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économie et finance - Page 727

  • 500 millions d’euros par an pour les demandeurs d’asile

    (extraits) Un rapport sur la situation des demandeurs d’asile a été rendu public sur le site du ministère de l’Intérieur. Le constat dressé est inquiétant : la France n’a plus les moyens d’assumer ses ambitions de terre d’asile. Et pour cause, entre 2007 et 2012, le nombre de réfugiés a flambé de 72 %.

    Face à cet afflux, les préfectures ne parviennent pas à tenir la cadence et à respecter les délais administratifs.

    Faute de places suffisantes dans les centres d’hébergement, l’État est contraint de louer des chambres d’hôtel. Montant de la facture en 2012 : 125 millions d’euros. Ajoutée au coût des centres d’hébergement et à celui des aides versées, elle grimpe à 500 millions d’euros.

    Pire, avec 80 % de déboutés, le système fabriquerait 37 000 sans-papiers par an.

    Le gouvernement tente de désenclaver les grandes villes en répartissant les demandeurs d’asile dans des communes rurales.

    Boulogne-sur-Gesse est un petit village tranquille de Haute-Garonne. Il accueille plusieurs familles de réfugiés politiques.

    Le maire fait part de son incompréhension : « Le sous-préfet m’a averti que des appartements vides (des HLM, NDLR) étaient réquisitionnés. »

    Le premier édile n’en saura pas plus. Tout juste se murmure-t-il que cette opération a pour objectif de faire des économies. Les familles concernées étaient jusqu’alors logées dans des hôtels.

    « Nous avons pu en savoir davantage lors des inscriptions à l’école », précise Pierre Médevielle. Au fur et à mesure des informations glanées ici et là, le maire apprend que sa commune accueille une mère israélienne et son enfant, une famille togolaise et une famille serbe.

    À Hauteville-Lompnes (dans l’Ain), l’afflux de demandeurs d’asile a conduit à la démission du maire PS Bernard Maclet. En octobre 2012, le Préfet de l’Ain, réquisitionne un immeuble pour accueillir 120 demandeurs d’asile dans le cadre du plan hivernal. (…)

    Au coeur de l’hiver, Hauteville-Lompnes accueille 200 demandeurs d’asile, soit 5 % de sa population.

    Dans une lettre adressée aux conseillers municipaux, Bernard Maclet livre la réaction de certains de ses administrés. En voici quelques bribes :

    « Moi Français, j’en ai marre de toute cette invasion », « Je pense qu’il y aurait beaucoup moins de chômage, d’insécurité, sans tous ces étrangers en France qui POURRISSES (sic) NOTRE PAYS »,  » C’est bien triste de voir notre pays partir en vrille ».

    Craignant une rupture des équilibres humains et sociaux, Bernard Maclet démissionne de ses fonctions.  (…)

    Le Point

    http://www.fdesouche.com/412543-le-maire-ps-moi-francais-jen-ai-marre-de-toute-cette-invasion-et-des-etrangers-qui-pourrissent-notre-pays#more-412543

  • « Transition énergétique » : vers un saccage des paysages ?

