L’entreprise suédoise H&M vient d’annoncer la délocalisation de plusieurs unités de production de la Chine vers l’Éthiopie. Dans le même temps, un mouvement de relocalisation en Occident d’entreprises déçues par leur transfert en Asie semble s’amorcer, annonçant peut-être la fin de l’attractivité industrielle asiatique.
Le troisième renouvellement de l’accord AGOA – African Growty and Opportunity Act – entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne, qui autorise l’entrée hors taxe d’exportations africaines sous certaines conditions, suscitera de nouvelles délocalisations vers l’Afrique, et en particulier l’Éthiopie où un fabriquant chinois de chaussures avait déjà décidé d’investir l’année dernière.
Publiée en 2011 une étude de la Banque mondiale comparant plusieurs pays africains à la Chine et au Vietnam, a montré que l’Éthiopie était d’ailleurs le seul pays capable de concurrencer les pays asiatiques pour des productions à haute intensité de main d’œuvre (comme l’habillement ou la fabrique de meubles).
Ces projets montrent que des pays africains peuvent s’engager à leur tour dans le “vol des oies sauvages” qui a débuté avec le Japon, qu’ont suivi ensuite les Nouveaux Pays industriels d’Asie et ensuite les pays du Sud-Est asiatique et la Chine. Mais cette conjoncture ne doit pas faire oublier le contexte. La Chine est devenue depuis 2010 la première puissance manufacturière mondiale (avec 17% de la production par la valeur ajoutée manufacturière mondiale), devant les États-Unis qui avaient ravi cette place au Royaume-Uni à la fin du XIXème siècle.
L’Asie émergente – hors Japon – produit autant que l’Europe (un quart de la valeur ajoutée manufacturière mondiale) et l’Afrique subsaharienne 1%. Si les Chinois délocalisent, ils continuent d’investir massivement dans l’industrie en Chine : mesuré en dollars courants, la Chine investit trois plus que les États-Unis dans l’industrie manufacturière, huit fois plus que l’Allemagne et dix fois plus que la Corée qui est la cinquième puissance manufacturière dans le monde et investit deux fois plus que la France.
Cet effort d’investissement permet à la Chine de disposer du parc de machines le plus moderne du monde émergent, et probablement du monde industriel. Cet avantage de “tard-venu” se combine avec un potentiel d’économies d’échelle considérable, qui est dynamisé par la croissance des revenus et l’élargissement du marché chinois. Si la hausse des salaires en Chine peut éroder la compétitivité des exportations chinoises, elle renforce l’attractivité de la Chine auprès des investisseurs industriels qui cherchent à s’y implanter pour se rapprocher du marché chinois.
L’Afrique n’est pas la seule région du monde susceptible d’attirer des délocalisations d’entreprises chinoises ou de filiales étrangères implantées en Chine. Ces investisseurs regardent d’abord en Asie du Sud-Est (Vietnam, Cambodge mais aussi le Myanmar) et en Asie du Sud (Bangladesh).
De même que la croissance industrielle de l’Asie du Sud-Est n’a pas été freinée par celle de la Chine, la montée de l’Afrique dans l’industrie mondiale ne signifiera pas nécessairement le déclin industriel de l’Asie. Les deux mouvements peuvent s’accompagner, voire se renforcer mutuellement. Mais il faudra attendre plusieurs années pour que l’Afrique et l’Asie jouent dans la même catégorie.
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économie et finance - Page 760
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Entre relocalisation et délocalisation en Afrique, l’âge d’or de l’Asie est-il terminé ?
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200.000 personnels de l’Enseignement sous-employés
Une étude de l’INFRA par Charlotte Uher.
François Hollande, lors de sa campagne présidentielle, avait annoncé son intention de recruter 60.000 fonctionnaires dans l’Education nationale. Réalité dans le temps ou simple argument électoral pour appâter le corps des enseignants ? Etant donné la tournure des événements, il est à craindre qu’il tiendra parole.
L’INFRA, dont Polémia reprend certaines des publications, s’est livrée à une étude approfondie des affectations de ces fonctionnaires : il en ressort notamment que près de 92.400 d’entre eux ne seraient pas en charge d’une classe.Le lecteur trouvera ci-dessous l’analyse de Charlotte Uher.
PolémiaLe rapport de la Cour des comptes sur la gestion des enseignants, dont nous avons parlé récemment, laisse largement sous silence le problème des enseignants qui ne sont pas devant les élèves. En 2012, ce seraient 92.400 enseignants qui ne seraient pas en charge d’une classe. Ces enseignants peuvent s’occuper de quelques élèves, ou bien rester inemployés une partie de l’année (remplaçants). A cela s’ajoutent 125.000 personnes (essentiellement des enseignants) qui, en 2011, étaient gérées par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, mais qui n’étaient pas en fonction au sein du ministère : ils travaillent dans un autre ministère (Affaires étrangères par exemple) ou une organisation syndicale, ou encore sont en congé (parental, fin d’activité, …). Ce problème de gestion des personnels se retrouve dans chaque ministère, mais dans l’enseignement, 217.500 personnes auraient ainsi été sous-employées en 2011.
Mise en forme : Fondation iFRAP.
Les chiffres du ministère : 92.439 enseignants qui ne sont pas en charge d’une classe en 2012
40.000 enseignants sous-employés dans le second degré
Pour ce calcul, nous avons repris la définition du ministère de l’Éducation nationale pour compter les enseignants « qui ne sont pas devant élèves » dans le second degré [1] :
Enseignants devant élèves
Enseignants « pas devant les élèves »
Enseignants à l’année en collèges et lycées (LEGT et LP) Remplacement, documentation, Erea, 1er degré (généralement en Segpa), enseignants pas encore affectés, vacataires Enseignants à l’année en collèges et lycées (LEGT et LP) Remplacement, documentation, Erea, 1er degré (généralement en Segpa), enseignants pas encore affectés, vacataires Source : RERS 2012.
A la vue de ce tableau, il serait plus juste de parler d’enseignants qui ne sont pas « en charge d’une classe ». En effet, cette définition appelle trois remarques :
Certains enseignants sont bien devant un ou plusieurs élèves, au moins une partie de l’année [2],
Les enseignants affectés après la rentrée ne sont pas comptés,
Cette définition ne prend en compte que des effectifs physiques, sans donner l’équivalence en temps plein travaillé du nombre de postes d’enseignants en charge d’une classe. Les temps partiels notamment ne sont pas différenciés des temps plein, et les vacataires ne sont pas comptabilisés « pour des raisons de qualité de l’information recueillie » (sic !).
