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économie et finance - Page 736

  • Jamais le dimanche

    130909Reprenant cette chronique je ne la consacrerai aujourd'hui qu'à un pays dont les gros moyens de désinformation ont gommé l'évocation dans leur présentation de l'actualité. Durant ces quelques jours d'une volontaire déconnexion de toute électronique, je n'ai lu que Le Figaro et le Canard enchaîné en édition papier. Je n'ai même consulté ni les sites d'information ni les journaux de cette Grèce où je retournai après plusieurs années, pays que j'aime beaucoup, et dont j'essaye habituellement de comprendre les évolutions.

    Mon observation n'est donc nullement liée aux événements du jour. À peine rentré à Paris je prenais en revanche connaissance d'une chronique fort lucide, équilibrée et révélatrice  (1)⇓ sur une question qui peut paraître secondaire. Il s'agit de la controverse, qui continue, sur la liberté d'ouvrir les magasins le dimanche. Cette pratique existait déjà depuis longtemps comme c'est actuellement encore le cas en France, dans toutes les zones qualifiées de touristiques, — le reste étant soumis dans l'Hexagone à l'arbitraire administratif.

    L'auteur conclut son article par d'intelligentes propositions complémentaires. Elles s'adressent au gouvernement de son pays dont il entend dépasser le vulgaire argument mimétique "ça marche comme ça dans les autres pays européens". Ce pays précis pourrait selon lui en tirer un avantage particulier.

    Mais il analyse surtout l'absurdité pathétique du "front du dimanche" agglomérant "l'extrême gauche, la 'droite populiste', une partie du clergé, les bureaucraties syndicales, etc." Les salariés et les commerçants qui ouvrent le dimanche sont-ils "des imbéciles ? des antéchrists ? des valets du capitalisme et de la mondialisation néolibérale ?" etc. Son argument central consiste à souligner que cette ouverture fonctionnera comme une liberté, non comme une contrainte.

    Tout cela me confirme dans la certitude que la Grèce représente, en bien comme en mal, un champ expérimental dont on a tort d'évacuer les enseignements, et plus encore à les réduire à des clichés démagogiques. Ce vieux pays constitue l'un des laboratoires caractéristiques de la modernisation économique et sociale de l'Europe. Or, les effets de la crise tendent maintenant, depuis les résultats connus du 2e trimestre, à s'y ralentir, son secteur privé se redresse, malgré les difficultés d'y réformer le secteur public.

    Mais aussi, on se souviendra que, si dramatiques que puissent se révéler, — ne les nions pas, — en termes de difficultés sociales, dans certains quartiers d'Athènes, les conséquences de la politique imposée par les bailleurs de fonds, on doit les comparer à d'autres exemples.

    Premier cas. On va bientôt commémorer, de façon prévisible le coup d'État de septembre 1973 au Chili. Après un ou deux ans d'une dictature classiquement conservatrice, cruellement anticommuniste et d'économie dirigiste le général Pinochet changea de politique. Il fit appel aux disciples de Milton Friedman et de l'école de Chicago. Le résultat reste brillant, on peut le considérer comme exemplaire pour l'Amérique latine. Les traces qui demeurent quarante années après la mort du marxiste Allende méritent d'être méditées en termes positifs : or, qui oserait dire que le sort du Chili ne fut pas plus dur, pendant quelques années, que celui de la Grèce dans le cadre de l'Europe actuelle ?

    Deuxième référence : la Pologne. Elle constitue aujourd'hui l'un des réussites de l'Europe, une nation en plein essor. Or on doit se souvenir que, dans le début des années 1990, elle fut soumise à ce qu'on appela une "thérapie de choc", le plan du ministre des Finances, Leszek Balcerowicz, dans le cadre du gouvernement Mazowiecki formé le 12 septembre 1989. Tout ce que fit cette équipe non-communiste au pouvoir en Europe de l'est, la première depuis 1944, dut alors subir, comme par hasard, la critique acharnée de ces mêmes bons esprits qui, aujourd'hui, vitupèrent avec tant de véhémence contre ce qu'ils appellent la "mondialisation néolibérale". On nous annonçait autour de 1993 que le chômage allait connaître une courbe exponentielle, sans espoir, génératrice d'une explosion sociale. La Pologne tint bon et, dès 1997, le taux de demandeurs d'emploi passait sous la barre des 10 %. Aujourd'hui, sans esquiver les vicissitudes du monde, ce pays se porte très bien.

    Cas plus spectaculaire encore, quoique dans un plus petit pays : celui de l'Estonie de 1992 à 1994 sous la conduite de Mart Laar  (2)⇓. Un succès.

    La  Grèce depuis 2009 connaît, au bout du compte, un débat du même ordre. Certes en France, on s'est employé à le caricaturer. On a diabolisé la question fiscale. C'est bien connu : les hommes de l'État ne sont pas coupables de leurs déficits, seuls les contribuables et les mauvais citoyens, qui ne payent jamais autant d'impôts que ne voudraient les socialistes. On a prétendu limiter le dossier à son aspect monétaire en relation avec l'appartenance du pays à la Zone euro et le cadre dans lequel son plan d'assainissement lui est, plus ou moins, imposé de l'extérieur, alors qu'il est régulièrement voté par une majorité parlementaire.

    En réalité il s'agit d'une sortie de l'étatisme et d'une évolution nécessaire vers l'économie de marché. Et, douloureusement, elle avance.

    En fait il me semble que l'Europe du sud peut sortir de la crise, conséquence du socialisme, si ses gouvernants cherchent à le faire et si l'opinion publique accepte de voir les choses en face.

    Toute évocation d'une ressemblance avec la France de Monsieur Normal serait fortuite, grotesque et déplacée.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. sur le site d'un chroniqueur de droite
    2. cf "Objectif liberté" du 7 septembre
  • Nigel Farage (UKIP) favorable à l’accueil des réfugiés syriens dans leur partie du monde plutôt qu’en Europe

    Nigel Farage (UKIP) favorable à l’accueil des réfugiés syriens dans leur partie du monde plutôt qu’en Europe

    09/09/2013 – 08h00
    LONDRES (
    NOVOpress via Lionel Baland) – Le dirigeant de l’UKIP, Nigel Farage (photo), qui est opposé à une attaque contre  la Syrie, est favorable au fait que le Royaume-Uni envoie une somme d’argent, qui correspond à une partie des coûts d’une intervention militaire, aux pays voisins de la Syrie qui accueillent les réfugiés syriens. [L'UKIP est le troisième parti en nombre de voix (23%) lors des dernières élections au Royaume-Uni en 2013, juste derrière les Tories (25%) et le Labour (29%).]

    Nigel Farage estime que le fait de permettre aux réfugiés de rester dans la partie du monde dont ils sont issus, plutôt que de les voir tenter leur chance en Europe, est positif tant pour les réfugiés que pour l’Europe.

    Crédit photo : European Parliament, via Flickr, (cc).

    http://fr.novopress.info/141259/nigel-farage-ukip-favorable-a-laccueil-des-refugies-syriens-dans-leur-partie-du-monde-plutot-quen-europe/#more-141259

  • Faillite: Pourquoi la France est la prochaine sur la liste…

    Excellent article qui résume la situation financière française actuelle. N’oubliez pas que la hausse des taux français entraînera de facto comme en Grèce, une hausse massive des impôts et des coupes budgétaires massives, le tout pour la fin d’année ou début 2014.

    Article original: businessinsider.com

    3Le côté émotionnel du moi a tendance à imaginer la France, comme la princesse dans les contes de fées ou de la Madone dans les fresques, comme dédiés à un destin exalté et exceptionnel. Instinctivement, j’ai l’impression que la Providence l’a créée, soit pour des succès complets ou pour des malheurs exemplaires. Notre pays, car il est entouré par les autres tels qu’ils sont, doit viser haut et se tenir droit, sous peine de danger mortel. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans grandeur3.

    - Charles de Gaulle, à partir de ses mémoires

    Récemment il y a eu une vague d’accidents de train horribles dans les nouvelles. Presque inévitablement, nous découvrons qu’il y avait une erreur humaine en cause. Il y a près de quatre ans, j’ai commencé à écrire sur l’accident de train économique qui était venu en Europe et plus particulièrement en Grèce. Il était clair à partir des chiffres que la Grèce aurait à faire un défaut, et je pensais à l’époque que le Portugal ne serait pas trop loin derrière. L’Espagne et l’Italie avaient besoin clairement une restructuration massive. Pour une partie du problème, j’ai souligné le déséquilibre significatif entre les exportations et les importations dans tous les pays ci-dessus.

