulière en France, pris en charge à 100 %, et un travailleur français ou européen aux revenus modestes, qui n’est pris en charge qu’à 70 % par la Sécurité sociale ? »
Face à de tels abus, la députée frontiste Marion Maréchal‑Le Pen a demandé la suppression pure et simple de ce dispositif
« Il n’est pas supportable pour les Français de payer la prise en charge de soins pour les clandestins » a ainsi déclaré la benjamine de l’Assemblée. A noter que cette prise en charge ne va pas aller en diminuant, notamment avec le déploiement prochain du dispositif à Mayotte, 101e département français, où l’immigration illégale explose littéralement.
Crédit image : Konk, (cc).
Le Laboratoire d’Analyse Politique de Nouvel Arbitre lance un observatoire des municipales qui vous proposera des analyses précises des enjeux attenants aux élections à venir.
Vous n’entendez pas souvent parler en bien de l’IFRAP dans les colonnes de Nouvel Arbitre. Cet organe libéral a cependant livré une analyse intéressante de la gabegie de la gestion socialiste des comptes de la mairie de Paris.
Paris ne compte que 3% de la population française mais 10% de notre produit intérieur brut. Depuis 1986 la municipalité recoupe également le département. Le budget de la capital est aujourd’hui de 7 milliards d’euros et finance des statuts professionnels souvent encore attachés à la fonction publique d’état ce qui est déjà un privilège incompréhensible pour nombre de Français. La Cours régional des Comptes d’affirmer dans son rapport : « La décision de ne pas opter pour l’équivalence générale des emplois de la ville avec ceux des agents territoriaux a , entre autres conséquences, celui d’emporter un coût budgétaire supplémentaire. ». Notons par ailleurs qu’entre 2002 et 2008 il y a eu une explosion des primes des collaborateurs de la mairie de Paris, ainsi la prime départementale pour le secrétaire générale a grimpé de 7 000 euros pour atteindre la somme rondelette de 40 000 euros.
Mais les nervis de Bertrand Delanoë nous répondraient, alertes, que l’action des bobos assemblés autour d’Anne Hidalgo fût positive pour le logement et l’action culturelle. Et en effet, on ne peut nier que bien des électeurs solfériniens seraient aujourd’hui au chômage si la mairie de Paris n’avaient construit de toute pièce une sphère pseudo culturelle qui ne survit que par les subsides très gracieusement accordés par les commissions de la Mairie. Le public, pourtant cultivé et éduqué, ne semble guère goûter aux élans du CentQuatre ou de la Maison des Métallos. Dommage pour les argumentaires de l’équipe sortante. Ainsi à la maison des Métallos consacre 90% de son budget à payer sa troupe et connaît des déficits importants tandis que le CentQuatre ne parvient pas à trouver un modèle économique viable notamment par manque de fréquentation. [...]
La suite sur Nouvel Arbitre
C’est la classe politique dans son ensemble qui est responsable de l’emballement des dépenses publiques. Elle a porté des réformes administratives inefficaces, voire nuisibles, (la LOLF, la RGPP). Elle a laissé filer les dépenses locales dont les élus sont les premiers bénéficiaires. Elle a multiplié les dépenses sociales de clientélisme. Rediffusion d’un article d’Andrea Massari publié en novembre 2011.
1-LOLF : beaucoup de papier et d’informatique pour… rien
La Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) est la constitution financière de la France depuis 2001. Elle a été co-préparée par le député socialiste Didier Migaud et le sénateur centriste Alain Lambert, avec le soutien de Laurent Fabius. Un vote quasi unanime des parlementaires l’a sacrée. La LOLF était fondée sur la logique de la « performance » et prônait l’autonomie des gestionnaires.
Dix ans plus tard, c’est un fiasco bureaucratique. Selon la revue Acteurs publics http://www.acteurspublics.com/ « les documents budgétaires totalisent désormais quelque 7.500 pages annexées au projet de loi de finances et 894 indicateurs pour jauger de l’efficacité de politiques publiques rassemblées en 33 missions, subdivisées en 143 programmes ».
Or les parlementaires, pris par leurs activités locales, n’utilisent guère les informations mises à leur disposition : le vote de la loi de règlement est expédié en 3h30 !
Les fonctionnaires locaux, eux, n’ont pas gagné en autonomie mais doivent remplir de plus en plus de tableaux. Selon une enquête IPSOS commandée par la Cour des comptes, les deux tiers des gestionnaires publics ne croient pas en l’efficacité des indicateurs qu’ils remplissent pour évaluer leurs performances. Et le très coûteux programme d’informatique budgétaire « CHORUS », limite encore plus l’autonomie des acteurs.