Cette définition repose sur un schéma ancien, celui du statut de 1950. Or les missions des enseignants ont beaucoup évolué depuis : prise en charge des élèves à profils particuliers (Erea, Segpa, plus généralement les élèves handicapés dans le cadre de la loi 2005 sur le handicap, et Rased dans le premier degré), soutien scolaire, tutorat, aide à l’orientation. De plus, les enseignants ne sont plus forcément recrutés pour un poste à la rentrée : c’est le principe du « plus d’enseignants que de classes » en primaire, et des remplaçants professionnels (TZR).Cette définition est issue du RERS, publication statistique annuelle du ministère. Si l’on reprend les données des fiches 9.1, 9.2, 9.4 et 9.7 de l’édition 2012 du RERS, on peut compter le nombre d’enseignants qui ne sont pas devant les élèves dans le secteur public en janvier 2012 : 40.177 enseignants, dont 1.900 (« environ ») enseignants en Erea, et des enseignants du premier degré affectés notamment dans les Segpa : 7.500 « environ ». (Erea, Segpa : voir note 2).
53.000 enseignants « fantômes » dans le premier degré.
Si l’on suit la même méthode dans le premier degré, on aboutit à un résultat de 52 262 enseignants « pas devant les élèves » en janvier 2012, dont 25.400 en remplacement , 11.700 en « prévention et traitement des difficultés scolaires », 10.700 affectés à la scolarisation des élèves malades ou handicapés, et 4.500 dans l’encadrement pédagogique, en réadaptation ou en réemploi. Mais parmi les enseignants comptés comme étant « devant les élèves » figurent les directeurs d’écoles dont certains peuvent être partiellement, ou totalement déchargés de classe. C’est le cas à Paris où tous les directeurs sont déchargés de classe, quel que soit le nombre de classes.
On peut calculer ces effectifs fantômes d’une autre manière. Mais on arrive au même résultat. Le nombre d’élèves par classe permet aussi d’estimer le nombre d’enseignants qui ne sont pas devant les élèves [3]. Dans le premier degré, on pourrait s’attendre à ce qu’il y ait, à peu de choses près, un enseignant par classe. Or ce n’est pas le cas, et de loin. Au final, en tenant compte du nombre moyen d’élèves par classe, communiqué par le ministère, et du nombre d’élèves et d’enseignants, on observe une absence de 53.000 à 62.500 enseignants, dans le premier degré, entre 2005 et 2011. Des chiffres en légère baisse, assez proches de ceux calculés dans le paragraphe précédent.
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
1er degré (Selon la définition du RERS) 52.837 66.209 66.760 67.181 67.164 67.969 54.537 52.262 1er degré (Selon le nb d’élèves par classe) 62.535 60.103 59.236 59.926 58.013 55.649 52.740 Cet indicateur montre surtout que ce n’est pas parce que des postes sont supprimés, ou inversement, créés, que le nombre d’élèves dans les classes va diminuer [4]. En réalité, le nombre d’élèves a considérablement baissé depuis 1960 dans le premier degré, et reste assez stable depuis 1999, malgré la baisse du nombre d’élèves, et la hausse du nombre d’enseignants. Si les enseignants d’aujourd’hui trouvent que leurs classes sont surchargées, la raison est sûrement ailleurs que dans les effectifs : élèves moins disciplinés, baisse du niveau des enseignants recrutés, programmes trop lourds, trop grande spécialisation des enseignants, …
Au total : 92.000 enseignants n’étaient pas en charge d’une classe en 2012.
D’après la définition du RERS
Enseignants “devant les élèves”
Enseignants pas en charge d’une classe
Total
Enseignants du premier degré 273.179 52.262 325.441 détails : Dont directeurs d’école, qui peuvent être totalement ou partiellement déchargés de classe. (A Paris, tous les directeurs sont déchargés, quel que soit le nombre de classes) Dont remplacement (25.396), prévention et traitement des difficultés scolaires (11.732), scolarisation des élèves malades ou handicapés (10.661), encadrement pédagogique, réadaptation ou réemploi (4.473) Enseignants du second degré 347.007 40.177 387.184 détails : dont 1.900 (« environ ») enseignants en Erea, et des enseignants du premier degré affectés notamment dans les Segpa : 7.500 « environ ». (Erea, Segpa : voir note 2) Total des enseignants du premier et du second degré 620.186 92.439 712.625 Source : fiches 9.1, 9.2, 9.4 et 9.7 de l’édition 2012 du RERS, effectifs de France métropolitaine et DOM, y compris Mayotte, en janvier 2012. Si l’on suit ce même calcul sur une plus longue période, depuis 2006, on voit que le nombre d’enseignants qui ne sont « pas devant les élèves » est en légère baisse (102.155 enseignants en 2006 à 92.367 en 2012, hors Mayotte), et est particulièrement important dans le premier degré (-14.000 enseignants « pas devant les élèves »). La lente baisse des effectifs qui ne sont pas en charge d’une classe est probablement due pour partie à la politique de non remplacement de certains enseignants, et à l’augmentation des élèves dans le premier degré (depuis 2003) et dans le second degré (depuis 2011). Mais elle est aussi due, à moyen terme, au changement régulier de périmètre dans le calcul par le ministère du nombre d’enseignants, c’est-à-dire à un problème de définition et au manque de détails des chiffres communiqués par le ministère.
La méthode budgétaire : où sont donc partis 125.079 personnels de l’enseignement ?
Il existe une autre façon de décompter les enseignants, c’est celle que met en œuvre le rapport annuel sur l’état de la fonction publique et des rémunérations. Les décomptes des effectifs ne peuvent malheureusement pas se recouper exactement avec ceux du ministère [5]. De plus, si l’on sait que la plupart des personnels de ces ministères sont enseignants, ce rapport n’en donne pas le nombre exact.