    Dans la zone euro, il n’existait aucun mécanisme par lequel les taux de change pourraient être utilisés pour équilibrer les différences de coût du travail entre les pays de la périphérie et ceux de la partie nord. Et puis il y a la France. J’ai écrit dans cet espace depuis un certain temps que la France a le potentiel pour devenir la prochaine Grèce. J’ai passé beaucoup de temps à revoir la situation européenne, et je suis plus que jamais convaincu que la France est sur le point de devenir le plus important accident de train économique en Europe dans les prochaines années.

    Nous avons changé d’orientation au début de l’année au Japon en raison de la vraie crise qu’il se prépare. Au cours des prochains mois, je vais commencer à me recentrer sur l’Europe sur les trains qui menacent de sortir de leurs rails. Et fidèle à son habitude, cette épave sera entièrement due à une erreur humaine, couplée avec une grosse cuillère de l’orgueil.

      Cette semaine, nous allons jeter un bref regard sur les problèmes de développement en Europe et ensuite faire une série de plongées en profondeur entre maintenant et le début de l’hiver. La crise européenne à venir ne sera pas affichée la semaine prochaine, mais va commencer à jouer dans une salle de cinéma près de chez vous l’année prochaine. La lettre d’aujourd’hui se terminera par une petite spéculation sur la façon dont le conflit se développe entre la France et l’Allemagne et avec le reste de ses voisins.

    France: Sur le fil de la Périphérie

    Je pense que je dois d’abord reconnaître que le marché n’est manifestement pas d’accord avec moi. Le marché des OAT françaises (Obligations Assimilables du Trésor), de leurs obligations à long terme, ne voit pas de risque. Le tableau suivant est une comparaison des taux d’intérêt pour la plupart des pays développés, que je reproduis pour ceux qui sont intéressés par les détails comparatifs. Notez que les taux français sont inférieurs à ceux des États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. Maintenant, je comprends que les taux d’intérêt sont fonction de la politique monétaire, les anticipations d’inflation, et la demande de monnaie, qui sont tous liés à la croissance économique, mais encore ….

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    Les voisins de la France, l’Italie et l’Espagne, ont des taux qui sont environ le double de la France. Mais, comme nous allons le voir, les économies sous-jacentes ne sont pas tellement différentes pour les trois pays, et vous pouvez faire une bonne affaire si la trajectoire de la France est la pire.

    «Non: France n’est pas en faillite» – Vraiment?Nous allons commencer par un exemple remarquable de deux orgueils et ignorance économique publiée plus tôt cette année dans  Le Monde.  Sous le titre  « Non: France n’est pas en faillite  » par Bruno Moschetto, professeur d’économie à l’Université de Paris I et HEC,  qui a fait le cas suivant. Apparemment, il a écrit cela avec un visage impassible. Si vous n’êtes pas seuls, s’il vous plaît essayez de ne pas rire à haute voix et embêter les gens autour de vous.Non, la France n’est pas en faillite …. L’affirmation est fausse économiquement et financièrement. La France n’est pas et ne sera pas en faillite, car il serait alors en état d’insolvabilité. Un Etat ne peut pas être en faillite, dans sa propre monnaie, à des étrangers et résidents, puisque celui-ci serait invité à rembourser sa dette par une augmentation immédiate de la fiscalité. En résumé, l’État est à ses citoyens, et les citoyens sont les garants d’obligations de l’Etat. En dernière analyse, «L’Etat, c’est nous. » Pour être dans un état de cessation de paiement, un état devrait être endetté dans une monnaie étrangère, incapable de faire face aux engagements en devises dans cette monnaie….

    En fin de compte nos dirigeants ont tous les moyens financiers et politiques, à travers la perception des impôts, à faire face à nos échéances en euros. Et d’ailleurs, nos prêteurs renouvellent régulièrement leur confiance, et les taux n’ont jamais été aussi bas.Quatre choses sautent à l’esprit quand je lis cela. Tout d’abord, le professeur, en disant un pays n’est pas en faillite, car il serait alors insolvable est un peu comme dire à votre fille de ne peut pas être enceinte, car sinon elle va avoir un bébé. Dire que quelque chose est impensable ne signifie pas qu’il ne peut pas arriver.Deuxièmement, contrairement à votre compréhension apparente et la compréhension de vos partenaires de la zone euro, en particulier l’Allemagne, la France ne dispose pas de sa propre monnaie. Les Grecs, les Portugais, les Italiens et espagnols ont tous découvert qu’ils ne peuvent pas imprimer leur propre monnaie, peu importe combien ils aimeraient pouvoir. Vous êtes tous liés dans une expérience économique erronée appelé l’euro. Vous mourrez avec. Pour toutes fins utiles, vous êtes en effet redevable dans une monnaie étrangère. Sur votre chemin actuel, vous aurez bientôt vous rendre en Allemagne et dans le reste de l’Europe pour demander une dispense spéciale parce que vous êtes en France.

    Si cette évolution n’était pas si tragique potentiellement, avec des conséquences économiques terribles pour le monde entier, il serait un théâtre surtout amusant.Troisièmement, je trouve l’utilisation du terme  invité  dans l’expression «invité à rembourser sa dette par une augmentation immédiate de la fiscalité » être tout à fait une merveilleuse expression française. Votre taux d’imposition sont déjà parmi les plus élevés en Europe. À un taux d’imposition supérieur à 75%, vos entrepreneurs et hommes d’affaires quittent le pays en masse. Cette icône de l’éveil économique, la star du tennis Serena Williams, a récemment commenté dans  Rolling Stone  magazine «75% ne semble pas légal. » Gérard Depardieu et bien d’autres pas aussi célèbre sont d’accord et ont déjà quitté le pays. Vous allez recueillir moins, pas plus, les impôts des riches avec votre augmentation remarquable irréfléchie du taux d’imposition supérieure. Il suffit de regarder à travers le canal de l’Angleterre pour constater la fuites des capitaux.Quatrièmement, enfin, vous avez clairement pas fait vos devoirs sur les crises économiques. Le fait que les taux d’intérêt soient bas et que vos prêts se reconduisent  régulièrement signifie simplement que vous n’avez pas encore rejoint votre propre  Big Bang! .

    Chaque pays qui tombe dans une crise est en mesure d’obtenir du financement à des taux bas à droite jusqu’au moment où il ne peut pas. Il s’agit de la confiance des investisseurs, et j’avoue volontiers que maintenant vous l’avez. Mais à travers ses politiques que le gouvernement actuel fait tout ce qu’il peut pour détruire la confiance du marché obligataire aussi rapidement que possible. Et la France est particulièrement dépendant de sources non-françaises pour le financement de sa dette.Examinons quelques faits, le professeur Moschetto:1. Votre pays est en récession et a été pendant près de deux ans. Même le gouvernement commence à reconnaître que la croissance est et sera plate. Standard & Poor pense que votre taux de croissance peut être aussi bas que -1,5%. Jean-Michel Six de Standard & Poors a récemment fait remarquer, «Le déficit du compte courant croît mois après mois, et cela signifie qu’il dépend de plus en plus sur le reste du monde pour financer sa croissance.

    Selon moi, la France a obtenu seulement une année de sursis. « Une des façons de faire face à une crise de la dette est de faire croître votre moyen de s’en sortir. Vous ne faites pas ça. Le nombre de nouvelles installations industrielles créées par des étrangers a baissé de 25% l’an dernier, et la création d’emplois a chuté de 53%. Ernst & Young a déclaré le langage du corps anti-marché de la France était devenue presque « répulsif » à des investisseurs extérieurs, et une série de conflits de travail amères n’a pas aidé (source:  The Telegraph).