    Débat national sur la Transition énergétique : « Aucune question n’est taboue » 29 mai 2013
    Le 16 septembre 2013 François Hollande a reçu un rapport sur la « transition énergétique » préalable à la grande messe verte qui a suivi les 21 et 22 septembre. Davantage de pathos que de bon sens. Le nucléaire reste l’atout maître de la France en matière d’énergie. Le remplacer ne sera pas simple : construire des centaines d’éoliennes par département ? C’est saccager les paysages. Isoler 500.000 logements par an c’est mieux mais ni les particuliers, ni l’Etat n’y sont financièrement prêts. André Posokhow fait un point technique pour Polémia.
    Sans que le grand public le réalise vraiment, le gouvernement actuel a lancé une opération importante en 2012/2013 dans le domaine de l’énergie. Celui-ci est, en France, marqué depuis des décennies par les énergies fossiles (pétrole et gaz) et le nucléaire qui fournit plus de 75% de l’électricité. Poussé par son idéologie en matière énergétique, par la réticence de beaucoup de citoyens à l’égard du nucléaire après Fukushima et sous la pression des écologistes, le gouvernement socialiste a ouvert, le 29 décembre 2012, un grand débat sur le futur énergétique de notre pays appelé la « transition énergétique », pour reprendre un terme déjà utilisé en Allemagne. Ce débat a abouti en juillet 2013 à une synthèse des travaux du débat national, accompagnée de 23 annexes, qui contient des recommandations que le gouvernement s’est engagé à intégrer dans la préparation du projet de loi de programmation qui sera présenté au Parlement en octobre 2013.
    L’analyse détaillée des documents annexes très touffus n’a pas sa place ici d’autant plus que c’est le contenu de la loi de programmation qui comptera au bout du processus. Il paraît plus intéressant de dégager les grands principes exposés dans la synthèse et les axes principaux d’effort qui ressortent de ce texte qui, en principe, constitue l’aboutissement de tous les autres.
    Davantage de pathos que de bon sens…
    Comme en souffrent les documents de ce type produits par la classe politique française, la synthèse est encombrée par un pathos abondant et répétitif sur les thèmes habituels : le réchauffement climatique, la préservation des ressources de la planète, la justice sociale, la biodiversité, la construction européenne ; etc., etc., etc. Néanmoins il subsiste des îlots de bon sens, et des enjeux réels et concrets sont rappelés : réduction de la précarité énergétique, renforcement de notre indépendance énergétique, rétablissement de la compétitivité de nos entreprises, valorisation des ressources renouvelables du territoire, accentuation des efforts en matière de recherche et de développement.
    …débouchant sur des projets effarants
    Sur la base de ces principes la synthèse définit les ambitions à long terme de la transition énergétique. Et là il est possible de dire que cet exposé paraît effarant sur plusieurs points.
    • Atteindre le facteur 4 sur les émissions des gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990, c’est-à-dire une division par 4 de celles-ci.
    Comment peut-on espérer une réduction aussi drastique, sauf à revenir à une société artisanale et agricole, et encore ? Quelle en serait l’utilité lorsqu’on sait que la Chine met à peu près une nouvelle centrale thermique au charbon en exploitation par semaine ? Et au risque d’être considéré comme un paria par la société française ne peut-on pas évoquer timidement qu’il est de plus en plus admis au sein du monde anglo-saxon que les températures n’augmentent plus depuis plus de 10 ans et qu’il n’est nullement certain que le CO2 était à l’origine du réchauffement passé ? N’allons-nous pas engager des efforts et des dépenses démesurés pour un résultat vain ?
    La puissance réelle des éoliennes est le quart de leur puissance théorique
    •Porter la part des énergies nouvelles et renouvelables (ENR) à 23% en 2020, ce qui constitue un objectif ancien.
    La Cour des comptes a constaté malheureusement le retard pris par l’éolien et le photovoltaïque par rapport à cet objectif dans son rapport de juillet 2013 sur les ENR. De surcroît, pour atteindre cet objectif il est prévu d’installer 19.000MW d’éolien terrestre à cette date, soit environ 10.000 éoliennes de 2MW sur le territoire français. Mais cette puissance de 2MW est purement nominale et la puissance réelle est quatre fois moindre. Sauf si d’autres ENR prennent le relais, il faudrait quatre fois plus d’éoliennes pour atteindre l’objectif de 2020 en puissance réelle. Il est regrettable que la distinction fondamentale entre puissance nominale et puissance réelle n’apparaisse pas clairement dans la synthèse de la transition énergétique.
    • Réduire l’intensité énergétique finale en application des objectifs de la loi POPE : -2% par an jusqu’en 2015 et -2,5% par an jusqu’en 2030.
    • En application du paquet énergie climat européen de 2008, ramener la consommation d’énergie finale à 130Mtep (million de tonnes d’équivalent  pétrole). Il convient de rappeler qu’en 2012 cette consommation s’est élevée à 259,4Mtep (INSEE). Comment est-il possible d’imaginer dans le cadre d’une réflexion sérieuse que celle-ci pourrait être réduite de moitié en 8 années et même d’ici 2050 ?
    33.000 éoliennes supplémentaires pour réduire la part du nucléaire ?
    • Enfin, cerise sur le gâteau, respecter l’engagement présidentiel de ramener la part du nucléaire dans la production électrique à 50% et non plus 75% en 2025. Pour faire comprendre l’inanité d’une telle ambition il est loisible de se livrer à un petit calcul. En 2011 la France a produit 541TWh d’électricité dont environ 75% en nucléaire. Pour atteindre l’objectif de 50% il faudrait produire de l’électricité issue d’ENR à hauteur de 25% soit 135TWh. En supposant que cette production soit assurée par des éoliennes terrestres d’une puissance nominale de 2MW il faudrait ériger 33.000 aérogénérateurs supplémentaires sur le sol français !
    Économies d’énergie : des objectifs louables mais peu crédibles
    Que les objectifs de la transition énergétique soient concentrés sur la lutte contre la précarité énergétique, l’efficacité et la sobriété énergétique ne peut que recueillir l’approbation. Encore faudrait-il que les objectifs chiffrés soient crédibles et raisonnables. A titre d’exemple il est prévu de rénover l’ensemble du parc bâti au rythme de 500.000 logements par an d’ici 2050. C’est un objectif gigantesque dont le coût pour la collectivité comme pour les particuliers ne fait pas l’objet d’une estimation dans le document de synthèse.
    Un bouquet énergétique d’avenir, bien flou !
    Il en va de même pour les chapitres concernant le bouquet énergétique qui fait la part belle aux ENR. La synthèse indique que le niveau de production d’électricité par les ENR devrait atteindre 27% en 2020 et entre 30 et 40% en 2030 tout en soulignant que ces objectifs font l’objet d’un dissensus. Certains acteurs considèrent en effet que l’objectif à retenir doit se situer dans la valeur haute, ce que ne partagent pas d’autres participants au débat. On comprend ceux-ci pour les raisons évoquées plus haut, d’autant plus que la synthèse apparaît particulièrement avare sur l’inventaire et le chiffrage de ces ENR qui sont censés représenter l’avenir énergétique de notre pays. Elle se contente de souligner l’intérêt de la mobilisation de la biomasse. Certes, la biomasse constitue un vecteur de production d’énergie dès maintenant et dans le futur. Mais elle ne peut être qu’une partie de ce bouquet énergétique, d’autant plus que la synthèse indique que sa contribution ne devrait atteindre que 20Mtep. L’absence dans cette synthèse de précisions détaillées sur la composition, la contribution chiffrée et le coût des composantes de ce bouquet énergétique peut être considérée comme une lacune grave qui reflète les hésitations des auteurs du document et lui confère un caractère vague et imprécis.
    Réduire le nucléaire ou prolonger la durée de vie des centrales ?
    L’évocation de la stratégie d’évolution du parc nucléaire apparaît également imprécise et même contradictoire. Certes, il est insisté sur des fermetures éventuelles de centrales nucléaires mais surtout de celles présentant des défauts génériques graves ou pour des raisons de sûreté. Or il n’est pas certain que beaucoup de centrales présentant de tels défauts existent en France. L’objectif de Hollande de ramener dans douze ans la part du nucléaire à 50% de la production électrique est rappelé mais la synthèse se borne à demander « une étude de faisabilité pour préciser les trajectoires permettant d’atteindre les engagements du président de la République ». Comme volontarisme on fait mieux, d’autant plus qu’il est demandé de « lisser dans le temps l’évolution du parc » et d’intégrer dans la loi la possibilité pour l’Etat d’arrêter ou de « poursuivre l’exploitation d’une installation d’exploitation de production électronucléaire au-delà de sa durée d’exploitation initialement prévue ». En fait, la synthèse ouvre la porte aux deux options : réduire drastiquement le nucléaire ou prolonger l’exploitation des centrales existantes sans indiquer clairement la direction à prendre.
    Gaz de schiste, flou, flou, flou
    Il en va de même du gaz de schiste pour lequel la synthèse se borne en un quart de page à présenter les arguments opposés des acteurs des deux bords alors que cette question apparaît déterminante pour notre avenir. La synthèse ne tranche pas alors qu’il ressort de la lecture du document que l’expression des points de vue opposés a été vive.
    Pour être informé sur les orientations de la transition énergétique en matière d’ENR qui devraient atteindre une production de 35,2Mtep en 2020 contre 15Mtep en 2005, il faut se référer à l’annexe XVII.
    - La production de chaleur doit plus que doubler grâce à l’utilisation du bois et des déchets collectifs, du solaire thermique et de la géothermie : 10 Mtep en 15 ans.
    - L’électricité renouvelable doit, elle aussi, plus que doubler du fait de l’éolien terrestre et marin : hausse de 5Mtep, de la biomasse : +1Mtep et le solaire : +0,5Mtep.
    - Les biocarburants doivent augmenter de 3,3Mtep.
    Il est loisible de formuler plusieurs observations. Tout d’abord une production de 35Mtep ne représente que 13,5% de la consommation d’énergie finale de la France en 2012. Or il n’est nullement certain que tous les objectifs décrits par l’annexe XVII en matière de production d’ENR seront atteints.
    210 éoliennes par département ? Vers le saccage du territoire français
    Déjà il est noté un retard dans la mise en place de programme d’éolien terrestre. Or le document prévoit de prolonger les ambitions déjà formulées dans ce domaine et de  développer celui-ci jusqu’à 34GW en 2030 contre 19GW en 2020. En 2012 le parc installé de 4500 éoliennes produit 7,5GW. Par conséquent une capacité nominale de 34GW, sans tenir compte du facteur de charge de 23%, requerrait en principe plus de 20.000 éoliennes terrestres, soit environ 210 aérogénérateurs par département métropolitain. Ce serait le saccage d’une grande partie du territoire français et de notre patrimoine culturel, architectural et paysager pour une contribution tout compte fait médiocre à notre production énergétique.
    La synthèse apparaît également très sommaire concernant «  les premiers chiffrages non actualisés » réalisés sur la base des scénarios existants regroupés en quatre trajectoires. Le besoin d’investissements cumulé d’ici 2050 est estimé à environ 2000Md€, soit un an de PIB français ou 50Md€ par an. Il n’est pas présenté un détail entre les investissements indispensables comme ceux qu’il y a à réaliser sur les centrales nucléaires ou sur les réseaux électriques et ceux qui résultent des choix politiques en faveur des ENR. La synthèse indique bien en un paragraphe que la puissance publique a un rôle à jouer pour « mobiliser et orienter les investissements nécessaires » sans accroître la dépense publique. Mais n’est-ce pas un vœu onirique lorsqu’on connaît les prévisions explosives de dérive de la Contribution au service public de l’électricité (CSPE) que la Cour des comptes a dénoncées dans son rapport de juillet 2013 et au sujet de laquelle la synthèse se limite à recommander de veiller à « maîtriser l’évolution » ? Où le financement sera-t-il trouvé dans l’état actuel des finances publiques ? Il n’est pas certain que, sans les tarifs préférentiels d’achat qui constituent des subventions publiques, l’épargne des Français et des entreprises se mobiliseront vers les ENR.
    Pour revenir à la synthèse deux observations complémentaires seront formulées.
    -Tout d’abord plus opérationnel est l’encouragement à la recherche et à l’innovation pour effectuer les sauts technologiques nécessaires : stockage de l’énergie, amélioration des process, énergies marines, etc., encore faudrait-il le chiffrer et dégager les choix entre les différents domaines de recherche.
    Abandonner un système énergétique de qualité ?
    Plus idéologique et plus inquiétant pour la liberté est le chapitre sur la mobilité durable qui consiste à :
    - développer le covoiturage,
    - limiter la vitesse sur autoroutes à 120 ou 110kmh,
    - encourager le déploiement de véhicules électriques,
    - favoriser le transport de marchandises par voie navigable et ferroviaire au détriment de la route.
    En définitive il faut souligner plusieurs points. Le débat sur la transition énergique apparaît aux yeux des pouvoirs publics et du gouvernement actuel comme une étape fondamentale pour l’avenir énergétique de la France. Or la synthèse des travaux de ce débat paraît à de nombreux égards comme générale et imprécise. Elle ouvre en fait la voie à des options opérationnelles de plusieurs sortes dont on voit mal celle qui, en fin de compte, sera choisie. Seuls les principes apparaissent clairement et ils sont très inquiétants. Le système énergétique français a été noté, pour sa qualité, comme le troisième du monde. Il risque fort de connaître une dégradation et un renchérissement qui le conduiront à ne plus constituer un de nos meilleurs arguments économiques.
    André Posokhow
    Consultant, Expert-Comptable diplômé, Septembre 2013
    http://www.polemia.com/transition-energetique-vers-un-saccage-des-paysages/