Le rapport sur l’état de la fonction publique et des rémunérations donne le nombre des enseignants qui sont « payés », « en fonction dans » ou « gérés » par les ministères de l’enseignement (Éducation nationale et Enseignement supérieur), ainsi que dans les établissements publics qui dépendent du ministère. Le rapport budgétaire indique donc dans quelle « position » sont les personnels : en service actif au sein du ministère, ou non. Dans le graphique suivant, on voit que la part des personnels qui ne sont pas en fonction au sein du ministère, est globalement en augmentation, et oscille entre 57.000 et 125.000 entre 2007 et 2010 (derniers chiffres communiqués), la grande majorité (60.000 en 2010) étant affectée dans un établissement public dépendant du ministère. La part des congés parentaux et des disponibilités reste assez mince, contrairement aux idées reçues.
Mise en forme : Fondation iFRAP.
Cette méthode de présentation met surtout en évidence un problème de gestion plus général des personnels recrutés. Un enseignant recruté par l’Éducation nationale restera à vie rattaché à ce ministère, qui gérera sa progression de carrière, voire même continuera à le payer alors qu’il n’y est plus en fonction. Ainsi, un enseignant recruté par l’Éducation nationale peut être détaché dans un établissement dépendant d’un autre ministère. Il peut y enseigner [6] ou y faire tout autre chose, sans perdre pour autant son statut, comme le montre l’exemple du CNED.
Dans son rapport public annuel 2013, la Cour des comptes a été particulièrement critique avec le CNED, jugé peu performant, même pour son cœur de mission. La Cour a aussi pointé du doigt la politique de ressources humaines du CNED, auquel le ministère de l’Éducation nationale envoie plus d’un millier d’enseignants ne voulant plus, ou ne pouvant plus enseigner devant les élèves [7], tout en voulant garder leur statut. Or la situation de ces personnels n’est pas claire : à la rentrée 2011, 41% des enseignants du CNED étaient toujours rémunérés sur le budget de leur académie d’origine. Seule une minorité exerce son travail sur un des sites du CNED, la plupart travaillant à domicile. De plus, alors que le nombre d’élèves est en chute constante depuis une dizaine d’années, le nombre d’enseignants est en augmentation (+123 dans le premier degré entre 1998 et 2007). En 2007, derniers chiffres détaillés connus, 1.121 enseignants étaient affectés au CNED : 463 du premier degré et 658 du second degré.
Le CNED : un service public de réemploi des enseignants
Les ministères de l’enseignement se retrouvent donc gestionnaires de plus d’1,13 million personnes physiques. Auxquels s’ajoutent les vacataires embauchés sur des crédits normalement réservés aux heures supplémentaires des enseignants (pour un total d’1,3 milliard d’euros en 2011 pour les HS de l’Éducation nationale), plus des assistants d’éducation, des auxiliaires de vie scolaire et des contrats uniques d’insertion, rémunérés au titre des dépenses d’intervention (titre 6) du ministère (1,4 milliard d’euros en 2012). Il devient urgent de rationaliser la gestion RH des ministères, en réconciliant la gestion de l’emploi et la gestion budgétaire. Les ministères et les opérateurs doivent devenir pleinement responsables de leurs effectifs. C’est à cette seule condition que l’on pourra savoir de combien d’effectifs on a besoin pour assurer l’enseignement des élèves, et quelles dépenses il faut prévoir. Car pour l’instant, il est illusoire de vouloir réduire le nombre de personnes, si de nouvelles peuvent être embauchées grâce à des enveloppes budgétaires largement opaques.
Loin d’être anecdotique, la question du nombre d’enseignants devant les élèves met en évidence un important problème de gestion des effectifs au sein des ministères. La Cour des comptes a apporté la semaine dernière quelques propositions de réformes pour l’Éducation, largement concentrées sur la réforme du statut des enseignants, et l’amélioration de l’attractivité du métier, avec quelques remarques vers la fin du rapport sur la gestion administrative. Or, vu l’état actuel des finances publiques, il devient urgent de rationaliser cette gestion administrative et budgétaire pour s’assurer que toutes les nouvelles dépenses sont bien justifiées. Et que les enseignants qui ne sont pas devant les élèves, soit retournent en classe, soit démissionnent pour laisser leurs places à d’autres, plus motivés.
Nos propositions :
Quand un enseignant part dans un autre ministère, le faire entièrement gérer par son nouvel employeur, et non plus par son corps d’origine. Cela serait rendu possible par une gestion RH recentralisée par la DGAFP. Les ministères devraient alors arrêter de créer leur propre fonction RH, et n’avoir plus que des correspondants de la DGAFP en leur sein. Cela permettrait d’homogénéiser les procédures et d’éviter les financements croisés (par exemple, un enseignant de l’EN, envoyé au ministère de la Culture, qui travaille dans un musée, au service éducatif, en étant payé par le ministère de la Culture, géré par l’Éducation nationale, mais employé dans un opérateur) [8].
Un statut pour les directeurs d’établissements scolaires : il faut aller vers un corps de personnel de direction unique 1er-2nd degré qui permettra un pilotage et une unification renforcées du système, avec de véritables pouvoirs de RH.
Refonte du statut et de la gouvernance : mieux définir les missions et conditions pour être fonctionnaire, le statut et les missions des autres personnels non fonctionnaires, et faire gérer les personnels par le chef d’établissement à l’échelle la plus locale possible (établissement ou groupe scolaire). La Fondation iFRAP propose une gestion au plus près avec des enseignants recrutés directement par les établissements, et rémunérés via un forfait éducatif attribué à chaque établissement en fonction du nombre d’élèves.
En finir avec l’amateurisme et les décharges horaires pour de multiples raisons. Les enseignants, en particulier agrégés, doivent se concentrer sur les missions pour lesquelles ils sont payés : enseigner en classe entière devant des élèves. Les missions annexes (orientation, soutien scolaire, tutorat, suivi des élèves à profil particulier, remplacement ponctuel) étant effectuées par des professionnels, plus ou moins rémunérés selon leur qualification.
Pour chaque établissement scolaire, publier les noms des enseignants et les classes dans lesquelles ils exercent, ainsi que les noms des enseignants déchargés de classe. Publier par académie les noms de toutes les personnes de catégorie A : les noms des enseignants et des inspecteurs en charge, ainsi que leurs fonctions.
