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économie et finance - Page 704

  • [Communiqué] Caisse de soutien aux victimes de la répression gouvernementale : méfiez vous des contrefaçons !

    Chers amis,

    L’Action française vient de vivre des semaines agitées, cela n’a échappé à personne. Nous avions dit que nous ne lâcherions rien et nous n’avons rien lâché.

    L’affaire du 11 novembre sur les Champs-Élysées a provoqué un courant de sympathie fantastique à notre égard, en particulier chez les patriotes.

    Pour l’heure, encore trois de nos amis sont poursuivis et risquent des peines « exemplaires » selon les vœux explicites du président normal et de son chien de garde, le ministre de l’intérieur.

    Nous avons encore besoin de vous pour aider nos jeunes camarades aux prises avec une justice à géométrie variable.

    Mais attention, méfiez vous des contrefaçons.

    Un appel circule actuellement sur la Toile pour aider les « Bonnets rouges » poursuivis. Ils se proclament : « Caisse de soutien aux victimes de la répression gouvernementale » Ne donnez rien, car on ne sait d’où vient cet appel, ni qui se cache derrière. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne sont pas des nôtres, qu’on ne les a jamais vus sur le terrain et que ça sent l’arnaque…

    Que savent-ils d’Antoine, de Clovis et de François-Xavier ?

    Ne laissez pas abuser votre générosité par une bande de pilleurs de troncs.

    Un seul nom, une seule adresse, un seul destinataire : l’Action française !

    Le CRAF

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-Caisse-de-soutien-aux

  • Remise à plat de la fiscalité : grand soir fiscal ou longue nuit ?

    Plus de 90% des Français attendent avant tout une remise à plat… des dépenses publiques.
    Comme le quotidien « Le Monde » l’écrit dans sa livraison des 24 et 25 novembre 2011, qui « aurait anticipé le coup de poker qu’a joué le premier ministre, en annonçant dans un entretien aux “Echos” une “remise à plat de la fiscalité” »? Certainement aucun de ses ministres qui le jugeaient dans une situation désespérée, pas plus que le président Hollande – en cours de visite de grande courtoisie chez son ami Natanyahu – qui n’apprit qu’au tout dernier moment cette contre-offensive de son chef de gouvernement. Cette annonce mérite réflexion : le chantier est immense. A partir des hypothèses de travail lancées par le premier ministre, la Fondation iFRAP  pose un certain nombre de questions qui demanderont temps et travail pour y répondre et les résoudre, avec le risque éminent d’une occultation de la réduction des dépenses publiques. Nous reproduisons ci-après son analyse.
    Polémia

    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé une remise à plat mais à taux de prélèvements obligatoires constant de la fiscalité française. Cette refonte aboutirait, afin de correspondre au programme présidentiel de François Hollande, à une fusion de l’IR et de la CSG. Les questions qui se posent sur ce projet de remise à plat de la fiscalité sont les suivantes :

    • Fusionner IR et CSG veut-il dire rendre progressive la CSG ?

     

    • L’IR-CSG serait-il retenu à la source ?

     

    • Les ménages non assujettis à l’IR seront-ils exonérés du paiement de la CSG nouvelle version et si oui, qui paiera à leur place les recettes en moins ?

     

    • Les niches fiscales seraient-elles alors toutes supprimées (la CSG n’en compte pas…) ?

     

    • Quid de la réforme de l’IS et de la TVA

     

    Autant de question qui chacune peut demander des mois de débats et des années de mise en œuvre alors que les présidentielles sont dans trois ans. Autant de débats sur la fiscalité qui risquent bien d’occulter le seul vrai sujet : la remise à plat des dépenses publiques, sujet sur lequel le gouvernement manque encore d’idées innovantes.

     

    1) La question relative à la fusion IR/CSG :

     

    Fusionner l’IR et la CSG c’est rapprocher deux taxes que tout oppose : d’un côté un impôt devenu fortement progressif touchant moins de 50% des foyers fiscaux pour des recettes anticipées de 75,3 milliards d’euros, quand la CSG, imposition proportionnelle au taux moyen de 8% sur l’ensemble des contribuables personnes physiques dispose d’un rendement de 92,5 milliards d’euros en 2014. Par ailleurs, alors que le produit de la CSG est fortement étalé, celui de l’IR est très concentré, 1,6% des contribuables en paie près de 40% du produit. On comprend donc que dans ces conditions toute « progressivisation » de la CSG risque de très fortement peser sur les redevables IR les plus fortunés.

     

    Il existe en effet plusieurs manières de concevoir une « fusion IR/CSG » :

     

    •  Il y a d’abord l’approche visant à rendre plus progressive la CSG : c’est sans doute ce qui motive actuellement la gauche et explique le besoin de se concerter avec les partenaires sociaux. Rendre plus progressive la CSG cela veut dire baisser la CSG qui frappe à l’heure actuelle les plus modestes au taux proche de 7,5% (pour les revenus d’activité) pour offrir au contraire un taux sinon nul, du moins sans doute proche des 1 à 2% dès le premier euro. On imagine dans ces conditions et pour travailler à recettes constantes qu’il faudrait pour cela déplacer fortement le curseur en direction des classes moyennes et aisées (puisqu’afin de ne pas être confiscatoire, il faudra nécessairement s’adresser à une assiette populeuse, donc aux classes moyennes/supérieures). Par ailleurs, il faudra neutraliser la déductibilité actuelle de la CSG (soit 5,1% du montant de la CSG).