    La production industrielle française est toujours en baisse, et à la fois votre fabrication et de service PMI sont parmi les pires en Europe, bien pire encore que celles de l’Italie et de l’Espagne, qui sont tous deux clairement en déroute financière.Le graphique ci-dessous PMI est de Mars, mais Août était encore en territoire négatif (graphique gracieuseté de Josh Ayers de Paradarch Advisors).2. Votre croissance de la dette est insoutenable. La France connaît actuellement les plus bas taux d’emprunt effectifs qu’elle a eu pendant 30 ans, permettant d’assurer la totalité des augmentations de la dette. Les paiements d’intérêts et les intérêts exprimés en pourcentage du PIB sont au plus bas de tous les temps.Voici une analyse sommaire d’à peu près la meilleure équipe de recherche autour, à Bridgewater:La France aborde le point dans sa phase d’expansion de la dette dans lequel les coûts de service de la dette va augmenter plus vite que les revenus provoquant un squeeze. Les graphiques ci-dessous transmettre cet aperçu. Ils montrent les dettes de la France en hausse par rapport aux revenus tandis que les taux d’intérêt ont chuté de sorte que les frais de service de la dette ont diminué relativement malgré les dettes supérieures.

    Lorsque les frais de service de la dette tombent par rapport au revenu, qui laisse plus d’argent pour des dépenses, stimulant l’économie. Tant le taux sans risque et les spreads de crédit ont baissé à peu près aussi loin que possibles. En conséquence, le redressement net des paiements de service de la dette qui est venu de la baisse des taux d’intérêt sera supprimé. Si les taux augmentent, en particulier si les deux des taux sans risque et le crédit se propagent, le projet de service de la dette devra augmenter avec plus d’intérêt.Cela signifie que soit (a) les frais de service de la dette va augmenter en proportion du revenu, en serrant ainsi la consommation et en réduisant la croissance économique (b) il y aura une accélération de l’endettement pour payer à la fois les exigences accrues en matière de service de la dette et l’augmentation de la croissance de la consommation (ce qui est un signe certain d’une bulle insoutenable) ou (c) les revenus provenant d’autres sources doivent augmenter. Comme la croissance des revenus est fonction de la croissance de la productivité et de la compétitivité sur les marchés mondiaux, et la France ne fait pas beaucoup pour améliorer la productivité et la compétitivité, nous n’attendons pas de revenus au profit des variations de ceux-ci.

    Cela signifie que la croissance de service de la dette et la dette va accélérer jusqu’à ce que la bulle de la dette explose ou que la croissance de la dette augmente et la croissance économique ralentit. Puisque la croissance douloureuse lente n’est pas une option, il est plus probable que la croissance de service de la dette et la dette va accélérer jusqu’à la bulle éclate. Cela aura des conséquences importantes pour l’ensemble de la zone euro.La France se rapproche de la fin de sa capacité à jouer avec sa dette. Bien que la France a proposé une grande partie de sa dette à des comptes hors bilan pour ses programmes sociaux, la dette totale se développe tellement que les agences de notation devront commencer à prendre préavis.3. Le niveau de la dette française est à des sommets d’après-guerre et commence à se rapprocher de celle des pays périphériques. Notez dans le tableau ci-dessous à partir de Bridgewater qu’en Allemagne la dette non financière totale a diminué ces dernières années, la dette de l’Europe périphérique dans l’agrégat a augmenté à peu près stablement, mais la dette de la France augmente de façon spectaculaire. A ce rythme, la France fait face à l’accumulation de nouvelles dettes, il ne sera pas long avant que votre situation financière soit assez similaire à celle de vos voisins périphériques.

    Votre déficit budgétaire cette année est susceptible d’être bien plus que 4%, bien au-dessus du niveau spécifié dans vos engagements envers la zone euro. Le chien de garde du budget de la France, la Cour des Comptes, appelle à des coupes budgétaires beaucoup plus profondes que M. Hollande propose. Les syndicats et les employés du gouvernement, ainsi que beaucoup de parti de M. Hollande, sont en rébellion de communication. La France a besoin profondément de réformes du travail pour se rendre plus compétitif, mais il n’y a tout simplement pas de volonté politique ou la capacité de le faire.Votre budget sociale (dépenses sociales) est actuellement de 35% de votre PIB total. De mon ami Josh Ayers, curieusement appelé  Sex Drugs et la dette,  vient l’analyse suivante:Créé en 1945, ce système de protection sociale est entièrement capitalisé. Le schéma (leur mot, pas la mienne) a pris des proportions grotesques. Comme le montre le graphique 5, les dépenses de protection sociale française dépassent maintenant le reste du monde par une marge considérable.Mauldin Quelle est ce passif éventuel? Eh bien, les gouvernements sont un peu drôle au sujet de la transparence. Alors qu’ils convoitent les détails sombres de l’ensemble de votre histoire proctologique, ils n’aiment pas divulguer leurs propres obligations sociales en matière d’information, en particulier-capitalisation, bilan et hors bilan.

    En 2009, la BCE a commandé un rapport à partir du Centre de recherche pour les contrats générationnels qui ont cherché à quantifier la valeur actuelle des pensions du gouvernement et des régimes de sécurité sociale pour chaque membre UE. Alors que leurs données se termine à 2006, le rapport estime que la France a eu le plus grand passif total non capitalisé par rapport au PIB, à 362,2%, soit EUR 6,5 milliards de dollars.Comme les échecs des régimes de retraite américains l’ont prouvé, la solidarité est juste un autre mot pour système pyramidal. Le schéma reste solvant tant que les contribuables sont plus nombreux que les bénéficiaires. Mais tout va jackfu [note de John: C'est un terme d'économie technique] lorsque le pourcentage des contribuables commence à se contracter.En France, les pourcentages des deux payeurs et les bénéficiaires évoluent désormais dans le mauvais sens. Bien que le pourcentage des bénéficiaires intensifs aux cheveux blancs de la population totale a été en augmentation constante au cours des 25 dernières années, le pourcentage des contribuables a commencé à décliner. Est-il surprenant alors que les deux explosions majeures du déficit budgétaire français aient coïncidé avec le déclin à la fois de l’année-vieux démographique 30-49 au milieu des années 1990, puis plus tard avec le pourcentage d’accélération des 60 ans démographiquement dès la fin des années 2000?5. La France est dans une impasse économique profonde, et ce n’est pas la substance à partir de laquelle les récupérations importantes sont apportées.

    La confiance des consommateurs dans votre pays, était au plus bas depuis 40 ans en Juin. Une étude récente de la Fondation Pew a déclaré que le soutien français pour le projet européen est en panne de 60% à 40% au cours de l’année écoulée. Seulement 22% pensent maintenant que l’intégration économique de l’UE est positive.Le taux de chômage français est à un sommet en 15 ans de 11,2% et a augmenté pendant 26 mois consécutifs. Le chômage des jeunes français se situe à 25,7%. Le FMI a récemment publié un rapport qui suggère que les réformes économiques proposées par M. Hollande ne vont pas assez profondes et ne seront pas de nature à réduire le chômage par rapport aux niveaux à deux chiffres d’ici la fin de la décennie.La France a connu une érosion chronique de la compétitivité de la main-d’œuvre contre l’Allemagne en vertu de l’union monétaire en raison des accords salariaux plus élevés. De  53 % à  35 % en France et en Allemagne depuis 1999. Les coûts salariaux horaires français sont maintenant 5 % supérieurs à 36,40 €, alors même que la productivité allemande, c’est mieux. Le FMI a déclaré que la France a commencé à perdre du terrain face à l’Italie et à l’Espagne qui se serrent la ceinture ou réduisent les salaires. Le souci principal est « une perte constante de parts de marché, à la fois globalement et par rapport à ses voisins.»  (The Telegraph)6.

    Les avoirs étrangers de la dette française sont de 50% supérieurs à ceux de l’Italie et quatre fois plus élevés que ceux de l’Espagne. Alors que les investisseurs se sont inquiétés de la dette espagnole et italienne, ils tournaient en 1 milliards de dollars de la dette du gouvernement français sur l’hypothèse que la dette française était plus sûr. Le simple fait est que la France ne peut pas imprimer sa propre monnaie, il dépend donc de la bonté des étrangers. Bridgewater estime que si la France était jugée uniquement sur ses fondamentaux, sa propagation à l’Allemagne devrait être d’environ 3,5% plutôt que de 50 points de base en vigueur. Si ce genre de différentiel ont été réalisés par le marché, la France n’aurait pas d’espoir, sous le régime actuel, de faire passer son déficit sous les 3%, et encore moins au-dessous de la croissance du PIB nominal, qui est le nombre plus important.7. Comme les pays périphériques de la zone euro, la France a commencé à subir un important déficit commercial. Sans entrer dans le calcul, en termes très généraux, vous ne pouvez pas réduire votre dette et un déficit commercial en même temps. Cela a été l’un des principaux problèmes de la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Restructuration et déficit commercial sont douloureux en ce qu’il nécessite un ajustement à la baisse de la monnaie ou une réduction des coûts de main-d’œuvre (ou une augmentation de la productivité du travail).

