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économie et finance - Page 725

  • François Hollande inquiet des Bonnets Rouges

    La jacquerie fiscale fait peur à l'Elysée :

    "La fiscalité en général et l'écotaxe en particulier sont en train de devenir pour le gouvernement comme le scotch du capitaine Haddock [image déjà utilisée pour le mariage... NDMJ]. Alors que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé fin octobre la suspension sine die de cette mesure, votée en 2009 et reportée depuis, l'écotaxe continue de mobiliser contre elle, jusqu'à devenir l'un des symboles de la résistance fiscale. Ces derniers jours, une multiplication de déclarations gouvernementales contradictoires sur le calendrier de cette mesure arlésienne a encore alimenté le malaise et la confusion et dopé la mobilisation des «bonnets rouges» et des routiers, qui ont prévu de poursuivre leurs actions en début de semaine, dans les grandes agglomérations. [...]

    «Attention, prévient toutefois un pilier du groupe PS à l'Assemblée. La manifestation des “bonnets rouges” va bien au-delà de la fiscalité. Elle dit l'incertitude d'un territoire pour son développement et son avenir. Il suffit de peu de chose pour qu'un tel mouvement se radicalise, ici ou là.» «Toute la séquence montre qu'il y a un problème général de consentement à l'impôt, résume un ministre de Bercy. On ne peut pas rester sourds devant ceux qui envoient des messages. Notre rôle est d'en tenir compte. La réforme fiscale et les économies à réaliser sont des premières réponses. Mais tant qu'il y a souffrance, il y a un risque (de contagion, NDLR).»"

    A Coëtquidan, les élèves officiers de Saint-Cyr ont rejoué Austerlitz en y ajoutant quelques fantaisies...

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La mobilisation des bonnets rouges ne faiblit pas

     

    Alors que la diversion antiraciste rassemblait des défilés phtisiques dans toute la France, la mobilisation des bonnets rouges contre le Gouvernement ne faiblit pas.

    Plus que jamais, nous sommes tous des bonnets rouges !

     

    Une marée de Bonnets rouges, de drapeaux bretons a envahi le site des Vieilles Charrues à Carhaix (Finistère), où s’est tenu le deuxième rassemblement à l’initiative du collectif « vivre, décider et travailler en Bretagne ».

    « 35000 à Carhaix ! Mieux qu’à Quimper ! Carhaix-Quimper : 1à 0 ! », a lancé l’un des organisateurs du rassemblement sur la scène où se sont succédé artisans, commerçants, marins-pêcheurs, patrons, transporteurs pour égrener leurs revendications. Mais aussi pour démontrer que ce mouvement hétéroclite restait intact et conservait toute sa force. « L’État veut nous diviser mais pas de patrons, pas d’entreprise et pas de salariés ! », a lancé une représentante des transporteurs en Bretagne.

    Selon les responsables de cette nouvelle mobilisation, Carhaix a donc fait mieux que Quimper, premier lieu de rassemblement le 2 novembre et qui avait déjà réuni, selon eux, 30 000 personnes. « C’est une très, très grande réussite. Faire en un mois deux rendez-vous de cette taille, c’est inédit en Bretagne ! », s’est réjoui l’un des porte-parole du mouvement, Christian Troadec, par ailleurs, maire de Carhaix. Ce dernier a même évoqué « 40 000 manifestants », en invitant, par ailleurs, François Hollande à venir en Bretagne. « Pour entendre ce que nous avons à lui dire », dit-il. Du côté du ministère de l’Intérieur, en évoque plutôt 17000 personnes. [...]

    La suite sur Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-mobilisation-des-bonnets-rouges

  • L’Islande va annuler jusqu’à 24 000 euros de dettes par ménage

    Le gouvernement islandais a annoncé samedi 30 novembre un plan pour alléger les dettes des ménages qui ont contracté un emprunt immobilier, à concurrence d’un peu plus de 24 000 euros chacun.

    Ce plan était la principale promesse du Parti du progrès (centriste) du premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson, victorieux aux élections législatives d’avril avec son allié conservateur, le Parti de l’indépendance.

    Après de longs mois de tractations, le gouvernement de coalition a présenté des mesures d’un coût évalué à 150 milliards de couronnes (plus de 900 millions d’euros) sur quatre ans.

    La mesure-phare est la réduction du principal de la dette pour les ménages ayant contracté un emprunt immobilier indexé sur l’inflation (ce qui est le cas dans la grande majorité des cas), sans conditions de revenus. Cet allégement de dettes, qui dépend du montant emprunté, est plafonné à quatre millions de couronnes (24 400 euros).

    AUCUN DÉTAIL SUR LE FINANCEMENT

    Les banques en Islande ne proposaient pratiquement que des emprunts indexés avant l’effondrement du système financier en 2008. Or, la profonde crise financière traversée par ce pays a fait chuter la couronne islandaise, alimentant une inflation qui a fait grimper la dette des ménages.

    « Actuellement, la dette des ménages équivaut à 108% du PIB, ce qui est élevé au plan international. (...) La mesure va doper le revenu disponible des ménages et encourager l’épargne », a affirmé le gouvernement dans un communiqué.

    Ce dernier n’a fourni aucun détail sur son financement.Depuis qu’il a pris ses fonctions, le premier ministre a assuré que le plan ne devrait pas augmenter la dette publique. Il a d’abord promis une ponction sur les créanciers étrangers des banques islandaises, que de nombreux économistes ont jugée impraticable, puis a laissé planer le doute sur l’origine des fonds nécessaires. Les allégements de dettes doivent commencer « vers la mi-2014 », a précisé le gouvernement.