  • Iniquités fiscales...

    La rentrée est le moment douloureux de la découverte des diverses feuilles d’impôts qui encombrent la boîte aux lettres, et cette année n’a pas été très différente des autres selon le rituel fiscal. Ce qui est nouveau, c’est, au-delà du regroupement de plusieurs impôts sur la même feuille au nom de la simplification administrative (ce qui n’est pas une idée stupide, d’ailleurs), l’impression d’un « choc fiscal » mais aussi d’une certaine « exagération » de la République de Bercy qui exaspère jusqu’aux plus conciliants… 

    Car, en définitive, ce sont les classes moyennes mais aussi les classes populaires et les petits entrepreneurs qui sont les principaux pourvoyeurs de fonds de l’actuelle République : les plus aisés, eux, semblent en partie épargnés, comme le montrent les « aménagements » destinés aux clubs de balle-au-pied pour leur permettre de poursuivre leurs embauches à coups de millions d’euros de joueurs venus, non pour la passion d’une équipe et d’un maillot, mais pour faire « le spectacle » à grands frais et sans payer trop d’impôts à l’Etat qui les accueille ! Sans oublier ces grandes entreprises, parfois françaises (Renault ou Total par exemple, dont l’Etat est pourtant actionnaire…), qui délocalisent une part de leurs activités ou de leur trésorerie pour éviter de remplir leurs devoirs à l’égard du fisc français mais en continuant à verser d’abondants dividendes à quelques gros actionnaires, qu’ils soient hexagonaux ou étrangers… La diatribe du candidat Hollande contre la Finance prédatrice n’était donc qu’un discours destiné à abuser des électeurs français soucieux de remettre l’Argent à sa place qui n’est pas la première, qui ne doit pas être la première si l’on veut faire respecter la nécessaire justice sociale.

    M. Hollande a menti, et les contribuables en font les frais, y compris les moins aisés… L’un de mes voisins de Saint-Briac me confiait, à titre d’exemple, son propre cas, édifiant et révélateur : ayant commencé à travailler comme ouvrier à 14 ans, touchant une petite retraite et n’ayant jamais payé jusque là l’impôt sur le revenu (car ne gagnant pas assez d’argent pour cela…), voici que, pour ses 80 ans, le fisc lui demande de régler, au titre de cet impôt dont il était jusque là préservé, la somme de 416 euros ! Le cas n’est pas isolé et d’autres exemples de ce genre de situation m’ont été rapportés par quelques collègues du lycée, eux aussi indignés de ces « surprises fiscales » qui, parfois, mettent ces retraités souvent très âgés dans des conditions de précarité difficiles à surmonter. N’oublions pas que ces personnes ne sont pas exemptes d’autres impôts et taxes !

    Pendant ce temps-là, l’Etat continue à s’endetter, refusant obstinément de faire les réformes et les économies qui s’imposent, et maintenant une inégalité désormais choquante entre salariés du privé et fonctionnaires, en particulier sur le calcul des retraites…

    Bien sûr, la critique est facile, m’objectera-t-on : mais cela n’enlève rien à sa nécessité, au nom de la justice sociale, cette dernière formule étant d’ailleurs étrangement absente désormais du langage gouvernemental… La critique, néanmoins, ne suffit pas, et elle serait même vaine, voire dangereuse, si elle ne s’accompagnait pas de propositions : certaines, ici même, au travers de nombreuses notes, ont déjà été avancées, et il me faudra les reprendre, les compléter, parfois les amender, en tout cas les préciser. Cela constituera une bonne partie de mon travail politique de cette année qui s’annonce politiquement riche…

    Propositions fiscales, suggestions économiques, réflexions institutionnelles, etc. dans le cadre d’un royalisme raisonné et constructif…

    http://jpchauvin.typepad.fr/

  • Sauvetage jusqu’à la banqueroute : L’euro, ou le rachat allemand

    La poursuite du sauvetage de l’euro est le ciment d’une doxa politique qui imprègne l’Allemagne, doxa qui conduit l’élite politique à persuader la population – et ce près de soixante-dix ans après la fin de la guerre – qu’elle porte aujourd’hui comme naguère une responsabilité morale particulière tant dans les faits de guerre que dans la politique alors menée par la direction allemande de l’époque. C’est ce qu’écrit Gunnar Beck (qui enseigne le droit communautaire à l’Université de Londres).

    La question décisive qui se pose après l’élection du Bundestag est : “Avec qui gouvernera Angela Merkel ?” Verra-t-on une grande coalition avec le SPD ? Le discours de Merkel aux électeurs s’est focalisé sur la ligne qu’elle a suivi jusque-là dans la gestion de la crise de l’euro : une aide financière ne peut être octroyée qu’aux seuls pays qui adoptent un comportement vertueux, c’est-à-dire économe. Ainsi la Chancelière a-t-elle pu jusqu’ici se présenter à la population comme une négociatrice inflexible. Ce qui depuis des années constituait pour la politique allemande la difficulté la plus sérieuse, le terrain le plus miné, a ainsi apporté à Merkel un succès majeur, succès qui constitue sans nul doute – même l’opposition s’est vu forcée d’en convenir – le point fort du bilan gouvernemental.

    Dans les processus de négociations intra-européennes, la Chancelière a été régulièrement amenée à concéder ceci ou à refuser cela, amenant d’occasionnelles défaites tactiques ou la prise de certaines libertés avec la lettre et l’esprit des lois. L’opposition cependant, au lieu d’en tirer parti s’est cantonnée dans le ressassement d’un seul et unique reproche, à savoir celui du manque de solidarité.