    Lorsque les dévaluations ne sont pas possibles, l’ajustement est généralement porté sur les épaules des travailleurs sous la forme de réductions de salaires et licenciements. Cela signifie bien sûr, une baisse des recettes fiscales et des déficits plus importants, venant à un moment où ils sont les plus difficiles à gérer. La France doit simplement devenir plus compétitive. Les nouvelles entreprises ne sont pas créés, et les entreprises existantes partent. Certes, Bruxelles n’a pas aidé, avec l’imposition d’une flopée de nouveaux mandats qui augmentent les coûts par rapport au reste du monde. Google « crise de poulet français» et «manifestations d’œufs françaises » pour voir pourquoi les exportations sont en baisse. Les exportations de volailles françaises ont chuté de 1,2 milliard € à moins de 200 M € sur 10 ans.8. Les dépenses du gouvernement français est déjà à 56% du PIB, et la dette au PIB est supérieur à 90%. À quel moment le marché va commencer à s’inquiéter d’un piège de la dette? Combien pouvez-vous payer d’impôt? Et vous voulez vraiment augmenter les impôts dans une période de faible croissance? Vous ne pouvez pas imprimer de l’argent sans l’accord de l’Allemagne et le reste de l’Union européenne. La réduction des dépenses de 4 à 5% au cours des prochaines années entraînera une récession beaucoup plus grave que ce que vous avez connu. (Il suffit de demander à la Grèce ou de l’Espagne.)Quand je regarde vos options en France, Professeur, je ne vois que de mauvais choix. Peut-être que vous pouvez parler à l’Allemagne pour signer un chèque pour couvrir vos déficits, mais pour ma part, je ne serais retenir mon souffle.

    Demandez à Chypre comment cela s’est passé. La seule façon pour obtenir le reste de l’Europe à signer des chèques est l’accord pour renoncer à votre souveraineté budgétaire.Compte tenu de l’état d’esprit de l’opinion publique française telle qu’elle est exprimée dans les sondages, quelle est la probabilité que la France acceptera de telles conditions? Mais alors, si vous ne voulez pas faire face à l’austérité forcée, quel choix avez-vous? Les créanciers étrangers ne vont pas continuer à accorder des prêts à la France tout simplement parce que c’est la France.Je dis tout cela avec un coeur lourd, parce que j’aime vraiment la France. J’aime la campagne française, l’histoire, l’art et de Paris. Mes nombreuses expériences en France ont toujours été agréables et ont créé de nombreux souvenirs agréables. Mais la réalité est ce qu’elle est. Vous avez rencontré des dettes, et maintenant le paiement est dû.

    Alors, quel est le catalyseur d’une crise française?

    Alors, pourquoi la France bénéficie-telle d’aussi faibles taux d’intérêt? La réponse simpliste est que le marché ne voit tout simplement pas le risque. Mais là encore, il n’a pas vu le risque en Grèce ou en Italie ou en Espagne avant leurs crises. Je pense que le catalyseur pourrait venir au cours de la dernière partie de l’année ou au cours du premier semestre de 2014. Il y a deux événements qui pourraient servir. Tout d’abord, quelque chose doit être fait très bientôt sur le Portugal. Les Portugais vont avoir besoin d’une autre injection de capitaux. Leur économie est à l’envers; leur dette par rapport au PIB continue de croître plus vite que les revenus, et en réalité ils ont besoin de faire défaut sur une partie de leur dette. Le Portugal va étouffer lentement dans les paiements d’intérêts massifs requis pour le service de sa dette.

    Le problème est que toute décote sur la dette mettrait les banques portugaises (qui sont les plus gros détenteur de la dette portugaise) dans l’insolvabilité. Le seul garant de banques portugaises dans la structure actuelle est le gouvernement portugais, ce qui signifie que, pour prendre annuler une partie de la dette qu’elle doit déjà aux créanciers, le gouvernement devra emprunter plus d’argent pour donner aux banques. Ils vont faire deux pas en arrière pour chaque pas en avant.

    Après Chypre, il est maintenant évident que l’UE et la BCE sont parfaitement disposés à voir de grands déposants et des créanciers obligataires subordonnés de banques assumer les pertes  plutôt que d’assumer une responsabilité mutuelle. Si les mêmes principes sont appliqués aux banques portugaises que celles  appliquées à ceux de Chypre, cela ferait une mauvaise situation financière du Portugal encore plus désespérée. Et pourtant, si la BCE renfloue les banques portugaises sous une fiction juridique, Chypre aurait une réelle justification pour d’éventuelles poursuites. Il n’y a tout simplement pas de bonnes solutions pour le Portugal sans que quelqu’un encourir beaucoup de douleur. Mais une crise bancaire portugais signifierait une ruée sur les banques italiennes et espagnoles. C’est vraiment aussi simple que cela.

    Tout le monde a dit, et le marché croit de toute évidence, que la Grèce était « one-off » et qu’aucun autre pays aurait besoin pour prendre une annulation de dette. Si le Portugal est le cas, alors le facteur de contagion que l’Europe s’inquiète de la Grèce va vraiment entrer en jeu. Si l’Allemagne et les autres pays du noyau dur permettent au Portugal à défaut d’une certaine manière, que feront-ils pour l’Italie et l’Espagne? Que va faire la France? Est-il soutenir davantage l’austérité pour le Portugal, ou sera le français qui va plaider pour le soutien des contribuables européens au Portugal (laissant ainsi entendre que la France devrait être en mesure d’accéder au même financement à un certain moment dans l’avenir)?

    Le Portugal a lui-même plongé dans ce qui peut seulement être appelé austérité sévère et souffre économiquement pour elle. Combien peut-on demandé aux Portugais de supporter? La réponse pourrait être, beaucoup plus, à moins que l’Allemagne et d’autres veulent signer un assez gros chèque. Italie, l’Espagne et la France seront à l’affût.

    Si les investisseurs privés dans des banques portugaises sont obligés de prendre des pertes, les déposants des banques italiennes et espagnoles deviendront nerveux. Toute personne faisant attention aux fondamentaux français va commencer à remettre en question le régime actuel des taux bas.

    Et puis il y a les tests européens de résistance des banques qui sont prévues pour le début de 2014. Celles-ci ont été reportées afin que la BCE puisse faire sa propre analyse, mais le temps pour eux se rapproche rapidement. Les régulateurs veulent avoir une méthodologie uniforme sur toute la zone euro pour le calcul des créances douteuses, ce qui permettra aux banques d’utiliser des «pratiques locales» pour masquer les mauvaises créances. En outre, il n’est pas encore clair comment les nouveaux tests de résistance des banques vont traiter la dette souveraine. Jusqu’à présent, la dette souveraine en Europe a été considéré comme sans risque, et les banques ont levier jusqu’à autant que 40 à 1 sur la dette souveraine. Les banques portugaises, par exemple, n’ont pas à réserver contre l’achat de la dette portugaise, pas plus que les banques italiennes ou espagnoles quand ils achètent la dette de leur propre pays. Toute modeste restructuration de la dette nationale entraînera des faillites bancaires massives, et pas seulement dans les pays périphériques, mais dans toute l’Europe.

    Il est question de commencer à exiger des réserves contre la dette souveraine, mais cela signifierait que les banques devront lever des capitaux importants dans le but d’apporter leurs ratios exigés Tier 1 en conformité. Bonne chance pour lever des dizaines de milliards d’euros qui seraient nécessaires dans l’environnement actuel du marché.