    Le Monde

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Islande-va-annuler-jusqu-a-24

  • François Hollande affronte un week-end de révolte fiscale

    Révolte fiscale paris

    PARIS (NOVOpress) – Bonnets rouges à Carhaix (Finistère), opérations escargot des chauffeurs routiers partout en France jusqu’à ce soir, manifestation du Réveil citoyen à Châtelet (Paris) cet après-midi… c’est peu dire que François Hollande et son gouvernement ne sont pas à la fête aujourd’hui.

    Il faut croire que le mot d’ordre de ces différentes manifestations – le ras-le-bol du matraquage fiscal – est particulièrement mobilisateur. Et cela ne risque pas d’empêcher une impopularité jamais atteinte pour un exécutif de la Ve république. Bien au contraire.

    D’autant que demain 1er décembre c’est au tour de Jean-Luc Mélenchon d’appeler à marcher sur Bercy contre l’augmentation de la TVA…

    http://fr.novopress.info/

  • Hervé Kempf : « L’autorité publique est aux mains du système financier »

    Pour Hervé Kempf, journaliste et écrivain français, les sociétés occidentales marchent vers la dictature, les modèles qui régissent aujourd'hui les sociétés démocratiques d'Occident sont une démocratie en carton pâte qui obéit seulement à un maître : le système financier. En 2011, il a publié "L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie", dans lequel il décrit la dérive des sociétés démocratiques occidentales vers des régimes oligarchiques, c'est-à-dire dans lesquels un petit nombre de personnes détient les pouvoirs politique, économique et médiatique.

    Il a consacré un entretien à Pagina 12 que nous reproduisons ici.


     Vous démontrez avec des exemples innombrables comment le monde glisse vers une sorte de régime autoritaire dont l'intention unique est de maintenir les privilèges d'une caste, l'oligarchie. Cela vous amène à une conclusion socialement et politiquement dramatique : la fin possible de la démocratie.

    L'oligarchie est la définition d'un régime politique. L'oligarchie est un concept inventé par les grecs aux IVe et Ve siècle av. J.-C. Les grecs ont défini les façons selon lesquelles les sociétés humaines pouvaient être gouvernées : la dictature, le despotisme, la monarchie, la tyrannie, la démocratie, qui est le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple, et ensuite ils ont défini une autre forme de gouvernement qui est précisément l'oligarchie. L'oligarchie est le pouvoir aux mains de peu de personnes. Ce que je dis alors c'est que, au moins en Europe, nous glissons vers l'oligarchie. Le système politique actuel fait qu'un groupe de peu de personnes imposent ses critères au reste de la société.

    Vous suggérez que nous sommes dans une phase de post-démocratie dans laquelle, avec l'objectif de se maintenir au pouvoir, l'oligarchie maintient une fiction démocratique.

    Bien sûr. L'oligarchie répète sans cesse que nous sommes dans une démocratie et que tout est parfait. C'est une fiction. Même les intellectuels ont oublié le concept d'oligarchie et contribuent à nourrir la fiction. Tous les intellectuels en syntonie idéologique avec le capitalisme ont maintenu l'idée selon laquelle existaient seulement deux alternatives : ou la démocratie, ou le totalitarisme. Cela pouvait être compris au début à travers deux exemples : dans les années '30 avec Hitler, ou dans les années '50 ou '60 avec l'Union soviétique, on pouvait dire qu'il était précis d'opter entre la démocratie et ces deux dictatures. Mais cela est fini : depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 et le naufrage de l'Union Soviétique, nous passons à un autre ordre. Mais les intellectuels qui sont au service du capitalisme ont persisté dans l'idée selon laquelle il y a seulement deux chemins : ou la dictature, ou la démocratie. C'est pourquoi il est important que le concept d'oligarchie soit bien présent pour comprendre que, progressivement, la démocratie nous a été volée. Les pays européens, et beaucoup plus les États-Unis, ont glissé vers un régime oligarchique où le peuple n'a déjà plus de pouvoir. La démocratie européenne est malade, elle s'est beaucoup affaiblie, et s'oriente de plus en plus vers l'oligarchie. En revanche, les États-Unis ont arrêté d'être une démocratie : c'est une oligarchie, parce que c'est l'argent qui détermine les orientations des décisions politiques. En réalité, l'oligarchie est une démocratie qui fonctionne seulement pour les oligarques. Dès qu'ils se sont mis d'accord entre eux, ils imposent les décisions. Nos systèmes ne peuvent plus s'appeler démocratie, parce que la puissance financière détient un pouvoir démesuré. L'autorité publique est dans les mains du système financier. Les pouvoirs publics ne prendront jamais de décision que puisse nuire aux intérêts économiques, aux intérêts de l'oligarchie financière. Nous devons accepter l'idée que ceux qui ont les rênes du pouvoir politique de l'État ne prennent pas de décisions pour le bénéfice de l'intérêt général. Leurs décisions peuvent aller à l' encontre de l'intérêt public.

    Ce raisonnement implique que la souveraineté populaire a disparu, comme idée et comme pratique.

