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économie et finance - Page 712

  • Aide médicale aux étrangers: la facture explose

    INFOGRAPHIE - Les dépenses prévues en 2013 dépasseront les 800 millions d'euros, en hausse de 16,4 %, selon un rapport parlementaire qui appelle à tout réformer.

     

    Des dépenses de santé pour les étrangers les plus démunis, chaque jour plus nombreux, qui cheminent vers le milliard d'euros annuel. «Le système actuel de l'aide médicale de l'État (AME) est totalement à bout de souffle. Des adaptations marginales ne suffiront pas ; il convient de repenser globalement le dispositif en s'interrogeant sur sa philosophie même.» Connu pour son franc-parler, le député UMP de Paris, Claude Goasguen, jette un sérieux pavé dans la mare au détour de son rapport sur le projet de loi de finances pour 2014 relatif à la santé. Ce document, dont Le Figaro a eu connaissance, décrit notamment la folle dérive de l'AME accordée aux personnes étrangères résidant en France depuis plus de trois mois. En voici les points clés:

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  • Coup de fusil de la Cour des comptes sur la Fédération nationale des chasseurs

     

    Si vous n’êtes pas chasseur, le nom de Bernard Baudin ne vous dira rien. Si vous l’êtes, vous pensez qu’il défend vos intérêts. Or la Cour des comptes a mis son nez dans le terrier de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qu’il préside. Elle envoie du gros plomb sur les rémunérations en or de la FNC… et sur ses pratiques.

     

    Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, doit se dire… le maire de Nice, Christian Estrosi. Bernard Baudin n’a pas, en effet, que la chasse pour passion; la politique est son autre marotte et il siège comme conseiller municipal, de puis 2008, à la mairie de Nice. De 2004 à 2010, il a aussi été conseiller régional en Paca. Et en 2011, il s’est fait élire conseiller général des Alpes-Maritimes, sous les couleurs de l’UMP, dans le 7e canton de Nice, avec 55,90 % des voix (seulement) face à un candidat du Front national après quelques péripéties qui ont failli entraîner l’invalidation du scrutin; c’est passé.

     

    Un directeur mieux payé qu’un premier ministre !

     

    Le rapport que la Cour des comptes a consacré à la Fédération nationale des chasseurs, lui, risque de passer moins facilement. Le monde de la chasse bruissait, depuis plusieurs mois, de ce rapport confidentiel, remis à la FNC en juillet dernier, aux découvertes que l’on disait alarmistes, voire scandaleuses. Le numéro de novembre de « Plaisirs de la chasse » a dévoilé ses conclusions.

     

     

     

    Elles sont en effet étonnantes et vont faire d’autant plus de bruit que le budget de la FNC, interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, provient, pour l’essentiel, des « contributions obligatoires » des chasseurs qui, lorsqu’ils acquittent leur permis de chasse, versent 3,27 euros qui vont atterrir dans les caisses de la FNC. Au total, avec les diverses subventions qu’elle reçoit, la FNC affiche un budget annuel de 13 millions d’euros, soit 10 euros par tête de chasseur. Ce qui lui permet de mener grand train…

     

    Son équipe dirigeante perçoit, comme l’écrit « Plaisir de la chasse », des « salaires de ministres ». Pour son directeur: 203.000 euros bruts annuels, « en progression de 36 % en six ans »! Pour la directrice adjointe: 118.000 euros bruts annuels, en progression de 35 % sur la même période! Et pour le directeur administratif et financier, 103.000 euros, en progression cette fois de 72 %!

     

    « Le salaire du directeur de la FNC (16.290 euros mensuels sur la période 2010-2012), écrit notre confrère, est donc supérieur à celui du premier ministre »! Jean-Marc Ayrault ne perçoit en effet « que » 14.910 euros par mois. Et celui de la directrice adjointe est, à 100 euros près, celui d’un simple ministre (elle touche 9.833 euros). Et comme il n’y a pas de petites économies, le directeur de la FNC, un peu mesquin, bénéficiait également de la prise en charge, par la fédération, de son abonnement internet/ téléphone/télévision à hauteur de 45 euros par mois au douteux motif, a tenté d’expliquer la FNC à la Cour des comptes, que l’intéressé consultait ses mails professionnels depuis son domicile!

     

    « Secret défense » dans les allées du pouvoir

     

    Président de la FNC depuis 2010, Bernard Baudin va donc devoir expliquer à ses adhérents contraints et forcés pourquoi il a toléré de telles rémunérations, et pourquoi, aussi, il a accepté qu’un « lobbyiste » – le terme figure dans le rapport de la Cour – perçoive, chaque année, entre 180.000 et 200.000 euros de la FNC pour des missions qui n’ont pas laissé de traces écrites… Hormis bien sûr la présentation de notes de frais… Sa mission aurait consisté à « accompagner les négociations politiques et techniques en liaison avec les parlementaires, les cabinets ministériels… »

     