    Le “Plan Marshall” du SPD

    Jürgen Trittin, candidat principal des Verts et qui ambitionnait le Ministère des Finances, un homme dont la compréhension de l’économie est à peu près celle d’un élève du primaire, s’est depuis des années déclaré en faveur des euro-bonds, tandis que de son côté le SPD ne jure que par un “Plan Marshall” allemand, plan qu’il appelle de ses vœux, plan destiné à sauver l’euro : le SPD oublie seulement que l’Allemagne ne pèse, démographiquement, que le quart des Etats-Unis et, économiquement, pas même le cinquième de cette puissance. Mais voyons quelle est ici la position d‘Angela Merkel.

    Jusqu’à l’élection, Merkel est restée en mesure d’exiger des pays en crise leur solidarité en échange de sa solidarité, mais dès l’élection faite, l’argument de la pression de son électorat ne lui permettra plus justifier sa résistance à leurs demandes insistantes de modérer la rigueur qui s’impose à eux, ou de différer les réformes qu’elle implique. Merkel se verra donc contrainte de renoncer à ses exigences de vertu et devra, les unes après les autres, les abandonner.

    Huit mauvaises raisons

    Il y a bien des raisons pour lesquelles on peut penser que le gouvernement ne pourra éviter d’être mis à genoux. Je présenterai ici huit de ces (mauvaises) raisons, qui se laissent classer en trois groupes : premièrement, les raisons qui tiennent à l’approche névrotique, due à des raisons historiques, par les politiciens allemands, de la notion de dette. Deuxièmement, l’avantage toujours donné aux calculs de court terme sur la préservation des intérêts à long terme. Et troisièmement, la montée en puissance des oligarchies, dans toutes les “démocraties” occidentales, depuis au plus tard le début de la crise financière.

    La Chancelière, comme d’ailleurs presque tous les dirigeants des partis politiques établis, est ce que l’on appelle une européenne convaincue. Et certes, Européens, nous le sommes tous, par la force des choses et depuis notre naissance. Mais “européenne convaincue” signifie ici l’être avec partialité. Chaque conviction devrait pourtant, en principe, toujours être mise et remise à l’épreuve de la réalité, chose que d’ailleurs personne au Bundestag ne fait jamais.

    Quoi qu’il en puisse coûter

    Si l’euro échoue, c’est l’Europe qui échoue” : Ces mots de la Chancelière, si dépourvus qu’ils puissent être de sens comme de logique, n’en sont pas moins l’expression d’une volonté profondément enracinée, celle de défendre la monnaie unique à n’importe quel prix et quoi qu’il en puisse coûter.

    La politique allemande professe la foi en l’unité européenne, cette croyance de substitution qui s’est imposée quasiment dès la fondation de la République Fédérale. Quant à l’euro lui-même, il n’est rien moins qu’un élément constitutif de ce processus historique d’unification (et de nettoyage) qui vise à régénérer l’innocence perdue de l’Allemagne. Un chef de gouvernement allemand qui voudrait mettre fin à la mauvaise blague de l’euro se verrait exposé à une pression politique et médiatique internationale sans précédent, cloué au pilori comme un dangereux nationaliste faisant passer l’intérêt national avant la réconciliation – réconciliation d’ailleurs sans fin et éternellement financée par les contribuables allemands – et précipitant l’Europe occidentale dans une nouvelle et écrasante récession.

    De l’échec vu du point de vue politiquement correct

    Tout au plus verrait-on peut-être, et ce longtemps après la fin de l’aventure, quelques historiens révisionnistes qui se souviendraient que l’euro n’avait en fait été qu’une fausse couche, un projet incapable de jamais satisfaire aux besoins d’une pluralité d’États membres aux économies peu compatibles.

    Aujourd’hui par contre, n’importe quel chef de gouvernement capable d’allouer sans discontinuer le bon argent des contribuables allemands à des crédits douteux, peut parfaitement bien s’imaginer – en gardant à l’esprit cette responsabilité historique de l’Allemagne, laquelle ne connaîtra jamais de fin – avoir agi, par ses dilapidations, de façon responsable et solidaire. Et s’il en vient à échouer, alors ce ne sera pas pour de mauvaises raisons, mais pour de bonnes, d’excellentes raisons, bonnes et excellentes tout du moins du point de vue politiquement correct, lequel se tapit derrière les noms ronflants de solidarité européenne et d’amitié franco-allemande.

    Des amis, les Français ?

    Car l’amitié franco-allemande est un élément constitutif de la nouvelle identité allemande. Cette amitié est sous plus d’un aspect contre nature, presque une mésalliance par excellence [En français dans le texte. - Ndt] – les deux nations, et leur citoyens, ont sur de nombreuses questions économiques, politiques ou touchant à la sphère privée des vues inconciliables. C’est pour des raisons de culpabilité et de sentiment d’avoir péché que l’Allemagne supporte le projet d’intégration européenne, tandis que – suivant le sociologue-politologue américain Larry Siedentop – la France, ou tout du moins ses dirigeants, n’y voient qu’un moyen d’assurer leurs propres intérêts nationaux leur primauté nationale, un moyen aussi de courber à leur convenance les institutions européennes et avant tout d’affaiblir économiquement l’Allemagne [Le traducteur souhaite rappeler au lecteur qu’il ne fait que traduire. - Ndt].

    Lorsque tout récemment l’ancien président du BDI [Bundesverband der Deutschen Industrie e. V. : Confédération de l’industrie allemande - Ndt] – le Président Henkel – a remarqué que le temps pourrait bien être venu du divorce franco-allemand, la droite allemande a été outrée ; il faut pourtant rappeler qu’aucun homme politique allemand, ou à peu près, n’est capable de converser avec un collègue français dans la langue natale soit de l’un, soit de l’autre. Des deux côtés, la soi-disant amitié franco-allemande se nourrit d’ignorance et d’incompréhension. Ce regrettable état de fait se trouve encore renforcé par les rêveries irréalistes auxquels les Allemands n’ont que trop tendance à s’adonner, et aussi par cette circonstance particulière que les mots d’”intérêt national” aient été rayés par les politiques allemands du dictionnaire allemand.

    L’Allemagne peut abandonner l’euro

    Depuis longtemps déjà, il n’y a plus, face la crise de l’euro, de ligne de conduite possible qui n’entraîne pas au moins quelques dégâts. La République Fédérale peut parfaitement quitter dans l’instant la zone euro et, par la même occasion, le reste de la fiesta européenne. En cas d’implosion de l’euro, l’Allemagne perdrait quelque 600 à 800 milliards d’euros au titre de ses créances Target – lesquelles sont des créances libellées en euro que détient la Bundesbank sur les autres banques centrales de la zone euro [Quoique les chiffres soient justes, ils donnent une idée incorrecte de la réalité. La Bundesbank en effet, en cessant d’être contrainte de reconnaître les billets euros comme les siens propres, se retrouverait par compensation redevable à la BCE du montant de billets mis par elle en circulation, cette dette viendrait se défalquer de la créance liée aux Target, et la créance finale de la Bundesbank serait ramenée à un ordre de grandeur beaucoup plus modique de l’ordre, tout au plus, de 150 milliards. Par surcroît, il n’est pas du tout sûr que cette créance serait perdue dans son intégralité. Les chiffres de 600 et 800 sont néanmoins volontiers utilisés tels quels par les opposants à l’euro, en raison de l’impression qu’ils peuvent produire. - Ndt] – de quoi se retrancheraient toutes les aides gouvernementales effectuées via le MSE, le FESF, et autres programmes d’aides comme ceux pour la Grèce [L’auteur commet ici une erreur de signe : des créances allemandes sur l'étranger ne peuvent venir en déduction d’autres créances allemandes sur l’étranger. - Ndt]. Il ne resterait grosso modo que 300 à 500 milliards, une somme évidemment énorme, mais nullement catastrophique.