    Effectivement. Déjà il n'y a plus de souveraineté populaire. Quand le peuple arrive à réfléchir, à discuter et à délibérer ensemble et prend une décision, l'oligarchie va contredire la décision populaire. En 2005 il y a eu en Europe un grand débat autour d'un référendum qui à la fin a été organisé en France et ensuite en Irlande et aux Pays-Bas sur un projet de traité de Constitution européenne. Pendant six mois, la société française a discuté de ce sujet comme elle ne le faisait pas depuis de nombreuses années. Les médias, appuyant la philosophie capitaliste, disaient « il faut voter oui, il faut voter en faveur du traité ». Mais le peuple français a voté « non ». Et qu'est-il arrivé ensuite ? Presque deux ans plus tard les gouvernements d'Europe ont imposé ce traité avec quelques légères modifications sous le nom de Traité de Lisbonne. Il y a eu alors une trahison extraordinaire de la volonté populaire. Nous retrouvons cet exemple dans d'autres endroits. Sans aller plus loin, en 1991, en Algérie, les islamistes ont gagné les élections législatives, mais les militaires ont interrompu le processus par un coup d'État qui a mené le pays vers une guerre civile épouvantable. Autre exemple : en 2005 les palestiniens ont voté pour choisir leurs députés. C'est le Hamas qui a gagné. Cependant, tous les États, des États-Unis jusqu'à l'Europe, en passant par Israël, ont choisi d'ignorer le Hamas parce qu'ils le considèrent comme une organisation terroriste. On n'a pas respecté le vote du peuple palestinien. Le peuple en tant que tel est le cœur de la démocratie c'est-à-dire le principe à partir duquel tous partageons quelque chose. Le peuple n'est pas vous, Michel ou moi, mais tous ensembles. Nous partageons quelque chose et nous devons prendre une décision conjointe. Nous formons un corps, c'est pourquoi on dit « le corps électoral ». Mais ce qui est arrivé en Europe en 2005 marque une rupture profonde avec le peuple.

    Cependant, entre l'idée d'oligarchie qui existait au début du XXe siècle et maintenant, il y a eu aussi une coupure radicale dans ce groupe.

    Oui. Il y a eu une évolution de l'oligarchie. Maintenant nous pouvons parler des déviations de l'oligarchie poussée par l'évolution même du capitalisme. Durant les trente dernières années le capitalisme s'est transformé. Tout commence en 1980, quand Ronald Reagan gagne les élections présidentielles aux États-Unis et Margaret Thatcher arrive au pouvoir en Grande-Bretagne. À partir de là, non seulement s'est concrétisé un capitalisme orienté vers la spéculation financière, mais aussi une une transformation culturelle, anthropologique a eu lieu. La philosophie capitaliste s'est répandue avec ce message : « La société humaine n'existe pas ». Pour les capitalistes, la société est un une collection d'individus qui se trouvent dans une boule et son unique mission consiste à en tirer un maximum de profit. Pour les capitalistes, l'individu est séparé des autres, est en concurrence permanente avec eux. Dans cette vision, ce qui est commun n'est plus le peuple, mais le marché. Pour cette raison les gens ont tant de difficultés à se sentir un citoyen qui participe à un processus commun à tous. Le système a occulté une donnée : le phénomène fondamental qui s'est produit au sein du capitalisme au cours des trente dernières années fut l'augmentation de l'inégalité, dans tous les pays, y compris les pays émergents.

    Nous sommes dans une phase cruciale de crise. Il n'y en a déjà plus une, mais plusieurs, et toutes se concentrent en même temps. La réponse de l'oligarchie est proportionnelle à l'intensité de ces crises : l'autoritarisme et la répression comme réponse.

    Nous sommes dans un moment très délicat de l'humanité. La crise écologique s'aggrave de plus en plus et les crises sociales s'accroissent : Europe, États-Unis, les pays arabes, la Chine et Inde. Et face à l'augmentation des protestations populaires, l'oligarchie tend à aller vers une direction de plus en plus autoritaire, répressive, militaire. C'est ainsi en France, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada. Dans chacun de ces pays nous avons vu le développement impressionnant des technologies policières (caméras de surveillance, fichiers informatiques, etc.). Nous affrontons un double danger : non seulement que la démocratie se dirige vers l'oligarchie mais, aussi, que l'oligarchie, le capitalisme en général, entrent dans une phase autoritaire, insistant sur des sujets comme la xénophobie, l'insécurité ou la rivalité entre les nations. L'oligarchie ne veut pas adopter des mesures pour pallier à la crise écologique ou pour diminuer l'inégalité. Non. Ce que l'oligarchie veut, c'est conserver ses privilèges fondamentaux. C'est une oligarchie destructrice. Je crois qu'elle ne comprend pas la gravité de la situation. Au lieu d'évoluer, l'oligarchie est chaque fois plus réactionnaire.

    Aujourd'hui il y a un nouvel élément, qui sera sans doute déterminant : la crise écologique, la crise climatique. Cependant, peu sont ceux qui sont disposés à relever les défis.

    Nous sommes dans un moment essentiel de l'histoire humaine, pour deux raisons. En premier lieu, nous traversons un moment de notre histoire dans lequel l'humanité arrive aux limites de la biosphère. L'espèce humaine s'est répandue et développé à travers de la planète en s'appuyant sur une nature qui nous semblait immense et inépuisable. Mais maintenant l'ensemble de l'espèce humaine découvre que la planète a des limites et qu'il est nécessaire de trouver un nouvel équilibre entre l'activité et la créativité humaines et les ressources. Nous devons changer de culture et passer de l'idée selon laquelle la nature est inépuisable à la réalité que nous mettons en danger ces ressources. Il nous reste à apprendre à les économiser et à les utiliser avec sagesse et prudence. En cela, se joue un changement de culture. Le deuxième en importance, est que nous nous trouvons au moment où nous formons une société humaine. Avant nous étions comme des étrangers les uns avec les autres. Là non. Même si à Río de Janeiro on vit d'une façon différente qu'à Paris, à Londres ou Shanghai, il y a beaucoup d'éléments communs qui nous amènent à prendre conscience que nous appartenons au même monde. La mondialisation non seulement est en compétition avec la mondialisation de la culture ou de l'économie, non, mais aussi atteint la population humaine. Nous découvrons que nous avons des intérêts communs. Les problématiques de l'oligarchie ou de la démocratie se jouent aussi en « Amérique Latine [El Correo propose « Latinoriginaire », parce que il faut intégrer et non diviser, comme le fait ce concept raciste et ségrégationniste] », en Asie et en Europe. Nous sommes la même société. C'est un nouvel élément dans l'histoire de l'humanité. Mais cette nouvelle société doit réécrire, inventer une nouvelle façon de vivre avec la biosphère et les ressources naturelles. Si nous n'arrivons pas à le faire, cette société humaine ira vers le chaos, la concurrence et la violence [nous y sommes déjà au Moyen Orient et Afrique NDLT]. Il n'y aura pas seulement du désordre, l'aventure humaine s'arrêtera.