     

    • Il y a ensuite l’approche visant à rendre plus proportionnelle l’IR : cela conduirait nécessairement à réviser les taux de l’IR qui culminent à l’heure actuelle à un taux marginal de près de 45%, en le réduisant par exemple à 40%. La perte qui pourrait en résulter (500 millions d’euros environ), nécessiterait un report en direction de la CSG, un report minime puisqu’un point de CSG représente environ 11 milliards d’euros. Ainsi à recettes constantes, araser le taux marginal de l’IR ne conduirait à augmenter la CSG que de 0,04 point. On comprend donc la puissance d’une « proportionnalisation » de l’IR, mais ce n’est sans doute pas la démarche actuellement suivie.

     

    Par ailleurs une seconde vague de réflexion peut exister sur la morphologie de la nouvelle taxe :

     

    •  Va-t-on vers des taux synthétiques (= aux taux effectifs) ou conservera-t-on des tranches : derrière cette réflexion il y a la question de la comparabilité de la nouvelle taxe : la tentation est forte (cf l’approche de Thomas Piketty) d’individualiser totalement la nouvelle taxe (suppression des quotients conjugaux et familiaux). Cette réflexion aboutirait à supprimer la notion de barème en tranches pour lui opposer l’application de taux synthétiques correspondant à la progressivité et à la productivité retenue [1]. Cependant, si le dispositif supprimait tout effet de seuil, il perdrait en revanche nécessairement en intelligibilité. Par ailleurs, il faudrait nécessairement aligner véritablement l’imposition du capital sur celle du travail et non plus la surexposer aux prélèvements fiscaux comme actuellement (la CSG serait fixée sur les dividendes et revenus de capitaux mobiliers à près de 8,2% soit la nécessité d’une réfaction de 0,22% et tenir compte également de la neutralisation de la CSG déductible des revenus d’activité).

     

    Au contraire, la conservation de barèmes permettant une « prévisibilité » de l’impôt aboutirait à une meilleure visibilité de la pression fiscale, mais conduirait également à rendre beaucoup plus perceptibles les effets de franchissement de seuils, ce qui ne pourrait être combattu que par la multiplication des tranches et la réintroduction d’abattements (enfants à charges etc.) dont les montants seront inévitablement âprement renégociés.

     

    2) Question sous-jacente : l’imposition à la source :

     

    En réalité, la mise en place d’une « fusion IR/CSG » pousse la question de l’imposition à la source du nouvel impôt. En effet, la CSG est déjà imposée à la source. La « fusion » de la cotisation et de l’impôt sur le revenu permettrait de progresser dans la transition d’une imposition de rôle vers une imposition par l’intermédiaire d’un tiers payeur (généralement les entreprises ou les administrations) qui liquideraient ainsi la taxe. Cette approche permettrait en outre de neutraliser les problèmes actuels de « petite rétroactivité » et de basculer progressivement par le biais du prélèvement « mensualisé » par l’intermédiaire de l’IRCA (l’imposition sur les revenus courants de l’année), mais aussi celle de la modulation des revenus entre deux années (à l’heure actuelle on paie en n+1 sur les revenus de l’année n pour l’IR, ce qui occasionne des risques intertemporels de trésorerie pour les ménages en cas de changement d’activité entre deux exercices). Un récent rapport de la Cour des comptes a mis en exergue les économies en matière de coût de gestion de l’impôt que cette modification introduirait [2].

     

    Cependant l’introduction d’une telle mesure demeure problématique :

     

    • En effet, elle pose la question de la sensibilité à la pression fiscale. L’effet Laffer serait plus long à se déclencher en cas d’imposition à la source, la pression fiscale étant ressentie dans la durée. Il y aurait donc une habituation plus grande à l’impôt.
    • Par ailleurs, du strict point de vue légal, l’imposition à la source permettait au contribuable de « sécuriser » ses requêtes fiscales ; la possibilité d’effectuer des recours serait facilitée pour autant que l’intelligibilité des modes de calcul du nouvel impôt soient suffisamment clairs et transparents pour être perçus et ses modalités de mise en œuvre contestés.
    • Enfin, la « responsabilité fiscale » du tiers payeur ferait son entrée dans le domaine de l’IR, elle se surajouterait et ferait partiellement écran (sauf pour les revenus de capitaux mobiliers, fonciers et d’autres sources d’activité) à celle du contribuable par rapport à sa déclaration fiscale vérificative à remplir en fin d’année.

     

    3) Et son corolaire, la réduction des niches fiscales

     

    Les niches fiscales sont actuellement de 80 milliards d’euros (surtout IR et IS) pour 2014 si l’on y inclut l’impact (compensé) du CICE. La tentation est forte que la mise en place d’une fusion IR/CSG se fasse sur le dos des niches que la majorité actuelle conçoit, pas toujours à raison, comme les moins efficaces (par exemple celle des emplois à domicile ou des dons…). Cette démarche serait évidemment une erreur. Elle pourrait même s’accompagner d’une conversion des mécanismes d’abattements et de quotients en niches comme dans de nombreux pays déjà passés à la retenue à la source, sous la forme de crédits et/ou de réductions d’impôt. On imagine cependant assez aisément que la « refonte » fiscale pourrait très bien constituer une « nuit du 4 août » des niches. Ce qui permettrait au gouvernement de rompre facialement avec la technique du rabot, tout en produisant exactement les mêmes effets.