    Il faudrait d’autre part tenir compte d’une chute des exportations, au moins pour quelque temps, en direction des Etats de la zone euro en crise ; cette chute cependant a déjà commencé depuis le début de la crise. La part de la zone euro dans nos exportations, qui lors de l’introduction de l’euro se montait encore à quelque 45 %, est depuis lors tombée aux alentours d’un tiers, et la tendance est à la poursuite de cette baisse.

    L’euro zone n’est pas un marché générateur de croissance pour l’Allemagne

    Contrairement à l’opinion officielle du gouvernement et de l’UE, la zone euro, si elle offre un débouché important à l’industrie allemande, ne lui procure pas d’opportunités de croissance. Les coûts induits par une implosion de l’euro seraient conséquents, mais pas catastrophiques. Ces coûts d’ailleurs ne resteraient pas masqués, mais seraient immédiatement révélés au grand jour.

    L’autre terme de l’alternative est celle d’un sauvetage de la zone euro, et ce, à n’importe quel prix : un sauvetage dans lequel l’Allemagne serait progressivement amenée à souscrire à une mutualisation complète des budgets – et ce, via plans de sauvetage, réductions de dettes, rachats d’obligations par la BCE, union bancaire et, à la fin des fins, euro-bonds – conduirait à un accroissement substantiel des pertes subies par le contribuable allemand, qui seraient dissimulées pour une part importante dans un regain d’inflation et dans la contrainte imposée par la BCE de taux très bas, les deux choses conduisant insidieusement à la ruine de l’épargnant. Nous parlons ici de coûts qui se chiffrent en dizaines de milliards d’euros, et qui sont amenés par la dépréciation des épargnes allemandes détenues tant dans nos frontières qu’à l’étranger ; ces coûts pourtant donnent l’impression d’être inférieurs à ceux d’une sortie de la zone euro, avec ses pertes immédiatement constatables, parce qu’ils seraient répartis sur de grandes périodes de temps, sans limite prévisible, parce qu’ils ne seraient pas, eux, immédiatement constatables, mais bien plutôt prendraient la forme plus sournoise de dépréciation de la monnaie, de perte de pouvoir d’achat et des freins à la croissance qui y sont liés, tous coûts donc qui sur le long terme dépassent ceux induits par une implosion de l’euro, mais qui cependant ne se laissent pas aisément quantifier ou mesurer dans l’instant.

    Faute et responsabilité [L’auteur joue sur l’homonymie, en allemand, des mots "dette" et "faute" (au sens moral du terme), tous deux rendus par "Schuld". - Ndt]

    Par chance, les coûts d’une implosion de l’euro ont pu, quant à eux, être quantifiés avec la dernière précision par la Fondation Bertelsmann [Bertelsmann Stiftung : une fondation qui produit des études, et dont l’idéologie libérale et humaniste se rapproche assez de ce que l’on appelle en France la "pensée unique" - Ndt] – sur la base, il est vrai, d’hypothèses arbitraires et avec un résultat encore plus scandaleusement arbitraire. Pour l’ensemble des gouvernements occidentaux, les coûts relativement moindres, quoique immédiats, d’une terminaison de l’euro valent toujours mieux que ceux, beaucoup plus hauts quoique beaucoup moins transparents, d’une longue tergiversation. Cela dit, il s’en faut de beaucoup que l’on pratique encore, en Europe occidentale, le raisonnement à long terme.

    Seuls un petit nombre d’hommes, et un encore plus petit nombre d’hommes politiques, possèdent la force de caractère qui est nécessaire pour reconnaître ses erreurs et pour les corriger. La chose apparaît depuis longtemps comme particulièrement difficile pour les hommes politiques allemands. Quant à savoir reconnaître qu’il est devenu temps de limiter ses pertes et de les reconnaître… La Chancelière est en cela sans doute plus flexible et plus lucide que d’autres et cependant, si elle devait se résoudre maintenant à renoncer à la pensée magique des pro-euro allemands, elle devrait admettre sa propre responsabilité dans des pertes qui dépassent le demi-billion d’euros.

    L’Allemagne sombrerait dans le discrédit

    Ce serait un peu comme si – la comparaison de vise pas en particulier telle ou telle personne, mais porte simplement sur les situation – Adolf Hitler avait conclu la paix avec Staline avant la débâcle de la bataille de Koursk, en juin 1943. Ç’eût à la fois été la seule chose raisonnable à faire, en même temps que la reconnaissance complète et sans appel d’erreurs colossales. Pour cette raison précisément le sauvetage de l’euro ne sera pas accompli – tout au moins aussi longtemps que la République Fédérale ne sera pas complètement ruinée.

    Car l’euro doit encore devenir le Front de l’Est des contribuables allemands. La réputation de l’Allemagne est en beaucoup d’endroits mauvaise, et ce bien au-delà de ce qui serait justifié. Au contraire, la réputation de démocratie et d’Etat de droit de l’Allemagne fédérale est mondialement excellente et possède presque valeur d’exemple. Ceci pose tout autant question que la mauvaise réputation, largement injustifiée, du pays en tant que tel. La moitié à peine des députés du Bundestag sont directement élus par leur circonscription, l’autre moitié provenant des listes qui sont déposées par les appareils des partis auprès du Parlement. Les députés qui voteraient contre les instructions de leur parti risqueraient donc leur place sur ces listes… Qui ambitionne de grimper doit donc se montrer obéissant, car l’avancement n’est octroyé dans la majorité des cas que comme une récompense de la loyauté et de l’obéissance. Il n’est donc guère surprenant qu’aucune rébellion de députés contre un gouvernement en place n’ait eut lieu au cours des trente dernières années.

    Un Parlement obéissant

    Tout aussi questionnable que la soumission du Parlement est la conduite du Tribunal constitutionnel, pourtant censément indépendant du pouvoir politique. Ses juges sont sans exception nommés sur la recommandation de l’un ou l’autre des quatre partis régnants en Allemagne, et donc principalement par la CDU/CSU et par le SPD. Une attitude coopérative des juges pour tout ce qui concerne ces sujets cruciaux que sont les questions internationales, les questions européennes, et enfin celles qui touchent à la politique budgétaire, est ainsi garantie.

    Ces faits, souvent élégamment dissimulés, qui sous-tendent la séparation des pouvoirs à la mode fédérale allemande, suffisent largement à expliquer pourquoi et comment le Tribunal a constamment rejeté toutes les plaintes formulées contre les mécanismes de sauvetage de l’euro, l’occurrence la plus récente étant le jugement rendu sur le MES, le 12 septembre 2012. Dans ce jugement, les magistrats ont arrêté que l’acceptation par le gouvernement fédéral de se porter caution de gouvernements douteux et de banques douteuses, à hauteur de dizaine ou centaines de milliards d’euros et sans que le montant total n’en puisse être circonscrit, connu ou déterminé à l’avance, n’entrait pas le moins du monde en conflit ou contradiction avec la souveraineté budgétaire du Bundestag, qui autorise bon an mal an des dépenses gouvernementales de l’ordre de 300 milliards d’euros. Il est, je crois, inutile d’insister sur la saine compréhension des affaires dont ces juges ont fait preuve.