    Les tests de résistance des banques qui ont été administrés il y a quelques années étaient une blague, et tout le monde le sait. C’était tout un clin d’oeil. Afin de soutenir une quelconque crédibilité, la prochaine série de stress tests devra être beaucoup plus grave. Comment le nouveau régime réglementaire de la BCE traite-t-il la dette souveraine?. Ce sera dans une large mesure dire au monde comment ils sont sérieux au sujet des tests de stress. Après la Grèce, et après avoir examiné les problèmes actuels du Portugal et de l’Espagne (et en particulier les banques espagnoles), qui peut dire sans sourciller qu’il n’y a absolument aucun risque sur la dette souveraine? Mais s’il y a un risque, il doit y avoir des réserves en contrepartie?

    La France ne peut être la France sans grandeur

    Ces deux événements avec le Portugal et les stress test des banques européennes porteront l’attention des marchés retour sur les fondements de la dette européenne et l’euro. Il est fort possible que le déficit budgétaire français sera de plus de 5% en 2014. Dans un discours prononcé la semaine dernière, François Hollande a parlé de la façon dont la France aura le plein emploi, une troisième révolution industrielle, et le logement abordable d’ici 10 ans. La justice sociale sera atteint, et le changement climatique sera abordé. Il y avait beaucoup de belles paroles sur la façon merveilleuse dont l’avenir sera, mais pas beaucoup de détails sur la façon d’y arriver.

    À un certain moment, le marché ne pourra plus se contenter de belles paroles: il va exiger une action. Cette action va être difficile à produire, compte tenu de la politique intérieure de la France. Les décisions de la France fait, avec ceux de l’Allemagne, va déterminer l’avenir de l’expérience de l’euro. Et la situation n’est pas aussi simple que de demander si la France va obtenir ses finances en ordre ou si l’Allemagne va signer un chèque.

    Offrez-moi un instant et je vous offre un scénario très spéculative, mais intéressant. Les exportateurs allemands aimeraient voir un euro plus faible, mais l’Allemagne ne veut pas permettre à la Banque centrale européenne d’imprimer de l’argent. Cependant, les dirigeants allemands vont reconnaître qu’à un moment donné, si la zone euro doit maintenir une union monétaire, il doit également avoir une union fiscale. Un éclatement de la zone euro serait désastreuse cher pour tout le monde mais surtout pour l’Allemagne. Il y aura un effet  » live or die » par toutes les parties à maintenir l’euro. Si l’Allemagne et les autres membres financièrement sains de l’Union européenne peuvent persuader les pays périphériques d’adopter des règles qui exigent rigueur budgétaire en échange d’une mutualisation de la dette, alors que ce serait permettre à la BCE de monétiser les déficits dans l’intérim, et donc potentiellement affaiblir l’euro .

    Ce scénario nécessiterait l’accord des membres de la zone euro à renoncer à une grande partie de leur autonomie fiscale à Bruxelles. Cela va devenir la question centrale en ce qui concerne l’existence de l’euro d’ici quelques années. Dans une drôle de façon, la zone euro va entrer dans sa propre guerre des monnaies interne que les pays périphériques continuent d’avoir des problèmes d’endettement.

    La situation sera exacerbée par la crise budgétaire qui fera bientôt engloutir France. Il viendra précisément au moment où l’Allemagne devra permettre à la BCE pour accueillir le marché obligataire français, comme il l’a fait pour l’Italie et l’Espagne, et la France sera à son tour invité à entrer dans une période d’austérité, à la fois comme Italie et l’Espagne ont fait (très douloureusement).C’est à ce moment que la survie ultime de l’euro sera décidée.

    Bien que je ne pense pas que l’euro va survivre, je dois admettre que je ne suis pas très convaincu. L’euro n’a jamais été une monnaie véritablement économique; elle a été créée comme une déclaration politique, et est une monnaie politique. Le problème de l’Europe est que l’union monétaire nécessite finalement une union fiscale. Tout comme les différents états des Etats-Unis doivent équilibrer leurs budgets, c’est ce qui pourrait être exigé des pays qui font partie d’une union budgétaire européenne. Étant donné que la plupart de l’Europe a des problèmes du droit de dépenses tout aussi graves (ou pire!) Que ceux des États-Unis, il n’y aura pas une union budgétaire européenne sans beaucoup de controverse politique.

    L’Allemagne est-elle prête à payer la note pour le reste de l’Europe, compte tenu de la contrainte budgétaire sérieuse qui va s’imposer sur son propre budget? La France va être prêt à abandonner le contrôle de son processus budgétaire à Bruxelles? Telles sont les questions sur lesquelles reposent euro.

    Charles de Gaulle a déclaré que «la France ne peut être la France sans la grandeur. » Le chemin courant est que la France va emprunter  non la grandeur renouvelée, mais plutôt l’insolvabilité et la tourmente. La France est destinée à être groupé avec ses cousines périphériques méditerranéennes, ou pour être considéré comme faisant partie du solide noyau de l’Atlantique Nord? Le monde est bien mieux lotis avec une grande France, mais la France ne peut atteindre la grandeur que par ses propres actions.

    Article original: businessinsider.com
    Traduction Maître Confucius
  • Dictature fiscale

    Face à la pression fiscale, l'Action française 2000 revient sur l'imposition :

    "Faut-il rappeler que, pendant longtemps, en monarchie, les impôts n'étaient levés que pour financer une guerre ou une rançon ? L'histoire de l'imposition sous la monarchie n'est pas limpide, mais elle montre aussi l'efficacité des contre-pouvoirs qui en limitèrent bien souvent la systématisation. La Révolution établit quant à elle une fiscalité bourgeoise (exclusivement fondée sur le patrimoine, et non sur le revenu ou les échanges commerciaux) qui ne sera corrigée, beaucoup plus tard, qu'avec Proudhon. Aux nombreux privilèges (lois privées) et exonérations, la Révolution substitua l'universalité, la permanence et l'obligation : « nul citoyen n'est dispensé de l'honorable obligation de contribuer aux charges publiques » (1793). Ce principe n'a pas évolué (ou peu), ce qui n'est pas le cas de l'article 14 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée. » Mme Touraine l'a donc fait pour nous... ou du moins pour la commission de Bruxelles, même si cette dernière ne joue, sur ce point précis, qu'un rôle de contrôleur budgétaire que nos gouvernements successifs n'ont pas été en mesure de tenir. Ceux-ci ont, en effet, une responsabilité historique concernant l'accroissement de la dette publique, qui n'a pas empêché la désindustrialisation et la perte de compétitivité économique, alors que le déficit public ne devrait être envisagé que lorsque les ressources à court terme de l'État ne permettent pas de financer les investissements nécessaires à la prospérité future du pays. Depuis trop longtemps, le déficit sert à financer le déséquilibre budgétaire engendré par les dépenses inconsidérées de l'État en matière sociale, européenne ou tout simplement de fonctionnement. D'où la croissance continue des impôts et taxes qu'il faut corréler à l'incapacité de l'État à se réformer en profondeur.

    Ce que nous nommons ici dictature fiscale n'est donc pas tant le poids disproportionné que prend l'impôt pour les contribuables, c'est avant tout le fait que la fiscalité soit devenue le levier incontournable et souvent unique de toute décision politique. En l'absence de souveraineté monétaire, le budget de l'État n'est structuré qu'autour des contraintes du système : maintien des "acquis" et des carottes électorales, remboursement de la dette publique et respect des critères de convergence européens, le tout couronné par l'impossibilité structurelle d'une action à long terme. Ce déficit de souveraineté est bien une des causes de la dictature fiscale, qui consiste à placer des récipients sous les fuites d'eau en se refusant à réparer le toit. Et lorsqu'il s'écroulera, ce sera, après avoir accablé le peuple pendant des années, pour laisser la place nette aux entités supranationales et au marché."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La finance dérégulée nous condamne aux krachs

    Pour l’économiste André Orléan, dans un univers boursier par essence spéculatif, la transparence ne sert à rien. Le seul moyen d’éviter les crises à répétition engendrées par les bulles est de définanciariser l’économie.

    Un bureau grand comme un mouchoir de poche, grignoté par des piles de dossiers et des rayonnages de livres. Et un pupitre pour tout meuble, surplombé d’une affiche au titre ironique : Manifeste des “sagesses boursières”… jamais respectées.