Charlotte Uher
IFRAP
6/06/2013Notes :
[1] Source : pages 296-297 des Repères et références statistiques – édition 2012. « Les enseignants recensés ici sont ceux qui exercent une activité d’enseignement à l’année dans les collèges, les lycées d’enseignement général et technologique (LEGT) et les lycées professionnels (LP), hors enseignement religieux. Ne sont pas compris les personnels de remplacement (titulaires ou non) et de documentation, les enseignants en Erea (1 900 environ) et les enseignants du premier degré affectés notamment dans les Segpa (7 500 environ). Les statistiques ne concernent que les enseignants devant élèves : ceux qui n’ont pas de service au moment des remontées d’information ne sont pas comptabilisés. Le calcul du nombre des non-titulaires inclut les bénéficiaires de l’obligation d’emploi et les travailleurs handicapés sous contrat. Les enseignants vacataires ne sont pas comptés pour des raisons de qualité de l’information recueillie. »
[2] Définition des Segpa : « Au collège, les sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) accueillent des élèves présentant des difficultés d’apprentissage graves et durables. » Définition des Erea : « Les établissements régionaux d’enseignement adapté (EREA) sont des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Leur mission est de prendre en charge des adolescents en grande difficulté scolaire et sociale, ou présentant un handicap. » Source : Eduscol, Ministère de l’Éducation nationale.
[3] Il est difficile de calculer le nombre d’enseignants pas devant les élèves dans le second degré, car il ne peut pas, par définition, y avoir une classe par enseignant au collège et lycée (à cause des options, et des spécialisations).
[4] Ainsi, dans le premier degré public, le nombre moyen d’élèves par classe en 2011 est le même qu’en 2007 : 25,5 en maternelle, et 22,7 en CP-CM2 (Source : RERS 2012, p.41). Dans le second degré public, il n’a que très légèrement augmenté (+0,6 élève par classe au collège, +0,3 élève au lycée), et surtout, reste inférieur au niveau de 1995 au lycée (au collège : +0,2, au lycée : -1,4) (Ibid. p.43).
[5] La Cour des comptes le regrette d’ailleurs ouvertement dans son rapport de 2013 sur la gestion des enseignants : « En raison de périmètres et modes de calculs différents, le total des effectifs n’est ainsi pas directement comparable au chiffre de 837 000 rappelé dans le présent rapport (plafond d’emploi en équivalents temps plein travaillé (ETPT), sur l’exercice budgétaire 2012), ni à la décomposition présentée à l’annexe 1.5 portant sur l’enseignement public et privé (décompte des ETPT observés sur l’année budgétaire 2011). » P. 62-63 du rapport.
[6] « Il faut arrêter de penser que les détachés n’enseignent plus. Par exemple, les professeurs des lycées militaires sont détachés auprès du ministère de la défense, les professeurs des maisons de la Légion d’honneur sont détachés auprès du ministère de la justice, ceux qui enseignent à l’étranger auprès du ministère des affaires étrangères (enfin, pas tous, c’est compliqué l’enseignement à l’étranger…), etc. Tous ces détachés sont bien devant des élèves… » Source : Slate, http://www.slate.fr/story/62319/60…. . Page visitée le 27 mai 2013.
[7] Source : Rapport annuel 2013 de la Cour des comptes, « Le CNED, un établissement public d’enseignement inadapté à la formation en ligne. »
[8] La cour des comptes, dans son rapport budgétaire de mai 2013 sur l’exercice 2012 propose une 3e option, qui serait une amélioration à titre transitoire : créer un 3e plafond d’emplois (en plus du plafond État et du plafond opérateurs) pour couvrir (et compter !) les emplois qui ne relèvent pas des opérateurs. Par exemple, les assistants de vie scolaire ou les vacataires. Cela permettrait de suivre efficacement les dépenses de personnel, et inciterait enfin le ministère de l’Éducation (et les autres ministères, si la réforme est plus large) à gérer de façon flexible et transparente ses dépenses de personnel.
http://www.polemia.com/200-000-personnels-de-lenseignement-sous-employes/
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Le véritable problème marseillais ? La corruption…
» Politique de la ville Libération, toujours : « Des associations fictives ont reçu 800.000 euros en trois ans. » De quoi attendre à l’aise une grosse livraison de haschisch, ou qu’un transport de fonds passe dans votre ligne de mire… »
Xavier RauferDocteur en géopolitique et criminologueIl enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin).Quoi de neuf, à Marseille ? Rien. Une sagesse instinctive conduit les criminels à éviter un appareil répressif qu’ils savent puissant, mais vacillant, privé de persistance ou d’acharnement. D’où un temporaire retour au calme lorsque les ministres tonnent et qu’il y a du « bleu » dans les rues. Les médias repartis et le bon peuple distrait, le cirque reprend de plus belle. Toute la Sicile connaît le proverbe mafieux « Courbe-toi, jonc, la crue passe… » Eh bien, c’est pareil à Marseille : la crue passée, le jonc relève la tête.
Et les assassinats reprennent.
Mais pourquoi les bandits s’entretuent-ils ? L’ethnologie criminelle nous renseigne : hors la loi, les malfaiteurs n’accèdent pas à la justice des honnêtes gens. Un bandit ne peut infliger une amende à un « collègue », ni l’envoyer en prison. Le différend est mineur ? Il casse la figure du gêneur. Si c’est grave, il le tue ou le fait tuer. Ce n’est donc pas par plaisir que les bandits s’entre-tuent, mais par exigence territoriale. Le fief est la source de tout business illicite, et qui empiète sur celui d’un gang est bon pour l’hôpital ou la morgue.
Mais les homicides ne sont pas « le » problème de Marseille – c’en est juste un spectaculaire symptôme. Le vrai problème de Marseille, c’est une corruption monumentale.
D’abord, un maire bien fatigué, largué entre dénégation puérile du réel – « Marseille n’est pas Chicago » – et tentatives d’apaiser les bandits par travail social interposé.
Surtout, une « politique de la ville » à la napolitaine, un système de contrôle des quartiers chauds, et des votes qui en émanent, par des nervis qu’arrosent les crédits de la politique de la ville. Oh, les motifs sont nobles : « antiracisme »… « diversité »… et autres balivernes à la mode. Mais en réalité ? Un des caïds en cause, Abderrazak Z., parle de la députée chargée de la politique de la ville au conseil général : « J’ai trouvé une dinde pour nous subventionner. » (Libération, 11 mars 2013). Et qu’arrive-t-il à qui tient tête au caïd ? « Je n’étais pas content, mais il m’a montré qu’il était armé. Je me suis calmé. » (ibidem). Vous ne vous calmez pas ? Passage au stade Kalachnikov.