    Un climat oppressant de politiquement correct

    A cela s’ajoute le parti pris apparent d‘Andreas Voßkuhle, qui préside le tribunal, proche du SPD mais néanmoins fidèle de la Chancelière, et naviguant d’ailleurs dans toutes les eaux pouvant présenter quelque utilité. En octobre 2012, à l’occasion d’une réception par des étudiants d’Oxford, il révéla que “faute de temps” son tribunal, (dont les membres passent leur temps à voyager en toute jovialité,) ne pourrait pas avant de longs mois statuer sur la plainte concernant des rachats de titres par la BCE. Si la BCE n’avait toujours rien commencé passé les élections de 2013 au Bundestag, on serait alors en mesure au moyen de l’un ou de l’autre artifice juridique d’éviter à cette institution de voir son programme frappé d’interdit.

    Car telle est la “bonne nouvelle” selon Voßkuhle : Le sauvetage de l’euro par le gouvernement ne sera pas torpillé juridiquement. Ceci, alors que l’annonce faite par Draghi est celle d’une mesure qui viole de façon flagrante des articles 123 et 127 du Traité. C’est ainsi que, selon le Tribunal, les risques incalculables liés au MES ou les rachats illégaux de titres par la BCE sont sans incidence sur la souveraineté budgétaire du Bundestag. La violation de la loi se fait donc avec la bénédiction de la plus haute juridiction allemande.

    Un climat oppressant de politiquement correct imprègne la culture de l’Allemagne fédérale, comme celle aussi de la plupart des pays occidentaux, aux seules exceptions de la Suisse, de l’Autriche, de la Finlande, de l’Irlande et peut-être de l’Islande. Or, en Allemagne, la foi dans le processus d’intégration européenne fait partie intégrante du catalogue des croyances politiquement correctes.

    Chauffage politique à effet de serre

    Tous ces faits et facteurs structurant la culture politique de l’Allemagne fédérale sont sans rapport avec la moindre considération de nature économique et en particulier n’amènent nullement à conclure que le peuple allemand dans sa majorité, ou d’ailleurs qu’aucun autre peuple européen dans sa majorité, ne profite réellement de l’euro. Pour la poursuite du sauvetage de l’euro il n’existe que de mauvaises raisons, pas de bonnes, car cette poursuite constitue le ciment d’une doxa politique qui imprègne l’Allemagne, doxa qui amène l’élite politique à charger la population – et ce près de soixante-dix ans après la fin de la guerre – d’une responsabilité morale particulière tant dans les faits de guerre que dans la politique alors menée par la direction allemande de l’époque.

    Sous l’influence de ce chauffage politique à effet de serre il est à peu près impensable qu’une chancelière, qui se voit elle-même comme une partisane zélée de l’intégration européenne, en vienne soudainement à abjurer la foi européiste et en arrive à la conclusion que les coûts d’une implosion de l’euro restent inférieurs à ceux d’une continuation, que ce soit du point de vue des contribuables allemands, des épargnants allemands ou des entreprises allemandes. Et l’une parmi les nombreuses mauvaises raisons justifiant un sauvetage de l’euro est par conséquence également une raison, et non moins mauvaise, justifiant un relâchement de la politique budgétaire économe et parcimonieuse suivie jusqu’à présent – jusqu’à la création d’une union d‘endettés : Unis dans la Dette, telle pourrait en effet être la devise de la nouvelle Europe.

    Un biotope incestueux

    Les hommes politiques d’Europe occidentale, et en particulier les dirigeants et les principaux ministres, passent beaucoup plus de temps entre eux que dans la compagnie de n’importe qui d’autre, sauf peut-être leurs plus proches conseillers et quelques lobbyistes influents. Cette situation crée un biotope incestueux dans lequel nos élus tournent trop souvent le dos aux possibilités d’accords politiques ainsi qu’aux intérêts de leurs électeurs ou de la population de leur pays.

    Cela n’est pas sans conséquences. Il n’est que de voir l’impuissance dans laquelle ils se trouvent d’opposer aux exigences des lobbies bancaires les refus fermes et définitifs que celles-ci mériteraient pourtant. L’Union européenne, qui détermine sa politique sur la base de réunions informelles en petit comité et derrière des portes closes, porte atteinte aux principes du débat public, de la responsabilité démocratique et d’une façon générale à tous les principes moraux qui devraient gouverner l’exercice du pouvoir. Les responsable politiques français s‘adonnent à Bruxelles sans la moindre vergogne à la poursuite de leurs seuls intérêts nationaux pris au sens le plus étroit, ils se sentent comme chez eux dans la capitale de l’UE, et pas seulement d’un simple point de vue linguistique. Au contraire de leurs collègues français, les responsables politiques allemands sont toujours obligés de se battre dès l‘abord pour ménager à leur pays un tant soit peu d’acceptation, de tolérance ou d’encouragement pour la défense de ses intérêts : et dans ces matchs à l’extérieur ils finissent toujours roulés, ne se sentant d’ailleurs que trop enclins, lors de ces navettes incessantes entre Berlin et Bruxelles, à sacrifier les intérêts vitaux de leur pays sur l’autel d’un problématique “plus grand bien européen”.

    Conclaves de nuit à Bruxelles

    Et tout ceci est dû à la crainte pathologique d’un isolement diplomatique, lequel, et quoi qu’on fasse, continuera toujours, à la crainte pathologique des allusions historiques récurrentes, à la crainte pathologique enfin du rôle de Mauvais et d’Ennemi sans cesse réassigné à l’Allemagne. Tel le vampire qui, devant la croix faiblit et tremble, prend peur et s’incline, tel est l’Allemand, dès lors que qui que ce soit, et si peu que ce soit, évoque la croix gammée.

    Et si même les conjurations des conclaves nocturnes de Bruxelles, conjurations pour l’unité, pour l’union et pour l’unification de l’Europe, ne suffisaient pas à contraindre la Chancelière à accepter L’Union des Dettes, eh bien d’autres y parviendront toujours : j’ai nommé la Très Peu Sainte Trinité des banquiers centraux au bras long, des gouvernements surendettés et des plus influentes institutions financières. Ce triumvirat oligarchique qui, en dépit des alternances mises en scène sur les écrans de nos télévisions soi-disant démocratiques, ne cesse jamais de tenir fermement entre ses mains le sceptre du pouvoir, a bien su s’accorder après 2008 pour que le capitalisme-casino ne soit pas réellement stoppé, mais qu’au contraire les dettes accumulées par les banques, dont les montants défiaient déjà l’imagination, soient mutualisées et en fin de compte réattribuées aux contribuables et aux épargnants.

    Car c’était la seule façon d’éviter des répudiations de dettes, des faillites bancaires, des coupes dans les bonus payés aux traders des banques et des hedge funds. En d’autre termes, c’était la seule façon de maintenir l’intouchabilité des profits de l’industrie financière, et, à grand renforts de paradis fiscaux et de magie comptable, de maintenir ces profits privatisés.

    Faiblesse de Merkel sur la scène internationale

    Angela Merkel, dont la sensibilité politique et la compétence sont sans comparaison sur la scène nationale, ne semble pas atteindre, sur le terrain de la diplomatie et des intrigues internationales, au même niveau de sensibilité, de connaissance de la nature humaine et de sûreté de jugement. Pour ce qui est des affaires internes à l’Allemagne, personne ne lui arrive à la cheville, mais s’agit-il d’affaires internationales, rien ne va plus. Pour ce qui est des affaires intérieures à l’Allemagne, on l’a vue pendant plus de quinze ans débarquer méthodiquement, patiemment et avec une maîtrise souveraine, chaque rival potentiel, l’un après l’autre. Mais sur la scène de Bruxelles, c’est par contre elle qui est régulièrement jouée par de meilleurs joueurs et qui doit abandonner les unes après les autres les positions qu’elle pensait défendre.