    Cet homme, doté de beaucoup d’entregent et d’une santé de fer, aurait organisé, selon la FNC, « des dizaines de réunions par mois » Avec des conseillers du chef de l’Etat ou du premier ministre, avec les membres des groupes chasse de l’Assemblée nationale et du Sénat, etc., avec des membres de cabinets ministériels, etc. Mais la transparence de la FNC s’arrête là où commence le « secret défense »: à la porte des alcôves… « Beaucoup d’informations collectées et de rendez-vous organisés, a-t-il confié à la Cour des comptes, ont un caractère très confidentiel qui empêche toute diffusion hors d’un cercle restreint », ajoutant qu’« une part non négligeable des missions confiées ne peut faire l’objet d’aucune valorisation, même interne, afin de ne pas mettre en difficulté certains de nos informateurs et de nos partenaires ». On ne saurait mieux reconnaître que la démocratie parlementai re s’arrête, elle, là où débutent les petits arrangements avec les gros lobbies.

     

    La Cour des comptes s’étonne d’autant plus des pratiques de ce lobbyiste que la FNC rémunère déjà un avocat pour des missions semblables ! Lui aussi rencontre les conseillers, lui aussi casse la graine avec des parlementaires. Pas les mêmes, alors? Et est-ce le même avocat que celui (Me Charles Lagier) qui a écrit un Code de la chasse, préfacé par Bernard Baudin et dont le même Bernard Baudin recommande vivement l’achat à ses adhérents?

     

    En août dernier, alors que le rapport de la Cour des comptes lui était déjà connu mais n’avait pas été divulgué, Bernard Baudin avait été réélu haut la main à la présidence de la FNC avec 75 % des voix (ce qui n’est pas un prodige et est même surprenant: il n’avait pas de rival !). Il avait alors affirmé bénéficier d’une « légitimité renforcée ». L’état de grâce est terminé et, pour les chasseurs, cela va être la double peine puisque les écologistes ne vont pas manquer de s’engouffrer dans cette gabegie et ces mauvaises manières antidémocratiques. On ne peut même pas conseiller à Bernard Baudin de se faire recaser au Conseil économique, social et environnemental, il y siège déjà. Au titre des personnalités qualifiées.

     

    Antoine Vouillazère

     

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 6 novembre 2013, reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

     

    Coup de fusil de la Cour des comptes sur la Fédération nationale des chasseurs

    http://fr.novopress.info/144281/coup-de-fusil-de-la-cour-des-comptes-sur-la-federation-nationale-des-chasseurs/#more-144281

  • La colère bretonne contre l'erreur fiscale de trop de la République.

    Se promener avec un bonnet rouge sur la tête ne laisse pas indifférents les passants parisiens ou versaillais : quelques marques de sympathie, d’autres d’inquiétude, parfois de l’agressivité et des mots que l’on pourrait facilement taxer de « xénophobie », surtout de la part de quelques partisans du gouvernement en place ou d’admirateurs de la mondialisation… Il est amusant de constater combien un simple couvre-chef peut créer du lien social et comme il est devenu un véritable symbole, à la fois de la Bretagne et de la révolte fiscale en cours ! 

    Dans l’histoire, la révolte des bonnets rouges de 1675 s’inscrit dans la longue cohorte des révoltes populaires contre l’impôt et, par la même occasion, contre l’Etat central ou, du moins, de ses relais sur le lieu de la contestation : celle-ci fut terrible, tout comme la répression qui s’ensuivit… Mais il en reste quelques leçons que nos gouvernants, entre autres, feraient bien de méditer avant que de commettre de nouveaux impairs.

    Tout d’abord, la question même de l’impôt, de sa légitimité et de son acceptabilité : tout Etat digne de ce nom doit trouver les moyens de se financer pour pouvoir maîtriser les territoires et aider les populations, engager de grandes politiques et être présent sur la scène internationale, tout simplement pour « être et durer » et représenter les intérêts de la nation, les défendre et les faire prospérer. En période de crise (qu’elle soit géopolitique comme en 1675 avec la guerre de Hollande –le pays, pas la personne…, ou économique et financière comme aujourd’hui, marque d’une mondialisation en cours, moins heureuse qu’espérée), trouver de l’argent est un art plus délicat encore que d’ordinaire, et qui nécessite un certain doigté si l’on veut éviter les réactions brutales : oublier les spécificités locales dans un pays aussi pluriel que la France, chatouiller les susceptibilités provinciales ou socio-professionnelles ou vouloir passer en force sans un minimum de concertation avec les parties concernées, en particulier celles appelées à s’acquitter de nouvelles taxes ou impositions, c’est risquer le mécontentement explosif, la contestation active et l’émeute revendicatrice. Colbert, en 1675, en négligeant la particularité de l’autonomie bretonne, a allumé, peut-être sans en saisir toutes les conséquences, un incendie qui mit bien du temps à s’apaiser et desservit l’Etat central sans satisfaire le Roi, obligé d’envoyer des troupes dans la province rebelle et risquant sa postérité… L’historien breton La Borderie, pourtant royaliste convaincu (il fut député monarchiste de Vitré de 1871 à 1876), n’hésita pas à parler, pour évoquer la répression royale de 1675, de « despotisme », même s’il cible plus Colbert que le souverain lui-même… Le gouvernement Ayrault devrait se souvenir de cela, sans doute, s’il ne veut pas perdre tout crédit (ou plutôt ce qui lui en reste…) dans une région qui, pourtant, lui était électoralement très favorable en 2012. Mais il est vrai que, contrairement à la structure institutionnelle étatique d’une monarchie qui restait encore « fédérative » à défaut d’être complètement fédérale, la République se veut « une et indivisible » et, donc, égalitaire, au risque de ne pas prendre en compte ce qui fait la diversité française et de se heurter à des réalités qui, elles, ne sont pas identiques d’un bout à l’autre du territoire national…