    Pour vous, il ne peut pas y avoir un renouvellement de la démocratie si la question écologique n'est pas prise en considération.

    L'écologie et la démocratie sont inséparables. Si nous regardons vers les années 70, quand le mouvement écologique a pris son impulsion, il l'a fait avec une critique de la démocratie. La démocratie a toujours été dans le cœur de l'écologie. Mais ensuite le capitalisme a dérivé vers l'oligarchie et nous ne sommes déjà plus dans une situation démocratique. Le capitalisme et l'oligarchie poussent toujours vers la croissance économique. Mais aujourd'hui nous savons que cette croissance économique fait des dommages importants à l'environnement. Nous ne savons pas produire de la croissance économique sans détruire l'environnement, sans émettre du gaz avec effet de serre, sans détruire les forêts comme dans l'Amazonie, ou sans produire d'énormes quantités de soja comme en Argentine, pour lequel des tonnes de pesticides sont utilisés. La croissance permet qu'on oublie l'énorme inégalité qu'existe. La croissance permet de calmer les tensions sociales. Le développement de l'oligarchie, c'est-à-dire, le délire d'un petit nombre de personnes pour s'enrichir d'une manière colossale, pousse à la croissance et, en même temps, à la destruction de la nature. C'est pourquoi la question démocratique est essentielle. Nous devons arriver à une situation où nous pouvons discuter et réussir à diminuer l'inégalité et, ainsi, pouvoir redéfinir ensemble une économie juste qui ne détruit pas l'environnement.

    En somme, toute reformulation de l'idée et du principe de démocratie passe par l'écologie.

    Effectivement : il est impossible de penser le monde si nous oublions la question écologique. Ce sujet n'est pas exclusif des Européens ou des occidentaux, non, c'est une question mondiale. Le sujet du changement climatique, le sujet de l'épuisement de la biodiversité ou de la contamination sont des sujets mondiaux. Il est impossible de penser à l'émancipation humaine, à la dignité humaine, à la justice sociale, à l'évolution vers une humanité réalisée dans laquelle chaque personne pourra exprimer ses potentialités par rapport aux autres, dans le concret, rien de cela ne peut être pensé si sont laissées de coté , la nature et la relation avec la biosphère. La situation actuelle est grave à cause de la crise écologique mais aussi pleine d'espoir. Nous avons dix ou vingt ans devant nous pour organiser la transition et permettre aux jeunes du futur qu'ils imaginent une société harmonieuse. Si dans 10 ans nous ne contrôlons pas la contamination, si dans 10 ans nous ne réussissons pas à l'empêcher l'évolution dictatoriale du capitalisme, nous allons tout droit vers des situations très difficiles.

    Eduardo Febbro pour Página 12
    Página 12. Depuis Paris, le 18 février 2013.
    Source : Blogapares

    http://www.scriptoblog.com/index.php/component/content/article/66-le-meilleur-du-web/societe/1192-herve-kempf-l-autorite-publique-est-aux-mains-du-systeme-financier

  • A Carhaix, les Bonnets Rouges ont réussi leur pari du jour !

     

    bonnets-rouges-30nov-MPI

    Pari réussi pour les Bonnets Rouges ce samedi 30 novembre ! Ils étaient environ 30.000 à Carhaix, cet après-midi sur le site des Vieilles Charrues. Soit autant qu’à Quimper pour leur première manifestation. Toujours aussi nombreux et déterminés et toujours plus aptes à mobiliser que les syndicats politiques, les Bonnets Rouges restent une force impressionnante unissant des catégories de mécontents extrêmement variées. Tout cela sous l’observation attentive de plusieurs centaines de gendarmes. Des centaines de camions et de tracteurs étaient de la partie, faisant un vacarme de klaxons extraordinaire, et partout le drapeau breton ! Sur une estrade, des dizaines de sonneurs enchaînaient dès 13h les musiques traditionnelles bretonnes, témoignage d’un mouvement bel et bien enraciné

    Lire la suite http://medias-presse.info/a-carhaix-les-bonnets-rouges-ont-reussi-leur-pari-du-jour/3180

  • Lettre ouverte aux Bonnets rouges, par Serge Ayoub

     

    La crise a rattrapé la Bretagne. La riche Armorique connaît à son tour la pression des marchés internationaux et les effets du dumping social. Par-dessus cette précarisation économique, il a fallu que la gauche, qui gouverne aussi bien qu’un capitaine de paquebot aveugle au milieu d’une forêt d’icebergs, rajoute l’écotaxe. De l’iceberg, c’est la face émergée, le symbole d’une gouvernance économique antipopulaire, anti-française, et suicidaire.

    Bonnets rouges Jadis la gauche luttait contre la violence du capitalisme. Elle s’est ensuite contentée d’en atténuer les effets, puis s’est résignée à s’excuser de ne pouvoir le faire, sous Mitterrand et Jospin. Aujourd’hui, tout au contraire elle accentue cette violence, et espère s’en sortir en souriant bêtement. L’écotaxe est à l’image de nos socialistes : une stupidité et une honte.