    Cela est devenu particulièrement apparent en juin 2012, lorsque Hollande et Monti pressèrent la Chancelière, pendant une conférence de presse donnée à une heure très tardive et, l’effet de surprise aidant, la contraignirent, ou à peu près, à dire oui à la possibilité d’utiliser le MES, dont la machinerie venait tout juste d’être créée, à des tâches pour lesquelles il n’avait aucunement été prévu : le sauvetage de banques privées dans les Etats de la périphérie, voire de banques françaises. Moins de deux mois plus tard, le représentant des intérêts de Goldman Sachs à la BCE [Mario Draghi - Ndt] la convainquait par des arguties jésuitiques à donner son blanc-seing à l’OMT [Les "Outright Monetary Transactions", rendues en français par "Operations Monétaires sur Titres", désignent un mécanisme que la BCE s’est donné pour racheter des titres obligataires en quantité illimitées (ex ante). Le projet a été annoncé en septembre 2012 et constitue la concrétisation de la déclaration d’intention du discours du 26 juillet 2012 prononcé à Londres par Draghi. L’OMT fait l’objet d’une plainte auprès du Tribunal constitutionnel allemand pour inconstitutionnalité, plainte déposée par diverses organisations allemandes. Le verdict n’a pas été prononcé à ce jour. - Ndt], son projet de rachat d’obligations d’Etat en quantités illimitées : ce n‘était que de cette façon qu’il était encore possible de dissimuler au grand public l’immensité des coûts qui allaient devoir être supportés par l’Allemagne, dans le cadre d’une Union des Dettes d’ores et déjà entrée, dans les faits, en vigueur.

    “Que la volonté de Draghi soit faite”

    Après que la BCE aura racheté une masse critique d’emprunts d’Etat, les pays bénéficiaires pourront-ils être amenés à tenir les promesses de vertu et de rigueur qu’ils auront dû pour cela consentir ? Les hiérarques de Bruxelles et de la BCE y croient tout autant que les gamins d’aujourd’hui croient que leur petite sœur a été amenée par une cigogne.

    Voici quelques années, lorsqu’un des principaux quotidiens allemands s’était mis à enquêter sur l’éventuelle implication de Draghi dans l’affaire des swaps de devise avec la Grèce, grâce à laquelle cette dernière a pu se faufiler dans la zone euro, ce quotidien reçut un appel des plus inamicaux, lui enjoignant de cesser sur le champ cette enquête. Le même “conseil” valait pour l’implication de Draghi dans d‘autres affaires remontant aux années quatre-vingt-dix, du temps où il était directeur général au ministère des finances italien, s’occupant des privatisations, fonction dans laquelle il aurait encouru le reproche d’avoir sous-estimé la valeur de biens d’Etat à privatiser auprès d’investisseurs internationaux et de banques.

    Le nouveau Méphistophélès

    Avec son background de banquier d’affaires, acquis tant chez Goldman Sachs que durant de nombreuses années dans les corridors labyrinthiques du pouvoir romain, Mario Draghi, à l’éternel sourire sardonique, incarne l’antithèse exacte de ces qualités de solidité et d’intégrité conservatrice que les citoyens ouest-allemands de l’immédiat après-guerre avaient appris à attendre de la Bundesbank et de son président. Cette circonstance que le gouvernement et Draghi s’entendent comme larrons en foire – Draghi, que le Président de la Bundesbank, Weidmann, a comparé en termes à peine voilés au personnage de Méphistophélès, faux-monnayeur de l’Empereur dans le Faust II de Goethe [L’auteur fait référence à un discours de Weidmann, tenu en allemand et non traduit par elle en anglais. Le texte se trouve sur le site de cette institution sous le lien http://www.bundesbank.de/Redaktion/DE/Reden/2012/2012_09_18_weidmann_begruessungsrede.html - Ndt] – met en lumière peut-être plus qu’aucune autre, la persistance de deux des aspects les plus regrettables de la politique étrangère allemande, et ce, même sous un gouvernement Merkel : la méconnaissance de la nature humaine et la naïveté politique.

    C’est ainsi qu’il semblerait que soixante-dix ans après la cessation des hostilités, la République Fédérale n’ait toujours pas retrouvé l’entièreté de sa souveraineté politique, c’est-à-dire la liberté de défendre ses intérêts nationaux propres, dans le respect de l’opinion de la majorité de sa population et des contraintes du droit international, et d’appuyer cette défense de tout son poids politique et économique.

    De même, le pays apparaît comme tout au plus partiellement démocratisé, en ceci au moins que le gouvernement répugne toujours à tenir compte de l’avis de sa propre population pour ce qui est des choix économiques et politiques les plus décisifs. Cela est parfois fort bien compris des observateurs étrangers les plus expérimentés, citons à cet égard l’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair. Moyennant la perception d’un salaire assez considérable, Blair a été à même de rassurer ses amis des banques d’investissement et des hedge funds [Il s’agit ici, selon Wikipedia, de JP Morgan et de Zurich Financial. - Ndt] sur le fait que le gouvernement fédéral allemand allait faire tout son possible pour sauver l’euro, conformément à la fameuse déclaration [du 26 juillet 2012 - Ndt] de Draghi, et que ce gouvernement allemand le ferait fut-ce au détriment de son propre pays, et malgré le scepticisme sa propre population.

    Que le représentant des intérêts de Goldman Sachs à la tête de la BCE en vienne à demander un adoucissement des mesures d’austérité [pour les pays de la périphérie - Ndt] ou bien encore la mutualisation au niveau de la zone euro des garanties interbancaires, c’est-à-dire en fin de compte la construction d’une union des dettes, Berlin ne lui opposera pas de fin de non-recevoir. Angela Merkel est réélue pour quatre ans, le Belzébuth aux commandes de la BCE peut, d’après les statuts de cette institution, rester en place au moins six ans, une place qu’il doit en particulier à un feu vert du gouvernement allemand. Sa volonté sera faite, plus dans l’intérêt d’une internationale financière ploutocrate que dans celui du bien des peuples européens.

    Geolitico

    (Article traduit de l’allemand par notre lecteur @JoeLeTaxi, que nous remercions vivement de ce travail. – Fortune)

    Cette traduction peut être reproduite à la double condition de citer Fortune et le traducteur en source.

    http://fortune.fdesouche.com/326391-exclusivite-fortune-sauvetage-jusqua-la-banqueroute-leuro-ou-le-rachat-allemand#more-326391

  • Pas de pays libre sans défense nationale

    Sur l’antenne de RTL, le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, professeur associé à Sciences-Po, connu pour don franc parler –voir notre blog- a vivement critiqué les dernières orientations  budgétaires impactant très fortement notre Défense nationale. Une paupérisation de notre  outil militaire qui acte une volonté politique de faire de la France  une puissance de seconde zone. Une France  toujours plus inféodée à l’Otan et tributaire de l’Empire pour assurer sa sécurité, de moins en moins à même défendre nos intérêts, notamment dans sa capacité de projection en  dehors de nos frontières.

      Nous le rapportions en  2010, citant le site Secret défense,  le général Desportes « s’était vu barrer la route à la direction de l’IHEDN et à une quatrième étoile ». En effet, « il  avait déjà été soupçonné d’être l’un des membres du groupe Surcouf, qui avait, en 2008, publié une violente charge contre le Livre blanc de la Défense ». « Livre blanc » dont les orientations délétères entamées  largement  sous Sarkozy, avaient été dénoncées alors par Bruno Gollnisch, car finalisant la volonté   d’amoindrir dramatiquement   notre outil militaire, désormais simple force d’appoint aux opérations du Nouvel ordre mondial.