    D’autre part, pour être acceptable et accepté, un impôt ou une taxe doit avoir une « raison d’être » et apparaître comme utile, voire nécessaire, aux populations qui doivent l’acquitter : or, qu’a-t-on vu avec cette fameuse « écotaxe », si mal nommée en fait ? C’est qu’elle devait plus rapporter à une société privée, baptisée Ecomouv, qu’à la Bretagne elle-même ! Cela nuit, évidemment, à la crédibilité de cette taxe qui apparaît plus devoir bénéficier à des actionnaires ou à des intérêts privés qu’à la collectivité elle-même : le principe de la « Ferme générale », déjà condamné sous l’Ancien régime parce qu’elle semblait trop profiter à quelques riches « percepteurs », n’est pas plus populaire ni compréhensible aujourd’hui qu’hier…

    Mais là n’est pas le plus grave : en fait, cette taxe n’était accompagnée, pour lui donner crédit près de la population, que de vagues projets de transports ferroviaires, d’autant plus incompris en Bretagne que la SNCF a abandonné toute velléité de ferroutage dans cette province et qu’il n’a guère été évoqué d’alternative à la route en cette même région ! Pourtant, la reconstruction d’un réseau ferré dédié au transport de marchandises et de camions sur plateforme ferroviaire devrait être une priorité, mais aussi l’étude et la mise en place d’un système de cabotage ou de merroutage qui relierait les côtes de Bretagne aux grands ports nationaux (en particulier Le Havre, à l’embouchure de la Seine) pour éviter les routes et diminuer la pollution du transport routier… Or, rien de tout cela ! D’où l’incompréhension et l’absence de légitimité de cette nouvelle taxe, aggravées par les difficultés actuelles de l’économie en Bretagne, en particulier dans le secteur agroalimentaire.

    Prisonnière de ses principes et de ses maladresses, la République se heurte désormais à une colère bretonne dont les derniers événements montrent qu’elle n’est pas qu’une simple flambée mais bel et bien une contestation plus profonde qui fait suite à un malaise lui aussi enraciné dans le tissu provincial, sur le plan social comme politique : au-delà de la politique fiscale, c’est aussi toute la politique d’aménagement du territoire mais aussi d’autonomie régionale que l’Etat doit repenser.

    Mais la République peut-elle faire ce double effort à l’heure où la mondialisation menace la réalité même de l’Etat et avec un gouvernement qui apparaît désormais isolé et condamné à brève échéance ?

    http://www.actionroyaliste.com/articles/actualites/1281-la-colere-bretonne-contre-lerreur-fiscale-de-trop-de-la-republique

  • La séparation du couple, cause d'appauvrissement

    Le Secours catholique vient de publier son rapport annuel (88 pages) sur la pauvreté en France. On y lit que :

    • En 2012, le Secours Catholique a soutenu 9 000 personnes de plus qu’en 2011 (5 000 adultes et 4 000 enfants) soit une augmentation de 0,6 %, alors que la population résidant en France a augmenté de 0,47 %.
    • Le Secours Catholique reçoit 70 % d’adultes seuls (avec ou sans enfants) et 30 % de couples.
    • Alors que le nombre de mères seules diminue légèrement, le nombre de pères seuls augmente, ce qui maintient à 31 % la part des familles monoparentales dans la population rencontrée. Le Secours Catholique constate que les familles monoparentales (31 %) sont surreprésentées au sein des ménages accueillis par le Secours Catholique (alors que ces familles ne représentent que 8% des ménages) :

    S
    Mais si la majorité des ménages avec enfants accueillis sont des familles monoparentales (57 % en 2012), l’augmentation du nombre de couples avec enfants se confirme (+ 2 500 entre 2011 et 2012), ce qui signifie que les familles françaises s'appauvrissent.

    Ce qui n'est pas étonnant avec la cascade de mesures anti-familiales que nous subissons.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La fin de la société industrielle n’est pas seulement imminente et souhaitable, elle est aussi nécessaire

    Par le Dr Guy R. McPherson, Professeur émérite d’écologie et de biologie de l’évolution, Université d’Arizona

    L’oligarchie croit pouvoir prétendre que la crise actuelle n’est que financière et que nous sortirons du tunnel en nous serrant (nous) la ceinture. Les analystes les plus cyniques font remarquer qu’il s’agit d’une crise globale systémique scellant la mort de la démocratie de marché (mais pas du capitalisme génocidaire).