     

    4) Enfin, pour quel modèle de protection sociale : Bismarckien ou Beveridgien ?

     

    Sans le dire, la fusion IR-CSG, même étalée sur l’ensemble des trois prochaines années du mandat de François Hollande, pose en réalité la question du financement de la protection sociale et de façon subsidiaire celle de la répartition de la nouvelle taxe créée.

     

    En effet, à l’heure actuelle, le fléchage est simple : la CSG établie en 1991 sert à financer les différentes branches de la Sécurité sociale respectivement la branche famille (taux 1,08% sur les revenus salariaux et allocations chômage et 1,1% sur les autres revenus), le fonds de solidarité vieillesse (suivant la répartition 1,03% revenus salariaux et 1,05 autres revenus), la branche maladie (sur des taux variables allant de 3,95% à 7,25% s’agissant des revenus des jeux) et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (financement de la dépendance à hauteur de 0,10% de l’ensemble des revenus). De son côté, l’IRPP vient naturellement abonder le budget général de l’État.

     

    La fusion de la cotisation et de l’impôt va immédiatement poser la question de la nature juridique du nouveau prélèvement et trancher définitivement le contentieux sur la nature de la CSG (opposition Conseil d’État et Conseil constitutionnel qui définissent la CSG en tant qu’impôt et la Cour de cassation et la CJUE qui la définissent comme une cotisation). Tout laisse à penser que c’est l’impôt qui l’emportera ce qui inévitablement aura des conséquences sur le paritarisme. On passerait alors d’une logique de cotisation fléchée (modèle Bismarckien) vers celle de prélèvements sur recettes, à la manière de ce qui se pratique déjà s’agissant des collectivités territoriales (modèle Beveridgien de protection sociale financée par l’impôt) en direction des branches de la Sécurité sociale. On assisterait donc sur le plan financier à une recentralisation financière partielle de la Sécurité sociale et à la création d’une protection sociale hybride. Si les conséquences en étaient tirées jusqu’au bout, il faudrait sans doute modifier à terme la séparation opérée depuis la LOLFSS du 22 juillet 1996 instituant les lois de financement de la sécurité sociale, en poursuivant le mouvement de « fiscalisation » de la sécurité sociale débouchant sur un examen consolidé et unique des budgets de l’État et de la Sécurité sociale [3].

     

    5) Il faudra sans doute poser aussi la question du niveau de l’IS :

     

    En effet, nous avons mis en évidence pour l’année 2011 le montant des taxes assises sur la production [4] pour un coût estimé à près de 72 milliards d’euros. Le CICE [5] a tenté un report de charge de 10 milliards d’euros en 2014 + 10 milliards en 2015 sous la forme d’un crédit d’impôt gagé par des recettes perçues sur les particuliers (sous la forme de 6 milliards de TVA, le reste provenant de baisses de dépenses). L’équation est donc la suivante : 20 milliards d’euros en régime de croisière, 6 milliards d’euros de TVA financés par le passage du taux intermédiaire de 7% à 10% et du taux marginal de 19,6 à 20%. Confirmation du mauvais classement de la France dans le dernier baromètre de PwC (PriceWaterhaouseCooper), Global Worldwide Tax Summaries Corporate Taxes 2013/14 (voir infographie ci-jointe [6])

     

    2 graphique

     

    La question a été envisagée pour le gouvernement de transformer à terme ce crédit d’impôt en baisses de charges (question qui serait évoquée au printemps dans le cadre des assises de la fiscalité). La question pourrait être plus triviale : pourquoi ne pas baisser de 10 milliards les taxes sur la production (nous les évaluions pour 2011 à 72,8 milliards d’euros), tandis que le taux d’IS serait lui-même réduit de sorte à atteindre une économie pour les entreprises à nouveau de 10 milliards. Le taux de l’IS serait alors porté largement en dessous des 30%, sans doute vers 25% environ, ce qui permettrait de converger vers les taux envisagés par la Suède (22%) et la Grande-Bretagne (24%). Ce mouvement aurait une certaine élégance, il permettrait de supprimer une niche fiscale tout en baissant l’imposition sur les entreprises. Il faut cependant sans doute aller plus loin encore dans le transfert de la fiscalité pesant sur les entreprises vers celles pesant sur les ménages.

     

    6) Enfin quid de la TVA :

     

    Si l’on veut conserver comme axiome qu’une fiscalité productive est d’abord et avant tout une fiscalité à taux faibles et à assiette large, l’outil de la TVA doit encore être privilégié. C’est d’ailleurs la voie qu’à présent ont suivi tous les pays d’Europe. Malgré le passage de la TVA de 19,6 à 20% de taux marginal au 1er janvier 2014 et la création d’un taux intermédiaire à 10%, la grogne fiscale est venue quelque peu ébranler les ailes de cette réforme. En réalité c’est avant tout parce que le gouvernement n’a pas produit un séquençage adéquat de la réforme. Il a en effet privilégié la majoration d’impositions à taux déjà importants et à bases étroites (75%, ISF…), ce qui psychologiquement, en termes d’acceptabilité de l’impôt, s’est révélé une stratégie ruineuse à moyen terme. Pour que cette acceptabilité de l’impôt soit renversée, il faudrait exactement inverser la dynamique actuelle et donc baisser par exemple, comme nous le proposions plus haut, le taux facial de l’IS. Il serait alors possible de proposer dans un second temps une majoration de la TVA qui, sans atteindre son maximum de Laffer, pourrait augmenter jusqu’à 22,5% d’après une récente étude portugaise qui a cherché à déterminer le Laffer moyen en matière de TVA pour l’ensemble des pays de l’UE [7] et l’a fixé à ce point. L’augmentation ainsi réalisée pourrait d’ailleurs permettre de « gager » un taux intermédiaire plus modeste que celui actuellement retenu de 10% et qui semble déstabiliser un certain nombre de secteurs (rénovation, centres équestres etc.).