     Marine Le Pen était la seule candidate lors de la dernière présidentielle à vouloir enrayer cette évolution très inquiétante. Elle  propose  notamment  de porter à au moins 2% du PIB l’effort consenti à notre défense nationale, assurance-vie du peuple français plus que jamais indispensable en ces temps troublés. On sait ce qu’il advient des peuples qui confient à d’autres le soin  de leur protection…

    Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian  détaillera aujourd’hui   les restructurations des armées. Il évoquera certainement  les suppressions de régiments et d’unités pour 2014,  « prévues dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM), » lesquelles «  provoquent déjà la colère d’élus des territoires concernés et d’officiers » rapporte Le Parisien.

     « Présentée début août, la LPM prévoit notamment 23 500 suppressions de postes supplémentaires à la défense durant la période 2014-2019.  Sur les 23.500, 9000 doivent l’être au sein des forces opérationnelles et 14 500 dans le soutien et l’environnement des armées. Une baisse des effectifs qui s’ajoute aux 54 000 postes déjà supprimés dans le cadre de la précédente LPM (2008-2013). »

     Cette grogne de la grande muette est-il encore écrit,  s’est « exprimé notamment dans un Manifeste pour la sauvegarde de nos armées diffusé par un cercle de réflexion baptisé les sentinelles, regroupant des officiers et d’anciens officiers, qui dénoncent anonymement une entreprise de démolition des armées.»

     La  défiance de l’Etat socialiste vis-à-vis des militaires est aussi au cœur des récriminations légitimes des personnels des armées.  Notamment avec «  le projet de réforme de l’organisation du ministère. Elle retire notamment à l’état-major la gestion des personnels, pour la confier à la direction des ressources humaines du ministère. »

     «En clair, les généraux ou amiraux seraient des techniciens du combat, peu aptes à gérer des hommes, des finances, des relations internationales, voire des services logistiques», écrivait mi-septembre dans Le Figaro le général Henri Bentégeat. L’ancien chef d’état-major des armées mettait notamment en garde contre un système  où les militaires sont tenus en suspicion».

     Dans un entretien accordé au quotidien La Croix le 1e mai dernier, le général Desportes relevait avec justesse que «  c’est déjà une défense minimale que le président de la République conduit à la relégation. Le Livre blanc de 2008 avait fait passer notre format à envoyer dans les opérations conventionnelles majeures de 50 000 à 30 000 hommes et de 100 à 70 avions de combat. Nous avions alors atteint véritablement un seuil. Et voilà que nous passons maintenant en dessous de ce seuil, avec un format de 15 000 hommes et 45 avions de combat. »

     Or, « il était nécessaire de rétablir une autonomie de transports stratégiques (avions gros porteurs, navires de projection) qui manque aujourd’hui cruellement à l’armée française. Cela n’est pas prévu. Nous ne pourrons conduire nos opérations que si les Américains les soutiennent. La France avait la première défense européenne, elle avait cet avantage de pouvoir intervenir dans les crises en son nom et au nom de l’Europe. Elle rentre dans le rang. »

     Le général Desportes concluait son propos en affirmant   que  la sécurité de la France et des Français ne saurait  se réduire à la seule  dissuasion nucléaire. Menace nucléaire, iranienne celle-là,  qui est au cœur des préoccupations du premier ministre israélien.  Mardi soir, à la tribune de l’ONU, Benjamin Netanyahu  a évoqué la possibilité d’une   action militaire unilatérale contre l’Iran.  Une déclaration qui  matérialiserait l’inquiétude de Tel-Aviv devant le  timide réchauffement des relations entre Washington et Téhéran –le dialogue direct renoué, une première depuis près d’un quart de siècle,  entre  Barack Obama  et Hassan Rohani .

      Pour autant , signe de la valse hésitation du  président américain, celui-ci,  après avoir  déclaré la semaine dernière être  prêt à donner une chance à la diplomatie pour sortir de l’impasse actuelle sur   dossier nucléaire iranien, a  rappelé lundi en recevant M.  Netanyahu à la Maison-Blanche que Washington « ne  (renonçait)  à aucune possibilité, dont l’option militaire ».

     Mardi, le Premier ministre de l’Etat hébreu a donc martelé que «Si Israël doit agir seul, alors Israël agira seul»,  que son pays «n’acceptera jamais de voir des armes nucléaires entre les mains d’un régime voyou qui, plusieurs fois, a promis de nous rayer de la carte».« Pourquoi un pays doté d’un programme nucléaire civil développe-t-il des missiles balistiques intercontinentaux, dont la seule fonction est de transporter des ogives nucléaires?». Aussi a-t-il exigé, relève Le Figaro, «  l’arrêt des centrifugeuses, l’évacuation vers l’étranger des stocks d’uranium enrichis et le démantèlement du programme iranien (…). »

     Mais Israël, qui faut il le rappeler est le seul pays de la région à posséder l’arme nucléaire,  a-t-il les moyens de mettre ses menaces à exécution ? « Le drame de Netanyahu, c’est qu’il menace l’Iran avec un revolver vide, décrypte Yossi Melman, spécialiste des questions de défense pour l’hebdomadaire Sof HaShavua. Le site d’enrichissement de Fordow, dont l’existence a longtemps été tenue secrète, est enterré à 70 mètres de profondeur, hors d’atteinte des armes israéliennes. »

     Dans les faits affirme-t-il,  « seuls les États-Unis disposent de bombes assez lourdes pour frapper ces installations, ainsi que de bombardiers capables de les transporter. Israël peut tout au plus retarder d’un an ou deux le programme iranien et ce, au prix d’un isolement diplomatique qui promet d’être durable».

     En mars de l’année dernière,  Pierre Beylau dans Le Point,  soulignait  les graves conséquences d’une attaque militaire israélienne sur l’Iran pour l’empêcher de mener à bien son programme nucléaire.

      « Un bombardement de l’Iran déclencherait une onde de choc incontrôlable : probable blocage du détroit d’Ormuz (avec envolée des cours du brut), embrasement des fronts Hezbollah libanais et Hamas palestinien. Une telle initiative, de l’avis des experts, ne résoudrait rien. Elle ne ferait, au mieux, que retarder le programme iranien. Tout en confortant Téhéran dans l’idée que seule la détention de l’arme nucléaire permettrait de sanctuariser le territoire iranien. C’était déja l’idée du Shah. »

     La crainte de cette « sanctuarisation » de l’Iran est bien pour beaucoup d’observateurs  la vraie  raison  des propos belliqueux de (certains) dirigeants israéliens.

     Certes,  nous pouvons comprendre   les craintes du peuple israélien  au regard des déclarations (homériques) du prédécesseur de M. Rohani, Mahmoud Ahmadinejad. Si seuls  les Etats-Unis l’ont utilisé, par deux fois contre les civils japonais en 1945, l’arme nucléaire est pas définition une arme de dissuasion, c’est-à-dire de non emploi du fait de  la réponse militaire de même nature qu’elle déclencherait en retour du pays agressé qui la posséderait.

     Une  réalité, note Bruno Gollnisch,  qu’intègre bien évidemment le général Desportes cité plus, lorsqu’il réclame pour notre pays un outil militaire cohérent et efficient pour sa sécurité,  qui ne repose pas uniquement sur l’atome…Pas de pays libre sans défense nationale digne de ce nom.

    http://www.gollnisch.com/2013/10/03/pas-pays-libre-defense-nationale/

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    http://aucoeurdunationalisme.blogspot.fr/