    Parfois on nous rappelle la crise écologique et climatique, mais jamais en se posant la question de l’adaptation (im-)possible de notre habitat à une hausse de seulement quelques degrés de la température mondiale et donc des conditions de survie de l’espèce humaine.

    Les rares scientifiques qui se posent cette question dérangeante obtiennent une réponse bien plus précise. On connaissait Lovelock qui, par souci de controverse, aime à rappeler son attachement à l’électronucléaire. Voici McPherson qui, par souci d’authenticité, nous met face à nos responsabilités. Soulignons qu’elles ne sont pas du même ordre que celles de l’oligarchie, pour qui tout effondrement est et sera profitable.

    I. Nous voilà en octobre 2013, début octobre, et durant ces dernières semaines, John Davies, publiant au nom du Groupe d’étude d’urgence sur le méthane arctique, établit que la plupart des humains perdront leur habitat naturel d’ici 2040.

    De plus, récemment le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été rendu public, rapport qui recommande l’utilisation de géoingénierie sous peine de ne pouvoir maîtriser l’effet de serre [galopant].

    Il faut donc conclure que, de fait, nous avons déclenché un effet de serre galopant [rapide, non-linéaire, imprévisible].

    Aucunes de ces estimations ne prend en compte les vingt-cinq boucles de rétroaction positives que nous avons créées par nos activités. Vingt-cinq de ces boucles sont irréversibles à l’échelle du temps humain Nous en avons déclenché une en 2010 avec les fuites de méthane de la banquise arctique (cf. Science, mars 2010). Quatre de plus furent décrites en 2011 dans la littérature scientifique, six en 2012 et une douzaine (à ce jour) en 2013.

    A cela il faut ajouter deux boucles de rétroaction positive qui pourraient être interrompues par une simple décision humaine. La première date d’août 2012, lorsque l’administration Obama a autorisé les forages au pôle Nord. La seconde date du début de cette année lorsque des superpétroliers se sont frayés un passage à travers la glace fondante du pôle Nord afin d’épargner quelques dollars en frais de transport.

    II. Au point où nous en sommes, il semble bien que la civilisation industrielle soit un piège [mortel]. D’autres civilisations se sont effondrées mais l’humanité a poursuivi son existence. Au moins dans certains cas les survivants ont pu adopter le mode de vie des chasseurs-cueilleurs.

    Ceci n’est toutefois plus possible à cause de toutes ces centrales électronucléaires répandues de part le monde. D’une part, si la civilisation s’effondre maintenant, c’est-à-dire sans avoir le temps de démanteler ces centrales nucléaires (soit une vingtaine d’années), elles finiront par irradier la totalité de notre environnement. D’autre part, si nous ne mettons pas un frein définitif à la civilisation industrielle, nous déclencherons un effet de serre galopant. En fait, l’effet de serre galopant est déjà une réalité. En somme, l’extinction de la race humaine à court terme est inévitable.

    III. Comment vivre avec cette information ? Comment intégrer cette information ? Comment agir à la lumière de cette information ? Mike Tyson (le boxeur, pas le philosophe) a fait remarquer que tout le monde a un plan jusqu’à ce qu’il se prenne un poing dans la figure. Nous avons pris un poing dans la figure.

    Nous ne disposons que peu de temps sur cette planète. En fait, nous n’avons jamais disposé que de peu de temps sur cette planète. Agissons conformément. Agissons comme si nous étions dans un hospice pour incurables, comme si nous étions tous dans un hospice.

    Comme si la planète elle-même était un hospice. Lorsque j’observe le comportement des pensionnaires d’un hospice, de ceux à qui on n’a donné que quelques semaines à vivre, je ne les vois jamais essayer de grappiller encore quelques centimes, comme s’ils avaient encore besoin de plus de richesses alors que leur monde s’effondre.

    Ce que je constate par contre, c’est que les gens recherchent l’absolu. Ils poursuivent ce qu’ils aiment. Ils agissent avec compassion. Ils deviennent créatifs et se délestent de leurs biens matériels. Ils agissent comme dans une économie du don. Faisons cela. Faisons tout cela. Chercher l’absolu, poursuivre ce que nous aimons, agir comme si nous étions dans un hospice, agir en être humain digne de ce nom. […]

    Faisons ce que nous aimons. Agissons comme si nos vie insignifiantes importaient à ceux qui nous entourent. Et je ne suggère d’aucune manière d’abandonner l’action [politique]. Je ne suggère pas qu’on se laisse faire et [finalement] qu’on se laisse mourir. Ce que je suggère fondamentalement c’est que l’action constitue l’antidote au désespoir, comme Edward Abbey l’a fait remarquer il y a longtemps. Agissons donc !