    Celle-ci découle initialement du principe de la taxation du réseau routier secondaire dans une perspective écologique. De prime abord il est difficile de concevoir qu’une taxe puisse être écologique, mais les gouvernements successifs de la France n’ont trouvé que cette option pour renflouer les caisses de l’État chroniquement vides. Pour se faire ils réclament toujours plus aux mêmes, les travailleurs français, au point d’épuiser encore davantage leur base fiscale. Cette nouvelle taxe, officiellement, à pour premier objectif de « responsabiliser » les Français en les incitant par le porte-monnaie à moins se servir de leurs véhicules polluants. De plus l’écotaxe devrait financer l’entretien et le développement du réseau routier. Elle devrait encourager l’usage de transports alternatifs via les réseaux ferroviaires et fluviaux nationaux pour substituer au « tout camion » qui règne en France l’instauration d’autoroutes ferroviaires et fluviales. Malheureusement, ce projet généreux qui veut réduire le taux de pollution et la facture énergétique de la France se heurte au principe de réalité. En effet, il paraît difficile techniquement de demander à un transporteur routier de déposer son camion sur un wagon plat et d’engager un autre camionneur à la réception ou de payer le billet au premier pour suivre son camion. Les coûts seraient plus élevés, et malgré la réduction de la facture énergétique, les habitudes actuelles semblent réticentes à ce projet.

    Plus que les belles et grandes déclarations d’intentions qui cachent mal l’alourdissement de la fiscalité sur les transporteurs et les producteurs, il faut saisir l’impact de cette taxe sur la France et les Français.

    Tout d’abord il s’agit d’un double mensonge fait à nos concitoyens. En effet, les impôts et le Service des ponts et chaussées (la DDE) sont déjà destinés à payer et à entretenir nos routes. Cela fonctionne depuis toujours plutôt bien, et de ce point de vue l’écotaxe apparaît comme un impôt-doublon imposé aux professionnels. Ensuite, contrairement à ce que les Français croient, ce doublon ne sera pas assumé uniquement par les transporteurs et les producteurs. Il est évident que cette nouvelle taxe sera inévitablement répercutée sur le consommateur dans le prix de revient des marchandises. C’est une taxe qui coûtera de toute manière une fortune aux entreprises, à cause des multiples passages sous les fameux portiques qui augmenteront d’autant la facture à régler pour les consommateurs que nous sommes. Le doublon est même un « triplon » ! Lorsque l’on pénètre un peu plus les raisons financières de cette écotaxe, c’est-à-dire l’entretien et le développement du réseau routier, on s’aperçoit que les péages des autoroutes et les taxes sur le carburant remplissent également cette fonction. Il s’agit donc ouvertement d’une surtaxe sur des taxes ! De surcroît, cette taxe carbone nouvelle version se rajoute aux 80 nouvelles taxes et sur-taxations créées en 18 mois par le gouvernement Hollande. On comprend mieux l’énervement des contribuables qui assimilent en une même « pompe à fric » cette écotaxe et les radars. Fait révélateur de cette fronde antifiscale, et encore plus inquiétant pour notre gouvernement, les agences de notations ont récemment pris en compte ce phénomène de ras-le-bol des Français, considérés jusqu’à ce jour comme d’excellents payeurs d’impôts, en dégradant la note du pays AA+ à AA. Ce qui signifie que le malaise français est palpable jusque de l’autre côté de l’Atlantique. L’incompréhension et l’écœurement pour nos concitoyens sont d’autant plus vifs que cette écotaxe est perçue par une société privée, étrangère de surcroît, qui empoche 20% de cette taxe pour son propre compte. On comprend que les révoltés de Bretagne aient choisi le nom de Bonnets rouges, car ce système de perception privée des impôts nous replonge des siècles en arrière, sous l’Ancien régime et le règne des fermiers généraux honnis. Ancien régime est un mot bien choisi car il ne faut pas se leurrer, le système de perception par portique va s’étendre rapidement à l’entrée des grandes villes où tous les véhicules, professionnels et privés, seront soumis à un octroi, un péage. Puis, dès que la pilule sera avalée, le régime se déploiera sur tout le territoire et les Français devront systématiquement payer pour se déplacer. Ce jour-là, notre pays sera sous surveillance totale et tous seront tracés par les cartes de crédits, réseaux sociaux, Smartphones, GPS, et maintenant ces portiques vidéo.

    Voilà donc toutes les bonnes raisons de refuser cette écotaxe et de soutenir la lutte des Bonnets rouges.

    Mais s’il est important de soutenir, il est surtout urgent de proposer. Nos Bonnets rouges, assez forts par eux-mêmes, n’ont pas besoin de soutiens extérieurs mais de solutions pour arrêter ce conflit. Aussi inique que soit cette taxe, il est néanmoins évident que le gouvernement ne lâchera rien qu’il ne pourrait récupérer ailleurs, autrement, car il est aux abois et cherche de l’argent partout où sa récolte ne gène pas les intérêts des grands groupes qui ont financé son élection. Il serait bon de rappeler à l’UMPS qu’il est responsable de cet état lamentable de nos finances. En ce qui concerne le réseau routier, ce sont notamment Jospin et Fillon qui l’ont bradé aux grands groupes comme Vinci, Eiffage et Albertis. Ce sont eux qui ont vendus pour une misère les autoroutes que les Français avaient payées de leurs poches. Il est temps de prendre des mesures de salut public et d’intérêt général. Il faut renationaliser les autoroutes françaises, d’abord parce qu’elles appartiennent aux Français qui les ont financées, ensuite parce qu’il est inadmissible que des intérêts privés s’arrogent le pouvoir de contrôler les moyens de communications nationaux. Surtout, les autoroutes ont institué un péage dans le cadre de l’entretien et du développement de ce réseau. Les milliards de bénéfices engendrés seraient donc les bienvenus dans les caisses de l’État plus que dans celles des actionnaires. Au lieu de taxer le réseau secondaire, il faut redistribuer les revenus des autoroutes. C’est là que le terme de solidarité prendrait tout son sens, en l’appliquant aux grands groupes et pas seulement aux petites gens. Je ne parle pas d’une expropriation mais d’une réappropriation. Étrangement, Ayrault, premier ministre, décide au même moment de prolonger d’encore trois ans les concessions d’autoroutes à ces organismes privés alors que leurs bénéfices seraient estimés à plus de dix milliards par an. On est en droit de se demander pour qui travaille Ayrault. En faisant un pont d’or au grand capital, il roule sur l’autoroute de la colère du peuple qui travaille.