    Justement, les folies financières et les bulles de marché, André Orléan, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, les scrute et les dissèque depuis longtemps à la façon d’un biologiste. Apparemment, pour l’auteur de L’Empire de la valeur (Seuil) et de De l’euphorie à la panique (Editions Rue d’Ulm), la série des krachs entamée depuis une douzaine d’années risque de se poursuivre.

    Mouvements erratiques des actions, chute de l’or, recul des marchés émergents, bulle sur quelques obligations d’Etat… Cette situation d’extrême nervosité sur tous les marchés – et non pas quelques-uns – est-elle inédite dans l’histoire?

    Non. Dans les situations de forte incertitude, les investisseurs se replient fréquemment sur les actifs réputés sans risque, quitte à les faire mécaniquement monter au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, majoritairement, ce sont quelques emprunts d’Etat, en l’occurrence ceux émis par l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et dans une certaine mesure la France, qui profitent de ce flight to quality alimenté par le déluge de liquidités que les banquiers centraux déversent sur les marchés financiers.

    Cette situation est fort risquée. Plus la période est troublée, plus les marchés réagissent de façon binaire, rejetant tous les titres à l’exception des plus sûrs.

    Cette absence de discrimination dans les risques n’est en rien une nouveauté. Déjà, en 1931, la faillite de la banque autrichienne Kreditanstalt provoqua une ruée… sur les banques allemandes. La question fut alors soulevée de savoir si les créanciers américains faisaient bien la différence entre l’Autriche et l’Allemagne. De même, en 1994, le krach des emprunts mexicains se propage à l’Argentine, dont l’économie est pourtant dans une situation très différente.

    Ces phénomènes de contagion psychologique donnent aux actifs un “faux prix”, trop élevé pour les produits les plus sûrs, trop bas pour les autres. Franchement, l’emprunt italien est-il vraiment huit ou dix fois plus risqué que l’emprunt allemand, quand il y a cinq ans il fallait croire que ces deux pays se valaient sur les marchés ? “Le marché boursier est un vote et non une juste évaluation”, disait l’économiste Benjamin Graham.

    Les marchés boursiers nous condamneraient alors à passer d’une bulle spéculative à l’autre, sans répit…

    Les successions de bulles et de krachs depuis trente ans, mais plus particulièrement depuis 2000, sont la conséquence directe de la financiarisation et de la dérégulation. L’ère du capitalisme fordien (1945-1970), quant à lui, ne connaît ni crise bancaire ni crise financière : les marchés étaient moins puissants, plus régulés, et les banques finançaient directement l’économie.

    La financiarisation de l’économie, qui commence au début des années 80, repose sur l’idée qu’en matière financière il faut laisser faire la concurrence. Or ce précepte fonctionne à peu près bien partout, sauf… en Bourse.

    Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce paradoxe ?

    Sur les marchés ordinaires – ceux des automobiles, des chaises de bureau, des ordinateurs -, quand le prix augmente, la demande décroît. Par ce simple mécanisme, la libre-concurrence fait son oeuvre et réalise à peu près l’équilibre entre l’offre et la demande. Elle empêche que les prix montent à des niveaux absurdes. Or, sur les marchés financiers, la hausse des prix ne provoque pas nécessairement la fuite des capitaux.

    Tout au contraire, un titre dont le prix augmente peut parfaitement attirer de nouveaux investisseurs, qui y voient le signe de hausses futures. C’est de cette manière que les bulles se forment. Sur les marchés des biens ordinaires, la logique est tout autre : la hausse des prix produit immédiatement des forces de rappel, parce que les consommateurs refuseront ces marchandises devenues trop chères.

    L’univers très mimétique des marchés financiers produirait donc par nature des bulles et des krachs ?

    Absolument. C’est inhérent à la finance dérégulée. Elle nous condamne à l’instabilité. D’ailleurs, quand les Néerlandais inventent les grands marchés, au XVIIe siècle, les bulles font immédiatement leur apparition, comme celle sur les bulbes de tulipe, en 1636 et 1637.

    Mais pourtant, depuis la faillite de Lehman Brothers, de sommets du G20 en normes de Bâle, de déclarations du FMI en directives européennes, le pouvoir politique multiplie les tentatives pour réguler ce système incontrôlable

    Le problème, avec le diagnostic du G20, c’est qu’il entretient l’idée fausse selon laquelle les marchés financiers seraient la bonne solution pour allouer le capital à l’échelle planétaire. Pour le G20, la crise ne résulte pas des mécanismes financiers eux-mêmes, mais de l’opacité des produits. Il suffirait de rétablir la transparence et tout irait mieux. Erreur. La transparence ne va pas empêcher les bulles d’apparaître. Il n’est que de penser à la bulle Internet, qui a pu se développer dans la plus parfaite transparence des produits et des mécanismes. Celle-ci peut même, en rassurant les marchés, favoriser la spéculation.

    Mais alors, que proposez-vous?

    De définanciariser l’économie. Si on se place dans le court terme, nous aurions dû couper nettement les banques en deux, avec, d’un côté, les établissements de crédit qui distribuent des prêts et des produits d’épargne, et, de l’autre, les activités financières. Cela aurait été un premier pas. Nos sociétés n’ont pas encore pris toute la mesure des risques que la spéculation nous fait courir.

    L’Expansion

    http://fortune.fdesouche.com/320505-la-finance-deregulee-nous-condamne-aux-krachs#more-320505

  • France : Plus de trois millions de personnes au chômage en métropole à la fin juin

  • Conférences 2013 du Père Matthieu Dauchez - la joie dans les rues de Manille ?

  • Zone euro : le piège fédéraliste ! (arch 2011)

    L'accélération des dettes souveraines nous précipite chaque jour un peu plus vers l'éclatement de la zone euro. La plupart des dirigeants européens en sont aujourd'hui intimement persuadés, bien qu'ils continuent de nous affirmer le contraire. Certains experts parlent de plus en plus ouvertement « d'acharnement thérapeutique » sur une monnaie que les grands argentiers qui veillent à son chevet savent condamnée. Même un taliban du fédéralisme européen comme le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker est paraît-il très pessimiste sur les chances de sauver la zone euro.
    Sortir de l'euro ne sera évidemment pas indolore. Quand on a commis une erreur il faut toujours en payer le prix. Et plus le temps passe, plus celui-ci sera élevé et sans doute douloureux. Alors autant en finir le plus vite possible avec cette opération chirurgicale, certes à risques, mais devenue inévitable et dont le report ne fait qu'aggraver l'état du malade. Pourquoi attendre l'explosion maintenant annoncée de la zone euro ? Sortons de cette tourmente le plus vite possible. Le rétablissement sera forcément pénible, mais, pour permettre à notre économie de retrouver sa liberté et de repartir du bon pied, il faut en passer par là.
    Toutefois, nous affirment les jusqu'au-boutistes de l'euro : « Celui-ci n'est pour rien dans l'état désastreux des finances publiques grecques, dans l'endettement bancaire irlandais, ni dans celui des comptes publics au Portugal. » Selon l'économiste pro euro Alain Frachon, cette crise de l'euro ne serait même pas financière, mais politique. Il écrit : « Elle ne témoigne pas de la cupidité des marchés ; elle reflète l'irresponsabilité de la zone euro. Elle est moins une affaire de technicité financière que le symbole du malaise européen en général. » Si l'euro n'est pas à l'origine de la crise, il l'aggrave néanmoins d'une façon mortelle. Pour les économistes allemands, « le développement de la Grèce est massivement handicapé par l'euro ». Donc, s'il n'est pas totalement responsable de l'endettement de ce pays - il en porte toutefois une grande part de responsabilité -, l'euro contribue à lui maintenir la tête sous l'eau. « Pour faire disparaître le déficit, la Grèce doit réduire ses prix de 20 % à 30 %. Une telle baisse des prix n'est pas possible à court terme à l'intérieur de la zone euro. » Une zone où nos économies s'asphyxient et où certaines d'entre elles sont en train de suffoquer.
    Le constat que dressent les eurocrates - ce n'est pas la faute à l'euro mais aux dirigeants politiques - réserve un piège tendu aux peuples européens par les fédéralistes. L'euro pose un problème par manque de coordination des politiques budgétaires ? Il faut donc « aller plus avant dans l'harmonisation de politiques budgétaires ». En d'autres termes, pour que les choses marchent correctement, il faut créer un ministère des Finances européen supra-national et que les pays de la zone euro renoncent à leur souveraineté monétaire. C'est-à-dire qu'elles se départissent des derniers attributs de souveraineté qu'il leur reste. On entrevoit le chantage... L'euro-zone en accélérant la disparition des États-Nations sauvera la monnaie commune et intégrera d'une façon décisive les Européens dans le carcan bruxellois. C'est la dernière entourloupe qu'essaient de nous faire avaler les promoteurs anti-nationaux d'une Europe fédéraliste. Si le choix est entre sortir de l'euro ou se fondre dans un fédéralisme nébuleux, la question ne devrait même pas se poser : sortons !
    Le « malaise européen » dont parle Alain Frachon, n'est-ce pas la démonstration que l'idée de « souveraineté partagée », sur laquelle prétend se fonder la construction européenne, ne marche pas ? Qu'elle ne peut pas marcher ? Ce « malaise » c'est celui des peuples de plus en plus réticents à suivre la direction que leurs responsables politiques leur avaient tracée... en toute « irresponsabilité » ! Au fait, cette propension à « l'irresponsabilité » dont ont fait preuve, du propre aveu de leurs commensaux, les dirigeants des pays occidentaux, en s'endettant jusqu'à l'addiction et à l'aliénation, ne serait-elle pas inhérente au système de la démocratie libérale et à ses mécanismes démagogiques ? Ceux-ci entraînent les politiciens, toujours dépendants d'une élection, à satisfaire leurs clientèles électorales, même si c'est au détriment du bien public. En ce sens, effectivement, cette crise de la dette n'est pas seulement une crise de l'euro. Pas seulement non plus celle des responsables politiques. C'est aussi, beaucoup plus largement, la crise du système libéral tout entier.
    Jean Cochet PRESENT — Mardi 19 juillet 2011