    Le Grand Soir

  • Cela va péter! Cette rébellion économique qui vient

    Il aura fallu  plus de neuf ans pour que la probabilité  de la mort non  naturelle  de   Yasser Arafat,  décédé en 2004 à l’hôpital Percy de Clamart (Hauts-de-Seine),  se précise . La chaîne qatarie Al-Jazeera a diffusé hier  une copie d’un rapport d’analyses effectuées par  des experts suisses de l’Institut de radiophysique (IRA) de Lausanne. Sur  les échantillons prélevés sur la dépouille du dirigeant palestinien, ont été mesurés commentent ces derniers, « des activités de polonium-210 dans les os et les tissus qui étaient jusqu’à 20 fois supérieures aux références de la littérature médicale ». A contrario il n’aura fallu que quelques mois à Manuel Valls pour atteindre son seuil radioactif d’incompétence, comme l’illustrent les chiffres en hausse constate de l’insécurité  en France, notamment des cambriolages, des atteintes au bien, des agressions violentes.

    Même laxisme de Manuel Valls,  dissimulé  sous les coups de menton face caméra,  sur le front de l’immigration. Le résultat de sa circulaire   de  novembre 2012 sur les critères de régularisation ne se sont pas fait attendre. Selon celle-ci «  toute personne résidant en France depuis plus de 5 ans et ayant des enfants scolarisés depuis plus de 3 ans devait être régularisée ».  Environ 10 000 immigrés en situation irrégulière de plus vont ainsi  être régularisés.  Les titres de séjour au motif de la vie privée et familiale sont de loin les plus nombreux, et représentent environ 80% de ces  10 000 cas . En  l’espèce des immigrés clandestins qui comme les parents de la désormais célèbre fronceuse  de sourcils  Léonarda,  ont des enfants scolarisés en France…

    Les millions de pauvres et de chômeurs Français apprécieront ce geste généreux,  puisque au total, ce sont donc aux alentours de 46 000 immigrés hors la loi qui vont être acceptés officiellement sur notre territoire en 2013, accentuant les effets de pompe aspirante,  la politique du laisser-faire  laisser-passer qui était globalement celle de son  calamiteux prédécesseur,  Claude Guéant.

    Une politique ahurissante, ne serait-ce que  par ses répercussions sur le plan social et économique ; mais il est vrai que M. Valls , soucieux  de sa cote de popularité,  a disparu des écrans  radar pour ne pas avoir à commenter l’actuelle  fronde bretonne…

    Pourtant rapporte Philippe Tesson dans son éditorial du Point, « Chaque jour s’allonge la liste impressionnante des plans sociaux, suppressions de poste, fermetures de petite ou moyenne entreprise, et autres faillites, qui assombrissent depuis plus d’un an le paysage économique et social de la France. En même temps, François Hollande continue imperturbablement de relever les signes d’une reprise et de promettre pour la fin de l’année l’inversion de la courbe du chômage. Jamais distorsion ne fut plus spectaculaire entre le vécu et le discours, entre la réalité telle que la subit le peuple et l’illusion telle que l’entretient le pouvoir (…). Depuis le début de cette année, 736 nouveaux plans de sauvegarde de l’emploi ont été notifiés, soit 16 % de plus que l’an dernier, selon les chiffres du ministère du Travail. »

      »À la colère populaire,  (François Hollande)  apporte une réponse technocratique et désincarnée » note  encore M.  Tesson, qui lui fait le pire des reproches en affirmant qu’ » Il rendrait populiste un humaniste (sic), par exaspération . C’est en ce sens qu’il fait le jeu du FN (…).  C’est ainsi que les classes moyennes, qui pour partie l’avaient soutenu, l’abandonnent aujourd’hui, après les pauvres qui s’estiment trahis.« 

    Le Front National, qui de longue date mena la fronde contre le fiscalisme confiscatoire, est bien sûr totalement légitime  à prendre la tête de la révolte  contre ce matraquage mortifère dont, insiste Bruno Gollnisch, les première victimes au final sont les catégories populaires les plus modestes.  L’électorat patriote,  national-populiste l’a bien  compris,  nous allons le voir.

    Un sondage CSA pour BFM TV diffusé ce  jeudi rapporte en effet que plus des deux tiers des Français (67%) disent être prêts « à se mobiliser, en manifestant dans la rue notamment, pour protester contre le niveau d’impôt aujourd’hui, et pour défendre l’emploi ». 

    Dans le détail, souligne l’institut, « on observe un fort potentiel de mobilisation parmi les actifs, plus particulièrement au sein des catégories populaires : employés (71 %) et ouvriers (76 %) ». Il atteint « 47 % parmi les cadres et les professions libérales ». En tête ceux qui se disent prêts à se mobiliser,  figurent « les sympathisants du Front National »   (83%),  et de manière générale 73% des « sympathisants de droite » et 53 % des « sympathisants de gauche »…dont  79 % des sympathisants du Front de Gauche, ce qui est incontestablement une pierre dans le jardin du programme archaïque défendu par Jean-Luc Mélenchon et  ses amis communistes…