     

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    Source : Commission européenne 2013, Fondation iFRAP pour la France.

     

    Conclusion : la réforme fiscale arrivera-t-elle jusqu’au bout ?

     

    Réformer notre système fiscal est à terme une évidence mais il aurait fallu s’en apercevoir dès le début du quinquennat et avant d’engager des hausses d’impôts tous azimuts. Simplifier notre fiscalité en la débarrassant des niches superfétatoires mais aussi des micro-taxes [8] l’est tout autant. Cependant, il faudrait au moins que les pouvoirs publics tracent explicitement les fins avant de s’attaquer aux moyens. En inversant la problématique et en posant les moyens (aujourd’hui la fusion IR/CSG) en premiers, les incertitudes s’accumulent sur les intentions du gouvernement :

     

    Veut-on améliorer le rendement de l’impôt et faire baisser ses coûts d’administration ? Dans le cadre de la MAP (modernisation de l’action publique) cette attitude a du sens, encore faut-il explicitement parler de la retenue à la source, mais il faut alors assumer une certaine « désensibilisation » fiscale du contribuable.

     

    Veut-on rendre l’impôt plus simple et plus lisible : dans ce cas, il faut s’interroger sur la mise en place de taux synthétiques, sur la conservation de tranches au sein du barème et sur la conservation d’un équivalent du quotient familial et conjugal (sous la forme d’abattement ou de crédit d’impôt), passera-t-on à l’individualisation du contribuable (en écartant le principe du foyer fiscal ?). Mais cela suppose alors auparavant de trancher sur l’universalité ou le fléchage de la solidarité dans le cadre de la politique familiale et de la représentation fiscale du couple. Il faudrait là aussi l’exposer clairement.

     

    Veut-on plus largement réduire l’imposition des entreprises et faire basculer la fiscalité sur les ménages et sur la consommation. La « productivité » de la nouvelle taxe qui est annoncée comme constante pourrait cependant déboucher sur des hausses microscopiques permettant de lentement opérer le basculent souhaité. Encore faudra-il prendre en compte la répartition de la masse taxable sur l’ensemble de l’assiette.

     

    Veut-on opérer une plus grande proportionnalité ou progressivité de l’impôt. Pour le gouvernement actuel la réponse coule de source, mais la morphologie des assiettes actuelles est tellement dissemblable qu’il faudra bien se garder de tout report de trop grande ampleur, sous peine de produire des transferts de charges insupportables aux classes moyennes et supérieurs. Un report partiel de la fiscalité sur cette nouvelle taxe ainsi que sur une hausse de TVA ne pourrait se faire quant à la première que sur les plus bas taux afin d’avoir une incidence vraiment significative.

     

    Enfin, quel mode de financement de la protection sociale voulons-nous ? Entre équation Bismarckienne et Beveridgienne voir mixte comme actuellement mais avec fiscalisation rampante, le modèle à suivre n’est pas clairement explicité, ni défini. Il mériterait de l’être. Autant d’éléments qui militent pour que le gouvernement consulte les partenaires sociaux, mais cela ne sera pas suffisant. Il faudra d’abord légitimer la réforme aux yeux des Français qui devront percevoir une amélioration tangible en termes de productivité, de simplicité et de citoyenneté. Les trois ans restant suffiront-ils ? Rien n’est moins sûr. D’autant plus qu’à plus de 90% d’entre eux ils attendent avant tout une remise à plat… des dépenses publiques.

     

     Samuel-Frédéric Servière et Agnès Verdier-Molinié, Fondation iFRAP  21/11/2013

     

    Notes :

     

    [1] Cela permettrait graphiquement de passer d’une représentation progressive en espaliers à celle d’une droite affine progressive par morceaux.
    [2] Voir en particulier CPO, précisons que les coûts de gestion des services fiscaux sur l’ensemble des taxes directes permettant de définir les taux d’intervention (par rapport aux montants collectés) ont été explicités p.94 du rapport particulier de l’IG relatif à la transition d’un modèle de rôle à un modèle à la source.
    [3] Voir, Pascal Penaud et alii, Politiques sociales, 2ème édition revue et augmentée, Presses de Sciences-Po Dalloz, Paris, 2013, p.147, ainsi que l’opinion d’Alain Lambert co-rapporteur de la LOLF, plus son dernier ouvrage, Déficits publics. La démocratie en danger, Armand Colin, Paris, oct. 2013.
    [4] Voir p18. de notre dossier, Compétitivité des entreprises, et si on commençait par la fiscalité ?.
    [5] Voir le rapport 2013, Comité de suivi du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
    [6] Quant à l’analyse et aux précautions méthodologiques de l’étude dont l’absence de prise en compte du CICE, voir Les Échos, Elsa Conesa, Fiscalité des entreprises, la France avant-dernière du palmarès européen, 21/11/2013.
    [7] Voir à ce sujet, F.Guedes de Oliveira, L. Costa, The VAT Laffer curve and the business cycle, n°02/2013, Working Paper, Universidade Catolica Portuguesa (Porto), 19 juillet 2013.
    [8] Très sectorielles aux coûts d’administration élevés pour des produits médiocres

    http://www.polemia.com/remise-a-plat-de-la-fiscalite-grand-soir-fiscal-ou-longue-nuit/