Telle est, en 2013 la « politique de la ville », terreau fertile pour le milieu marseillais : « Dans les quartiers, si tu veux avoir un minibus, un scooter et de l’argent, tu montes une association. » (ibidem). De l’argent, beaucoup d’argent. Libération, toujours : « Des associations fictives ont reçu 800.000 euros en trois ans. » De quoi attendre à l’aise une grosse livraison de haschisch, ou qu’un transport de fonds passe dans votre ligne de mire…
Ajoutons-y une police souvent corrompue. Le mal ronge de longue date l’appareil policier régional – et pas les seuls « ripoux » de la BAC Nord : en cas d’affaire criminelle grave, pourquoi les magistrats locaux se concertent-ils à Paris et surtout pas à Marseille ? Et par quel miracle de gros voyous – quatre selon nos sources, en 2012 – ont-ils pu « s’arracher » à l’aube de leur cachette, les policiers investissant une planque juste désertée, n’y palpant qu’un lit encore chaud ? Un flic de base peut-il « arranger » de telles manigances ?
De telles écuries d’Augias ne se nettoient pas avec une compagnie de CRS en plus. Il faut, sur place, un véritable outil de renseignement criminel, posant pour toute l’aire marseillaise un diagnostic précis : qui sont les voyous ? Que font-ils ? Où sont-ils ?
La suite est aisée. Le travail policier classique y suffit amplement. Songeons à la formule de Napoléon : « La guerre est un art simple et tout d’exécution. » Un diagnostic, un plan implacablement réalisé à tous les niveaux. Pas d’autre voie pour durablement pacifier Marseille.
Mais comment faire quand Mme Taubira et sa cour de Diafoirus-sociologues vident les prisons ? Pour faire sympa, le gouvernement a inextricablement associé en son sein l’eau et le feu. Cette idée idiote se paiera cher.
Source: BVoltaire
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Crise des chaînes logistiques et alimentaires
Des complots de gouvernements maléfiques ne seront pas nécessaires pour réduire la population en cas de crise. La structure même du système va s'en charger.Pensez un instant à l'état de la distribution des biens et de nourriture dans le monde. On a d'abord détruit l'artisanat : pendant ces 20 dernières années, quelques grands groupes commerciaux, redoutables prédateurs et habiles négociateurs, ont profité des immenses économies d'échelle dont ils disposaient, grâce à leur réseaux de fournisseurs bon marché et grâce à leurs grands volumes d'achats, pour s'installer partout. Ces grands groupes ont été accueillis par les consommateurs à bras ouverts. Installés dans les zones stratégiques, au croisement des grands axes de transports autour de toutes les villes, ils ont signé la disparition d'un très grand nombre de petits commerces. Nous avons collectivement accepté de détruire une partie de notre tissu économique local pour quelques économies sur des produits souvent de mauvaise qualité et dont nous n'avons pas besoin. Nous n'avons pas bien réfléchi à la valeur de ce que nous avons détruit, car ces petits commerces entretenaient des relations avec les producteurs locaux de nourriture. Ceux-ci ont été absorbés par de grands groupes agricoles, ou ont pris leur retraite, sans passer leur savoir-faire aux jeunes. En Occident, dans les pays émergents, et même dans les pays plus pauvres, la nourriture se trouve dans des hyper/supermarchés qui sont approvisionnés par des camions, souvent réfrigérés, qui roulent sur des milliers de kilomètres, entre usines, centres de production, centres de tri logistique, etc. Aux États-Unis, 64% de tous les biens sont transportés par voie routière. Dans un monde aux ressources rares, cela risque bientôt de ne plus pouvoir être le cas. Toute l'industrie fonctionne en flux tendu ou Just in time. Le concept est simple : grâce à une coordination très étroite entre une société et ses sous-traitants, la fabrication se fait dans la plus grande efficience pour minimiser les stocks, ce qui nécessite moins de place de stockage, comporte moins de risque d'obsolescence et donne plus de profits. Les pièces nécessaires à la fabrication des machines sont commandées très fréquemment mais en relativement petites quantités. Le risque d'un tel système est celui des retards d'approvisionnement, de la disparition des fournisseurs ou des sous-traitants, ou des grèves. Le simple retard d'une pièce peut arrêter tout le système. Ce risque est d'ordinaire acceptable car bien géré et parce que le remplacement d'un sous-traitant de manière ponctuelle ou permanente peut se faire avec un minimum de planification. Hélas, cela ne sera plus le cas en temps de crise. Lorsque ses fournisseurs ne sont plus en mesure de fournir - pour cause de chômage, de fermeture, de maladie du personnel - tout le système s'arrête. C'est ce qui s'est passé à petite échelle en 2011, lorsque le tsunami qui a frappé le Japon a causé la fermeture de nombreuses usines en Europe.Ce qui est vrai pour l'industrie l'est aussi pour la distribution de biens comme les consommables. Dans la grande distribution, des milliers de sous-traitants, producteurs, transporteurs, opérateurs de centres de tri, travaillent de manière coordonnée pour amener la nourriture dans les rayons des supermarchés. Ce que vous voyez dans les rayons, c'est pratiquement tout ce que le supermarché a en stock. Grâce à des systèmes informatiques puissants, tout cela fonctionne comme une horloge. Précis. Efficace. Rentable. Mais au moindre problème, c'est un système qui se retrouve rapidement sous pression. En cas de crise majeure, ce système s'arrêterait complètement. On a vu que au cours de paniques comme celle de l'été 1990 consécutive à l'invasion du Koweït par l'Iraq, les rayons des supermarchés étaient vidés en quelques heures de tous leurs stocks de riz, de pâtes et de lait. Et il faut penser qu'avec des médias alarmistes un mouvement de panique serait vite amplifié. 50% de la population mondiale vit dans des villes et est donc totalement dépendante de ces systèmes complexes d'approvisionnement pour l'énergie, la nourriture, la communication, l'eau, les transports et pour l'évacuation des ordures et des eaux usées. Dans le monde occidental, moins de 2% de la population s'occupe d'agriculture, de chasse ou de pêche. Ces 2% nourrissent les 98 autres. Pire, une bonne partie de la nourriture provient de la monoculture des pays du Sud et peu de ces pays ont une capacité d'autosuffisance alimentaire.En temps normal, l'Occidental moyen rentre chez lui, son frigo est plein de nourriture, l'électricité fonctionne, les toilettes fonctionnent, le chauffage fonctionne, le téléphone fonctionne, sa connexion internet fonctionne, son salaire est arrivé directement sur son compte et ses paiements sont effectués automatiquement. Nous avons construit une machine économique efficace et complexe et qui s'étend de plus en plus dans le monde. Si la machine s'arrête, les commandes ne passent plus, les camions ne livrent plus, les magasins se vident, les stations d'essence ferment, les policiers et les pompiers n'interviennent plus. Si les lignes électriques se cassent, qui les répare ? S'il n'y a plus d'essence, comment ramasse-t-on les récoltes et les transporte-t-on dans les supermarchés ? La famille typique a en moyenne une semaine de nourriture en stock chez elle. Et après ? Où faudra-t-il aller chercher sa nourriture ? L'Etat sera-t-il capable de ravitailler tout le monde ? La recherche de nourriture restera-t-elle pacifique ? A quel moment l'Occidental moyen deviendra-t-il désespéré et commencera-t-il le pillage, pillage des magasins, pillage de ses voisins, pillage des villes, puis pillage des campagnes ?L'armée des États-Unis se prépare à faire face avec l'exercice Unified Quest qui va durer toute l'année 2011, et qui a comme objectifs d'étudier les implications, pour citer le document officiel, d'un "effondrement économique à large échelle à l'intérieur des États-Unis, et comment maintenir l'ordre et éviter les troubles". Cet exercice inclut la mise en place de centres d'internement pour des millions d'Américains, centres qui augmenteront encore la capacité des camps pour réfugiés que la FEMA (l'agence gouvernementale qui gère les effets des catastrophes naturelles ou extraordinaires) a mis en place tout au long des années 2000.Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique
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Et revoilà la “taxe carbone” !