    Sur son blog J’ai tout compris, Guillaume Faye invitait  à ne pas oublier « la cause principale des délocalisations, des fermetures d’usines et de PME, des licenciements, des absences d’embauches, en Bretagne notamment et ailleurs aussi: le fiscalisme délirant de l’État français bureaucratique. Ce dernier, pourtant animé de bons sentiments socialistes et redistributifs, voire écologistes, mène une politique objectivement anti-sociale dans ses résultats. Comment? En étranglant les entreprises privées (des TPE aux filiales des groupes internationaux en passant par les PME) par les taxes et le harcèlement administratif. Ce qui tue leur compétitivité, les empêche de vendre, d’investir, d’innover et, évidemment, d’embaucher. »

    « La révolte des Bretons contre cet État français qui perd les pédales conclut-il,  a puisé une certaine force dans l’identité bretonne (la vraie, pas celle des gauchistes), ce qui n’est pas le cas dans d’autres régions. Bien sûr, au départ, la rébellion est économique. Mais les Bretons doivent se poser la question suivante : à qui va l’argent que leur ponctionne l’État français ? »

    Posez la question c’est y répondre sachant que cette rébellion économique là doit se manifester clairement dans les urnes en 2014, pour être entendue et déboucher à terme sur l’urgente alternative politique, sociale, économique que nos compatriotes appellent de leurs vœux.

    http://www.gollnisch.com/2013/11/07/cela-va-peter-cette-rebellion-economique-qui-vient/

  • La République « taxatrice »

     

    Dans le dernier numéro de Politique Magazine, Hilaire de Crémiers écrit :

    P"La République « taxatrice », tel est le qualificatif d’un français exact qu’il convient de lui accoler : elle n’est plus que ça. Elle a prétendu tout gérer, tout prendre en main, depuis l’éducation des tout-petits jusqu’aux soins et même aux non-soins des vieillards, assurer la justice sociale, redistribuer les richesses, garantir les assurances sociales et en établir les budgets, imposer les conceptions de ses sectateurs dans tous les domaines, y compris et d’abord dans l’instruction, l’information et même la morale politique. Bref, elle est censée tout faire, même la décentralisation, ce qui est un comble pour une République centralisée qui, en fait de décentralisation, n’organise que la pagaïe et ne fait prospérer que les partis, les hommes de partis qui vivent d’elle, de ses prébendes, des innombrables privilèges dont ils ont su se doter, plus nombreux, plus sûrs que les privilèges du passé qui se payaient en charges à assumer, en honneur à sauvegarder, en sang à verser. Là, rien !

    Rien ! D’un côté des taxes, encore des taxes, toujours des taxes ; de l’autre de moins en moins de services rendus et de plus en plus mal rendus, une France à l’encan, des administrations pléthoriques dont nul ne connaît les innombrables arcanes, au point que le chef de l’Etat lui-même n’arrive pas à chiffrer à moins de 800 000 (!) – il est en fait largement en-dessous – le nombre de règles dont l’administration républicaine a su enserrer le citoyen français, pour l’empêcher de vivre, de respirer, de travailler, de s’épanouir, ce qui a amené François Hollande à proposer récemment avec cette incroyable impudence qui le caractérise, l’idée d’un « choc » de simplification administrative. Eh bien, tous ceux qui affrontent les difficultés de la vie quotidienne, en fait de simplification, n’ont rien vu venir ; en revanche, ils ont subi de plein fouet choc fiscal sur choc fiscal, doublé en conséquence de chocs administratifs à répétition, puisqu’à chaque fois que les impôts augmentent, que les taxes se multiplient, les systèmes de contrôles se renforcent, ce qui, après tout, est logique. Mais alors, quelle indécence d’oser parler de simplification !

    La France est exsangue ; tous ses comptes sont dans le rouge : 2 000 milliards de dettes publiques à la fin de l’année, un déficit qui sera si loin d’être corrigé qu’il dépassera encore les prévisions au-dessus de 4% ; des déficits aggravés sur les comptes sociaux devenus irrémédiables, 350 milliards cumulés, qui sont dissimulés par des jongleries de branche à branche et de compte à compte dont les procédés relèvent de la menterie organisée ; le matraquage fiscal et aussi bien parafiscal qui frappe les contribuables et pas seulement les plus aisés, la matière et l’assiette des impositions s’élargissant au-delà même des capacités contributives ; des entreprises qui n’ont plus de marge et qui perdent leur compétitivité ; partout des arrêts d’activité, des plans sociaux, un chômage qui gangrène la France tout entière malgré les rodomontades d’un François Hollande de plus en plus coupé de la réalité et qui persiste à affirmer que la fameuse courbe va s’inverser ; enfin une agriculture bradée et toute la chaîne agroalimentaire mise en difficulté, l’Allemagne s’étant assurée la place que la France perd inéluctablement.