     

  • L’éolien c’était génial : Un exemple de pensée unique

    L’éolien, c’est génial ! c’est ce que criaient les professionnels du gaz, dans une de leur convention annuelle. Ceux-ci comptaient en effet accompagner le déploiement de l’éolien avec leurs centrales flexibles et avalisées par les antinucléaires. Seulement, entre temps, le gaz européen a suivi le cours du pétrole et a été évincé par le charbon américain. Ainsi va le monde de l’énergie, qui mobilise des investissements de long terme dans l’Europe libérale.

    Le déploiement de l’éolien en France a vraiment démarré dans les années 2003-2005. Présenté comme une énergie nouvelle, l’éolien fût pourtant à la mode chez EDF dans les années cinquante comme en témoigne le prototype de Nogent le Roi. Étrangement, des décennies après, des éoliennes blanches sous un ciel d’azur vinrent couvrir, calendriers, cahiers, magazines.

    Au départ l’éolien fût présenté comme une énergie locale et décentralisée. Il est vrai que les puissances d’un parc éolien sont tellement faibles par rapport à la surface occupée que l’électricité peut ne pas être consommée très loin. Lorsqu’on fit remarquer que parfois les éoliennes étaient à l’arrêt, fût opposé l’argument qui contredisait le précédent : il y a toujours du vent quelque part : c’était le foisonnement.

    La pensée unique s’imposa et on continua à monter les mats. La puissance éolienne devenant non négligeable, des physiciens comme Hubert Flocard et Jean-Pierre Pervès par un patient travail de mesures non seulement en France, mais aussi en Europe recueillirent les productions électriques heures par heures. (Les premières courbes sont dues à Jean-Paul Hulot d’après RTE, les secondes sont tirées de l’analyse du champ éolien de Robin Rigg par Hubert Flocard. On trouvera sur le site de Sauvons le climat, les courbes de production éoliennes que le syndicat des énergies renouvelables n’ose pas publier)

    Pour un parc terrestre, il existe un certain foisonnement pour un tiers de la production qui maintient presque toujours, 7% de la puissance installée. Par exemple les 3.000 éoliennes installées sur un milliers de kilomètres carrés (plus que la zone d’exclusion de Fukushima) se comportent presque comme un demi réacteur nucléaire (0,5 gigawatt).
    Un autre tiers de la production fluctue entre 0,5 et 1 gigawatt et peut être régulé par l’hydraulique, le problème inhérent à l’éolien qui par sa nature même privilégie les vents forts et peu fréquents, se situe dans le dernier tiers de la production qui se concentre 10% du temps dans des pointes entre 1 et 4 GW.

    Les éoliennes étant fabriquées à l’étranger, le coût d’importation de l’électricité éolienne est comparable au coût d’importation de l’électricité produite à partir de gaz. En ayant créé une centaines d’associations de défense de l’environnement et un surcoût raisonnable, l’éolien régulé par l’hydraulique de barrage arrive à contribuer à 2% de la production électrique.

    Une contribution sans grand intérêt puisque l’éolien est en déphasage avec les pointes de consommation. On pourrait penser que l’expérience a assez duré , mais le gouvernement s’enferme dans son objectif de 8.000 éoliennes terrestres, à ce niveau de puissance, une partie de la production éolienne sera ingérable, il faudra arrêter des parcs ou laisser filer l’eau des barrages sans turbiner comme se fut le cas en juin 2011.

    Pour se libérer de l’emprise foncière, l’éolien se développe en mer, d’autres problèmes apparaissent alors : les coûts explosent d’une part, le surcoût de l’éolien offshore sera de 2 à 3 milliards d’euros par an, mais en plus la production est concentrée est de plus en plus difficile à gérer. Un parc d’un millier d’éoliennes se comporte comme un réacteur nucléaire qu’on s’amuserait à mettre en marche et à arrêter. Le coût d’importation est comparable à l’électricité produite à partir du charbon.

    Le potentiel de l’éolien offshore n’est pas infini

    Il faut des fonds peu profonds et l’énergie produite par unité de surface reste faible : La production de Fessenheim correspondrait à 600 km2 de champ offshore sans compter la régulation. Au regard des courbes de productions, de l’occupation spatiale et de la balance du commerce extérieur on peut se demander ce qui a conduit nos élus à accepter de tels programmes.

    L’acceptabilité serait atteinte par de l’éolien flottant: la construction pourrait avoir lieu à quai par des entreprises et des brevets français, le coût rejoindrait celui de l’éolien terrestre, reste la régulation électrique à envisager: stockage thermique par les ballons d’eau chaude sanitaire, véhicules électriques en charge, pompage de l’eau pourraient absorber les pointes éoliennes.