2-RGPP : un meccano administratif qui ne pose pas les vrais problèmes
Conçue en 2001, la LOLF a été mise en place en 2006 ; mais dès 2007, la LOLF a été percutée par une autre réforme : la Révision générale des politiques publiques (RGPP), la grande œuvre budgétaire du gouvernement Sarkozy-Fillon. « Révision des politiques » : un titre trompeur ! Car fortement influencée par les grands cabinets conseils privés (sis à la Défense et à Neuilly), la RGPP n’a posé aucune question de fond sur l’utilité des politiques : de la ville, de prévention, d’aide à l’emploi ou de pertinence des méthodes pédagogiques, etc. La RGPP n’a débouché que sur un meccano administratif désorganisant les structures territoriales de l’Etat tout en complexifiant l’organisation des administrations centrales. Une partie croissante du temps de travail et de l’énergie des fonctionnaires d’Etat est dispersée dans la digestion de réformes de structures contradictoires au détriment de leurs missions de services publics.
Enfin, LOLF et RGPP ont concentré tous les efforts d’économie sur l’Etat régalien et accessoirement sur l’Education (mais sans s’interroger sur les méthodes ni les contenus de l’enseignement). Les dépenses locales et sociales ont, elles, été laissées de côté : or ce sont précisément elles qui ont fait exploser les dépenses publiques.
3-L’irresponsabilité financière de la classe parlementaire
La classe parlementaire (UMP et PS confondus) qui vote et contrôle les budgets porte une responsabilité majeure dans la crise financière, tant a été grande son irresponsabilité :
– Toutes majorités confondues, les parlementaires ont multiplié le vote de lois créant des « droits à » ; lois non financées. Ces « droits à » (à un logement, à des soins, à des aides sociales, à une aide judiciaire) sont l’une des causes majeures des dérapages budgétaires. Mais derrière chaque « droit à », il y a un lobby associatif (handicapés, immigrés, logement social, etc.) ou une corporation (avocats) à qui il s’agissait de plaire.
- Toutes majorités confondues, les parlementaires constituent eux-mêmes un très puissant lobby, celui des collectivités territoriales. Dans les faits, les sénateurs et les députés défendent dans les enceintes parlementaires leurs intérêts de maire, de président d’intercommunalité, de conseil général ou de conseil régional – collectivités qui ont jusqu’ici fonctionné à guichet ouvert et qui dépensent 200 milliards par an.
- Une anecdote suffit à montrer la manière dont les budgets sont votés : placé à la tête de 250.000 hommes, le chef d’état-major des armées françaises a droit à une Laguna de fonction ; organisateur des transports parisiens, le président de la Région Ile-de-France a droit, lui, à une Citroën C6, en semaine, et à une Saab 2L le week-end. 30.000 € de dépenses pour le chef militaire, 90.000 € pour le chef territorial.
Il est temps de mettre les collectivités territoriales à la diète.
Andrea Massari, 10/11/2011
http://www.polemia.com/exces-des-depenses-publiques-lincompetence-de-la-classe-politique/
En liens deux articles d’Acteurs publics, en date du 7 novembre, qui ont servi de sources aux trois premières parties de cet article :
http://www.acteurspublics.com/article/07-11-11/rgpp-lolf-l-impossible-cohabitation
http://www.acteurspublics.com/article/07-11-11/le-rejet-des-indicateurs
* Cet article a été initialement publié le 10/11/2011, avec pour titre et chapô originels : “Dette française : l’incompétence des dirigeants politiques sur la sellette” et “Le surendettement public français a des causes multiples : l’Etat providence, le clientélisme, la mondialisation, les intérêts cumulés dus aux banques. Mais le surendettement a aussi des causes politico-administratives. En dix ans, deux réformes majeures des finances publiques ont échoué : la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) coproduite par l’UMP et le PS en 2001 ; la Révision générale des politiques publiques (RGPP) mise en œuvre par le gouvernement à partir de 2007. La Cour des comptes et la revue Acteurs publics dressent un bilan sévère de ces réformes. Andrea Massari résume leur analyse pour les lecteurs de Polémia”. Lequel constituant la seule modification apportée.
Mon dernier ouvrage, intitulé Les Français ruinés par l’immigration, vient de paraître aux éditions Godefroy de Bouillon. À partir de la comptabilité nationale de l’année 2011 (nous ne disposons pas de données plus récentes), j’ai analysé l’impact de l’immigration sur l’emploi, les revenus, les finances de l’État et le produit intérieur brut (PIB) qui correspond à la richesse créée par les Français en un an.
Le titre évoque le spectre de la ruine. C’est le mot juste ! Ce document taille en pièces les arguments des « élites » qui prétendent que l’immigration nous avantage. Il démontre au contraire d’une manière irréfutable qu’elle entraîne la faillite de nos finances publiques et pénalise lourdement le niveau de vie de votre ménage. Je ne vous cite pas les chiffres qui illustrent l’ampleur du désastre. Il est préférable de se plonger dans l’ouvrage pour comprendre l’engrenage qui nous broie.