    Plus de 35 milliards de prélèvements obligatoires supplémentaires, une dépense publique qui loin de diminuer atteint aujourd’hui 57% du PIB et qui fait ainsi de la France le pays le plus étatisé et le plus imposé d’Europe et du monde civilisé, avec des dépenses sociales à hauteur de 600 milliards – 200 milliards de plus que le budget du seul état ! – dont nul ne contrôle plus la croissance, l’efficience ni même l’utilisation, soit 33% du PIB, 58% de la dépense publique ; cette année encore, 16 milliards de déficit et non compensés, la cadès n’y suffisant plus. Tous ces chiffres effarants sont votés, coup sur coup, budget de l’état, budget de la Sécurité sociale, par des députés et des sénateurs, la plupart inconscients et, d’ailleurs, largement absents aux séances. [...]

    L’état n’est plus l’état et le peuple, dans toutes ses différentes composantes, ne sait plus à qui se fier. Le consentement à l’impôt dont nul ne sait plus à quoi il sert, est remis en cause. Les institutions fondamentales sont touchées, cependant que les appareils de partis sont toujours là, qui prétendent profiter de la situation. La Ve République est aussi malade que la IVe finissante.  Aucun procédé politicien, changement ministériel, même dissolution de la Chambre, ne la sauvera de son mal endémique devenu institutionnel : elle n’est plus qu’un avatar du régime des partis, celui qui fit toujours le malheur de la France et la jeta régulièrement en guerre civile. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/11/la-r%C3%A9publique-taxatrice-.html

  • Les portiques écotaxe vous surveillent tous de près

     

    Anodins, pour vous, automobilistes, motards? Ne conduisant pas des camions de plus de 3.5 tonnes, vous vous dites que ces énormes portiques d’aluminium, bardés de caméras et de capteurs, et reliés par internet à des serveurs stockant toutes les données, ne vous concernent pas plus que ça? Grosse erreur.

    Un discours officiel bien huilé

    Officiellement, ces beaux portiques sont censés enregistrer le passage des poids lourds, pour pouvoir ensuite calculer leur parcours, et les taxer en fonction du nombre de kilomètres parcourus. Une taxe de l’ordre de 13 centimes par kilomètre.

    les portiques écotaxe vous surveillent de près

    Franchement, pas vraiment une prouesse technologique, les transpondeurs sont au point depuis des décennies, coûtent aujourd’hui très peu chers, la technologie de lecture automatisée des plaques est également perfectionnée, et de manière générale l’informatique associée au traitement de toutes ces données ne coûte plus grand chose. Alors pourquoi un tel budget pour ce projet écotaxe en apparence si simple?

    Ecotaxe un coût colossal qui cache quelque chose

    Alors qu’il n’avait pas encore reculé face à la colère en Bretagne, le gouvernement Ayrault annonçait le coût d’une annulation du projet : près d’un milliard d’euros!
    Et ce n’est pas tout : alors que les bretons font tomber ou brûler les portiques, le coût de ces engins est révélé : environ 1 million d’euros la pièce…
    Un million pour une grosse poutre en alu portée par deux poteaux, une vingtaine de caméras, quelques capteurs pour les transpondeurs des camions, un serveur et une connexion adsl… Bizarre.

    Les portiques écotaxe enregistrent tout ce qu’ils voient

    En fait, les portiques écotaxe font plus que simplement calculer le kilométrage des poids lourds. Ils enregistrent tout ce qu’ils voient, et ils voient presque tout : en particulier les plaques d’immatriculation. Ainsi, ce système permet de savoir qui et quand est passé sous tel ou tel portique. Une surveillance généralisée, un véritable flicage.

    Ce système de surveillance explique le coût phénoménal. Il est également un coin de plus dans la porte qui défend votre liberté.

    Qui a ou aura accès à ces données? Quand on voit le degré de pénétration de nos données par les services de surveillance américains, on peut être sûr que ces données privées ne seront pas privées pour tout le monde.

    On peut facilement imaginer, que dans quelques années, la grande majorité des données personnelles, des opinions, des habitudes, des faits et gestes de la majorité de la population seront connus et suivis dans leur ensemble par la surveillance de leur comportements sur internet, de leurs liens sociaux, de leurs déplacements, de leurs achats. Une sorte de métaconnaissance ou métasurveillance qui sera une arme redoutable pour qui voudra assoir son autorité sur le peuple ou le priver de ses libertés. Ces portiques écotaxe sont un des éléments permettant le développement de cette métasurveillance. Il apparait important, après les révélations sur la surveillance de la NSA et de ses contreparties européennes, que le gouvernement annonce clairement les possibilités techniques de ces portiques et s’emploie à les réduire à leur objectif désigné (écotaxe) en utilisant la loi pour interdire la collecte et le stockage des autres informations et ainsi protéger nos libertés.

    Source Controleradar

    http://www.contre-info.com/les-portiques-ecotaxe-vous-surveillent-de-pres#more-30029

  • La bioéconomie : Vicissitudes d’un concept d’avenir

    De Nicholas Georgescu-Roegen à la commission européenne.

    «Difficulté ne signifie pas impossibilité(1)»

    La bioéconomie est un concept qui fleurit aujourd’hui sur les scènes politique et économique internationales. En début d’année 2013, la Commission européenne a mis en place un “observatoire de la bioéconomie”. L’OCDE s’est également saisie du sujet, de même que le gouvernement américain qui a publié en avril 2012 un “blueprint” sur la bioéconomie nationale. Ces institutions prescriptrices du discours croissantiste dominant se seraient-elles converties à la thermodynamique ?