    Mais le point de fixation qu’est l’écotaxe ne doit pas cacher les raisons du désarroi breton et du malaise national. La Bretagne allait déjà mal avant cette mauvaise idée. La composition des bonnets rouges est révélatrice de l’ampleur de la crise. Des pêcheurs, des ouvriers, des entrepreneurs, des artisans, des commerçants, des producteurs et des agriculteurs. C’est cette foule hétéroclite et « contradictoire » pour Mélenchon qui lui fait déclarer avec mépris qu’à Quimper « les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres ». Le chef du Front de gauche est d’une mauvaise foi qui dépasse le supportable. Il ne comprend pas (ou fait semblant de ne pas comprendre) que la lutte des classes a évolué depuis la fin du XIXème siècle, et que les petits patrons sont tout aussi précarisés que leurs employés par l’exploitation du capitalisme global. En Bretagne s’opère une autre solidarité que l’hermétique et obsolète communauté de classe, comprise au sens stricte. Ces nouvelles solidarités privilégient l’humain et son environnement régional, et transgressent les lois du marché international. Ces Bretons veulent travailler chez eux, avec leurs familles, leurs habitudes et refusent de se délocaliser comme leurs entreprises, d’être aussi flexibles que les cours de la bourse et aussi mobiles que les marchandises.

    Mais à cette revendication populaire qui unit petits patrons et ouvriers dans une défense de leur identité commune de travailleurs, de Bretons et de Français, il faut en ajouter d’autres, plus strictement économiques. En effet Bruxelles, Paris, les banques et les marchés ont demandé des investissements considérables ces dernières années aux producteurs et éleveurs de Bretagne comme à ceux de toute la France. Traçabilité, modernisation, conditions moins stressantes et meilleure alimentation pour les animaux ont coûté une fortune aux éleveurs français. Pour pouvoir suivre, ceux-ci ont dû emprunter massivement. Les banques ont accepté parce que les contrats pris avec les grands groupes industriels garantissaient la vente totale de la production. C’est une réalité économique : les éleveurs français ont souvent un seul client, un grand groupe industriel qui fournit la marchandise, les œufs fécondés, les poussins, qui sortent tout droit de leurs usines ou coqs et poules se reproduisent. Les éleveurs français sont donc complètement dépendants de leur unique client. Simultanément la pression de la concurrence étrangère et européenne s’est accrue sur le marché national. Par exemple, de manière tout à fait légale, l’Allemagne importait des poulets élevés en Europe de l’Est. Les poulets de ces élevages aux conditions d’exploitation plus que douteuses, sans contrôle ni traçabilité, étaient vendus en Europe à des prix défiant toute concurrence. Ainsi, aujourd’hui nous avons peut-être dans nos assiettes un poulet élevé à Tchernobyl… Une fois en Allemagne ils sont transformés dans des abattoirs où des employés qualifiés se voient payer des salaires inférieurs à 400€ par mois. Pour terminer la production est acheminée en France par des transporteurs qui contrairement à nous ne connaissent ni Smic, ni 35 heures, ni charges sociales. Ultime coup de grâce : l’inégale taxation des carburants qui renforce encore l’effet dumping dont ces pays bénéficient.

    La conséquence de cette concurrence faussée et que le marché national de Rungis n’a aucune raison de se fournir en France. Les grands groupes qui fournissent la production à nos éleveurs n’y trouvent plus le moindre intérêt et rompent tout partenariat avec eux. Les éleveurs français n’ont, comme je l’ai écrit plus haut, souvent qu’un seul client, ce grand groupe, et si celui-ci les lâche, ces éleveurs ne peuvent plus payer leurs crédits et se retrouvent en cessation de paiement. Il en est de même pour la filière porcine, céréalière et pour la pêche.

    Pour cette dernière, la solution ne peut venir que d’une véritable volonté politique nationale et européenne. Il faut, lorsque le marché est en situation de surpêche, interdire l’achat de production étrangère qui inonde le marché et dilue les prix. C’est cette situation de monopole qu’ont instituée les grands groupes de distribution que l’on doit briser. Il faut une loi antitrust à la française. Quoiqu’il en soit se contenter de détaxer le gasoil comme le fait le gouvernement ne saurait suffire. Il faut structurer un réseau de petits et moyens producteurs, recréer un réseau de distribution alternatif, de véritables centrales d’achats indépendantes, et aider le commerce indépendant qui pourra se fournir sur ce second marché.