Au terme de cette lecture, vous découvrirez que les efforts d’austérité imposés aux Français proviennent du refus de réguler l’immigration extracommunautaire. Comment interrompre cette hémorragie ? Des solutions existent et j’en évalue l’impact, mais qui aura le courage de les appliquer ?
Au prix d’un long travail, j’ai ainsi édifié un barrage contre le mensonge. Je m’attends à un silence des médias. À vous de faire connaître cet ouvrage que vous pouvez commander en cliquant sur le lien suivant : www.godefroydebouillon.fr/crbst_5.html
Gérard Pince
Il ne suffit pas de crier contre les impôts. Il faut dire que la maitrise de la dépense publique passe par des changements profonds : la remise en cause de la mondialisation, l’arrêt de l’immigration, la mise à la diète des collectivités locales et la fin du clientélisme social et sociétal. Rediffusion d’un éditorial de Polémia d’octobre 2012.
En 2012, le montant de la dette publique française approche 90% du produit intérieur brut. Pire : près du quart des dépenses annuelles de l’Etat est financé par l’emprunt. Ceci peut d’autant moins durer que le Parlement français vient de ratifier à une large majorité PS/UMP le Traité budgétaire européen, un traité d’ailleurs signé par le précédent gouvernement. La hausse des impôts prévue au budget 2013 est dans la droite ligne de ce texte.
Certes, un gouvernement UMP n’aurait pas adopté exactement le même dispositif fiscal. Mais sa marge de manœuvre pour conduire une politique différente aurait été étroite. En matière de fiscalité, il n’y a guère d’autres solutions que de faire payer les gros bataillons, c’est-à-dire les classes moyennes et les classes moyennes inférieures. Et, pour leur faire accepter ce sacrifice, comment éviter de surtaxer un peu plus les plus riches (qui ont d’ailleurs de larges possibilités d’ « optimisation fiscale ») ?
Bien sûr, beaucoup objectent, non sans raison, qu’il aurait mieux valu baisser les dépenses qu’augmenter les impôts. Or, en 2013, les dépenses de l’Etat continueront, contrairement à ce qui est annoncé, à augmenter (374 milliards d’euros au lieu de 368, soit +1,6%).
Pour comprendre pourquoi, il faut distinguer deux types de dépenses :
– les dépenses limitatives, dans lesquelles il est possible de couper, ce qui se fait d’ailleurs : pour l’armée, par exemple, pour les investissements de transports ou pour les dépenses de fonctionnement des administrations ;
– et les dépenses évaluatives, qui dépendent de l’accès de particuliers à des droits préalablement définis. Ce sont précisément ces dépenses-là qui augmentent pour quatre raisons : le vieillissement de la population (inéluctable), la mise en œuvre de lois sociales UMP d’autant plus « généreuses » qu’elles n’étaient pas financées (sur le handicap et la dépendance), la montée du chômage, conséquence du libre-échange et de la récession, et la poursuite de l’immigration.
Dans ces conditions, il faut bien que l’Etat mette la main à la poche pour équilibrer les budgets sociaux et locaux, et aussi pour financer le Revenu social d’activité (RSA), la Couverture médicale universelle (CMU) et la CMU complémentaire, l’Aide médicale d’Etat (AME) et les hébergements d’urgence. Toutes dépenses qui progresseront en 2012 (*).
On peut aussi observer que les collectivités territoriales représentent un formidable gisement d’économies potentielles. Mais aucun gouvernement ne se hasarde à les chercher car les maires de grandes villes, les présidents de conseils généraux et régionaux siègent au Sénat et à l’Assemblée nationale et défendent leurs intérêts becs et ongles, indépendamment de leur couleur politique. Quand ce sont les bénéficiaires directs des dépenses qui les votent on peut difficilement s’attendre à des économies !
Parisot : l’incendiaire qui crie au feu !
Or de cela l’opinion n’est guère informée. Les milieux d’affaires râlent contre les impôts mais contribuent, par leurs choix en faveur du libre-échange, des délocalisations et de l’immigration, à entraîner une hausse des dépenses. Quand la présidente du MEDEF, Madame Parisot, dénonce l’excès des charges alors qu’elle milite pour le libre-échange intégral et l’immigration, elle se conduit comme un incendiaire qui crie au feu. Les dirigeants d’entreprise, notamment de PME et TPE, devraient être conscients du mal que leur font ceux qui parlent en leur nom.
Les think-tanks libéraux, à l’exception notable de Contribuables associés (et parfois de l’IFRAP), s’acharnent sur la critique des dépenses régaliennes mais gardent un silence prudent sur le secteur social et surtout sur l’immigration (dans l’espoir d’être invités dans les médias) : or, les hausses de dépenses en matière sociale, scolaire, sécuritaire ou judiciaire et pour partie sanitaires sont liées à l’immigration. Il est vain de déplorer les effets de phénomènes dont on chérit les causes.