    Des puits de courant forcément limités, aujourd’hui les pointes éoliennes de l’Allemagne du nord perturbent le réseau slovaque. Par son profil de production même, ou par sa consommation d’espace la contribution de l’éolien est limité à 10% de la production électrique globale.

    Le programme éolien révèle combien le nucléaire est bien supérieur : c’est une production électrique programmable, il est renouvelable comme l’a démontré Phénix, son coût d’importation est dix fois moindre que celui de l’éolien et est couvert par les exportations d’électricité. Dans les deux techniques il faut la même masse de minerai pour faire un kilowattheure électrique, le nucléaire émet moins de CO2 sur le cycle de vie, il nécessite cent fois moins de surface pour sa production, il laisse moins de masse de déchets aussi, même s’ils font peur.

    Comme la folie internet de la fin des années quatre-vingt-dix, l’éolien révèle un phénomène d’abrutissement collectif: comment a-t-on pu accepter une telle production électrique ? Il y a parfois des éclairs de lucidité : un élu du Conseil régional de Bretagne fit remarquer que dans le Pacte électrique breton , on avait prévu 85% de sources électriques fluctuantes , un autre s’est alors levé pour s’étonner qu’on l’ait voté à l’unanimité.

    On remarque que deux commissaires européens, celui de l’énergie et celui du climat, proviennent de deux pays exportateurs d’éoliennes, mais l’hypothèse du complot extérieur est peu réaliste. Au Royaume-Uni, il y a un consensus favorable sur le nucléaire et le gouvernement se réjouit que les EPR évitent des dizaines de milliers d’éoliennes terrestres.

    L’explication repose sur le pouvoir des écologistes officiels dans les médias et dans l’appareil politique: ils ont pu faire interdire les OGM sans débat scientifique et empêcher rapidement l’exploration du gaz de roche mère ; alors que les associations anti-éoliennes dont l’action a pour origine des préjudices réels comme la dévaluation des biens immobiliers, n’a pas eu pratiquement accès au champ médiatique.

    Cet aveuglement conjugué à une gestion à court terme des investissements dans le secteur électrique se traduira par des pannes électriques en Europe, espérons qu’on saura alors désigner les vrais coupables.

    Metamag

    http://fortune.fdesouche.com/334273-leolien-cetait-genial-un-exemple-de-pensee-unique#more-334273

  • Trop de banques ont survécu à la crise financière, estime le président de l’Autorité Bancaire Européenne !

    “Trop peu de banques européennes ont été démantelées et ont disparu du marché”. Ces paroles n’ont pas été prononcées par un révolutionnaire voulant mettre à bas le capitalisme, mais par Andrea Enria qui n’est autre que le président de l’Autorité Bancaire Européenne (European Banking Authority), lors d’un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung.

    Il poursuit en donnant des chiffres éclairants : “seules 40 banques européennes ont disparu depuis la crise financière de 2008, contre près de 500 aux Etats-Unis. Les gouvernements ont voulu maintenir en vie leurs banques, et cela a freiné le processus de convalescence”.

    L’Autorité Bancaire Européenne n’a pas toujours fait preuve de clairvoyance, on l’a même accusé, à juste titre, de négligence et de déni de la réalité lorsqu’elle a réalisé des stress-tests en 2011 pour en conclure que seulement 9 banques européennes avaient besoin de renforcer leurs fonds propres, et ce pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. Un chiffre ridicule, qu’elle dément donc aujourd’hui sans le reconnaître. Mieux vaut tard que jamais.

    Cette déclaration signifie que trop de banques-zombies existent encore en Europe, que trop de créances douteuses n’ont pas été purgées, que la crise rode encore dans les bilans bancaires. Elle dit aussi que les Etats soutiennent des banques contre toute raison économique, c’est-à-dire uniquement pour des raisons politiques.

    Et le président de l’Autorité Bancaire Européenne veut mettre fin à cette complaisance coupable en expliquant que l’Europe, dans le cadre de l’union bancaire, doit mettre en place des mécanismes de restructuration et démantèlement des banques, mais qu’à ce jour les dirigeants européens n’ont pas réussi à s’entendre sur la forme que prendra cette “résolution”, à qui sera confié le pouvoir de décision et qui en assurera le financement. Voilà qui promet de sacrées batailles en perspectives.

    Alors il faut s’attendre à des faillites bancaires. Enfin, plus exactement à des “restructurations”, dont on sait comment elles se passent désormais : par la ponction des comptes des déposants, comme cela a été pratiqué une première fois à Chypre. Et comme cela est en train d’être formalisé par une directive européenne. Les Etats et les banques s’entendront pour faire porter la facture sur les épargnants, et tant pis pour eux. Les Etats sont trop endettés, les banques prennent trop de risques, mais c’est encore eux qui ont le pouvoir et il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils payent le prix de leurs erreurs.

    Au moins nous voilà prévenus. Car cette déclaration est aussi un avertissement. Après Chypre, après la “suggestion” du FMI (de ponctionner 10% des comptes bancaires pour réduire la dette des Etats), voici l’autorité de contrôle des banques en Europe qui nous dit que de nombreuses banques sont en situation de faillite virtuelle. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.

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    http://fortune.fdesouche.com/334725-trop-de-banques-ont-survecu-la-crise-financiere-estime-le-president-de-lautorite-bancaire-europeenne

  • Ceux qui bravent les valeurs de la République hollandiste !