  • « Inviable, l'euro peut mortel » (arch 1998)

    Les différences durables et profondes des pays de l'Union européenne font que l'euro est un non-sens économique : mais c'est une priorité idéologique pour ceux qui veulent briser les nations. Il faut s'en dégager. Telles sont les conclusions de l'étude du professeur Milloz pour le «pré-gouvernement» du FN.
    Je passerai rapidement sur certains aspects du dossier de l'euro qui toucheront directement la vie quotidienne des Français et de leurs entreprises. Ces aspects seront, me semble-t-il, au cœur de l'effort de propagande que développera l'appareil traditionnel du Front, au titre de la guerre déclarée à la monnaie unique par notre Président. Il s'agit par exemple de la disparition des opérations de change au sein de l'Union, de la disparition du franc, des risques d'augmentation des prix, des complications pour le consommateur, du coût du changement de monnaie pour les entreprises etc. Sans évidemment que les questions sur lesquelles j'insisterai soient exclues de cet effort de propagande, je m'attacherai plutôt ici à aborder le sujet sous un angle plus général, c'est-à-dire à montrer l'irréalisme économique de la monnaie unique et, hic jacet lepus, le dessein politique que cache cet irréalisme délibéré.
    D'abord le plan économique. L'euro présente un vice essentiel : il est une monnaie unique plaquée sur une zone économique de onze Etats distincts et hétérogènes.
    Certes ces onze Etats prétendent à une certaine homogénéité en ce qu'ils disent avoir satisfait aux critères financiers de Maastricht. Mais d'abord personne ne doute que la plupart n'y sont parvenus qu'au prix de contorsions statistiques inavouables. Ensuite et surtout, on ne saurait apprécier l'homogénéité d'une zone monétaire à la seule lumière de ces critères financiers. Il y a bien d'autres paramètres à prendre en compte : le niveau des salaires, de la protection sociale, la structure de la fiscalité, la situation démographique, l'expérience historique, le degré de spécialisation des productions, le niveau d'unité culturelle et linguistique etc ...
    Diminution des salaires
    Cette énumération le montre en pratique l'hétérogénéité est la règle lorsqu'une zone économique réunit plusieurs Etats distincts. Or, si ces Etats entretiennent entre eux d'importants courants d'échanges, il est fatal que surviennent sinon des crises, du moins des difficultés durables provoquées par cette hétérogénéité. Comment se surmontent ces dernières ? Généralement par la flexibilité du change. Qu'elle soit érigée en règle ou qu'elle soit admise et pratiquée comme une exception au principe de fixité, cette flexibilité fournit un remède aux déséquilibres et permet les ajustements nécessaires. Mais si, par l'institution d'une monnaie unique, on renonce à l'ajustement par le taux de change, il faudra bien, les faits étant têtus, trouver d'autres issues. On les trouvera soit dans la diminution des salaires ou de la protection sociale (pour que soient rétablies des conditions de concurrence plus favorables) soit dans une augmentation du chômage (ce qui poursuit le même objectif, par un moyen à peine différent) soit dans des transferts de capitaux d'un Etat à l'autre (le premier aidant le second à franchir une passe difficile) soit dans la mobilité de la main-d'œuvre (cette dernière se déplaçant d'une zone déprimée vers une zone plus active), soit enfin dam une combinaison de ces solutions.
    On a de multiples exemples de ce genre de situation. Le cas des Etats-Unis est classique : une crise survient-elle en Californie qui provoque du chômage ? L'on voit la main-d'œuvre et, plus généralement, la population se déplace, vers la région de Chicago par exemple, où les offres d'emploi sont nombreuses. L'exemple de la réunification de l'Allemagne est encore plus parlant : on a vu une monnaie unique imposée à deux zones qui, sur le plan économique, étaient totalement hétérogènes. Dès lors, très logiquement, plusieurs des solutions envisagées ci-dessus sont venues essayer de concourir à rétablir la situation de l'ex-RDA : chômage, transferts de main-d'œuvre dans le sens Est-Ouest, transferts massifs de capitaux d'Ouest en Est.
    Mais nous devons relever que les exemples choisis ne mettaient pas en cause des Etats étrangers l'un à l'autre. Les ajustements en question sont intervenus au sein d'une nation, c'est-à-dire dans un cadre caractérisé par un fort sentiment de solidarité et surtout d'appartenance commune, appuyé sur l'unité linguistique.
    Tout autre est la situation chez les onze Etats de l'euro. Croit-on qu'en cas de crise de vente du vin de Porto, les Portugais iront volontiers en Finlande au motif que l'industrie du bois y offrira des emplois ? Croit-on que l'Allemagne acceptera facilement de renouveler des transferts massifs de capitaux. cette fois-ci en faveur de l'Irlande par exemple, si celle-ci vient à se trouver en difficultés ? On connaît déjà les réticences des pays qui s'estiment créanciers de l'Union : elles seront aggravées par la rigidité propre à une monnaie unique. L'Allemagne d'ailleurs a déjà refusé tout récemment par la voix de l'un de ses ministres. ce que celui-ci a appelé « l'Europe des transferts ». Il est à craindre que les solutions les plus douloureuses s'imposent : augmentation du chômage ; diminution des salaires et de la protection sociale. Et cette issue est d'autant plus probable qu'il n'est pas besoin d'être expert pour prévoir que la politique monétaire de la Banque centrale européenne sera d'inspiration restrictive.
    Il est clair, en un mot, que l'hétérogénéité de la zone est source de conflits majeurs et de dislocations potentielles. Comment les prévenir ? Pour les européistes, pour Bruxelles, la solution coule de source. L'hétérogénéité, les diversités nationales font obstacle ? Qu'à cela ne tienne, il faut supprimer cette hétérogénéité, il faut supprimer ces diversités, il faut faire de la zone monétaire une zone homogène.
    Ainsi, la monnaie unique tombe le masque : le fond de l'affaire est politique, il réside dans la volonté désormais justifiée par les nécessités de l'euro, de créer un Etat européen unifié, un Etat dominé par la technocratie de la Commission et de la Banque centrale.
    Les manœuvres ne manquent pas qui tendent dans ce sens. En voici quelques-unes.
    La gestion d'une monnaie unique ne peut se concevoir, c'est bien évident, sans une discipline budgétaire commune. A établir cette discipline se consacrera donc ce que le traité d'Amsterdam appelle « la surveillance multilatérale ». Elle permet d'imposer aux Etats membres de « respecter leurs obligations résultat du traité », c'est-à-dire d'avoir une politique budgétaire restrictive dans l'esprit de Maastricht. Dans cette perspective, le Conseil statuant à la majorité qualifiée peut infliger aux Etats récalcitrants soit l'obligation de dépôts sans intérêt, soit une amende. De son côté, la Commission peut demander à la Cour de justice d'infliger le paiement d'une somme forfaitaire ou d'une astreinte. Qui nierait qu'il s'agit là des premiers pas vers un budget unique ?
    Ces premiers pas, d'ailleurs, ne dispensent pas de gonfler le budget communautaire. D'ores et déjà les européistes se plaignent du niveau insuffisant de celui-ci qui devrait, selon eux, être quadruplé : pour Jacques Delors, il devrait passer de 1,2 % du PlB communautaire à 5 %.
    Le futur Etat européen, purement technocratique, doit échapper aux Etats nationaux : c'est pourquoi, les pouvoirs de la Banque centrale, gestionnaire de l'Euro, ne sont en pratique balancés par aucun contrepoids politique ou autre en matière de politique monétaire. Et même dans le domaine des taux de change, là où le Traité concédait au conseil des ministres le droit de formuler des orientations, un Conseil ultérieur (décembre 1997) a, en violation semble-t-il du traité, restreint ce droit à des « circonstances exceptionnelles ».
    Mais la fusion politique des Etats ne sera jamais suffisante si l'on n'obtient pas la fusion des peuples. La tâche est plus rude mais c'est une raison pour l'entreprendre le plus tôt possible. Le nœud du problème est dans la mobilité des personnes. Les européistes déplorent que 3 % seulement des Européens résident dans un Etat autre que celui où ils sont nés : il faut donc promouvoir la mobilité géographique, c'est-à-dire, primo, abolir tous les contrôles de personnes aux frontières internes y compris pour les ressortissants des pays du tiers et, secundo et surtout, préparer des mesures tendant à faire de la circulation des personnes et de l'expatriation à l'intérieur de l'Union une « réalité quotidienne ». L'exemple américain est à nouveau appelé à la rescousse.
    J'écourterai ici la liste des projets européistes tendant à saper à la base la réalité des nations pour conclure en montrant qu'ils sont l'aboutissement de l'entreprise qui fut lancée immédiatement après la guerre et qui atteint aujourd'hui sa phase finale. Elle n'a été ralentie qu'entre 1958 et 1969 et même carrément stoppée en 1966 lorsque fut imposé le compromis de Luxembourg, aujourd'hui tombé en désuétude.
    Quand on jette un regard en arrière, on est frappé par l'implacable continuité de la course : la CECA, l'EURATOM, le traité de Rome, l'Acte unique, le traité dé Maastricht, le traité d'Amsterdam. Jamais, depuis la C.E.D. un saut brutal qui susciterait le rejet. Toujours un simple petit pas de plus. Jamais l'aveu du but ultime. Toujours, le masque des commentaires minoratifs.
    Se dégager de l'euro
    Quelle politique dès lors pour notre mouvement arrivé au pouvoir ? C'est cette question qui touche surtout l'économie et les affaires étrangères qu'il conviendra de traiter par priorité. Pour le moment, il convient de se contenter d'idées générales.
    En première approximation et en me plaçant dans une situation pas trop différente de la situation présente, je dirai qu'i! y a nécessité vitale pour la France de se dégager de l'euro, ce qui signifie dénonciation du traité de Maastricht au moins en ce qui concerne la monnaie unique. Faut-il le dénoncer pour le reste ? C'est une question à étudier, la réponse affirmative étant hautement probable.
    Reste une importante question : quid du traité de Rome ? Celui-ci, je tiens à le rappeler car c'est un fait trop souvent perdu de vue, est à la source de l'évolution actuelle. C'est lui qui, grâce à la Cour de justice a donné aux européistes leur force jusqu'ici irrésistible. Faut-il dénoncer le mythe séducteur qu'il représente les avantages qu'il a procuré l'Europe plaident pour une réponse négative du principe. Probablement, il faudra pourtant le priver de ce qu'il contient de venin supranational en y incorporant, en bonne et due forme, le compromis de Luxembourg : ce serait certainement la première des modifications à réclamer.
    Dans les circonstances actuelles, où l'Euro démarre avec la bénédiction des marchés et des forces politiques dominantes ; ces propositions peuvent paraître irréalistes. Pourtant. j'ai confiance dans le triomphe assuré des faits sur l'utopie destructrice. En deux phrases et quelques mots, le général De Gaulle avait fait le tour du sujet d'une façon si définitive qu'il n'y a rien à y ajouter et je n'y ajouterai rien, Voici cette citation que vous connaissez sans doute : « Les nations européennes sont des œufs durs. On ne fait pas d'omelette avec des œufs durs. »
    Pierre MILLOZ  National Hebdo du 28 mai au 3 juin 1998