    D’une manière générale, pour lutter contre cette concurrence déloyale qui détruit nos entreprises et nos emplois, nous proposons de créer au niveau européen une taxe sociale sur les produits de provenance extra-européenne. Cette taxe prendra en compte toutes nos exigences en matière de production et de qualité. Au niveau national il faut réorganiser notre marché avec un différentiel par estampillage d’un label made in France véritable qui garantisse et encadre la production, l’élevage, l’abattage et la transformation. Ce label fixera les normes françaises de production et de traçabilité et s’appuiera sur une charte qui tiendra compte des obligations qui sont imposées à nos entrepreneurs et éleveurs. Cette charte de qualité devra à terme se généraliser sur toute l’Europe et deviendra l’étalon de la taxe sociale instaurée à l’entrée de notre espace européen.

    Pour terminer et donner un second souffle aux petits et moyens producteurs de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage, il sera institué des coopératives de production et de distribution des Indépendants sous contrôle de l’État. Utopie, me direz-vous ? Non, ce n’est que la reformation de l’ancien marché national avant qu’il ne soit dévoyé par les grands groupes industriels mondiaux. Mieux, ce grand projet prend en compte ce qui a fait la fortune de la France, les coopératives de productions agricoles et de distribution. Ironie de l’histoire, ce sont celles-ci, victimes de leurs succès, qui furent rachetées par les grands groupes. L’éthique initiale de l’esprit des coopératives se vit détournée vers une logique de profit maximum.

    Ce que nous voulons, nous solidaristes, c’est l’instauration d’un marché français équitable pour le producteur comme pour le consommateur. Ce second marché n’exclura pas le premier, bien au contraire il en ouvrira un nouveau, il permettra aux consommateurs un choix différent, responsable. Quel libéral pourra nous accuser de bafouer le principe de la concurrence, puisque ce projet la renforce ! L’arbitrage de l’État garantira le respect des grands principes défendus par ce second marché. Stratégiquement et de manière planifiée, il investira vers les différents secteurs de ce marché pour lui permettre de s’épanouir. C’est tout le contraire de cette fuite en avant fiscale qu’on veut nous faire passer pour une politique de redressement national. Pour accomplir cet effort, il ne faut pas se contenter de changer les hommes, il faut aussi de nouvelles règles. Ces règles, je les ai décrites : coopération, libre concurrence maîtrisée et un État capable d’assumer son rôle d’arbitre. Ces règles ont un principe : l’esprit de solidarité nationale.

    Serge Ayoub le 29 novembre 2013

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/lettre-ouverte-aux-bonnets-rouges-par-serge-ayoub_91303.html#more-91303

  • Les scenarii de dissolution de l’euro

    Note introductive de la Fondation Res Publica :

    La Fondation Res Publica conduit, depuis 2008, un programme de recherche exigeant sur la crise économique et financière internationale, et plus particulièrement sur la crise de la zone Euro. Plusieurs colloques et séminaires ont été organisés par la Fondation, et de nombreuses notes publiées sur ce thème.

    C’est toujours dans la perspective d’irriguer le débat et d’éclairer les politiques publiques à partir d’une pensée républicaine moderne que s’inscrit la publication de cette nouvelle étude réalisée par les économistes Jacques Sapir et Philippe Murer. La situation économique et sociale et les défis qui se dressent face à la France et face à l’Europe nécessitent en effet une réflexion prospective pluraliste.

    La monnaie unique rassemble dans un même cadre des économies de structures très différentes, de niveau de développement inégal, dont les langues, les cultures et les options politiques diffèrent. Dès le départ, la zone Euro était loin d’être une zone monétaire « optimale », selon l’expression de l’économiste canadien Robert Mundell. De plus, il est douteux qu’une monnaie unique sans gouvernement économique, interdisant par construction les ajustements monétaires, puisse se maintenir durablement en s’en remettant uniquement aux évolutions du marché pour éviter les distorsions de salaires, de prix, de compétitivité, d’endettement, etc.

    Certes, à son début, le système de l’Euro a semblé fonctionner, mais l’excédent commercial allemand créait une illusion d’optique en absorbant les déficits des autres pays. Des déficits commerciaux qui, dans le cas de la France, de l’Espagne, de l’Italie et de bien d’autres pays, traduisaient un mouvement profond de désindustrialisation et une perte considérable de compétitivité par rapport à l’industrie allemande, et que la surévaluation de l’Euro a encore accélérée.

    Loin de converger comme les pères de l’Euro en avaient l’ambition, les économies de la zone ont massivement divergé. La construction même de l’Euro s’est révélée mortifère pour les pays du sud de la zone, et par extension la France, dont les systèmes productifs sont organisés sur un modèle différent du célèbre « modèle allemand », avec des exportations très sensibles aux taux de change.

    La part de la France dans le marché mondial a ainsi régressé de 5,1% en 2002 à 3,8% aujourd’hui, et la zone Euro dans son ensemble et sur la dernière décennie a subi une croissance bien plus lente que celle des Etats-Unis ou de pays européens n’ayant pas adopté la monnaie unique comme le Royaume-Uni ou la Suède. De sommet de la dernière chance en sommet de la dernière chance, la monnaie unique semble vouée à l’éclatement, et de nombreux économistes ou acteurs financiers l’envisagent ouvertement.

    Pour éviter une dissolution sauvage, il y aurait potentiellement une perspective : la transformation de l’Euro de monnaie unique en monnaie commune. Ce scénario serait à priori préférable à un éclatement sauvage de la zone Euro et à un retour chaotique aux monnaies nationales. Mais est-il possible ?

    L’étude qui suit détaille l’impact sur l’économie de la France – et celle des principaux pays de la zone Euro – de différents scénarios de dissolution de la zone Euro – procédant de différentes hypothèses de coopération monétaires – et de différentes options de politique économique pour la France. Elle envisage également l’impact de cette dissolution de l’Euro sur le système monétaire international et examine la possibilité d’une construction d’une monnaie commune après une phase préalable de retour aux monnaies nationales. Enfin, les auteurs analysent les conséquences de cette dissolution sur l’industrie européene, sur les institutions monétaires et de coordination macro-économiques européennes, sur le système bancaire et financier, et son impact général sur l’économie française.