Le nouveau ministre de l’Écologie Philippe Martin a annoncé que le Premier ministre avait « acté » la création d’une « contribution climat énergie », une vieille revendication écologiste plus connue sous le nom de « taxe carbone ».
« Sur la fiscalité écologique, je suis venu vous confirmer la décision actée par le Premier ministre de créer une contribution climat énergie », a -t-il lancé devant les responsables d’EELV, qui l’avaient invité à Marseille. Le ministre n’a pas donné d’autre détail sur la mesure, déclarant un peu plus tard devant la presse qu’il y aurait « débat sur le montant et le rythme » de cette contribution.
La contribution climat-énergie, qui fait l’objet d’une proposition de loi récente des écologistes à l’Assemblée nationale, vise à encourager particuliers et entreprises à des comportements plus « verts » en taxant les consommations d’énergies polluantes.
Mise en sourdine lors des tables rondes du Grenelle fin 2007, l’idée a connu sa traversée du désert, avant de refaire surface en 2009, année où une commissions d’experts présidée par l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, s’était penchée sur le sujet. Un projet porté par le gouvernement Fillon, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2010 avait par ailleurs été annulé in extremis par le Conseil constitutionnel. Il prévoyait une taxe appliquée uniquement aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon).
Source : leparisien.fr
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Quand la science découvre les 1 % qui dirigent l'économie
Trois chercheurs suisses ont récemment décortiqué le réseau mondial des multinationales en se servant d'une base de données de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) regroupant plus de 30 millions d'acteurs du marché économique. Les scientifiques sont parvenus à une synthèse en les regroupant sous forme d'un réseau de 43 060 multinationales. Leurs rapports de force mutuels furent également reconstitués par l'angle de la propriété : une entreprise possédant plus de 50 % des parts d'une autre est considérée comme en détenant le contrôle.
Le réseau qui apparaît détient une structure générale assez commune dans les systèmes naturels : certains acteurs sont des points de convergence de pouvoir, alors que d'autres ne sont qu'en périphérie et n'exerce que peu de contrôle sur les autres. Ce phénomène connu comme « le riche devient plus riche » n'a pas étonné les chercheurs. Un gros acteur économique attire forcément les nouveaux arrivants. Ce qui les a le plus frappé est la découverte d'un autre phénomène appelé le « club des riches ». Au cœur du réseau, 1318 entreprises apparaissent comme plus fortement connectés entre elles et forme un noyau central. Ce noyaux s'avère détenir la majorité (60 %) de l'industrie mondiale par le jeu des actions boursières. Pire encore, 147 entreprises sont encore plus interconnectés et « dirigent » le noyau. Ces 1 % de la totalité du marché mondial, contrôlent à elles seules près de 40 % du cœur de l'économie actuelle. Mais qui sont ces entreprises ? Que produisent-elles ? Et bien elles ne produisent rien du tout sur le plan physique. Ce ne sont que des intermédiaires financiers. On y retrouve des noms bien connus en ces temps de crise: Barclays, JP Morgan, Goldman Sachs, ...
La question posée par ce travail scientifique était à l'origine de déterminer s'il existait une « tête » au système financier actuel. Le noyau découvert par les chercheurs y ressemble beaucoup. Toutefois, ceux-ci mettent en garde face à l'idée d'y voir une conspiration. Pour eux, ces entreprises ne sont que des acteurs guidés par les lois du marché et qui se sont retrouvés dans cette configuration sans nécessairement se coordonner consciemment entre-elles. Pas de conspiration donc, juste un système économique défectueux. En effet, si cette architecture profite à quelques uns, elle rend l'ensemble de l'économie de plus en plus instable. Cette concentration de 147 entreprises a des faux airs de foyer épileptique. Quoi faire ? Nos chercheurs proposent de commencer par réguler cette hyper-connectivité par le biais de taxes transnationales. Toutefois, au delà d'appeler à une telle régulation, ces résultats démontrent la dimension systémique de la crise actuelle. Plus question de tenter d'expliquer les fluctuations chaotiques de la bourse à partir des faits proposés par l'actualité. Il est désormais temps de prendre du recul et comprendre pourquoi le système économique, dans sa structure même, demande à changer.Stefania Vitali, James B. Glattfelder, Stefano Battiston -
Dimanche 25 août : manif pic-nic devant l’église Saint Pierre de Gesté
Lu ici :
"Le collectif St Jacques d’Abbeville et le Souvenir Chouan de Bretagne vous invitent à manifester votre opposition à la destruction illégale de l’église St Pierre, le dimanche 25 Aout à 12 h 30.