Propriétés de la superclasse mondiale (banques et multinationales), les grands médias ne posent pas davantage les vrais problèmes. Bien au contraire : ce sont eux qui imposent une chape de plomb.
Voilà pourquoi les impôts augmenteront en 2013. Et encore plus en 2014 car la récession économique creusera à nouveau le déficit budgétaire et qu’il faudra bien combler le trou supplémentaire ainsi créé…
La France (et l’Europe) ne sortiront de cette spirale mortifère qu’en changeant de paradigmes dominants. Au bord du gouffre ?
http://www.polemia.com/contribuables-a-vos-poches-deux-ou-trois-choses-que-vous-ne-lirez-pas-ailleurs/
(*) Officiellement le budget ne distingue pas clairement « dépenses évaluatives » et « dépenses limitatives ». La présentation budgétaire distingue « croissance zéro volume » de « croissance zéro valeur ». Dans les faits les dépenses sociales sont généralement classées initialement dans le « zéro volume » (stabilité mais sans l’érosion de l’inflation) avant d’être révisées en hausse par les lois de finances rectificatives (LFR).
* Cet article a été initialement publié le 16/10/2012, avec pour chapô originel : “Pour les chefs d’entreprise et la droite libérale l’affaire est entendue : les socialistes arrivent, les socialistes aiment les impôts, les impôts augmentent. C’est court, c’est simple, mais c’est insuffisant ! Car si Sarkozy avait été réélu et si l’UMP avait gagné les élections législatives, les impôts augmenteraient dans les mêmes proportions”. Lequel constituant la seule modification apportée.
AFFAIRE KEMLIN-TRIERWEILER
l y a onze ans, le Prestige, un pétrolier libérien battant pavillon du Bahamas avec un équipage roumain et philippin dirigé par des officiers grecs, avec 77.000 tonnes de fuel dans ses soutes, se brisait en mer après avoir dérivé durant six jours : 3.000 kilomètres de côtes françaises, espagnoles et portugaises allaient alors en souffrir les conséquences, et plusieurs centaines de milliers d’oiseaux, de dauphins, de phoques mourir, englués dans ce mazout visqueux qui s’échouait sur les plages de l’Europe atlantique. La mondialisation et la cupidité avaient encore conjointement frappé, au grand dam des habitants du littoral et de l’environnement…
Onze ans après la catastrophe, le tribunal espagnol chargé de juger l’affaire d’un « naufrage annoncé » (au regard de l’état du pétrolier et des avertissements émis par l’ancien capitaine du bateau qui avait, justement et prudemment, abandonné son poste de capitaine du Prestige trois mois avant le drame) a acquitté les trois accusés qui, à bien y regarder, paraissent être plus des lampistes que les véritables coupables de ce désastre : ceux qui auraient dû être jugés, c’est-à-dire l’armateur grec, l’affréteur russe, sans oublier la société de classification états-unienne qui a délivré le certificat d’aptitude à la navigation sans beaucoup de discernement, ne le seront jamais, semble-t-il…
Ce jugement est, lui aussi, une véritable catastrophe car il peut laisser croire que souiller les mers et les côtes n’est, après tout, pas si grave, en tout cas aux yeux de la Justice… Il est certain que ce verdict clément ne passera pas inaperçu chez les armateurs et dans les sociétés pétrolières !
La France se devrait de réagir et, non seulement de faire connaître son mécontentement face à ce jugement, mais de prendre des initiatives fortes pour éloigner les navires suspects de ses côtes, voire leur interdire l’entrée dans ses eaux territoriales, mais aussi pour accélérer la mise en place dans chaque pays de l’Union européenne, comme cela l’avait été évoqué au plus fort de l’émotion suscitée par la marée noire, de « ports refuges » susceptibles d’accueillir des navires en détresse et d’éviter qu’ils ne sombrent au large avec les conséquences que l’on sait. Mais, là encore, l’Union Européenne n’est guère motivée, freinée par les pressions des armateurs et de certains pays du sud de l’Europe, et tout simplement par sa propre logique libérale qui privilégie les affaires et le libre échange au souci environnemental…
A cette heure et à ma connaissance, le gouvernement de la République n’a pas officiellement réagi, ou pas assez fort pour qu’on l’entende… Tout un (triste) symbole !
Conséquence de l’affaire Cahuzac, la « Haute autorité pour la transparence de la vie publique » remplacera la Commission pour la transparence financière de la vie politique dont les moyens étaient paraît-il trop limités.
Cette Haute autorité pour la transparence de la vie publique aura pour mission de contrôler les déclarations de patrimoine et d’intérêts des responsables politiques ainsi que des dirigeants des principales entreprises publiques.