    Sans nécessairement reprendre à son compte l’ensemble des analyses des auteurs, la Fondation Res Publica remplit sa mission en versant au débat public un tel document. La Fondation est consciente des fragilités de ce type d’études mais elles contribuent à éclairer le débat nécessaire sur des questions déterminantes pour l’avenir de la France et de l’Europe.

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    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-scenarii-de-dissolution-de-l-euro-21592.html
  • Hausse de la TVA : à quand le ras le bol des tartuffes UMPS ?

    Hausse de la TVA : à quand le ras le bol des tartuffes UMPS ? La gauche augmente l’impôt, la droite le baisserait. Ah bon ?
    À quelques semaines de la mise en œuvre de la hausse de la TVA prévue au 1er janvier 2014, il est tout de même nécessaire de remettre les pendules de la fiscalité politique à l’heure.
    Les Français ont la mémoire courte, mais quand même… L’ancienne majorité UMP n’avait-elle pas voté une hausse de la TVA à 21,2 % avec une entrée en vigueur dès septembre 2012 si Nicolas Sarkozy avait trompé une seconde fois les électeurs ?
    « Aujourd’hui, les entreprises n’en peuvent plus de l’impôt, il faut savoir arrêter de matraquer », martèle avec culot Christian Jacob, chef de file de l’opposition à l’Assemblée, qui rappelle à François Hollande son engagement de campagne de marquer une pause fiscale.
    L’UMP qui a soutenu les Bonnets rouges bretons refusant l’écotaxe, se moque du monde, car si cette taxe n’est pas juste, c’est un peu tard pour le découvrir, puisqu’issue du Grenelle de l’environnement en 2009, ses parlementaires l’ont adoubé… Sa condamnation en 2013 sous prétexte que le gouvernement Ayrault a trop alourdi par ailleurs la fiscalité des Français, c’est reconnaître que ce n’était finalement qu’un impôt de plus, sans légitimité particulière, décidé sous un quinquennat précédent déjà fort aux abois… N’est-ce pas le Premier ministre d’alors, François Fillon, qui avait reconnu que les « caisses étaient vides »… déjà ?
    Quant à la hausse prochaine des taux de TVA, elle serait différent de celle du quinquennat précédent, a précisé le ministre du Travail, Michel Sapin sur Europe 1 «La précédente TVA sociale ne touchait qu’au taux principal de TVA, qui passait de 19,6 % à 21,2 %. La TVA “socialiste” augmente ce taux à 20 %, le taux intermédiaire passe de 7 % à 10 %, et diminue le taux réduit, qui concerne les biens et services de première nécessité de 5,5 % à 5 %… »
    C’est dit : la TVA socialiste ne touchera pas les ménages les plus modestes, comme il est convenu désormais de nommer les très pauvres de nos concitoyens.
    Dommage pour les milliers de cavaliers (et de poneys) qui défilaient dimanche dernier à Paris qui n’entrent pas les critères socialistes de pauvreté… Tant pis alors, si, comme le dénonce un dirigeant de centre équestre, la « hausse socialiste » de 7 à 20 % qui concerne (entre autres) cette activité « va entraîner la fermeture de 2 000 centres équestres sur 7 000, la perte de 6 000 emplois directs et envoyer 80 000 chevaux à l’abattoir ».
    Diantre ! Si cette prédiction n’est pas exagérée, ça laissera presqu’autant de nos concitoyens sur le tapis que le dépôt de bilan du transporteur Mory Duclos dont on a tant parlé ces derniers jours. Quelques milliers de futurs « ménages des plus modestes » supplémentaires, en quelques sortes !
    Mais heureusement, le gouvernement a assuré qu’il comptait « sauver la filière ». Pour cela, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, se dit prête à « activer tous les leviers » pour : « que l’on puisse réviser cette directive (européenne) TVA et pouvoir emmener d’autres pays qui n’y sont pas favorables à ouvrir légalement un taux de TVA réduit pour les centres équestres. »
    Après l’exception culturelle française, voici envisagée l’exception équestre française ! Et combien d’autres exceptions encore seront-elles envisagées avant que l’UMP ne revienne aux Affaires ? Afin de lever de nouvelles taxes que les socialistes, revenus dans l’opposition, ne manqueront pas de combattre sans être le moins du monde gêné.
    Le ras le bol fiscal est d’actualité, à l’évidence. Mais ne serait-il pas grand temps d’assister enfin au ras le bol des tartuffes ?

    Philippe Randa http://www.voxnr.com/cc/politique/EFlVZEZyFAJUHqyAQg.shtml

  • Les Bonnets Rouges gagnent la Belgique

    Les Bonnets Rouges semblent avoir gagné nos voisins belges. Attention si même nos amis belges s’y mettent, c’est que cela ne rigole plus ! En effet une page Facebook « Bonnet Rouge Belgique » a été créée le 10 novembre. Dix neuf jours après sa création, la page revendique 1.603 « j’aime ». Elle s’inspire directement de nos Bonnets Rouges bretons . La page s’élève clairement contre la pression fiscale et les abus des politiques. Elle a son propre manifeste:

    Bien sûr, elle incite tous ses fans à acheter le fameux bonnet rouge mais belge sur le site Belgoshop.com (1):

    Lire la suite http://medias-presse.info/les-bonnets-rouges-gagnent-la-belgique/3109

    1) http://fr.belgoshop.com/Bonnet-Belgique-p-11-c-2.html#fp