    Ironiquement, le concept de bioéconomie est issu des travaux de l’économiste roumain Nicholas Georgescu-Roegen, considéré comme le premier penseur de la décroissance. Ses théories remettent radicalement en cause l’économie libérale prônée par les institutions internationales.  Ce détournement de sens mérite une attention particulière.

    La science économique orthodoxe, qu’elle soit néoclassique et libérale ou marxiste, se figure la production et la consommation comme un cycle réversible ayant lieu dans un système complètement clos. Elle ne prend pas en compte les interactions entre le processus économique et l’environnement biosphérique limité de notre planète. L’économie, ainsi habituellement pensée comme un phénomène purement technique, s’inscrit en réalité dans un contexte physique et socioculturel qu’il est impossible d’ignorer sur le long terme.

    Nicholas Georgescu-Roegen n’a jamais cessé d’interroger la notion de production et s’est vivement insurgé contre cette conceptualisation abstraite et mécaniste des activités matérielles de l’homme : «toute l’histoire économique de l’humanité prouve sans contredit que la nature elle aussi joue un rôle important dans le processus économique, ainsi que dans la formation de la valeur économique. Il est grand temps, me semble-t-il, d’accepter ce fait et de considérer ses conséquences pour la problématique économique de l’humanité(2)».

    Il a insisté tout au long de sa carrière sur le fait que le processus économique intègre des ressources naturelles de valeur et rejette des déchets sans valeur. Du point de vue thermodynamique, l’énergie ou la matière absorbée par le processus économique l’est en état de basse entropie(3) et en sort dans un état de haute entropie.

    En effet, la deuxième loi de la thermodynamique statue que l’entropie d’un système clos augmente continuellement vers un maximum. L’homme ne peut utiliser que l’énergie de basse entropie, c’est-à-dire l’énergie libre, qui est organisée. «L’énergie libre implique une certaine structure ordonnée comparable à celle d’un magasin où toutes les viandes se trouvent sur un comptoir, les légumes sur un autre, etc. L’énergie liée est de l’énergie dispersée en désordre, comme le même magasin après avoir été frappé par une tornade(4)». Nous pouvons brûler un morceau de charbon, mais nous ne pourrons pas récupérer la chaleur issue de sa combustion une fois que celle-ci se sera dissipée dans l’atmosphère. Ce processus transforme l’énergie du charbon, libre et utilisable par l’homme en une énergie liée, une chaleur irrécupérable et perdue.

    De la même façon, les matériaux exploitables que nous extrayons des entrailles de la terre ont une durée de vie limitée. Ils sont voués à s’altérer et à se dégrader inévitablement sous une forme irrécupérable, et ce, malgré le recyclage. Cette différenciation anthropomorphique entre l’énergie et les matériaux exploitables et ceux qui ne le sont plus, implique une gestion raisonnée des sources de basse entropie non renouvelable.

    L’impasse des externalités

    Or la science économique orthodoxe rechigne à reconnaître que la loi de l’entropie est à la base de la rareté économique et elle a prouvé son incompétence dans l’exploitation mesurée des ressources limitées de la planète Terre. Ce que Georgescu-Roegen propose, ce n’est pas une simple réforme qui nous permettrait, par exemple, d’internaliser les externalités environnementales en créant des instruments économiques et financiers.

    La théorie de l’internalisation est caractéristique de l’impasse dans laquelle se trouve la science économique orthodoxe.

    Il y a externalité lorsque l’activité de consommation ou de production d’un agent a une influence sur le bien-être d’un autre sans que cette interaction fasse l’objet d’une transaction économique. Nous l’appelons externalité, positive ou négative d’ailleurs, parce qu’elle est hors du processus économique. Les tenants de l’économie écologique proposent de les internaliser, c’est-à-dire de les associer à une transaction, de les faire entrer dans la sphère de l’économie. Robert Costanza est un des pionniers de l’économie écologique. L’article qu’il publie dans la revue Nature, le 15 mai 1997, évalue à quelque 33 000 milliards de dollars par an (estimation minimale) la totalité des services rendus à l’humanité par les écosystèmes de la planète(5).

    Cette estimation démontre que la valeur du capital naturel est supérieure au PIB mondial annuel, de l’ordre de 18000 milliards de dollars par an à l’époque. Divisés par six milliards d’individus, ces 33000 milliards offrent environ 5500 dollars par personne et par an de services vitaux «rendus» par les écosystèmes, comme la régulation de la composition de l’atmosphère, du climat, de l’eau, la capacité de résilience, l’offre de ressources en eau, le contrôle de l’érosion, la formation des sols, le recyclage des nutriments, le traitement des déchets, la pollinisation, le contrôle biologique, l’habitat des espèces, la production de nourriture, de matériaux bruts, de ressources génétiques, de divertissement et de support de culture.

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