Ceux qui habitent trop loin peuvent envoyer au maire une simple carte postale avec l’église de leur ville ou de leur village et écrire : Touche pas à mon église.
Son adresse : Jean Pierre Léger, Hotel ville 9 place Monseigneur Dupont BP 9 49600."
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États-Unis : Manipulations sur les matières premières
Les accusations se multiplient dans le secteurs des matières premières aux Eats-Unis. La Bourse de Hong Kong a annoncé, le mercredi 7 août, qu’une plainte sur entente illégale dans l’aluminium a été déposée contre London Metal Exchange, Goldman Sachs et JPMorgan Chase.
Les accusations de manipulation du prix des matières premières se multiplient aux Etats-Unis. Dernière en date: une plainte en nom collectif a été déposée en Floride, ce mercredi 7 août, accusant le London Metal Exchange (LME), Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Glencore Xstrata d’entente illégale dans le stockage d’aluminium.
La Bourse de Hong Kong, qui a racheté le LME l’année dernière, avait déjà fait part, dimanche, d’une plainte similaire dirigée seulement contre la première bourse mondiale des métaux et Goldman Sachs.
La plainte a été déposée par une société acheteuse de produits d’aluminium et un individu se décrivant comme “buveur de boissons contenues dans des cannettes d’aluminium”.
Selon eux, les accusés font gonfler les prix de l’aluminium en créant artificiellement des files d’attente par le contournement des règles du LME – qui oblige à livrer un niveau minimum de métal chaque jour – en déplaçant l’aluminium d’un entrepôt à l’autre.
La prime payée par ceux qui veulent leur aluminium immédiatement se répercute sur l’ensemble du marché, augmentant le coût réel par rapport à son prix sur le LME. Les prix de l’aluminium auraient ainsi été gonflés de 3 milliards de dollars l’année dernière au niveau mondial, selon le brasseur américain MillerCoors.
Le régulateur américain surveille les banques
La FERC, le régulateur américain de l’énergie, a annoncé récemment trois procédures contre des groupes majeurs: le géant pétrolier BP, accusé de manipulation des prix du gaz et menacé d’une amende de 28,8 millions de dollars, ainsi que les banques JPMorgan Chase et Barclays, accusées, elles, de manipulations des prix de l’électricité en Californie. Elles se sont vu réclamer respectivement 410 et 488 millions de dollars.
Face à la recrudescence de dysfonctionnements et d’accusations de fraudes, la Banque centrale américaine (Fed) se penche sur les actifs physiques de matières premières détenus par de très nombreuses banques.
Elle pourrait revenir sur l’autorisation donnée en 2003 de mener de telles activités en marge de leurs négoces de dérivés et courtage de matières premières.
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Iran/Inde: coopération dans les secteurs hydrique et alimentaire (arch 2011)
L’eau est un bien précieux et, dans un futur proche, elle pourra constituer un “casus belli” quand il s’agira, une fois de plus, d’exporter la “démocratie” dans l’une ou l’autre région du monde
Le ministre indien des ressources hydriques, Pawan Kumar Bansal, s’est rendu récemment à Téhéran pour y représenter l’Inde au XXIème Congrès sur la sécurité alimentaire et hydrique: ce sont là des sujets du plus haut intérêt pour ces deux grands pays de la masse continentale eurasienne. Bansal a surtout mis l’accent sur “l’importance de détenir une sécurité alimentaire sur la scène mondiale actuelle”, ce qui a pour corollaire la disponibilité en eau pour la population et les cultures; l’eau, véritable or bleu, est essentielle pour toute autosuffisance en ces secteurs d’activité humaine.
Le ministre indien, après avoir souligné les affinités qui existent entre l’Inde et l’Iran, a également rappelé qu’il manquait une stratégie commune en ce domaine hydrique/alimentaire. “L’Inde investit beaucoup en ce moment dans le secteur hydrique, avec sa population de plus de 1,7 milliard d’habitants; les recherches pour trouver de nouvelles sources d’eau s’effectuent de concert avec la construction d’implantations spécifiques, destinées à la distribution et l’épuration”. Bansal a ensuite ajouté: “Le gouvernement de la Nouvelle Delhi caresse le projet d’augmenter de 20% l’efficacité des systèmes d’irrigation en l’espace de cinq années, projet qui va de paire avec un renforcement des capacités technologiques de la productivité agricole”. “Toutes les activités concernant l’eau et son utilisation”, a poursuivi le ministre indien, “devront être abordées avec l’implication totale et complète de la population et des diverses entités collectives locales, de manière à responsabiliser également les utilisateurs quant à l’usage correct de cette précieuse ressource”.
L’eau représente de fait un bien de plus en plus important sur le plan stratégique, au vu de ce qui se passe dans le monde actuel où la consommation par tête d’habitant a doublé depuis le début du 20ème siècle, avec un maximum de quelque 1700 m3 par habitant aux Etats-Unis.
Dans le monde, il y a environ 1400 millions de km3 d’eau, dont 96% se trouvent dans les océans; seule une petite partie est constituée d’eau douce, dont 1,74% est immobilisée dans les glaces et 1,7% dans les nappes phréatiques souterraines; par conséquent, moins d’1% de l’eau douce se trouve dans les fleuves et les lacs de surface. En 2000, l’ONU avait fixé huit objectifs de développement mondial; parmi ceux-ci, il y avait la volonté de réduire, dans la mesure du possible, la part de la population mondiale sans accès à l’eau potable.
Derrière ces aspects purement humains de l’utilisation de l’or bleu, il y a les intérêts de ceux qui veulent contrôler cette richesse et s’en accaparer comme c’est déjà le cas pour le pétrole.
Carlos Pareyra Mele, analyste argentin et expert ès géopolitique de l’Amérique latine, soutient la thèse que depuis le milieu des années 80 du 20ème siècle, l’eau est devenue un objectif considéré comme stratégique par les gouvernements américains qui la camouflent généralement derrière un discours sur la “biodiversité”. En 2004, toujours selon cet expert argentin, le journal “The Guardian” a rendu public un rapport secret d’un conseiller du Pentagone, A. Marshall, dans lequel ce dernier avertissait les autorités américaines que, vu le réchauffement climatique, l’eau deviendra bien vite une matière première précieuse, dont il faudra nécessairement s’assurer le contrôle, du moins de ses sources les plus importantes.