    Pour s’en être pris à un radar, une étudiante vient d’écoper de 6 mois de prison avec sursis et 175 h. de travail d'intérêt général.

    La France du bras-de-fer permanent : c’est l’impression que tout à chacun a ressenti tout au long de l’année et plus encore depuis la fin de l’été… Après les manifestations de la Manif pour tous – colossales mais pacifiques, contrairement à ce qu’ont tenté de faire croire Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault – et, malheureusement, sans résultats ponctuels, ce sont celles des Bonnets rouges qui, elles, ont fait reculer le gouvernement. Par leur violence.

    En annonçant la suspension de l’impôt controversé, le gouvernement espérait calmer les esprits, mais sans doute échauffés par tant de promesses non-tenues, les émeutiers bretons ont tout de même tenus à détruire cinq de ces portiques tant honnis… et pour bien faire comprendre au gouvernement leur détermination, ont détruit les radars-rackets qui polluaient leurs routes : 48 au total pour cette seule région auxquels on peut ajouter ceux, incendiés, à Lacanau (Gironde), Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne) et Habas (Landes).
    « L’ensemble de ces dégradations représentent une facture pour l’État de plusieurs millions d’euros. Le coût moyen d’un radar est en effet de 30 000 euros », nous apprend TF1.

    Toucher ainsi l’État au portefeuille, c’est finalement lui rendre la pareille… à en croire Philippe Vénère, professeur de droit à l’université Paris-VIII, mais surtout ancien commissaire divisionnaire qui considère avoir été « placardisé » de 1992 à 1996 au tribunal de police de Paris, à traiter… les réclamations des conducteurs !

    Philippe Randa  la suite

  • À ceux qui critiquent le programme économique du FN…

    Avant l’euro, la France avait un solde commercial positif ; depuis l’instauration de l’euro, son solde commercial est très déficitaire.

    Il y a un bien joli tir de barrage en ce moment contre les prétendues « dérives marxisantes ou collectivistes » du FN. Le parti aurait tout faux sur le plan économique (il est vrai que c’est de plus en plus difficile de l’attaquer sur ses autres points…).

    Faux amis ou vrais adversaires, c’est la même rengaine : il faudrait condamner globalement les propositions du FN/RBM, qu’elles soient trop ou pas assez libérales – parfois même les deux, pensent certains.

    Pourtant, le constat dressé par Marine Le Pen sur l’euro est difficilement niable. La zone euro est instable et sous soins palliatifs : beaucoup de perdants et peu de gagnants. Cette « copropriété » ne tient plus que grâce à la volonté et les décisions monétaires d’un ancien employé de Goldman Sachs, expert en manipulation de comptes publics.

    Bruno Lemaire  Lire la suite...

  • Pour les agriculteurs, les manifestations de jeudi matin en Île-de-France ont été un succès

    PARIS (NOVOpress via Kiosque courtois) - On a compté, dès le petit matin, une douzaine de points de blocage et de barrages filtrants sur les accès autoroutiers et les nationales, notamment à l’ouest de Paris, et quelques convois de tracteurs sur les autoroutes. Lors de cette « Foll Journée », les agriculteurs ont surtout dénoncé le « matraquage fiscal » dont ils sont les victimes et l’excès de réglementations parfois contradictoires.

    A voir la taille des tracteurs, on peut se demander si ce sont seulement les « gros » qui ont manifesté.

    Pour un œil averti, la question n’est pas anecdotique ! En effet, les tracteurs vus sur les routes étaient loin de tous avoir le format des énormes machines des sous-traitants auxquels les céréaliers font souvent appel. Les médias du système, cherchant à semer la zizanie, ont insisté sur le fait que les manifestants étaient de « gros céréaliers » qui refusaient le rééquilibrage de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) en faveur de l’élevage. Une analyse marxiste un peu simpliste.

    C’est oublier que l’Île-de-France compte aussi de nombreuses exploitations maraîchères mises en difficulté par la hausse des charges.

    Une mobilisation des agriculteurs de «tout le bassin parisien» est prévue le 29 novembre.

    http://fr.novopress.info/146134/pour-les-agriculteurs-les-manifestations-de-jeudi-matin-en-ile-de-france-ont-ete-un-succes/#more-146134

  • [Éditorial] NOUS SOMMES TOUS DES BONNETS ROUGES

    Quo non descendet ? Jusqu’où ne descendra-t-il pas ? Alors que Louis XIV avait puni l’orgueil démesuré de son mauvais serviteur Fouquet, qui, pour son malheur, avait pris au mot la devise inscrite sur son blason — Quo non ascendet ? [1] —, c’est manifestement pour des raisons inverses que le peuple français veut punir François Hollande, président par défaut, dont l’incapacité à se hisser à la hauteur de sa fonction est devenue, comme on dit pudiquement, LE problème.

    Quelle gifle, tout de même ! Même l’ex-édile de Nantes fait mieux dans les sondages que l’ex-conseiller général de Corrèze. Décidément, les institutions de la Ve république ne sont plus ce qu’elles étaient : le premier ministre ne sert même plus de fusible au locataire de l’Elysée et chacun sent bien qu’un remaniement ministériel ne serait qu’un cautère sur une jambe de bois. De même l’annonce, ce mardi 19 novembre, par Ayrault, d’un grand débat fiscal a-t-il quelque chose de pitoyable, le moment étant trop bien choisi : il est si facile, en effet, de tenter de calmer la fronde populaire qui s’amplifie dans le pays par une annonce qui ne mange pas de pain, puisque ce débat sera évidemment sans effet sur un budget en fin d’examen parlementaire et donc sur la feuille d’impôts de l’année prochaine. Au mieux — souvenir d’une promesse électorale qui sent désormais le rance — pourrait-il produire des effets en 2015. Mais on sait déjà que, les règles européennes demeurant inchangées et les œillères socialistes identiques, la pression fiscale ne saurait baisser.