  • Impôts : les familles avec enfants vont encore trinquer un peu plus en 2014

    1,4 milliard d’euros d’économie pour l’État.
    Les hausses d’impôts « réservées » aux familles avec enfants leur coûteront 1,4 milliard supplémentaires, soit au bas mot 2500 euros pour une famille avec 4 enfants scolarisés. Ce sont non seulement les vacances, mais le remplacement de la (grosse) voiture à bout de souffle qui sont en jeu désormais, voire, pour les budgets les plus serrés, d’autres arbitrages encore plus sévères.
    À croire que ce gouvernement a décidé de s’acharner fiscalement sur les familles avec enfants pour des raisons idéologiques.
    Après la réduction du quotient familial abaissé à 1500 euros par enfant à charge, mesure qui rapportera 1 milliard à l’État pris dans la poche des familles, et de facto en particulier dans la poche des familles les plus nombreuses, voici que la réduction d’impôt pour enfants scolarisés va également sauter. C’est en tout cas ce qui ressort des travaux préparatoires sur le Budget 2014.
    Les familles nombreuses particulièrement ciblées par les hausses d’impôts
    Jusqu’à cette année, les familles – qui pensaient à appliquer cette réduction d’impôt dans leur déclaration – bénéficiaient de 61 euros de réduction par enfant au collège, 153 euros par enfant au lycée et 183 euros par enfant étudiant. Zwiip, d’un trait de plume, ces réductions qui venaient participer (modestement) à l’effort de maintenir un enfant dans le système scolaire plutôt que de l’envoyer à la mine pousser des chariots ou de le laisser traîner dans un hall d’immeuble à tenir le mur, sera supprimé en 2014. Bénéfice attendu pour l’État : 445 millions d’euros, qui seront donc, là encore, ponctionnés du budget des foyers avec enfants, et, là encore, en particulier les familles nombreuses, littéralement matraquées fiscalement depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir.
    1,4 milliard d’impôts en plus pour les familles en 2014… en plus des autres augmentations
    1,15 million de foyers fiscaux bénéficiaient de ces réductions d’impôts jusqu’à présent. Pour 2014, leurs impôts augmenteront en moyenne de 144 euros par an du fait de cette suppression, mais dans le cas, par exemple, dune famille de quatre enfants, avec un élève au collège, deux au lycée et un à la fac, l’augmentation d’impôt sera de 550 euros. Avec l’abaissement du quotient familial, qui coûtera au bas mot 2000 euros à cette même famille, ce sont au minimum 2500 euros d’impôts supplémentaires dont elle devra s’acquitter en 2014.
    Le gouvernement se justifie en expliquant que l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sert déjà à venir en aide aux familles avec enfants scolarisés, ce qui n’est pas faux. Et d’ailleurs, le gouvernement socialiste, à son arrivée en 2012, a revalorisé l’ARS de 25%, mesure appréciée des familles, même si elle avait des faux airs de mesure électoraliste. Mais supprimer la réduction d’impôt pour enfants scolarisés deux ans plus tard laisse la vague impression que ce qui a été donné d’une main est repris de l’autre. Par ailleurs l’ARS s’arrête à 18 ans, et ne concerne donc pas les lycéens en retard pour leur bac, ou les étudiants qui vont à la fac poursuivre des études.
     Jean-Baptiste Giraud
    Rédacteur en chef d’economiematin.fr
    5/09/2013
    http://www.polemia.com/impots-les-familles-avec-enfants-vont-encore-trinquer-un-peu-plus-en-2014/