Or c’est justement le continent sud-américain qui recèle les plus grands bassins d’eau douce du monde, avec 25% du total de la planète entière. Cette masse hydrique pourrait fort bien attirer l’attention de la superpuissance américaine qui chercherait alors à contrôler, pour son compte propre, cette énorme masse d’eau douce disponible, soit par le biais de ses seules multinationales soit en organisant la déstabilisation politique des Etats latino-américains. Ce qui ne serait pas nouveau même si aujourd’hui de telles manigances semblent moins probables qu’aux temps jadis. L’Amérique du Sud cherche depuis deux bonnes décennies à sortir le plus rapidement possible de son statut d’“arrière-cours” des Etats-Unis; ceux-ci s’étaient substitués à l’Angleterre et avaient pillé à grande échelle les immenses richesses naturelles de ce continent. Cependant, les Sud-Américains ne doivent pas baisser la garde, comme d’ailleurs personne sur cette planète ne doit la baisser, parce que ce qui est en jeu, ce sont les matières premières et les richesses naturelles. Soyons-en sûrs, elles attireront l’attention de Washington et de ses alliés. Face à leurs manoeuvres, il s’agira de ne pas être désarmé.
Federico DAL CORTIVO.
(article paru dans “Rinascita”, Rome, 28 octobre 2011 – http://rinascita.eu ). -
La révolte fiscale qui vient...
Le gouvernement a fait sa rentrée lundi et les observateurs politiques soulignent la difficulté du moment comme de l’exercice : malgré la légère amélioration de la situation économique au 2ème trimestre que semble évoquer la croissance à 0,5 % (taux bien insuffisant, dans la logique de mondialisation actuelle et principalement dans celle-ci, pour provoquer une baisse significative du chômage), la morosité demeure dans notre pays et les risques d’une dévalorisation économique de la France sont loin d’être écartés.
D’autre part, les réformes annoncées et les mesures déjà prises sont-elles efficaces et surtout, sont-elles justes ? On peut légitimement en douter quand on constate que le gouvernement, en cette année électorale (mars 2014, les municipales ; juin 2014, les européennes…), cherche, en fait, à préserver ce qu’il considère comme sa clientèle « traditionnelle », en particulier parmi les fonctionnaires, et qu’il évite de toucher à quelques règles un peu anciennes qui, pourtant, mériteraient d’être, sinon totalement abrogées, du moins largement érodées pour réparer quelques injustices flagrantes : ainsi, celle sur le calcul des retraites des fonctionnaires, sur les six derniers mois de la carrière, qui apparaît bien peu légitime au regard de ce même calcul, mais sur 25 ans, des salariés du secteur privé… Certes, quelques députés proches de l’actuel gouvernement insistent pour passer à 10 ans pour les fonctionnaires, mais est-ce suffisant ? La question mériterait d’être posée et débattue, mais, pour l’heure, le gouvernement semble plus pressé de communiquer que de discuter vraiment avec les acteurs sociaux, quels qu’ils soient, d’ailleurs !
A bien y regarder, le gouvernement cherche à tout prix à éviter un « automne social chaud » qui le mettrait en porte-à-faux avec ses obligés : du coup, il privilégie le levier fiscal pour résoudre la question du déficit et celle des retraites à venir, au détriment des réformes de structures et des économies nécessaires… Mais, ce faisant, il mécontente doublement les travailleurs du secteur privé, qu’ils soient ouvriers, artisans, commerçants, ou encore cadres, entrepreneurs, agriculteurs. En fait, ce sont toutes les classes moyennes « privées » qui font les plus grands frais de cette politique qui n’en est pas vraiment une, et qui semblent condamnées à financer celle-ci sans répit…
Et si c’était de ces classes pressurées que venait le danger pour le gouvernement dans les temps prochains ? Si c’était une « révolte fiscale » qui éclatait, multiforme et dévastatrice en ces jours de « disette financière » ? Un événement passé presque inaperçu au début du mois d’août pourrait bien le laisser penser et l’annoncer : la destruction par des manifestants en colère d’un portique destiné à l’application de la future écotaxe sur les poids-lourds (taxe sur laquelle on peut, d’ailleurs, avoir une lecture différente de celle des manifestants, mais ce n’est pas ici le débat le plus important) à Guidan, dans le Finistère, le vendredi 2 août dernier. Les manifestants, souvent agriculteurs ou salariés de l’agroalimentaire, dénonçaient « l’impôt de trop », « une taxe décidée à Paris par des technocrates », et « une violation du principe du non-paiement de taxes étatiques de péage en Bretagne depuis le rattachement de la Bretagne au royaume de France ». Le président de l’Association pour le maintien de l’élevage en Bretagne, lui-même éleveur de porcs, n’hésite pas à s’en prendre à ce qui est pour lui un véritable symbole de la République centralisatrice : « Ce portique est un symbole qu’il nous faut faire tomber. C’est une potence, c’est le symbole d’un establishment parisien, le symbole des contrôles tatillons dans nos exploitations et nos entreprises. ». Il n’est d’ailleurs pas inutile de souligner que cette manifestation et la destruction de ce symbole fiscal ont rencontré une large approbation dans les populations locales… Jusqu’à certains qui y ont vu une sorte de « chouannerie antifiscale », formule qui, évidemment, ne me laisse pas indifférent…
Le ministre de l’économie et des finances, le transparent M. Moscovici, a lui-même constaté « le ras-le-bol fiscal » qui commence (depuis un certain temps, déjà…) à se répandre dans le pays : sans doute commence-t-il à percevoir le danger d’une révolte antifiscale qui mettrait à mal ses prévisions dignes de Pangloss !
« Trop d’impôt tue l’impôt », est une formule juste mille fois répétée : mais il est temps pour l’Etat de penser à en tirer toutes les conséquences et à cesser de vampiriser les fruits du travail des Français. Moins d’impôts, mais davantage d’initiative, d’audace mais aussi d’économies : la République, hollandaise ou autre, en est-elle capable ? L’histoire nous incite à répondre prudemment, c’est le moins que l’on puisse dire… Quant à la politique, elle répond, encore plus implacable, par la négative, ne serait-ce que par les principes mêmes de la République, au-delà des sursauts et exceptions gaulliennes des années 60.
Jean-Philippe Chauvin http://www.actionroyaliste.com/