    2015 : cela paraît bien loin. Il y a, auparavant, les élections municipales, européennes et sénatoriales de 2014 : le pays légal ne pense qu’à ça, les uns espérant limiter la casse, les autres recueillir les fruits de leur opposition et refermer le plus tôt possible la parenthèse socialiste, voire la parenthèse Hollande — mais Sarkozy est bien resté cinq ans. Encore faut-il convaincre les Français qu’on est prêt. Or un autre sondage récent indique que, pour la majorité de nos compatriotes, la droite — UMP et FN réunis — ne ferait pas mieux que la gauche. Si tel est le cas, le peuple français n’a plus le choix qu’entre la résignation suicidaire ou la révolte.

    Il semble que les éléments les plus actifs de la population aient choisi la seconde : petits patrons, salariés, paysans, artisans, commerçants commencent à rejoindre une protestation née en Bretagne mais qui perd peu à peu son caractère local et historique pour devenir nationale. Les bonnets rouges essaiment dans toute la France, sans rencontrer aucune hostilité au sein de la population. Comme souvent, les plus actifs servent de porte-voix à ceux qui n’ont pas la possibilité de se joindre à eux. Cela avait été le cas lors des longues grèves de 1995. Telle est aujourd’hui la fonction des bonnets rouges, qui n’appartiennent à personne, notamment pas au maire divers gauche de Carhaix, Christian Troadec, qui, dépassé par le mouvement, a dénoncé, dans les cris spontanés de la foule le 11 novembre dernier sur le passage du président normal rentrant à l’Elysée, une indécente récupération du mouvement par l’horrifique extrême droite. Les grosses ficelles peuvent-elles encore servir ? Et suffit-il à ce membre de la majorité, complaisamment rejoint par les media, de cracher sur les patriotes pour les discréditer ? Les interpellations arbitraires qui les ont frappés, pour certains avant même le début de la cérémonie, pour le simple port, devenu illégal ?, d’un bonnet rouge — il était de même devenu illégal au printemps dernier de porter un vêtement de La Manif Pour Tous —, en dit long surtout sur la dérive autoritaire, voire l’arbitraire d’un système qui cherche à retarder au maximum le tournant historique qui se dessine. Parmi les patriotes interpellés, est-il besoin de souligner qu’il y a de nombreux militants d’Action française, dont trois attendent leur procès... pour des motifs imaginaires ?

    Nous parlons de système parce que ce sont le pays légal dans toutes ses composantes, les représentants visibles de l’oligarchie apatride et les media, dont la servilité a décuplé par rapport au temps qu’on croyait révolu de l’ORTF, que vise une colère que le pouvoir et ses chiens de garde, devenus autistes, cherchent à calmer en traitant les Français globalement de ...racistes ! Diversion, que la prétendue montée du racisme dans un pays autrement préoccupé par la désindustrialisation, le chômage, la pauvreté galopante, l’insécurité et l’immigration ? Bien sûr, mais, comme dans le cas du mariage homosexuel, cette diversion en dit long sur ceux qui y recourent tout en représentant par elle-même un danger pour la cohésion sociale. C’est pourquoi il convient de la combattre avec la même énergie. On ne doit avoir de cesse — et l’Action française qui a toujours vu dans le racisme, à l’instar de Maurras, son plus vieil ennemi intellectuel, n’a en la matière de leçon à recevoir de personne — de dénoncer l’imposture d’un antiracisme qui vise à affaiblir la cohésion d’un peuple en diabolisant tout refus du multiculturalisme ou toute dénonciation du grand remplacement voulu par l’oligarchie. Et qui, surtout, en insultant les Français dans leur ensemble, vise à les discréditer à leurs propres yeux. Mais le pays réel n’est plus dupe et les sondages les plus catastrophiques pour le pouvoir ont suivi cette nauséabonde tentative de diversion.

    Enfermé dans leur bunker idéologique qui les coupe des sentiments réels de la population, pensant pouvoir encore déplacer des divisions devenues inexistantes — celles d’un soutien populaire à un régime décrédibilisé —, nos élites ont-elles mesuré l’ampleur de leur rejet par les Français ? Que nos « responsables » le deviennent enfin en lisant les rapports préfectoraux : ils se prépareront d’autant mieux à nous rendre prochainement des comptes sur des décennies de mensonges ...et de profits. L’état actuel du pays est de leur fait. Si nous sommes tous des « bonnets rouges », c’est parce que ce mouvement a transcendé, dès le départ, les divisions sociales et que la contestation fiscale s’ouvre progressivement sur une véritable prise de conscience par les forces vives du pays réel de l’impasse dans laquelle nous conduit le régime. L’avenir prochain dira si ce mouvement n’aura été qu’un signe avant-coureur ou l’acte premier de la révolte nécessaire.

    François Marcilhac - L’AF 2874

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-NOUS-SOMMES-TOUS-DES